Valdemar RPG
Palais - Collegia => Collegia => Collegium des Guérisseurs => Discussion démarrée par: Elbereth le 07 mai 2014, 13:18:54
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[justify:h56kpr98][center:h56kpr98]4ème décade de printemps 1481[/center:h56kpr98]
Elbereth était en colère. Contre elle-même. Voilà plusieurs jours qu'elle aurait du s'inquiéter, mais elle n'avait rien vu. Pourtant, elle savait que la Pierre-Cœur dans son état actuel demandait beaucoup d'énergie. Et elle n'avait pas fait attention que Dellaria en dépensait plus que de raison, concentrée égoïstement sur son propre état. Du coup, la veille, en rentrant de ses cours, elle avait trouvé la ratha allongée dans sa chambre, assez mal en point, mais encore consciente. Bien sûr, celle ci avait nié être épuisée au-delà du raisonnable et avait même essayé de se lever pour prouver sa bonne (mauvaise) foi, sans grand succès cependant.
Alors, la jeune femme avait sommé sa Liée dormir toute la soirée et toute la nuit. Au petit déjeuner, elle lui avait fait porter des mets plutôt copieux et appétissants, mais Del' y avait à peine touché. Et Del' qui ne mangeait pas, c'était inquiétant. Alors Elbereth avait couru à la Maison de la Guérison, ne sachant pas trop vers qui se tourner et on lui avait conseillé un Trond'irn du nom de Fiersaule. Donc la Compagnonne était repartie en sens inverse, chercher sa ratha qui avait retrouvé quelques forces, assez pour se déplacer sur une courte distance. Celle-ci avait bien essayé de protester un peu, pour la forme, mais avait vite capitulé devant l'insistance de la future Mage.
Ainsi donc, les Liées avançaient doucement mais sûrement vers le bureau de l'homme. Après de longues minutes, elles parvinrent à trouver l'endroit désiré, et la jeune femme sentit qu'il était temps qu'elles arrivent. Ah, si seulement elle avait fait plus attention à sa compagne !
Oh ça va, arrête de te flageller, je ne suis pas à l'article de la mort quand même.
Ouais mais même. On est sensée veiller l'une sur l'autre.
Mais t'inquiètes pas Ashke, ça va aller.
Bah y a intérêt !!
Une fois devant la porte, Elbereth toqua, attendit le "Entrez" et ouvrit :
-Bonjour Sieur Fiersaule. On m'a conseillé de venir vous voir, ma ratha n'est pas très bien depuis hier.
Un peu penaude elle grimaça :
-Je pense qu'elle a sollicité trop d'énergie pour le maintien de la Pierre-Cœur.
Elle la regarda un instant, avant de relever les yeux vers l'homme :
-Elle n'avait pas très envie de venir...
...Nianiania
-... Mais j'ai pensé que ça serait mieux tout de même. Vous... Vous avez un peu de temps à nous accorder ?
La jeune femme précisa :
-Elle se nomme Dellaria et moi, c'est Elbereth. [/justify:h56kpr98]
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Fiersaule se sentait un peu seul depuis que l’on avait déménagé ses amis dans le petit bois non loin de la ville. Il n’était plus si facile qu’auparavant d’aller discuter avec Gueyan, et malgré tout sa bonne volonté, Kreel ne pouvait jouer les messagers pour des discussions compliquées. Alors qu’il avait passé un hiver solitaire, son printemps s’annonçait plus solitaire encore. Le fait qu’il évite sciemment les réfectoires communs n’améliorait rien. Heureusement, il lui restait ses cours et ses patients.
En parlant de patient, quelqu’un se présenta à sa porte. Confortablement assis dans une chaise rembourrée, il ne se leva pas pour aller ouvrir la porte.
« Entrez! »
Une jeune femme… non, deux jeunes femmes entrèrent dans le bureau. Fiersaule les accueillit avec son sourire le plus chaleureux.
« Bonjour… je pense que tu peux laisser tomber le sieur… Déjà parce que je ne suis pas noble, ensuite parce que dans ma culture, les titres n’existent pas. »
La jeune femme lui exposa son problème. Fiersaule se leva du siège dans lequel il était assis et lui indiqua le banc pour s’installer pendant qu’il auscultait son amie.
« Je vois… encore une victime. C’est ce pays qui déteint sur les gens. Ils se retrouvent tous atteints du syndrome du sauveur. Je ne sais pas pourquoi… » plaisanta-t-il. « Plus sérieusement, la Pierre-Cœur n’a pas un effet très positif sur les non-humains. Ils sont plus sensibles à la magie. »
Il s’accroupit pour se mettre à la hauteur de la ratha et la regarda dans les yeux.
: Bonjour Dellaria. Si tu me disais plutôt toi-même ce qui ne va pas? Et depuis combien de temps? :
Il s'était exprimé mentalement, en articulant cependant chacun de ses mots. Contrairement aux gens habitués à communiquer régulièrement d'esprit à esprit, Fiersaule, qui ne pouvait communiquer mentalement qu'avec les non-humains, avait gardé l'habitude de parler à voix basse ou d'articuler quand il leur parlait.
Il en profita pour l’observer brièvement. Son poil était un peu terne, et elle était peut-être un peu trop mince pour la saison. Elle aurait dû reprendre du poids après l’hiver.
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[justify:uwyk8icb]L'homme, indéniablement plus âgé qu'elle, avait quelque chose de rassurant dans sa façon d'être. Elle ne savait pas si c'était sa posture, sa légèreté ou sa familiarité, mais elle se sentit assez à l'aise en sa compagnie et sa timidité s'envola bien vite. Elle sourit alors :
-Très bien, ce sera donc Fiersaule tout court ! Tu es Tayledras ?
Elbereth n'en connaissait pas beaucoup, mis à part Sourcedésert et son mentor... Pierrelune. Mais il avait l'air d'avoir la même provenance que ces deux dernières. Une contrée qu'elle n'avait pas visitée et qu'il lui aurait plu de connaître peut être davantage. Leur coutume semblaient si différentes d'ici, le voyage ne pourrait être qu'enrichissant. Un jour, qui sait. Mais pour l'heure, elle était surtout concentrée sur l'état de santé de sa Liée. Elle alla donc s'asseoir sur le banc indiqué, pendant que le Trond'irn faisait ses premières conclusions sur Dellaria. Elle eut un petit sourire sur sa blague.
-C'est vrai qu'en ce moment, ce syndrome doit toucher pas mal de monde... Mais je ne savais pas que les non-humains étaient plus sensibles. Vous savez pourquoi ? Il y a une raison particulière à cela ?
En plus de pouvoir prévenir d'autres périodes de fatigue comme celle-ci, la Compagnonne était curieuse de savoir et d'apprendre, comme toujours.
Quant à Dellaria, elle se laissa ausculter docilement, sans rien dire, mais en grognant dans sa tête. Elle n'aimait pas être faible, et à part par sa Compagne d'Esprit, elle n'aimait pas particulièrement être triturée. Mais bon, Elbereth avait l'air de faire confiance à cet homme, qui semblait aussi si connaître, elle avait donc décidé d'être sage et de se laisser faire. Elle apprécia notamment qu'il lui parle directement, même si elle permit à la future Mage de suivre leur conversation. La ratha commença donc sur un ton hésitant :
-Bonjour Fiersaule. Et bien... Je ne sais pas trop en fait. Je suis surtout très fatiguée, hier, j'ai dormi une nuit, une journée et une nuit d'affilée et ce matin, j'ai eu beaucoup de mal à me mettre debout, si je puis dire. Ah si, ça fait quelques jours que je sens mon appétit diminuer. Mais c'est vrai qu'on doit passer beaucoup de temps à surveiller la Pierre-Cœur.
Elbereth ajouta :
-Elle dort beaucoup de base, mais là encore plus que d'habitude. Et le fait qu'elle ait du mal à tenir sur ses pattes après autant de repos, alors que d'habitude, c'est loin d'être aussi difficile.
Enfin pour elle, il aurait surtout fallu qu'elle dorme quelques jours d'affilé, un bon repas, et hop, en avant Guingamp ! Mais ces humains... ils s'inquiétaient vraiment pour pas grand chose.[/justify:uwyk8icb]
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Fiersaule, amusé, lui répondit, les yeux pétillants:
« Vu mon nom, cela me semblait évident. Mais oui. Je suis un Tayledras apprivoisé. » Il rit. « Je veux dire par là que j’habite ici depuis très longtemps. »
Fiersaule avait d’ailleurs délibérément choisi de vivre dans un appartement valdemaran plutôt que dans les ekele installés de longue date. Certes, il n’avait jamais renoncé au plaisir des sources chaudes, mais les baignoires du Collegium, aussi luxueuses soient-elles ne pouvaient rivaliser avec les magnifiques bassins d’eau fumante qu’offrait la mini-vallée installée sur la colline.
La question d’Elbereth le surprit. N’étudiaient-ils pas l’histoire des non-humains? Certes, il n’avait jamais vu la jeune femme à ses cours. Mais elle aurait pu avoir l’occasion de s’informer ailleurs, surtout si elle était mage.
« Sérieusement? C’est parce qu’ils ont été créés ou améliorés par la magie. Même s’ils ne la pratiquent pas, ils y sont étroitement liés. »
Quand il ausculta le félin, Fiersaule se contenta de lui palper le cou et de lui écouter le coeur. Si le seul symptôme n’était qu’une fatigue anormal, il ne servait à rien d’aller de la tripoter partout. Il se doutait bien qu’aucun symptôme physique ne serait décelable.
Ce que racontait Dellaria corroborait les suppositions de Fiersaule. Bien que, dans le cas de Dellaria, ce fût cause d’un travail prolongé au contact de la Pierre-Cœur, elle souffrait des émanations de cette dernière. La Pierre avait probablement vidé plus que de coutume les réserves du félin, qui ne s’écoutant pas, avait continué à fournir le même travail sans se reposer davantage.
Fiersaule hocha la tête, d’un air songeur.
« Vous êtes mages toutes les deux, j’imagine qu’il serait donc difficile de vous éloigner de la Pierre-Cœur. Par contre, il serait bon que l’une comme l’autre, vous demandiez à espacer les séances de travail. Dellaria s’est épuisée à vous fournir à toutes les deux un surcroit d’énergie sans pour autant se reposer davantage. Contrairement aux Tayledras, vous n’avez pas les habitudes et les méthodes adéquates, vous êtes donc plus vulnérables. J’imagine que Sourcedésert était trop préoccupée pour réaliser que les mages formés ici n’ont pas reçu la formation adaptée pour travailler à ce genre de cas… Je lui en toucherai un mot, si tu veux. » Il sourit. « Je pense que vos camarades mages ont réalisé bien avant toi combien il était épuisant de travailler sur la Pierre, et qu’ils se sont adaptés en conséquence. Vous deux, vous bénéficiez de l’avantage non-négligeable de pouvoir partager votre énergie magique… sauf que dans ce cas-là, cela a conduit à l’épuisement de l’une d’entre vous. »
Il se tourna vers Dellaria.
: Ce n’était pas très prudent de lui donner ainsi chaque jour toute ton énergie… tu pensais bien faire, je n’en doute pas. Mais tu sais, dans une paire, l’équilibre compte énormément, car si l’un des deux est à ce point affaibli, l’autre se retrouve aussi immobilisé.:
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[justify:otraqvij]Elbereth hocha la tête, amusée par son interlocuteur.
-Oui pardon, c'était plus une affirmation qu'une question finalement. Et tu t'es fait au changement de climat facilement ? Je crois savoir qu'il fait plutôt beau et chaud par chez toi... Enfin, je ne suis pas d'ici non plus, mais ça fait quelques années que je suis arrivée à Haven à présent.
Effectivement, elle parlait un valdemaran courant et on entendait presque plus son petit accent nordique, car à force de ne plus utiliser sa langue maternelle, elle perdait en tics de langages. Par contre elle eut honte de sa question suivante et ne fut pas très étonnée de la tête de Fiersaule. Des fois... elle se mettrait des claques !
-Si oui, pardon. J'ai appris ça en cours, il y a quelques temps, mais je t'avoue que c'était rendu un peu loin. Enfin, maintenant que tu le dis, ça revient forcément... Mais la Pierre-Cœur nous occupe beaucoup ces derniers temps...
Enfin bref, les cours d'histoire, toute la théorie... c'était pas trop son truc à la jeune demoiselle. Elle préférait les exercices pratiques, le concret, ce qu'elle pouvait voir, faire, toucher. Elle savait que l'un n'allait pas sans l'autre, mais quand même, la jeune femme était plus à l'aise sur des entraînements.
Heureusement pour Del', l'homme ne s'attarda pas inutilement en palpations en tous genre, elle aurait fini par grogner sinon. Mais il était pro et respectueux, elle appréciait. Les Liées écoutèrent le diagnostic du Trond'irn et Elbereth acquiesça :
-Je veux bien que tu parles à Sourcedésert. Et de mon côté j'irai voir le Doyen pour lui exposer le problème, je suis sûre qu'il sera compréhensif. Et je... on fera plus attention à présent, à la quantité d'énergie dépensée pendant ces tours de garde. Hein Ashke ?
-Oui.
La ratha hocha sa grosse tête pleine de poils en signe d'accord. Si elle avait pu grimacer comme les humains aux paroles de Fiersaule, sans nulle doute que sa tête aurait était cocasse. Pour l'heure, elle se contenta de répondre :
-Je ne me rendais pas compte que j'étais vidée à ce point. Je comprends maintenant et je ferai bien plus attention à l'avenir.
Là tout de suite, la Compagnonne avait envie de rejoindre sa Sœur d'Esprit pour la serrer dans ses bras, mais elle attendit patiemment que l'homme ait terminé son auscultation.[/justify:otraqvij]
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[justify:16czt5pu]«Il fait beau et chaud dans les vallées uniquement. En hiver le temps peut-être partculièrement rigoureux, avec des tempêtes de neige qui durent des jours et des jours. Quant au climat, honnêtement, combien de personnes vivants aux Collegia ou au Palais peuvent prétendre qu'il a une quelconque incidence sur leur quotidien? Pas moi en tout cas. S'il fait moche, je reste dedans, comme tout le monde, voilà tout.»
Au moins s'excusait-elle de sa question stupide. C'était déjà cela. Fiersaile devenait chatouilleux quand il était question de ses amis.
« Tellement que tu en oublies tes cours? Enfin, passons...»
Bien, il parlerait donc à Sourcedésert. Le tout serait de trouver un moyen de la croiser ailleurs qu'à proximité de la Pierre-Coeur; il évitait toujours sa mère. Il la contacterait par l'intermédiaire de Krell, si celui-ci daignait quitter un instant les Dyhélis installés hors de la ville.
«Bien. Je comprends qu'ils utilisent toutes les forces en présence pour régler ce problème, mais je parie qu'ils ne vous ont pas dit d'adapter votre nourriture en conséquence. Ah ces mages... ils aiment à se voir comme imperméables aux faiblesses humaines.»
Fiersaule, malgré la meilleure (…) volontée du monde ne parvenait pas à se débarrasser de la rancune qu'il éprouvait à l'égard de tous ces faiseurs de sorts.
: Dis-moi, Dellaria, bouges-tu assez? Chasses-tu? Je trouve tes griffes trop longues. Pas énormément, mais il faut que tu surveilles ça. Tu vis parmi les humains, mais tu restes soumise aux impératifs de ta race. Et comme tu n'as aucun de tes semblables dans les environs... certes, vous êtes des solitaires vous autres Rathas, mais parfois il est bon de revoir son peuple, non? :
Fiersaule se releva et rapprocha sa chaise des deux jeunes femmes.
«Elbereth, comment t'es-tu retrouvée liée à une ratha? Non seulement ils ne vivent pas à Valdemar, mais en plus, leur nature profondément solitaire ne les pousse normalement pas à se lier.»[/justify:16czt5pu]
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[justify:1tn9y8p3]Dans un sourire, Elbereth hocha la tête, en accord avec le Tron'dirn. Il est vrai qu'elle avait vécu de nombreux changements climatiques durant ses voyages et cela ne l'avait jamais vraiment dérangée. L'être humain était capable de s'adapter et ce n'était pas le froid, la chaleur ou la pluie qui pouvaient les empêcher de vivre à leur goût. Elle ne pouvait donc qu'approuver Fiersaule.
Par contre la remarque sur ses cours la fit piquer un fard et elle se sentit toute penaude et toute honteuse de ne pas avoir été à la hauteur de sa Liée. Elle se promit de prendre soin de la ratha et de la préserver mieux qu'elle ne l'avait fait jusque là.
Oui ça va hein, je suis pas en sucre non plus !
Je sais Del', mais il faut faire attention, ce n'est pas un jeu.
On fera attention ensemble alors.
Elles s'envoyèrent mutuellement une onde de réconfort et la jeune femme sourit à nouveau. Mais lorsqu'il parla des mages en général, la Compagnonne se mit à grimacer en répondant doucement, un peu moins d'accord :
-Vous savez, c'est vraiment grave ce qu'il se passe avec la Pierre-Cœur. Beaucoup de personnes sont en danger, les Hérauts, les Mages et tout ceux touchés par la magie et avec ça, c'est tout l'équilibre de Valdemar qui peut être bouleversé, déjà qu'avec la guerre qui se prépare c'est compliqué... tout ça engendre une pression monstre, il faut travailler dans l'urgence, tout en prenant garde à ne pas faire de faux pas... Bref, effectivement, je ne savais pas pour la nourriture, mais j'en prends bonne note, merci Fiersaule.
Ses remerciements étaient sincères. En effet, le travail n'était pas sans danger et tout conseil était le bienvenu.
La ratha quant à elle répondit à l'homme d'un ton neutre :
-Oui j'ai du temps pour chasser le soir et le matin, même si j'ai du un peu écourter ces derniers temps pour aider Elbereth. Mais j'entends également vos conseils et tâcherai de ne pas mes griffes s'allonger de trop. Mais de toute façon, ma Sœur d'Esprit court chaque matin, alors j'ai au moins ce temps pour me dépenser aussi.
Elbereth fut surprise par la question, elle n'avait pas eu souvent l'occasion d'y répondre. Et à vrai dire, elle ne savait pas trop quoi dire. Tout ça restait assez mystérieux somme toute, mais elle tâcha d'être la plus claire possible :
-Et bien c'était peu après mon arrivée à Valdemar, j'avais débutée comme Apprentie au Collegium. Et un soir j'ai rejoint d'autres étudiants en laboratoire de potions, parce qu'ils voulaient... faire des tests. Enfin c'était bizarre. Il y avait un grand grimoire, que personne n'arrivait à ouvrir. Sauf que moi j'ai réussi, je ne sais toujours pas comment, l'instinct peut être. Je me suis retrouvée seule, je ne sais plus trop comment, et puis il y a eu ce sort que j'ai pu lancer, toujours "malgré moi" et Dellaria est apparu, le Lien s'est créé. Et voilà. Je n'ai toujours pas réussi à expliquer ce qu'il s'est passé ce soir là.
Elle haussa les épaules, les mystères de la magie...[/justify:1tn9y8p3]
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[justify:1st174wv]Elbereth ne pouvait comprendre que Fiersaule avait un problème avec les mages en général. Il n'avait rien contre les individus eux-même. C'était leur statut, mais aussi leur attitude dans leurs robes de mage qu'il détestait. En fait, il en détestait très précisément une et sa haine entâchait ses relations avec les autres mages. Cétait ridicule, il le savait, mais n'y pouvait rien.
Il évita donc de répondre à la jeune femme. Ils ne seraient de toute manière jamais d'accord.
La Ratha chassait, un peu au moins, ce qui était une bonne chose. Mais restait le problème des griffes. Ce n'était pas en travaillant sur la Pierre-Cœur qu'elle allait les user. Elle n'avait par contre fait aucun commentaire à sa suggestion de revoir sonn peuple. En même temps, Fiersaule était très mal placé pour dire cela. Il n'était plus jamais retourné dans sa vallée, et il était maintenant shayana du clan k'Valdeman, dont faisaient partie Gueyan et sa harde. Il n'utilisait d'ailleurs plus le nom de som clan quand il se prséntait. Il était Fiersaule, juste Fiersaule.
: Essaie de prendre du temps pour toi. Lié ne veut pas dire que vous devez être en permanence collées ensemble. Vois-tu Kreel à mes côtés? Pourtant je t'assure que nous sommes aussi proches que vous l'êtes. :
Les explications d'Elbereth n'éclairèrent guère le Trondi'irn.
« C'est très étrange... Tu n'as jamais songé à te rendre à Iftel, pour découvrir le pays de ton amie? Et peut-être pour comprendre mieux ce qu'il s'est passé ce jour-là? Iftel est, pour ce que j'en sais, un pays fascinant... enfin, peut-être pas en ce moment, avec tous ces troubles. Mais pourquoi ne feriez-vous pas un voyage toutes les deux?»
Fiersaule, lui, mourrait d'envie de se rendre à Iftel. Mais il n'en n'avait jamais eu l'occasion, trop de patients, de cours. Et Fiersaule était un vrai pantouflard.[/justify:1st174wv]
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[justify:szbmut4v]L’homme ne répondit rien à la tirade d’Elbereth sur les Mages et elle l’espéra ne pas l’avoir froissé. Mais elle pensait sincèrement ce qu’elle disait. Elle savait que la magie n’était pas un jeu et qu’elle comportait sa part de dangers. Et qu’il fallait l’utiliser avec précautions.
La ratha rit doucement à la remarque de Fiersaule avant d’acquiescer mentalement :
-N’ayez crainte, nous sommes loin d’être tout le temps ensemble. Quand elle court, je ne suis pas avec elle, je vais de mon côté. En ce moment nous travaillons beaucoup pour la Pierre Cœur, alors nous passons beaucoup de temps proches, mais il arrivait, avant cela que je passe des journées complètes dehors. D’ailleurs, quand elle a cours, c’est ce que je fais. Mais je n’avais pas précisé, pardon.
Les questions suite aux explications pas très claires de la jeune femme la firent sourire. Elle répondit au Tron’dirn.
-En fait, je suis d’origine iftelienne. J’ai grandi dans les montagnes, au nord du pays. Mais Del’ ne vient pas de là-bas. Non, elle est originaire de Sironis, l’endroit que l’on a découvert pendant notre mission, avec l’apparition de la Déesse Aanor, la découverte du Sombre et compagnie. Elle est une enfant de la Déesse, Choisie par elle. La communauté avait été massacrée lorsqu’elle vivait là-bas, petite. Mais elle s’en est réchappée. Elle est issue d’une famille de Mages, d’où ses pouvoirs. Et le peuple d’Aanor pense que d’autres rathas sont encore vivantes quelque part. Pendant la mission, j’ai aussi appris que les rathas se liaient souvent aux adorateurs d’Aanor, sauf, qu’à ma connaissance je ne l’étais pas au moment de notre lien, bref.
Elle fit une pause, laissant à son interlocuteur le temps d’intégrr toutes ces informations.
-Quant au voyage, on y a songé, après que tout ça soit passé, la guérison de la Pierre Cœur, la guerre, l’orbe ramené à Sironis… On aimerait retourner là-bas, ensemble, l’endroit nous a beaucoup plu et le mode de vie y est très différent et très… intéressant, il y a la mer aussi qui a l’air de fournir une énergie extraordinaire. Et peut-être partir à la recherche des semblables de Dellaria.
Oui. Il y avait longtemps qu’elle n’avait pas voyagé. Et ça commençait à lui manquer. Et pas grand-chose ne les retenait ici, si ce n’est le devoir pour l’instant.[/justify:szbmut4v]
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Fiersaule sourit à la ratha. C'était une brave jeune fille, même s'il était certain qu'elle s'empresserait d'oublier ses conseils sitôt partie.
: D'accord. C'est très bien.:
Elbereth semblait de nature très confiante. Voilà qu'elle lui déballait sa vie et celle de sa Liée. Il aurait pensé qu'on avait demandé aux participants de ces missions de faire preuve d'un peu plus de discrétion... Il fut cependant intéressé d'apprendre la présence de rathas au Nord. Il savait que des individus éparses vivaient dans les montagnes ifteliennes, mais pas qu'ils en existaient ailleurs. Comme il n'avait pas participé aux missions, il ne s'y était guère intéressé. Seuls les deux petits dyhélis l'avaient plus ou moins lié à ces histoires. Et il ne s'était pas renseigné au-delà du strict nécessaire.
Toutes ces histoires de Déesse le laissait totalement froid. Il était parfaitement athée, parfaitement égoïste (patients exceptés) et parfaitement heureux de sa vie absolument pas palpitante. Il laissait ces histoires à ceux que cela intéressait.
« D'accord. Et comment es-tu arrivée ici du coup? On dirait que cet endroit attire les gens comme un aimant.»
N'eut été la présence d'Evelyne dans sa vallée, il serait parti de l'autre côté, direction Griffon Banc. Là-bas, la mer était suffisamment chaude pour qu'on puisse s'y baigner sans l'aide de la magie. Là-bas vivaient les griffons, et donc des patients... Finalement, les hanches pleines de la petite Barde l'avaient attiré ici. Il ne s'en plaignait presque plus. Surtout pas quand elle consentait à lui tenir compagnie pour une soirée riche en souvenirs.
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[justify:2of1s04f]Bon le Tron'dirn avait l'air d'avoir compris que Dellaria serait plus vigilante sur les prochaines gardes de la Pierre-Cœur et qu'elle n'hésiterait pas à prendre du temps pour elle quand le besoin s'en ferait sentir.
Après qu'Elbereth ait raconté leur histoire, elle se dit que peut-être elle avait trop parlé. Elle réfléchit un instant... Non, rien de confidentiel, qui n'ait été dit à la Cour et l'histoire des rathas devrait logiquement intéressé l'homme qui soignait les non-humains. Elle fut un peu déçue qu'il ne tente pas de pousser la réflexion plus loin, de poursuivre la conversation dans ce sens, mais il avait l'air d'avoir son lot d'information. A sa nouvelle question, elle haussa les épaules :
-Le climat politique devenait de plus en plus tendu à Iftel et cela se répercutait sur les petits villages comme les nôtres. Beaucoup de jeunes de chez moi sont partis, j'ai fini par en faire autant. Mais je suis passée par les montagnes, arrivant au nord de Valdemar. Au bout d'un moment, mon Don s'est réveillé tout seul et je ne savais pas trop comment le gérer. On m'a parlé alors d'un Collegium des Mages, à Haven, la capitale, j'ai donc décidé de m'y rendre. tout simplement.
Mais curieusement, alors que dans ses arrêts précédents, elle n'avait eu aucun mal à s'intégrer et partager le quotidien des personnes, ici se lier d'amitié avec d'autres habitants lui était difficile. Mis à part Eoghan, qui était parti, elle n'avait pas véritablement d'amis. Si ce n'est Del'. Oh, elle avait bien entendu rencontré des gens, mais aucun avec qui elle avait pu tisser une relation durable et solide, au delà de la simple connaissance. Peut-être à cause de la taille de l'endroit et de la masse du peuple qui vivait ici. Peut importe, la solitude commençait à peser lourd sur le cœur de la jeune femme. Heureusement, elle avait sa Sœur d'Esprit.[/justify:2of1s04f]
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L'histoire de la jeune fille avait maintenant plus de sens.
«Ah... je comprends. Effectivement, à Valdemar, c'est le seul endroit où la magie est enseignée. J'imagine que cela n'a pas dû être facile, entre la langue, le dépaysement, de nouveaux Dons... Déjà pour les jeunes Hérauts arrachés à leur campagne, la transition peut s'avérer difficile, alors pour toi... Enfin, ici, sur la colline, les expatriées sont nombreux, on se sent moins seul du coup.»
Fiersaule ne s'était jamais senti vraiment seul, il avait toujours eu des amis, des amant(e)s. Mais il avait parlé avec suffisamment de gens pour savoir que bien souvent les étrangers souffraient de solitude dans leur nouveau lieu de vie. Mais c'était aussi les cas des enfants ou des jeunes qui arrivaient de leur coin perdu. à Haven, ils avaient l'impression de se trouver dans un tout autre pays. La plupart des villages du pays ne comptaient au bas mot qu'une centaine d'habitants toutau plus. Les plus grands avaient une population de deux certs voire trois cents individus. Leu viles étaient rares, et beaucoup plus petites que Haven.
«Tu as été faire un tour du côté des ambassadeurs de ton pays? Il me semble qu'il existe une petite communauté d'iftéliens à Haven. Eux sauraient te dire où les rencontrer. Évidemment, il y a le temple, mais je ne sais pas si tu es croyante. Bref... d'autant que eux pourraient aussi te renseigner si tu comptes retourner dans ton pays. Je sais qu'une délégation devrait s'y rendre prochainement...»
Joald lui en avait parlé, car il connaissait son intérêt pour Iftel. Il lui avait même proposé d'y participer, en tant que Trondi'irn. Il faudrait s'occuper des griffons entre autre, et une fois sur place, il pourrait en profiter pour discuter avec ses homologies locaux, quel que soit leur nom. Fiersaule hésitait. Il aimait son chez lui, sa cheminée et ses petites habitudes. Mais aller à Iftel...
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[justify:3ftszabs]Elbereth grimaça légèrement à la question de Fiersaule avant de répondre :
-Pour la langue, j'étais déjà depuis quelques mois dans le pays quand je suis arrivée à Haven, donc j'avais de quoi comprendre l'essentiel et me faire comprendre et la suite est venue assez naturellement. Mais effectivement, apprendre à gérer les Dons, en même temps qu'apprendre à connaître les gens, les us et coutumes du pays, ce qu'il faut faire et ne pas faire... J'ai mis un certain temps à intégrer toutes ces notions et encore aujourd'hui je ne serais pas certaine de ne pas commettre d'impairs. Mais c'est vrai que Haven est un peu un carrefour de pleins de nationalités tellement différentes... finalement, on se sent moins étranger.
Et c'était vrai, le fait de voir plein de gens de tous horizons aidait à se sentir mieux intégré. Dellaria, quand à elle, s'était allongée, la tête posée sur les pattes et écoutait les humains converser tranquillement. Elle était contente que sa Liée parle à quelqu'un d'autre qu'à elle, ça lui faisait du bien de voir qu'elle pouvait sympathiser avec d'autres personnes. La proposition de Fiersaule fit réfléchir la jeune femme, qui n'avait pas pensé à aller voir les "siens". Cela faisait plusieurs années qu'elle était partie et il est vrai qu'elle avait entendu parler de la délégation d'Iftel arrivée à Haven. Mais elle n'avait tout simplement pas eu l'idée d'aller les rencontrer.
-Non j'avoue que je n'y avais même pas pensé. Mais j'irai à l'occasion, c'est une bonne idée. Merci. Et pour ce qui est du temple... Je ne vais pas prier non. Je crois en l'existence des Dieux, d'Aanor, avec tout ce qu'on a vu, ce serait difficile de nier qu'ils sont là, mais voilà. Je ne me sens pas particulièrement proche de la religion. Pour ce qui est de rentrer à Iftel pourquoi pas... Mais nous aimerions vraiment retourner à Sironis d'abord, lorsque j'aurai terminé ma formation de Mage, d'ici un an normalement. En espérant que la Pierre-Cœur guérisse, évidemment. Sinon...
Sinon, leur destin serait bien plus funeste. Mais pour l'heure, elle rêvait surtout de longues chevauchées, de nouvelles rencontres, nouvelles langues, nouveaux mode de vie, de découvertes et d'aventures. Del se joignit à son esprit et lui apporta une onde de réconfort, lui faisant remarquer que l'année passerait vite à ce rythme et que tout irait bien. Oui. Tout irait bien.
-Et vous ? Votre vallée ne vous manque pas ? Ou visiter Iftel ? Vous en parliez comme d'un pays fascinant tout à l'heure ? Vous avez déjà eu l'occasion d'y aller ?
Ah bah oui, c'était à son tour de poser des questions, c'est qu'elle était curieuse la petite ![/justify:3ftszabs]
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«Ne vous inquiétez pas pour la Pierre... Cette chère Pierrelune est la meilleure. Insupportable, mais incroyablement douée. Elle parviendra à la réparer, quel que soit le problème. Cela prendra peut-être du temps, mais elle y parviendra.»
Il avait tenté de masquer son amertude par un sourire rassurant, mais celle-ci s'entendait nettement dans le ton de sa voix. Même lui devait lui laisser ça. Elle était une mère epouventable, une compagne médiocre, mais elle était une des meilleures, voire la meilleure Adepte-Guérisseur de son temps.
«D'autant que vous avez Sourcedésert aussi. Elle est très douée aussi.»
Fiersaule était heureux d'entendre que la jeune femme irait voir les gens de son pays. Cela ne pourrait lui faire que du bien. Mais elle sembla se lasser d'être celle qui parlait, et le questionnaire à son tour.
«Ma Vallée, me manquer? Pas vraiment non. Je suis parti parce qu'elle était trop petite pour l'égo de ma mère et le mien...En plus, vu que je suis parti depuis longtemps, elle a dû changer de place, et donc ce n'est même plus ma Vallée actuellement.» L'enchainement de question n'était pas très logique pour Fiersaule... quel lien entre se languir de sa vallée et visiter Iftel?«Non, je n'y suis jamais allé, mais j'ai des patients qui viennent de là-bas... et des amis. Je compte bien y aller, peut-être avec la prochaine délégation. Ça dépendra de pas mal de choses. De moi déjà. Je ne suis pas un grand voyageur.»
L'idée d'être sur les routes le rebutait particulièrement. Il aimait marcher, quand il savait qu'un bon ::bain chaud l'attendrait à son retour. Or le voyage durerait des jours, et ce serait déjà un luxe de pouvoir se laver le visage quotidiennement. Sans parler des nuits froides et humides, du sol dur, des insectes... Non vraiment, voyager ne le tentait pas. Mais il pressentait qu'il irait, qu'il le veuille ou non. Joald avait décidé qu'il était temps pour lui de bouger un peu. Ayez des amis, qu'ils disaient.
«Si ma présence est requise, j'irai. Comme je ne parle pas la langue, cela risque d'être amusant. J'espère que j'aurais le temps d'apprendre les bases si on m'envoie là-bas...» *Ça ou trouver un Dyhéli qui parle cette langue...*
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[justify:2fo9d4bp]Un sourire reconnaissant naquit sur les lèvres de la future mage tandis que Fiersaule tentait de la rassurer :
-Oh je ne doute pas des compétences de Pierrelune, ni de Sourcedésert ! Mais l'état de la Pierre-Cœur est réellement préoccupant et beaucoup de vies dépendent de la réussite de son sauvetage. Alors la pression est grande. Je n'imagine même pas ce que ça doit être pour elles. Vous les connaissez bien ?
Elle-même ne les avait fréquentées que peu finalement, surtout pendant les gardes de la Pierre, mais généralement, chacun était concentré sur ce qu'il avait à faire et donc les échanges verbaux étaient plutôt limités. Mais la jeune femme avait conscience qu'ils étaient chanceux d'avoir ces deux Adeptes avec eux, sinon leurs chances auraient vraiment été compromises.
Elbereth écouta avec attention les réponses de son interlocuteur. Il avait l'air d'être quelqu'un de... sûr de lui, confiant. Car pour dire qu'il n'y avait pas assez de place pour deux ego dans une vallée... oui, il fallait une certaine estime de soi. Elle l'envia un peu de cette solidité et aurait aimé en avoir un peu plus, de confiance en elle. La Compagnonne sourit de son aveu quant au voyage. Elle répondit :
-Je comprends... c'est vrai qu'une fois qu'on a ses habitudes de vie, son petit confort quotidien, ça peut être un peu difficile qu'on va laisser tout ce cadre rassurant et sécurisé derrière soi, pour partir vers l'inconnu, avec un mode de vie beaucoup plus rudimentaire et plus dur aussi. Mais je trouve que c'est souvent l'occasion de belles rencontres, c'est même le plus enrichissant dans le voyage pour ma part, je pense.
Oui. Elle avait rencontré des gens extraordinaires, d'autres un peu moins. Mais elle gardait un souvenir précieux de certains échanges et se savait attendue dans quelques villages. Elle espérait pouvoir y retourner un jour, avec une belle robe de Mage qui montrerait qu'elle avait été au bout de sa démarche. La future mage hocha la tête aux propos de l'homme et proposa :
-Si vous avez besoin, je pourrai vous aider à apprendre les bases de l'iftelien... c'est ma langue maternelle, ça ne s'oublie pas, même si je ne l'ai pas parlée ici depuis longtemps.
La jeune femme sourit, prête à se mettre dans la peau de professeur au besoin. Bon elle ne doutait pas qu'il y avait beaucoup plus compétent qu'elle et elle ne lui en voudrait pas si il préférait aller voir un vrai enseignant. Mais elle se dit que ça pourrait être bien que ce soit elle, pour une fois, qui donne.[/justify:2fo9d4bp]
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Fiersaule dut contenir un air dégoûté.
« Très bien même, bien que je n'aie pas revu Pierrelune depuis que j'ai quitté k'Sheya... C'est ma mère. Et Sourcedésert a été son élève. J'ai été très... surpris de la découvrir ici. Et encore plus quand j'ai appris que ma très chère génitrice était l'Adepte-Guérisseur appelé en renfort. Mais quoi de plus normal, c'est probablement la plus puissante de tous... Sourcedésert ne vient pas très loin derrière d'ailleurs, elle a juste un peu moins d'expérience.» *Et elle est immensément plus supportable, même si elle a peur de moi.*
Fiersaule tenta un sourire pour masquer l'amertume de ses paroles. Paradoxalement, il détestait parler de ce sujet, mais en même temps, il appréciait de pouvoir s'en plaindre. Un vrai gamin. C'était en tout cas ce que lui répétait Joald. "Va la voir" lui assénait-il depuis des dizaines. "Dis-lui ses quatre vérités et pars. Comme ça tu arrêteras peut-être ce petit jeu débile qui consiste à l'éviter." Fiersaule trouvait au contraire très bénéfique de se moquer ainsi de sa mène... pour une fois que les rôles étaient inversés.
Il sourit à Elbereth qui lui parlait de voyage, et qui disait qu'elle comprenait la difficulté à quitter son confort. Le voyait-elle comme une exception parmi les siens? Sans doute. Les gens avaient tendance à associer exotisme et goût de l'aventure. Or, il n'en était rien.
«Ça... et tu sais, ils ont beau te paraître ouverts d'esprit et terriblement exotiques, les Tayledras sont en fait très casaniers. Chaque fois qu'ils déménagent une Vallée, ils tentent de la recréer presque à l'identique. Ceux que tu vois ici avaient soit une très bonne raison de lutter contre leur nature pantouflarde, soit contrairement à leurs frères un besoin irrépressible de bouger. Honnêtement, je ne connais que des exemples de la première catégorie... ah non, il y a Arbretempête. Mais son père a choisi de vivre parmi les K'Leshya... qui ont forcément la bougeotte vu qu'ils ont traversé la moitié du monde pour retrouver leurs cousins perdus. Il ne compte pas vraiment du coup.»
Les k'Leshya, ou Kaled'a'in modernes, étaient à la fois très semblables à leur cousins Tayledras en apparence, mais très différent dans leur manière de voir le monde. Déjà, leur service à la Déesse n'était pas aussi contraignant. Ils étaient ouverts sur le monde et curieux, loin de la méfiance de mise chez les frères du Faucon.
La petite mage lui proposait maintenant de lui donner des cours. Fiersaule ne refusait jamais les demandes d'une femme, même si dans ce cas-là il était obligé d'y mettre un bémol.
«Ce serait volontiers, mais je doute que pour le moment tu ais le temps. Plus tard peut-être. Ce ne serait pas très malin de ma part de te demander cela alors que tu es déjà surmenée.»
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[justify:14xptbvu]Pierrelune la mère de... Fiersaule ? Ooooooooooooh et ben il avait pas l'air de sauter de joie au plafond à cette idée. Leurs liens avaient plutôt l'air tendus même. Du coup, elle écouta sagement, sans renchérir sur le sujet, elle ne voulait pas mettre mal à l'aise son interlocuteur et puis il n'avait pas l'air vraiment apprécier en parler. Et de toute façon ce genre de choses ne la regardait pas.
Elbereth n'avait jamais eu ce genre de soucis avec ses parents, ils étaient plutôt une famille aimante et soudée. Maintenant, cela faisait quelques années qu'ils ne s'étaient pas vus à présent et si elle leur avait écrit au début, leurs réponses s'étaient faites de plus en plus rares, si bien que cela faisait maintenant quelques temps que le contact était rompu. Elle espérait qu'il ne leur était rien arrivé de grave, ou si c'était le cas que les gens du village lui auraient fait porter un message. Un jour elle repasserait chez elle, présenter Del' à ses proches. Si ils n'avaient pas trop peur.
L'homme retrouva son air souriant et cela rassura la jeune femme qui avait peur de l'avoir mécontenté en lui rappelant de mauvais souvenirs. Elle l'écouta parler des siens avec passion, elle connaissait mal cette culture et cela faisait partie de ses projets d'aller à l'Ouest, puis dans le Sud... plus tard. De toute façon, Elbereth ne se voyait pas posée, mais sur les routes tout au long de sa vie. Une fois sa formation terminée, elle verrait comment son envie de voyage pourrait se goupiller avec sa fonction de Mage.
-Effectivement, j'avais cru que les Tayledras avaient la bougeotte, mais ce que vous me dites là me fait découvrir une nouvelle facette de votre peuple. J'adorerai voir à quoi ressemble une vallée un jour. Des descriptions que j'en ai lues ou entendues, il faut avouer que ça fait rêver !
Et sans arrières-pensées s'il vous plaît ! La future Mage était simplement curieuse, mais ça c'était dans sa nature. D'ailleurs, elle avait dit ça d'un air tellement innocent qu'on ne pouvait pas en douter. La réponse de l'homme à sa proposition de cours de langues (nouvelle proposition sans arrières pensées, précisons !), la fit grimacer et elle hocha la tête :
-J'avoue que jusqu'à ce que la Pierre-Coeur soit réparée, ça risque d'être compliqué de trouver du temps. Mais après, quand... tout ça sera passé. De toute façon si j'ai bien compris, vous n'allez pas partir pour Iftel demain ?
Elle lui fit un clin d’œil taquin accompagné d'un sourire amusé. Puis elle regarda la bougie qui se consumait et soupira en se levant :
-Je suis désolée, mais il va falloir que je retourne en cours. Je vais raccompagner Dellaria à notre chambre et...
*Ron pshiiiiiiiiiiiiit*
Ah ben Del' s'était endormie sur la table, bercée par le blablatement des humains, encore bien fatiguée. Du coup, Elbereth demanda :
-Euh on fait quoi ? Je la réveille ou vous voulez la garder par là jusqu'à ce qu'elle émerge ?
Oui non, parce que porter une ratha endormie... Elle n'avait pas encore développé de pouvoirs de lévitation.[/justify:14xptbvu]
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Fiersaule fronça un peu les sourcils. Il était très facile de voir à quoi ressemblait une Vallée. Il suffisait de se rendre au bon endroit sur la colline.
« Tu n’es jamais allé voir la mini-vallée qu’on trouve ici, sur la colline ? Je m’y rends parfois pour profiter des sources chaudes. On est d’accord, elle est de taille ridicule, mais ça permet déjà de se faire une idée. »
Les sources chaudes... c’était bien la seule utilité de cette Vallée miniature. Elle était installée depuis près d’un siècle, et il y avait toujours eu des Tayledras pour en prendre soin. Actuellement, c’était Pierrelune qui y vivait. Fiersaule n’avait donc pas pu profiter des sources depuis plusieurs dizaines, et cela n’aidait guère son humeur.
Il s’amusa que la jeune fille insiste pour lui donner des cours. Probablement serait-il déjà loin quand le problème de la Pierre serait réglé. Joald avait laissé entendre que la délégation serait assez vite constituée et qu’elle partirait dès que possible. Visiblement, la situation à Iftel requérait l’envoi rapide de conseillers.
« Je n’ai aucune idée de quand je partirai, si je pars. Mais je suis sûr que je parviendrai à me débrouiller si tu n’as pas le temps de m’enseigner. »
Fiersaule acquiesça avec un sourire. Lui-même avait une classe à la fin de journée. Mais d’ici là, il comptait bien profiter de ne rien faire.
« Je t’en prie, vas-y. »
La ratha dormait maintenant comme une bienheureuse, et Fiersaule n’avait pas cœur à la réveiller. Il baissa le ton.
« Laisse-la ici. Elle te rejoindra plus tard. »
Il se leva et raccompagna la jeune fille vers la porte.
« N’oublie pas de te reposer surtout. Et de bien manger. Allez, passe une bonne journée. »
[RP CLOS]