Valdemar RPG
Autres RPs => Archives => Sujets libres => Discussion démarrée par: Enju Rakel le 15 août 2010, 00:19:11
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[justify:ybv8cece]Chelmak, ambassadeur de Karse à la Cour de Valdemar, était malade. Le premier devoir d'Enju était de prendre soin de son mentor, et celui-ci prétendait que ce n'était qu'un rhume, rien de bien grave... Le Guérisseur qui vint l'examiner parla plutôt de bronchite assez sévère, et Enju, tout naturellement, proposa au Guérisseur son aide. Bien sûr, elle n'était pas particulièrement versée dans l'art de la Guérison, mais s'il y avait de la découpe de plante, des mélanges... Elle pouvait le faire... Mais le Guérisseur semblait mal à l'aise, et c'est à force d'insister qu'Enju apprit qu'avec son handicap, elle lui était moins utile qu'un apprenti. La prêtresse en fut blessée, tout naturellement - le fait de ne pas avoir beaucoup dormi la nuit précédente, et de s'être inquiétée pour Chelmak, avait malmené ses nerfs...
Alors la prêtresse prétendit que même si elle était dans une chaise à roues, et qu'elle n'était pas capable de tout faire, elle n'en était pas moins utile. C'était méchant et gratuit de la part de cet homme. Et il dut se rendre compte qu'il l'avait blessée, car il lui proposa d'aller lui chercher une herbe karsite dans une petite échoppe de la vieille ville, pour faire une tisane à Chelmak. Alors Enju était partie...
... Et elle regrettait presque d'avoir voulu prouver à ce Guérisseur qu'elle était aussi capable qu'une personne "normale", quand la roue de son fauteuil se coinça entre deux pavés mal enchâssés dans la route. La vieille ville était une horreur pour rouler. Oh, bien sûr, il y avait toujours quelqu'un pour l'aider à se dégager, mais cela renforçait juste son sentiment de n'arriver à rien seule... Ce genre d'impression ne l'assaillait que rarement, mais rappelons qu'elle n'a pas beaucoup dormi et qu'elle se fait un sang d'encre pour son mentor...
L'aller n'avait pas été une partie de plaisir, déjà. Mais le retour allait s'avérer pire, puisque le chemin allait être en côte. Et à peine sortie de l'échoppe, sa roue se coinça à nouveau. Mâchoire serrée, des larmes de fatigue pointant aux coins de ses yeux, Enju essaya de se dégager car cette fois, il n'y avait personne alentour pour l'aider.[/justify:ybv8cece]
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Farlir revenait d'une échoppe où il avait dû acheter des outils pour les écuries, il y avait effectué ses tâches très récemment. Ce n'était pas une obligation, mais lorsqu'il avait vu l'état de la quincaillerie des lieux, il avait presque eu des frissons dans le dos. Et ils osaient appeler ça leurs outils de travail... Alors Farlir avait discuter avec l'un des responsables des lieux et il l'avait convaincu de leur faire acheter de nouveaux outils et de renvoyer les anciens à la récupération de ce qui pouvait l'être. Le responsable était plutôt retissant à dépenser de l'argent dans du matériel, mais Farlir avait déjà gouté aux joies d'une plaie faite par des outils rouillés, et les guérisseuses ne campaient pas devant les écuries. Le responsable avait fini par accepté, mais pour le coup, il avait chargé Farlir d'aller les acheter lui-même avec l'argent qu'il lui donnerait. Farlir en était plutôt content, et cela lui ferait un peu visiter la vielle ville, et ça ferait sortir Alfar aussi. Le marchant avait été plutôt généreux puisqu'il avait reprit certains outils encore rattrapables et avait donc fait un prix à Farlir, enfin, disons que le passé de négociateur de Farlir lui restait dans les pattes. Pour le coup, il restait encore une bonne petite somme de l'argent donnée par le responsable des écuries.
Sur le chemin du retour, il vit cette curieuse demoiselle dans un tout aussi curieux fauteuil à roues. Il étudiait d'abord l'engin pour remarquer l'ingéniosité et l'utilité d'une telle chaise, lorsqu'il se rendit compte que l'engin, et donc la personne l'utilisant par la même occasion, était bloqué dans la rue à cause de ses pavés mal agencés. Farlir se dit alors qu'il pouvait à nouveau se rendre utile, puisque personne ne semblait se préoccuper de la chose. Il s'avança avec son paquetage sur le dos vers la demoiselle, lui saisi la chaise à deux mains et tira fortement dessus pour la dégager. La chaise pesait son poids puisque que la demoiselle ne pouvait pas être aussi lourde. Après quelques secondes d'effort, il réussi finalement à sortir le fauteuil de son piège et à le repositionner dans un meilleur axe. Farlir vit de suite que les roues étaient trop petites et trop étroites pour des rues pareilles, et la pauvre demoiselle devait souffrir plus que nécessaire pour utiliser cet engin aussi lourd. Il lui adressa la parole, voyant bien les larmes qui coulaient sur son visage :
"Bonjour mademoiselle" Accompagnant ses premier mots, le petit Alfar sortit du dos de Farlir, où il s'était accroché avec le baluchon et commença une série de pirouette sur l'épaule de son maître pour accentuer les dires de ce dernier. "Je vois que vous êtes dans une bien mauvaise situation avec votre... euh... fauteuil à roue. Je peux peut-être vous aider ?"
Farlir tentait de regarder la demoiselle dans les yeux pour lui parler, marque minimum de politesse pour qui respectant un tant soit peu les autres, mais il tentait également d'étudier le mécanisme qui composait la chaise roulante, et il voyait déjà des défauts majeurs en termes purement pratiques... Parallèlement, il se dit que son petit Alfar ne devait pas le rendre très sérieux à faire de telles pirouettes sur son épaule, et c'était sans compter sur son apparence hors du commun.
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[justify:gt6jnx7l]Enju sursauta en sentant quelqu'un empoigner son fauteuil pour l'aider à se dégager. Elle essuya rapidement ses yeux humides, un instant honteuse de s'être ainsi laisser aller. "C'est trop facile de mettre tout cela sur le coup de la fatigue", se morigéna-t-elle. Elle sourit à Farlir, et sa fatigue, son inquiétude pour son Maître disparurent à la vue du petit singe, et ses lèvres s'étirèrent un peu plus. Elle secoua d'abord la tête en signe de dénégation :
- Non... Enfin, je veux dire : oui, j'étais bien embarrassée avec cette roue coincée. Mais grâce à vous, me voilà sortie de cette fâcheuse situation ! Ce vieux fauteuil m'a été offert par des élève ingénieurs, voilà quelques années... Bien entendu, il comporte quelques défauts... Cependant, je ne vais pas me plaindre : il est déjà très généreux qu'ils m'aient permis d'utiliser cette invention, sans rien demander en retour, et au moins, je peux me déplacer seule. Enfin, sauf quand deux pavés sont mal enchâssés !
Elle sourit à présent de sa mésaventure, du Enju tout craché : il y avait forcément du bon dans tout malheur. Aujourd'hui, elle faisait une rencontre avec un apprenti ingénieur, et elle ignorait encore qu'il allait lui être d'une grande aide pour l'avenir. En attendant, la prêtresse karsite suivait des yeux les cabrioles du singe avec un regard amusé, même si elle essayait de rester attentive envers Farlir. Elle joignit d'ailleurs les mains et inclina le buste, força ses yeux sombres à fixer ceux, clairs, du jeune homme et se présenta :
- Je suis Enju, la secrétaire de l'ambassadeur de Karse. Je suis ravie de faire votre connaissance, et je ne vous remercierai jamais assez de m'avoir aidée.
Et, ne se retenant pas d'avantage, Enju désigna Alfar du doigt :
- Je n'ai jamais vu ce genre d'animal... Qu'est-ce donc ? Est-il votre ami, peut-être même un être pensant comme les Chats de Feu et les Compagnon ? Je suis navrée, je ne voudrais pas l'offenser, je n'aurai peut-être pas du le traiter d'animal ? [/justify:gt6jnx7l]
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La demoiselle avait vite repris contenance, ce n'était donc pas le genre de femme à ce laisser abattre au premier soucis. de plus, il s'agissait de la secrétaire d'un ambassadeur, Farlir faisait décidément des rencontres plutôt importantes en ces débuts. Elle en vint finalement à poser la question sur Alfar, qui visiblement lui brûlait les lèvres. Farlir sourit d'amusement et répondit :
"Ce petit animal s'appelle Alfar. C'est un mini humain dénué de parole, mais pas de réflexion. Je ne pense pas que ce soit un compagnon, même si nous sommes très liés. C'est le seul de sa race que j'ai vu, ainsi que toutes les personnes que j'ai croisé jusqu'à présent."
Il gratifia son petit animal d'une gratouille sur la gorge.
"Pour ma part, je m'appelle Farlir, tout simplement, et je suis moi aussi un élève ingénieur, comme vous pouvez le voir. Je suis assez fraichement arrivé au Collègium."
Puis Farlir se permis lui aussi d'aborder le sujet qui lui démangeait clairement la langue :
"Votre fauteuil à vraiment été fait par des élèves ingénieurs, mais on dirait qu'ils ont bêtement appliqués leurs cours à chacune des parties du siège, sans penser clairement à l'ensemble. Si jamais vous avez un peu de temps, on pourrait regarder ça de plus près, en plus, j'ai pas mal d'outil sur moi exceptionnellement. Il ne manquerait qu'un peu de matière... A moins que je réussisse à exploiter le mauvais agencement de soutient sous vos... euh... enfin en dessous de vous."
Farlir désigna du doigt la zone qu'il n'osait pas mentionner qui se trouvait en fait sous les fesses d'Enju.
Le petit Alfar, fidèle à ses principes, profita du bras tendu de son maître pour se rapprocher d'Enju et lui sauter sur l'épaule, attendant quelques caresses et commençant à faire le tour de la personne et du siège roulant. Au passage, il tirait sur tout ce qu'il pouvait tirer sur le fauteuil, plusieurs élément trop fragiles ou purement inutiles commencèrent ainsi à se défaire de l'ossature principale du fauteuil. Puis Farlir continua sur sa lancée, une vraie pipelette quand il était partit :
"Les deux principaux défauts que je vois là sont la largeur des roues, trop petites, et la façon dont est soutenue le bas du siège par rapport au roue, vous avez tout un rembourrage de bois et de métal mal agencé qui assure certes une bonne cohésion, mais qui est trop lourde et pas assez résistante. On dirait les roues de ma caravane avant que je change le tout. En rénovant ces deux éléments, on peut alléger la structure tout en rendant le tout plus résistant, et avec ce qu'il resterait de matériaux, on pourrait soit vous rajouter des améliorations, je pense notamment à un petit bras articulé qui vous simplifierait la vie, soit vous laisser un siège plus léger."
Farlir repris un moment sa respiration, puis décida de finalement laisser le choix à son interlocutrice :
"Vous avez un peu de temps devant vous ? Ou voulez-vous qu'on se revoit plus tard pour arranger tout ça ? Dans tous les cas, je vous propose quand même de vous raccompagner jusqu'au palais, je me sentirais moins seul et ça vous évitera une fatigue inutile."
Farlir conclu sa phrase par un franc sourire qui faisait toujours plaisir à voir, du moins le pensait-il.
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[justify:72ttai18]Enju était surprise de savoir qu'Alfar était unique en son genre. Elle espéra qu'un jour, Farlir puisse trouver d'autres petits singes pour tenir compagnie à son ami. Quand il se présenta comme nouveau venu au Collegium, Enju hocha la tête et sourit, car c'était aussi son cas. Mais déjà, il enchaînait sur les améliorations qu'il imaginait pour son fauteuil. Enju écoutait, et notait tout cela dans un coin de son esprit, habituée à tout mémoriser. Pourtant, si les mots que le jeune homme utilisaient étaient clairs et précis, Enju ne comprenait rien à son charabia. Elle hochait seulement la tête, attentive, mais son semblant de sérieux s'évanouit quand Alfar lui sauta dessus. La karsite poussa un un cri, un peu surprise et paniquée, mais qui se mua rapidement en rire alors qu'il faisait le tour de son cou à une vitesse impressionnante, sans perdre l'équilibre une seule fois. Le reste de ce que dit Farlir resta inscrit dans un coin de son esprit, mais il fallait avouer que Enju était agréablement déconcentrée par le petit singe qu'elle grattouillait. Quand il lui demanda quand elle voulait qu'ils s'arrangent pour les modifications, elle lui sourit :
- Oui, pourquoi pas tout de suite... Si cela ne vous dérange pas, je ne voudrais pas chambouler votre emploi du temps. Et puis...
Enju serra un peu plus ses mains autour sur sachet de toile sur ses genoux. Il me faudra passer par la Maison de Guérison pour donner ceci à un Guérisseur... Et si cela ne vous dérange pas, je souhaiterai que vous veniez travailler dans nos appartements, comme ça, je pourrai peut-être travailler un peu aussi, de mon côté.
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(Note HJ : Pour la suite, je considère que Farlir est d'accord. Si ce n'est pas le cas, tu me diras et j'éditerai ^^ )
Enju s'inquiéta de voir Chelmak aussi mal en point, mais après une bonne tasse de tisane, il semblait déjà moins souffrir. Enju lui parla rapidement de l'ingénieur qui proposait de modifier son fauteuil pour lui faciliter la tâche. Chelmak sembla lire dans ses pensées quand il lui prit la main pour murmurer :
- Vkandis ne veut pas te punir, ma petite Enju. C'est Lui qui a mis ce jeune homme sur ta route, pour que tu ne souffres plus le martyre à cause de tes jambes. Et puis, si tu es moins fatiguée à pousser ton fauteuil, tu travailleras mieux.
Sur ces bonnes paroles, Enju rejoignit Farlir qui l'avait attendue à l'extérieur, et ensemble, ils rejoignirent les appartements karsites. La prêtresse dit d'ailleurs à Farlir que s'il avait besoin de quoi que ce soit, les pages pourraient aller le lui chercher... Une fois dans la salle de réception, la jeune femme demanda à l'un des gardes s'il pouvait l'asseoir sur un des fauteuils, histoire de laisser le fauteuil entre les mains expertes de Farlir. Une fois installée, Enju sourit au jeune homme :
- Je n'ai pas bien compris tout ce que vous vouliez faire, mais je suppose que vous savez ce que vous faites ! Tant que je peux me déplacer, je vous laisse apporter les modifications qui vous inspirent. (Elle hésita et demanda : ) Mais vous êtes sûr que ça ne vous dérange pas ? Je veux dire, il ne faudrait pas que vous vous sentiez obligé de le faire... Vous savez, cela fait sept ans que je me déplace dans ce fauteuil, je m'y suis habituée...
En bonne karsite qu'elle était, Enju appréhendait le changement...[/justify:72ttai18]
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[D'accord]
Farlir était tout content de pouvoir exercer ses talents à grandeur nature, il acquiesça avec joie lorsqu'Enju lui proposa de monter jusqu'au palais. Il l'accompagna en la poussant jusqu'à la maison de la guérison, ne faisant pas vraiment attention au chemin qu'il prenait, il ne faisait que suivre les directives d'Enju et il était plus occupé à discuter et à réfléchir le temps du trajet qu'à admirer le paysage. Après être arrivé à la destination finale, Farlir attendit sagement dehors que la secrétaire sorte pour qu'ils puissent rejoindre ses appartements.
En chemin, elle lui demanda s'il avait besoin de matériel, il répondit tout ce qui lui passait par la tête à ce moment là :
"Si vous avez juste des gants pour me protéger au cas où des échardes traineraient. Le bois est encore assez jeune, il sera facile à remodeler. Par contre, je pense que je vais retirer presque tout ce qui est métallique, c'est lourd et mal agencé."
Une fois arrivée dans la salle de réception, Enju se fit installer dans un nouveau fauteuil et Farlir pu enfin juger du vrai poids de la bestiole... Elle en avait du courage et de la volonté cette jeune femme, ce fauteuil était vraiment naturellement lourd.
Farlir écouta Enju lui communiquer son incompréhension vis-à-vis des changements qu'il souhaitait opérer, puis, la voyant hésitante, il resta immobile et attendit qu'elle finisse. Elle avait l'air plutôt inquiète, mais à bien y penser, pour le moment, Farlir n'avait fait que parler, et laisser son aide de vie quotidien entre les mains d'un parfait inconnu pouvait en effet être assez inquiétant.
Farlir la rassura alors :
"Ne vous inquiétez pas, Il sera toujours à la même hauteur, je vais juste transformer le support pour qu'il soit plus efficace. Dans tous les cas, je peux vous assurez que vous ne serez pas déçut par votre nouveau fauteuil. Et pour me déranger, au contraire, en fait, si jamais je réussi vraiment bien ce que je veux faire, cela pourrait être une partie de mon projet autonome en tant qu'élève ingénieur, et si je suis remarqué par ce travail, cela ne peut être que bénéfique pour moi. En plus ça m'entraine."
Farlir se pencha légèrement sur le fauteuil et mis la main dans l'armature sous le support des fesses. Il commença à bouger quelque chose qui n'avait manifestement pas envie de rester en place et le délogea. Il s'agissait d'une petite pièce métallique en forme de boule. Après l'avoir enlevé, le fauteuil commença à s'écrouler sur lui-même.
"Ha ben bravo ! Ils ont tout appuyé sur cette boule de métal. Elle était assez résistante pour encaisser toutes les forces qui pesaient sur le fauteuil, mais c'est d'une instabilité monstrueuse."
Farlir enleva toutes les petites planches en bois qui faisaient partie du soutient et, à la fin, il ne restait plus que le siège d'un coté, les roues de l'autre, et un troisième tas de bois et de métal. Il choisi parmi ce dernier tas les pièces qu'il pu rattraper et tria ses outils fraichement achetés. Farlir ne souhaitait pas rester à ne rien dire pendant qu'il allait travailler, aussi, il décida d'entamer la conversation avec Enju pour passer le temps.
"Alors, vous êtes là depuis combien de temps exactement ? 7 ans avec ce fauteuil ne vous ont sûrement pas permis de bouger beaucoup en dehors de la capitale, si ?"
Alfar de son coté, aidait son maître en rangeant les morceaux par taille et par matière. Il aimait beaucoup assister son maître, et ça se voyait. Farlir n'avait qu'à demander ce qu'il voulait à Alfar pour que ce dernier exécute avec une dextérité hors du commun. Il était vraiment un atout et un compagnon d'une très grande valeur pour le jeune apprenti.
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[justify:32xczey1]Enju resta un instant tétanisée face au spectacle qui s'offrait à elle : son fauteuil venait de s'effondrer devant ses yeux, et Farlir et Alfar triaient les pièces - en jetaient parfois. Enju en eut mal au coeur : après tout, c'était une commande Aaro, son premier cadeau, et... Divine Flamme !! Des larmes envahirent ses yeux.
"Mais qu'ai-je donc fait ?" se lamenta-t-elle intérieurement. "Qu'ai-je donc laissé faire ?"
Pour Enju, elle voyait juste son moyen de locomotion et le seul cadeau qu'on lui avait fait, le symbole même de son changement de pensée, en pièces éparses. Elle essuya ses larmes et tenta de rester forte. Divine Flamme ! Elle aurait du proposer à Farlir de demander du nouveau matériel, pour qu'il construise un tout nouveau fauteuil... Comment réagirait Aaron s'il voyait cela ? Mais c'était trop tard, à présent. Enju tenta de se concentrer sur les notes qu'elle avait sur les genoux, et n'osa pas relever la tête pour répondre au jeune ingénieur.
- Je ne suis pas à Haven depuis très longtemps, quelques décades seulement. C'est un accident, il y a sept ans, qui m'a fait perdre l'usage de mes jambes.
La prêtresse Karsite n'aimait pas s'étendre sur le-dit accident, car cela impliquait qu'elle devait expliquer des tas de détails de sa vie d'avant. Les feuilles, devant ses yeux, n'avaient aucune valeur, elle n'arrivait pas à en comprendre la signification. Incapable de se concentrer, Enju préféra regarder ce que faisait Farlir. Elle tentait de cacher son inquiétude derrière un léger sourire. Elle observe Farlir, et lui demande :
- Comment en êtes-vous arrivé à vous intéresser à toutes ces... heuuu, "choses" ? Je ne sais pas trop comment désigner toutes ces machines, et ces, hum, "trucs" que vous faites.
Enju était sacrément déstabilisée pour ne plus trouver ses mots...[/justify:32xczey1]
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Alors que Farlir entamait la reconstruction, il entendit la question qu'il aimait entendre. Pourquoi faire tout ce qu'il faisait. C'est vrai que fabriquer, améliorer, mettre des pièces les unes dans les autres pour arriver à un bon matériel pouvait sembler être une tâche ingrate. Et même, comment y trouver du plaisir ? Car il faut bien évidemment trouver un certain plaisir à ce qu'on fait pour le faire avec autant de passion que Farlir ! Mais Farlir expliqua à Enju sa vision des choses :
"Et bien, voyez-vous, je suis né dans une caravane marchande sur les routes commerciales de Valdemar. Les hommes de la caravane m'ont appris à réparer pour que je puisse les aider dès que possible. Et comme j'avais une bonne réflexion et un instinct naturel pour "voir" les choses, j'ai trouver assez vite comment améliorer les choses. J'étais même très fort pour ça : il suffit de me donner des pièces pour que je les vois bouger dans ma tête et qu'elles se place comme il faut pour avoir la meilleur efficacité possible. C'est facile pour moi, c'est comme pour un peintre à qui on demanderait de peindre une simple maison, c'est vraiment très simple pour lui aussi, mais pour les autres, il s'agit de quelque chose de trop compliqué, en apparence, pour qu'ils essaient.
J'ai simplement tous les éléments en tête : la taille et la forme des pièces, leur matière, leur état de santé si je peux dire pour leur résistance, les forces qui vont jouer sur chaque pièce... Disons que c'est tout pour le moment. Comme je peux faire bouger tous ces éléments dans ma tête et les organiser comme bon me semble, je peux voir comment améliorer les choses et comment créer à partir de presque rien au départ.
De plus, j'ai un jour rencontré des ingénieurs, et depuis ce jour, j'ai toujours voulu devenir comme eux, ils sont capables de grande prouesses, simplement en calculant très vite et très juste. Je sais déjà faire cette dernière chose, mais il me manque encore des connaissances pour être à leur niveau."
Farlir marqua une courte pause, il avait construit une sorte de carré de la taille de la partie assise du siège et il regarda tout ce qui lui restait. Il fini son discours avant de finir sa construction :
"Je rêve tout simplement de devenir le meilleur ingénieur, pour pouvoir utiliser à fond mes capacités les mieux développées. Comme je suis incapable de me battre avec une arme, je ne pouvais faire soldat. J'aurais pu faire marchand, mais je n'aimais pas cette vie de négociation. C'était vraiment la vocation d'ingénieur qui m'appelait avant même que je sache vraiment ce que c'était."
Farlir et Alfar tenaient les pièces et commençait à rendre une forme adéquate au fauteuil roulant d'Enju, déjà, on pouvait voir la nouvelle armature, avec seulement quelques planches de bois en travers pour assurer la forme, et une planche latérale en cylindre entre les deux roues. Farlir avait utilisé des vielles planches qui devaient se casser pour en extraire de quoi augmenter l'épaisseur des roues. Il recolla les morceaux et pu doubler l'épaisseur de chaque roue, ainsi, le siège serait plus stable et ne se prendrait plus dans les trous. Avec les derniers morceaux de bois qui étaient à priori complètement inutilisables, Farlir les tailla en petites pointes et il perça des petits trous dans certains morceaux de bois. Il pu ainsi créer un assemblage tout en bois où les petites pointes servaient de liaison entre les différentes pièces.
Les pièces métalliques gisaient toujours dans un coin et semblaient être vouées à l'abandon. Farlir et Alfar travaillaient vraiment vite et bien à eux deux, il ne leur restait plus qu'à positionner les roues puis le siège proprement dit autour de l'armature en bois pour finir le fauteuil et lui rendre sa fonction d'origine. Farlir demanda à la fin de son petit discours :
"Sans indiscrétion, vous êtes la secrétaire de qui ? Et en quoi consiste ce métier exactement ?"
Comme à son habitude, Farlir était plutôt direct et il ne savait pas si certaines questions étaient plutôt tabou ou non, il se dit qu'au pire, elle ne lui répondrait pas si jamais il ne devais pas connaître certaines informations.
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[justify:2z71z8lr]Enju écoutait Farlir d'une oreille un brin distraite par ce qui se passait. Oh, bien entendu, ce qu'il disait était passionnant, et surtout fascinant. Jamais il n'aurait traversé l'esprit de la jeune femme qu'on puisse améliorer les choses déjà existantes. C'était son esprit obtus de karsite qui détestait de changement qui le lui soufflait. Si les choses étaient créés d'une certaine façon, c'est que le projet leur avait été soufflée par Vkandis, et qu'une idée divine était forcément parfaite. Enju aurait pu s'offusquer, d'ailleurs, que Farlir puisse penser que toutes les améliorations étaient bénéfiques. Il suffisait de voir son pauvre fauteuil éparpillé aux quatre coins de la pièce. Pourtant, au fur et à mesure qu'il parlait, il rassemblait les pièces et la chaise roulante reprit lentement forme. La prêtresse commençait à être soulagée. Son sourire se fit un peu moins crispé, et à son tour, elle expliqua son métier, qui elle était à la Cour :
- Je sers Maître Chelmak, l'Ambassadeur de Karse. De nombreuses années, j'ai été scribe au Grand Temple de Sunhame, la capitale de Karse. Nous nous devons de laisser libre accès à tous les livres à tout le monde, mais chaque ouvrage doit être gardé intact dans plusieurs bibliothèques... Nous retrouvons, encore maintenant, des ouvrages uniques de qualité et au contenu incroyable, de véritables trésors. Nous, les scribes, devons la plupart du temps recopier ce genre de livres pour que tout le monde puisse avoir accès à une copie. Nous avons aussi le devoir de nous occuper de certaines correspondances extraordinaires. La plupart des Prêtres du Soleil prennent un apprenti, qui doit effectuer toutes les tâches nécessaires au confort de son Mentor. Cela va de la préparation de son bain à la rédaction de son courrier.
Enju voit avec soulagement l'assemblement de pièces redevenir son fauteuil, sans l'armature de métal. Elle essaye de ne pas paraître trop inquiète : Farlir sait ce qu'il fait... N'est-ce pas ? Pourtant, la jeune femme craint qu'une simple chaise en bois ne la soutienne pas assez et ne soit pas aussi efficace que son ancien fauteuil. Elle pousse un léger soupir, ne quitte pas ce que fait le jeune homme des yeux, même si elle n'y comprend pas grand chose.
- A cause de mon... handicap, je n'ai pas pu devenir l'assistante de qui que ce soit. Bien sûr, certains auraient accepté de m'avoir pour secrétaire, mais j'ai refusé de demander à être élevée au rang d'assistante. Je ne suis même pas capable de me mettre au lit toute seule, alors m'occuper d'un Prêtre du Soleil...
Sa voix est légèrement amère à ces mots. Jamais Enju n'avait confié cela à personne. C'était sorti tout seul, et elle enchaîna rapidement pour ne pas trop donner l'impression de se lamenter :
- J'aimais beaucoup le métier de scribe. Il me permettait de lire tout un tas de livres que je ne connaissais pas, et de rendre service dans la limite de mes capacités. Quand Maître Chelmak a envoyé une missive à Sa Sainteté le Fils du Soleil pour lui demander une nouvel assistant, j'ai tenté ma chance. Parce que je souhaitais de tout mon coeur...
Les mains d'Enju se sont jointes sur sa poitrine, et les mots "me racheter" lui brûlent les lèvres. Pourtant, elle ne dit rien, et fini sa phrase :
- ... me rendre utile. Encore plus utile qu'au Grand Temple. Et Maître Chelmak est d'une bonté sans limite.
Pauvre Chelmak qui était actuellement chez les guérisseurs. Et Enju qui ne pouvait rien faire pour l'aider !! Même pour aller chercher des herbes, il lui avait fallu de l'aide ! La jeune femme aurait pu penser : "Ce n'est pas juste !" Mais cela faisait longtemps qu'elle se refusait à penser cette phrase. La prêtresse karsite reposa les mains sur ses genoux, et posa un regard doux sur Farlir et Alfar :
- Messire Farlir et Alfar, je vous remercie pour ce que vous faites pour moi, sincèrement. Si jamais ce fauteuil ne s'écroule pas quand je me rassirai dessus, et que vous tenez vos promesses, j'aurai une dette éternelle envers vous. Je vous avoue...
Elle hésite quelques secondes...
- Puis-je ? Je dois vous avouer que je ne suis pas très rassurée à l'idée que la structure métallique ne soit plus là... Je ne devrai pas me montrer aussi injuste avec ce que vous faites, Messire Farlir, je suis confuse...[/justify:2z71z8lr]
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Farlir écouta Enju pendant qu'il finissait d'assembler le fauteuil à l'aide d'Alfar qui lui tenait souvent les petites pièces pour les emboiter. La structure était beaucoup plus simple que la précédente : Les roues étaient à présent deux fois plus large, ce qui permettait une meilleur stabilité et évitait également de se prendre les roues dans des trous. Une planche cylindrique reliait les deux roues entre elles et faisait office d'axe de rotation. Un carré de bois soutenait le siège proprement dit, il était relié à la planche cylindrique horizontale par deux planches verticales se terminant par des embouts ronds qui entouraient la planche cylindrique, ainsi, le siège était toujours à la même hauteur. Deux dernière planches étaient installés en diagonale, l'une allant du haut de la première planche de soutient au bas de la deuxième, et l'autre inversement. Ces deux planches d'armature étaient imbriquées l'une dans l'autre à l'endroit où elles se croisaient. Le tout était d'une solidité à toute épreuve et était visiblement d'une simplicité monstrueuse. Le fauteuil roulant était à présent un tout bien plus léger que l'ancien modèle et qui saurait résister aussi longtemps.
Farlir avait récupéré de la graisse restante sur les pièces métalliques et en avait enduit les deux points de rotation entre les pièces de bois. En y regardant de plus près, Farlir avait légèrement creusé la planche cylindrique aux endroits qu'il graissait pour la graisse ne déborde pas et pour assurer la position de l'axe par rapport à l'armature.
Toutes les pièces de bois qui étaient assemblées de manière solide les unes aux autres étaient maintenues par les fameux petits pieux en bois, des chevilles, que Farlir avait extrait des morceaux de bois voués à l'abandon. Il les avait solidement encré grâce à un marteau qui faisait partie de l'attirail acheté peu avant.
Peu avant la fin de la prise de parole d'Enju, Farlir refixa les deux petites roues avant qui n'avaient pas de défauts en première construction, ce qui permettait au siège de ne pas basculer en avant ou en arrière. Il positionna une nouvelle planche entre ces deux petites roues pour qu'Enju puisse y poser ses pieds. Cette petite planche se terminait par deux morceaux cylindrique, un de chaque coté, pour s'insérer dans les petites roues et leur permettre de rouler. Là aussi, il y ajouta un peu de la graisse récupérée.
Enju lui demanda alors si elle pouvait à nouveau utiliser son fauteuil, Farlir se releva, vérifia lui même si le fauteuil pourrait l'accueillir en s'ayant dedans. Il mis ses deux pieds sur le repose-pieds et donna un petit coup au roues pour faire partir l'engin en direction d'Enju. Le fauteuil avança ainsi tout seul sur plus d'un mètre et Farlir vint se positionner à coté de la Karsite.
"Et bien, il m'a l'air tout à fait fonctionnel !" Il regarda Enju et, avec Alfar lui montant sur l'épaule, Farlir reprit. "Voilà votre nouveau fauteuil. Il faudra seulement ne pas oublier de graisser régulièrement les 6 endroits de rotations, (ce faisant, Farlir se leva du fauteuil et lui montra les deux petites roues, le centre des deux grandes et les deux points de fixation de l'armature à l'axe de rotation), mais attention à ne pas trop en mettre, sinon, vous risquerez de tout salir."
Farlir gratifia Alfar d'une caresse sous le menton et, se rappelant de la promesse de reconnaissance éternelle qu'elle venait de lui prononcer, il lui répondit :
"Apparemment, vous n'avez pas toujours eu la vie facile. J'aime beaucoup aider lorsque je le peux, c'est comme ça." Farlir prit la boule de métal qu'il avait extrait au début du démontage et joua négligemment avec. "Rassurez-vous, je n'ai pas besoin d'argent, j'ai déjà tout ce qu'il me faut de ce coté là, je ne vous demanderais donc pas de me payer pour ça. Mais si jamais vous tenez vraiment à me "rembourser", vous pouvez montrer ce nouveau fauteuil aux professeurs du collégium."
Farlir fit glisser la boule entre ses deux mains, et là, il eu comme une révélation ! Ses yeux s'ouvrirent en grand, il regarda à tour de rôle la boule dans ses mains, et les roues du fauteuil roulant, il força sur la boule avec ses mains pendant qu'il la faisait rouler entre les deux. Puis, après avoir lancé la boule en l'air pour la rattraper d'une main, sourit de toutes ses dents et révéla d'un air joyeux :
"Je crois que je tiens mon projet finalement ! Je pense que je peux vous confectionner un fauteuil encore meilleur, mais il me faudrait l'aide d'un maître forgeron et d'un maître ébéniste pour ça..." Farlir avait toujours vu les problèmes de glissement même avec de la graisse. Les choses coulissaient souvent mal les unes contre les autres parce qu'elles s'accrochaient entre elles, cela était dû essentiellement au fait qu'il y avait une trop grande surface de contact. Le seul moyen d'éviter que les objets coulissants ne s'accrochent était d'enduire toutes les surfaces en contact de graisse.
Mais là, Farlir venait d'avoir une illumination avec cette boule de métal : pourquoi ne pas réduire au minimum la surface de contact ! Farlir voyait comment cela pouvait se réaliser, mais il ne pourrait pas le faire tout seul, il en était certain.
"Tout bien réfléchi, je sais comment vous pourriez me rendre la pareille. Si vous pouviez me mettre en contact avec un maître forgeron et un maître ébéniste, je peux vous créer quelque chose de complètement... nouveau et parfait." Farlir désignait le fauteuil pour appuyer ses dires.
Farlir était, comme à son habitude, un brin orgueilleux, mais il avait une volonté de fer et des capacités qui sauraient lui faire réaliser ce qu'il avait en tête. Mais trouverait-il des artisans acceptant de prendre de leur temps pour l'aider ?
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[justify:3a5aptlq]La karsite n'avait aucune confiance envers le moindre changement. Ce nouveau fauteuil était, pour sûr, pas assez solide, sans l'armature de métal, et ne porterait sans doute pas son poids. Sans compter qu'avec des roues aussi larges, elle ne passerait plus certaines portes du Collegium, et elle n'osait même pas imaginer comment elle ferait si elle se retrouvée coincée sous un déluge, et que le bois ne pourrisse. Pourtant, elle essaye de ne pas se départir de son sourire, alors que ses yeux expriment toute son inquiétude. Farlir finit pourtant par s'asseoir dans le fauteuil et le pousser. La karsite prie pour qu'il ne se fasse pas trop mal en tombant.
Sauf que Farlir ne tomba pas. Que le fauteuil roule bien, et qu'il ne s'effondre pas. Elle se permet d'en rester bouche bée quand il arrive à sa hauteur avec une facilité déconcertante. Oh oui, elle avait envers le Bleu une reconnaissance éternelle. La jeune femme n'osa pourtant pas tester tout de suite le fauteui, parce qu'elle ne pouvait pas s'y hisser seule, de toute façon, mais parce que son appréhension lui nouait toujours l'estomac.
- Montrer votre travail à vos professeur est là moindre des choses, bien entendu...
Enju finit par faire signe au Gris responsable de la suite Karsite. Il la porta sur son nouveau fauteuil, et la jeune femme resta un instant tendue, s'attendant à ce que tout s'écroule. Mais rien. La karsite se détend petit à petit, et finit par poser les mains sur les roues. Elle teste juste la façon de rouler en reculant un peu - du moins, en faisant un geste qui aurait du la faire reculer un peu, avec son ancien fauteuil. Là elle partit loin en arrière, et du retenir ses roues.
- Woaw !!" ne put-elle s'empêcher de s'exclamer.
Reprenant doucement confiance, elle essaya le fauteuil. Farlir avait tenu sa promesse : sans la structure de métal, le fauteuil était si léger que Enju devait le retenir pour ne pas partir trop loin, trop vite. Elle joue un peu avec son nouveau "jouet" pendant que Farlir, lui, semblait perdu dans ses pensées. Enju ne croyait pas en sa bonne fortune : elle avait besoin de quelques améliorations supplémentaires, mais déjà, l'enthousiaste jeune homme parla d'un fauteuil encore meilleur. C'était incroyable ! Cessait-il donc de réfléchir quelques minutes ? Enju lui fait face alors qu'il lui parle de ss projets - auxquels elle ne comprend, une fois de plus, pas grand chose. Mais la motivation, et la lumière qui brillent dans les yeux de Farlir, la font sourire, et lui donne envie d'essayer de l'aider, pour voir ce projet aboutir. Pas seulement parce qu'il lui promet un fauteuil encore meilleur, et donc, qu'elle est concernée : mais avant tout parce que tant de motivation et de passion sont assez rares pour être encouragés. Enju réfléchit quelques secondes, un doigt sur les lèvres, avant de se diriger, un peu trop vite, vers son bureau.
- Je connais un ébéniste - Maître Chelmak lui a déjà passé quelques commandes... Il est vraiment doué, à mon humble avis, et je lui ai rendu quelques services, ces derniers jours. Je peux vous recommander auprès de lui, et m'arranger pour qu'il vous fasse un prix. Non : je vais prendre en charge la moitié de vos factures, Farlir. C'est la moindre des choses, puisque votre projet me sera destiné.
Elle se retourne pour lui sourire :
- Vraiment, ça me fera plaisir. Je ne peux pas prendre davantage de frais à ma charge, et j'en suis sincèrement désolée... Quant à un forgeron...
La prêtresse prend un carnet et en tourne les pages lentement. Ah ! Le voilà ! Enju prend une feuille de papier, écrit les coordonnées pour Farlir, et écrit ensuite des lettres de recommandation, qu'elle signe et scelle. D'un demi tour qui la fait se cogner - il va lui falloir un temps pour s'habituer !! - Enju vient donner le tout à Farlir avec un sourire chaleureux.
- Voici pour vous. Encore merci pour tout, Farlir.
Enju se ronge un instant l'ongle du pouce. Avant de se décider à prendre la parole :
- Je ne veux pas critiquer ce que vous venez de faire pour moi, Farlir. Cependant, quitte à me faire un nouveau fauteuil, j'aimerai vous demander quelques amélioration supplémentaires, nécessaires par rapport à mon métier de secrétaire. J'ai toujours besoin sur moi d'une planche pour écrire - jusqu'à présent, il y avait un emplacement, là-derrière, pour que je la range. Si je peux vous demander, pour ce futur projet, d'inclure à nouveau cette planche, ainsi que des trous dedans pour que je puisse y placer mes bouteilles d'encre... Je ne crains d'abuser, Farlir, n'hésitez surtout pas à me le dire si je vous en demande trop...[/justify:3a5aptlq]
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Farlir regarda la Karsite utiliser son nouveau fauteuil roulant. Il voyait bien l'appréhension dans son visage au début, et c'était normal pour quelqu'un qui voyait ainsi tout se démonter et se remonter de façon bien différente sans comprendre vraiment ce qu'il faisait. Et lorsqu'ell l'utilisa réellement, Farlir fur surprit lui-même par la facilité avec laquelle elle l'utilisait. Elle avait devait avoir acquit une force peu commune pour une femme de sa corpulence à force de faire rouler l'ancienne version de son fauteuil. Mais d'un coté, tant mieux pour elle, elle pourrait ainsi grimper sans problème les difficiles pentes de Haven.
Enju disposait vraiment des contacts requis et Farlir se fendit d'un large sourire, il aurait certes du travail sur la planche, mais il voulait à tout prix réussir son projet. Elle voulait également lui proposer la moitié des frais, cela risquait de lui couter cher... A moins que Farlir ne réussisse à bien négocier.
En regardant encore le fauteuil, Farlir se dit qu'il avait oublié quelques petits trucs qui aurait pu être encore un peu mieux : il n'avais pas limer l'arrête des roues, les angles droits pourraient faire mal aux mains à force, mais cela pouvait se faire en quelques secondes. enju lui parla également d'une petite tablette et d'un rangement à l'arrière du siège. Farlir s'était pour le moment concentré sur le siège en lui-même, mais il pouvait installer tout ça très vite en attendant la nouvelle version. il répondit alors :
"C'est une offre bien généreuse que vous me proposez là. Normalement, nous devons tout faire par nous même pour le projet final, mais si vous voulez vraiment m'aider, je ne vais pas refuser. De toute façon, ils verrons bien que ce projet ne pouvait pas être inventé par n'importe qui." L'orgueil de Farlir s'étendait un peu trop comme à son habitude, mais s'il réussissait, il aurait de quoi se vanter un moment... "Pour la planche, je peux vous la remettre rapidement, il me suffit de vous faire un rangement derrière en attendant le nouveau fauteuil."
Farlir avait utilisé ladite planche pour confectionner l'armature du fauteuil, mais il pourrait en refaire une très vite avec une planche vierge, pareil pour le rangement derrière.
"Il me faudrait juste de planches de tailles équivalente... Hum... Disons un peu plus grande pour que je puisse les travailler."
Puis Farlir se saisis de la lime et s'approcha du fauteuil avec conviction. L'effet ne devait pas être très rassurant car Farlir n'annonçait pas ce qu'il contait faire. Il se mis à genoux à coté d'Enju, posa la lime sur l'arrête de la première roue et se mis à créer un petit arrondi sur tout le tour de la roue pour remplacer cet horrible angle droit et dangereux. Il lima ainsi les deux grandes roues et se releva une fois satisfait de son travail.
"Voilà, vous risquerez moins de vous faire mal ainsi."
Alfar pendant ce petit moment d'amélioration, était déjà entrain de faire connaissance avec le personnel présent dans la salle. Il amusait la galerie et faisait des pirouettes sur la tête de tout le monde. Tous n'étaient pas aussi réceptifs à l'animal et Alfar changeait de cible si jamais l'une d'entre elle essayait de le chasser de ses épaules.
Farlir plaça la boule en métal dans sa poche, rassembla les derniers morceaux de bois utilisables et fit un tas avec tout le reste.
"Il faudrait conserver ça (il désigna les morceaux de bois utilisable), et jeter le reste, ou trouver qui pourrait l'utiliser, mais je doute très fort que vous trouviez. Je me permet de conserver ça." Il acheva en tapotant sa poche contenant la boule. "Vous voulez que je finisse maintenant les deux dernière choses sur votre planche ? Il me faut juste des planches et ça peut se faire très vite, j'ai encore un peu de temps pour le faire."
Farlir était compatissant, il n'aimait pas voir une fille être malheureuse et avoir vu les quelques larmes de la Karsite suivi de son enthousiasme renaissant était très motivant pour lui.
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[justify:pdk9q9ho]Ce nouveau fauteuil était incroyable, et Enju ne se lassait déjà pas de faire "les cents pas", en version fauteuil roulant, dans le salon de la suite karsite. Et l'enthousiasme de Farlir semblait contagieux, puisqu'elle imaginait, de concert avec lui, les améliorations possibles, et surtout, les améliorations qu'elle souhaiterait. Vkandis soit loué ! Elle avait eu de la chance de tomber sur le jeune homme. Il était peut-être un brin ambitieux selon la karsite, mais il pouvait se permettre d'être vantard ! Elle s'arrêta pour lui faire face, et l'espace d'un instant, elle oublie tous ses soucis, et son regard brille de reconnaissance. Elle sourit à Farlir et secoua la tête :
- Ce serait bien normal : votre projet est quelque chose qui finira par me servir, dans la vie de tous les jours. Il est tout à fait normal que je vous aide. Cependant, je ne veux pas que vous ayez le moindre soucis avec vos professeurs... Mais l'on m'a appris qu'il y avait toujours un moyen de contourner les règles. Si jamais vous aider en prenant en charge la moitié de vos frais vous cause des soucis, je peux seulement arranger des réductions chez vos fournisseurs... Et vous acheter votre projet final. Quel que soit votre choix, cela me fera plaisir de vous aider, Messire Farlir. Vraiment, sincèrement."
Elle s'inclina devant lui, les mains jointes. Si le jeune homme faisait du travail d'aussi bonne qualité, sur du long terme... Il venait déjà, aux yeux de la karsite, de faire un chef d'oeuvre !! Avec du temps, et des moyens, de quoi était-il donc capable ? Enju ne croyait toujours pas à sa chance : c'était Vkandis qui l'avait mis sur sa route, comme lui avait dit Chelmak !
- Et je vous serais reconnaissante si effectivement, vous pouviez me rajouter ce rangement... Nous allons avoir plusieurs sessions du Conseil, ces prochains jours, et il me faudra un support pour écrire !
Pourtant, quand il s'approcha, ce ne fut pas pour s'atteler à cette nouvelle tâche, mais pour s'agenouiller près d'Enju... Et limer les roues de son nouveau fauteuil. L'appréhension la gagna encore un instant, se demandant si les roues allaient continuer à supporter correctement son poids, et surtout, à bien rouler. Mais bien entendu, la manœuvre ne visait que son confort, et effectivement, la prise en main fut plus aisée, et abima moins ses paumes. Nouveau sourire éclatant, nouvelle courbette, et encore des remerciements.
- Nous pouvons mettre le reste du bois dans ma chambre... Hum... (Elle fit signe à l'une des personnes affectée au service de la suite karsite.) "Excusez-moi, pourriez-vous transporter tout cela dans ma chambre, s'il vous plaît ?'
Enju l'aurait bien fait elle-même, mais il fallait avouer qu'une personne valide ferait cette tâche bien plus rapidement. Non pas que passer du temps à le faire dérangeait la jeune femme ; seulement, elle ne voulait pas qu'un tas de bois ne gêne le passage si jamais les Guérisseurs pensaient que Chelmak était en état de revenir dans sa chambre. Enju ne dit rien quant à la boule de métal ; après tout, si Farlir en avait besoin, elle n'allait pas lui refuser ce modeste présent dont elle n'aurait aucune utilité - les boules de métal ne faisaient pas de bons presse-papiers, de toute façon. La prêtresse fut de nouveau assise sur un banc, le temps que l'ingénieur apporte les dernières modifications.
- Aurez-vous besoin de moi, pour votre projet ? Je ne vous cache pas que j'ai un emploi du temps assez chargé, mais qui change tout le temps. Cependant, si vous avez besoin de moi, à des moments réguliers, je pourrais toujours m'arranger avec mon Mentor. J'espère de tout coeur que votre projet recevra un bon accueil !
Enju tendit la main vers Alfar pour qu'il vienne l'embêter, à son tour, et jouer avec lui pendant que son maître était occupé.[/justify:pdk9q9ho]
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Farlir était vraiment content, Enju allait sûrement lui permettre de montrer toute sa puissance de réflexion et sa créativité à tous. Pour le moment, tout était à l'état de pensée, tout tournait dans sa tête et il fallait qu'il fasse quelques tests et qu'il vérifie quelques formules sur le papier. Son projet aurait deux composantes, une composante concrète, le fameux fauteuil, et une composante théorique : pourquoi ça fonctionne.
Pour Farlir, rien n'était encore sûr, ce qu'il entreprenait n'existait pas et il ne savait donc pas quel serait le résultat, mais son idée de départ était tellement... innovante ! Les frottements sont le centre de tout le problème pour Enju, il faut que son fauteuil soit le plus réactif possible à sa demande manuelle pour qu'elle puisse l'utiliser de manière optimale, et comme graisser est le seul moyen efficace actuel pour réduire les frottements, ça oblige à laisser de grandes surfaces en contact. Bien sûr, si on faisait des surface plus petites, le tout serait beaucoup trop fragile et donc, rien ne tiendrait debout. Mais cette boule était la solution ! Il suffirait d'en faire plusieurs plus petites pour que ce soit plus adapté à la situation et de vérifier ce que pensait intuitivement Farlir : une telle boule pouvait subir une très grande pression, et donc, ne se déformerait pas si facilement que ça.
"Et si je pouvais appliquer ce système à des portes ou même à des roues de charrettes..."
Farlir était tellement captivé par ce qu'il avait en tête qu'il s'était mis à dire tout haut ce qu'il pensait. Il s'en rendit compte en voyant le regard d'Enju qui manifestement ne faisait pas le rapprochement avec ce qu'elle venait de lui dire. Il se rappela tout de même avoir entendu la dernière question d'Enju et s'empressa d'y répondre.
"Et bien, pour ce qui est de mon projet à proprement parler, non. Par contre, pour votre fauteuil, il faudra évidemment qu'on se concerte pour que je puisse en dessiner les plans selon vos préférences car en le faisant fabriquer par des maîtres artisans, on peut se permettre d'avoir quelque chose de plus joli et de mieux construit. De toute façon, mon projet sera en réalité une petite partie du fauteuil, mais qui est la plus importante à mes yeux : le... (Farlir cherchait comment exprimer son idée)... mmm... roulement des roues ! Pour le moment, vous avez encore un peu l'habitude de votre ancien fauteuil et donc, vous trouver que ça roule tout seul, que c'est plus facile, mais vous êtes jeune et comme je suppose que vous utiliserez malheureusement ce fauteuil encore longtemps et vous n'aurez pas toujours cette force. Je pense donc avoir trouver comment faire rouler très facilement ce fauteuil, il faut juste que je puisse le vérifier."
Farlir regarda alternativement Enju et le fauteuil puis il repris :
"Votre participation, c'est de me fournir le support de travail et de m'aider dans le financement du projet, ce qui est déjà pas mal."
Alfar pendant tout ce beau discours, avait accepté l'invitation d'Enju à venir vers elle et se posa sur son épaule dans un premier temps. Il parcouru ensuite les bras de la demoiselle et s'amusa à sauter par dessus sa tête pour rejoindre une extrémité à l'autre.
"Et pour ce qui est de votre planche d'écriture, je vous le fait très vite dès que j'ai deux nouvelles planches à utiliser."
Farlir avait du pain sur la planche, mais ça promettait d'être très captivant.
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[justify:1148wepd]Farlir semblait perdu dans ses pensées, et Enju garda le silence pour ne pas l'interrompre. Elle fit signe à un Gris d'approcher, et lui demanda à voix basse deux grandes planches, demandées par l'apprenti ingénieur un peu plus tôt. Ou au moins, de demander qu'on leur apporte ce matériel, si c'était possible, et au plus vite, sans vouloir paraître l'ordonner... Le Gris lui sourit avant de sortir de la suite karsite. Enju sursauta d'ailleurs quand Farlir recommença à parler, tout seul visiblement - elle se serait sentie coupable si elle s'était montrée distraite, même quelques secondes, et qu'elle n'ait pas entendu Farlir... Elle sourit au Bleu, levant un peu les sourcils pour lui montrer son incompréhension. Il lui expliqua son idée générale. La prêtresse suivit son raisonnement, et bien entendu, cela lui sembla fascinant, même si elle avait du mal à visualiser ce qu'il voulait lui dire. Ou peut-être était-ce parce qu'une roue devait rester une roue ronde et normale, dans son esprit.
En tout cas, assise sur le banc, elle observait Farlir en souriant, et distraite un instant, elle commença à jouer avec Alfar, suivant de la tête chacun de ses mouvements, l'enjoignant même de sauter sur son bras, le cachant sous ses cheveux. Une vraie gamine ! Mais il était rare que Enju se permette ce genre d'enfantillage... Alors que le singe passa d'un bras un autre, elle hocha la tête :
- Quelqu'un est parti chercher les planches pour que vous me fassiez ce rangement et la planche d'écriture. Je vous remercie d'ailleurs d'accepter de me le faire maintenant, surtout qu'après le dîner à la Cour, je dois remplacer mon maître pour une réunion...
D'ailleurs, le Gris revint avec un autre homme, transportant trois planches de tailles inégales, mais avec un peu de chance, assez grandes pour que Farlir fasse ce qu'il avait à faire. Enju remercia plusieurs fois les deux hommes, s'inclina tout autant, les remerciant sans cesse de leur empressement. Avec un sourire toujours aussi radieux, elle fixa le jeune homme et posa Alfar sur ses jambes, essayant de le faire tenir tranquille quelques secondes :
- J'espère que vous aurez de quoi faire, Messire Farlir ! Je ne vous remercierai jamais assez, vraiment !
(HJ : Désolée, c'est cooouuuurt D: ! )[/justify:1148wepd]
-
Farlir vit lui aussi les deux hommes revenir avec trois planches de bois. Il les étudia pour voir comment il allait les utiliser, se faisant mentalement la construction d'un support d'écriture et d'un rangement dans le dos du siège. Il irait au plus simple et au plus rapide, il suffira de peu pour que le tout soit prêt en quelques minutes.
Farlir pris les trois planches en remerciant les deux hommes et se plaça derrière le siège d'Enju pour vérifier la taille des planches par rapport à la taille du dossier. Il utilisa un ciseau à bois pour marquer quelques repères et plaça cette fois-ci les planches sur le sol. Il creusa quelques trous dans une première planche, la plus grande des trois. Il ponça complètement celle de taille moyenne, en affina les bords et les lissa également.
Tout en travaillant, Farlir se décida un peu à discuter avec Enju de façon plus légère :
"Et sinon, vous avez quoi comme loisirs ? Cette ville ne doit manquer de rien pour pouvoir faire ce qu'on veut."
Au passage, Farlir était très content de voir qu'Alfar adoptait sans problème les différentes personnes qu'ils croisaient à Haven. Il se sentait bien ici et Enju était très gentille avec lui. Farlir faisait suffisamment confiance en l'instinct d'Alfar pour savoir qu'il pouvait faire confiance à Enju. Autant, Alfar pouvait être prudent en ville et restait accroché dans le dos de son maître, autant ici, il s'installait comme dans la chambre de Farlir au collègium où Farlir avait installé quelques branches d'arbres pour lui laisser un bon terrain de jeu.
Alfar se laissa poser sur les jambes d'Enju se mis même en position assise pour regarder Farlir faire sa petite construction. Un nouveau jouet ? En attendant qu'il finisse, Alfar joua sans bouger son popotin avec la main d'Enju, lui mordillant légèrement les doigts, les épiant et les regardant sous tous les angles.
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[justify:2bmv16hq]Enju était sidérée face à la vitesse avec laquelle Farlir se mettait au travail, et avec quelle aisance naturelle il l'effectuait. Si d'habitude elle n'était pas particulièrement à la recherche de reconnaissance ou quoi que ce soit de similaire, la jeune femme se demanda si elle donnait cette même impression d'empressement et de travail bien fait. De toute façon, le principal pour Enju était de savoir qu'elle faisait vraiment du travail qui satisfasse son mentor, et c'était tout ce qui comptait. Alfar resta sage sur ses genoux, commençant à jouer avec ses doigts. Quand il les mordillait, cela chatouillait Enju, qui souriait mais se retenait de rire.
- Je n'ai pas tant de loisirs, je fais un travail à temps plein, et qui du coup me demande énormément de temps. Cependant... J'avoue m'être découvert une passion étrange pour les Jardins de la Cour. A Karse, les terres sont pauvres, aussi sont-elles utilisées à la culture avant toute autre chose. Mais je dois admettre que les plantes, et les fleurs des jardins, arrangés pour être agréables à l'oeil, ont un curieux effet apaisant. Je n'en suis pas encore à apprendre tous leurs noms, à savoir comment ni quand on doit les planter. Mais j'avoue aimer m'y promener quand mon emploi du temps me le permet.
Elle recevait d'ailleurs de temps en temps un bouquet de fleurs ; Chelmak se défendait d'être l'auteur de ces cadeaux, et la jeune femme ignorait qui lui faisait livrer régulièrement ces cadeaux. Il fallait croire que la nouvelle passion de la prêtresse était arrivée aux oreilles d'un certain Héraut du Sénéchal... Mais il fallait aussi sans doute croire que Enju ne l'avait pas encore deviné. Toujours est-il qu'actuellement, elle se retrouvait dans sa chambre avec deux énormes pots de plants et un bouquet de fleurs coupées, ce dernier trônant fièrement sur son bureau de travail.
Enju sortit de sa poche un morceau de ficelle et commença à l'agiter sous le nez du singe, en souriant comme une enfant. La cloche du Collegium sonna la fin des derniers cours, et la prêtresse savait que la prochaine sonnerie signalerait le début des repas... Et qu'elle devait aller au dîner de la Cour à la place de son Mentor malade.
- Votre petit Alfar est vraiment adorable ! Je ne vois même pas le temps passer depuis que je joue avec lui ! J'espère... Que je ne vous retarde pas dans votre emploi du temps, Messire Farlir. [/justify:2bmv16hq]
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Lorsque la cloche retentit, Enju rappela à Farlir que l'heure du dîner approchait. Il était donc si tard que ça ? Farlir n'avait pas vu le temps passer lui non plus, il allait peut-être être un peu en retard s'il traînait de trop ici, et surtout, il allait déranger Enju qui devrait elle aussi aller manger un moment ou un autre.
"Mon petit Alfar vous aime bien apparemment." Dit Farlir en souriant à Enju. "Mais en effet, l'heure avance ! Personnellement, je m'en fiche de rentrer tard, mais je crois que nous avons des horaires à respecter si nous voulons manger. Sinon, je suis bon pour aller manger en ville... (Farlir eu l'air pensif un instant) Hum... Je ne sais pas comment réagirait le collégium si l'un de leurs élèves ne respectait pas trop les règles. Mais bon, ça ne devrait pas être bien méchant. Par contre, je pense que vous allez vous-aussi devoir manger et je ne voudrais pas vous déranger. Il me reste juste à vous fixer ça (Farlir prit la plus grande planche qu'il avait travaillé et après avoir découpé des bandes dans la plus petite, il se mis dans le dos du siège d'Enju). Voilà..."
Farlir pris un maillet et enfonça de nouvelles chevilles pour fixer le socle du nouveau support d'écriture d'Enju. C'était moche car fait à la va-vite, mais au moins c'était fonctionnel. Et puis surtout, c'était temporaire. Par contre, Farlir était assez fier de son support d'écriture à proprement parler. Il n'avait pas reconnu l'ancien car ce n'était qu'une bête planche parfaitement lisse. Ce nouveau était lisse ET disposait d'une petite bande surélevée en bas pour que le papier ne puisse pas glisser le long du bois. Ainsi, on était pas obligé d'écrire à l'horizontale.
Farlir vérifia que le support se mettait et s'enlevait bien du socle, puis il le tendit à Enju.
"J'avais vu de quelle main vous écriviez tout à l'heure, j'ai donc lissé le bord de ce coté pour que vous ne vous enfonciez pas le bois dans le bras en écrivant."
Farlir admira son petit chef-d'oeuvre rapide, assez fier de lui, même si ce n'était qu'un assemblage de bois bien pensé et rudimentaire.
"Bon, je pense que ça pourra faire l'affaire un moment d'ici à ce que je puisse vous créer un très joli fauteuil avec ma petite idée. En tout cas, vous aurez beaucoup plus de facilité à utiliser celui-là, enfin, si vous ne montez pas à deux dessus non plus..."
Farlir regarda cette fois Enju et lui dit :
"Je pense que vous n'allez pas tarder à devoir allez manger, tout comme moi, s'il vous manque quoi que ce soit sur le fauteuil ou bien autre chose, n'hésitez pas à me le faire savoir." Et oui, Farlir se répétait lorsqu'il ne savait plus trop quoi dire, c'était toujours une assez mauvaise technique pour meubler, mais il n'avait pas mieux.
-
[justify:3ixxu2ct]Enju eut un soupir de soulagement. Oh, bien entendu, on était loin du fauteuil qu'elle possédait il y a quelques heures encore. Celui-ci était moins classieux, peut-être un peu brouillon... Mais sans doute bien plus facile d'utilisation et certainement plus léger. La prêtresse se fichait pas mal de l'apparence de son moyen de se déplacer, tant qu'il restait pratique et ne lui lâchait pas sous les fesses ! Mais à voir Farlir apporter les dernière modifications pour insérer la planche d'écriture améliorée, Enju savait qu'elle pouvait dès à présent reprendre sa vie normale de secrétaire. Et cela comptait pour beaucoup pour elle.
- Vous êtes formidable, Farlir ! Vous avez le sens de l'observation et vous avez fait un travail déjà remarquable ! Je ne vous remercierai sans doute jamais assez...
Elle aussi se répétait, mais c'était du à l'enthousiasme. Enju caressa une dernière fois Alfar avant de lui enjoindre de rejoindre son maître, et de faire signe au Gris de bien vouloir la réinstaller dans son fauteuil, après y avoir remis les coussins pour être un peu plus à l'aise. Elle vérifia qu'elle pouvait facilement faire glisser la planche d'écriture de son nouveau fourreau.
- Vous êtes génial, Messire Farlir. Vkandis vous bénisse ! Notre rencontre doit être un signe du destin !
Elle n'avait aucune idée que ces paroles pouvaient être mal interprêtées et mettre mal à l'aise le jeune homme. Elle lui servait cet éternel sourire éclatant pour appuyer ses paroles, en plus !
- N'hésitez surtout pas à me faire signe si vous avez besoin de moi, Messire Farlir. J'enverrai dès demain des missives aux artisans que je vous ai recommandés pour les prévenir de garder la moitié de la facture pour moi. Je vous fais confiance.
La cloche tonna à nouveau dans tout le Palais, et Enju leva la tête, avant de s'incliner face à Farlir.
- Et bien, je crois que le devoir m'appelle. Encore merci pour tout ! Et n'hésiez surtout pas à revenir me voir avec Alfar si vous en avez l'occasion.
[RP CLOT][/justify:3ixxu2ct]