Voyons Vicomte, je n’aurai que faire d’une compagne ignare. J’aime les gens compétent, les gens capable d’agir, et d’agir bien. C’est un trait de caractère que je respecte. Et si Dame Arkadia doit pour son bien, et pour se sentir complète finir ce qu’elle a entreprit par ici, alors il en sera fait selon ses désirs.
Le noble ne sourcillait pas, il avait répondu du tac au tac au Vicomte, sans même avoir l’air d’y réfléchir. De toute façon sur ce cas là, il n’avait pas à jouer la comédie. La vérité était qu’il voulait que sa femme sache parler, sache écrire, sache aussi discuter dans le beau monde sans avoir l’air d’une pintade. Il avait affaire à des gens intelligents, et manipulateurs, il avait besoin d’une personne qui saurait leur répondre et analyser ce qu’ils diraient. Qu’elle l’aime ou pas, cela n’avait aucune importance. Du moment qu’elle savait que son devoir était d’œuvrer pour leur bien commun.
Et Sir, laissez moi ajouter, que nous ne désirons en rien vos terres, celles-ci ne sont pas une part du marché. Certes elles valent le détour, mais les terres des Krohp sont plus que florissantes, nous n’avons pas besoin de plus. Ce que nous vous apportons c’est notre appui financier, des partenariats avec les nombreux clients de mon fils, et en contrepartie nous désirons votre appui au sein d’Haven, où nous savons que la famille d’Arkadia est extrêmement appréciée, reconnue. Et si vous voyez des choses à rajouter à cela, alors faites en nous part que nous puissions discourir.
Arsène était doué en affaire, mais sa mère était terrible. Cette femme, ne s’était jamais démontée devant personne. Elle avait elle même négociait les termes de son mariage, outrepassant ainsi les droits de son propre père. Jeune elle avait déjà cette force. Beaucoup la pensaient effacée, et diminuée face à son fils. Mais en réalité elle était son âme damnée, celle qui savait comment retourner une situation quand Arsène se cassait la tête depuis des jours. Son seul défaut, était d’aimer son fils plus que la terre elle même. Du bon coté de la barrière elle aurait peut être pu être un atout de poids pour Haven.
Arsène était resté debout durant l’entretient, toujours en arrière. Il se décida à faire quelque pas, et s’approchant d’une bibliothèque, tout en contemplant les noms des divers ouvrages entreposés là, il pris la parole.
Sir. Il est facile de voir à la façon dont la jeune Fleur me regarde que cette idée la dégoute. Et je peux le comprendre. Mais premièrement, tout ce qu’on dit sur moi n’est pas vrai. Je n’ai pas que des qualités, et je pense qu’aucun homme sur terre ne peut se vanter de cela sans être un vil menteur, mais je suis loin du portrait que tout le monde dépeint. Deuxièmement, je place la prospérité de mon domaine, et le bien être de ma famille au dessus de tout ce que la planète peut nous offrir.
Son regard se fixa sur le Vicomte. Un regard ferme, sans faille, le regard d’un homme qui savait où il allait, qui savait ce qu’il voulait, et surtout qui était sur de lui.
Sir. Je ne forcerai pas Dame Arkadia à m’aimer, je n’en aurai pas le pouvoir. Et même si je la trouve des plus charmante, je sais que je n’ai pas ce qui fait de moi un preux chevalier dont rêve les jeunes femmes. Mais je peux vous promettre sur l’instant, que si elle devient ma femme, alors jamais elle ne manquera de rien. Certes j’ai besoin de vous, mais j’ai aussi besoin d’une dame, qui saura tenir son rang, éblouir la cours de son savoir, de ses tenues, qui saura tenir un domaine si le besoin s’en fait sentir tout en étant assez maligne pour éviter les pièges qui pourraient la mener elle et son seigneur à sa perte. Et j’ai vu cela en votre fille.
Le noble prit une respiration, trempa ses lèvres dans sa tasse de thé, et reprit son discours. Sans comédie, sans fausse modestie, sans même aucune once de mensonge. Non il désirait juste… Etre clair.
Je suis cruel envers mes ennemis, je ne le cache pas, et je ne tolére que mal l’échec venant de mes collaborateurs, faisant en sorte de ne jamais échouer moi même, j’attends la même chose des gens que je cotoie. Mais je suis encore plus généreux envers mes alliés. Car aucun homme ne se construit seul, et c’est uniquement si on sait bien s’entourer, que l’on peut accomplir son destin. Voilà pourquoi votre fille ne risque rien à mes cotés, tout comme vous.
Il n’était pas donné à tout le monde d’entendre Arsène Krohp parlait avec autant de franchise de son caractère. Certes il passait sous silence certains de ses défauts, ou de ses opinions, mais il n’en était pas moins sincère, et Walburg acquiesça à sa tirade sans broncher.