Valdemar RPG
Autres RPs => Archives => Sujets scénario => Discussion démarrée par: Beltran le 26 mai 2010, 11:51:59
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La troupe avait avancé d'un bon pas. Régulièrement, des ordres étaient relayés pour le silence et la discrétion. On avait atteint rapidement les montagnes, et le col où se tiendrait la bataille approchait.
A moins d'une heure de route, Beltran fit arrêter ses troupes. Chaque lieutenant fit former une colonne à ses hommes. Fantassins et archers se regoupèrent, les archers devant les autres. Cavaliers avec arbalètes et arcs rejoignirent Beltran. Ils formeraient la première vague d'assaut. Un groupe de techniciens de l'armée, avec des armes bizarres, complètait la troupe.
Ces gens allaient se battre pour leur vie et celles d'innocents.
Beltran fit venir Chantdétoile à ses côtés, et s'adressa à elle et son nouveau compagnon, Kley. Il parlait bas pour ne pas trop ébruiter l'affaire.
"Vous irez avec les cavaliers. Restez sur les flancs. Nous allons les prendre en tenaille dès que nous aurons eu le signal d'Ellia. Vous êtes prêts? Je resterai en hauteur un moment avec le Capitaine Rudy."
Il les regarda droit dans les yeux.
"Des questions?"
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Quand le capitaine lui fit signe, la jeune Tayledra s'approcha rapidement avec sa monture. Maintenant qu'il allait y avoir des combats, elle avait prit son état d'esprit conséquent. Son visage était fermer et ses yeux exprimait sa détermination. Elle savait ce qui était en jeu et était prête à beaucoup pour obtenir la libération des enfants. Tout sauf sacrifié les raisons pour lesquelles ils était tous là à se battre.
"À vos Ordre Capitaine."
Elle le regarda, elle aurait pu poser beaucoup de question, mais aucune n'avait leur place sur le champs de bataille.
"Non aucune capitaine."
Elle était vraiment prête et parler ne ferait que mettre plus encore les enfants en danger quand le temps était à l'action.
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[ Hj: je saute le tour de Kley: depuis le 26 mai il avait le temps de poster, et ne semble pas pouvoir le faire donc j'avance l'action ]
D'un air satisfait, Beltran hocha la tête vers Chantdétoile. Il aimait son professionnalisme. Elle avait accepté les réprimandes sans trop montrer qu'elles lui étaient désagréables et continuait à faire son travail. Il ne regrettait pas de l'avoir prise sous son aile.
Quant à Kley, son silence et sa sagesse apparente ne le dérangeait pas. Il faisait confiance à Chant et Loyal pour e contrôler au cas où. Loyal d'ailleurs suivait le petit couple comme un jeune chien mais ses yeux de félin faisaient penser que lui aussi se préparait à la bataille.
Ils firent ce qu'ils avaient dit.
Un messager vint rapidement prévenir Beltran qu'Ellia était en place et que l'action commençait. Rudy et Beltran abandonnèrent un moment le petit groupe pour donner des ordres, et toutes les sections de soldats se mirent en route. Beltran revint et regarda Chant et Kley:
"Mettez vous derrière ces cavaliers. Attention, le terrain est pentu, et ils ont des mages. Les enfants sont sur le point d'être sauvés. Je veux que ce soit toi qui lance le signal d'attaque dès que tu auras repéré celui d'Ellia, d'accord?"
Une accolade presque amicale vint renforcer ses paroles. Regardant Kley, il plaisanta presque:
"Je vous la confie. Prouvez que vous êtes digne d'être ici et empêchez la d'être trop pro pour survivre !"
Il fit tourner sa monture et s'en fut rejoindre son poste. A votre tour.
[ Vous vous mettez en place. Les cavaliers sont étrangement silencieux, à part les chevaux qui renaclent. Le silence est presque pesant, plein d'attente. L'attaque ne tardera pas. Vous vous mettez sur un petit promontoire, et à travers les arbres vous pouvez voir la scène :
Les éclaireurs renégats hors d'état de nuire, Ellia avait fait le tour des troupes. Le premier groupe était en place. Une première silhouette, habillée de brun et presque indécelable venait de sortir du couvert des arbres et s'approchait, bientôt suivie d'une deuxième, et d'une troisième, de l'enclos où étaient enfermé les enfants. Un remue ménage commença parmi les otages, mais les trois éclaireurs réussirent à les calmer. Une quatrième silhouette montait la garde.
Lentement, les premiers enfants furent évacués par la falaise: quelques hommes avaient descendu des cordes et tout le monde priait pour que l'attention reste focalisée sur l'homme qui discourait et non sur les petites silhouettes visibles entre deux arbres. Les buissons, les petits arbres faisaient une couverture bienvenue pour l'opération mais on n'était pas à l'abris d'une bavure.
Et la Guérisseuse au sol ne bougeait toujours pas. Lui porter secours serait dur. Mais il n'y avait toujours pas de signal.
Le discours finissait sur une clameur montée directement de l'auditoire. Le festin commençait. Mais un petit groupe de renégats se dirigeait vers l'enclos pour donner de quoi manger - oh à peine assez! - aux enfants.
Les choses s'enchaînèrent. L'alarme fut donnée et un des éclaireurs tué d'une dague lancée à la force du poignet par un des ennemis s'avançant.
Le dernier gamin était encore à mi-chemin du haut de la falaise, et la femme évanouie toujours à terre.
Le reste des hommes d'Ellia (à part ceux qui récupéraient les enfants) surgirent de la forêt et fondirent en une attaque suicide pour protéger la dernière victime.
Les archers se mirent en place. Visèrent. Devant eux, les ennemis s'organisaient et préparaient l'attaque, galvanisé par l'homme en noir. Ils tournaient tous le dos à l'endroit d'où devait venir Beltran.
Ellia poussa un rugissement de rage - pareille à un loup. Une flèche enflammée s'envola vers le ciel. Le signal.
Chant, tu donne le signal, et Kley tu es prêt à la suivre. Les soldats sortent du couvert des arbres: fantassins, cavaliers et archers, et se précipitent vers l'ennemi et les sortilèges qui commencent à être lancés.
Mais alors que tu pousse ton cheval, Chant, celui de Kley prend peur, peu habitué aux combats et à tant de bruit, et se prend les pattes dans une racine. Il chute et la tête de Kley heurte une racine. Il est inconscient et saigne. Loyal vient le rejoigne et commence... à geindre, comme s'il pleurait.
Et même si tu sais que ta place est censée être avec tes hommes, voir Loyal et Kley te retient. Après tu peux choisir où tu vas, et en fonction de ça je t'arrangerai un scénar plus ou moins... marrant.
Kley, au moment de t'évanouir, il te semble ressentir profondément l'enfondrement de la faille - et c'est d'ailleurs plus cela qui te fait t'évanouir que le choc en lui même. Quand tu sombres dans le noir il te semble te rappeler un visage. Noir, très noir. ]
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Chant se mit en place, le visage fermer. Elle serra son épée quelques secondes et jeta un regard à Loyal. Ce n’était pas son premier combat, mais c’était le premier qui lui tenait réellement à cœur. Le premier où elle engageait tout son être dans la bataille. Ce n’était pas une simple escarmouche, parce que les enfants dépendaient d’eux. À l’extérieur, elle ne montrait pas ses émotions, tout ce qui transparaissait dans son visage était la farouche détermination qui l’habitait et le professionnalisme que sa mère lui avait enseigné. Tendue, elle observa les événements se dérouler, bougeant juste ce qu’il faut pour ne pas ankyloser ses muscles.
Puis vint le moment fatidique, quelques secondes de plus et les enfants auraient été en sécurité, mais la vie n’était pas juste. Il y avait toujours un prix à payer pour tout, cela elle commençait à l’apprendre. Elle donna le signal de la charge et comme elle allait éperonner son cheval, celui de Kley paniqua et fit chuter son cavalier. Devant Kley évanouie, Chant hésite quelque seconde. Elle sait qu’elle n’est pas nécessaire en bas, il y a beaucoup de guerriers. Elle n’est ni égoïste, ni à la recherche de gloire, mais rester au sommet alors qu’elle a reçu l’ordre de combattre n’est pas non plus dans sa nature. Elle approche finalement sa monture de l’autre pour au moins la calmer et regarde autour, pour remarquer qu’elle est maintenant seule.
Cet homme, elle le sait pas Loyal est important, mais parfois, un seul combattant peu faire la différence dans un combat. Chant est déchiré. Finalement, elle prend l’arc accrocher à sa selle et décide de faire un compromis, elle observera d’en haut. Si la vie en a décidé ainsi, elle lui fera confiance. Quelque chose en sortira et quoiqu’il arrive, elle assumera. On lui a confié l’homme, elle prendra sa responsabilité jusqu’au bout.
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Toujours silencieux pendant que Beltran leur indiquait ses instructions, Kley préférer garder la tête froide pour se préparer au combat, à la charge, même si le peloton auquel il était affecté avait l'avantage de la distance avec ses armes de jet. Il avait eu une bonne formation au combat à cheval de la part de son maitre mais n'avait eu droit qu'à un entrainement justement. Malgré lui il s'impatientait et appréhendait tout ceci, mais son orgueil ne lui permettait pas d'en montrer le moindre signe. Alors que le capitaine lui "confiait" Chantdétoile, cela le fit sourire et il se décrispa quelque peu. Sa seule réponse fut un acquiescement et il tira légèrement sur la bride de sa vieille bourrique qui ne cessait pas de piaffer. Cela faisait longtemps que son cheval n'avait connu les champs de bataille mais le jeune homme savait qu'il pouvait compter sur lui, il avait l'expérience pour lui, même si la jeunesse l'avait quitté, sans oublier aussi qu'avec l'age il était devenu beaucoup plus nerveux dans les situations dangereuses, et tel était le cas. Les années au calme de la foret l'avaient rendu aussi ermite que son maitre.
Le signal et la charge qui s'ensuivit le sortit de la torpeur dans laquelle il se trouvait, inquiet de l'état de son cheval et se rendit compte trop tard de son faux pas. Le sol se rapprocha à toute vitesse de son visage et dans un réflexe désespéré il tenta de protéger sa tête à l'aide de ses bras. Il ne perdit pas conscience tout de suite mais un malaise énorme le prit en ressentant une sensation étrange, comme si une énergie énorme fissurait le sol et la terre lui transmettait cette force trop grande pour lui. Tenant de rester éveillé il délira un court instant, la vision d'un visage sombre dur englobant totalement son champ de vision. Kley était désemparé et n'eut même pas la force de crier sa douleur et son désespoir. Quel piètre guerrier il faisait...
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Le corps de Kley est sur le sol, et Loyal pleure, comme le coeur brisé, près de lui. Il vient même lui lècher la tête, le pousser de la patte. Il se dirige finalement vers Chantdétoile, et attrappe sa jambe avec délicatesse, tirant vers l'homme au sol.
Chant, tu te sens obligée d'aller aider Loyal et Kley. Essayer de le réveiller, ou au moins le mettre à l'abris. Mais tout semble ralentir - Kley dans son noir intense, et Chant perdue dans ses réflexions comme si tu n'arrivais pas à te réveiller non plus. Le temps passe à l'extérieur, sans que vous vous en rendiez compte.
Peu de temps après, un bruit d'hommes qui fuient en courant vient vers vous. La bataille fait rage - cris d'hommes, incendie, éclairs, hurlements étranges - tout parvient à l'endroit où vous êtes. Et bientôt ce sont des fuyards ennemis qui passent près de vous, et beaucoup ne semblent même pas les voir: ils ont l'air plus qu'horrifiés et paniqués, c'est indicible.
Un groupe de trois hommes semblent moins paniqués, et arrivent soudain. Et eux décident de venger leur déroute sur vous. Ils attaquent.
Kley, tu te réveille, comme déchiré par deux volontés, pour assister à l'assaut: trois soudards attaquent Chantdétoile. Tu vois aussi que personne n'arrive derrière eux, et les cris d'horreur qui montent de l'ancien champs de bataille ne semblent pas indiquer que c'est agréable là-bas. Mais il n'y a plus de bruits d'armes, d'incendie, de vent ou de mort. Et bientôt même les cris se taisent.
Chant, tu te débarasse de tes agresseurs alors que toi, Kley, tu as encore du mal à prendre tes repères. Un des soldats atterrit non loin de toi, et en mourrant, tu entends ce nom "Cerath." Quelque chose se débloque en toi. Tu regarde Chantdétoile, notant sa manière de bouger, sa technique avec ses armes... Tu prends note, tu ne sais pourquoi.
Quant les soldats sont morts, il est temps de rejoindre le champs de bataille et Beltran, maintenant que Kley peut marcher. Alors seulement, en voyant le désastre du champs de bataille, vous comprenez qu'une partie de votre temps a disparu irrémédiablement. Kley tu sais où: dans les pommes; mais Chant tu te sens déboussolée et tu cherches à savoir comment tout a pu aller si vite.
Au loin, Beltran soutient une Ellia peu en forme. De part et d'autres, les soldats cherchent leurs morts et des fosses commencent à être creusées.
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Finalement, il semblerait que Loyal décide à sa place et tire sur ses vêtements avec ses petites dents. Comme elle approche de l’homme évanoui, le temps semble devenir comme de la poix. Comme si tout devenait plus lourd, comme si son esprit refusait d’avancer. Elle tente de se concentrer, car on pourrait avoir besoin d’elle, mais comme auparavant au camp, elle est impuissante. Comme si un rêve se mettait en place, sa conscience du temps semble s’effacer et soudain, c’est le réveil. Le soleil a progressé, mais ce n’est pas cela qui l’a ramené à la réalité, mais bien les fuyards qui arrivent dans leurs directions. Instantanément, l’instinct guerrier reprend le dessus dans l’esprit de la Tayledra qui sort ses deux lames courbées, prêtes au combat, ouvert à ses adversaires. Elle les voit qui arrivent, trois contre une seule, trois hommes contre une femme qui doit leur sembler seule et faible, mais qui est prête à les attendre.
Avec ses deux lames, ouverte à leur temps, ouvert à leur méthode de combats, elle pare et réplique sans faillir, coup pour coup, parade et ouverture, lame qui danse devant les yeux d’un Kley de nouveau éveiller. Une technique tout en fluidité, deux lames qui sont le prolongement de la guerrière et non des armes sans âme. Ambidextre, elle part d’une main avant de répliquer de l’autre pour échanger par la suite. Mur de lame fluide et fine contre la barbarie des hommes. Elle coule contre la force brute, entrant dans l’espace des autres. C’est une danse de sang et de métal, une danse mortelle. Mortelle pour les trois hommes, et chant finit par essuyer ses lames sur la tunique du dernier d’entre eux, le plus faible qu’elle a gardé pour la fin, parce qu’il rompait le rythme des deux autres. Elle ferme leurs yeux, sans prière, car ils ne la méritent pas, avant de se tourner de nouveau vers son chat et son compagnon obliger.
Ce n’est qu’en se tournant ainsi qu’elle remarque réellement la position du soleil, et surtout, les combats en contre bas. Débalancée, elle vacille quelques secondes. Incompréhension, car le temps à disparu, son devoir lui a été volé. Culpabilité d’avoir laissé les guerriers seuls. Voyant Beltran avec Ellia, elle rengaina rapidement et jeta un œil sur Kley, qui semblait suffisamment conscience pour s’occuper de lui-même et se dirigea rapidement vers les deux capitaines.
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Les cris, les combats et des sensations étranges rendaient la situation irréelle, Kley n'avait plus le contrôle de ce qu'il se passait autour de lui et ne comprenait pas tout ce qui lui arrivait. On ne pouvait pas aller jusqu'à dire qu'il avait l'habitude des champs de bataille mais il avait déjà chèrement défendu sa vie et connu nombre de blessures, mais tout cela était franchement déconcertant pour lui, même si dans un sens il se sentait exalté par ces nouvelles sensations qui pouvaient ne pas l'être, nouvelles...
La chute de l'ennemi à ses cotés le tira de ses rêveries et surtout de son brouillard. Soudain il fut plus prompt à analyser tout le tumulte autour de lui, comme conscient que quelque chose éminemment important venait de se produire. Ses yeux se portèrent tout autour de lui et le murmure de l'homme lui revint en mémoire, au premier abord un mot incompréhensible et dit par un inconnu sur le point de mourir, mais ce simple mot le travaillait énormément, mais pas tant que la danse mortelle de son chaperon. Encore une fois l'esprit du jeune homme filait à toute vitesse, plus actif et alerte que jamais, mais à chaque fois et comme toujours lorsqu'il croit obtenir un souvenir concret, tout s'efface. Plus frustré que jamais, il commençait à être vexé contre lui même de n'avoir droit qu'à des impressions de déjà vu à répétition depuis son arrivée dans la région. Comme s'il ne contrôlait pas son esprit et son corps.
L'expérience avec le chat lui revint alors en mémoire, et se rendit compte qu'il était tout près de lui. Son réflexe malgré sa colère qui fondait à son contact, lui si affectueux malgré l'étrangeté des événements, fut de poser l'espace d'un bref instant sa main sur sa tête avant de se relever et de tirer son épée du fourreau. Sa lame, limpide et vierge de sang au milieu de tous ces cadavres ramena le guerrier à sa colère initiale, quel bel exemple il donnait de l'enseignement de son maitre.
"J'ai quelque fois l'impression que j'aurais du resté couché le jour où j'ai décidé de partir..."
Murmura-t-il pour lui même avant de ranger son arme, désormais inutile et qui n'aurait fait qu'attirer la honte sur lui. Tiraillé entre de nombreux sentiments suite à tout celà, Kley suivit Chantdétoile mais sans presser autant le pas qu'elle. Même s'il se forçait à vider son esprit pour être sur ses gardes et complètement à ce qu'il faisait, il n'y était plus, et c'est soucieux comme jamais qu'il apparut face aux capitaines.
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Beltran était inquiet. D'abord Rudy, et maintenant, voilà qu'Ellia était blessée. Lui aussi d'ailleurs, mais beaucoup moins gravement. Il avait pris part à la charge, et s'était rendu compte qu'il avait perdu totalement de vue son lieutenant et le protégé de celle-ci. Il avait prié mentalement qu'il ne leur soit rien arrivé - pas de trahison ! Pitié pas de trahison ! - avant de se jeter corps et âme dans la bataille.
Faire reculer les troupes renégates n'avait finalement pas pris tellement de temps une fois que les Mages ennemis s'étaient entièrement consacrés aux deux Adeptes alliés. Leur mort ne serait regrettée par personne, et nombreux avaient été ceux qui l'auraient plutôt fêté. Sauf que la fête n'avait pas duré longtemps. Une fois les rebelles mis en déroute - et bien peu s'étaient échappés -, Beltran avait laissé ses hommes les poursuivre et tuer les rares qui n'avaient pas voulu se rendre... Encore une fois, ses plans avaient été faussés, et cette occasion avait été donnée à la ... malchance? chance? par les Mages qui les aidaient: ils y étaient allé un peu fort.
Mais c'était fini, et les morts pouvaient être enterrés. Manuchan et Glenn allaient bientôt les rejoindre, et auraient droit à leur part de gloire. Quant à lui, cela ne l'intéressait pas. Il félicitait et réconfortait les soldats qu'il croisait. Son humanité faisait qu'il était aimé. Mais comment faire autrement que s'intéresser à ses hommes alors qu'ils vivaient tout cela ensemble? Beltran ne voyait pas autre son armée que comme une grande compagnie de mercenaires: presque une famille.
En tout cas, ni Rudy ni Ellia ne pouvaient le lui reprocher: ils étaient pareil, et l'union de leur force avait été décisive.
Les premières tombes étaient en train d'être creusées. Des prières s'élevaient ça et là, à voix basse ou chantonnées en groupe. Chacun fêtait silencieusement la mort et la vie, avant la vraie Fête plus tard.
Beltran avait trouvé Ellia, alors que Rudy s'occupait de synchroniser soldats et mercenaires. Il s'occupait aussi de faire attacher et surveiller la petite demi-douzaine d'hommes qu'ils avaient capturés. Ils ne seraient pas maltraités mais auraient intérêt à parler.
Quant aux enfants, et à la Guérisseuse, ils étaient entre les mains des éclaireurs survivants et des guérisseurs de l'armée.
Ellia était mal en point, et Beltran, quand il la trouva dut la soutenir. Et il alla même jusqu'à la serrer brièvement dans ses bras, alors que Chantdétoile et Kley les rejoignaient.
Beltran leur sourit:
"Je suis heureux de voir que vous vous en êtes sortis. Kley, vous saignez à la tête, vous devriez aller voir un guérisseur. Chant, si tu es d'attaque, nous allons..."
[ Beltran n'a pas le temps de finir sa phrase.
Kley tu sens que tu vas repartir dans la noirceur de tout à l'heure. Cette fois, tu vois distinctement le visage. Il est d'un teint blafard, des yeux noirs, tellement noir qu'on dirait du vide à l'état pur. Tu sais que c'est la pire chose de ta vie. Pas de nom, pas de souvenirs autour, à part ce visage. Tu prends peur. Tu n'es pas habitué à cette angoisse terrible. Mais cela réveille quelque chose en toi, et tu sais que ton corps agit sans l'accord de ton esprit. Tu essaye de te rebeller contre la volonté plus forte que toi. Ce combat s'inscrit sur ton visage: tes yeux sont vides, mais tu crispes les joues, les mains ( enfin ce que tu veux pour montrer que tu te bats contre toi-même ). Mais c'est peine perdue.
Je précise que tu sais que tu vas faire quelque chose, mais que tu ne sais pas ce que tu es en train de faire, juste que c'est mal et que c'est pas toi qui le veut.
Chantdétoile, tu vois Kley redevenir bizarre. Tu sais qu'il va de nouveau tomber, et perdre conscience. Tu ne t'attends cependant pas à ce que le jeune homme bondisse. Loyal bondit au même moment sur la trajectoire de Kley et le bouscule. Son épée n'atteint pas Beltran.
Au même moment, tu sens quelque chose qui approche. ]
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Le bruit était celui de quatre sabots, quatre sabots plus fins et plus légers que ceux d'un cheval mais non moins puissants. La créature majestueuse avait une délicate couleur dorée en adéquation avec son regard pénétrant. Trois cornes en spirale longues et effilées fendaient l'air alors qu'il chargeait furieusement.
Ethyan était un étalon dyheli jeune, fougueux et... furieux. Furieux d'arriver si tard, d'avoir galopé si longtemps et de ne pas avoir pu aider plus tôt. Il plongea et écarta Kley d'un coup de tête, sans ménagement mais sans l'embrocher pour autant. Il n'avait pas l'air d'un ennemi. Puis il vint se placer devant Chandetoile pour la protéger de son corps. Sa tête -ses dents surtout- étaient proches de Beltran, prêt à défendre également le Capitaine.
Reste derrière moi.
Chandetoile, tu peux entendre le dyheli te parler par l'esprit. Tu es d'ailleurs la seule à l'entendre. Son ton est légèrement impérieux mais tu peux y percevoir également de l'inquiétude.
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Chantdétoile fut soulagé de voir le capitaine sourire. Au moins n’avait-il pas remarqué son absence et surtout, ce qu’elle considérait presque comme une trahison. Ce n’était en rien sa faute ou si oui très peu, mais elle sentait malgré tout qu’elle aurait du et pu faire une plus grande différence. Elle s’apprêtait à le suivre quand elle sentit quelque chose, c’était ténu, mais elle se tourna instinctivement vers Kley, dont le visage sembla perdre toute volonté propre. Vide, vide et sombre. Elle n’eut que le temps de faire un pas vers lui, croyant qu’il allait de nouveau perdre conscience quand il dégaina et se jeta sur Beltran.
Chant ne cria pas, mais sans les réflexes de Loyal, elle sait qu’elle ne serait pas arrivée à temps. Une fraction de seconde, elle crut bien qu’elle ne pourrait pas sauver son capitaine, et Kley chancela, frapper par Loyal. Elle dégaina pour palier à tout ce qui pourrait venir, prête à défendre chèrement son ami félin et les gens aux alentours. Elle savait qu’Ellia n’était pas en état de combattre et doutait que Beltran soit au mieux de sa forme. Elle était parmi les seuls encore en état de faire face à ce qui se passait, quoique ce fut. Mais elle n’eut guère le temps de faire quoi que ce soit. Mais elle n’eut pas le temps de faire quoique ce fût qu’il fut là. Un des majestueux Dyhelis qu’elle avait escortés jusqu’au Roi et aux compagnons.
D’un coup de tête, Ethyan projeta Kley au sol. Son corps jeune et fougueux empêchait la Tayledra de voir ce qui se passait, mais les mots dans sa tête étaient on ne peut plus clairs. Pourtant, Chantdétoile ne pouvait rester sans rien faire, elle n'était tous simplement pas de ceux qui attendent que le danger passe. Pas après être rester sur la colline pendant que d'autre se battait alors qu'elle aurait du être en bas. Pas quand certaine blessure et peut-être mort aurait put être éviter si elle s'était battut. Elle ne voulait pas se prouver, elle avait besoin d'aidé autant qu'elle le pouvait, et pas mettre en danger le dyhelis et les autres parce qu'elle restait figer. Elle mit donc une main apaisante sur le flanc du noble équidé avant de se rapprocher lentement du capitaine, évitant de faire des gestes brusques qui remettraient le feu aux poudres.
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Apparemment le capitaine n'avait pas connaissance de la raison de sa blessure sinon il aurait beaucoup moins accueillant et amical, ce qui renfrogna encore plus le jeune homme. Il détourna le regard pour voir au loin et tout autour de lui les corps sans vie et les enterrements sauvages, en ne pouvant s'enlever l'idée qu'une bête chute aurait pu l'amener dans l'une de ces fosses, et que son arme aurait pu être d'une tout autre aide pour la bataille qu'un simple parement.
Plongé dans ses idées noires il se sentit subitement défaillir à nouveau mais bizarrement avait conscience de ce qui se tramait, sans pouvoir dire ou faire quoi que ce soit. Kley se sentit tomber au ralenti et saisir son arme après une lutte inégale à contrôler ce corps tellement malmené en si peu de temps. La lassitude le gagna en sachant que toute grimace était inutile, mais s'efforça tout de même à peser de tout son poids et à bander ses muscles, espérant rester au sol et contrer la force obscure qui avait prit place dans son esprit. Ce fut peine perdue mais toute l'énergie qu'il n'avait pu dépenser dans la bataille il l'utilisait vainement à forcer sa main à relâcher l'arme alors qu'un bond presque irréel le dirigeait vers Beltran. Toute une série d'émotions et de sentiments le tiraillaient, passant du désespoir de ne plus être maitre de son corps au soulagement de voir Loyal contrer ce qui semblait être une trahison ignoble.
Toujours debout après la première tentative, c'est de plein fouet qu'il reçut la charge de la furieuse monture cornue, ce qui eut pour effet de le catapulter au sol avec violence. Sa blessure à la tête et les multiples hématomes le tint éveillé et malgré la douleur se sentait capable de se relever. Avec la force du désespoir et tout le stoïcisme dont il était pourvu le jeune homme tenta de s'agripper aux racines sur le sol et à donner de violents coups de tête contre les pierres alentour pour s'assommer et ainsi ne plus être une menace. Conscient que cette situation était des plus étranges, il la crut un instant comme familière, ou au moins comme déjà vue, mais l'enseignement de son maitre était le plus fort et bien que tenté de la vivre plus longtemps pour s'imprégner de cette sensation et ainsi être fixé, aussi idiot que celà puisse paraitre, l'amnésique revint à la raison et fit tout pour ne pas trahir, ce qui était contraire à ses convictions, aussi récentes soient elles.
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[ Kley, le coup de Loyal n'avait pas été méchant et il se met devant toi, prèt à te protèger de la colère de Beltran ou même Chantdétoile. Ta tête pulse, douloureuse, comme une migraine, et ta bouche est pâteuse. Il te semble que tu vas vomir ou t'effrondrer, et le contact de la terre te semble essentiel. Le Dyheli t'a projeté à terre, et tu enfonce tes doigts dans la terre meuble. Il te semble sentir le sang de ceux qui sont morts là, et l'odeur du champs de bataille te parvient augmentée, poignante. Tu sais que tu connais cette odeur.
L'odeur de sang frais est atrocement présente.
Chant, tu ne comprends pas pourquoi Loyal est encore à protéger Kley. Tu regarde les yeux du jeune homme et tu sais inconsciemment qu'il n'était pas lui-même, et le vague de son regard commence à peine à s'estomper.
Le Dyhelis est arrivé trop tard, cependant, et Loyal aussi. Beltran est debout, indemme. Au sol gît l'arme de Kley. Au sol gît Ellia. Le coup l'a atteinte de la poitrine au haut du cou. Elle est morte et gît dans son sang. Loyal a l'air triste, et se couche devant Kley, les yeux fixés sur le cadavre.
Beltran porte la main à sa gorge, et tend l'autre vers son amie. Il a un gémissement inarticulé et se dresse soudain contre Kley. Loyal se lève d'un bond et se tient dans une posture défensive.
Kley tu peux essayer de te défendre ou laisser les choses avancer comme elles veulent, à toi de choisir.
Chant, tu peux choisir d'être contre Kley, avec lui ou neutre. ]
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D’un coup de tête, Ethyan projeta Kley au sol. Son corps jeune et fougueux empêchait la Tayledra de voir ce qui se passait, mais les mots dans sa tête étaient on ne peut plus clairs. Pourtant, Chantdétoile ne pouvait rester sans rien faire, elle n'était tous simplement pas de ceux qui attendent que le danger passe. Pas après être resté sur la colline pendant que d'autre se battait alors qu'elle aurait du être en bas. Pas quand certaine blessure et peut-être mort aurait put être évité si elle s'était battu. Elle ne voulait pas se prouver, elle avait besoin d'aidé autant qu'elle le pouvait, et pas mettre en danger le dyhelis et les autres parce qu'elle restait figer. Elle mit donc une main apaisante sur le flanc du noble équidé avant de se rapprocher lentement du capitaine, évitant de faire des gestes brusques qui remettraient le feu aux poudres.
En se rapprochant du capitaine, elle remarqua que son chat protégeait encore Kley, elle fit donc lentement tourné sa lame dans sa main pour que celle-ci vienne parallèle à son bras, le pommeau entre le pouce et la main, pour pouvoir la tenir en levant la main et écartant les doigts.
En le faisant, en cherchant à comprendre, elle remarqua le regard de Kley et une lumière se fit dans son esprit sur une sensation qu’elle avait. Il n’était pas maître de lui, il y avait quelque chose, ou quelqu’un qui le manipulait comme une marionnette. Elle le voyait au sol et avait presque l’impression de le sentir lutter pour se contrôler.
Puis en se plaçant lentement entre Kley et le capitaine, elle remarque le sang. Et le cœur manque un battement. Elle voit Ellia au sol et repense à sa mère. Un autre lien tranché. Une autre souffrance. Un autre échec. Une autre mort. Elle sent une autre part de son enfance mourir, il lui en reste si peu. Elle sent ce qui lui restait de Chantdétoile mourir. Elle ne sera plus jamais la même. Maintenant elle le sait avec certitude.
« S’il vous plait »
Les mots sont sortis, seuls, indépendamment de sa volonté. Son regard se fixe sur celui de son capitaine, il y a une immense douleur, mais aussi une grande compréhension dans son regard. Une force qu’elle sent en elle, une force qui s’éveille. Trop d’innocents son mort pour qu’elle puisse laisser Beltran se venger sur Kley, qui en est un malgré les apparences. Les innocents sont tous ce qui lui reste pour rester en vie. Tout ce qui la raccroche à un but. Et elle sait que si elle le laisse faire, cela les détruira tous les trois. Kley, Beltran et elle. Elle ne veut pas, ne peut laisser cela arrivé. Pas après les sacrifices qui ont été faits pour les enfants.
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Qui aurait pu prédire la veille encore tout ceci? Que son arrivée au camp l'aurait conduit sur le chemin du déshonneur et de la honte. Son premier réflexe aurait été de retourner l'arme contre lui, surtout après le triste spectacle dont il avait eu droit. La femme gisait sur le sol, entourée de ses compagnons d'arme qui n'hésiteraient pas à venger sa mort, surtout qu'il n'était rien pour eux, au pire un assassin kamikaze, une menace et un défouloir en même temps. Conscient que finalement son corps lui obéissait de nouveau, où le croyait il, car il se leva et présenta sa nuque au Capitaine. Sans un mot il retomba à genoux et se surpris à recouvrir ses mains de glaise et du sang imprégnant le sol, sans se soucier d'en recouvrir sa cotte de maille ou sa tunique, comme pour tenter de revivre ou plutot de comprendre tout ceci, mais un frisson l'assaillit, tout comme le doute, n'était-il pas complètement allumé? Mais c'était sa nature de vouloir être fixé, peut-être était-ce également son point faible...
Depuis le début qu'il luttait contre une volonté étrangère et pourtant un pouvoir, une sensation apparemment si familière, il n'avait pas cherché réellement à en connaitre plus. Intérieurement il cherchait des réponses, mais sa mémoire ne l'aiderait pas. Kley eut alors l'idée de se concentrer mentalement, et de tenter de communiquer avec l'ennemi, le fourbe, l'immonde et sournois homme encapuchonné.
"Je ne suis pas ton pantin misérable! Dis moi qui tu es que je sache qui a assez d'honneur et de courage pour m'utiliser si lâchement!..."
S'il avait parlé sa voix aurait été un cri puissant où l'on n'y ressentait plus le trouble et le désespoir, le jeune homme voulait se venger, la colère était son seul recours, il ne pouvait être arrivé pire chose... Son envie première aurait été de retourner toute cette douleur et cette haine à l'ennemi, au véritable assassin, l'accabler de remords mais en était il capable?... Au lieu de cela il se jura de le tuer, amer, le gout et l'odeur du sang ne le quittant plus...
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Manuchan avançait silencieusement aux côtés de son compagnon, le soutenant tant bien que mal en essayant de ne pas s'écrouler sur le chemin. Seuls quelques râles et gémissements de douleur venaient jusqu'alors troubler ce qui semblait le calme le plus grand aux oreilles du Mage après les évènements qu'ils avaient vécus.
Levant les yeux un bref instant de la route qu'il observait pour éviter les cailloux ou autres obstacles, le rethwellan voyait plus loin un groupe de personnes. Amies ou ennemies? Il n'aurait pu encore le dire, mais peu importait. S'il s 'agissait d'amis, alors, tant mieux et si c'était des ennemis, et bien, ils n'auraient de toute façon pas la force de se défendre.
Ils s'approchaient et au fur et à mesure que leurs silhouettes se dessinaient, Manuchan put reconnaître la plupart d'entre eux : Les Capitaines Beltran et Ellia ainsi que la jeune Chandétoile. Un autre homme était parmi eux. Il ne le connaissait pas. Soudainement, cet homme attaqua alors qu'un chat et un Dyhelis tentaient de l'en empêcher, mais malheureusement trop tard : Ellia était tombée sous le coup. C'était la goutte qui faisait déborder le vase pour Manuchan et ses genoux cédèrent se retrouvant à quatre pattes sur le sol. Il continuait d'observer la scène. Cet homme allait probablement mourir et il espérait malgré lui que ce serait le cas. Après être sorti de tout cela, le fait qu'un traître parvienne à ses fins sous ses yeux était des plus enrageant ! s'il n'avait été si fatigué, il aurait foudroyé ce monstre !
Mais voilà que cet homme se retrouvait protégé par ceux-là même qui avaient tentés d'empêcher son acte. Il ne comprenait plus rien, décidément ! Il n'était pas en état de comprendre grand chose de toute façon...
La curiosité -encore cette fichue curiosité- le poussa à se relever, ne prenant garde à ce qui l'entourait, pas même à Glenn. il supposait de toute façon que celui-ci resterait là. il lui lança un regard et avança seul, en trébuchant par moments vers le groupe qui se trouvait là.
"Qu'est-ce qu'il se passe ici? Qu'est-ce que veut dire tout cela? Pourquoi cet homme est-il toujours en vie?"
La douleur et l'incompréhension transparaissaient dans sa voix. Il espérait bien avoir une réponse avant de tomber dans les pommes s'il continuait à lutter contre sa fatigue.
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Quand Beltran comprit qu'il venait d'être attaqué par celui auquel tout le monde voulait faire confiance, à commencer par le chat, et qu'il n'avait été sauvé que par ledit chat... et un dyheli? ... il commença à se demander jusqu'où la guerre menait ses tentacules. Il avait dégainé pour se défendre dès le premier éclat de lame, mais pas assez vite pour éviter son funeste sort à Ellia.
Tout s'enmêlait dans sa tête: Chantdétoile qui semblait désespérée et se plaçait entre Kley et le reste du monde, le dyheli qui n'avait rien à faire là, le chat qui montrait une fois de plus sa bizarrerie, un des Mages qui arrivait, Kley qui s'emportait contre un inconnu sans se rendre compte qu'il parlait à haute voix, Ellia dans son sang.
Pourquoi Kley était-il en vie? Justement à cause de cet embrouillamini. Beltran serrait les lèvres, les dents, s'empêchant de pleurer la perte d'une amie. Il regarda Chantdétoile. Son "s'il vous plait" voulait bien dire ce qu'il n'aurait pas voulu qu'elle dise. Le regard du Capitaine se tourna sur le dyheli, questionnant: "que faire? "
Les gémissements de Kley ne le touchaient pas: il aurait pu souffrir le martyr qu'il n'aurait rien fait pour lui.
Tout semblait figé dans l'instant de désespoir.
Glenn arriva alors. Trébuchant, sans forces, il dépassa Manuchan sans un mot, écarta Chantdétoile d'un geste impérieux, flatta la tête de Loyal qui se laissa faire. Il salua le dyheli d'un signe de tête. Celui-ci regardait Chantdétoile [Hj Aranel poste pour toi bientôt ], et Glenn le laissa à ses affaires pour s'agenouiller près de Kley. Il le força à le regarder dans les yeux et après une minute de silence, expliqua:
" Tu es sous l'emprise d'un sort que je ne peux rompre seul ici, et surtout avec le peu de forces qu'il nous reste. Tu nous accompagneras à Haven, on verra là-bas ce qu'on peut faire pour toi."
Il se tourna sur ses talons pour regarder Beltran:
" Il doit en être ainsi. Qu'on le laisse sous surveillance, mais sachez que ce n'est pas lui qui agit."
Et Glenn s'assit par terre, malheureux, regardant Kley et sa douleur. [Kley, tu sens que ce que vient d'expliquer GLenn est totalement vrai. Tu sais que tu peux encore être un danger. Tu sens la terre emplie de sang, de douleur, et quelque chose de douloureux vibre en toi ]
[ Manuchan, en t'approchant, si tu regarde les yeux de Kley, tu sais que Glenn a raison, et tu te doute de qui lui a soufflé qu'il fallait empêcher la vengeance d'emmener Kley à la mort ... Tu sais que tu devras discuter avec Glenn bientôt mais pour le moment, avancer seul quand tu l'as abandonné lui a oté le peu de forces qu'il avait et il faut absolument te reposer.]
Le fier Beltran, toujours si prompt à agir, reste sans rien dire, l'épée pendant au bout de son bras, dessinant des traits dans la poussière, machinalement. Il ne regarde pas Glenn, Manuchan, Chant ou Kley désormais. Il s'affaisse près du corps d'Ellia et lui ferme les paupières, effaçant de la main les traces de sang sur son visage. Il prie.
[ On attend le Dyheli maintenant ]
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Le dyheli s'écarta légèrement sans répondre à Chandetoile. Les événements s'étaient succédées assez rapidement. Il fixait Kley intensément et l'arrivée des mages. Lorsque Glenn annonça que le jeune homme était sous emprise il acquiesça profondément de la tête.
Je le ressens également
De nouveau, Chandetoile tu es la seule à l'entendre parler par l'Esprit car tu es la seule à avoir le Don de Communication avec les Non-Humains.
Le dyheli tourna la tête vers Chant' et plongea son regard doré dans le sien.
Heureusement, toi tu n'as rien de grave.
La créature s'écarta pour laisser totalement le champ libre. Le corps gisant d'Ellia serait certainement ramassé rapidement. Ethyan portait la queue et la tête basse. Un noble combattant était tombé, il le sentait. Il adoptait donc la position respectueuse dans ce genre de cas.
S'il te plait, dis-leur que je suis là pour aider. Au besoin.
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Comme Lame, car elle ne pouvait plus se dire Chant, pas après tout ce qui venait d’arrivée, suppliait Beltran, elle entendit Kley gémir sur le sol. Gémir et supplier le ciel, parlant à quelqu’un qu’elle ne pouvait voir. Elle ne rengaina pas, mais ne remit pas son arme en position offensive non plus. Ellia n’aurait pas voulu qu’on se venge sur une victime. Puis elle remarqua deux silhouettes avancer, l’une portant l’autre et elle fléchit un peu les jambes pour se tenir prête, mais sans reprendre sa dague dans le bon sens. Elle savait pouvoir le faire assez rapidement si nécessaire. Elle reporta son attention quelque seconde sur le capitaine, elle ne pouvait pas trop longtemps le quitter du regard. Elle voulait qu’il sache qu’elle était avec lui. Elle voulait qu’il sache qu’elle ne l’empêchait pas de se venger, mais bien de faire du mal à un innocent et qu’il ait ce poids sur la conscience pour le reste de sa vie. Comme elle se reportait vers elle, elle remarqua que sa posture changeait. Ce qui l’animait auparavant semblait le laisser complètement vide. Elle comprenait tellement ce qu’il pouvait vivre, car elle l’avait vécu à la mort de sa mère.
Glenn arriva alors et elle comprit que c’était les deux mages qu’elle avait aperçus. Quand il la poussa sur le côté, elle eut envie de résister, parce qu’elle ne voulait pas laisser à d’autre d’assumer ses erreurs, mais elle vit que Loyal ne se formalisait pas de son arriver, alors elle se laissa écarter, baisant la main qui tenait la dague lentement, très lentement. Le mage mit alors en mots les sensations qu’elle avait eues et elle l’en remercia d’un signe de la tête. Se faisant, elle croisa le regard du Dyhelis et entendit ses paroles.
« Nous l’avions aussi ressenti. »
Elle ignora la seconde phrase de l’être. Elle ne voulait pas s’en occuper pour le moment. Elle s’était renseigné sur les invités de Valdemar après les avoirs guider jusqu’au Roi et aux Compagnons et avait découvert qu’il y avait un lien entre eux et les Tayledra. Ils devaient avoir remarqué son sang et avoir une certaine affection pour elle. Tout comme elle pouvait parler pour eux, cela devait avoir une certaine valeur pour eux. Lame avait encore une certaine difficulté à accepter d’être spécial. Auparavant, elle l’aurait prit comme son dut, mais elle se rendait compte maintenant que ce n’était que suffisance, masque pour ne pas souffrir d’être seule, masque pour masquer qu’elle n’avait pas d’attache. Fierté mal placée qu’elle n’avait plus aujourd’hui.
Elle approcha de Beltran, qui s’était laissé tomber au côté d’Ellia, pour lui poser la main sur l’épaule. Elle ne pouvait faire plus, mais n’avait pas le droit en son cœur de faire moins.
« Ethyan est venu nous aider si nous en avons besoin. »
Puis elle enleva sa main et dirigea vers les hommes, laissant à Beltran le soin de s’occuper du corps d’Ellia. Elle en cherchait en suffisamment bonne forme physique pour s’occuper de Kley et de rassembler les cadavres pour les enterrer. Cela aurait dû être le capitaine, mais elle l’avait vu dans son regard, ce besoin de faire son deuil, de prendre le temps de pleurer et de se reprendre. Alors, elle le ferait. Parce qu’elle se savait maintenant plus forte, parce que d'autres comptaient sur elle. Parce qu’elle ne voulait plus se permettre la faiblesse de pleurer alors que d'autres, bien vivant, avait besoin d’elle.
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Kley resta stoïque et silencieux, bien plus touché qu'il n'aurait pensé par cet acte qui lui rappelait son tout premier souvenir. Il ne faisait plus attention à ce qui se passait tout autour de lui, le regard vide, avec une irrésistible envie de fuir tous ces soucis, ce cauchemar désespérant... Subitement il tira sur ses frusques, retirant sa tunique et sa cotte de maille tout en essuyant ses bras et son visage, et arracha sa ceinture et son fourreau, toujours en restant au sol.
Il adressa enfin la parole à l'homme si avenant qui avait voulu être rassurant mais le déshonneur et la honte était déjà sur lui... Leurs regards se croisèrent de nouveau un bref instant mais le pauvre bougre préféra détourner le regard, allant jusqu'à fermer les yeux, ne pouvant supporter en l'instant la moindre remarque ou regard, quel qu'il soit...
"Je vous suivrai à ma destination d'origine mais seulement ligoté et désarmé, c'est ma seule demande, faites de moi ce que vous voulez..."
Sa voix était presque désincarnée, tellement tout ceci l'embrouillait et l'accablait. Il s'enferma dans son malheur mais n'en montra plus rien, et restait toujours assis là, attendant qu'on accède à sa demande ou qu'on le juge et achève sur place... Tout lui était égal mais le jeune guerrier avait à coeur de se venger, presque plus à cet instant que de retrouver la mémoire, même si au final tout était lié, mais par quel folie?... Il ne pouvait faire qu'attendre, même si ce n'était pas son fort...
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Manuchan regardait le groupe avec incrédulité et celle-ci fut encore plus grande lorsque Glenn qui était pourtant dans un état qui ne devait pas le permettre selon lui, le dépassa et alla voir l’inconnu au sol. Sa déclaration surprit l’Adepte. Cet homme n’aurait pas été responsable de ses actes ?
L’Ordre des Vents Blancs poussait à la compréhension avant le jugement. La réflexion était toujours de mise et Manuchan devait, avant d’arrêter ses idées, voir de lui-même ce qu’il en était. Il s’approcha du meurtrier d’Ellia et regarda ses yeux. En un instant, il eut la confirmation intime de ce que Glenn avait déclaré : cet homme était innocent et était certainement manipulé.
Il se doutait bien de comment était venue cette idée à son confrère. La Déesse était probablement intervenue d’une façon ou d’une autre pour le lui souffler et cela lui fit penser qu’il y aurait encore énormément de choses à éclaircir avec lui. Mais cela devrait attendre, Glenn devait être épuisé de ce dernier effort et Manuchan n’était pas vraiment en meilleure forme bien que sa fatigue ne soit pas réellement physique.
Il voyait le capitaine Beltran fermer les yeux de la défunte en un signe évident de respect et son cœur se serra. Tant de peines étaient dues à la guerre. S’il l’avait pu, il aurait fait cesser toute violence en ce monde, mais c’était un pouvoir qui le dépassait et qu’il n’aurait jamais.
L’arrogante Lieutenant avait superbement ignoré sa présence ou ses questions, comme si elle en avait fait plus que lui et Glenn ! Manifestement, la leçon de morale qu’elle devait recevoir, soit n’avait pas été donnée, soit n’avait pas porté ses fruits. La première solution était la plus probable, les capitaines avaient eu bien d’autres choses à penser.
Elle semblait pouvoir communiquer avec le dyheli, c’était une bonne chose car celui-ci n’avait pas dû intervenir pour rien. Il était étonnant qu’il soit seul qui plus est. Ainsi, ils apprirent que le quadrupède et le Lieutenant avaient dors et déjà ressenti ce qu’il s’était produit. Ce devait aussi être le cas du chat puisqu’il était intervenu…. Tous soupçons pouvaient légitimement être écartés vis-à-vis du comportement de l’inconnu et Manuchan commençait à se détendre, bien que le cœur toujours serré de la scène qui s’était déroulée.
La jeune tayledra leur fit savoir ensuite qu’Ethyan, car tel était apparemment le nom du dyheli, leur viendrait en aide si besoin était et elle serait probablement la bienvenue, d’une façon ou d’une autre. Intérieurement Manuchan remercia le dyheli avant de se souvenir que lui ne pouvait communiquer de cette façon.
« Merci à vous, Ethyan. »
Il ne voyait pas quoi dire d’autre, l’épuisement le forçait à chercher ses mots et il lui tardait que tout ceci se finisse enfin, que la période deuil passe, que les gens autour de lui se sentent mieux. Il détestait voir la souffrance autour de lui car il estimait toujours, bien que cela soit des plus stupide -et il le savait - qu’il en était en partie fautif.
Le geste de compassion que la jeune femme eut envers son Capitaine permit au mage de lui pardonner à moitié son comportement à son égard. De toutes les façons, il n’était pas quelqu’un de rancunier généralement. Toutefois, il en parlerait peut-être avec elle plus tard. En référer à Beltran, alors qu’il venait manifestement de perdre une amie serait des plus malvenus et il ne voulait pas semer la discorde.
L’inconnu avait adressé un regard à Glenn mais ferma bien vite les yeux, probablement en proie à la honte de son acte, même s’il n’était pas volontaire. Manuchan essayait de se mettre à sa place en cet instant, d’imaginer ce qu’il ressentirait si c’était lui qui avait ainsi mit un terme à la vie d’Ellia. Cela lui paraissait insupportable. Prendre ainsi la vie d’une femme honnête et, plus que probablement respectable. Il n’aurait sûrement jamais pu se le pardonner.
Cet homme devait vraiment se sentir mal et comme pour le prouver, il enleva des pièces de sa tenue ainsi que son fourreau, demandant à être ligoté et désarmé s’il devait les suivre. Le jugement quel qu’il soit, il l’accepterait. Cela paraissait évident.
Manuchan avança encore un peu plus près des gens regroupés. Il n’osa pas toucher au corps d’Ellia, ne serait-ce que pour lui serrer la main en forme d’adieu. Il ne savait pas quelle réaction aurait pu avoir le Capitaine et ne voulait pas tenter le diable. Étrangement, il se sentait triste, mais aussi, depuis sa rencontre avec la Déesse, en paix. Maintenant qu’il avait décidé de s’appuyer sur Elle, il savait à qui adresser ses prières et c’est ce qu’il fit.
*Déesse, je suis Votre élu désormais et alors que je ne Vous connais pas encore, je Vous demande pourtant, si telle est Votre volonté, de veiller sur Ellia dans son dernier repos, de l’accompagner sur des sentiers où elle trouvera la paix…. Ou la bataille si elle préfère*
Un faible sourire se dessina sur les lèvres du mage à cette pensée. Ellia lui avait semblé une femme forte et de caractère trempé, elle aimait se battre et ça se voyait. Alors, autant lui offrir ce qu’elle aimait si elle ne désirait pas une trop grande paix où elle se serait peut-être ennuyée.
C’était là un moment d’émotions fortes. Entre la fatigue, les larmes, le combat précédent, les visions d’atrocités, l’Adepte se sentait seul et contrit. Il aurait voulu avoir empêché tout cela, il aurait voulu qu’Airamant soit là pour le prendre dans ses bras, lui apporter sa chaleur et sa compassion. L’envie de prendre Glenn contre lui pour remédier à ce besoin était forte bien sûr, mais il ne pouvait pas se permettre une telle familiarité en présence de tant de gens. Et pourtant, qu’est-ce qu’il aurait apprécié de pouvoir enfouir son visage dans l’épaule d’un être auquel il était attaché.
Une larme coula silencieusement sur sa joue, il baissa la tête et attendit que des décisions soit prises puisque tel n’était pas son choix.
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Beltran sentit la main de Chantdétoile et lui sut gré de lui montrer à la fois qu'elle était là, et avait de la peine aussi, et à la fois de ne pas s'imposer et parler pour ne rien dire. Il avait éclipsé de son esprit tout le reste que ce corps étendu, et son envie d'étendre de même le cadavre d'un Kley qu'il aurait tué lui-même.
Se détourner de l'assassin, des mages, des animaux magiques ou non, c'était s'empêcher de commettre ce que tous ne voulaient apparemment pas le laisser faire.
Une fois les yeux d'Ellia fermés, il sentit la présence d'un des mages - qui semblait perdu dans ses pensées. Peut-être priait-il.
Il ne laissa pas de larmes couler, mais se releva lentement, comme s'il avait subitement beaucoup vieilli. Il jeta un coup d'oeil à Ethyan, et s'inclina, se doutant qu'il comprenait même s'il avait besoin de Chant pour parler:
" Je vous remercie, seigneur Dyheli. Nous devons organiser le camp, finir d'enterrer nos hommes et brûler les cadavres des ennemis pour éviter la maladie. Il faut que j'annonce cette nouvelle aux hommes des Etincelles. Rudy s'occupe des Fleaux et des enfants. Si vous pouviez, avec Chantdétoile, garder un oeil sur ... lui , cela me déchargerait..."
Il désignait Kley prostré.
"Il faut aussi s'occuper des mages. Ils ont donné toute leur énergie pour nous permettre de gagner. Qu'on leur permette de se restaurer autant qu'ils le souhaitent- d'ailleurs que les cuisiniers commencent le repas, tout le monde en a besoin. Qu'on leur donne la même tente que la dernière fois, et des réchauds supplémentaires s'ils en veulent. Et des bains."
Il se redressa, redevenant d'un coup le Beltran fort et organisé.
"Chant, tu as entendu. Ce ... Qu'il soit enfermé et surveillé. Qu'on le traite bien, mais ne laissez pas les éclaireurs d'Ellia s'approcher de lui. Nous traiterons son cas à Haven."
Des soldats s'approchaient, et l'un deux avait entendu les ordres et les transmettaient. Ils allèrent aider Glenn à se relever et le Mage appela Manuchan pour qu'ils aillent ensemble se reposer, après son receuillement.
[ Chant, tu t'occupes de Kley, et tu vas faire le tour du champs de bataille, aider à enterrer et gérer les blessés. En soirée, tu fais ce que tu veux, mais tu es épuisée, et le dyheli ne te quitte pas. Il ne parle pas beaucoup mais t'aide à transporter des choses - ce qui est étonnant de la part de cette magnifique créature. Il te conseille de temps en temps et insiste en soirée pour que tu te repose.
Kley, tu es effondré et la migraine te prend, trop forte pour que tu puisse penser. Quand on t'enferme dans la tente, surveillé, tu ne peux que t'endormir. Et ne pas rêver. Loyal rassure Chant et reste avec toi.
Manuchan, Glenn a besoin d'aide, malgré les soins de la déesse: il a trop tiré sur la corde. Tu dois l'aider à se laver, manger, et il s'endort avant même d'être couché.
Encore un post chacun et ce morceau de scénario sera fini. Je lance bientôt le retour à Haven ]
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Lame regarda le Capitaine se relever quand elle enleva sa main de sur son épaule. Elle revoyait le Beltran qui l’avait sorti de sa torpeur dans ses yeux et en fut contente. Elle aurait pu prendre les choses en main, mais savait aussi d’expérience que de trop retourné la mort dans sa tête l’apportait dans son cœur. Elle avait senti le regard de désapprobation du mage envers elle, mais elle n’avait tout simplement pas l’énergie psychique de s’en occuper. Plus tard, peut-être, aurait-elle le temps de parler avec lui et de défaire ce qui avait été mal fait entre eux, mais pour l’heure… Il avait eu la réponse à sa question par les derniers événements et par son confrère.
La demi-tayledra se recula à la même vitesse que le capitaine se releva, en respect a Ellia autant qu’à Beltran. Elle laissa le Valdemarien finir de donner ses ordres, mais comme elle passait à côté de lui pour aller s’occuper de Kley avant d’aller s’occuper du reste du campement à monter, elle glissa deux mots à l’oreille de son supérieur, espérant qu’il en comprenne la signification réelle.
« Lamétoile maintenant. »
Elle n’avait pas le temps de plus, mais si Beltran connaissait sa mère et les coutumes de son peuple, il comprendrait en partie. Il comprendrait qu’elle venait de changer de nom, qu’elle ne pouvait faire autrement, même si elle doutait qu’il comprenne la signification de son nouveau nom. Cette signification qu’elle garderait pour elle un peu plus longtemps, dans son cœur.
Elle se dirigea donc vers Kley, pour ramasser doucement ses affaires et les donner à un des soldats qui approchait. Elle sortit ensuite une corde de sa sacoche de ceinture pour lui attacher doucement les mains en avant. Elle voulait lui démontrer par là qu’elle cherchait à l’aider bien plus qu’à le punir.
« Tu ne peux t’en vouloir de ce que tu ne peux pas contrôler. Si tu te sens coupable, tu lui concèdes une victoire. Bats-toi, ne le laisse pas gagner. »
Elle avait parlé d’une voix douce, mais ferme et une fois attacher, elle l’aida à se relever et veilla à ce qu’il soit escorté à une tente et gardé avec respect avant d’aller voir à ce que les mages soient autant à leur aise qu’il était possible, remarqua avec une certaine tristesse que Loyal se couchait après de lui. Elle ne dit rien, elle savait qu'il avait besoin d'une présence et elle ne pouvait malheureusement pas rester, elle avait encore beaucoup à faire. Elle voulait donner le plus de repos à son capitaine que possible, elle passa donc ensuite à charger les éclairs de la corvée de cadavre, pour s’assurer qu’ils seraient trop occupés pour aller faire des problèmes à Kley et à eux-mêmes. Ce n’était pas la meilleure façon, mais dans les circonstances, elle se dit qu’ils pourraient ainsi, peut-être, réfléchir et trouver un peu de paix, si ce n’est en réflexion, dans le travail physique. Elle s’assura aussi que toutes les montures ait droit aux soins nécessaires, excepter la sienne, dont elle prévoyait se charger plus tard.
La lieutenant passa une bonne partie de la soirée à veiller au bon fonctionnement du campement, à s’assurer qu’aucun soldat ou mercenaire trop affliger ou en colère ne soit laissé seul. Elle tenta de son mieux, par une main sur l’épaule, un regard ou un coup de main, de soulager le plus possible les mercenaires d’Ellia et tous ceux qui semblaient en avoir plus que besoin. Étrangement, Ethyan ne la quitta pas, proposant conseil et même de se charger de certaines choses trop lourdes pour elle. Si elle était réticente au début à charger la magnifique créature, elle finit par accepter devant le regard du Dyhelis. Elle était décidément trop épuisée pour leur résister, et elle leur était reconnaissante de la présence qu’ils lui prodiguaient.
Quand tous commencèrent à se regrouper après les taches nécessaires suivant un tel combat, elle alla voir la monture qu’on lui avait prêtée pour la campagne et l’étriqua méticuleusement. Elle proposa ensuite au Dyhelis le même traitement et s’occupa de lui s’il acceptait, avant de passer aux poils de son ami félin, puis à ses propres cheveux. Sous l’insistance de son corps et de ses deux compagnons, elle finit par se coucher, mais demanda au soldat de la prévenir de quoi que se soit.
Non, Loyal reste avec Kley, je l'ai précisé dans l'autre post. Et jamais un soldat de Beltran te préviendrait avant lui XD [Désoler, j'avais mal comprit pour Loyal]
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Le jeune homme se laissa faire du début à la fin, et même s'il ne détourna pas le visage son regard ne réagissait pas lorsqu'on s'y attardait dessus. Il se renfermait sur lui même, conscient que son cacte malgré la situation était impardonnable et le souillait à jamais. Kley se fit alors le plus discret possible, tentant de se rappeler de l'enseignement de son maitre afin de garder son esprit concentré. Malheureusement il n'arriva à rien tant sa tête lui faisait mal, comme si elle était prise dans un étau monumentale.
Avant de voir ses affaires prises et emmenées au loin par un des gardes, il regarda une dernière fois l'emblème de Haven sur son arme et une lueur de tristesse illumina encore une ultime fois son visage avant qu'il ne se referme complètement. Ce morceau de métal l'aura fait bourlinguer et finalement emporté dans des ennuis impossibles, et que l'avenir allait-il encore lui réserver?...
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Manuchan appréciait grandement la vivacité d'esprit du capitaine qui avait songé aux bains. d'une part, ils étaient délassant ce qui était important dans leur état à tous deux, Glenn et lui, d 'autre part, ils permettaient des soins qui auraient été moins agréable sinon : un bon décrassage !
Peu de temps avant, alors que leur tente était déjà à leur disposition et le repas servi, Manuchan avait tout naturellement décidé de prendre grand soin de son collègue car, après tout, il était le moins touché des deux ! Bien sûr, il ne pouvait pas faire grand chose, mais au moins lui apporter du confort et l'alimentation obligatoire, à plus forte raison quand le corps était en voie de guérison !
C'est ainsi qu'il avait fait manger son confrère, doucement et sans précipitation ni remontrance, il avait porté à sa bouche la plus grande quantité du repas qui était destiné à son ami avant de penser lui-même à se rassasier. Glenn semblait au bord de tomber d'épuisement et Manuchan ne le comprenait que trop bien... Mais avant de se coucher, il valait mieux se laver, pour des raisons de santé là aussi - il est plus facile de guérir si l'on évite d'autre risques d'infection, il n'était pas guérisseur, mais il savait au moins ça - mais aussi, pour des raisons.... sensorielles. Autrement dit, si on pouvait éviter certains odeurs, cela n'en était que plus appréciable.
Une fois de plus, ce fut son rôle d'aider son "malade" dans cette tâche délicate. Délicate principalement pour manuchan en fait, car même extrêmement fatigué, ses neurones avaient un peu trop tendance à vagabonder vers des lieux où il valait mieux ne pas aller pour le moment. Enfin, tant bien que mal et réprimant au mieux la rougeur de ses joues, il apporta un grand soin au nettoyage de son ami, partie par partie....
Le bain avait des effets relaxants bien connus, surtout quand l'eau était juste chaude. Il avait suffit d'une pensée pour cela. Il n'était pas guérisseur une fois de plus, mais avait d'autres talents à sa disposition, et bien qu'épuisé il pouvait au moins se permettre cela et Glenn le méritait bien ! C'est pourquoi, dans l'eau chaude de son bain Glenn s'endormit paisiblement. Le temps de le sortir de l'eau, de le revêtir d'une tenue adéquate et de le coucher et il dormait profondément, si profondément qu'un tremblement de terre ne l'aurait peut-être pas réveillé !
C'était maintenant à son tour de prendre soin de lui-même. il prit un bain rapide, juste le temps nécessaire pour se sentir vraiment propre car il ne pensait qu'à dormir en réalité et il faisait d'ailleurs de gros efforts pour ne pas faire comme son ami et s'endormir où il était. Cela n'aurait pas été une bonne chose, car l'eau refroidissant, il serait probablement tombé malade. Là n'était pas le but !
Enfin propre, revêtu de frais et marchant tel un somnanbule, endormi à moitié, il s'allongea sur sa couche laissant à son tour - bien que volontairement - son bras reposer sur l'épaule de son compagnon.