Valdemar RPG
Haven => Haven => Discussion démarrée par: Deklan Lawrence le 26 avril 2014, 23:13:40
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[justify:qdgmmbn3]- Au secours ! Au secours ! A l'aide ! Aidez-moi s'il vous plait !
La voix de Deklan résonnait dans les rues de la capitale. Il courrait comme un fou dans les rues familières de son quartier, un sac serré tout contre lui. Une horde sombre, monstrueuse, le suivait, et gagnait du terrain petit à petit.
Les gens qu'il croisait levaient le nez, mais pas un petit doigt, retournant vaquer à leurs occupations. Deklan criait souvent pour rien, alors plus personne ne s'en préoccupait vraiment. Pourtant, il avait vraiment besoin d'aide, cette fois.
Ses longues jambes évitaient tant bien que mal les nombreux obstacles qui se dressaient devant lui - du panier de la femme qui choisissait ses pommes au pavé le plus pervers qui cherchait à le faire tomber. Bien entendu, sa course prenait une dimension épique et grotesque - surtout grotesque - mais il tenait bon ! Il gardait ses poursuivants à bonne distance. D'instinct, les habitants s'écartaient de son chemin. Et leurs regards étaient lourds de sous-entendus : "Aaah, Deklan ! Si seulement tu réfléchissais." Mais pour ça, il aurait fallu qu'il croise ces regards ! Et Deklan était trop pris par sa course et sa survie pour se soucier de ceux qui l'entouraient, malgré ses appels au secours.
Il y avait dans le quartier une personne qui elle, n'était pas du tout habituée à ces cris de détresse, ni à cette voix si caractéristique. Une personne qui n'eut pas le bon sens de se ranger sur le côté pour laisser passer l'herboriste le plus malchanceux de Haven. Deklan rentra dans Beryl de plein fouet, poussant un énième cri, et faisant la chose la plus intelligente qui lui traversa l'esprit.
- Ne restez pas là ! Fuyez !!
Et il lui prit la main pour l'entrainer à sa suite. Sauf qu'à deux, le danger se multiplie aussi ! La horde réduit la distance, de plus en plus, tandis que Deklan, distrait, finit par tomber en avant - entraînant Beryl dans sa chute - et lâchant son précieux sac.
- Non ! NON !!
Sa précieuse besace s'ouvrit légèrement, ne dévoilant rien de son contenu... Mais la horde de chats sait ce qu'il y a dedans, et piétine sans vérogne les deux humains pour se précipiter sur le sac et rapidement le vider de son contenu.
- Nooonnnnnn", gémit Deklan, dressé sur un coude. "Mon herbe à chat spéciale qui devait me servir à de nouvelles infusions..."
Son front se posa sur son avant bras. Gémissant, il prit quelques secondes pour se plaindre et retrouver son souffle, tandis que les chats ronronnaient en se frottant et en mangeant leur butin. Puis Deklan se redressa brusquement : il oubliait quelque chose, quelque chose d'import...
- Aaaah !!!
Il se retourna sur le dos, reprenant conscience de la présence de Beryl. Pauvre Beryl !
- Mille excuses, Milady ! Demoiselle ! Ma demoiselle ! Ou Dame ? Je, je, je suis confus, vraiment !!
Il se redressa et aida Beryl à en faire de même, ses mains époussetant le vêtement de la jeune femme... Et il ne se rendait même pas compte que son geste pouvait être déplacé !
(Beryl ? :) )[/justify:qdgmmbn3]
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Cela faisait peu de temps qu'elle était revenue à Haven et moins encore qu'elle passait seule, sans l'égide d'un professeur quelconque. Béryl aimait l'agitation familière du marché, en dépit du risque de se faire fouiller les poches. Il y avait quelque chose de rassurant dans ce foisonnement de vie désordonné que la musicienne appréciait réellement.
Elle était de retour chez elle.
Malgré ses années d'absence, la crainte qu'un membre de sa famille autre qu'Elea ne la reconnaisse au détour d'une rue l'avait poussée à rabattre sa capuche sur sa chevelure flamboyante.
Voir sans être vue, ou plutôt sans être remarquée était devenue une seconde nature, une tendance ancienne mise en exergue par son apprentissage récent.
Elle flânait ce matin-là, n'ayant pas de contrainte particulière et recherchant quelques idées pour composer une nouvelle ballade. Et si en dépit de ses cris elle n'eut pas le temps et la présence d'esprit de se retirer du chemin de Deklan, ses rêveries y étaient pour beaucoup. Le temps qu'elle prenne conscience de ses appels à l'aide, elle ne put que se retourner et...VLAN
Le choc la surprit tellement qu'elle manqua d'en tomber à la renverse et se rétablit in extremis.
Elle n'eut cependant ni le temps de s'enquérir de la situation ni celui de reculer et de laisser ce drôle d'animal poursuivre sa route. En un clin d’œil, il lui saisit le poignet et l'entraîna à sa suite avec force d'injonctions à courir.
Prise de court, Béryl suivit le mouvement, l'esprit encore trop embrouillé pour arriver à déterminer si le danger était devant ou derrière elle... Elle n'eut même pas le temps de voir ou comprendre ce qu'elle fuyait, littéralement sidérée par Deklan qu'elle avait du mal à quitter des yeux.
Était-il fou? Réellement en détresse? Qui était-il? Qu'est-ce que tout cela signifiait?
En dépit de sa course forcée, Béryl avait le pied leste et ne semblait pas devoir anticiper les obstacles qu'elle évitait gracieusement, se demandant toujours ce qu'elle fuyait et ce qu'elle aurait dû fuir.
Quiconque la connaissant un peu savait que Béryl n'aimait pas les hommes. Ou plus exactement qu'elle n'aimait pas les inconnus. La raison demeurait une énigme, mais il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre qu'elle avait quelques griefs envers la gent masculine et qu'elle s'en méfiait.
La course surréaliste s'interrompit cependant assez vite, avec une chute soudaine de son guide entraînant la sienne. Béryl avait "apprit" à tomber pour limiter les blessures éventuelles, mais c'était sans compter sur la poigne qui retenait sa main et la pirouette instinctive se termina douloureusement pour son bras droit. Pour ne rien arranger, la horde qui les poursuivaient les piétina sans ménagement pour s'emparer du précieux contenu de la besace de l'étranger. Ce fut à cet instant que Béryl réalisa avoir couru pour échapper à... des chats.
Un peu sonnée, elle se redressa, cherchant instinctivement à comprendre pour réagir le plus vite possible, passant outre les élancements qui couraient de son poignet à son épaule.
Le jeune homme se lamentait sur sa récolte perdue et la situation prit un sens nouveau bien plus clair à l'esprit de la barde. Elle aurait même pu en rire si son bras ne l'avait pas fait souffrir. Quelle drôle de situation! Étrangement, elle s'était attendue à en vouloir à son "ravisseur", mais la conclusion de l'histoire l'avait adoucie.
Ce qui ne signifiait pas qu'elle avait tout à fait statué sur son cas.
Le geste vif de l'homme pour la nettoyer eut le mérite de la faire sursauter, et si Deklan n'avait pas prit les choses en main, la musicienne aurait reculé. Faute de pouvoir se dérober, elle adopta une belle couleur écarlate qui trouvait écho dans le flamboiement roux vif de sa chevelure. Lèvres pincées, elle attendit silencieusement une ouverture pour reculer... et réalisa que même si son camarade était un peu maladroit, il n'avait rien de malveillant. L'habitude et la méfiance lui firent quand même poser un pied en arrière. Et alors seulement, elle consentit à desceller les lèvres.
- Je... Ce n'est rien... ce n'est pas grave...
Une part de la Ménestrelle la fustigeait de ne pas réussir à afficher plus d'assurance, mais comme pour donner le change, elle se força à lever le menton et à parler intelligiblement.
- Béryl. Tout simplement Béryl. Et vous, qui êtes-vous?
Elle n'était pas entièrement rassurée, mais une part d'elle trouvait cet homme trop... "pittoresque" pour être capable de tricher. En matière d'évaluation des autres, il lui restait des progrès à faire, mais elle semblait assez sûre de son idée pour le moment. Regardant le sac éventré, elle observa les restes de plantes. Elle n'y connaissait pas grand chose et la fascination des félins pour ces feuilles l'étonna sincèrement.
- Comment se fait-il que des chats aient pu vous causer autant de soucis?
La question et l'aisance un peu plus nette avec laquelle elle l'avait formulée soulignaient sa volonté de nouer le dialogue malgré son port plus timide qu'elle ne l'aurait voulu...
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[justify:2uywmh0q]Pas grave ? Deklan releva les yeux à ce moment là pour dévisager Beryl. Bien sûr que si, c'était grave ! Les chats, ces monstrueuses bêtes sauvages, venaient de la piétiner, comme lui ! Par sa faute, en plus ! Agenouillé devant elle, il finit par se relever, gauche et gêné.
- Moi ? Ah, oui, je suis Deklan, herboriste ! Je tiens une petite boutique, "Chez Deklan : onguents et potions" ! Et Deklan, c'est moi.
Bravo, si après ça, elle ne comprenait pas comment il s'appelait... Avec son sourire caractéristique, il s'éclipsa rapidement (enfin... Il manqua de retomber par terre, se redressa, sourit, avança en crabe jusqu'à son sac, le récupéra en se baissant rapidement) pour ramasser sa besace, et ramasser les quelques restes d'herbe qui jonchaient le sol. Brave, il fit de grands gestes vers les chatons qui s'étaient un peu éloignés, avant de pousser un cri fort viril (de pucelle) quand un dernier chat sortit de son sac pour rejoindre sa bande. Pour un peu, Deklan se serait évanoui, mais fort heureusement, il parvint à garder son sang froid. Mais ces bestioles lui fichaient une peur bleue, aussi ! (Quelle bestiole ne faisait pas peur à Deklan, en même temps... Bon, qu'est-ce qui ne faisait pas peur à Deklan, surtout !)
Il se rapprocha de Beryl, un reste de tige avec quelques vestiges de feuilles dessus entre les doigts. Il sourit et la leva à hauteur de son visage :
- Oh, les chats ? Ils ne m'aiment pas, à la base, mais par contre, ils adorent ça ! C'est de la cataire ! On appelle ça aussi de l'herbe à chat, ils en sont dingues, et c'est aphrodisiaque pour eux ! Mais j'ai entendu dire qu'on pouvait en faire quelque chose contre les problèmes de digestion, alors j'ai voulu tester ! En plus, celle-ci était bleue, alors je voulais l'étudier un peu.
Deklan poussa un soupir à fendre l'âme : ses recherches et ses tests - dont il serait le principal cobaye - devront attendre ! Clairement, il était embêté, et était prêt à repartir dans une litanie de plaintes. Au lieu de cela, il se rendit compte que la jeune femme se massait discrètement l'avant bras.
- Votre bras ! Ca ne va pas ? C'est de ma faute j'ai du vous blesser en tombant ! Venez avec moi, je vais vous soigner à l'échoppe, d'accord !
Il lui fit signe de le suivre, sans même attendre son assentiment, et marcha, marcha, mar... ... Deklan regarda autour de lui, comme s'il cherchait son chemin. Bon d'accord, il cherchait vraiment son chemin, alors qu'il était censé connaître le coin ! Une vendeuse de textile lui tapota sur l'épaule, et lui indiqua d'aller tout droit, sans un mot. Il lui sourit - et rit un peu, d'un rire signifiant "Mais je savais que c'était par là !" avant d'avancer. La boutique n'était pas loin, mais pourtant, avant d'entrer, Deklan arrêta Beryl sur le pas de la porte :
- J'ai failli oublier ! Là dedans, il y a une femme, elle s'appelle Adèle. C'est ma soeur ! Elle est adorable, mais elle est surtout enceinte, et... Si vous pouviez faire croire que vous êtes une cliente ?
- Non mais je rêve ! Deklan, tu soudoies les gens pour qu'ils se fassent passer pour des clients ?!
La voix féminine provenait de la fenêtre, à l'étage. La fameuse Adèle était penchée, en train d'aérer une couverture. Deklan leva la tête et lui fit un signe de la main, avant d'entrer précipitamment.
- Vite, vite, mettons-nous à l'abri ! Entrez, Beryl, entrez !
Oui, mettons-nous à l'abri dans le même bâtiment que le dragon ! L'air de rien, Deklan prit un flacon sur une étagère et passa derrière le comptoir au fond de la boutique. Heureusement qu'il avait précisé, plus tôt, que son échoppe s'appelait "Chez Deklan, potions et onguents", étant donné toutes les choses qui n'étaient ni des potions, ni des onguents, sur les rayonnages. Il ouvrit le flacon et tendit la main à Beryl :
- Venez, c'est la moindre des choses que je puisse faire pour me faire pardonner !
Il semblait avoir oublié la présence de sa soeur à l'étage... Mais sans doute n'oserait-elle pas descendre alors qu'il était avec une cliente... Si ?[/justify:2uywmh0q]