Valdemar RPG
Autres RPs => Archives => Sujets d'intro => Discussion démarrée par: Fitz le 02 novembre 2010, 23:18:21
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La journée avait été longue, et comme régulièrement maintenant quand il rentrait de patrouille, il se devait de chercher le capitaine Beltran de façon à lui annoncer une mauvaise nouvelle...
Non réellement voilà qui était étrange ? Chaque fois qu'il mettait un pied dehors c'était pour une catastrophe, et finalement chaque fois qu'il restait à la caserne il lui arrivait pire... Il était peut être temps de prendre sa retraite ?
Mais pour faire quoi ? Elever des vaches ? Surement pas... Avec la chance qu'il avait se seraient surement des démons venus dont ne sait quel lieux, qui chercheraient à dominer le monde par la force de leur pie...
Fitz était complètement plongé dans ses pensés, quand il sembla se rappeler qu'il n'était pas seul. Voilà qu'il oubliait complètement tout notion de bien vivre. Ho et puis après tout, ils étaient mercenaire tous les deux, et Kalaïd mettrait surement cela sur le dos de la réflexion d'après combat.
Il se retourna vers son compagnon bien silencieux, et lui adressa un sourire.
"Je sais pas si tu pensais entrer dans le collégium comme ça, mais au moins t'y voilà."
Ils continuaient à avancer quand une question lui brula les lèvres.
"Dis moi donc qu'es tu venu chercher ici ? Du travail ? "
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Kalaïd ne pensait pas un jour mettre les pieds dans le Collégium, et en arpenter ainsi les couloirs était presque inespéré. Il finirait peut-être par croiser un Héraut, qui sait...
- Je suis venu chercher bien plus que cela à dire vrai... répondit Kalaïd, sorti de ses pensées par la question de Fitz. Mais cela nous en parlerons plus tard. Si tu m'offres du travail, je suis preneur. Toi et tes hommes m'avez aidés à me sortir du piège à loups dans lequel j'ai visiblement mis le pied ce matin, et je n'ai qu'une parole. En paiement de ma dette de sang, j'offre mon bras armé le temps qu'il plaira à toi et tes supérieurs de considérer mon tribut comme acquitté..., conclut-il en posant sa main droite sur son coeur.
Il ne perdait pas de vue que ce qui lui était arrivé le matin même était grave, et que le message de la créature était alarmant. Cette attaque semblait vraiment dirigée contre lui, mais s'était ensuite déroulée de la plus curieuse des manières. Les sensations qu'il avait ressenti avaient curieusement fait échos en lui... Comme s'il avait déjà éprouvé tout cela dans un passé très lointain. Un passé qui n'était presque plus le sien par la force des choses... Il devrait probablement se poser bien des questions quand il aurait du temps pour lui. Il gardait bien sûr tout cela à l'esprit, et ce malgré les sentiments qu'il éprouvait dues au simple fait de se retrouver dans ce lieu prestigieux. Sentiments qu'il aurait tendance à qualifier de « joie », bien qu'au fond de lui il ne sache plus vraiment ce que ce mot signifiait...
Tandis que ces pensées lui traversaient l'esprit, plusieurs portes furent ouvertes, et plus couloirs parcourus... Ainsi arrivèrent-ils dans ce qui semblait être le bureau tant attendu...
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Beltran travaillait plus ou moins tranquillement. Il en avait terminé avec tous les rapports amassés pendant la Campagne, les avait traités, et avait même organisé des solutions qui avaient pour la plupart plutôt bien marché. Ensuite il avait pu se mettre aux affaires en cours. Sauf qu'évidemment plus il traitait d'affaires « en cours » datant d'il y a un moment, plus les affaires « en cours » du jour s'amassait … et il n'en avait jamais fini. Administrativement, il avait eu de l'aide, et avait pu présenter conclusion et solutions. Mais maintenant, il s'agissait de réogarniser les gardes avec les soldats qui avaient été renvoyés, organiser des recrutements et la formation des nouveaux, s'assurer que tout allait bien, lancer des enquêtes sur les morts étranges, … comme si Valdemar tout entier était dans un tel désordre que le Capitaine et ses soldats devaient y passer plus de temps que les Hérauts.
Ce jour-là, Beltran avait réussi à bien avancer le travail – certaines feuilles avaient mystérieusement atterri dans la cheminée, il fallait l'avouer – et il contemplait avec satisfaction le tas de parchemin qui baissait devant lui lorsqu'une présence fut annoncée par un discret "toc" du soldat de faction devant la porte.
« Entrez. » cria-t-il en posant sa plume avec soulagement (sa main maniait plus volontiers l'épée que la plume et les cals n'étaient pas au bon endroit pour lui assurer une écriture agréable pendant des heures ).
Il braqua son regard sur la porte, s'attendant plutôt à Lamétoile ou un de ses lieutenants qu'aux deux se tenant derrière.
Le soldat ouvrit et Beltran replongea dans ses papiers le temps que les deux "invités" entrent. Fitz n'avait pas sa tête des bons jours...
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Ils étaient arrivé face à Beltran. Un salut rigide devant le capitaine, et Fitz fit signe à Kalaïd d'avancer.
"salutation capitaine. J'ai peur encore une fois de vous ammener de drôles de nouvelles de la patrouille. "
Il prit une profonde respiration.
"tout d'abord je vous présente sieur Kalaïd. Un mercenaire que j'ai croisé durant la prommenade. Là où le bât blesse c'est qu'il était au prise avec des mages noirs"
Il adressa son sourire habituel au capitaine.
"la troupe s'est trés bien comporté et aucun blessé n'est a déplorer de notre coté. Pour ce qui est des attaquants c'est autre chose. Le seul que nous avions gardé en vie s'est décomposé comme si son cadavre daté de plusieurs années."
Il fit une pause que Beltran avale la nouvelle et continua.
"j'ai pris la décision de vous apporter Kalaïd pour deux raisons. Qu'il vous donne sa version, et surtout car je me suis rendu compte qu'une arme ne lui faisait pas peur et qu'il se débrouille bien au combat. Je me suis dit qu'il pourrait être utile"
Il fit un autre signe a Kalaïd pour l'inviter a raconter son récit.
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- Mes respects capitaine.
Cela faisait déjà un moment que Kalaïd n'avait plus dit ces mots là précisément. Cela lui faisait un peu bizarre d'avoir à les redire, mais il n'en laissa rien paraître. Il s'inclina légèrement vers l'homme qui lui faisait face.
- Mon récit sera bref, si vous souhaitez l'entendre. Je suis venu par les routes du Nord, arrivant des fronts dans la montagne. J'étais là-bas aux ordres du Capitaine Maelth dans l'armée privée du seigneur Melonarph, basée au nord de Shonar. J'ai quitté cette faction et suit venu ici sur les ordres du capitaine. La route s'est à peu près bien déroulée, mais arrivée près de la citée, j'ai été pris à partie par des hommes encapuchonnés de noir. Un genre d'embuscade... Le combat s'est engagé malgré moi, et vos hommes sont arrivés à temps pour que celui-ci trouve une fin heureuse en quelque sorte... Nous avons tenté de conserver l'un des attaquants en vie mais il semble que cela ait été hors de nos compétences. Il y avait quelque magie noire à l'œuvre là-bas qui ne voulait visiblement pas nous voir réussir dans notre entreprise...
Kalaïd fit une courte pause avant de reprendre.
- Pour ce qui est de mon épée monsieur, elle est au service de votre cause jusqu'à ce que ma dette soit considérée par vous comme acquittée...
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La porte s'ouvrit sur un homme que Beltran connaissait. Après test de ses compétences, il lui avait confié le commandement d'une patrouille. Il aurait dû s'attendre à ce qu'il ramène potentiellement de mauvaises nouvelles, mais le Capitaine ne put s'empêcher de ressentir un léger coup au ventre quand il vit l'air de Fitz et son compagnon. Mauvaises nouvelles- comme si Fitz les attirait.
Après des salutations polies - et militaires, ce qui plut à Beltran, Fitz et son partenaire expliquèrent sans hésitation leur situation et leur aventure. Le Capitaine n'avait pas dit un mot et ne les avait pas interrompu. Son regard se faisait de plus en plus sombre, et il notait en même temps ce que racontaient les deux hommes. Prémices d'un rapport alarmant évidemment. Quand ils eurent fini, il soupira.
"Vous devez porter la poisse, sieur Fitz. Vous attirez la magie noire on dirait. Faites reposer vos hommes et envoyez une autre patrouille vérifier que rien n'est arrivé entre temps. D'autres détails? Ah et présentez moi notre nouvel ami. Mercenaire?" demanda-t-il directement en finissant de noter.
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Fitz adressa un signe de tête à son capitaine.
"Il sera fait selon vos ordres. Sieur Kalaïd ici présent est un mercenaire, visiblement en route vers la ville pour y trouver un emploi. Comme je le disais il m'a fait forte impression sur le champ de bataille, et je pense que vous trouverez surement une utilité à sa présence. Pour ce qui est des autres détails... Sans vouloir offenser Kalaïd"
Il lui adressa un signe de tête poli.
"Ils devront à mon avis être donné en privé, cela concerne une affaire qui me concerne et que vous, Dame Aranel, et Dame Riannon trouvez "interessante".... Enfin surtout pour ces dames visiblement"
Il adressa un sourire entendu au capitaine, tout en faisant un moment simple de sa main droite, la désignant comme seule responsable.
"Je pense que nous pourrons en parler plus tard. En attendant je vous laisse régler ce qu'il faut avec Sieur Kalaïd, et vais de ce pas donner vos ordres si vous n'avez pas besoin de moi"
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Kalaïd attendit que Fitz ait terminé de prendre congé de son supérieur avant de prendre la parole.
Il ne put cependant s'empêcher de remarquer le mouvement de la main droite de son compagnon de combat, faisant le lien avec sa curieuse réaction le matin même lorsque l'homme qu'ils interrogeaient l'avait touché. Il ne posa pas de question, comprenant que cela ne le concernait en aucune manière.
Il se contenta de reporter toute son attention sur l'homme qui lui faisait face derrière ce bureau.
- Mercenaire par la force des choses en effet mon Capitaine, répondit-il. Il semble que je ne sache que faire la guerre, et j'ai quitté l'armée il y a peu. Ma lame est donc libre d'aller au plus offrant, que ce soit par son paiement ou ce qu'il aura à m'apprendre d'ailleurs.
Kalaïd n'aurait jamais eu l'affront d'en faire la requête directement bien sûr, mais il s'agissait là évidemment d'une demande d'embauche. Le jeune homme ne voyait pas vraiment quoi faire d'autre que ce qu'il avait toujours fait depuis... Son enfance disons. Et il devait rester à Haven un temps indéterminé. Il serait plus que satisfait de mettre ses compétences au service de ceux qui pouvaient en avoir le plus besoin. Et vu ce qui lui était arrivé le matin même, il était possible que sa lame ne reste pas inactive bien longtemps...
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Beltran hocha la tête, content de la discrétion de Fitz.
" Pour ces ... détails, je veux un rapport après le départ de votre nouvel ami. Vous pouvez aller donner vos ordres."
Beltran fit un signe de tête à son subordonné, et se tourna vers Kalaïd qui se présentait.
"Je suis le Capitaine Beltran, et je gère les armées de Valdemar autant que la Garde de Haven. Je suis désolé que vous ayez eu des problèmes près de la ville... Nous avons pourtant renforcé les patrouilles. Enfin... comme vous le constatez, nous ne crachons pas sur les nouveaux effectifs. Si vous êtes ici pour trouver du travail, il y a soit l'armée, soit les compagnies de mercenaires près de chez nous, avec qui nous travaillons depuis un moment main dans la main. Je ne saurais dire ce qui offrirait le plus pour vous. Sachez juste que si vous voulez du changement, nous nous valons bien." précisa-t-il simplement.
Mais le regard du blond devint très grave:
"Quel que soit votre choix, vous devez cependant être testé par un Adepte."
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Fitz salua son capitaine avec respect. Comme d'habitude il aurait beaucoup à annoncer et à raconter dans son rapport après, mais pour l'instant il avait des ordres à donner, et surtout il aimerait bien retourner faire un tour là où tout s'était passé. Il devait trouver quelques hommes pour fouiller les environs, et trouver des indices si besoin.
"Capitaine"
Il se retourna ensuite vers Kalaïd, le salua à son tour
"Bienvenue parmi nous, on se revera plus tard surement"
Il ouvrit la porte et sortit.
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Kalaïd salua Fitz lorsque celui-ci quitta la pièce. Il l'aimait bien, il faut dire que leur première rencontre avait de quoi le rendre assez reconnaissant à son égard...
Puis il écouta le Capitaine avant de lui répondre.
- J'ai promit ma lame aux côtés de celui qui m'a aidé. Peu m'importe l'endroit où je serai affecté tant qu'il sert votre intérêt, et qu'il m'offre la possibilité de rendre la pareille à l'homme qui vient de quitter cette pièce.
Il marqua une très courte pause.
- Quelle que puisse être mon affectation, j'accepte de passer le test.
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" Vous allez donc servir dans l'armée. Fitz est chef de patrouille chez nous désormais. Avez-vous une réticence à servir sous ses ordres? Si c'est le cas, il faudra me prouver que vous méritez un grade quelconque chez nous."
Beltran hocha ensuite la tête et se leva. Il alla jusqu'à la porte et appela le garde de faction qui s'éloigna rapidement. Se tournant vers Kalaid, Beltran expliqua:
"Il va chercher un Mage ou un Héraut. Vous n'aurez qu'à répondre la Vérité, nous saurons si vous mentez ou si vous êtes sous le coup d'un sortilège. Et dangereux pour nous. Au vu des évènements, je pense que vous comprendrez?"
Ils attendirent quelques minutes puis Beltran rouvrit la porte sur un homme au regard fatigué, habillé tout en blanc.
" Héraut Yers, enchanté. Voici une nouvelle recrue?" salua avec lassitude le quarantenaire. Beltran hocha la tête, lui demanda des nouvelles ( rien de neuf ) et lui proposa un siège que le Héraut déclina.
" Je vais lancer le sort de vérité. Nous verrons un nuage bleu au dessus de vous. Il s'affolera et changera de couleur si vous mentez. Je vais devoir le lancer au niveau trois, c'est à dire que si vous mentez, cela risque de vous forcer à parler malgré vous. Ne vous affolez pas, ce n'est pas douloureux, sauf si vous mentez trop."
Pas forcément sympa, le Héraut, mais très professionnel. Il attendit le feu vert de Kalaid pour commencer les questions.
" Qui êtes-vous et pourquoi venez-vous à Haven? Avez-vous été contacté par une personne bizarre et avez-vous fait vos bagages seuls? On ne vous a rien donné de suspects? Est-ce que quelqu'un que vous ne connaissez pas vous a demandé un service?"
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- Je ne vois rien à redire à être sous les ordres de Fitz. Quand à mon grade, vous me donnerez celui que vous jugerez le plus approprié au moment qui vous semblera opportun, je n'ai pas d’exigence à ce niveau.
Alors que le Capitaine lui expliquait le fonctionnement de l'épreuve qu'il allait passer, Kalaïd ne put retenir une pensée emprunte d'un soupçon d'ironie.
*Super, de la magie...*
Le jeune homme ne put que soupirer mentalement. Extérieurement il n'en laissa cependant rien paraître et ne dit rien.
Il ne fit qu'un léger signe de tête au Capitaine pour exprimer que fidèle à sa parole il était toujours d'accord pour passer ce test.
Il salua donc le Hérault avec un profond respect lorsque celui-ci se présenta devant lui. Cela faisait bien longtemps qu'il n'en avait vu...
Après s'être vu expliqué le fonctionnement pratique de l'épreuve, Kalaïd adressa un signe de tête déterminé signifiant qu'il était prêt et attendit la première question, qui vint assez rapidement.
Puis il répondit...
- Je m'appelle Kalaïd, je n'ai pas de nom de famille. Je viens à Haven à la demande de mon défunt père adoptif, afin de m'imprégner de l'esprit des Hérault et faire ainsi l'apprentissage de ce qu'il estimait être le plus haut degré d'honneur en ce monde. Je déteste qu'on touche à mes affaires au plus haut point, j'ai donc fait mon bagage seul. En dehors du groupe de... "Choses", qui m'ont attaquées ce matin, je n'ai croisé que des personnels de la garde de Haven. Personne ne m'a rien demandé, et on ne m'a rien remis...
Stoïque dans son attitude, Kalaïd attendait la suite...
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" Très bien. Vous serez donc dans son équipe. Elle est composée pour une moitié de soldats de Haven, et l'autre de mercenaires en qui j'ai confiance. Je pense que vous pourrez vous y sentir à l'aise. Fitz me rendra compte de vos états de service et si vous désirez une promotion, nous en rediscuterons."
Sauf s'il échouait au premier Test évidemment. Auquel cas... Beltran ne dit rien à ce sujet, mais son air sérieux parlait pour lui. Quand le Héraut vint accomplir son office, le Capitaine ne se départit pas de ce regard presque froid à force de sérieux et le laissa travailler, notant tout ce qu'il entendait sans sourciller.
Le respect de Kalaïd pour le Héraut ne lui échappa pas, tout comme sa détermination. Il nota d'autres choses mais le Héraut sembla avoir sourcillé sur le même point.
"Vous avez fait votre bagage seul. Êtes vous sûr que lors de votre voyage personne n'y a rien rajouté. Vous soumettriez vous à une fouille de votre futur employeur?"
Le stoïcisme de Kalaïd était un comportement normal en tout cas. Pas d'angoisses, il ne semblait pas avoir à se reprocher quoi que ce soit. Une autre question, dérangeante, vint.
"Avez-vous une partie de votre vie complètement disparue de votre mémoire? Trou noir ou juste vide? Et rêvez vous d'un homme en noir vous donnant des conseils ou des ordres cruels?"
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Kalaïd accepta sans problème d'être affecté au sein de l'équipe de Fitz. Il était plus habitué aux champs de bataille et aux terrains de campagnes martiales bien sûr, mais il se dit qu'une nouvelle expérience primait sur des connaissances qu'il avait déjà assez bien exploré lorsqu'il secondait le Capitaine Maelth.
Quant à son grade ici... Peu lui importait de savoir s'il serait équivalent à celui qu'il avait dans l'armée. Il n'était pas là pour ça à son sens, mais s'il avait quelques capacités justifiant un grade quelconque ici, il était déjà convaincu que ses supérieurs seraient assez honnêtes pour le lui attribuer.
Beltran semblait être un officier... Bah c'était vraiment un officier en fait. Il observait, il parlait peu mais pour dire ce qui devait être dit, et ce avec justesse. Il savait reconnaître les domaines dans lesquelles il n'avait pas compétences, et laissait donc le Hérault faire ce pourquoi il était venu sans l'interrompre. Il semblait analyser tout ce qu'il voyait et entendait avec la maestria propre à ce corps de grade. Lequel corps avait la capacité étonnante de ne jamais se départir de son sérieux lorsque la situation l'exigeait. Pas la peine de tester le sens de l'humour du Capitaine en ce moment, Kalaïd pouvait lire dans ses yeux tout le sérieux qui l'habitait.
D'autant plus lorsqu'il lui parla de son bagage.
- Je ne m'opposerais à aucune fouille, dans la mesure où elle s'avère justifiée. Je ne pense pas que quelque chose ait été ajouté à mes affaires, bien que je n'en ai pas fait l'inventaire...
Un flash vint immédiatement à l'esprit de Kalaïd au moment où la question suivante lui fut posée.
Rien de magique là-dessous, mais il ne pouvait s'empêcher de ressentir certaines émotions ressenties un soir étrange... Certaines odeurs, certains sons, certaines émotions... Certaines frayeurs... Des résidus qu'il n'avait pas réussi à éradiquer...
Reprenant ses esprits il se mit à réfléchir à toute vitesse. S'il ne disait pas tout de suite la vérité, en dehors de ce qu'il subirait dans l'immédiat par les forces magiques, il serait sans doute chassé de Haven. Il ne pourrait pas honorer sa parole et ce serment fait au mourant...
Il n'avait définitivement pas le choix. Son précepteur le lui avait appris, dans certaines situations il fallait s'avouer vaincu, afin de minimiser les pertes...
Le jeune homme déglutit péniblement avant de formuler sa réponse aussi honnêtement qu'il le pouvait.
- Je ne peux nier que je n'ai jamais parlé à personne d'un pans entier de mon existence... Mais c'est si... Diffus... Je ne suis même pas sûr d'avoir vécu tout ça... Je ressent de curieuses sensations parfois, des impressions étranges, en rapport avec un événement passé, mais je ne sais pas quoi... J'ai su, mais je ne sais plus...
Kalaïd marqua une pause au cours de laquelle il fit un violent effort de mémoire. Il essayait de fouiller dans cette zone d'ombre intense qui voilait une partie importante de sa mémoire. Mais rien ne se dessinait dans son esprit...
Il finit par abandonner et répondit à la deuxième question.
- Je fais des rêves étranges parfois, presque toujours les mêmes... Je ne saurai dire si c'est en rapport avec ma mémoire. Et je ne sais pas s'il y a un homme en noir car ces rêves me laissent un goût amer qui ne me donne aucunement l'envie de m'en rappeler... Je sais qu'il y est question de magie néfaste... Mais tout cela me laisse une impression plus qu'une certitude...
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Beltran hocha la tête:
" Je m'occuperai moi-même de la fouille. Vous n'avez rien d'illégal? Pas de drogues, de poisons, ou de cartes illégalement acquis?"
Il préférait vérifier avant d'avoir des surprises. Pour le reste, le Héraut gérait et Beltran restait en observateur, content qu'il remarque les mêmes choses. La question suivante eut une réponse après un certain temps de réflexion, comme si l'homme partait dans ses pensées.
Le Héraut insista:
"Ne le prenez pas mal, mais si vous pouviez approfondir."
Beltran avait eu un rictus inquiet à la mention des rêves. Il rétorqua rapidement:
" Un de nos hommes a tué ma meilleure amie, la Capitaine Ellia, car un Mage Noir l'avait envouté. Je ne prendrais pas de risques. Vous allez devoir répondre à la question du Héraut au dernier stade de l'Enchantement. Cela fera remonter les choses malgré l'enchantement potentiel. Ce sera désagréable. Vous voulez continuer?"
[HJ: si tu veux continuer à garder ton passé "caché", tu peux m'envoyer ta réponse au Héraut par mp et l'éluder dans ton prochain post; si tu choisis de répondre évidemment]
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- Je n'ai rien d'illégal, si toutefois mes armes ne sont pas ici considérées comme tel, répondit Kalaïd en déposant ce qu'il possédait au sol, exception faite de sa dague. Le reste est encore accroché sur les fontes de mon cheval dans la cour, conclut-il avant de se concentrer de nouveau sur le Hérault.
Il n'eut guère le temps de répondre à sa question, l'herbe sous ses pieds coupée par un Capitaine visiblement déterminé à savoir qui il était, et ce sous tous ses aspects. Chose que par ailleurs Kalaïd ignorait lui-même, il devait bien le reconnaître...
- Eh bien je suis face à un dilemme je dois bien l'avouer... Je voudrais bien vous répondre, mais je ne le peux plus parce que j'ai oublié la réponse à votre question il y a bien longtemps déjà. J'ai choisi de l'oublier, au début, mais maintenant ça a bel et bien disparu. Vous me dites que votre sort permettrait de faire resurgir ce passé ? Je ne suis pas sûr d'en avoir très envie... Je ne sais plus ce qui s'y est produit, mais il me semble que j'y ai beaucoup perdu... Et j'ai fais le choix de laisser tout ça aux oubliettes. Il doit sûrement il y avoir une bonne raison...
Bien plus qu'une simple réponse, Kalaïd était en fait en train de penser tout haut. Il commençait à ne plus vraiment savoir quel choix faire, partagé qu'il était entre la crainte de voir refluer d'anciens sentiments, de vieilles peurs et d'antiques haines, et l'obligation qu'il avait de ne pas fuir devant d'hypothétiques démons. Il ne savait véritablement plus à présent ce que ce passé avait capturé de son étreinte griffue, mais il se souvenait avoir était intimement persuadé à une époque que tout cela le rattraperait un jour. Peut-être était-ce jour précisément...
Peut-être devrait-il se plier à l'Enchantement, et ainsi trouver, voir même vaincre, son ennemi le plus redoutable : lui-même. Ce qu'il avait été subsistait sans doute là, quelque part dans les tréfonds de son esprit blindé par des années de refus systématique d'une vérité contre laquelle il ne pouvait malheureusement rien. Nul ne peux totalement renier son passé, puisqu'il existe, voilà tout. Impossible d'effacer ce qui est.
Pour cette raison le jeune homme savait qu'il ne serait jamais à l'abri, jamais totalement sûr que tout cela n'allait pas rejaillir à un moment où il n'aurait aucun contrôle.
Alors pourquoi ne pas essayer maintenant ? Là, ici dans ce bureau d'off, il avait la possibilité de confier son passé à quelqu'un qui saurait le maîtriser. Un Hérault...
A en croire Maelth, si lui ne pouvait pas le faire, personne ne le pourrait... Maelth... A sa pensée, le coeur de Kalaïd se durcit subitement. Maelth l'aurait fait lui, aucun doute à ce sujet. Il n'aurait jamais fuit, quoi qu'ai pu contenir son passé, quelque soit la douleur qu'il ait pu représenter. Au nom de l'honneur...
C'était jusqu'à la raison de sa présence ici, l'honneur. Et les Hérault en étaient la base d'après son mentor. S'il devait expérimenter tout ce que cette notion représentait de complexité, pourquoi manquer cette opportunité ?
Autour de lui tout sembla s'arrêter, comme si le temps lui-même s'était brusquement suspendu. Kalaïd sentit au plus profond de lui que quelque chose venait de céder, de se briser. Quelque chose de très lointain, de fort, mais de si éloigné... Quelque chose qu'il s'était promis de préserver, de garder, de cacher... Ne restait qu'à le ramener à la surface à présent...
Le visage du jeune homme devint subitement aussi impassible que du marbre. Il ne dégageait plus à présent qu'un seul sentiment : la détermination.
-Si votre sort peut faire ressortir ce que j'ai mis de côté depuis 13 ans, alors je suis prêt à l'affronter... Mais je ne saurai garantir le résultat, ne sachant pas moi-même ce que vous allez trouver...
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Beltran s'occuperait de la fouille plus tard. Que Kalaïd l'accepte et donne des indications qu'il n'était pas obligé de donner était pour le moment une preuve qu'elle n'était pas pressée. La conscience professionnelle de Beltran l'obligeait à la faire tout de même, surtout qu'un passé, encore mystérieux, se voyait caché ... et bientôt révélé.
Le Héraut marmonna les paroles du sort de Vérité une fois de plus. Concentré, il augmenta le niveau de vrondis, et bientôt le Capitaine put voir que le léger halo bleu qui entourait Kalaïd sans que celui-ci ne s'en rende compte devenait réellement un gros nuage bleu foncé, fourmillant. L'imagination pourtant assez restreinte du blond pense cependant tout de suite à un essaim de toutes petites abeilles bleues dévorée de curiosité.
Le Héraut regardait Kalaïd. Celui-ci ne pouvait plus qu'obéir et répondre la vérité si on lui posait une question. Tous ces "yeux" invisibles sur lui l'y obligerait.
" Est-ce que quelqu'un vous oblige à ne pas vous souvenir ou est-ce réellement de votre fait?" commença l'homme.
Puis il continua:
"Qu'avez-vous fait dans la période précédent les treize dernières années?"
Les vrondis faisaient leur office, tourbillonnement invisible autour de Kalaid. La mémoire de celui-ci était retournée, remuée, et les souvenirs affluaient, avec leur content d'émotions. Beltran s'était rapproché, au cas où le nouveau venu tentait d'assassiner le Héraut comme Elia l'avait été à la fin de la bataille...
[ HJ: idem, si tu veux répondre "caché" utilise les mp pour les parties réponses. ]
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La première question du Héraut vint rapidement après qu'il eut intensifié le sort aux effets duquel Kalaïd se soumettait.
- Pour ce qui est d'avoir renié mon passé, je ne suis soumis à aucune autre volonté hormis la mienne. Personne n'a de prise sur cette partie de moi que j'ai volontairement choisi de laisser de côté, afin de pouvoir avancer.
Le jeune homme n'avait pas hésité un seul instant avant de prononcer ces mots. La suite s'avéra nettement plus difficile pour lui. A l'énoncé de la seconde question, il sentit une gêne à répondre. Il essaya de résister mais une intense brûlure au niveau de ses tempes et de sa nuque se fit ressentir.
Kalaïd avait l'impression que quelque chose essayait de pénétrer directement à travers sa peau pour aller chercher au fond de son être les réponses convoitées. Il réalisa que la lutte était vaine, il ne pourrait résister à cette magie.
Mais il ne pouvait se souvenir de tout ça, il était réellement persuadé que c'était mort en lui, qu'il n'y avait plus accès.
Grimaçant sous la douleur, il choisit finalement de se laisser faire. Il verrait bien ce qui en sortirait...
Il se relâcha légèrement et reçu comme une décharge au niveau du front. Il vit passer devant ses yeux fermés des dizaines d'images, visualisations figées dans le temps d'un passé aujourd'hui révolu...
Finalement ses lèvres se mirent en action d'elles-mêmes...
- Nous vivions dans les montagnes avec mes parents, et mes deux frères. Mon père était forgeron, taillandier... Ma mère tissait le coton... Elle faisait des étoffes qu'elle vendait dans sa petite boutique... Nous avions une belle maison, avec quelques plantations à l'arrière et la forge de mon père, construite à l'écart du village...
La douleur était intense, mais Kalaïd continuait à parler. Il sentait une foule d'émotions le gagner à chaque mot qu'il prononçait. Il y avait de l'amour, du regret, des remords, de la peur, de la haine... Des pleurs...
Des larmes coulaient sur le visage grimaçant du guerrier, mais il ne les sentait pas. Il continuait simplement à raconter ce que le sort extrayait de sa mémoire...
- …Un soir, nous étions partis marcher dans la montagne comme nous faisions souvent avec mon grand frère Aerionn. En rentrant chez nos parents, nous découvrîmes la maison en flammes. Il y avait... Cette boule de feu immense à la place de notre demeure... Et quand nous en avons fait le tour...
Il voyait leurs yeux rouges, injectés de sang. Il voyait à présent clairement les corps sans vie avec lesquels ils s'amusaient encore. Démons...
- …Il y avait ces créatures... Des genres de... Je ne sais pas... Créatures aux écailles luisantes, et aux crocs blancs acérés... Et il y avait cet homme en noir là bas... Je ne l'ai vu que de dos, ce n'était qu'une silhouette encapuchonnée...
Le jeune homme commençait à voir la tension se relâcher en lui. Il en avait presque fini...
- … Ensuite, les créatures nous ont chargés, et mon frère s'est sacrifié pour me laisser le temps de fuir. Ce que j'ai fais... J'ai semé les créatures dans la montagne, et au matin lorsque je suis revenu chez moi, j'ai offert les derniers honneurs à ma famille. J'avais douze ans... Aelthon, Maëriann, Aerionn et Maelthid... Je me suis endormi près des tertres que je leur ai fait. J'ai été réveillé par l'homme qui m'a apprit à être ce que je suis maintenant.
Le jeune homme prit conscience que l'expérience qu'il venait de vivre l'avait courbé, aussi se redressa-t-il...
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Beltran assista à toute la scène avec une gène grandissante. Il savait bien que c'était un passage obligé pour garder l'homme devant lui, mais réveiller de vieux souvenirs... Il savait ce que ça faisait. Il laissa cependant le Héraut continuer.
Ce dernier avait été ému aussi, mais il ne montra rien. Il posa une dernière question:
" Avez vous l'intention de nuire à un habitant de Valdemar de quelque manière que ce soit ou de tuer quelqu'un à la Cour pour raison personnelle ou par contrat?"
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Kalaïd passa rapidement la main sur son visage avant de répondre. De la sueur perlait sur son front, résultat de l'éprouvante expérience qu'il venait de vivre. La question suivante arriva rapidement, mais elle ne fut pas aussi difficile que la précédente.
- Je n'ai l'intention de nuire à personne, ni aucun ennemi à éliminer à la cour à ma connaissance, répondit-il en reprenant totalement ses esprits. J'ai appris ce jour en votre compagnie l'existence d'un ancien ennemi dont j'ignore tout. Si je dois un jour tuer cet homme, je m'assurerai que ça ne soit dommageable à aucun innocent. Je n'ai actuellement aucun contrat, et suis libre de tout engagement en dehors de la dette que j'ai envers vos hommes.
Le jeune homme avait retrouvé son attitude normale. Il se tenait à présent droit face à ses interlocuteurs, et semblait serein. Mais il se posait un tas de questions sur les images qui tournaient à présent dans son esprit...
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Le Héraut regardait Kalaid sans faiblir, se concentrant sur le nuage bleu que l'homme ne pouvait voir. Beltran se concentrait aussi dessus. Rien de tressaillit. Kalaid ne mentait pas. Et franchement, Beltran comprenait bien sa réponse.
" Très bien. " finit-il par dire après le hochement de tête du Héraut. " Vous serez donc sous les ordres de Fitz. Vous allez signer le contrat, je vous prends pour quelques mois et si la vie dans l'armée vous convient, vous aurez une situation plus stable. Nous devons partir bientôt à l'étranger. Je verrais à ce moment avec vous. En attendant, vous suivez Fitz comme son ombre pour apprendre à vivre chez nous, dans l'armée."
Il remercia ensuite le Héraut qui salua. PAssant près de Kalaid, il s'excusa:
"Désolé de vous avoir fait revivre ça. Pour le bien de Valdemar je fais des choses pas très agréables. Je vous souhaite de trouver votre homme et le lui faire payer."
La vengeance, ce n'était pas une qualité de Héraut, mais ce dernier restait un homme. Et l'histoire de Kalaid ne lui plaisait guère. Il partit ensuite. Beltran n'était pas homme à s'excuser, lui. Il passa directement aux choses sérieuses.
[ Clos pour moi, qu'on puisse passer à autre chose. Si tu veux poster encore une fois, tu es libre ensuite ^^ ]
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Kalaïd remercia le Héraut d'un bref signe de tête. Sa première rencontre avec un homme de sa qualité n'avait pas été de toute repos bien sûr, mais il lui en était quelque part reconnaissant, ayant à présent des réponses à ces questions qu'ils n'osait plus se poser depuis bien longtemps...
Le reste ne fut que consignes et signature de paperasses, rien qui ne lui soit inconnu après toutes ces années passées dans une armée régulière. Puis il prit congé du capitaine et le saluant une dernière fois se retrouva seul dans les couloirs...