Valdemar RPG

Autres RPs => Archives => Sujets d'intro => Discussion démarrée par: Oesope le 20 avril 2010, 22:18:08

Titre: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Oesope le 20 avril 2010, 22:18:08
A l'entrée Est de Haven, tout comme à l'entrée Nord, de grandes tentes de fortune avaient été dressées. Elles étaient faites pour accueillir tous les malheureux touchés par les fièvres depuis l'automne. Avec le redoux du printemps puis l'arrivée de nouvelles gelées, les malades affluaient de nouveau bien que le gros de l'épidémie ait été héradiquée à la fin de l'hivers. On voyait pourtant encore passer de pauvres êtres affaiblis, le visage rougeaud et les mains gelés, trop mal nourris pour résister longtemps.
Le travail des guérisseurs de Haven consistait à s'occuper de ces bougres du mieux qu'ils pouvaient en bénéficiant de l'aide de tous les volontaires possibles : villageois des environs payés pour les basses besognes, Hérauts dévoués, familles et amis des malades... Les guérisseurs du Collegium coordonnaient les bras de toute cette ruche qui s'activait jour et nuit. On ne comptait plus le nombre de tombes et de fosses à quelques lieues de faubourgs les plus éloignés du centre de la cité. Tout ceci était éprouvant. Trop éprouvant.

Oesope était un homme d'un naturel jovial. Il était connu de ses pairs comme un homme compétent et réfléchi et ses élèves le respectaient tout en s'amusant comme des petits fous en sa présence. Enfin... autant qu'un guérisseur moyen sait s'amuser ! Pourtant ces morts, cette odeur putride en suspension, ces visages fatigués ne lui donnaient pas du tout envie de rire. Il souriait pour la forme alors qu'il venait faire son tour quotidien et aider un peu. Il avait tant de boulot au Collegium qu'il ne pouvait rester là toute la journée en compagnie des autres.

A l'extérieur de la tente, un certain nombre de volontaires distribuaient de la soupe bien chaude et des miches de pain. La santé passe par une bonne alimentation et les pauvres gens des faubourgs étaient les plus pauvres de la capitale. Il fallait les nourrir avant même de les soigner. Toute personne s'approchant du point de distribution pouvait donc recevoir de la nourriture gratuitement.
Les enfants allaient pieds nus, sautant dans des flaques de boue. Des bébés pleuraient et des animaux trainaient au milieu des gens. La pauvreté était si intense qu'elle faisait froncer le nez et détourner les yeux.

[ A toi Matisa. Tu peux inventer ce que tu veux pour ton introduction dans ce cadre.  ;) ]
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Matisa le 21 avril 2010, 09:15:24
Matisa pénétra dans la vile, par l'entrée est. Elle fut immédiatement prise à la gorge par l'odeur qui flottait et mit sa manche devant sa bouche et son nez pour atténuer l'odeur. Elle avançait, tant bien que mal, ballotée par la foule de miséreux, regardant autour d'elle tous les pauvres gens amassés là. Certains restaient calmes, assis par terre, d'autres quémandaient des pièces ou de l'aide pour des raisons quelconques. Un mouvement de foule la poussa vers le point de distribution. Cela tombait bien, elle avait faim et avait finit ses provisions depuis plusieurs jours déjà. Elle accepta le bol de soupe et le morceau de pain qu'elle alla manger un peu plus loin.
Alors qu'elle finissait sa soupe, un petit enfant tomba un peu plus loin et se mit à pleurer. Matisa attendit que sa mère vienne le relever avant qu'il ne se fasse piétiner par la foule. Mais personne ne venait. Matisa se précipita sur le petit garçon alors qu'un homme allait trébucher sur lui. Elle le prit dans ses bras et l'emmena dans un coin un peu plus calme. Elle le regarda.

Tu va bien? Tu ne t'es pas fait mal?

Il s'était blessé au genou et saignait, alors Matisa sortit une petite boite de sa besace et l'ouvrit, elle contenait une pommade à la douce odeur de fleurs. Elle essuya le sang avec un linge puis étala un peu de pommade dessus avant de recouvrit le tout par un petit bandage pour protéger la zone.
Le petit garçon la regarda faire sans rien dire, trop habitué aux cris qu'on lui adressait lorsqu'on le voyait, il ne comprenait pas qu'on soit si gentil avec lui et s'enfuit en courant lorsque Matisa eut finit.
La jeune femme le regarda partir avec beaucoup d'étonnement. Chez elle, jamais quelqu'un ne se serrait comporté ainsi.
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Oesope le 21 avril 2010, 23:51:31
Oesope venait de sortir de la tente lorsqu'il aperçut la scène. Une jeune fille avait pris soin d'un enfant avec une efficacité toute professionnelle et le bambin s'était enfui de ses bras. Il fut étonné de voir de l'incompréhension dans les yeux de celle qui lui avait porté secours. Ne connaissait-elle pas les conditions de vie de tous ces pauvres gens? Oesope alla interpeller un des volontaires qui distribuait la nourriture et l'interrogea sur la jeune fille, espérant obtenir un nom ou une remarque. Mais elle semblait totalement inconnue. Sa besace, ses vêtements pleins de poussière étaient témoin de son statut : elle avait voyagé et n'était pas de Haven.

Oesope alla donc tranquillement jusqu'à Matisa par derrière et posa la main sur son épaule pour attirer son attention. Il avait un sourire bienveillant.

"Bonjour..."
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Matisa le 22 avril 2010, 08:47:56
Matisa se retourna pour voir qui lui parlait, intriguée que l'on s'adresse à elle, elle interrogea l'homme.

Bonjour monsieur. Il y a un problème? Je ne suis pas d'ici et je ne connait pas vos coutumes, si j'ai enfreins une règle je vous pris de me pardonner...

Elle se rendit vite compte qu'il n'était pas là pour lui faire des reproches, son visage n'exprimait aucune hostilité, lui aussi semblait curieux, sans doute se demandait-il qui elle était. Alors elle porta le poing à son cœur et s'inclina.

Je m'appelle Matisa Judis et je viens des contrées de l'est.
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Oesope le 22 avril 2010, 22:31:44
[hj : de l'Est  ;) ]

Oesope secoua la tête et la main par la même occasion pour bien signifier à la jeune fille qu'il n'était en rien mécontent de son intervention. Mais c'est vrai qu'il était surpris, très surpris. Peu de gens se baladaient avec une besace pleine de médecines. Il n'avait jamais aperçu la jeune fille auparavent et son accent assez marqué, son air exotique et ses vêtements inconnus n'étaient clairement pas Valdemariens.
Oesope se regarda autour. Les guérisseurs ne s'en sortaient pas trop mal, il pouvait rester discuter sans crainte.

"Moi c'est Oesope. Je suis guérisseur. Je suis ravi de faire ta connaissance, Matisa Judis."

 Le doyen désigna le petit sac de Matisa du nez, tentant de ne pas se montrer trop indiscret. Il n'arrêtait pas de sourire pour ne pas l'effrayer.

"Tu sembles t'y être très bien pris pour aider cet enfant. Ce n'est pas la première fois que tu fais ça, n'est ce pas ?"
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Matisa le 22 avril 2010, 23:01:06
[non non de l'ouest, si en partant de chez elle elle est parti vers l'est c'est qu'elle vient de l'ouest par rapport à Valdemar ;) ]

Ravi également Oesope. Tu es guérisseur?

Elle lui sourit, se sentant mieux tout à coup.

Je le suis moi même, enfin disons plutôt apprentie. J'étudie la médecine des plantes depuis mon enfance.

Voyant qu'il regardait sa besace, Matisa la saisie et l'ouvrit devant lui. Elle contenait bon nombres de pots de diverses tailles, certains en verre contenaient des feuilles, des racines et autres poudres, d'autre en bois étaient emplis de pommades. Elle referma le sac.

Mais, je ne comprends pas, pourquoi cet enfant s'est-il enfui? Je ne lui voulait pourtant aucun mal.
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Oesope le 24 avril 2010, 00:03:25
[Non c'est le contraire  ! Elle vient des contrées de l'est, c'est à dire à l'est de Haven donc elle est allée vers l'ouest. Parce qu'à l'extrême ouest de Valdemar y a les Pelagirs, une grande forêt où vivent les tayledras, un peuple qui vit dans les arbres et qui se lient à des oiseaux. Par contre à l'est on sait pas ce qui se passe, enfin à part ce que tu as inventé  :) ]

Oesope acquiesça de la tête et croisa les mains simplement. La jeune fille semblait d'un naturel curieux et sans complexe, une attitude très saine en somme. Le guérisseur portait sa robe verte, témoignant de son titre et il l'agita légèrement lorsqu'il lui répondit.

"Effectivement. A Valdemar, les guérisseurs sont toujours habillés de cette manière ou presque. Nous portons le vert pour qu'on puisse nous reconnaître. Nos apprentis portent un vert plus pâle afin qu'on ne leur demande pas d'effectuer des gestes qu'ils ne sont pas encore capables d'accomplir."

Le doyen désigna un jeune homme d'une quinzaine d'années, occupé à panser le pied d'une très vieille femme non loin d'eux. Il ne s'arrêtait jamais de sourire et semblait vouloir bien faire. Il y avait de la fierté dans les yeux d'Oesope quand il le regardait. En temps que Doyen des Guérisseurs, il avait en charge tous les apprentis qui suivaient la formation au Collegium et les connaissaient mieux qu'aucun autre professeur. Certains iraient loin, d'autres seraient de modestes guérisseurs mais feraient le bien autour d'eux dans les campagnes reculées. Et Oesope n'oubliait jamais que chacun avait sa particularité, sa force et ses faiblesses.
La question suivante se porta sur la réaction de l'enfant qui s'était enfui et Oesope ne put que formuler une hypothèse.

"Les gens d'ici n'ont pas l'habitude qu'on s'occupe d'eux. Cet enfant passe son temps dans la rue sans qu'on le remarque. Qu'une étrangère lui porte de l'attention et s'occupe de lui comme un guérisseur sans en porter la robe a dû beaucoup le surprendre. Il est possible qu'il vous ait pris pour une sorcière..."

Oesope ne put s'empêcher de sourire largement.

"Ca ferait sourire plus d'un de nos mages mais les gens de ce quartier ont peur d'eux."

La besace semblait contenir des plantes qu'il n'avait jamais recontré et il en fut plus qu'intéressé. Il espérait avoir l'occasion de se pencher plus précisément sur le contenu du sac ultérieurement.

"Qu'es-tu venue faire à Haven, Matisa. Les faubourgs c'est pas le quartier le plus agréable de Haven..."

[Note du MJ : S'il te plait, essaie de bien respecter les règles d'écriture en séparant les dialogues du récit par des guillemets. Autre chose, n'hésite pas à décrire les gestes ou les expressions de ton personnage avec précision que je puisse rebondir dessus. Oesope est également légèrement empathe. Si ton personnage ressent des sentiments précis ou forts, tu peux me les mettre en gras si tu désires que mon personnage les ressente et qu'on s'en serve dans le rp]
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Matisa le 25 avril 2010, 10:35:53
[j'ai modifié sa provenance et je vais faire de mon mieux pour les émotions, promis]

Matisa hocha la tête. Elle commençait à avoir l'habitude de faire des erreurs chaque fois qu'elle arrivait dans une nouvelle contrée où les coutumes sont différentes.

"Je comprends. Je n'aurai pas du exercer alors que je ne suis pas de votre école. Pardonnez moi."

Elle suivit le regard de l'homme et regarda l'apprenti guérisseur, l'envie de le rejoindre l'envahi, mais elle n'en fit rien.
Lorsque le guérisseur reprit la parole, elle détourna les yeux et reporta son attention sur son interlocuteur.
Elle éclata de rire.

"Moi? une sorcière?"

Elle calma son rire avant de reprendre.

"Chez nous non plus nous ne connaissons pas la magie, enfin, pas officiellement. Mais ce n'est pas pour ça que nous nous enfuirions devant un magicien."

Matisa commençait à avoir soif, sa bouche était pâteuse, mais elle n'avait plus d'eau dans sa gourde, elle avait but les dernières gouttes le matin même.

"Je suis une voyageuse et mes pas m'ont conduit jusqu'ici, dans ces contrées qui me sont inconnues. Je suis rentrée dans la ville par les portes qui se présentaient à moi, je n'avais pas d'idée précise quant à ce que je ferrai une fois entrée."

Elle rosit. Sa méthode de voyage n'était pas tellement conventionnelle, en général les voyageurs avaient une méthode pour être sur de savoir où dormir, où manger et quoi faire dans un nouveau lieu, mais elle non. Elle parvenait toujours à se débrouiller.
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Oesope le 25 avril 2010, 23:30:43
Oesope sourit d'un air encourageant à la jeune fille. Il ne voulait pas qu'elle culpabilise. Son geste avait été plutôt admirable et s'arrêter à une question de robe aurait été stupide. Ainsi, la jeune Matisa n'avait nulle part où aller... Le front du guérisseur se plissa d'inquiétude. Il n'était pas du genre à laisser une jeune fille sans famille et sans toit dans la rue.

"Tu n'as rien à te reprocher. C'était vraiment gentil à toi de vouloir aider cet enfant."

Oesope fit signe à l'apprenti guérisseur d'approcher. Ce dernier en avait fini avec sa patiente et ouvrait de grands yeux surpris lorsqu'il avança jusqu'au Doyen. Il ne savait à qui s'adresser.

"Je... je peux faire quelque chose pour vous ?"

Oesope désigna Matisa du menton comme pour inciter le jeune homme à s'adresser à elle et continua sur sa lancée tranquillement, s'adressant à la jeune voyageuse sur le ton de la conversation.

"Que vas-tu faire à présent ?"

Oesope ne put s'empêcher d'esquisser un petit sourire en coin. Le jeune homme semblait très mal à l'aise et jetait des regards partout autour de lui. Le doyen posa la main sur son épaule et lui lança un clin d'oeil.

"Où en sommes-nous, Allan ?"

Le jeune apprenti soupira et regarda ses pieds. Il avait l'air fatigué et déçu de lui-même.

"Les autres sont partis se reposer un peu. On est moins d'une dizaine encore sur le site. Franchement ? On manque cruellement de bras et de bonnes volontés."

Oesope le savait parfaitement. Il acquiesça donc sans perdre son sourire.
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Matisa le 26 avril 2010, 16:40:51
"C'est normal d'aider ceux qui en ont besoin..."

Elle regarda avec curiosité le jeune homme s'avancer vers eux. Elle se demandait ce que voulait Oesope, se demandait comment les guérisseurs procédaient dans ce pays.
Matisa s'apprêtait à répondre à la question du doyen mais s'interrompit. Lorsqu'il parla au jeune Allan (puisque c'était là son nom) elle comprit immédiatement où il voulait en venir, pensées vite confirmées par la réponse du jeune homme.

"Je pourrais peut-être aider. Enfin, si cela ne pose pas de problèmes. Nous n'avons probablement pas les même méthodes et je ne voudrais pas entacher ta réputation, où celle de votre école."

Matisa n'attendait que l'approbation de Oesope pour commencer. Elle était à peine fatiguée, parfaitement en état de prêter main forte.
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Oesope le 26 avril 2010, 23:04:36
Oesope sourit plus largement. Il s'attendait à cette réponse mais voulait l'entendre de sa bouche. La voir travailler serait un bon moyen de la tester et de l'évaluer. Le Collegium manquaient toujours de recrues car les études de guérisseurs étaient longues et fastidieuses. Il fallait du talent, du don et de la volonté pour les mener à bien. Le doyen rit un instant et l'invita à le suivre d'une main posée dans son dos.

"Allan, trouve-nous un tablier d'apprenti s'il te plait."

Il la conduisit jusqu'à la tente et la laissa entrer avant de la suivre. A l'intérieur, une vingtaine de personnes au moins étaient alitées dans un état plus ou moins inquiétant. Il y avait des gens en blanc et en gris, des bonnes femmes et des bougres venant veiller leurs proches, des guérisseurs et des apprentis en vert et même... de jeunes bardes en rouge dans les coins laissant glisser leurs doigts sur des instruments variés.
Oesope parla tout doucement à l'oreille de Matisa pour l'aider à comprendre le rôle de chacun et ce qui se passait exactement.

"Les gens en blanc sont des Hérauts. Leur rôle premier est de faire régner la justice. Leur tenue est aussi immaculée que les Compagnons qui les élisent. Là en rouge, ce sont des bardes. Ils ont un don vraiment formidable : ils sont capables d'apaiser les souffrances physiques par la musique. Leur présence est vraiment apaisante, vous sentez ?"

[Effectivement Matisa si tu te laisses aller un instant tu peux ressentir une paix reposante qui t'envahit à l'écoute de leur musique.]

Oesope poursuivit tranquillement.

"En gris, ce sont de futurs hérauts volontaires pour prendre soin des malades. Après avoir été Elus, ils passent cinq ans au Collegium avant de recevoir leurs vêtements blancs. Nous autres vous nous connaissez déjà."

Le doyen lui lança un clin d'oeil complice. Déjà Allan revenait avec le tablier qu'il tendit à Matisa dans un sourire.

"C'est à Linette, je pense qu'elle ne vous en voudra pas ! Elle dort en ce moment."

L'apprenti désigna une jeune fille d'un âge proche de son camarade, affalée dans un coin de la tente. Oesope secoua la tête, l'air réprobateur.

"Va la réveiller et envoie-là dormir au Collegium. Je ne veux plus la voir là tant qu'elle n'est pas reposée ! Elle va épuiser ses forces et se faire du mal."

L'homme soupira en secouant la tête alors qu'Allan repartait en trottinant réveiller sa camarade d'étude. Cette dernière sursauta et ouvrit de grands yeux surpris. Le jeune homme la souleva à moitié et tous deux disparurent par l'autre coin de la tente. Il était clair que ces gens étaient unis et s'entendaient à merveille. Dans chaque coin de la pièce il y avait des sourires complices, des regards d'encouragement. On avait plus l'impression d'une grande famille que de gens aux métiers variés faisant simplement leur devoir.
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Matisa le 27 avril 2010, 18:24:23
Matisa sourit à son tour et entra dans la tente. Elle fut quelque peu étonnée par le nombre de personnes étendues sur les couchettes.
La jeune femme écouta attentivement le guérisseur et retint les informations.

Héraut, blanc, justice

Barde, rouge...

La musique qui lui parvenait aux oreille était envoutante. Elle regarda la barde la plus proche et s'émerveilla de la dextérité de ses doigts. Matisa ferma les yeux et laissa son esprit vagabonder. Elle voyait son pays, son clan. Ivith, son amie laissée derrière elle et qui commençait à lui manquer, Kedith, le chef du clan, auquel Oesope lui faisait tant penser, et puis Sath, la guérisseuse, son maitre...
Elle s'aperçut que Oesope s'était éloigné, elle le rattrapa juste à temps pour entendre ses paroles "...gris, ce sont les futur hérauts"
Elle hocha la tête.

Aspirants Hérauts, volontaires pour les soin, gris

Et les robes vertes qu'elle connaissait déjà. Bien

Son air sérieux s'évanouit un instant et elle sourit à Allan en prenant le tablier. Elle porta de nouveau le poing à son cœur et s'inclina.

"Merci Allan. Je me nomme Matisa Judis"

Elle regarda avec chaleur le jeune homme emporter sa camarade hors de la tente. Puis elle se tourna à nouveau vers Oesope. Son sérieux revint.

"Bien. Peut-être puis-je commencer. Avez vous des conseils à me donner?"

Elle avait posé sa besace sur le sol et enfilait déjà le tablier.
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Oesope le 30 avril 2010, 17:02:13
Oesope acquiesça de la tête et se dirigeait déjà vers un malade. Il n'y avait pas de temps à perdre. Il était non seulement pressé de tester cette potentielle recrue mais content d'avoir de nouveaux bras pour les soins des patients.

"La plupart des tâches à accomplir ne sont pas palpitantes... Beaucoup ont besoin qu'on fasse leur toilette et certains qu'on les aide à boire leurs remèdes."

Oesope désigna un enfant de 5 ou 6 ans, le teint pale. Il avait le sommeil agité et semblait minuscule sur son lit de fortune. Les poumons encombrés, il avait beaucoup de fièvre et suait à grosses gouttes. Le guérisseur soupira et se frotta les yeux. Ce pauvre môme risquait de ne pas passer la nuit.

"Tu voudrais bien t'occuper de lui s'il te plait ?"

Oesope baissa les yeux d'un air triste et le ton par la même occasion afin de n'être entendu que de la jeune fille.

"Je pense qu'il vit ses dernières heures. Il a besoin de soutien avant toute chose et... Parle lui. Eponge-lui le front. J'ai laissé un verre de potion près de son lit. S'il se met à gémir ça le soulagera."

Oesope s'éloigna ensuite vers un autre patient.

[Matisa près de son lit, tu peux apercevoir un sceau d'eau tiède contenant un linge propre. La décoction est juste à côté. Si tu te retournes tu pourras trouver également une chaise vide pour t'installer si tu le désires. A toi de jouer  ;) ]
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Matisa le 30 avril 2010, 18:25:49
Matisa n'avait jamais vu un tel rassemblement de malades. Ça toussait ici et là, certains déliraient et criaient, d'autre pleuraient, dans tout ce raffut, il en était qui parvenaient à dormir, elle se demandait bien par quel miracle, sans doute les bardes y étaient-ils pour quelque chose.
Elle s'assit à côté de l'enfant et se pencha sur lui. Son souffle était irrégulier, et ses poumons crépitaient. Elle regarda Oesope qui s'éloignait et ne lui prêtait plus attention. Bien, elle allait pouvoir faire quelque chose, pas question de lui éponger le front sans rien faire.
Elle prit le verre et renifla son contenu. Pas moyen d'identifier quoi que ce soit, elle soupira, toujours autant incapable avec les potions...
Elle se pencha pour fouiller dans son sac, en sortir son bol et son pilon et ouvrit plusieurs bocaux. Elle saisit une feuille qu'elle mit dans sa bouche et la mâcha avec application, ouvrit une boîte prit pincée de feuilles et referma immédiatement. Elle les mit dans son bol, ajouta quelques gouttes d'eau et broya. L'odeur lui parvint aux narines, lui faisant monter les larmes aux yeux. Lorsque les feuilles dans son bol ne formèrent plus qu'une pâte elle cracha ce qu'elle avait dans la bouche et mélangea, ajouta un peu d'eau puis posa le bol par terre.
Le petit garçon gémit et se tourna. Elle saisit le linge dans le seau et le passa doucement sur son visage en chuchotant.

"Doucement... tu ne crains rien..."

Elle continua à l'éponger un moment, puis elle se tourna à nouveau vers sa besace, y prit un gobelet piocha une feuille dans deux bocaux et entreprit de les broyer de la même manière. Lorsqu'elle eut finit, elle prit la pâte sur le bout de ses doigts et la badigeonna sur et sous la langue du petit garçon, lui tenant la mâchoire avec l'autre main pour ne pas se faire mordre. Lorsque toute la pâte fut dans la bouche du garçon, elle s'essuya les mains sur le tablier, dénuda le torse  de l'enfant et attrapa son bol. Elle mélangea avec le bout des doigts avant d'en saisir une partie et de l'étaler sur son torse, en massant doucement la peau pour que le remède pénètre bien. Elle ajouta ensuite, d'un doigt, une touche devant chaque narine. Enfin, elle posa le bol sur la table et rangea le reste dans sa besace.
Elle souffla en regardant d'un air protecteur l'enfant fiévreux. Il fallait attendre maintenant.
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Oesope le 03 mai 2010, 13:16:43
Le temps passa aussi lentement que possible. L'air lourd et la musique douce des bardes alliés à l'odeur entêtante des onguents et autres décoctions rendaient somnolents la plupart des guérisseurs. Matisa, tu ne manques pas à la règle ! Tu sens que tes paupières sont de plus en plus lourdes et ton corps ralenti par la fatigue qui te gagne.

Oesope passa derrière Matisa et posa la main sur son épaule. Il sourait d'un air las mais content d'elle. Il avait remarqué la pâte sur le torse et les narines de l'enfant et bien qu'il répugne à utiliser des techniques inconnues, elle semblait efficace. Déjà l'enfant semblait mieux respirer et dormait plus tranquillement qu'auparavant.

"Tu veux un verre d'eau ?"

Il distribuait le liquide aux travailleurs car l'air chaud asséchait les gorges et la plupart des guérisseurs, trop occupés à prendre soin de leurs patients, ne se souciaient guère de leurs propres besoins.
Le guérisseur transportait donc un sceau d'eau claire et fraîche et plusieurs gourdes pendues à sa ceinture.
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Matisa le 03 mai 2010, 13:35:31
Matisa commençait à sentir des signes de fatigue. Elle secouait la tête régulièrement pour ne pas s'endormir et épongeait un peu l'enfant et lui massait le torse. Mais l'atmosphère n'était pas propice à son réveil, et le gout qu'elle gardait dans la bouche lui était de plus en plus désagréable. Elle commençait à s'endormir lorsqu'elle sursauta en sentant la main du guérisseur sur son épaule. Elle avait la langue un peu pâteuse. Elle leva les yeux vers lui et sourit.

"Oui, s'il vous plait, j'aimerais boire."

Elle s'intéressa de nouveau au petit garçon. Sur son torse, la pommade disparaissait. Elle en reprit une poignée dans le bol et l'étala sur sa peau. Elle le massa doucement. Déjà son souffle était plus calme grâce à cette pommade dont l'odeur lui harcelait le nez et la gorge. Elle lui ouvrit la bouche. Il ne restait plus de remède à l'intérieur. Elle hocha la tête, parfait, ainsi, la fièvre allait baisser rapidement.
L'apprenti sourit et se leva. Elle agita les bras et les jambes pour les dégourdir.
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Oesope le 03 mai 2010, 14:49:33
Oesope versa une bonne dose d'eau dans une petite gourde et la tendit à la jeune fille. Cela évitait d'utiliser le même verre pour tous ce qui était peu hygiénique. Dans un contexte d'épidémie, toutes les mesures étaient bonnes à prendre. De plus, le récipient gardait la fraîcheur de l'eau et se refermait afin d'offrir au travailleur de quoi se désaltérer plusieurs fois.
Puis le doyen repartit vers le bout de la tente, laissant la jeune fille près de l'enfant.

[Matisa, la respiration de l'enfant se régularise jusqu'à être totalement aisée pourtant, la fièvre ne tombe pas comme tu le supposais. C'est la première fois que ton remède n'est pas totalement efficace.]

A l'extérieur de la tente, les heures avaient tant filées que la nuit tombait sur la ville. La plupart des villageois venus pour veiller un proche se retirèrent ainsi que de nombreux apprentis. Une jeune femme en vert circula à travers les lits pour allumer des chandelles. L'air se rafraichit rapidement car la nuit englobait Valdemar.
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Matisa le 03 mai 2010, 15:39:37
Matisa prit la gourde avec reconnaissance. Elle but plusieurs gorgées, l'eau fraiche lui coulait dans la gorge rinçait sa langue et la rafraichissait. La somnolence disparut momentanément. Elle souffla un peu et regarda autour d'elle. Les guérisseurs étaient toujours au travail et se déplaçaient rapidement entre les lits. Elle souffla à nouveau et reporta son attention sur son patient. Elle posa la gourde sur la table et se rapprocha de lui. La fièvre ne tombait pas. L'apprentie fronça les sourcils. Pourtant son remède était le meilleur, jamais elle ne l'avait vu échouer. Elle posa sa main, paume vers le ciel, sur son front. Il était aussi brulant qu'à son arrivée. Elle posa son oreille sur la poitrine de l'enfant. Ses poumons étaient dégagés, comme en témoignait aussi sa respiration régulière.
Elle se redressa et hocha négativement la tête plusieurs fois. Que lui avait dit Sath déjà? "Cette pommade a prouvé son efficacité de nombreuses fois, il n'y a rien de mieux. Mis à part la potion de..." Matisa secoua la tête. Non, elle n'utiliserait pas de potion qu'elle préparerait elle même.
Elle se pencha pour lui passer à nouveau le linge humide sur le visage, le regarda encore un peu et partit vers l'entrée de la tente. Dehors, l'air était plus frais et fit s'évanouir les dernières traces de somnolence. Elle alla s'appuyer contre un mur et fixa un point dans le vide. Elle réfléchissait.

Matisa resta un moment dehors puis regagna la tente et s'approcha de Oesope.

"Oesope, je ne comprends pas, la fièvre persiste. Qu'a t on donné à cet enfant jusque là?"
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Oesope le 03 mai 2010, 16:26:07
Oesope soupira et serra les poings légèrement. Chez certaines personnes, les potions fonctionnaient et chez d'autres... Il détestait voir ce genre de cas. Le mal semblait gagner la moelle et les emporter tôt ou tard. Les enfants et les personnes âgées surtout s'en allaient plus facilement que les autres et il avait fait incinérer tant de petits corps qu'il en avait la nausée.

"Nous avons testé plusieurs potions : écorce de saule blanc, fleurs de sureau, tilleul, olivier... Allié à une hydratation intense et la mise en glace dans les cas extrêmes. Nous leur faisons prendre des huiles d'échinacée pour renforcer les défenses de leur corps et bien sûr des infusions et pommades à base de menthe, d'eucalyptus et de sève de pin pour dégager les voies respiratoires."

Le guérisseur secoua la tête d'un air dépité. Il y avait bien les guérisseurs ayant le Don mais ils étaient peu nombreux et ne pouvaient s'opposer à la nature en toute circonstance.

"Le mal semble trouver le moyen de nous échapper à chaque amélioration."
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Matisa le 03 mai 2010, 16:49:05
Matisa fronça les sourcils. elle ne connaissait aucun de ces noms, bien que certains ressemblaient à certaines de leurs plantes. Elle se mordit la lèvre inférieure.

"J'ai peut-être interféré avec ma méthode. Il y a peut-être des éléments qui se sont neutralisé entre eux et n'ont pas donné les effets voulut."

Elle hésita un instant, se balançant d'un pied sur l'autre.

"J'ai... peut-être quelque chose mais... je ne sais pas si ça peut marcher."

Elle leva les yeux vers l'homme guettant sa réaction.

"C'est un domaine dans lequel je n'excelle pas, mais je ne crois pas que si je rate, il soit plus mal en point qu'il ne l'est déjà."
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Oesope le 03 mai 2010, 16:57:11
Oesope secoua la tête sans grande conviction. Il soupira et se frotta le visage de la main tout en réfléchissant.

"ça m'étonnerait. C'est un cas classique que nous rencontrions avant ton intervention. Je ne pense pas que ton traitement ait interféré avec le nôtre et que l'un ou l'autre se soit annulé par l'action du précédent. La maladie suit son cours inexorablement."

A la mention d'un autre traitement possible, l'homme fronça les sourcils et l'invita à poursuivre d'un regard intéressé. Tout était bon à prendre si ça pouvait sauver une vie. Etre guérisseur nécessitait de garder l'esprit grand ouvert et de ne pas se limiter.

"Quel est ce domaine ?"
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Matisa le 03 mai 2010, 20:43:59
Matisa resta silencieuse, les yeux dans le vague. Puis, brusquement, elle fit "non" de la tête et se détourna de lui pour rejoindre le lit. Elle se mit à genoux et prit la main du petit garçon. Ses paupières s'agitaient alors qu'il était assailli de cauchemars. Elle ne pouvait plus rien faire pour lui, elle allait devoir le regarder mourir.

Matisa était dans le clan bleu, Manla était occupée avec un guerrier blessé et lui avait donné la charge de Atali, malade de fièvre. L'apprentie pressait, découpait, faisait bouillir... elle confectionnait la potion qu'elle avait apprise une semaine plus tôt. Lorsqu'elle fut prête, elle la fit boire au jeune garçon...
Le soir, alors qu'elle mangeait avec les autres, Manla vint la chercher et lui apprit la mauvaise nouvelle.

L'apprentie secoua violemment la tête, chassant ce souvenir, deux larmes brillaient sur ses joues.
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Oesope le 05 mai 2010, 12:25:22
Oesope avait suivi la jeune fille de loin, le visage navré. Lorsqu'on était guérisseur, voir les autres mourir sans pouvoir réagir était pire qu'une torture. Naturellement combattifs, ceux qui soignaient étaient du genre à pratiquer l'acharnement thérapeutique et affronter la mort était un apprentissage nécessaire.
L'homme allait s'approcher de Matisa mais se ravisa. Elle devait passer cette épreuve et les larmes l'aideraient plus que ses mots. Le petit garçon ne s'en irait pas seul. Oesope laissa son regard dériver sur la main de la jeune fille serrant celle de l'enfant et fut assailli par des sentiments tourbillonnants émanant de Matisa : culpabilité, angoisse... Le doyen fronça les sourcils. Il faudrait lui parler de tout cela. Mais pas maintenant dans de telles circonstances. Il se contenta de soupirer et de s'éloigner pour lui laisser un peu d'intimité.

Matisa, tes cauchemars s'emparent de toi. Lorsque tu tentes de repousser tes souvenirs ils t'assaillent avec plus de forces. Cet homme mort à cause de ton erreur, le visage de Manla lorsqu'elle te l'a annoncé et la tristesse du reste de la tribu... Cet enfant était un nouveau Atali, victime de l'impuissance des guérisseurs. Il allait disparaitre, comme lui. Ta culpabilité se transforme en rage et tu resserres ta main autour de la sienne.
Peu à peu, une fatigue intense s'insinue.
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Matisa le 05 mai 2010, 14:16:30
Les larmes, rares au début, devinrent plus fréquentes et bientôt coulèrent à flot. Elle secouait la tête espérant que les images de son échec s'effaceraient, mais non elles étaient là. Plus vivantes qu'elles ne l'avaient jamais été.

Elle avait préparé la potion, faisant bien attention de ne rien oublier, de tout faire selon les instructions de Manla. Elle l'avait laissé refroidir le temps nécessaire puis l'avait fait boire à Atali. Le jeune homme s'était vite endormit, effet habituel de la potion, elle l'avait veillé , lui épongeant le visage, puis Manla était revenu, amenant avec elle le blessé porté par deux hommes du clan. Il se faisait tard et Matisa n'avait pas mangé depuis le matin, elle était resté dans la tente médicinale toute la journée, alors Manla la renvoya pour qu'elle puisse manger et se détendre avec les autres. Elle riait avec eux lorsque Manla vint la chercher...

NON! Elle ne voulait pas s'en souvenir, c'était trop douloureux! Et pourtant, le souvenir se déroula, sans qu'elle puisse rien faire contre.

...Manla l'emmena vers la tente. En chemin, elle lui parla, semblant peser ses mots.

"Tu sais, l'erreur est humaine, je ne voudrais pas que tu te sente coupable"

Matisa avait senti ses entrailles tomber comme une pierre dans son ventre.

"il est arrivé quelque chose à Atali?"

Manla resta silencieuse un moment. Tandis qu'elles arrivaient devant la tente, Manla la fit s'arrêter et la regarda droit dans les yeux, les deux mains posées sur ses épaules, elle lui dit simplement:

"Il est mort"

Matisa ne pouvait plus bouger. Mort? mais comment était-ce possible? Il n'avait rien qu'une grosse fièvre lorsqu'elle l'avait laissé, sa maladie n'était pourtant pas mortelle. Elle resta interdite un moment puis sembla retrouver l'usage de ses jambes et se précipita à l'intérieur. Atali était là où elle l'avait laissé, mais il ne respirait plus. Sur la petite table près de son lit, la bouteille contenant le reste de potion... une potion rouge qui aurait du être verte...

Matisa fixait l'enfant. Elle pleurait doucement, en silence. Elle se sentait tellement impuissante. La colère monta et ses mains se crispèrent, celle qui tenait la main de l'enfant la serra à tel point que la peau en garda une trace plus blanche. Elle ne voulait plus voir mourir les gens.Pas si bêtement. Elle se baissa et prit le linge humide pour le passer à nouveau sur le visage du petit garçon. Il était si jeune, il aurait eut tant de temps devant lui. Elle reposa le linge, elle commençait à sentir la fatigue accumulée depuis plusieurs jours. Elle s'assit par terre et posa sa tête à côté de la main de l'enfant laissant le sommeil effacer pour un moment les souvenirs qui l'assaillaient.
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Oesope le 05 mai 2010, 16:07:44
Matisa, tes cauchemars te poursuivent jusque dans ton sommeil. Tu revois sans cesse les visages des gens de ton clan et surtout celui d'Atali mort étendu sur sa couche. Ta tête se décalant, sa joue entre en contact avec la main de l'enfant. Doucement mais surement, ta peau se réchauffe. Les images se brouillent, tu as l'impression de perdre pied. Lorsque tu arrives de nouveau à te situer, tu te trouves dans un champs en fleurs. A quelques mètres de toi, l'enfant malade que tu soignes cueille des fleurs. Ces dernières ont une couleur éclatante : bleues, rouges, jaunes... Si vives qu'elle te piquent les yeux. Ta tête tourne et les couleurs se mélangent, tu as l'impression de tomber dans un abîme.
Lorsque tu as de nouveau la sensation d'avoir les pieds sur terre, le petit garçon se tient devant toi et te sourit, radieux. Il te tend son bouquet. L'odeur des fleurs te montent aux narines, si ennivrantes qu'elles t'emplissent toute entière. De nouveau tu as la tête qui tourne et l'impression de ne plus arriver à te repérer.

Oesope n'était pas loin lorsque la jeune fille tomba endormie près de l'enfant. Elle était épuisée et la tension nerveuse était difficile à supporter. C'était la conclusion à laquelle il était arrivé, la voyant ainsi dans un profond sommeil. Seuls les spasmes et les sursauts trahissaient sommeil agité. Matisa semblait de plus en plus pâle. Inquiet, le guérisseur décida de se diriger vers la jeune apprentie.

[Matisa tu peux choisir de te réveiller ou de poursuivre ton rêve. A toi de voir !]
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Matisa le 15 mai 2010, 14:36:00
Elle releva la tête le petit garçon n'était plus là, à sa place, Atali, pale comme la mort qui l'avait emporté par sa faute. Elle lacha sa main et s'écarta précipitemment. Le mort se redressa sur son lit et la regarda de ses yeux noirs

"Tu m'as tué! Tu as échoué et tu m'as tué! Tu ne mérite pas de continuer à faire ce que tu fais!"

L'aprentie se releva en trébuchant et s'éloigna. Elle se cogna contre quelqu'un. En se retournant elle vit Manla. la guérisseuse la regardait sévèrement.

"Tu ne m'as pas écouté! Tu es indigne de notre art! Tu ne devrais pas être autorisé à porter ce tablier!"

Manla tira violement sur le tablier qu'on lui avait prèté et l'arracha.

"Non! S'il te plait, il n'est pas à moi. Lisette ne serra pas contente s'il est abîmé"

"De mieux en mieux" dit la voix caverneuse du mort derrière elle

Matisa se retourna, il s'était levé et se trouvait à deux pas d'elle

"Tu vole le role des autres en plus?"

Ils s'aprochaient tous deux d'elle, l'air menaçant

"Tu n'as pas ta place ici" disaient-ils

Matisa les regardait tour à tour, elle ne pouvait pas bouger, ses jambes refusaient de lui obéir. Alors d'autres personnes entrèrent dans la tente. Sath, son maitre, et Kedith, le chef de son clan. Et ses amis aussi. Tous la regardaient avec le même regard, tous lui reprochaient la mort d'Atali.
Matisa criait et secouait la tête. Alors elle sentit quelque chose de tiède sur sa joue et les images devinrent floues. Tout disparu dans un tourbillon de couleur, elle se sentit tomber lorsqu'elle reprit pied, elle se trouvait dans un endroit inconnu. Elle regarda autour d'elle. Matisa se trouvait dans un champs en fleur. Des fleurs de toutes les couleurs, une brise tiède d'été lui caressait la peau, tandis que le soleil rejoignait l'horizon, petit à petit. Elle promène ses mains dans les herbes et se rend compte qu'elle n'est pas seule. Le petit garçon se trouve non loin. Il tient un bouquet dans la main, un bouquet aux couleurs éclatantes, il cueille encore d'autres fleurs. Matisa  s'avança vers lui, le petit garçon leva à peine les yeux, il continua sa récolte, un léger sourire se dessina malgré tout sur ses lèvres enfantines. Matisa regarda son bouquet, il était déjà bien fourni et tenait à peine dans ses petites mains. Elle ne savait pas quoi lui dire, alors une phrase idiote se forma sur ses lèvres.

"Que fais-tu donc?"

"Je cueille des fleurs pour ma maman. Elle serra contente de me revoir."

Le petit garçon souriait.

"ça fait longtemps que tu ne l'as pas vu ta maman?"

"Elle est morte d'une maladie" dit-il dans un grand sourire "Ma maman c'était la plus belle! Et ta maman à toi elle était comment?"

"Je ne sais pas, je ne m'en souviens plus. Elle est morte depuis longtemps maintenant"

"Alors tu la reverra un jour et tu serra contente."

Matisa sourit et lui caressa les cheveux.

"Oui, tu as raison, je serrai contente de la revoir"

"D'où tu viens? Tu ne parle pas comme nous. Comment tu t'appelle? Moi je m'appelle Floran, maman disait que ce nom venait d'une ancienne civilisation, mais elle n'arrivait plus à se souvenir de ce que ça voulait dire"

La jeune fille sourit et cueilli une fleur

"Ton nom signifie "floraison" c'est une ancienne langue de chez moi"

Elle s'agenouilla devant lui pour le regarder dans les yeux.

"Et moi, je m'appelle Matisa, je viens des régions de l'est"

Le bouquet de l'enfant dégageait un parfum envoutant et entêtant et l'éblouissait de ses vives couleurs. Tout se brouilla autour d'elle.


Matisa ouvrit les yeux. Contre sa joue, la main du garçon était devenue fraiche. Elle se redressa et le regarda. Les yeux du malade s'ouvrirent et il sourit doucement. Sa peau était pale et froide. Il dit dans un souffle.

"Bonjour Matisa. Et merci"


[je ne sais pas encore s'il doit vivre ou mourir, qu'est ce qui serrait le plus cohérent à ton avis?]
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Oesope le 16 mai 2010, 13:12:13
[tout dépend de tes choix  ;) ]

Le petit garçon referma les yeux, épuisé. Le sourire flottait encore sur ses lèvres et il semblait apaisé. Son teint était plus blafard que jamais et des cernes violettes apparaissaient sous ses yeux.

Matisa, tu sens que sa petite main se déplace et prend la tienne. Il n'a plus la force de la serrer mais le contact est doux. Cela réétablit une sorte de lien entre vous. Au fond de toi, tu sens l'enfant, sa présence psychique. Elle est de plus en plus légère comme si l'enfant attendait pour s'envoler loin de son corps.

Floran rouvrit les yeux et gémit légèrement. Croisant le regard de Matisa, il utilisa le peu de forces qu'il lui restait pour tenter de lui parler.

"Je veux... voir ma maman."

Son regard se fit presque suppliant.

"Aide moi."

Matisa, il te serre la main plus fort puis referme les yeux. Si tu te concentres, tu sens l'enfant au fond de toi et sa tristesse intérieure te fend le coeur. Son ton de voix te donne envie de pleurer. D'ailleurs tu sens une boule se former dans ta gorge.
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Matisa le 16 mai 2010, 15:28:49
Matisa lui sourit et dégagea avec douceur les cheveux humides de transpiration. Elle s'assit sur le bord du lit. Floran avait refermé les yeux, mais il était toujours éveillé. Sa petite main d'enfant chercha la sienne et s'y glissa. Elle était fraiche, presque froide. Et quelque chose au fond d'elle s'alluma à nouveau. La même petite lueur qu'elle avait ressentit dans ses rêves. Ses yeux se mirent à briller, les larmes menaçants de couler. Elle murmura.

"Oui je vais t'aider. T'aider à guérir, pour que tu puisse vivre"

Surement ne l'entendit-il pas car il ne répondit pas. Il referma les yeux et son visage devint encore plus serein, il s'était endormi.

"Je vais t'aider" répéta t elle à la petite présence qu'elle sentait en elle, et il lui sembla la sentir sourire.

L'apprentie regarda autour d'elle, cherchant Oesope du regard, il lui fallait demander conseil à plus expérimenté qu'elle.

[pardon de ne pas avoir respecté tes consignes mais il n'est pas triste, la preuve il sourit a plusieurs reprises, il est simplement conscient qu'il va mourir (mais Matisa ne va pas le laisser partir comme ça, je pense pouvoir trouver un moyen cohérent de le sauver) et il se prépare pour retrouver ceux qu'il aime]
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Oesope le 22 mai 2010, 11:11:10
[C'est toi qui voit mais laisse toi tout de même guider un minimum sinon je vais avoir du mal à t'emmener là où il faut que tu sois  :lol: ]

Oesope se trouvait non loin. Il administrait une potion à une homme d'un certain âge qui était sur la voie de la guérison. Il avait repris des couleurs depuis la veille et sa fièvre avait fortement diminué. Le guérisseur s'essuya le front d'un revers de manche puis alla jusqu'à un coin de la tente où des apprentis versèrent de l'eau propre dans un baquet. Il se lava soigneusement les mains et le visage à l'aide d'un savon noir et âpre puis s'essuya avant de revenir à ses patients.

Matisa, Oesope te tourne le dos. Il est à 4 ou 5 mètres près d'une femme et discute avec elle.
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Matisa le 22 mai 2010, 20:15:26
[cela ne me dérange pas que tu me dise que mon texte n'aille pas dans la bonne direction, il suffit de me le dire et je change, sinon le rp risque d'avoir une drôle de tête]

Matisa se leva en douceur, posa la main de Floran le long de son corps, elle sentit le lien se rompre, et rejoignit le guérisseur.

"Oesope? L'enfant s'est réveillé. il est très faible et j'ignore quoi faire. J'ignore même comment il a pu en arriver là. J'ai besoin de vos conseils."
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Oesope le 23 mai 2010, 00:39:51
Oesope tourna la tête vers la jeune fille, légèrement étonné. Il s'excusa auprès de la femme avec qui il discutait, se leva et suivit Matisa jusqu'au chevet de l'enfant endormi. Le guérisseur se pencha sur l'enfant et écouta sa respiration. Il posa la main sur sa poitrine, ferma les yeux et se concentra simplement.
Lorsqu'il rouvrit les yeux, il semblait désolé.Il savait que la jeune fille avait à coeur d'aider l'enfant.

"Son coeur fatigue."

Mais elle pouvait encore l'aider. Il pinça les lèvres puis hocha la tête comme écoutant une voix intérieure. Il approcha une seconde chaise près du lit de Floran et invita Matisa à se réinstaller près de son petit patient.

"Même si nous arrivons à le soigner, il risque de ne pas survivre au prochain hiver."

Oesope posa la main sur l'épaule de Matisa et tenta de lui remonter le moral d'un sourire.

"Prends-lui la main et ferme les yeux. Nous allons voir ce que nous pouvons faire."

Oesope, prit la main libre de la jeune fille et posa la seconde sur la poitrine de l'enfant, fermant lui-même les yeux.

Matisa, tu sens très vite qu'une sorte de courant passe d'Oesope à toi et de toi à Floran. C'est une sensation que tu n'as jamais ressenti comme ça. Le flux a l'air constant, maîtrisé, entraîné.
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Matisa le 23 mai 2010, 09:34:00
Matisa prit la main de l'enfant, se demandant ce que Oesope allait faire. Elle sentit alors quelque chose couler en elle. Une chose inconnue qui venait d'Oesope et coulait vers Floran. D'abord étonnée elle laissa ensuite le flux circuler en elle librement. Il en émanait force et maîtrise, Floran semblait le sentir aussi. La lueur au fond d'elle se fortifiait au rythme de l'arrivée de cette énergie.
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Oesope le 24 mai 2010, 18:35:10
Le flux se renforça alors qu'Oesope commençait à inspecter les organes vitaux de l'enfant. Par l'Esprit, il effleura et palpa le coeur, les reins, le foie, les poumons. Il vit le Mal distillé un peu partout dans son corps et pouvait ressentir la souffrance physique du bambin. Pourtant, il y avait quelque chose qu'il ne pouvait atteindre : les émotions de Floran. Le peu d'empathie qu'il possédait ne lui donnait qu'une vision bien floue des choses.
Oesope resserra donc le Lien entre lui-même et Matisa et la guida sa propre force (à elle) vers l'enfant.

Matisa, alors qu'Oesope utilise ta propre énergie pour toucher l'enfant, tu ressens brusquement les choses comme si les portes de l'âme de Floran t'étaient tout à coup ouvertes. Tu ressens sa lassitude, mais aussi sa joie d'avoir partagé un instant ton rêve et de se préparer à s'en aller.
Si tu fouilles plus encore, tu pourras "voir" de ta vision intérieure que le corps du petit garçon est comme une encre qui l'empêche de partir. Cette impression est si tenace que tu en viens à sentir ton propre lien qui te relie à ton corps : fort et équilibré. Rien à voir avec celui que tu ressens dans le corps du malade.

Oesope relâcha légèrement la pression. Matisa avait à présent le choix de reprendre une place reculée dans ce réseau ou de se maintenir en lien étroit avec Floran. Il ne pouvait pas réparer les dommages de la Maladie.

Matisa, l'influence d'Oesope se retire sans pour autant rompre le lien. Tu es comme un enfant qui apprend à marcher. Tu te sens inconfortablement instable dans ton lien avec l'enfant mais tu as la liberté de mouvement. Chaque variation dans les sentiments de l'enfant, tu le ressens comme si ça émanait de toi.
Intérieurement, tout au fond, tu entends presque les paroles d'Oesope qui te disent de couper l'encre et de prendre la main à Floran pour le conduire jusqu'à la délivrance.
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Matisa le 24 mai 2010, 23:12:34
Le flux passait régulièrement en elle puis tout à coup quelque chose changea. Elle se sentit partir avec le courant. Soudain elle sentit les choses différemment. Fatigue, lassitude, joie, impatiente, douleur... Matisa était en Floran, elle le sentait, tout comme elle ressentait chacune de ses émotions, aussi forte que si elles lui avaient appartenu.
L'enfant était fatigué il voulait partir, la présence, qu'il sentait, de Matisa le faisait sourire intérieurement malgré tout. Le court instant qu'ils avaient partagé tous les deux l'enchantait. Mais il se mourrait et plus rien ne pouvait le sauver. L'enfant devait les quitter. Et quelque chose l'en empêchait.
En voyageant dans le corps du petit garçon, l'apprentie fini par se rendre compte qu'un lien unissait le corps et l'esprit du garçon. Elle se concentra sur lui et se rendit compte qu'un lien existait également chez elle. Les liens étaient similaires et pourtant si différents. Chez elle il était fort et équilibré, celui du petit malade effilochait il tenait encore, mais si peu. Et il était irréparable. Matisa compris alors qu'ils ne pourraient rien pour lui et qu'il allait mourir.

L'énergie venant de Oesope s'amenuisa puis disparue presque complètement. Matisa chancela dans son lien avec Floran, mais elle tint bon. Pour lui. Maintenant qu'elle se trouvait seule avec l'enfant, elle comprit que l'énergie du guérisseur l'avait aidé à tenir debout, et maintenant, elle ne parvenait à marcher. Jamais encore elle n'avait ressenti cela. Ses capacités de guérison s'étant toujours limités au corps. Floran était là. Il lui souriait.

"T'es venue"

Matisa lui sourit elle aussi, à la fois triste et incertaine. Elle ne dit rien. Qu'y avait-il a dire? Et puis, une voix lointaine lui parlait. Une voix vaguement familière. Elle lui prêta l'oreille. C'était la voix d'Oesope. Il disait que l'enfant ne devait pas rester, qu'il devait partir, que le lien devait être coupé. Alors Matisa, le cœur lourd, et pourtant empli de la joie du petit garçon, prit Floran par la main et l'emmena. L'enfant tenait son bouquet de fleurs. L'apprentie guérisseuse le mena jusqu'au bout du chemin, et lorsqu'elle sentit que le lien allait se rompre, elle s'agenouilla devant lui et le regarda dans les yeux. Il y eut entre eux un échange intense de sentiments que chacun faisait ressentir à l'autre puis il se tourna et disparut.

Matisa ouvrit les yeux. Elle tenait dans sa main la main inerte de Floran. Le petit garçon s'en était allé et la lueur s'était éteinte. Des larmes coulèrent. Des larmes de joie malgré la terrible tristesse qui lui envahissait le cœur elle ressentait autant de joie. Celle que Floran avait laissé dans son cœur avant de partir. Un petit sourire s'esquissa fugacement sur les lèvres de la jeune femme et elle posa la main du petit garçon sur son torse désormais inerte.
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Oesope le 27 mai 2010, 00:11:26
Oesope s'extirpa doucement de la transe sans brusquer Matisa. Il avait suivi les événements de loin sans chercher à intervenir car elle savait ce qu'il fallait faire. La disparition du Lien qui les avait unis tous les trois précédemment laissa un vide qui s'estompa peu à peu. Il n'y avait pas de mot pour exprimer... l'après.
Il se contenta donc de lui serrer la main avec sympathie. Au moins l'enfant était parti dans la paix et dans la joie. Il espérait que cette expérience ne lui laisse pas un gout trop amer. Car elle avait largement les épaules pour assumer ce qu'il lui demanda alors.

"Tu as un grand potentiel et j'aimerais que tu rejoignes le Collegium des Guérisseurs."

Il ne chercha pas à tourner ses propos autrement.

"Tu voudrais être une de mes élèves ?"

Parler ainsi près du corps encore chaud d'un enfant aurait pu sembler incongru à toute personne extérieure mais eux savaient qu'il n'y avait dans ce lit qu'une coquille vide et que l'âme de Floran s'était envolée.
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Matisa le 27 mai 2010, 10:44:25
Matisa tourna la tête vers lui. Elle répondit sans hésiter.

"Oui"

Les mots avaient été plus rapides que ses pensées. En se tournant vers le petit corps, et en repensant à ce qui les avait uni, elle et lui, et ce courant qu'elle avait ressenti lorsque Oesope lui avait prit la main, elle sut qu'elle avait donné la bonne réponse. Alors elle la répéta.

"Oui, je veux devenir ton apprentie."
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Oesope le 27 mai 2010, 11:43:38
Oesope accorda à Matisa un sourire des plus chaleureux. Il avait su rapidement qu'elle trouverait sa place au Collegium et l'entendre accepter si rapidement lui fit plaisir. Elle serait certainement une élève brillante et une future guérisseuse prometteuse.

"Bien."

Le doyen se leva, prenant appui des mains sur ses cuisses. Il était un peu rouillé et surtout assez fatigué de l'expérience. Il avait maintenu le flux stable pour deux ce qui représentait une certaine épreuve lorsqu'on avait pas dormi depuis des jours.
Un regard vers le coin de la tente et deux hommes vêtus de cuir et de noir vinrent couvrir l'enfant d'un linge. Il serait emmené dans peu de temps et proprement inhumé. Oesope prononça quelques mots inaudibles, comme une bénédiction pour ce petits corps, puis invita Matisa à le suivre.

"La première chose que nous allons faire c'est aller nous reposer. Tu es une empathe puissante et avec la fatigue et l'expérience que nous venons de vivre, tu risques de ressentir les choses un peu trop à ton goût."

Matisa, effectivement lorsque tu passes près de malades qui souffrent, tu es littéralement assaillie par leur douleur. La tristesse ou l'impuissance des gens qui te croisent de près t'effleurent inexorablement. C'est une sensation désagréable, l'impression de ne pas être tout à fait seul dans sa tête. La fatigue n'aidant pas, ça t'épuise. Puis soudain, tu sens la force tranquille d'Oesope, plus ténue que durant votre échange mais bien présente, qui te coupe de ces sentiments extérieurs. C'est un soulagement.

Il lui lança un clin d'oeil complice et avançant vers l'embouchure du bâtiment de toile.

"Nous allons prendre les ruelles les plus calmes pour entrer au Collegium, tu seras mieux isolée."

L'air du dehors était frais. C'était une véritable bouffée d'oxygène à côté de l'atmosphère viciée de l'intérieur. Dehors, le crépuscule baignait les faubourgs dans un calme tout relatif. La plupart des badauds étaient rentrés ou trainaient à présent dans les tavernes. Seuls les guérisseurs de garde veilleraient sur les malades durant la nuit.

Oesope prit la direction de la vieille ville. Rapidement la boue laissa place aux pavés propres et les maisons délabrées aux échoppes bigarrées. Il y eut des vitres aux fenêtres puis des rideaux car plus on approchait du Collegium plus on cotoyait la bourgeoisie et la petite noblesse de Haven.
Oesope avait pu relâcher sa protection. La désolation était à présent loin derrière eux. Matisa passerait certainement une très bonne nuit !
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Matisa le 27 mai 2010, 15:53:06
Elle regarda une dernière fois le corps du petit garçon, puis elle attrapa sa besace et s'empressa de suivre son nouveau maître. Elle se sentait... bizarre. L'explication ne tarda pas à venir de la bouche de Oesope. Une empathe? Puissante? Pourtant elle n'avait jamais fait cela avant ce jour. Mais elle ne dit rien. manifestement, Oesope avait raison, sa tête se remplissait et se vidait, au rythme de leur avancé et de leurs rencontres, de sentiments et de perceptions qui ne venaient pas d'elle même. Le phénomène était désagréable, particulièrement en ce moment ou elle aurait voulut se rester seule et se reposer, elle le ressentait comme une invasion, son esprit n'était plus réellement le sien. Elle ressentait la peine des familles, la souffrance des malades, la frustration des guérisseurs tenus en échec... en ajoutant sa propre peine et sa fatigue, Matisa commençait à avoir mal à la tête. Puis, progressivement, le silence se fit en elle. Elle releva la tête, qu'elle avait machinalement baissé pour tenter de se renfermer en elle, et rencontra le regard de Oesope. Elle sourit, reconnaissante, à son clin d'œil. Et souffle. Elle se sent mieux. Mais le mal de tête persiste, léger mais présent.

Une fois dehors, Matisa inspira profondément et leva les yeux vers le ciel et les étoiles, avant d'emboîter le pas de son guide. Elle le remercia pour son attention et le suivit dans les ruelles.
Malgré la fatigue, elle ne put s'empêcher de regarder les maisons qui devenaient de plus en plus belles, de plus en plus grandes. Elle n'avait jamais vu de telles demeures, dans son pays on vivait dans des tentes, ou parfois des huttes, depuis son arrivée dans ce pays, elle avait découvert ces habitations mais n'en avait vu d'aussi grandes jusqu'ici.
Mais une question demeurait.

"Comment puis-je être si doué pour l'empathie alors même que je ne l'ai jamais utilisé? Cela fait des années que je pratique la médecine mais jamais ce don ne s'est manifesté à moi"
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Oesope le 27 mai 2010, 20:48:15
Oesope n'eut pas à réfléchir pour répondre à sa question. Depuis le temps qu'il était dans le métier, il avait déjà vu ce cas bien des fois. Il accorda à la jeune fille un sourire confiant.

"Tu n'as jamais été prise de sentiments violents, qui te semblaient démesurés par rapport à la situation lorsque tu étais émotionnellement vulnérable ? Une intense colère, un grand désespoir... Des choses qui te poursuivaient jusque dans tes rêves."

Le doyen haussa les sourcils en poursuivant.

"Pourquoi as-tu choisi de suivre la voie des guérisseurs?"

Mais il n'attendit pas la réponse et continua sur sa lancée.

"Les enfants qui naissent avec un don d'empathie puissant développent des barrières pour se protéger de l'intrusion des autres. Tu imagines bien qu'ils ne pourraient pas se développer normalement sans cette protection instinctive ! Parfois ce sont ceux qui ont l'air d'avoir le moins de Don qui se révèlent être les plus puissants. Mais fissurer ces barrières peut les mettre en danger et il faut les traiter avec grande prudence. "

Oesope croisa les mains dans son dos et marchait le nez en l'air, comme s'il discutait de la pluie et du beau temps.

"Certains encore ont un don latent, comme endormi. Une impulsion peut suffire à le réveiller ou pas. En fait, il n'y a pas de cas général."

Le guérisseur s'arrêta. Ils avaient marché jusqu'à la ruelle qui menait aux portes du Collegium. Il désigna le somptueux bâtiment du nez et se dandina sur ses pieds.

"Je pense que les prochains mois répondront à certaines de tes questions."
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Matisa le 27 mai 2010, 22:56:48
"il m'arrive d'être très énervée pour des choses qui paraissent secondaires pour les autres, et parfois très heureuse quand les autres sont simplement contents. Mais c'est peu fréquent et jamais jusque dans mon sommeil. Il parait que depuis toujours je suis une enfant calme et maitrisée, avec quelques exceptions bien sur."

Elle pensait bien sur à son échec cuisant qui la hantait toujours et la faisait douter d'elle même.

"Si je suis devenue apprentie guérisseuse, c'était parce que je me suis rendue compte que les gens avaient besoin de telles personnes et que j'avais envie d'aider. Mes parents sont morts dans une épidémie quand j'étais enfant et je ne veux pas que cela arrive à d'autres."

Elle leva les yeux vers le bâtiment. Monumental. Alors c'était ici qu'elle allait continuer à apprendre? Elle le regarda un moment puis son regard redescendit vers son maître.

"J'ai du mal à comprendre ce qui c'est passé ce soir"
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Oesope le 29 mai 2010, 01:22:02
Oesope lui sourit avec compassion et posa la main sur son épaule en dodelinant de la tête.

"Nous en reparlerons quand tu auras pris du repos."

Puis il rit doucement et la lâcha, allant jusqu'aux portes du Collegium. Il salua les gardes d'un mouvement de tête. Ces derniers ne bougèrent pas et ils entrèrent dans le Collegium.
Dans quelques instants, il l'emmènerait jusqu'à l'aile des guérisseurs et lui montrerait sa chambre. Sa chambre à elle. Et elle recevrait officiellement ses robes d'apprentie. A présent Matisa faisait partie du Collegium et Oesope en était très fier.

[FINI ! Matisa tu es délivrée, tu peux à présent jouer librement sur le forum. Tu peux tout de même répondre à ce message pour conclure ton rp ]
Titre: Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
Posté par: Matisa le 29 mai 2010, 11:58:56
Matisa sourit également, bien que l'interrogation demeurait, mais la perspective d'un bon repos effaça momentanément cette question de son esprit. Elle suivit Oesope dans le collegium. Elle était curieuse de voir ce que lui réservait l'avenir dans cette ville et ce qu'elle allait apprendre avec son maître.

[merci pour ce rp, ce fut un vrai plaisir, je suppose qu'on continuera à rp ensemble, maître  ;) ]