6eme décade de printemps 1481
Les journées se ressemblaient : donner des cours, vérifier les hommes, faire son tour de garde, rejoindre Feuille, profiter de la nuit, quitter Feuille, donner des cours, vérifi.... Enfin vous avez saisi le délire non ?
Bref là tout de suite c'était l'heure du tour de garde. Et si il y a bien un truc qui ennuyait Fitz au plus haut point, c'était bien les tour de garde ! Le temps lui paraissait tellement long, adossé là à son mur, attendre 10 minutes, faire le tour des couloirs, vérifier que chaque homme était bien à sa place (et pas en train de batifoler avec une cuisinière à la cuisse bien plus légère que le repas qu'elle leur avait servi la veille), retourner à sa place et recommencer....
Non vraiment si il y avait bien un instant dans son travail où il avait l'impression de perdre son temps, c'était lors de ces gardes obligatoires. Il savait que le roi et le capitaine avaient encore beaucoup de chose à faire avant de les envoyer au front. Planifier le plan d'attaque, prévoir les troupes, trouver la meilleur tactique, mais franchement, et même si il savait que ce qui les attendait n'était pas vraiment drôle, il aurait vraiment aimé être déjà en route.
En attendant il était adossé au mur d'un des couloirs du collégium, à regarder les jeunes nobles batifoler, et les hérauts passer à coté de lui sans même le remarquer. Il était mauvaise langue, tous ne l'esquivaient pas, certains le reconnaissaient, mais il ne savait pas encore si ils connaissaient Fitz, le lieutenant, ou les rumeurs qui avaient pu être colporter... D'ailleurs en parlant de rumeur, il fallait qu'il arrive à avoir une conversation des plus captivantes avec son capitaine ! Même si il préférait que cela ne se fasse pas seul, il aurait bien aimé avoir Kalaïd avec lui pour cuisiner le chef !
Cette idée en tête le lieutenant souriait de toutes ses dents. Finalement si il se mettait à penser au plan qu'il devrait mettre en place pour coincer le capitaine dans un coin avec l'aide de Kalaïd, il pourrait occuper son esprit pour le reste de la soirée. Par contre il faudrait qu'il trouve un autre nom que « coincer le capitaine dans un coin » cela pourrait légèrement porter à confusion, et vu les bruits qui couraient sur Beltran, il n'avait pas forcément besoin qu'on dise partout que le capitaine s'était retrouvé bloqué dans un coin sombre par ses deux lieutenants...