Valdemar RPG
Autres RPs => Archives => Sujets scénario => Discussion démarrée par: Oesope le 05 juin 2010, 21:40:49
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Sont attendus dans ce cours : Matisa, Rynee et Yaelle.
Les filles, la salle de cours est ouverte. Vous avez toutes les deux reçues une convocation à ce cours. Matisa, pour toi c'est le premier. Vous pouvez entrer et vous installer, le temps que le professeur n'arrive.
La salle est pratiquement circulaire. Par de grandes fenêtres vous pouvez voir le parc privé du Collegium des Guérisseurs dans lequel les malades peuvent prendre l'air et se dégourdir les jambes durant leur rétablissement.
Il y a de longues tables de bois mais pas de chaise ainsi que plusieurs grandes armoires de bois foncées.
A vous !
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Matisa arriva dans la salle, le souffle court. Elle avait mit du temps à la trouver et avait accéléré le pas en ne la trouvant pas, de peur d'arriver en retard. Elle avait reçut la convocation la veille et s'était réjoui d'avoir enfin la joie d'apprendre dans ce nouveau pays.
Elle balaya la salle du regard. Personne. Elle souffla et posa sa besace sur une table et, ne voyant pas de chaise où s'asseoir, gagna la fenêtre. La salle avait une vue imprenable sur le jardin privé du Collegium. Ici et là, des malades s'y promenaient, prenant l'air pendant quelques heures avant de devoir rentrer pour recevoir leurs soins et se reposer.
La jeune femme se retourna et parcourut la salle des yeux. La pièce était circulaire, ou presque, et comportait plusieurs grandes tables mais aucune chaise, et de grandes armoires. Elle fit un tour de la classe le temps que quelqu'un arrive.
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Yaelle marchait tranquillement dans les couloirs. Ces couloirs qu'elle connaissait bien à présent. Le soleil était déjà levé, le ciel dégagé de nuages. Il faisait bon. Les malades profitaient eux aussi de la lumière dorée. Elle aimait ces vieilles pierres qui constituaient le Collegium des guérisseurs. Arrivant dans la salle de cours habituelle, la jeune fille remarqua une nouvelle, apparemment. Elle lui sourit en entrant, et posa son sac non loin du sien. D'une voix douce, elle se présenta :
-Bonjour, je m'appelle Yaelle, je suis élève ici depuis quatre ans. Mais comme je ne t'ai jamais vu, je suppose que tu es nouvelle ? Bienvenue si c'est le cas. Tu n'as pas trop de mal à te repérer dans cette énorme bâtisse ?
Elle la rejoignit près d'une fenêtre, et se mit à observer dehors, attendant sa réponse.
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Matisa se retourna à l'arrivée de sa camarade. Elle lui sourit et s'empressa de lui répondre, respectant les coutumes de son pays, elle porta son poing à son cœur et s'inclina.
"Je m'appelle Matisa Judis, et en effet je suis nouvellement arrivée à Haven."
Elle se redressa
"Je suis enchantée de te connaitre Yaelle. J'ai encore un peu de mal à me diriger dans cet immense bâtiment mais je m'en sors pas trop mal pour quelqu'un arrivée depuis seulement quelques jours."
Elle se tourna à nouveau vers le parc.
"Il est beau, et immense. C'est un endroit magnifique pour guérir. Cela fait quatre ans que tu étudie, tu dois être douée. Exerce tu déjà ?"
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La jeune fille inclina la tête en réponse à son salut, légèrement surprise par cette coutume peu commune par ici. Son accent confirma son appartenance à un peuple étranger. Elle sourit chaleureusement :
-Enchantée de faire ta connaissance aussi, Matisa. Je déduis que tu n'es pas d'ici, alors, j'espère que tu me raconteras chez toi, je t'avoue que j'aime découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux modes de vie. Pour mieux comprendre comment réagissent les personnes que l'on soigne notamment.
Elle continua :
-Si jamais tu as besoin d'aide, tu es perdue, tu as des questions, ou même si tu veux simplement discuter, n'hésite pas je suis là.
Jusque là, Yaelle avait regardé sa camarade, mais elle tourna à nouveau les yeux vers les parcs.
-Oui c'est vrai que c'est un petit coin de paradis, cet espace de verdure. En même temps il faut bien ça. C'est tellement plus agréable pour eux, ces conditions de guérison.
Elle rit :
-Douée, je ne sais pas si c'est le mot ! Disons que j'aime ce que je fais, j'aime apprendre, et je travaille avec dévouement. Et oui, en fait, tu pratiques dès le début, mais plus tu avances, plus on te confie de responsabilités, et des soins plus difficiles. Cependant, ça ne doit pas t'effrayer, ça se fait tout en douceur, et Oesope est vraiment très bon professeur, sur le plan théorique autant que pratique.
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Matisa sourit à l'enthousiasme de sa camarade.
"En effet, je ne suis pas d'ici, je viens d'un pays à l'est de celui ci. Bien sûr, je t'en parlerai un jour."
Elle hocha la tête à la proposition d'aide.
"Merci, j'apprécie, je saurai m'en souvenir. Mais je ne m'inquiète pas, tout comme pratiquer l'art de la médecine ne me dérange pas, ni ne me fait peur. En fait, je pratique depuis longtemps déjà. Quant à Oesope, j'ai déjà eu la joie de le connaitre. Il m'a fait découvrir un don dont je ne soupçonnait pas l'existence."
Elle jeta un dernier regard au parc et s'assit par terre en tailleur. Elle avait un peu mal aux pieds. Elle fit signe à Yaelle de faire pareil à côté d'elle.
"Comment se déroule l'apprentissage ici ?"
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Un soleil timide s'était levé ce matin et dessinait les contours d'une silhouette dans une chambre du collegium des Guérisseurs. La forme féminine, ensevelit sous un amas de draps blancs dormait encore. Puis, l'astre céleste darda ses rayons éclatants, ceux d'un début d'été.
La chambre, que le soleil illuminait, était de forme tantôt circulaire, tantôt carrée. Petite mais chaleureuse, elle contenait plusieurs armoires et étagères où s'entassait des fioles, ainsi que différents ingrédients qui servaient à préparer des breuvages de guérison. Sur le mur de droite, des grandes fenêtres donnaient sur une cours intérieure, très joliment fleurit, et divers bâtiments administratifs. Un pan de rideau retenait les rayons du soleil, tamisant ainsi la lumière dans la pièce. A l'opposé des fenêtres, un lit de taille moyenne, en bois d'ébène, dominait presque toute la pièce. Dans celui-ci, une jeune femme dormait encore.
Rynee bougea plusieurs fois dans son sommeil. Les évènements de la veille refaisait surface dans son rêve, de manière démesurée. Mais elle parvint à s'extirper du cauchemar sans trop de difficulté. Lentement, gracieusement, avec le maintien d'une princesse, elle se releva de ses draps. Alors la réalité lui revint et se frottant les yeux, elle eut un sourire. Hier, elle avait atteint les portes du palais de Haven. Après une longue, très longue traversée du pays, Rynee et Taram avaient trouvé refuge au Collegium des Guérisseurs. Le Doyen Oesope n'avait rien dit, l'avait juste accueillit. En cela, la jeune fille l'appréciait et parce qu'il ne la regardait pas comme une étrangère, comme une empoisonneuse, Rynee le respectait. Ils étaient parti voir l'intendante qui lui avait attribué une chambre, un emploi du temps et des vêtements. Ensuite, Oesope s'était lui même chargé de lui fait visiter les lieux : les bains, sa chambre, les salles de cours et la bibliothèque. Il lui expliqua le fonctionnement du collegium et son règlement. Ayant une mémoire infaillible, ou presque, Rynee assimila parfaitement les principes de l'école. Puis, le doyen l'avait congédié et Rynee s'endormit rapidement sur son lit, le sourire aux lèvres.
Le lendemain, elle se réveilla reposée. Ses cours commençaient dans deux heures environ. Avec grâce elle se leva et souplement, s'étira. Prenant une serviette sur la chaise à côté de son coffre à vêtements, elle se dirigea vers les bains, pieds nus. Une odeur de jasmin s'en échappait et la vapeur indiqua tout de suite à Rynee qu'elle se trouvait au bon endroit. Elle pénétra dans la salle et se dénicha une baignoire libre. L'eau était tiède et la jeune femme se détendit immédiatement. Que c'était agréable ! Elle profita de ce moment et se résigna à finalement sortir. Elle ne souhaitait pas être en retard pour son premier cours. Soupirant et sentant Le jasmin à profusion, elle se sécha méticuleusement. Rynee traversa le couloir et frissonna car la température avec les bains était plus fraîche et franchit la porte de sa chambre. Ses cheveux ondulés sur son épaule droite, elle choisit dans son linge attribué une toge / tunique longue et verte en lin. La matière était très agréable à porter, doux et soyeux. Rynee fut tout de suite fascinée par ce tissu qui captait la lumière et renvoyait des reflets de différents vert. De plus, ses mouvements, déjà gracieux, semblaient empruntés à la Déesse même. Les seuls présents que la jeune guérisseuse avait apporté, étaient ceux que ses “mères” lui avaient offert. Aussi, elle ajusta sa ceinture en or à sa taille, la marquant un peu plus. Il y avait deux bijoux que la jeune femme adulait. Un collier en forme d'aigle, signifiant la liberté et un bracelet qui s'ajustait en haut du bras, ayant pour forme un serpent ouvrant ses mâchoires mortelles. Ils avaient l'apparence de l'or, pourtant, ce n'en était pas, sa famille avait été trop pauvre pour pouvoir lui offrir cela.
Ensuite, elle apporta un soin particulier à se maquiller les yeux. Parmi les effectifs de ses affaires personnelles, elle retrouva la poussière de khôl noir et le henné que sa meilleure amie Coreilin lui avait offert. Devant un miroir de cuivre à sa disposition dans sa chambre, elle prit sa chaise et s'assit devant. Rynee dilua un peu de poussière avec de l'eau et ajouta de l'huile pour que l'adhésion soit parfaite sur ses yeux. Elle souligna joliment ses beaux yeux chocolat de khôl jusqu'aux tempes avant de teindre ses lèvres au henné. Elle inspecta longuement son visage, non vaniteusement, mais pour être présentable, et entreprit de se coiffer savamment. La jeune femme se décida pour une coiffure simple, mais élégante, ses cheveux bouclés retombant sur son épaule droite. Elle avait maîtrisé l'art de paraître toute seule, expérimentant et reprenant les coutumes des nobles. Si elle n'avait pas porté sa tunique en lin, elle aurait sûrement pu paraître comme une demoiselle de cours. Pourtant, Rynee se s'y plairait pas.
Enfin, après avoir remit sa chambre en ordre, elle la quitta avec un sourire charmeur. Beaucoup s'inclinèrent sur son passage, et Rynee sentit ses joue se rosir !
Elle trouva aisément la classe et sa mémoire ne l'eut pas trahi, comme à son habitude. La porte était ouverte et la jeune femme fit son entrée.
La pièce, pratiquement circulaire avait des table, des armoires en bois foncé, certainement de l'ébène, mais aucune chaise. Deux personne discutait devant de grandes fenêtres, qui donnaient sur un jardin très en beauté. Le soleil lui donnait un éclat de pureté et les malades pouvaient s'y promener, tout en admirant les plantations magnifiques. Bientôt, Rynee se joignit aux deux jeunes filles.
“- Bonjour, je m'appelle Rynee et je suis nouvelle. Et vous ?”
Elle décocha un sourire éclatant, révélant des dents très blanches qui contrastaient avec sa peau mâte.
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Oesope fit son entrée à la suite de la jeune fille maquillée. Il portait dans les bras un tas assez conséquent de parchemins et semblait perdu dans ses pensées. Il laissa tomber ses affaires sur le bureau avant de vérifier des yeux que ses élèves étaient bien présentes. Le cours se ferait en petit comité car de nombreux apprentis étaient réquisitionnés pour la lutte contre les derniers foyers de fièvres et pour le soin aux Compagnons malades.
Le professeur accorda à chacune un sourire amical avant d'ouvrir les bras et de parler d'une voix distincte :
"Bonjour ! Bienvenue à tous. Allez, prenez place...."
Il indiqua un des tables vastes sur laquelle les trois élèves pouvaient tenir toutes les trois côte à côte.
"Aujourd'hui nous allons travailler sur les fonctions vitales. Yaelle, je t'ai fait venir car tu m'aideras à diriger les débutantes."
Il lui lança un clin d'oeil complice.
"Je te réserve aussi un petit travail plus ardu, bien entendu."
"Allons, avant de commencer, qui pourrait me dire ce que sont les fonctions vitales ?"
Oesope croisa les bras et attendit que l'une d'elle veuille répondre.
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Matisa se leva à l'arrivée de leur camarade. S'époussetant le derrière, elle s'approcha d'elle, lui souriant. La jeune femme respecta les coutumes de son pays et porta le poing à son cœur puis s'inclina.
"Enchanté Rynee. Je me nomme Matisa Judis."
Se redressant, elle continua
"Je suis nouvelle aussi. Du moins j'arrive dans ce pays et j'entre à peine au Collegium, mais mon apprentissage dure déjà depuis plusieurs années."
L'apparence de Rynee l'interpellait particulièrement. Elle avait rarement vu des femmes autant maquillées. Le souvenir de la femme au miroir aperçut à l'auberge avec Ann'dra lui revint en mémoire. Elle sourit en constatant que le maquillage n'enlaidissait pas toujours. Matisa se rendit compte qu'elle regardait toujours avec fascination les yeux de Rynee et détourna aussitôt le regard.
Heureusement, la conversation fut interrompu par l'arrivée d'Oesope qui entrait à son tour dans la salle. L'apprentie guérisseuse répondit au sourire de leur maître par une légère inclination de la tête et afficha le même sourire puis alla prendre place à la table désignée, attrapant sa besace au passage.
Les fonctions vitale ? Voilà un cours qui promettait d'être intéressant, et bien qu'elle l'eut déjà suivi auparavant, un rappel ne serrait probablement pas superflu.
Matisa prit un peu de temps pour réfléchir, laissant également aux fille de s'installer, puis proposa une réponse.
"Ce sont des actions, ou réactions, qui sont indispensables au bon fonctionnement, ou plutôt, au fonctionnement tout court, du corps. C'est ce qui lui permet de vivre. Ces fonctions sont assumées par différents organes vitaux."
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Yaelle s'était assise aux côtés de Matisa et lui parlait des cours avec passion lorsque entra une nouvelle jeune fille. Belle. Très belle. Aux yeux de certains, elle aurait pu paraître beaucoup trop peinturlurée, mais on voyait qu'elle maitrisait l'art du maquillage, et cela la mettait vraiment en valeur. Détachant son regard, qu'elle devinait gênant, l'apprentie se releva, sourit, et se présenta à son tour :
-Bonjour Rynee et bienvenue ! Je suis Yaelle, et j'étudie ici depuis maintenant quatre ans. Si tu as besoin de quelque aide que ce soit, n'hésite pas, je ne suis jamais loin.
C'est alors qu'elle entendit leur maître entrer, croulant derrière les parchemins. Elle répondit à son sourire et fila prendre sa place. Elle aimait beaucoup les cours avec Oesope, et espérait qu'il en serait de même pour Matisa et Rynee.Elle hocha la tête à son injonction :
-Je serai heureuse de pouvoir apporter mon aide.
Son regard pétilla de malice au clin d'œil de l'homme et elle répondit à l'affirmative, se demandant déjà quel serait ce travail. Sa première question était simple, aussi décida-t-elle de laisser les deux autres filles répondre avant. Yaelle écouta attentivement ce que disait Matisa. Sa réponse était intéressante, et même si ce n'était pas ce qu'elle aurait répondu, c'était juste. Il manquait juste un peu de concret. Ses yeux se tournèrent alors vers Rynee, se demandant ce qu'elle allait dire. Un nouveau sourire amical se dessina sur ses lèvres.
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Le cerveau de Rynee enregistra toutes les données que l'on lui disait. Aussi, elle mémorisa très rapidement le nom de ses deux camarades. La jeune femme remarqua qu'elles la fixaient et souris de toute ses dents. Mais bientôt, des bruit de pas se firent entendre dans le couloir et Rynee se retourna. Elle découvrit un homme aux yeux étonnamment bleus et aux cheveux grisonnants. Mais, le guérisseur dégageait une volonté de fer et comme précédemment, lors de sa visite, une passion qui suscita l'admiration de Rynee. Elle lui adressa un hochement de tête solennel et entreprit de s'installer aux côtés de ses amies. Oesope déposa ses parchemins sur son bureau et posa une question aux jeunes demoiselles. tout d'abord, Matisa répondit et Rynee trouva sa réponse intéressante. N'ayant aucune connaissance n la guérison, la jeune apprentie hésita mais fini par répondre :
"- Hum..C'est les moyens qu'un guérisseur connait afin de guérir l'Esprit, le mental d'un malade ? Je ne sais pas en fait."
Le rouge lui monta aux joues et elle baissa les yeux, ayant trop honte de sa réponse.
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Oesope écouta les réponses apportées, fit un ou deux "mmh mmh" plus ou moins évasif et adressa un clin d'oeil d'encouragement à Rynee qui avouait ne pas savoir. Oesope n'était pas connu pour sa sévérité bien au contraire mais attirait facilement la sympathie.
"Matisa..."
Son sourire s'élargit.
"Je suis d'accord avec ta réponse. Mais je suis sure que tu pourrais nous développer tout ça. Donc ! Les fonctions vitales sont effectivement les actions et réactions du corps qui assurent la vie."
Il se mit à compter sur ses doigts.
"La conscience..."
Il agita le doigt en direction des étudiantes.
"Hophop on prend des notes !"
"La conscience -je disais donc- la respiration, la circulation sanguine. Retenez bien ces initiales : CRCS !"
Il croisa les bras tranquillement.
"Et ces trois fonctions sont assurées par quels organes ou quel ensemble d'organes ?"
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Matisa fut quelque peu surprise que Rynee soit mal à l'aise. Elle ne pouvait pas non plus prétendre connaitre Oesope mais savait que ce n'était pas un homme sévère. Mais après tout, tout le monde n'avait pas son aplomb dans un nouvel environnement.
Oesope s'adressa à elle. Développer, oui c'est certain elle le pouvait mais n'allait tout de même pas monopoliser la parole. Ce n'était pas son genre. D'ailleurs, Oesope se mit à développer lui même.
Attentive, elle buvait ses paroles.
Le professeur commença à énumérer. La conscience. Vitale ? Oui, certainement. Mais elle n'avait jamais apprit à guérir par cette voie. Seule le corps comptait là d'où elle venait.
Elle sursauta, troublée dans sa concentration, à l'injonction de leur professeur. Elle se mit à fouiller frénétiquement dans son sac, en essayant de faire le moins de bruit possible, mais où était donc passé son carnet ? Ah ! Enfin elle 'lavait trouvé, juste à temps pour entendre la fin de la phrase. Oups, elle en avait raté le début. Elle nota tout de même les initiales CRCS, elle en retrouverait bien l'origine (elle avait déjà Conscience et Sanguine... hum donc le deuxième C, Circulation ? et le R... euh... ah si ! Respiration bien sûr ! )
Par contre elle entendit bien la question. Mais cette fois ci, autant laisser la parole à Rynee.
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La jeune fille avait écouté la réponse de Rynee, joliment formulée, mais manquant aussi de concret. Son manque d'assurance la surpris cependant, étant donné qu'elle contrastait de loin avec son apparence. Comme quoi, le dicton qui disait que l'habit ne fait pas le moine avait du vrai. Elle avait déjà préparer de quoi écrire et commença a prendre des notes. C'est qu'elle en avait fait des cours déjà avec Oesope. Celui là devait être rangé quelque part dans un classeur, mais cela ne lui faisait pas de mal d'avoir un petit rappel. Elle aurait formulé tout cela autrement, mais dit rien, Oesope n'ayant pas demandé son intervention.
CRCS... Oui, elle se rappelait à présent. Tandis qu'elle grattait tranquillement sa feuille, le guérisseur posa une nouvelle question. Voyant que Matisa ne prenait pas la parole, elle décida de laisser à Rynee l'opportunité de s'exprimer en première. Elle même se souvenait bien de son cours à présent : ...les fonctions vitales sont ce qui permettent à l'homme de vivre, qui font fonctionner le corps dans un bien-être harmonieux entre le mental et le physique... Quant aux organes, la conscience était assurée par le cerveau, ainsi que le système nerveux, la respiration par les poumons et la trachée, et enfin la circulation sanguine par le coeur, qui gérait tout le circuit veineux et artériel. Tout était lié, sans coeur, plus de respiration, plus de conscience... Et vice versa. Yaelle était heureuse de voir que ses leçons étaient bien gravées dans sa mémoire...
Son attention se reporta sur sa camarade.
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Rynee se reprit très vite. Elle sortit des rouleaux de parchemins sur sa table, son calame et l'encre noire. Elle nota tout ce que son professeur dictait. CRCS... D'accord, c'était noté ! Ensuite, elle prit le temps de réfléchir à la question qu'avait posé Oesope. Personne ne semblait vouloir répondre alors, prenant son courage à deux mains, Rynee se lança. C'est d'une voix claire, pareille à un carillon qu'elle prononça :
"- je pense que le cerveau, ou le système nerveux gère la conscience puisqu'il gère les pensées. Le coeur, lui, s'occupe de la circulation sanguine. Quant aux poumons et à la trachée, ils permettent la respiration d'un être vivant. "
Rynee était assez fière de sa réponse mais ne le montrait pas. Il aurait été vaniteux et déplacé de sourire aux anges. De toute façon, elle ne savait pas si sa réponse s'avérait correcte. Il lui semblait qu'une lointaine chanson que lui avait chanté sa défunte mère refaisait irruption dans sa tête, par bribes :
"...Un jour tu verras, ton cœur te montrera et tu comprendras... tu entendras la vérité comme un cris au fond de toi..."
Ce fut tout. Rynee ferma les yeux, ses paupières tremblaient de chagrin. Elle n'autorisa qu'une simple larme à couler et un faible sourire aux lèvres, le visage de sa mère lui apparut. Il était faible car elle n'avait que de minces souvenirs d'elle, pourtant, son cœur se souleva, autant par bonheur que par douleur. Elle se fichait que ses camarades l'ai vu. Elle leur expliquerai plus tard, oui plus tard...
Rynee rouvrit les yeux, encore mouillés et souffla un bon coup avant de sourire à pleine dents.
"- Tout va bien, je suis désolée Oesope, cela ne se reproduira plus ", souffla-t-elle pour les rassurer.
Mais elle doutait de la véracité de ses propos, surtout que la musique continuait de jouer dans son esprit. Il lui fallut quelques minutes pour parvenir à se calmer, mais elle se demanda pourquoi ce vieux souvenir lui était remonté... Étrange !
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Oesope acquiesça sans quitter son petit sourire en coin. Rynee avait apporté une réponse qui aurait pu satisfaire la plupart des professeurs. Mais Oesope n'était pas n'importe qui. Il ne formait pas des sage-femmes de campagne mais l'élite des soigneurs de Valdemar.
Le professeur fit un petit signe à Yaelle afin de l'inviter à la rejoindre. Elle allait lui servir de cobaye.
"Commençons par la conscience."
Le professeur pinça sa jeune apprentie, pas assez fort pour lui faire une marque mais suffisamment pour déclencher une réaction.
"Que vient-il de se passer ?"
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Matisa griffonait encore sur son carnet lorsqu'elle fut envahi de tristesse et de bonheur mêlés. Elle releva la tête et se tourna vers ses camarades. Sur la joue de Rynee, une larme coulait. Que se passait-il ? Yaelle étant assise entre elles, elle ne put rien faire. L'empathe dût se mordre la lèvre pour dire quoi que ce soit, Oesope ne semblant avoir rien vu. Mais lorsqu'il appela Yaelle auprès de lui, elle tendit la main et la posa brièvement sur le bras de sa camarade, lui faisant comprendre qu'elle était là, puis reporta son attention sur le cours.
Il pinça l'apprenti guérisseuse. Matisa eut un petit sourire à la grimace de Yaelle.
"Et bien, tu l'as pincé et lui a fais mal."
elle se rendit compte elle même de son idiotie et se reprit
"L'information est remontée à sa conscience, qui a dit "tu as mal" "
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La jeune apprentie-mage jeta un regard à Rynee, sa réponse n'était pas trop mal pour quelqu'un qui ne semblait pas vraiment s'y connaître. Elle fut quelque peu étonnée par sa réaction suivante, mais ne laissa rien paraître, après tout, chacun avait son histoire... Et si sa camarade avait besoin de se confier, elle serait là pour l'aider. Yaelle leva un sourcil à l'invitation du professeur, et se leva pour le rejoindre. Surprise par le geste qui s'ensuivit, elle sursauta et grimaça, en sortant un petit :
-Aïeuh...
La jeune fille ne put s'empêcher de sourire à la première réponse si spontanée de Matisa.
-C'est ça, mes synapses se sont connectés entre eux pour se dire : douleur ! douleur ! et hop l'information est arrivée jusqu'au point d'impact, et là j'ai réagi...
Son sourire s'élargit, mais elle reprit un peu de sérieux, réalisant qu'elle venait de faire le clown. Puis attendit la réponse de Rynee.
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Rynee notait scrupuleusement les informations dans son cahier. Ses bracelets tintaient d'un joli son comme un carillon au vent lorsque la jeune femme prenait la plume. De sa plus belle calligraphie, Rynee écrivit avec soin les paroles prononcées par Oesope. Elle releva un instant les yeux, juste assez longtemps pour voir le professeur pincer Yaëlle. Elle fronça les sourcils, surprise puis amusée. Maintenant attentive à la scène qui se déroulait sous ses yeux, Rynee observait. Les réponses de ses compagnes la firent rire. Ce moment de détente permit à Rynee de rigoler avec ses camarades, révélant des dents d’une éclatante blancheur, éblouissant. Une fois cet écart terminé, Rynee devina que l’on attendait une réponse de sa part. Elle reprit son sérieux, fronçant joliment les sourcils.
« Matisa et Yaëlle ont raison. Lorsque tu l’as pincé, tu as stimulé les terminaisons nerveuses de son bras qui transmettent alors un signal au cerveau, et donc à la conscience par les cellules du système nerveux ; avertissant ainsi l’ensemble de l’organisme d’une anomalie. C’est ce qui fait que l’on a souvent cette sensation d’anormalité, de désagréable, plus ou moins forte et plus ou moins longue dans le temps selon le maux. »
Rynee espérait que sa réponse serait juste. Elle avait pu constater ces phénomènes lorsqu’elle soignait les habitants de son village. Elle savait aussi que les douleurs étaient réparties selon leurs intensités. Rynee trempa sa plume dans l’encre noire et releva la tête, suspendue aux lèvres de son professeur.
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"D'accord!"
Il mit les mains à la taille et les regarda toutes à tour de rôle.
"Vous m'avez parlé de nerfs, de cerveau, de synapses...Reprenons. Une information a été véhiculée de l'épiderme au cerveau. -il désignait du doigt sans toucher Yaelle le chemin de l'information dans son corps- les terminaisons nerveuses présentes dans l'épiderme ont envoyé une impulsion, cette impulsion est remontée le long de la moelle épinière et le cerveau l'a interprétée. Bon."
Il acquiesça de la tête.
"ça c'est un premier niveau de conscience. Commencez par une stimulation auditive. S'il n'y a pas de réaction chez votre patient, utilisez une stimulation tactile douce. -Oesope caressa la joue de sa jeune élève sans aucune arrière pensée bien entendu- puis seulement utilisez une stimulation douloureuse. Si tout cela ne fonctionne pas, il vous reste encore la stimulation olfactive. Mais avant de nous y pencher, nous allons analyser cela de plus près."
Il se recula et sourit à Yaelle.
"Merci jeune fille vous pouvez retourner à votre place pour le moment."
Il leva les yeux pour les regarder toutes de nouveau.
"Je vais vous demander d'ouvrir votre Autre Sens afin de suivre les flux et les impulsions. Pour celles qui n'ont jamais fait cela, suivez parfaitement mes consignes. Bien. D'abord, concentrez-vous sur votre respiration. Ensuite, laissez estomper votre vue classique et "poussez" vers le bas. Restez surtout bien concentrées"
Yaelle, ta Double Vue est très aiguisée puisque tu suis des cours depuis des années. Tu réussis donc l'exercice du premier coup. Matisa, te détendre de la sorte ne te fais pas voir les flux mais réveille ton don d'Empathie qui est le plus puissant et le plus développé chez toi. Tu ressens Oesope comme une aura colorée, teintée d'ocre. Rynee, tu parviens à accéder à ta double-vue au bout de la seconde tentative mais elle t'échappe. C'est encore un peu hasardeux.
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Un autre sens ? Matisa fut quelque peu déboussolée, jamais elle n'avait entendu parlé de cela. Quel pouvait-il bien être ? Bien qu'elle ne sache pas ce qu'elle devait voir, elle écouta les instruction du doyen. Elle ferma les yeux pour mieux se concentrer sur sa respiration, lorsqu'elle fut bien à l'écoute de son souffle calme, de sa poitrine qui se levait et s'abaissait, elle les rouvrit. Elle aurait bien aimé suivre la suite des instructions mais sa relaxation eut un autre effet que celui qu'elle recherchait. Son Empathie prit de l'ampleur et elle ressentit les sentiments des personnes qui se trouvaient avec elle. Heureusement, personne ne ressentait de forts sentiments, tous étaient dans un état de relaxation qui lui permit de garder le contrôle d'elle même. Oesope se tenait devant elle, entouré d'une aura haute en couleur, teintée en autre d'ocre. Cette nouvelle perception l'intrigua mais elle restait calme. Ce n'était surement pas ce qu'elle était sensée voir, aussi elle referma les yeux et se concentra en "poussant" vers le bas (bien qu'elle eut du mal à comprendre ce que cela pouvait réellement être) mais en ré-ouvrant les yeux, rien n'avait changé.
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La réponse de Rynee était intéressante, elle prouvait que la jolie jeune fille n'était pas sans connaissances. Yaelle reporta son attention sur son professeur et écouta ses explications, qu'elle trouvait toujours aussi bien faite que passionnantes. Elle se souvenait de ses premiers cours, alors qu'elle n'était que novice, de la vitesse à laquelle elle avait réussit à apprendre tout ce qu'elle savait faire à ce jour... Lorsqu'il lui demanda de reprendre sa place, la jeune fille sortit de ses souvenirs, sourit puis acquiesça, avant d'aller s'assoir près de ses camarades. Ce qui allait suivre promettait d'être intéressant... En effet, Oesope leur demandait d'accéder à leur Double Vue. Un exercice qui lui était bien connu, mais qu'elle aimait toujours autant pratiquer. L'apprentie-guérisseuse se demandait comment Rynee et Matisa allaient s'en sortir pour une première fois. Elle-même avait eu du mal au début, quelques tentatives avaient été nécessaires pour qu'enfin elle parvienne à sa Double Vue et encore quelques autres pour réussir à la maîtriser. Se concentrant, elle ralentit sa respiration, et se laissa aller. Il ne lui fallut que quelques secondes pour se détendre et accéder aux différents flux et impulsions qui passaient autour d'elle. Elle était prête.
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[ Étant donné mon manque de temps, je passe mon tour, désolée pour l'attente :s ]