Auteur Sujet: [Arsène/Fleur/MJ] C'est bientôt le printemps  (Lu 7045 fois)

Héraut Aranel

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[Arsène/Fleur/MJ] C'est bientôt le printemps
« le: 23 janvier 2012, 22:22:41 »
Trois jours après l'annonce

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Le Vicomte Arkadia était un homme censé. Oh bien entendu, il n'était pas parfait. Néanmoins il avait toujours su diriger son domaine et ses affaires avec raison et intelligence. Il avait espéré que le mariage de sa première fille et les belles dots de ses deux belles filles suffiraient à stabiliser les finances familiales, hélas il n'en était rien. Si la situation n'était pas complètement désespérée, il ne se voyait pas permettre à sa cadette de faire un mariage d'amour fort peu heureux financièrement. Il avait toujours tenu à offrir à ses enfants un niveau de vie correct afin de leur apporter le nécessaire et le superflu et il espérait que Fleur -tout comme sa soeur- s’accommode de la vie d'épouse même si elle n'avait pas elle-même choisi celui qui la partagerait. Après tout il n'y avait bien que les bardes pour conter des histoires à dormir debout sur des âmes liées et des coeurs promis et les Hérauts d'en faire la déplorable démonstration. Quel exemple pour les jeunes filles de bonne famille...

Ainsi il étudiait les candidatures des prétendants potentiels avec grande attention. Il lui arrivait parfois de présenter les portraits des sires retenus à sa petite Fleur préférée mais il s'était lassé de voir les grimaces qu'elle ne manquait pas de partager.
Le prétendant qu'il avait fini par retenir était bien trop intéressant pour laisser l'état d'âme d'une jeune fille inexpérimentée gâcher les éventuels conciliabules que leur rencontre allait entraîner. On disait l'individu grossier et prétentieux. Il espérait que ces rumeurs fussent fausses et non fondées et il ne manquerait pas de faire comprendre à ce gendre potentiel que sa précieuse fille avait assez de sang bleu pour concurrencer son noble lignage. Les Arkadia étaient une grande et ancienne famille après tout !

Le rendez-vous avait été organisé dans un salon privé assez vaste pour y recevoir les protagonistes et assez proche des couloirs principaux pour encourager les oreilles indiscrètes. La rencontre Arkadia-Krohp se voulait bien entendu mondaine. Le Vicomte avait prié sa fille de passer l'une de ses plus belles toilettes et c'est à l'heure dîte qu'ils entrèrent dans le petit salon tapissé, au sol recouvert de magnifiques tapis ouvragés et aux bibliothèques riches d'ouvrages variés.
Sur un guéridon, le thé fraîchement préparé par un valet de pied fumait avec ardeur. Bien, tout semblait en place.

[A vous mes petits !]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Fleur de Trevale

Re: [Arsène/Fleur/MJ] C'est bientôt le printemps
« Réponse #1 le: 23 janvier 2012, 22:44:45 »
La chambre de Fleur Arkadia était dans un état indescriptible.
Comme la jeune femme en fait!
Son Père lui avait demandé en effet de venir la rejoindre dans un salon privé habillée le mieux possible, pour pouvoir éblouir.

Fleur n'était pas bête. Il se tramait quelque chose d'important dont elle était la clef, et cela voulait forcément dire un mariage.
Son Père avait déjà essayé de tâter le terrain en lui montrant quelques portraits, mais comme il ne semblait pas pressé et que Fleur s'amusait bien à papillonner, elle lui faisait comprendre qu'elle n'en voulait pas. Jamais il n'était allé plus loin qu'un portait. Jamais il ne lui avait demandé de se déplacer comme ça, en grand apparat.

Fleur avait bien envie de se marier. C'était normal, le but de sa vie de femme de bonne famille. Elle ne voyait pas un autre avenir possible. Mais cela ne voulait pas dire qu'elle n'avait pas peur. Elle était terrifiée, parce qu'elle ne connaissait rien de la vie, elle était plus que naïve.
Elle était donc à la fois impatiente et effrayé. Elle avait envie de rejoindre son peur autant que de prendre ses jambes à son cou.

La jeune femme avait enfilé une très jolie robe, très chère aussi, qu'elle avait fait confectionner récemment. La jupe et le corset étaient mauves, le corset surpiqué de papillons blancs, et la chemise blanche bouffait au dessus de ses bras mais était décolletée, laissant entrevoir la naissance de sa poitrine.
Elle avait passé de nombreux bracelets en or qui tintaient sur ses poignets, de jolie boucles d'oreilles ouvragées et une longue chaîne avec un pendentif ayant appartenu à sa mère.
Elle avait fait attaché ses cheveux en chignon compliqué et très travaillé.
Bref, elle était jolie, bien qu'un peu blanche à cause de la tension.

D'un pas qu'elle voulut sûr, elle se rendit dans le salon privée, se fit ouvrir la porte et alla vers son Père:

"Père, c'est un plaisir de vous voir en privé!"

Elle l'enlaça dans ses bras, sur la pointe des pieds.

"Vous êtes très élégant, et j'ai l'impression que la raison de ma venue est un événement important, je me trompe?"

Elle ponctua sa question d'un sourire angélique.
Fleur aimait beaucoup son Père. Ferme mais tendre, affectueux. Et elle savait le faire craquer par un sourire.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Arsène Krohp

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Re: [Arsène/Fleur/MJ] C'est bientôt le printemps
« Réponse #2 le: 23 janvier 2012, 23:14:47 »






Ses habits étaient impeccables, dans une teinte mauve sombre, ouvragés, chères. Très chères et cela se voyait. Sa mère trottinait à ses cotés, bien plus lumineuse que d’habitude. Ce jour était important, ils le savaient, c’était maintenant ou jamais.

Arsène était un rustre, beaucoup s’en doutait, mais il était surtout intelligent. Très intelligent. Et sa mère luttait depuis pas mal de temps pour le faire entrer dans le beau monde. A force de persévérance, et de messes basses, elle avait entendu que les Arkadia cherchaient à marier leur fille. Tant mieux elle avait un fils à proposer. Et les Krohp était un beau parti, un très beau parti. Surtout… Financièrement. Le noble jubilait, il aurait ce qu’il voulait. Tout ce qu’il voulait. Un poids supplémentaire en tant que gendre du Vicomte d’Arkadia, son rapprochement avec le conseil, et la jolie Fleur. Réellement Haven lui réussissait.

-Mère, tu as fait de l’excellent travail avec le Vicomte. Maintenant c’est à mon tour de jouer.

Ils approchaient de la porte. Arsène vérifia une fois de plus sa tenue, réajustant ses manches et son col.


Fais attention mon fils. Le Vicomte doit accepter cet accord tu en es conscient ?

Sa mère prenait la parole ? Arsène la fit taire d’un geste de la main. Bien sur qu’il comprenait les enjeux. Il n’avait jamais été aussi proche de ses buts. Tout se mettait en marche, son entrée dans Haven était pour l’instant passée inaperçue, mais avec un nom comme celui des Arkadia lié au sien alors… Alors tout serait différent. Il faudrait compter sur lui, on devrait le reconnaître, et enfin les gens oublieraient son père.

-Ne vous tracassez pas. Vous le savez mieux que personne non ? Je peux être une des personnes les plus agréables et enjoleuses de la planète

L’œil était malicieux, le sourire sincère, et un instant il semblait presque… Parfait. Le gendre parfait. Certes il n’était pas le plus beau du royaume, mais présenté ainsi il n’y avait plus rien du rustre, et du monstre que les gens décrivaient quand il avait le dos tourné.

D’une main ferme, il frappa à la porte, et après un temps qu’il jugea décent, il ouvrit. Son entrée était millimétrée, loin d’être sur jouée comme à son habitude. Il avançait d’un pas noble et direct, franc. S’inclinant devant le vicomte, puis devant sa fille.

-C’est un plaisir de vous rencontrer Vicomte d’Arkadia. Tout comme de vous revoir ma Dame. Je tiens à vous présenter ma mère. Walburg Krohp, sans qui à ce jour je ne serai rien.

La vieille dame se fendit d’une révérence, et vint se placer au coté de son fils, qui adressait toujours un sourire qui semblait sincère à ses hôtes. L’homme était transformé, bien loin de l’image qu’il avait donnée jusqu’à présent.

Moi, Walburg Krohp, je suis ravie de vous présenter en ce jour mon fils, Arsène Krohp de Sensholding, digne héritier et successeur du domaine des Krohp, et gestionnaire de nos biens.  

La voix de la vieille femme était ferme, emplie de fierté, résonnant dans la pièce, avec une puissance insoupçonnable pour le corps de cette vieille dame, qui maintenant se tenait droite, face à ses hôtes.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Aranel

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Re: [Arsène/Fleur/MJ] C'est bientôt le printemps
« Réponse #3 le: 23 janvier 2012, 23:37:00 »
Lorsque Fleur était entrée dans la pièce, son père avait pivoté sur ses talons, faisant légèrement crisser le cuir de ses bottes d'intérieur et l'accueillit d'un léger sourire. Il aimait ce visage souriant et ce regard pétillant, il aimait la délicatesse de ses joues blanches et ne put qu'apprécier la tenue avantageuse qu'elle avait choisi. Bien entendu quelque part dans son âme de père, il n'appréciait guère de devoir présenter sa fille comme une marchandise bien faîte qui s'attirerait sans doute les oeillades alléchées d'un homme en pleine possession de ses moyens. Il chassa cette pensée de son esprit et lui embrassa le front délicatement.

"En effet c'est un jour important mais je ne puis t'en dire plus avant que les détails aient été réglés"

Il ne put d'ailleurs pas en dire plus car déjà on toquait et entrait dans la pièce. Le Vicomte s'éloigna légèrement de sa fille pour se tourner tout à fait vers la porte d'entrée l'air accueillant bien que légèrement solennel. La Dame Krohp avait été son interlocutrice depuis la demande officielle d'alliance entre leurs deux familles. Mais il n'avait pour le moment jamais échangé plus que des billets avec la vieille douairière et lui adressa tout particulièrement son sourire le plus charmant.

"Je suis ravi de faire enfin votre connaissance. Dame Krohp, vous me voyez enchanté de pouvoir associer plus précisément un visage aux mots. J'ai eu vent de votre récente arrivée en ville mais je dois avouer qu'entre notre domaine, la cour et les séances du Conseil j'ai manqué de temps."

Il marqua une pause et toussota légèrement avant de redresser le torse puis tendit la main pour désigner Fleur qu'il avait pris soin de garder près de lui.

"Permettez-moi de vous présenter Fleur Arkadia -ma fille- élève au Collegium et très appréciée à la cour du roi."

Il aurait bien vanté la relation privilégiée qu'elle entretenait avec la future épouse de l'Héritier mais il savait cette prétention légèrement exagérée. Il préférait garder cette information en temps que pièce maîtresse de son plan.

"Puis-je vous proposer une tasse de thé ?"

Il tourna les talons et se dirigea vers le guéridon entouré de fauteuils confortable, écartant l'un d'eux pour laisser Fleur s'installer.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Fleur de Trevale

Re: [Arsène/Fleur/MJ] C'est bientôt le printemps
« Réponse #4 le: 24 janvier 2012, 19:13:08 »
Un jour important...
Si Fleur avait eu des doutes, elle avait trouvé les réponses, dans les mots de son Père, et dans ses yeux, parce qu'il y avait cette tendresse habituelle, mais comme un regret aussi, comme un adieu.
Elle commença à se faire un peu de soucis, teinté d'impatience en regardant la porte qui ne tarderai pas à s'ouvrir. Sur quoi, sur qui?
Un jeune héritier, un homme dans la fleur de l'age célibataire endurci, ou un vieux veuf désirant se remarier?
La jeune femme avait un tas de noms potentiels dans l'esprit quand la porte s'ouvrit enfin... sur son pire cauchemar.

Elle se serait écoutée, elle se serait jeté au sol devant son Père pour lui implorer de ne surtout, surtout pas autoriser une telle chose. Elle aurait pleuré, elle l'aurait supplié. Mais ils n'étaient pas seuls, et elle ne pouvait pas se permettre de faire une scène pareille, et mettre à mal la réputation de sa famille.
Alors oui, Fleur était une jeune femme légère, babillante, charmante et un peu sotte, elle parlait fort, riait fort, mais on la regardait presque avec attendrissement, parce qu'elle n'était pas méchante, et qu'elle donnait une image sympathique à son nom de famille.
Elle avait été élevée avec la conscience de son rang et de la position qu'il fallait adopter. Jamais elle ne ferait honte à sa famille.
Alors elle n'allait pas commencer aujourd'hui, même si elle dut aller chercher des forces insoupçonnées pour garder une expression calme, à défaut d'avenante.
Elle écouta avec ahurissement le petit discours visiblement bien préparé d'Arsène Krohp.
Comment osait-il la saluer alors qu'il lui avait fait des propositions indécentes quelques jours auparavant?
Mais sa Mère n'y était pour rien, alors elle ploya dans une très légère révérence protocolaire. A son fils, elle n'accorda pas un regard, juste un signe de tête qu'elle voulut poli. Elle aurait bien voulu faire honneur à son Père et prononcer quelque mots, mais rien ne semblait pouvoir sortir de sa gorge.

En revanche, elle accepta avec soulagement la proposition de son Père pour s'installer. Elle dut se faire violence pour ne pas s'y laisser choir sans aucune grâce, mais c'était tout juste tant ses jambes tremblaient, tant elle était au bord de l'évanouissement.
Du thé?
Elle se tourna vers son Père, de sorte que les invités ne puissent voir son visage, et lui dit:

"Du thé? Volontiers Père."

Disant cela, elle lui lança un regard qu'elle voulut désespéré. Pour qu'il comprenne qu'elle ne voulait pas. S'il aimait, il comprenait, forcément! Il ne pouvait tout de même pas ignorer à qui il comptait marier sa fille, ignorer quel homme odieux était Arsène Krohp dont la réputation l'avait précédé dans la capitale.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Arsène Krohp

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Re: [Arsène/Fleur/MJ] C'est bientôt le printemps
« Réponse #5 le: 24 janvier 2012, 20:47:01 »
Merci, du thé serait un plaisir en effet. Par contre veuillez m’excuser pour le protocole, mais je vais faire assoir ma chère mère. Il n’est plus de son âge de rester debout.

Joignant le geste à la parole, Arsène débarrassa un des fauteuils, et aida Walburg à s’y installer confortablement, tout en délicatesse et en tendresse.

Veuillez m’excuser Vicomte, mais ne tournons pas autour du pot voulez-vous. Je n’ai plus l’âge de faire des politesses, chaque minute qui passe pourrait bien être ma dernière. Vous le savez nous sommes une famille renommée, avec une fortune que nous n’avons plus besoin de vanter. Et autant mon époux était doué pour les affaires, autant mon fils est bien meilleur.

La vieille dame s’installa confortablement dans son fauteuil, posant ses coudes sur chaque accoudoir, les mains serrées, cachant le bas de son visage. Elle était en affaire, et cela se voyait. Arsène lui restait debout à ses cotés, incarnant la prestance même du garçon de bonne famille, un pas derrière sa mère, une main posée négligemment sur le dossier.

Mais mon mari, paix à son âme, est décédé trop tôt, et vous savez mieux que personne la difficulté de se faire une place dans la cours, lorsque l’on n’a pas pu être présenté et correctement introduit par un membre mâle de la lignée.  Et pour que nos affaires puissent encore prospérer, nous avons besoin de nous attaquer à ce nouveau marché. Et cela nous ne pourrons l’obtenir que si Arsène est reconnu et dispose d’un appui au sein de ce cercle très fermé.

La vieille dame marqua un temps d’arrêt, pesant chaque mot qu’elle allait prononcer par la suite. Puis elle s’adossa à son fauteuil, l’air fatigué. Arsène posa sa main bienveillante sur l’épaule de sa mère, l’encourageant à se reposer. Mais d’un geste sec elle refusa son offre et continua.

Pour faire court, vous avez besoin de nous, et nous avons besoin de vous. Les choses tombent parfaitement bien ne trouvez-vous pas ?

D’un léger bruit de gorge, Arsène se permit de prendre la parole.

De plus Vicomte, je vous paraitrai surement audacieux, mais sachez que je n’aurai de plus grand plaisir que celui de passer ma vie au coté de votre fille. Fleur est sans conteste l’ange de cette cours, un astre qui éblouit quiconque ose ne serait-ce que poser un œil sur elle, et je n’aurai jamais assez de ma fortune pour la couvrir de cadeaux à la mesure de sa resplendissante nature. Et si il m’était donné le choix, alors jamais je ne la forcerai à m’épouser, moi, qui ne la mérite pas. Mais nos familles ont besoin l’une de l’autre, et c’est devant vous que je promets solennellement de tenir à votre fille autant que vous même y tenez.  
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Aranel

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Re: [Arsène/Fleur/MJ] C'est bientôt le printemps
« Réponse #6 le: 24 janvier 2012, 23:38:16 »
Le Vicomte n'était pas dupe des belles paroles du jeune Arsène. Si celui-ci affichait l'image parfaite du fils, de l'héritier et du futur gendre, son instinct - et les yeux de sa fille peut-être- lui dictait la prudence. Lui-même prit place tranquillement dans un des fauteuils et s'abaissa à faire le service de thé. Alors que le liquide ambré coulait dans les tasses dans un silence quasiment parfait, il se laissait le temps de la réflexion. Effectivement, ils avaient besoin l'un de l'autre et cette constatation le désolait quelque peu.

Le Vicomte leva un regard aiguisé vers Arsène puis sa mère à qui il sourit légèrement mais évita soigneusement le regard de Fleur qu'il craignait ne pas réussir à soutenir. La culpabilité aurait tout le temps de s'installer lorsqu'il aurait conclu définitivement l'accord.

"Il est vrai que nous disposons de certaines relations. Je tiens à rappeler également que notre domaine est prospère et sa qualité est reconnue des Marches aux Pélagirs. J'ai déjà un fils qui sera mon héritier et un second pour le remplacer au besoin. Inutile donc de vous rappeler que ces terres ne feront aucunement partie de la dot."

Puisque la vieille Dame avait donné le ton en attaquant sans détour le coeur de l'affaire, il était bien décidé à suivre son exemple. Il porta la tasse à ses lèvres et but une gorgée de thé qu'il dégusta longuement.

"Et ma fille doit terminer ses études sans contrainte ni modification. -Il esquissa un sourire entendu- N'y a t-il pas plus beau joyau qu'une femme bien instruite, intelligente et distinguée ?"

Il releva un oeil vers le visage d'Arsène, prêt à observer la moindre expression de son visage. En temps que membre du Conseil, il avait l'habitude de lire le langage corporel et celui-ci l'intéressait tout particulièrement.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Fleur de Trevale

Re: [Arsène/Fleur/MJ] C'est bientôt le printemps
« Réponse #7 le: 25 janvier 2012, 13:46:41 »
La situation était inextricable et complètement surréaliste. Fleur ne comprenait pas, et comprenait trop à la fois comment on en était arrivé là.

La Mère de Arsène, si effacée et servile avec son rejeton habituellement, défendait ce qu'elle voulait voir se réaliser avec pugnacité. Et lui, lui, il essayait d'acheter l'accord de son Père avec de belles paroles vides, si mensongères qu'il devraient en avoir honte. Fleur eut la nausée et faillit vomir son dégoût dans sa tasse de thé fumant en lançant un regard écœuré à Arsène, qu'elle espérait assez clair pour lui faire comprendre ce qu'elle brûlait de lui hurler au visage.
Elle qui était incapable de méchanceté, elle était obligée d'en avoir l'air!
Mais elle n'avait que cette possibilité, elle ne pouvait rien faire d'autre, juste être là et regarder son destin se décider devant elle sans qu'elle ait son mot à dire. Son malheur.

Comme toute jeune femme noble, elle avait déjà - et très souvent dans son cas - pensé à ce jour là, où son Père l’appellerai pour lui présenter son futur époux. Elle avait rêvé à un coup de foudre, événement rarissime dans un mariage arrangé. Mais comme il lui restait un peu de bon sens, elle s'était dit aussi que si c'était un jeune homme sympathique, elle aurait pu se forcer à tomber amoureuse. Que si c'était un homme plutôt âgé, elle aurait eu du respect pour lui. Que s'ils ne s'aiment pas d'amour, ils pourraient vivre en bonne entente, comme ses propres parents.
Mais jamais, au grand jamais, elle n'avait imaginé une telle antipathie. Jamais elle ne s'était dit qu'elle pourrait avoir peur.
Mais elle n'y pouvait rien. C'était plus fort qu'elle. Quand elle avait posé ses yeux sur lui, elle avait tout de suite eu un rejet violent de cette représentation limite caricaturale de tout ce qu'elle détestait. Méchanceté, cruauté, vulgarité. Et à le voir faire le joli cœur pour endormir son Père, elle découvrait qu'il était un remarquable acteur quand il le voulait, donc un hypocrite et un menteur consommé.
Optimiste invétérée, elle n'avait là même pas envie de croire qu'elle pourrait changer un tel homme. Ignorante de la vie et la nature humaine, il lui était pourtant là clair comme de l'eau que cet homme là était mauvaise jusqu'au plus profond de son être.

Mais encore une fois, elle n'y pouvait rien. Parce que si elle comprenait bien ce qu'il se disait, son Père la mariait surtout à cause de l'argent. Elle qui avait toujours eu de l'argent à dépenser rien qu'en tendant la main, elle découvrait que son Père avait quelques problèmes, et que la solution, c'était elle. Qu'elle n'était qu'une marchandise comme une autre. Oh, elle était parfaitement consciente du genre de marché qui se jouait à chaque union dans leur milieu, mais se retrouver confrontée à ça, c'était différent. La différence entre un rêve et un cauchemar.
Fleur n'était pas très cultivée, mais elle avait reçu une éducation correspondant à sa situation, à savoir une future femme de Seigneur, qui aurait peut-être un jour à gérer un domaine, si l'époux le souhaitait, s'il mourrait en laissant des héritiers trop jeunes, bref, des situations plus ou moins courantes. Si elle s'amusait avec l'argent de son Père, elle en connaissait le pouvoir, et les limites.
Et elle était en plein dans la limite.

Elle ne pouvait pas se dresser contre son Père. Il avait besoin d'elle, de toute évidence et jusqu'à aujourd'hui, il avait été un Père sérieux, tendre, et présent quand il le pouvait, jamais il ne l'avait déçu. Les étrangers aiment penser que Valdemar était un royaume juste et libre. C'était le cas, jusqu'à un certain point. Dans son monde à elle, quand certaines décisions étaient prises, on avait pas le choix.
Et Fleur voyait se fermer sur elle la porte d'une prison où on la jetait "pour son bien et celui de sa famille".

Elle fit alors un mince sourire froid à la Dame Krohp. Pour lui montrer qu'elle était une gentille fille bien instruite, intelligente et distinguée.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Arsène Krohp

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Re: [Arsène/Fleur/MJ] C'est bientôt le printemps
« Réponse #8 le: 25 janvier 2012, 19:10:54 »
Voyons Vicomte, je n’aurai que faire d’une compagne ignare. J’aime les gens compétent, les gens capable d’agir, et d’agir bien. C’est un trait de caractère que je respecte. Et si Dame Arkadia doit pour son bien, et pour se sentir complète finir ce qu’elle a entreprit par ici, alors il en sera fait selon ses désirs.

Le noble ne sourcillait pas, il avait répondu du tac au tac au Vicomte, sans même avoir l’air d’y réfléchir. De toute façon sur ce cas là, il n’avait pas à jouer la comédie. La vérité était qu’il voulait que sa femme sache parler, sache écrire, sache aussi discuter dans le beau monde sans avoir l’air d’une pintade. Il avait affaire à des gens intelligents, et manipulateurs, il avait besoin d’une personne qui saurait leur répondre et analyser ce qu’ils diraient. Qu’elle l’aime ou pas, cela n’avait aucune importance. Du moment qu’elle savait que son devoir était d’œuvrer pour leur bien commun.

Et Sir, laissez moi ajouter, que nous ne désirons en rien vos terres, celles-ci ne sont pas une part du marché. Certes elles valent le détour, mais les terres des Krohp sont plus que florissantes, nous n’avons pas besoin de plus. Ce que nous vous apportons c’est notre appui financier, des partenariats avec les nombreux clients de mon fils, et en contrepartie nous désirons votre appui au sein d’Haven, où nous savons que la famille d’Arkadia est extrêmement appréciée, reconnue. Et si vous voyez des choses à rajouter à cela, alors faites en nous part que nous puissions discourir.

Arsène était doué en affaire, mais sa mère était terrible. Cette femme, ne s’était jamais démontée devant personne. Elle avait elle même négociait les termes de son mariage, outrepassant ainsi les droits de son propre père. Jeune elle avait déjà cette force. Beaucoup la pensaient effacée, et diminuée face à son fils. Mais en réalité elle était son âme damnée, celle qui savait comment retourner une situation quand Arsène se cassait la tête depuis des jours. Son seul défaut, était d’aimer son fils plus que la terre elle même. Du bon coté de la barrière elle aurait peut être pu être un atout de poids pour Haven.
Arsène était resté debout durant l’entretient, toujours en arrière.  Il se décida à faire quelque pas, et s’approchant d’une bibliothèque, tout en contemplant les noms des divers ouvrages entreposés là, il pris la parole.

Sir. Il est facile de voir à la façon dont la jeune Fleur me regarde que cette idée la dégoute. Et je peux le comprendre. Mais premièrement, tout ce qu’on dit sur moi n’est pas vrai. Je n’ai pas que des qualités, et je pense qu’aucun homme sur terre ne peut se vanter de cela sans être un vil menteur, mais je suis loin du portrait que tout le monde dépeint. Deuxièmement, je place la prospérité de mon domaine, et le bien être de ma famille au dessus de tout ce que la planète peut nous offrir.


Son regard se fixa sur le Vicomte. Un regard ferme, sans faille, le regard d’un homme qui savait où il allait, qui savait ce qu’il voulait, et surtout qui était sur de lui.


Sir. Je ne forcerai pas Dame Arkadia à m’aimer, je n’en aurai pas le pouvoir. Et même si je la trouve des plus charmante, je sais que je n’ai pas ce qui fait de moi un preux chevalier dont rêve les jeunes femmes. Mais je peux vous promettre sur l’instant, que si elle devient ma femme, alors jamais elle ne manquera de rien. Certes j’ai besoin de vous, mais j’ai aussi besoin d’une dame, qui saura tenir son rang, éblouir la cours de son savoir, de ses tenues, qui saura tenir un domaine si le besoin s’en fait sentir tout en étant assez maligne pour éviter les pièges qui pourraient la mener elle et son seigneur à sa perte. Et j’ai vu cela en votre fille.

Le noble prit une respiration, trempa ses lèvres dans sa tasse de thé, et reprit son discours. Sans comédie, sans fausse modestie, sans même aucune once de mensonge. Non il désirait juste… Etre clair.

Je suis cruel envers mes ennemis, je ne le cache pas, et je ne tolére que mal l’échec venant de mes collaborateurs, faisant en sorte de ne jamais échouer moi même, j’attends la même chose des gens que je cotoie. Mais je suis encore plus généreux envers mes alliés. Car aucun homme ne se construit seul, et c’est uniquement si on sait bien s’entourer, que l’on peut accomplir son destin. Voilà pourquoi votre fille ne risque rien à mes cotés, tout comme vous.

Il n’était pas donné à tout le monde d’entendre Arsène Krohp parlait avec autant de franchise de son caractère. Certes il passait sous silence certains de ses défauts, ou de ses opinions, mais il n’en était pas moins sincère, et Walburg acquiesça à sa tirade sans broncher.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Aranel

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Re: [Arsène/Fleur/MJ] C'est bientôt le printemps
« Réponse #9 le: 19 février 2012, 23:10:02 »
Le Vicomte avait écouter sans détourner le regard les arguments du fils et de la mère. Ces dernières étaient plutôt convaincants et il appréciait leur apparente franchise. Arsène n'avait pas laissé échapper l'air désapprobateur de sa fille qu'il ne pouvait soutenir. Il tourna donc vers elle un regard lourd de sens qui signifiait non seulement qu'il désirait la voir tenir son rang et son air digne, mais aussi lui faire confiance en chaque chose. Il n'était pas tombé de la dernière pluie et il n'avait aucunement l'intention de se laisser berner par ces deux habiles négociateurs.

Il sourit légèrement et inclina la tête en direction d'Arsène avec dignité, un moyen de signifier son assentiment et son respect sans pour autant faire preuve de verbe.

"Il est vrai que les rumeurs vont bon train depuis votre arrivée. On vous dit grossier et de meurs légère avec les femmes de rang inférieur, on vous dit aussi acerbe et condescendant. Mais vous vous doutez, messire, que je ne porte guère d'attention aux ragots ou je n'aurais montré d'intérêt à votre proposition. Je désire avant tout le bonheur de ma fille qui est ma chair et mon sang. -il tourna la tête vers la vieille douairière- en cela, Ma Dame, je pense que vous me comprenez."

Il marqua une pause puis transperça Arsène d'un regard franc.

"Elle est déjà correctement instruite mais sera habile diplomate lorsqu'elle aura terminé ses études. Elle saura j'en suis certain, être un bras droit efficace en plus des autres avantages liés à son sexe. Néanmoins, permettez moi d'émettre quelques conditions."

Il inspira et reprit sa tasse pour boire une nouvelle gorgée de thé.

"Les fiançailles devront durer jusqu'au solstice d'été au terme duquel j'offrirai mon plus bel étalon que je ferai saillir pour la dernière fois. Vous n'êtes pas sans savoir qu'il provient des meilleurs marchés rethwellans, de pure lignée shin'a'in, une bête palomino magnifique. Ma fille sera alors confiée à la garde de votre mère, car je désire qu'elles fassent plus ample connaissance. Elle gardera auprès d'elle jusqu'à l'union la demoiselle de compagnie de son choix et vos rencontres se feront sous la bienveillante assistance du chaperon de mon choix."

En aucun cas il ne voulait voir l'honneur et la vertu de sa Fleur remise en doute. Et ainsi il pourrait avoir les rapports réguliers du chaperon et de la demoiselle d'honneur sur le comportement d'Arsène. Il inclina aimablement la tête.

"Je ne doute en aucun cas de vos intentions, mais je connais bien la cour et ces mesures sauront faire taire les langues les plus aiguisées. De plus, c'est le genre de détail qui saura attirer l'attention de ceux qu'il faut connaître ici. Car seules les grandes unions sont ainsi soignées."

Il marqua une pause puis poursuivit tranquillement.

"Je désire ensuite vous accueillir sur nos terres. Au coeur de l'été, il n'y a pas de meilleure période pour apprécier le domaine et chez nous, après les feux, nous fêtons les fruits du soleil, et Fleur a toujours apprécié ces festivités. N'est ce pas ?"

Pour la première fois, il s'adressait directement à sa fille, et il lui laissait entrevoir ce qu'il prévoyait pour elle : une longue période d'adaptation et encore quelques mois de liberté.

"A notre retour seulement, nous célébrerons l'union ici même à la cour, si cela vous convient. Nous pourrons ainsi inviter nombre de nos futurs collaborateurs et leur laisser le temps de s'y préparer."

Il voulait déjà l'assentiment de ses interlocuteurs avant de parler de la dot à proprement parler. Après tout, n'avait-il pas dit que son intérêt majeur était les relations du Vicomte ? Et il n'en manquait pas. Il avait bien l'intention de créer l'événement avec l'union de sa fille. Les nobles étaient friands de divertissements brillants et de faste. Le vicomte avait l'intention de leur en mettre plein les yeux.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Fleur de Trevale

Re: [Arsène/Fleur/MJ] C'est bientôt le printemps
« Réponse #10 le: 20 février 2012, 19:48:13 »
Arsène était-il sérieux quand il parlait avec autant d'éloquence de l'importance de l'éducation de sa future femme?
Alors, pourquoi l'avait-il choisi elle?
Fleur n'ignorait pas qu'elle n'était pas une femme très cultivée, en tout cas, chez les bleues, il y avait bien plus savant qu'elle. Bien entendu, et son Père y avait veillé, elle savait tout ce qu'il faut à une Dame de sa qualité, pour pouvoir tenir son rang dans la société. Y briller, c'était autre chose. Elle se démarquait par son caractère, sa joie de vivre, sa beauté, certes, mais pas par sa culture.
Donc tout l'échange la concernant la laissait presque autant sans voix que tout le reste.

Elle avait conscience qu'on était en train de l'acheter pour son nom plus que pour elle même, et le constat était amer.
En revanche, elle devait concéder à Arsène qu'il avait une qualité. La sagacité.
Il avait tout de suite bien interprété son franc dégoût pour lui. Mais ça ne le freinait en rien.
L'amour, l'affection comptait donc pour si peu dans un mariage noble?! Fleur avait envie de pleurer.
Elle savait que c'était la réalité dans son monde, mais aujourd'hui, cette réalité faisait mal.

Les belles promesses que son futur fiancé annonçait avec fierté ne la touchaient pas, elle devait même se faire violence pour ne pas trahir son scepticisme sur son visage. Son Père venait de la remettre à sa place d'un simple regard, lui rappelant sa place de fille Arkadia obéissante et soumise.
Elle regretta amèrement qu'il ne porte pas plus attention aux ragots. Ici, à la cour, c'était la principale source d'information, et quand on savait la manier, on savait tout ce qu'il fallait pour cerner les gens. Mieux que quiconque, son Père devait le savoir. Et s'il disait de pas y faire attention, elle savait que c'était faux. Il n'en tenait simplement pas compte.
Le bonheur de sa fille était important, mais pas à ce point visiblement...

Fleur déglutit quand il parla des avantages de l'autre sexe. Elle lança un regard en coin à Arsène et frémit d'horreur en imaginant ce que son maigre savoir en la matière pouvait lui permettre.
Elle trouvait gonflé qu'Arsène dise qu'elle ne risquait rien avec lui du moment où elle savait tenir son rang.
La jeune femme savait flairer le danger, et cet homme là était dangereux.

Sans pouvoir les arrêter, emportés par des tractations et des négociations qui la dépassaient, Fleur voyait son destin être scellé.
Comme l'étalon que son Père offrirait aux Khrop, elle  était une marchandise de prix, à la différence que l'animal aurait connu plusieurs partenaires dans sa vie, alors qu'elle, on l'enfermait avec un homme qu'elle détestait.
Elle regarda la mère d'Arsène avec prudence. Cette vénérable dame qui semblait si effacée était redoutable, alors passer quelques mois avec elle l'effrayait presque autant que le mariage.

Fleur dut sortir de ses pensées moroses pour répondre à la question directe de son Père. Le seul avis qu'il lui demandait, c'était son plaisir pour la fête des fruits du soleil. Pensait-il réellement qu'elle allait apprécier ces festivités dans ces conditions?
Néanmoins, elle répondit poliment, quoique du bout des lèvres:

"Oui Père."

En revanche, cela lui laissait du temps.
Le temps de rêver encore un peu, de se perdre dans les jeux et les ragots pour oublier, et surtout, le temps de dégoûter son fiancé d'elle, si elle y arrivait avec discrétion et sans ternir le prestige de son Nom.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Arsène Krohp

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Re: [Arsène/Fleur/MJ] C'est bientôt le printemps
« Réponse #11 le: 25 février 2012, 13:15:38 »
- Vos conditions seront les miennes ser Arkadia. Et si vous estimez qu’elles sont favorables à notre union, alors je ne peux qu’accepter et louer votre bon sens.

Arsène sembla méditer un instant, le vicomte savait ce qu’il voulait, et cela plaisait assez au noble. Puis se tournant vers sa mère il attendit. Celle-ci signifia son accord d’un signe de tête, et l’homme put reprendre la parole.

-Maintenant permettez moi  de prendre la parole.

Depuis le départ une chose le chagrinait, quelque chose le travaillait, il savait que Fleur était laissée de coté car elle était une femme, la marchandise. Mais elle était SA future femme, et même si l’homme était connu pour sa dureté, il n’en restait pas moins qu’il était aussi connu pour savoir s’entourer. C’est d’un pas sur qu’il s’approcha de la jeune femme.  Ils étaient entourés, il pouvait se le permettre. Restant à une distance convenable, il s’agenouilla face à elle.

-Dame Fleur. Notre première rencontre n’a pas été des plus concluante, et cela est entièrement ma faute. Quelques soient les excuses que je pourrai me trouver elles ne suffiront jamais à me faire pardonner. Je ne vous demande donc pas de m’accorder votre pardon, je vous demande juste de m’offrir une seconde chance.

Il ne détournait pas son regard, il n’enjolivait pas, il était ce qu’il savait être : Franc, direct, et précis.

- Soyons honnête un instant. Votre père, et moi, savons très bien que je suis loin de l’image de prince charmant que vous pouviez avoir en tête. Et cela sans même mentionner mon physique loin d’être avantageux.

L’homme savait que la jeune femme ne commenterait pas, ce n’est pas dans l’éducation d’une noble.  

- C’est à vous que je m’adresse, car si tout cela aboutit, alors vous êtes ma future femme, et en tant que tel, j’attends de vous de la franchise, et de ne surtout pas garder votre langue dans votre bouche.

L’homme poussa un long soupir, en se relevant et s’approchant de sa mère. Cette dernière lui demanda de continuer de parler, toujours d’un simple hochement de tête. Ils se comprenaient parfaitement, n’avaient pas besoin de se parler.

- Vous avez un don pour les ragots, vous les connaissez tous, et vous les entendez tous. Tous ici le savent. Et nous pouvons admettre que je ne suis pas un homme idiot, vous vous doutez donc que je sais ce qu’on dit sur moi. Et tout n’est pas faux. Mais il y a une chose qui est certaine : Si vous devenez ma femme, vous n’aurez jamais à vous plaindre de quoique ce soit.

L’homme revint de nouveau vers la jeune femme, toujours aussi sérieux. Un regard qu’il n’avait alors jamais montré depuis le début de leur entretient. Il énoncait des choses vrais, des choses qui lui tenaient à cœur. Ce n’était pas que le destin de la jeune noble qui se jouait dans cette pièce, mais aussi le sien. Et pour que tout fonctionne, il avait besoin d’elle bien plus qu’elle ne pouvait l’imaginer.

-Je vous demande d’être vous, et ne vous forcerez en rien. Les ragots en apprennent beaucoup sur leur cible, mais surtout sur ceux qui les ont propagés. J’ai besoin d’une alliée, j’ai besoin d’une femme qui saura m’aider lorsque je serai dans le flou, qui par ses connaissances du monde dans lequel elle évolue, pourra me donner des conseils qui me seront précieux. Je ne vous demanderai que d’être loyal avec moi, autant que je le saurai avec vous. Pensez-vous que ce soit trop ?

La question était directement adressée à la jeune femme. A cet instant, à ce moment précis, pour Arsène, rien ne comptait plus qu’elle. Elle devait comprendre que sans elle il n’avancerait pas, elle devait comprendre, qu’elle pouvait lui apporter énormément, et que comme elle serait une précieuse alliée, alors elle ne risquerai jamais rien de sa part. Elle devait comprendre qui il était. Car si ce qu’on dit sur lui est vrai, une chose pourtant n’est jamais révélé : l’homme savait cultiver ses points forts. Et elle pourrait devenir un de ses points forts.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Aranel

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Re: [Arsène/Fleur/MJ] C'est bientôt le printemps
« Réponse #12 le: 29 février 2012, 22:27:45 »
Que pouvait dire un père, que pouvait dire un noble et un bon négociateur face à tant de sincérité ? Il avait écouté les paroles d'Arsène avec une grande attention sans sembler vouloir intervenir. Il parlait à Fleur directement et cela lui plaisait. Certes le jeune homme avait des défauts, mais pas celui de prendre la jeune femme pour une écervelée tout juste bonne à porter des enfants.

Il jeta un oeil en direction de la douairière et lui adressa un léger sourire ainsi qu'un regard franc. Oui, les choses semblaient prendre tournure, et comme il l'espérait. Et c'était à sa fille à présent d'énoncer ses conditions et de délier sa langue comme l'avait conseillé le jeune Arsène. Cela aurait au moins le mérite d'être divertissant.

[Je vous laisse échanger librement, j'interviendrai à l'improviste dans votre discussion. Partez du principe que le bon papa écoute et appuie de son regard. Et qu'il saura se faire entendre au bon moment  :mrgreen: ]
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Fleur de Trevale

Re: [Arsène/Fleur/MJ] C'est bientôt le printemps
« Réponse #13 le: 01 mars 2012, 20:26:39 »
Fleur dut se faire violence pour ne pas reculer prestement quand Arsène s'approcha d'elle. Et quand il s'agenouilla, c'est tout juste si elle n'éclata pas d'un rire moqueur. Elle pouvait faire l'actrice aussi bien qu'elle le voulait, elle ne put s'empêcher d'hausser les sourcils le plus haut possible devant une telle attitude.
Un coup d'oeil un peu paniqué à son Père lui apprit qu'il ne voyait pas d'inconvénient à cette démarche, alors qu'elle même la trouvait totalement déplacée au regard de la situation.
Si il avait été un autre homme, elle aurait trouvé ça absolument romantique et aurait certainement fondue, mais ce n'était pas un autre homme, c'était Arsène Khrop dans une parodie qui n’adoucissait pas l'amertume de cette union arrangée.

Quand il osa faire mention de leur première rencontre, où il avait fait preuve d'une vulgarité inadmissible pour un homme de sa situation, elle n'en revint pas. Devant son Père! Elle fut partagée entre l'envie de raconter ce qu'il avait oser dire ce soir là, afin de ruiner sa réputation au yeux de son Père à elle et de sa Mère à lui, et celle de ne rien dire, parce que les choses semblaient décidées, et qu'elle ne voulait pas se compromettre en rapportant comme une petite fille gâtée.
Finalement, aucun mot ne sorti de ses lèvres. S'il fallait qu'elle commence à adopter une attitude digne d'une femme de haut rang, autant commencer maintenant, d'autant plus qu'elle se savait capable de lui faire regretter longtemps ce qu'il avait dit, dans leur future intimité.
C'était fou. Il y a quelques heures, jamais elle n'aurait imaginer pouvoir se comporter de la sorte. Et maintenant... Il fallait donc croire qu'elle avait le même pouvoir d'adaptation que tout un chacun.
Fleur se contenta donc d'un reniflement et un rictus méprisant. Réponse distante qui ne disait rien, mais laissait deviner assez de chose pour tenter de le mettre mal à l'aise devant leurs familles respectives. Mais y'avait-il quelque chose qui mettait Arsène Khrop mal à l'aise?

Une seconde chance?
Non.
Un étranger arrivant devant cette scène aurait pu la taxer d'intransigeance, et d'être remplie de préjugés, et la jeune femme aurait acquiescé. Qui donc pouvait se permettre de s'ériger juge de son état d'esprit?

Il exigeait d'elle qu'elle ne soit pas timide, qu'elle ose dire les choses. Très bien, sur ce point au moins, elle pourrait le contenter! Mais pas tout de suite, elle ne lui ferait pas l'honneur de réagir. Et pourtant, elle avait envie de hurler que si, il aurait à se plaindre d'être tout simplement sa femme, qu'elle ne le croyait pas.

En revanche, sa tirade qui suivit la troubla. Un homme tel que lui qui lui disait qu'il lui laisserai une large marge de manœuvre pour l'aider à assoir sa position?
C'était habile, parce que comme toute femme de son milieu, elle avait des rêves de femme mariée ayant un peu de pouvoir, régnant sur son nom et sa maison et les faisant irradier à la cour. Mais c'était aussi l’aliéner en même temps à sa condition et au mariage,  parce qu'une telle responsabilité impliquait d'elle un comportement exemplaire.

Mariée à lui, elle serait sous son pouvoir, mais l'aurait aussi en son pouvoir. Se sentir aussi précieuse aux yeux d'un homme aurait pu la flatter, si cela n'avait pas été lui. Ça la flattait même un peu, son orgueil se complaisait de cette situation de force qu'elle était consciente d'occuper face à lui.
Prisonnière mais geôlière à la fois, captive de grand prix, otage important d'un Seigneur dont elle serait la femme, Fleur goutait un peu du pouvoir qui serait le sien, et le goût donnait envie de plus, comme une drogue, une substance interdite et pourtant si tentante.
Cette situation l'ennuyait autant qu'elle l'intriguait. La jeune femme se sentait déchiré. Et en colère.
Parce que tout son petit discours avait finalement touché son but, un point sensible chez elle.
Arsène était malin, très, très malin. Beaucoup plus qu'elle le pensait. Et cela le rendait encore plus effrayant.

Puis quand elle se rendit compte que son Père lui laissait toute liberté de répondre, et même l'obligation de répondre, Fleur eut l'impression qu'on venait de vider sa boite crânienne de toute pensée sensée et logique.
Que répondre, bon sang, que répondre à tout ça?
Elle fronça ses fins sourcils sous la réflexion et opta pour une réponse neutre et qui ne l'engageait pas outre mesure, car de toute façon, une année passerait avant leur engagement officiel et religieux à eux, et beaucoup de choses pouvaient se passer en une année.

"Vous me demandez d'agir comme une femme de mon rang et de ma condition. Je ne compte pas faire moins que ce que à quoi l'excellente éducation que mon Père a bien voulu me donner m'a préparé. Je pense pouvoir affirmer que vous n'avez pas à vous en faire et que je serais à la hauteur de la place que vous voulez me confier à vos côtés."

Cette réponse était terriblement cérémonieuse, solennelle et froide, et ça ne ressemblait pas du tout à la jeune femme de parler en était si hautaine et altière, presque guindée.  
Mais elle ne pouvait pas faire plus, elle ne pouvait pas faire croire qu'elle était heureuse, et elle ne voulait pas faire de promesse.
Et elle voulait un peu blesser son Père, qui la connaissait si bien, en lui montrant à quel point elle devait prendre sur elle, et donc à quel point elle était anéantie, même si cela lui brisait le cœur.

Arsène voulait jouer? Elle apprendrait les règles, et celle qui lui semblait indispensable pour le moment, c'était  de ne surtout pas se compromettre en s'engageant à quoique ce soit de formel.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Arsène Krohp

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Re: [Arsène/Fleur/MJ] C'est bientôt le printemps
« Réponse #14 le: 06 mars 2012, 21:51:02 »
[HRP : Je précise auparavant que moi et Fleur, sommes d’accord sur ce qu’Arsène a pu « lire » en la jeune femme lors de son débat intérieur]

Adressant un simple sourire à la jeune femme, sourire de circonstance, et en rien déplacé, l’homme ne laissa en rien transparaitre l’exultation intérieure qu’il vivait à cet instant précis.  Un instant, fugace certes, mais un instant quand même, il avait pu voir le doute dans les yeux de la jeune femme. Tout cela pour en arriver à cet instant précis. Cet instant où elle hésiterait, où elle finirait par se demander si finalement cela ne l’attirait pas.

Cela faisait maintenant quelques jours que le jeune homme était arrivé, mais il avait pris le temps avant de se lancer. Pris le temps d’observer le fonctionnement de la cours, d’apprendre qui en étaient les rouages, qui savaient tout ou rien, et surtout qui il devait approcher et avoir à ses cotés.

Depuis les premiers jours Fleur lui avait tapé dans l’œil. Il avait remarqué la jeune femme, car elle était belle certes, mais aussi car elle était partout, qu’elle parlait à tout le monde, et surtout qu’elle savait tout. Qu’en plus elle soit la fille du vicomte d’Arkadia il faut le dire ne gâchait rien.

Et chaque jour depuis, l’homme avait calculé, chaque geste, chaque parole avait été prévue pour arriver à cet instant. Il voyait tout ca comme un immense plateau de jeu, où il devait déplacer ses pièces, préparer les mouvements et tout cela pour arriver au sommet.  Et si il était le roi de ce jeu, alors il voulait que Fleur soit sa reine.

- Votre père vous a offert une excellente éducation ma dame en effet. Et je suis persuadé que je n’aurai jamais à regretter votre présence près de moi. Avec vous à mes cotés, alors je sais, et je sens que mon domaine. Pardon. Notre domaine, pourra atteindre des sommets dont je n’ai fait que rêver.

Il était fin négociateur, intraitable, sans remord, mais il savait lire les gens. Et Fleur ne faisait pas exception. Parcqu’elle était cette fille de noble, parcqu’elle avair recu l’écucation qui est sienne, et parcqu’elle avait évolué dans ce monde qu’est la cours, alors ce que lui offrait Arsène n’était n’y plus ni moins que le goût de l’ultime désir.

Elle le savait mieux que tout le monde, elle avait du écouter ce qu’on disait sur ce « nouveau venue », et elle était au courant : Arsène avait du pouvoir, de l’argent, et surtout beaucoup d’ambition. Et pour une jeune femme de son rang, les 3 combinés devenaient bien plus attirants que le plus beau joyau du monde (qu’il aurait d’ailleurs pu lui offrir).

Maintenant elle devait réfléchir, et elle aurait bien assez du temps qu’il leur était donné pour ressasser tout cela, y penser encore et encore.  Elle avait effleurer du bout de ses rêves, pendant un court instant, le goût du pouvoir. Le poisson était ferré, il ne restait qu’à le ramener tranquillement dans la barque.
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