Valdemar RPG
Autres RPs => Archives => Sujets libres => Discussion démarrée par: Héraut Estevan le 07 décembre 2010, 00:37:21
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Etait-ce si grave ? Non, mais je vous le demande ! Etait si grave de juste vouloir boire un verre tranquillement dans une des plus agréables tavernes de la ville ? D'accord, c'était souvent bondé...et de Bleus en plus, mais à la " Rose des vents", l'atmosphère était unique . Rien ne valait la foule pour avoir la paix, et ce soir, Etevan avait fait fi du traditionnel uniforme blanc . Il voulait juste être Estevan...Pas celui qui devait donner des cours, pas celui qui partait en mission à tout bout de champs, et pas toujours celui flanqué d'un Compagnon qui avait raison...
Non, l'Estevan d'Adair, qui faisait des farces à ses soeurs, qui soulevait les jupes des servantes, et savait s'amuser ! Surtout que ce soir, Kryss lui avait bien fait comprendre qu'il songeait à repeupler le Champs des Compagnons... Et ça, Estevan préférait ne pas y penser . D'abord il ne voulait pas perturber la vie amoureuse de l'être qu'il chérissait le plus au monde, et surtout, il ne souhaitait pas penser à la sienne...Plate et morne .
Bref, il s'était habillé simplement mais avec goût, et s'était approché du comptoir pour commander une bonne bière avec une assiette de friand à la viande .Juste deux heures de paix ! Etait-ce trop demander ?
A l'évidence oui ! Alors qu'Estevan s'était penché vers l'avant, pour mieux se faire entendre du patron de la taverne, il sentit un truc humide se lover dans la partie sensible de son anatomie...
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Yaelle n'avait pas voulu l'accompagner, préférant faire autre chose de sa soirée et malgré son envie d'avoir quelqu'un à ses côtés pour la soirée, la guérisseuse était sorti quand même. Besoin d'air et de s'échapper un peu du monde aseptisé du Collegium. Elle était une campagnarde après tout, pas une grande Dame attendant le prince charmant et préférant apprendre un quelconques instrument de musique pour complaire à quelqu'un.
Non... ce soir elle allait boire un peu, rire surement en compagnie de badauds quelconque et si la Déesse le voulait, alors elle aurait un compagnon pour la soirée. Mais cela ne lui arrivait plus aussi fréquemment qu'avant et elle sortait de moins en moins... ah les études !
Une robe verte simple (même quand elle ne souhaitait pas porter la couleur de son ordre, cela la rattrapait toujours) et une cape surmontée d'un capuchon qu'elle n'avait pas encore laissé tomber, cela était sa tenue pour la nuit. Et la jeune rousse était tranquillement en train de vider sa chope quand elle vit son chien. Le fourbe la fixait avant d'enfoncer son gros museau plein de bave dans l'entrejambe d'un pauvre homme.
"Léandre ça suffit !"
La verte se débarrassa de son capuchon en vitesse et se leva pour se figer devant l'inconnu... ou pas tant que ça.
"Excusez-le, il adore l'odeur des chevaux..."
Un sourire moqueur s'afficha sur ses lèvres alors qu'elle se débarassait de sa cape pour laisser ses boucles rousses en liberté. Héraut Estevan... elle ne le connaissait que par ses exploits divers et l'avait vu deux ou trois fois. Il n'y avait pas tant de hérauts que ça et c'était presque un devoir de se souvenir de leurs noms.
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Une voix féminine rappela la chose qui avait décidé de réchauffer son museau dans son pantalon . Estevan se retourna vivement, et vit un des plus gros molosse qu’il avait vu de sa vie . Sa « maîtresse » était une petite femme habillée de vert, et à la chevelure rousse flamboyante : on aurait dit un coquelicot sur patte .
« Comment faites vous pour avoir un chien pareil, alors que vous êtes si petite ? » furent les premiers mots, irrités, d’Estevan .
La jeune femme fit une réflexion sur les chevaux, et Estevan comprit qu’elle devait le connaître de vue ou de réputation . Estevan n’aurait su dire ce qu’il préférait . Après tout, elle n’était pas mal dans le genre frais et apétissant . Estevan soupira et décida de faire contre mauvaise fortune bon cœur : mais comment diable essuyer de la bave de son entrejambe avec un minimum d’élégance ?
Il n’y avait aucun moyen, hélas . Le visage de marbre, comme s’il était à un thé chez la Reine de Rethwellan, il procéda au nettoyage de son entrecuisse, avec un vieux mouchoir qui traînait dans sa poche .
« Voilà le mal est réparé . J’espére juste que vous allez l’empêcher de recommencer . Je n’ai que ce mouchoir . »
Sa commande arriva sur ces entrefaites, les patés à la viande sentaient incroyablement bon . Estevan eut un sourire tout à fait… Polisson .
« Deux options s’offrent à vous : soit vous partagez ces pâtés succulents avec moi, de bon cœur, soit vous payez le nettoyage de ce superbe pantalon en cuir, que ma mère m’a envoyé directement d’Hardorn. Et ce n’est pas négociable . »
Estevan prit sa chope de bière et en but une gorgée, tout en observant la donzelle, soudain amusé par la tournure des événements .
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Il ne manquait pas de toupet ce garçon et au lieu de se sentir offusquée, la rousse ne put que sourire en caressant avec amour la tête de son chien. Sacré Leandre.
"Premièrement, je ne suis pas petite, je suis plutôt grande pour une femme de mon âge. Et deuxièmement, je peux vous offrir ce mouchoir."
Petite chose blanche en dentelle qu'elle sortit de son corsage pour le tendre au héraut. Ce fameux héraut dont elle avait entendu parler de nombreuses fois pour ses frasques diverses et variées avec les nombreuses femmes de chambre et autres qui passaient par le Collegium.
"Mais j'accepte aussi le partage de friands, ils sont tellement bons ici..."
Elle s'en saisit d'un qu'elle croqua à pleines dents avant de le reposer dans un sourire.
"Et mon chien est bien élevé, c'est juste les chevaux... j'aurai dû être un héraut."
Et Leanor pariait qu'il ne l'avait jamais remarqué en trois ans d'études. C'est vrai que les guérisseurs n'étaient pas forcément célèbres."
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Plutôt grande ? De caractère peut être... De taille, c'était à voir... Le mouchoir présenté était un vrai ravissement de froufrou, et Estevan faillit se mettre à rire . C'est donc d'un ton franchement amusé qu'il répliqua :
" Merci, mais je vais devoir décliner cette offre généreuse, ma réputation n'y survivrait pas !"
La jeune femme accepta les friands, et Estevan lui sourit :
" Sage décision !"
Il en prit un à son tour et le dégusta lentement . Il crut qu'il allait s'étrangler à la suite . Encore une qui rêvassait face à l'uniforme blanc ? Quelle déveine ! Il l'observa plus sérieusement un moment . Si Kryss était là, il aurait pu lui dire si la jeune femme avait ses chances . Mais actuellement, son Compagnon lutinait dans les fleurs...
" Le vert vous va plutôt bien, je trouve . Quant à devenir Héraut, faites attention à ce que vous souhaitez, cela pourrait arriver . Personne ne sait comment choisi un Compagnon ."
Et personne n'aurait pu parier qu'il le deviendrait lui, un jour, et pourtant...Etre Héraut était devenu l'essentiel de sa vie, désormais .
" Au fait, je connais le nom de cette charmante créature, mais pas de sa maîtresse . Au fait, je suis le Héraut Estevan, mais je crois que vous le savez déjà . Et pitié, ce soir, j'ai juste envie d'être Estevan !"
Il lui fit une mimique comique suppliante .
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Il croyait que... elle ? Un héraut ? Mais elle plaisantait voyons !
"Mais non ! Je ne veux pas être un héraut voyons ! Je vous connais de vue parce que je suis moi même du Collegium. Le vert me va très bien pour deux raisons : premièrement parce que je suis rousse et que les deux couleurs se marient à merveille et aussi parce que je suis guérisseuse."
Elle lui sourit de toutes ses dents en reprenant son petit mouchoir immaculé.
"Je ne vous ai jamais vu à la Maison de Guérison mais vous êtes célèbre pour de nombreuses autres choses."
Et pour son désir de ne pas être un héraut ce soir, il aurait gain de cause, les hérauts avaient beau être des personnes admirables en presque tout points, Leanor ne souhaitait pas passer sa soirée avec ce genre de personne. Quelque chose de plus détendu lui aurait parfaitement. La verte se resservit en pâté et planta ses grands yeux bleus dans les siens.
"Leanor, je suis au Collegium depuis trois ans."
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Estevan faillit soupirer de soulagement . Il n'aurait pas supporter une pleine soirée de questions sur les Hérauts . Aussi, lui fit-il un sourire éblouissant de reconnaissance .
" C'est vrai que le vert vous va bien . Mais vu vos yeux, le bleu irait tout aussi bien . Mais je comprends qu'on puisse être fier de sa fonction . Je le suis aussi, mais pas tout le temps ! Sinon, je deviendrais parfaitement insupportable . Déjà que beaucoup pense que les Hérauts sont arrogants !"
De l'envie tout ça, rien de plus...Comme si c'était un privilège de risquer sa peau à chaque mission !
Sa réplique sur sa prétendue "célébrité", fit rire Estevan .
" Oh, je sais oui... Mais croyez bien que je regrette, de n'avoir pas fait tout ce dont on m'attribue . Les exploits comme les frasques!, dit il taquin . D'un autre côté, je dois dire que ça m'arrange...On m'enquiquine moins, et je n'ai dans mon cercle d'amis que des personnes qui me connaissent vraiment ."
Les idiotes énamourées passaient vite leur chemin, une fois qu'on les avait averti du donjuanisme du bel Estevan . Les jaloux et les hommes conservateurs mettaient un point d'honneur à ne pas le fréquenter . Il n'y avait qu'à voir la tête du Baron DeFeriel, quand il le croisait : on pourrait croire qu'il venait de manger une pleine cagettes de citrons !
" Enchanté Léonor . Depuis trois ans ? Aïe ! Il va falloir que je passe un peu plus de temps à Haven, moi ! On m'envoie souvent sur les routes, en mission, et on ne peut pas dire que j'ai le temps d'user mes draps, ici . Si l'on voit le bon côté des choses, cela me permet de faire encore et toujours de nouvelles rencontres, comme celle ci .
Encore une chope de bière ?" proposa-t-il, galamment .
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"Encore une et c'est moi qui vous invite. Je vous dois bien ça pour le..."
Elle désigna son pantalon du menton avant de poser les yeux sur l'amour de sa vie à quatre pattes.
"Pour ce que Leandre a fait à votre royale entrejambe. Et je ne pense pas que les hérauts soient arrogants non. Il est rare que nous ayons des hérauts à la Maison de Guérison, et quand c'est le cas, ils ne sont pas confiés aux novices. Vous êtes peu nombreux et important pour la stabilité de Valdemar."
Un sourire alors que la verte retournait à sa table pour prendre sa chope et la finir en revenant vers le héraut. Pas très distinguée mais peut-être qu'il comprendrait qu'elle n'était pas une groupie.
"Par contre j'envie vos voyages. C'est ce que je ferai en sortant du Collégium et que je serais une vraie guérisseuse. Je ne pense pas pouvoir rester en place. Cela fait déjà trois années que je tiens le coup mais j'ai besoin d'air quitte à prendre des risques. Et il manque de guérisseurs itinérants, alors je pense que j'aurai ma place quelque part."
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Estevan failit se remettre à rire au coup d'oeil impertinent et à la réplique qui ne l'était pas moins .
" Royale ? Non, noble seulement... D'Hardorn en plus ! Autant dire que ça ne veut rien dire ici . Et Je préféres de loin ."
Estevan n'aimait pas plus que ça la noblesse et tous ces chichis de cour . Il se serait ennuyé mortellement à la Cour d'Hardorn, même s'il admirait le travail de son père, premier conseiller du Roi .
" Nous sommes trop peu nombreux, vous voulez dire, mais je parie que dés que ces temps difficiles que nous vivons, seront passés, des tas de Compagnons choisiront, et le Collégium sera plein ."
Il leva sa chope à cet espoir . Estevan restait optimiste malgré tout . Il le devait ! Pour Kryss et Valdemar ! Sinon, il se serait jeté dans la première rivière venue . Et ça n'était pas du tout dans son caractère .
" Ah mais voyager comme guérisseur itinérant n'a rien à voir avec la folie du travail de Héraut . Vous avez le temps de connaître les gens, de vivre avec eux, de tisser des liens . Je suis, pour mon malheur, le genre de Héraut qu'on envoie pour les missions perdues dans l'Est,et souvent urgentes . Je passe plus de temps sur le dos de Kryss, mon Compagnon qu'à boire des coups en agréable compagnie ." dit-il un brin charmeur .
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Un noble ? Tout son contraire, elle, fille de potier de générations en générations. Excepté elle même bien entendu qui avait fait le choix d'une voie bien différente.
Autant cette idée de le voir en courtisan la fit sourire, que le reste lui déplut fortement. Certes, on ne pouvait pas comparé un guérisseur à un héraut mais de là la dénigrer à ce point !
"Je vous signale tout de même que nous voyageons souvent seul, et même si cela n'est rien pour vous, sachez que l'on fait ce que l'on peut. Je ne pense pas que voyager seule en tant que femme et guérisseuse soit une chose aisée. Des dangers m'attendent et j'en suis consciente. Et puis que feriez-vous sans notre aide pour les épidémies lointaines ? J'avais oublié à quel point les hérauts pouvaient être si hautain !"
Fière de son clan vert, c'était certain.
Leanor planta ses yeux dans ceux de l'homme face à elle, sans peur aucune de le froisser.
"Alors ? Je suis toujours d'aussi bonne compagnie ?"
Taquine et franche, il allait surement fuir.
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Tout à coup, la jeune Léonor prit la mouche et lui envoya une rafale de piques plus acérées les unes que les autres . EStevan trouva cela fort amusant, et leva les mains en signe de reddition .
" Paix, paix ! Pitié ! Je n'insinuais pas que votre travail était une sinécure, loin de là . C'est dangereux, j'en suis conscient et contrairement à vous, je ne voyage jamais seul . Je disais juste que vous avez le temps de faire des rencontres interessantes, c'est tout . D'ailleurs, savez vous vous battre ? Jeter des potions au visage de bandits peut ne pas être efficace ... Et non, là je ne suis pas hautain ."
Il leva le nez et pinça les lèvres comiquement .
" Comment, jeune damoiselle osez vous vous comparer à nous autres, parongons de vertu vêtus de blancs... C'est tout simplement in-ad-mis-si-ble !' dit-il d'une voix nasillarde .
Estevan reprit son air normal, et lui fit son sourire le plus éblouissant .
" Voilà... Là, j'ai été hautain . Si vous le souhaitez, je peux faire encore pire ."
Léonor le regarda dans les yeux, un reste d'irritation brillant dans ses yeux verts . EStevan choisit la provocation .
" Oui, surtout que la colère donne une lueur trés interessante à vos magnifiques yeux verts . Pourquoi m'en priverais-je ?"
Estevan se détourna un moment et lui tendit l'assiette de friands, attendant de voir comment allait réagir la jolie guérisseuse .
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"J'ai les yeux bleus je vous signale."
Elle se retint de lui tirer la langue et piocha dans un des friands pour l'engouffrer presque entier dans sa bouche. Exaspérant héraut.
"Pas très observateur pour un charmeur dans votre genre. Oui, je suis au courant de toutes vos frasques."
Un immense sourire moqueur et supérieur naquit sur ses lèvres roses avant qu'elle porte sa chope à ses lèvres.
"Et à part ça je ne sais pas me battre, enfin je peux me défendre comme la campagnarde que je suis. Mordre, griffer, tirer les cheveux... viser les parties. J'excelle dans ce domaine, c'est comme si mon pied était attiré par cet endroit si... particulier. Mais me battre comme VOUS vous pouvez vous battre, je l'ignore et j'aimerai apprendre. Je n'ai juste personne de vraiment disponible et les maîtres d'armes sont en général prit par les hérauts, donc..."
Leanor rit doucement en plissant ses yeux bleus.
"Donc je vise bien et je pars en courant."
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Sa petite ruse avait fonctionné à merveille .
" Bleus ? Vraiment ?"
Estevan se pencha vers Léonor, jusqu'à presque la toucher, ses yeux dans les siens . Il était prés, au mépris de la décence il le savait . Quelques centimètres de plus, et il aurait pu l'embrasser . Avant qu'elle ne puisse en prendre ombrage, il se redressa et dit d'un ton nonchalant :
" Ah, oui, vous avez raison . Ce doit être tout ce vert..."
Si avec ça, elle n'était pas un peu perturbée, il y avait de quoi perdre son latin . La suite le fit rire franchement .
" Non, vous ne pouvez pas être au courant de TOUTES mes frasques . Certaines n'ont pas encore traversé la frontière !"
Estevan s'appuya sur le comptoir, et reprit sa chope . Oui, il s'amusait vraiment, et ça donnait soif . Il haussa un sourcils dubitatif .
" Face à des bandits ce n'est pas suffisant... Si vous le désirez, je peux vous apprendre à vous défendre assez longtemps pour tenir avant les secours . Mais encore faut-il que vous me supportiez, et que vous n'ayez pas peur qu'on vous voit avec moi, l'affreux casanova de Haven ."
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Quand il s'était approché si près, Leanor avait hésité quant à la conduite à tenir. Se reculer franchement ou rester stoïque pour lui montrer qu'elle n'était pas une pucelle effarouchée ? Bien entendu, trop fière d'avoir à baisser sa défense, la jeune femme le fixa en retour sans ciller un seul instant et en maîtrisant sa respiration à merveille qui plus est.
En tout cas, ce héraut là était véritablement celui des ragots du Collégium, charmeur, très charmeur. Peut-être que se laisser tenter serait une chose à faire mais cela serait de tomber dans la presque normalité du quotidien du jeune homme : des femmes et des combats, voilà tout.
"Soit vous n'êtes pas observateur du tout soit vous essayez de me mettre mal à l'aise et l'un comme l'autre sont des idées stupides. Vous ne m'impressionnez pas du tout et je n'ai pas peur de grand chose si vous voulez savoir."
Fière disions-nous...
"Mais niveau frasque j'en connais pas mal, il y a eu cette fois avec la nouvelle des cuisines dans un placard près du garde manger, ça a fait le tour du Collegium. La fille des écuries je crois bien et puis plein d'autres. Tout se sait ici, c'est pas comme si c'était immense dans notre petite retraite là-haut."
Elle sourit largement avant de reprendre.
"Et j'accepte si VOUS, vous arrivez à me supporter et je ne suis pas une enfant, si quiconque dit quoi que ce soit sur le fait que nous soyons ensemble, je saurai répondre. Pas vrai mon amour ?"
Attrapant un reste de friand, Leanor le tendit près d'elle à Leandre qui l'avala en une bouchée.
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A la réponse à sa petite tactique de destabilisation, la jeune femme se montra un peu agressive, et Estevan comprit qu’il avait réussi en partie . Souffler le chaud et le froid l’amusait au plus haut point . La jeune Léonor avait du répondant, ce qui n’était pas pour lui déplaire, loin de là .
« Pourquoi auriez vous peur de moi ? Je ne suis qu’un homme comme les autres . Et pourquoi chercherais-je à vous impressionner ? Qui sait ? Votre première théorie est sûrement la bonne, et je suis ni observateur, ni intelligent . »
Et tout ceci débité avec un sourire jusqu’aux oreilles et un regard innocent… Innocent comme si Estevan allait déguster un bon beignet tout chaud .
Elle remettait ça sur ses frasques ! Bizarrement, Estevan haussa les épaules, et répondit avec une pointe de désabusement .
« Et alors ? Je n’ai tué personne que je sache . Si ça amuse les autres de gloser sur ma vie intime, qu’y puis-je ? »
Désabusement, oui… Et un soupçon d’amertume . Estevan n’arrivait plus à se remettre à son rôle de séducteur… Plus vraiment la foi du conquérant . Il avait entrevu ce que c’était une union du corps, de l’esprit et du cœur, et on lui avait brutalement fermé la porte au nez . Conter fleurette, oui, mais jouer à la bête à deux dos… C’était presque risible, car il n’avait entrepris aucune femme dans les écuries ces derniers temps . La fille des cuisines, Myra, elle en mourrait d’envie, et Estevan avait toujours du mal à dire non à une femme décidée . Plus pour faire plaisir que par désir irrépressible, si il était complètement honnête .
Il faillit se remettre à rire . Sa tentative de lui flanquer la frousse avec son molosse faisait chou blanc . Pas de ça, avec un Héraut…
« Je ne proposerai pas à une enfant d’apprendre à se servir d’une arme . Et en général, je ne me vantes pas de mes bonnes fortunes, ce sont mes partenaires qui le font quelque fois . Et il arrive que certaines racontent ce qui n’a pas été . J’ai autre chose à faire que de les contredire . Si vous entendez des rumeurs, ce ne sera pas de mon fait … Ni du vôtre… Seulement l’imagination féconde de certains . Ne rêvez pas, si on vous voit en ma compagnie, on pensera que nous sommes amants . Personne, à part les Hérauts, peuvent croire que je puisse fréquenter une femme sans lui faire subir systématiquement les derniers outrages . »
C’était un fait, rien de plus . Estevan s’en fichait au fond . Il avait Kryss, il avait Aaron, il avait Aranel…
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"Que nous sommes amants ?"
Leanor faillit se mettre à rire mais se retint, si elle était réellement intéressée par ce héraut, elle l'aurait déjà montré. Et bien qu'elle ne soit pas une enfant de coeur, la jeune guérisseuse faisait attention quand elle se "laissait aller" avec un homme.
"Je n'ai que faire des rumeurs, l'attention est toute portée sur les hérauts, pas les guérisseurs. Mais si des racontars commencent à circuler alors le seules personnes avec qui je m'entretiendrai seront les autres guérisseurs et Oesope. Ce sont les seules personnes au Collégium dont l'avis m'intéresse. Et mes amies sauront que tout cela est infondé. Je ne passe jamais plus d'une nuit avec un homme, et jamais quelqu'un du Collégium."
Règle simple et toujours respectée qui ne lui avait jamais posé aucun préjudice jusqu'à maintenant.
"Donc il sera logique que je ne sois pas avec vous !"
Un grand sourire et la jeune femme porta sa chope à ses lèvres en pensant ce à quoi elle s'exposait avec ce héraut.
"Et si vous m'apprenez à me battre, que voulez-vous en échange ? Je ne pense pas que l'argent vous intéresse mais je m'y connais en potion et si mon don veut fonctionner, je pourrais peut-être vous être utile de temps à autre."
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Quoi ? Etait-ce si impossible qu'ils puissent se rouler dans la luxure tous les deux ? Est-ce qu'Estevan aurait perdu tout attraits ? Possible...Depuis la mort d'Ysaline, il n'était plus vraiment le même . Et ça commençait à faire long pour un homme jeune et en bonne santé . L'ensemble de ses petites régles le fit sourire franchement . C'est vrai qu'elle était rafraîchissante cette petite guerisseuse ! Aparemment, elle n'avait pas connu d'homme qui soit suffisamment interessant pour la retenir plus d'une nuit . Quelle pitié ! Mais ça, EStevan ne pouvait lui dire en face, donc il temporisa :
" Trés bien . Je vois que vous avez la tête sur les épaules ."
... Et c'est bien dommage que vous ne l'ayez jamais perdu, par ailleurs . pensa-t-il, amusé et agacé .
" Ce que je veut en échange ?" répetta-t-il, comme s'il avait mal compris .
Estevan n'avait pas proposé ça comme monnaie, mais vraiment pour rendre service, en plus . C'était tellement éloigné des Hérauts, cette notion d'échange ou de troc . Ils faisaient les choses par devoir, parce qu'ils devaient le faire, moralement .
" Mais rien... Je ne veux rien.... Ah si, peut être que vous me payez un verre de bière par semaine, ici même... Est-ce que cela vous semble équitable ?"
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Évidemment qu'il l'attirait, malgré Ysaline, Estevan restait Estevan et attirait toujours autant les demoiselles. Et la raison pour laquelle Leanor se forçait à rester de marbre était qu'il était un héraut et contredisait toutes ses règles. Il était du Collegium et elle le reverrait, cela était tout bonnement impossible qu'ils ne passent rien qu'une nuit ensemble.
Un sourire distrait sur les lèvres et sa chope dans une main, la guérisseuse acquiesça aux dire du blanc face à elle.
"Je n'ai jamais prétendu avoir la tête sur les épaules, et si on écoute ce que disent mes amies, alors je ne l'ai vraiment pas en place. Il paraît que je fais toujours des choses... disons... pas spécialement réputées pour leur sagesse."
Sortir si tard du Collegium qu'elle doive passer sa nuit dans une auberge, boire plus que de raison, passer sa nuit avec des inconnus et bien plus encore.
"Mais je me dois d'être sage, surtout avec vous, je ne voudrais pas que vous tombiez amoureux de moi parce que vous savez ce qu'on dit des guérisseurs... une nuit avec eux s'avère toujours exceptionnelle !"
A elle de le taquiner un peu, s'il s'en offrait le droit alors pourquoi se priver ?
"Et va pour votre bière chaque semaine si vous m'aidez à savoir un peu me défendre."
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Tiens, tiens...Serait-il tombé sur son pendant féminin ? Les cents petits dieux savaient à quel point on reprochait à Estevan d'être impulsif et inconstant . Alors qu'il faisait juste confiance à son instinct .
" Ah, vous, ce sont vos amies, moi c'est mon Compagnon, Kryss . Il est bien plus avisé que moi . Il faudra que je vous le présente, il a un humour bien à lui .
Aprés tout, être toujours raisonnable et sage peut être d'un ennui mortel ."
Oui, et Estevan s'ennuyait beaucoup ces derniers temps . Vivement qu'on le renvoie en mission ! Avec cette tragique épidémie, on préférait garder les Héraults sans secteur défini à Haven . C'était la meilleure décision, mais Estevan commençait à trouver le temps long .
La taquinerie de Léonor fit rire gaiement Estevan . Bon sang ! Ca faisait du bien ! Oui, cette guerisseuse était véritablement un baume à elle toute seule .
" Mais ma Délicieuse Dame, il est déjà trop tard pour moi ! Un seul battement de vos charmants cils et mon coeur fut votre à jamais, pour l'éternité, et plus encore . Je vais passer mes nuits à chanter faux sous vos fenêtres, à guetter vos apparitions comme un homme assoiffé cherche un point d'eau, et à écrire d'horribles poémes dégoulinants de bons sentiments ."
Et tout ceci ,récité, la main sur le coeur, avec un air de mauvais comédien trés convaincant . Il espérait juste la faire rire un peu .
" Je crois que je vais devoir me contenter des rumeurs . Il est vrai qu'on dit que les guerisseurs sont particuliers dans ce domaine . Hélas, cela restera un mystère pour moi . A moins que vous n'ayez quelques amies désireuses d'instruire un hérault en peine ?"
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"Des amies guérisseuses pour s'offrir au héraut Estevan une nuit ?"
La rousse pencha la tête sur le côté dans un sourire et secoua la tête à la négative.
"Je suis navrée mon Seigneur mais celle qui serait la plus tentée dans le lot des vertes serait moi même... mais je ne peux pas me lancer dans une longue relation complexe car d'ici deux ans... je pars à l'aventure. Et je ne veux pas me marier ni m'attacher donc vous comprenez ma réticence..."
Et Leanor éclata de rire bruyamment quand Estevan lui fit sa déclaration, il était fou ! Complètement fou.
"Mon cher amour, sachez que je chante aussi mal que vous et si vous commencez à chanter sous ma fenêtre, je n'aurais que d'autre choix que de vous répondre, et après cela vous souhaiterez la mort... ou devenir sourd, à vous de choisir."
Ses manières laissaient peut-être à désirer mais elle s'amusait comme une folle.
"Quand commençons-nous les leçons mon ami ?"
Et elle se pencha pour l'embrasser furtivement sur les lèvres dans un sourire.
"Vous pourrez au moins dire que vous avez gouté aux lèvres d'une guérisseuse."
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Quoi ? Elle le trouvait à son goût ? La coquine, elle cachait bien son jeu . Estevan découvrait que oui, il avait bien envie d'une nuit de réconfort, d'autant qu'elle venait de lui tirer le tapis sous les pieds . On ne souhaite rien tant que ce que l'on ne peut avoir, n'est ce pas ?
" Vous vous méprenez ! Je suis extrémement doué pour ne pas m'attacher, figurez vous ! J'en fais un point d'honneur, vu ma profession . Croyez vous que nous pourrions ne pas s'attacher ensemble ?" demanda-t-il, non sans malice .
Sa petite plaisanterie avait fait mouche et en plus elle renchérissait ! Quelle chance ! Oui, Estevan trouvait qu'en fin de compte, ils avaient tous deux des points en commun . Il éclata de rire .
" Oui, il serait vraiment facheux qu'on nous jette des seaux d'eau pour nous faire taire, ou pire, que l'on lance une nouvelle mode, et que tous les Bleus de Haven se mettent à chanter des ritournelles pleines de guimauve, les nuits de pleine lune . Ah, ma Douce Amie, mon coeur se brise, il va falloir y renoncer !"
EStevan fit un grand sourire sincère .
" Je suis libre en fin de journée, non pour chanter, mais pour vous apprendre les rudiments du combat . Est-ce que cela vous convient ?"
Puis, Léonor fit un chose à laquelle ne s'attendait pas du tout Estevan . Ses lèvres étaient fort douces, ma foi . Et Estevan ne comptait pas laisser passer l'occasion . Il lui entoura la taille d'un bras, point trop serré, pour qu'elle puisse se dégager, si elle le souhaitait . Il rapprocha son visage de la pétillante rousse .
" Là, c'est de la torture pure et simple . Me faire entrevoir les Havres, et me claquer la porte au nez . Cruelle !"
Il posa son nez contre le sien, leurs bouches à quelques centimètres, mais il ne l'embrassa pas .
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Cette proximité entre eux deux lui coupa le souffle un instant et le rose lui monta aux joues. Aucun de ses amants ne l'avait jamais serré à ce point ou regardé comme ça. Et c'était plutôt amusant.
"Près du champ des compagnons ? Ou un endroit où on puisse être tranquille ?"
Leanor ne se dégagea pas de son étreinte, se forçant à le fixer bien dans les yeux.
"Pour se battre je parle, j'adorerai botter vos jolies fesses de hérauts. Et je pense que ce baiser vous monte à la tête mon ami, je savais que vous alliez tomber amoureux de moi... je fais toujours cet effet-la aux hommes."
Un grand sourire et elle l'embrassa à la commissure des lèvres avant de froncer les sourcils en baissant ses yeux sur les bras qui la retenaient toujours.
"Vous comptez me lâcher ou devrions-nous apprendre à nous déplacer collés-serrés ? Je ne suis pas certaine que Leandre soit d'accord pour me partager avec un homme, aussi platonique et amicale que soit notre relation."
Platonique ? Sûrement pas. Ambigue ? Là c'était plus le cas.
"Et la brune derrière nous ne cesse de vous quitter des yeux, si ça vous intéresse..."
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Si Léanor n'avait pas précisé, Estevan se serait demandé qu'est-ce qu'elles avaient toutes avec le Champs des Compagnons, alors qu'un bon lit était bien plus confortable ! Elle ne se dégageait pas, ni cherchait à aprofondir leur relation, et Estevan reconnaissait que cela le perturbait et le titillait au plus haut point . Aucune femme n'avait osé jouer avec lui de la sorte, et il trouvait trés stimulant . En fait, cette petite conversation piquante était en train de le remettre dans ses bottes .
" Mes jolies fesses sont à votre service . Je pensais faire ça,... enfin vous entraîner, dans la batiment prévu à cet effet . On aura tout sous la main . Et s'il pleut, nous serons au sec .
Et quant à votre baiser, bien sûr qu'il me monte à la tête, quel interêt sinon ?" dit-il avec désinvolture .
Leanor le provoqua encore et lui déposa un minuscule baiser excitant . Estevan ne put retenir un sourire chafouin, comme à chaque fois qu'il allait faire un bon coup . Avant de la relâcher, il l'embrassa passionnément, y mettant toute sa science . Puis, il la relâcha brusquement, s'écarta tranquillement, bien qu'il avait une folle envie de poursuivre ce qui était commencé .
" Maintenant, nous sommes quitte . Et vous avez raison, ne peinons pas ce cher Léandre ."
Il tourna la tête vers la brune en question : oui, pas mal, mais Estevan avait une folle envie de cheveux roux tout à coup .
" Je vais la laisser rêver un peu, au moins, ça ne lui brisera pas le coeur . Un autre friand, chère élève ?"
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Quand il l'avait embrassé comme ça, elle aussi avait envie de rapidement prendre une chambre pour terminer ce qu'ils semblaient commencer. Mais encore une fois, elle avait ses règles, et s'ils devaient passer du temps ensemble pour son apprentissage, alors elle devait se réprimer.
"Non merci, je n'ai pas envie de friands pour le moment."
Elle sourit largement en s'écartant de lui pour se pencher en avant et caresser son bourru de chien qui semblait avoir un regard plus triste qu'à l'accoutumée.
"Ne m'embrassez plus comme ça, c'est fini. C'est arrivé et ça n'arrivera plus !"
Le visage un peu plus fermé, elle se redressa pour planter son regard dans celui du héraut.
"Ce soir, tombée de la nuit quand il n'y aura plus personne pour que nous ayons la paix ! J'y serai, et ne soyez pas en retard, je déteste les retardataires."
Un dernier sourire avant de se pencher à son oreille.
"Et portez un pantalon plus large, que ce soit moins voyant."
Un haussement de sourcil bien placé et elle se détourna non sans avoir tout payé auparavant.
[CA te dit d'enchainer avec le soir même ?]
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Leanor était agacée, donc elle en avait envie aussi . Estevan lui fit un grand sourire .
" Bien sûr... Pas de friands, pas de baisers . Je voulais juste savoir ce que j'allais louper, voyez vous ."
Elle ne baissait pas sa garde, elle attaquait même, et Estevan sentait la chaleur monter un peu plus . Là, maintenant, il en avait envie...Non, il ne devait pas lui laisser cette satisfaction .
" Pas ce soir, je regrette, j'ai bien dit que je voulais me détendre . Demain soir serait parfait, non ? Au terrain d'entrainement du Collégium ."
Aprés sa dernière phrase, il ne put s'empêcher de jeter un coup d'oeil sur son entrejambe, presque étonné de sa raction excessive . Il se mit à glousser . Oui, par la grâce d'une jeune guerisseuse rousse, Estevan redevenait lui même .
(hj : clot)