Le surlendemain de son retour à Haven, enfin, si on compte son retour au beau milieu de la lui comme une journée, elle avait eu la surprise de recevoir une convocation de la part du Héraut du Roi. Enora était toujours prête à repartir, c'étaient les aléas du métier de flèche, en soit ça ne la dérangeait pas. Ce qui était légèrement inquiétant se serait de la renvoyer presque aussitôt, sauf en tant de guerres, elle savait que le cercle évitait ce genre de chose pour ne pas épuiser plus encore, et surtout inutilement, les flèches du Roi.
Avait-elle fait quelque chose de répréhensible ? Elle eue beau se creuser la tête en se rendant à son rendez-vous, elle ne trouvait pas d'erreur majeure dans son travail. Elle n'était sans doute pas la flèche la plus douée, elle n'avait pas de parole par l'esprit, ou de prescience, mais elle ne faisait pas son travail si mal non plus.
Qu'est-ce qui pouvait donc justifier une convocation si tôt après son retour.
Elle attendait donc, devant une porte close, que le Héraut du Roi la fasse entrer. Il ne servait à rien de se torturer l'esprit, même si l'attendait rendait la chose encore plus difficile à éviter. Elle n'en voulait nullement à son supérieur, ce n'était pas dans sa nature. Elle faisait son devoir, même si ça impliquait d'attendre pendant une heure parce que son supérieur n'était finalement pas disponible.
Contrairement à beaucoup, elle n'avait jamais douté de l'élection du Héraut Alemdar. Qu'il est été possédé, Rethwellanais, ou même s'il avait été un sourd et meut, ça n'aurait pas changer son opinion de la chose. Si le Compagnon du Bosquet avait élu quelqu'un, c'était que cette personne en était digne. Elle avait une foi quasi-aveugle en les compagnons, ou à tout le moins en leur choix. Il fallait donc donner sa chance au coureur. Il ne l'avait sans doute pas eu facile, de se faire plonger dans tout cela. Enora elle-même avait trouvé très difficile, même si ça valait tous ses sacrifices et plus encore, d'être élu à l'époque où elle l'avait été. Elle n'osait même pas imaginer le choc culturel et tout le reste qu'Alemdar avait dut faire face.
Par contre, elle réalisait en attendant ainsi, qu'elle connaissait très peu au final son supérieur. Elle s'était lié avec les quelques hérauts qui avait gravité autour d'elle pendant ses études, elle avait gardé un contact distant avec ses anciens amis nobles, mais elle ne connaissait pas grand monde d'autre. Il était probablement trop tard, et puis, il était son supérieur. Si elle était de nobles naissances, elle avait toujours été la petite dernière de la famille, puis la bleu nouvellement arrivé, ou la jeune grise ensuite. Même en tant que flèche, malgré son amitié avec la Reine, elle avait peu conscience, ou de volonté de pouvoir personnelle.
Enora respectait le fait qu'Alemdar faisait du bon travail à priori, il était compétent, respectueux et efficace. Elle respectait ses qualités.
Finalement, Alemdar la tira de ses pensées en s'excusant pour son retard. C'est avec un sourire retenu, mais sincère que la jeune noble inclina la tête.
"Ne vous en excusez pas Héraut Alemdar, je comprends parfaitement que vous ne soyez pas maître de votre temps."
Il la fit entrer et lui offrit de s'asseoir. Chaque fois qu'elle venait dans ce bureau, elle se sentait comme quand elle était un peu plus jeune, en présence d'autre noble, mais ceux qui était destiné à reprendre un titre. Gentil, mais avec une distance. C'était normale, après-tout. Elle en était rendu habitué, mais elle détectait quelque chose de différent dans le ton, ou dans la posture du Héraut devant elle. Elle n'aurait pu mettre le doigt dessus, mais ça ne ressemblait pas à une réunion pour lui donner une nouvelle mission, ou pour demander des précisions sur son rapport.
Bien entendu, elle ne questionna pas, enfin pas tout de suite, ce que voulait le Héraut. Elle répondit à sa question de son mieux.
"Tous ses biens passés, rien de majeur. Une petite tempête d'été au milieu du trajet, mais nous n'étions pas loin d'un relais. Pour le reste, je n'ai pas grand chose à ajouter à mon rapport que j'ai déposé."
Elle étudia une seconde le visage de son interlocuteur, et puis elle décida de se lancer. Autrefois, elle n'aurait pas hésité à prendre le taureau par les cornes, alors autant le faire. Elle respectait son supérieur, mais elle devait aussi faire preuve d'initiative, par la Déesse.
"Vous ne m'avez pas fait venir ici pour discuter de ma mission... et je ne crois pas non plus que vous pensiez me renvoyer sur le terrain aussi tôt. Que puis-je pour vous Héraut du Roi ?"
Le titre formel lui était venu naturellement. Elle ne voulait pas qu'il croit non plus qu'elle questionnait sa manière de faire. Elle voulait juste lui offrir l'ouverture qu'il essayait sans doute de faire. Ils étaient tous les deux des Hérauts, pas des nobles qui tournent autour du buisson pendant des heures.