Valdemar RPG
Autres RPs => Archives => Sujets scénario => Discussion démarrée par: Eilane le 20 décembre 2010, 23:48:25
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Etrangement, l'hiver avait commencé très fort avec de nombreuses bourrasques de neige, un froid mordant et une humidité omniprésente. Pourtant, les malades se faisaient plutôt rare excepté les habitués souffrant de la goutte, d'arthrose et autres maux plus ou moins récurrents. La mode était à la bronchite et Eilane passait de longues heures à faire bouillir des décoctions qui embaumaient les couloirs du Collegium des Guérisseurs.
Bien que sa spécialité fut le soin aux créatures non-humaines, elle avait également une formation plus classique qui lui permettait de remplacer ses collègues et amis pendant qu'ils assuraient les tournées à Haven et dans les bourgades des campagnes voisines.
Lorsqu'on lui emmena un jeune homme inerte et qu'elle eut vérifié ses fonctions vitales, elle le dévêtit et l'installa confortablement dans un lit propre et bien chaud près d'un poêle. Ainsi débarrassé de ses vêtements plein de boue, elle l'avait habillé d'une chemise de lin qui embaumait le thym puis s'était éloigné pour faire de nouveaux bandages un peu plus loin dans la pièce. Le jeune homme reconstituait de lui-même son énergie et allait se réveiller d'un instant à l'autre avec un puissant mal de tête.
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Ce qui le fit d'abord réagir fut le bruit ambiant, les mouvements et respirations. Mais surtout les odeurs. Il plissa d'abord le nez en tournant la tête. Au fur et à mesure où son esprit s'éveillait, un violent mal de tête revenait sur son front et il gémit en portant sa main à son visage. Le temps que les événements lui reviennent, il chercha à se redresser mais il se sentait complètement épuisé. Il rouvrit finalement les yeux et tourna la tête pour voir où il était sans reconnaître l'endroit. Il cilla alors et regarda le plafond en entendant du bruit non loin.
Il se redressa sur ses coudes pour scruter la pièce, les sourcils froncés et voyant une femme de dos, il pencha la tête, curieux. Mais ce fut seulement à ce moment qu'il remarqua ses vêtements. Il tira doucement sur son col sans reconnaître sa chemise de lin. Il devait avoir un visage bien pâle qui mettait du temps à retrouver toutes ses couleurs. Le chariot, le bébé, la femme hystérique puis plus rien. Il était peut-être mort... Ca ne pouvait pas, l'odeur de la menthe était forte, comme les décoctions de sa jeune soeur.
A nouveau, il regarda la jeune femme occupée. Heeeyyy !!! Peut-être qu'il pourrait se faufiler ? Il n'était pas fan des secours et des "je te tripote pour te soigner", non il n'aimait pas beaucoup ça ! D'ailleurs, parfois, il fallait que sa mère le cloue au mur pour faire sa toilette. Lennnntement, il grimaça mais passa une jambe puis l'autre sur le bord du lit profitant qu'elle ait le dos tourné.
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Mais ce qui faisait d'Eilane une excellente guérisseuse c'était cette faculté qu'elle avait de faire croire à tous qu'elle avait des yeux derrière la tête. Enroulant toujours ses bandages, elle prit la parole d'une voix claire sans même prendre la peine de tourner la tête.
"Je ne ferais pas ça si j'étais vous. Vous risquez de vous évanouir de nouveau sur le pas de la porte"
Et jeta un regard par dessus son épaule et désigna son lit d'un air impérieux avec une lueur de malice dans le regard.
"Allongé."
Et elle se retourna pour marcher vers lui et lui coller dans les mains une tasse fumante bien chaude.
"Buvez à gorgées lentes. Le goût n'est pas très agréable mais ça atténuera vos maux de têtes"
La tisane sentait les plantes. Elle était à la fois amère et très sucrée afin de l'aider à reconstituer son énergie perdue.
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Il plissa les paupières dans une nouvelle grimace, rentrant la tête dans les épaules en entendant sa voix. Elle l'avait entendu. Et flûte. Il poussa un profond soupir et se réinstalla avec une légère humeur de mécontentement. Cela dit, il sentait ses jambes flageolantes et il n'aurait pas donné cher de sa marche jusqu'à la porte et plus encore... Il ne savait même pas où il était.
Il haussa un sourcil en scrutant la tasse. Malheur, qu'est-ce que c'était ? Sa petite soeur testait souvent ses potions d'herbes sur lui ou les autres, elle adorait lui demandait si c'était bon. Mais à chaque fois... Ca ne l'était pas. Précautionneusement, il prit la tasse en levant les yeux sur elle avec méfiance.
_ Où est-ce que je suis ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
C'était pourtant pas la première fois que ce genre de choses arrivait. Il porta la tasse à ses lèvres mais rien qu'à l'odeur, il avait des doutes ! A peine ses lèvres trempées dans le breuvage et il grimaça en gémissant.
_ Qui vous dit que j'ai mal à la tête ?
Ca se voyait tant que ça ?
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Elle soupira avec humeur en faisant la moue et leva les yeux au ciel.
"Cessez de faire l'enfant ! C'est de la marjolaine avec du sucre"
C'était peut-être pour cela qu'elle ne s'occupait pas des humains et encore moins des hommes, c'étaient de véritables chochottes. Les kyrees et autres griffons faisaient bien moins de difficultés.
"Et je sais bien que vous avez mal à la tête, vous avez été au delà de vos limites. Votre corps vous le fait chèrement payer ! Heureusement que le Mage Manuchan vous a placé sous sa protection, il a vraiment limité les dégâts"
Elle lui poussa une jambe pour s'asseoir sur le lit près de lui avec un regard sévère en croisant les bras.
"Je ne vous raconte rien si vous ne buvez pas cette tasse, et que ça saute"
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Il fronça les sourcils. C'était peut-être sa migraine ou le fait que l'odeur embaumait la pièce mais il ne comprenait rien à ce qu'elle disait.
_ Quelles limites ? Et c'est qui Manuchan ?
Un nouveau regard à la tasse et il inspira profondément.
_ Ca a intérêt à marcher, votre truc...
Il prit une gorgée et grimaça d'autant plus. C'était chaud, en plus ! Il s'humecta les lèvres, les sourcils froncés et renifla en reposant la tasse sur ses genoux, toujours dans ses mains jusqu'à ce que ça lui revienne à l'esprit.
_ Et le bébé ?!
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Accompagné d'un nouveau regard inquisiteur, elle garda les lèvres scellées et secoua la tête en désignant la tasse du nez. Pas de tasse dans la bouche, pas de récit ! Elle était sacrément têtue. Elle attendit donc la gorgée suivante pour s'expliquer.
"Vous vous êtes évanoui parce que vous avez utilisé involontairement votre don et ce au delà de vos propres limites. Vous n'êtes pas capable encore d'utiliser l'énergie qui ne provient pas de vous. C'est une réserve bien maigre je puis vous l'assurer."
Elle s'interrompit et plissa les yeux. Nouvelle gorgée ou histoire terminée ! Son regard était on ne peut plus explicite.
"Il y avait un mage sur les lieux et il a pu éviter que vous vous vidiez totalement de votre énergie ce qui aurait pu causer votre mort et il nous a aidé à vous emmener ici. Au Collegium nous avons certaines protections exceptionnelles que quelques mages ont bien voulu renforcer à votre intention. C'est que dans l'état actuel des choses vous êtes un danger pour vous-même et pour les autres"
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S'il avait vraiment voulu, il aurait été très ronchon ! Mais son petit doigt lui disait d'obéir pour l'instant. Don, mage, Collegium, bla bla bla, tout ça pour lui, ce n'étaient que contes et billevesées.
_ Mais de quoi vous parlez ? Quel don ? J'ai même pas réussi à sortir le gamin de sous le chariot. Cette femme n'arrêtait pas de me massacrer comme si je pouvais m'occuper d'elle et de son bébé en même temps !
Puis il réagit. Il cligna des yeux en la fixant.
_ Le Collegium ? Je suis au Collegium ?
Il haussa les sourcils et la fixa quelques secondes avant de se ruer sur sa tasse en la regardant, curieux. La suite, il voulait la suite. Elle prenait une voix de conteuse, en prime. Un danger pour lui et les autres, en voilà des manières ! Qu'est-ce que ça voulait dire, encore ?
_ Mon père doit me chercher partout, je dois aller le retrouver. Il va me passer un savon s'il sait que je me suis encore fait remarquer... Je suis en vacances ici, j'aimerais bien que ça se passe pas trop mal.
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Elle soupira en cachant son contentement de le voir boire docilement tel un enfant sa potion. Manuchan avait fait du beau travail. Il ne semblait pas souffrir atrocement et arrivait à s'exprimer correctement. Il se remettrait sans doute très bien de cette mésaventure.
"Vous êtes à la Maison de la Guérison près de l'Aile des Guérisseurs pour être précise. On vous y a transporté sous bonne escorte après votre malaise."
Et elle se mit à lisser les draps avec application pour faire durer le plaisir, juste pour le voir se tortiller d'impatience sur place et lui faire avaler le fond de la tasse.
"Ne vous inquiétez pas pour votre père, il sait que vous êtes ici. Et il sait aussi que vous n'allez pas en sortir. Il n'a pas été trop étonné quand on lui a dit..."
Son regard alla du drap à ses yeux à plusieurs reprises. Elle aimait que les gens soient pendus à ses lèvres. Simple vanité sans doute.
"Que vous étiez différent. Et le bébé va bien, quelques contusions, un bras cassé mais plus de peur que de mal. Un guérisseur s'occupe de lui actuellement"
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Eilane ne ferait pas partie de ses personnalités favorites ! Qu'est-ce qu'elle était longue à raconter ses histoires ! S'il buvait, c'était uniquement pour avoir la suite ! Sa tête lui faisait atrocement mal mais le breuvage semblait faire effet. De plus, sa curiosité dépassait son malaise. Il voulait des réponses à ses questions et elle n'en donnait aucune. Il finit par reposer la tasse sur ses genoux, devenant tout à coup méfiant en fronçant les sourcils.
_ Comment ça ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Je suis prisonnier ? Je vous préviens, je sais cogner très fort ! C'est pas une femme qui va m'intimider !
S'il ne tient pas sur ses jambes... Si...
_ Comment ça, pas étonné ? Etonné de quoi ? Et pourquoi ? Qu'est-ce que j'ai encore fait ? Ca va encore être ma fête alors que j'ai juste tenté de sauver ce bébé !
Il plissa les yeux.
_ Vous êtes une odieuse petite bonne femme. Vous avez dit quoi à mon père !
Il lui tendit la tasse pour faire mine de se relever et sa tête s'emballa, le mal de crâne devenant un peu plus aigu, comme quand on a déjà la migraine et qu'en prime, on s'énerve.
_ Vous pouvez pas me garder ici, je vais demander un Héraut !
... Genre.
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Elle le repoussa vers l'arrière en lui reprenant la tasse, un sourcil haut et le reborda tranquillement.
"Evidemment que je suis une horrible bonne femme, je suis guérisseuse ! Mon travail est de faire avaler des potions qui sentent le rance à d'innocents jeunes hommes malencontreusement tombés dans mes filets"
Elle soupira et secoua la tête.
"Vous avez un don de Magie Véritable, vous devez être formé ou votre don risque de vous jouer de mauvais tours. C'est ce qui s'est passé durant votre tentative de sauvetage. Et votre père ne vous en veut pas, il est juste un peu ébranlé car il sait qu'il repartira sans vous"
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Il secoua la tête, les sourcils froncés. Docile ? Mais jusqu'à un certain point.
_ Vous dites n'importe quoi. Si j'avais ce genre de don, ça fait longtemps que ça se saurait.
De mauvaise fois, peut-être ! Il n'oubliait pas tout ce qui lui était arrivé mais il n'avait pas très envie de rester... Pour l'instant ! Selon lui, ce n'était pas une vie qui lui convenait. Il voulait rentrer chez lui, élever des vaches et prendre une femme. Et si possible, oui, ses enfants iraient à Haven.
_ Vous vous fichez de moi. Vous n'avez aucun droit de me garder ici si je le veux pas.
Puis... Il croisa les bras, pleinement insolent.
_ Et je ne parlerai qu'en présence de mon Héraut.
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Eilane soupira avec exaspération.
"Les Hérauts ont autre chose à faire que de vous écouter gémir et vous plaindre. Si vous ne voulez pas rester ici alors allez vous-en"
Elle tourna les talons en le laissant là pour aller reprendre le pliage de ses bandages.
"Il y a plein d'écoles de magie dans votre pays. On vous apprendra simplement à ne pas causer trop de dégâts le temps d'y parvenir, voilà tout"
Elle releva la tête vers lui tout en trempant un linge dans une solution alcoolisée.
"Vous n'êtes pas dans une prison ici. Vous êtes au Collegium de Valdemar"
Et c'était dans l'esprit collectif un grand honneur. Si cet ignorant préférait retourner dans sa campagne après tout c'était son problème. Elle devait simplement s'assurer qu'il ne s'écroule pas à terre dans l'enceinte du Collegium.
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Il la regarda faire, assez stupéfait de son effet. C'est vrai ? Elle lâchait déjà ? Il fronça les sourcils en l'étudiant, sa démarche, sa façon de s'habiller, sa voix, sa façon de parler. Il se redressa non sans une grimace et une main à son front.
_ Et c'est tout ?
Il ouvrit les mains, renifla et la regarda.
_ Vous n'êtes pas très téméraire. Je m'attendais à ce que vous vous mettiez à me gronder comme le fait chaque personne quand je suis insolent. Sauf que... J'ai pas eu de soucis jusqu'ici alors je pense que je me débrouillerai à l'avenir. Je veux dire, le seul soucis que j'ai eu, c'est en arrivant ici, avouez que c'est ironique ! Et si je possédais ce fameux don dont vous me parlez... Comment vous expliqueriez que ça ne se voit que maintenant ?
Il haussa les sourcils. Oh que oui, il se croyait bien plus fort que tous !
_ Vous cherchez une explication à un violent mal de crâne parce que vous avez sûrement quelque chose à vous prouver.
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Elle leva le nez en le toisant, ne trouvant pas du tout agréable de discuter avec cet insolent patient.
"Vous n'êtes plus un enfant. Vos parties génitales sont totalement matures à en juger par leur pilosité. Alors je pars du principe que le développement de votre jugeotte doit au moins être équivalente à celle d'un griffon prépubère"
Elle fit claquer la bandelette contre le montant de la petite table qu'elle utilisait et termina de l'enrouler avant de remonter ses yeux dans les siens.
"En résumé, ça signifie que je n'ai pas l'intention de vous gronder comme un enfant. Si vous n'êtes pas capable de reconnaître une évidence qui vous crève les yeux hé bien je vais simplement prier les dieux que le prochain "mal de tête" ne vous fasse pas disparaitre pour de bon"
Et elle passa près de lui le nez en l'air et l'air parfaitement sérieux.
"Et si vous vous posez la question... Oui. Je vous ai vu tout nu"
Car s'il portait une robe de lin, il n'avait strictement rien en dessous.
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Et ça, il s'en était déjà aperçu ! Oh quel affront ! Oh qu'il rougissait à vue d'oeil, chose que personne ne savait provoquer chez lui. Oh qu'il sentait son sang battre ses tempes autant de honte que de pudeur, quoiqu'il n'en fut pas tellement. Elle l'avait vu tout nu et sans son autorisation, le reste n'avait aucune importance mais tout ceci n'apportait qu'une chose. Elle lui plaisait ! C'était un fait ! Rares étaient les filles capables de répondre sur ce ton et de là où il venait, pas mal de femmes avaient le sang chaud et la mâchoire bien basse avec des voix de poissonnières. Mais aucune ne savait vraiment utiliser les mots pour se défendre. D'ailleurs, même sa mère. Aussi belle et ravissante qu'elle puisse être, elle avait uriné sur la table d'un chef de clan qui avait voulu la prendre pour femme quand elle était jeune. Mais Eilane avait de l'esprit. Il la toisant en silence sans s'en rendre compte, totalement abasourdi.
Puis il finit par hausser les épaules comme si tout ceci était normal.
_ Ca va, je reste ! Si ça vous fait plaisir.
Et il se rallongea en croisant les bras sur sa poitrine. Non, plus personne ne dévoilerait son corps sous cette couverture à moins que la pièce soit vide !
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Elle s'arrêta net et leva un sourcil en le regardant, plus qu'interloquée. Il avait l'air vexé comme un putois et pourtant quelque chose d'autre couvait derrière cette dernière déclaration. Elle préféra en jouer.
"Oui ça me fait plaisir ! Je n'aime pas que mes patients risquent leur vie et encore moins que les gens gâtent leurs capacités. Les dons sont rares, il faut les traiter avec respect."
Elle acquiesça d'un coup sec de la tête et s'approcha assez pour toucher son front puis une de ses joues.
"Vous avez un peu de température, il faut dormir à présent. Vous vous êtes bien assez agité pour le moment"
Elle leva un index impérieux vers son nez, assez pour le faire loucher.
"Pas de réplique jeune homme et non je ne vous ferai pas la lecture"
Grand sourire.
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Oh qu'il n'aimait pas cette main qui s'approchait de lui. Il la laissa faire mais non sans pincer les lèvres. C'est qu'il avait un cuir précieux (:D Pas pu m'en empêcher de la faire, celle-ci). Comme prévu, il loucha sur son index avant de relever les yeux sur elle, plus insolent que jamais.
_ Je n'ai pas sommeil.
Balivernes. Et même pas elle lui ferait de lecture ? Alors là, il était vraiment déçu. Cependant, il baissa les yeux et soupira. Si elle avait une explication à tout ce qui lui était arrivé, alors il était preneur. Et puis il avait vraiment ressenti des choses étranges quand Manu avait fait son... Truc sur le chariot. Et il avait ressenti autre chose alors qu'il s'évanouissait mais il n'avait aucune réponse à des millions de questions.
_ Il m'arrive des choses depuis que je suis tout petit. Mon père m'a toujours dit que j'avais mieux à faire que cultiver des pommes et traitre des vaches et couper du bois. Et ma mère a décidé qu'un jour, j'avais besoin d'un précepteur pour apprendre à lire, écrire et compter.
Il lissa sa couverture sur lui pour s'occuper les mains.
_ J'ai toujours su que j'étais différent mais tout ceci expliquerait cela. Je sais pas exactement ce que ça explique et comment ça l'explique mais c'est déjà un début, je suppose. J'aurais peut-être juste préféré... L'apprendre autrement.
Il releva les yeux sur elle.
_ Alors c'est comme ça que ça se passe ? Un don se déclare et... On intègre le Collegium ? Je suis quoi au juste ? Je suis censé faire quoi ? Si j'agite ma main...
Il leva cette dernière et fit quelques cercles rapides devant lui.
_ Je vais faire exploser des trucs ou quelque chose comme ça ?
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Elle ressentait de la réticence, de la curiosité et un peu de crainte inconsciente émanant de lui. C'est sans doute ce qui l'apaisa. Elle lissa un pli de son tablier de travail avant de tourner de nouveau les yeux vers le jeune homme avec un sourire léger.
"On raconte qu'il y a quelque chose qui attire les élus vers Haven. C'est particulièrement vrai pour les Hérauts mais aussi pour les autres, ceux qui sont doués. En général, le don appelle le don. C'est vraiment étonnant qu'on ait mis tant de temps à vous identifier ce qui signifie sans doute que vous n'avez pas de mage dans les environs de votre village et peu de voyageurs en transit."
Elle marqua une pause pour le border doucement.
"Moi par exemple j'habitais à Haven mais personne dans ma famille n'est Doué. J'ai 6 soeurs ainées, nous sommes 8 en tout et mon père est aubergiste. Pourtant dans l'énorme ville, un guérisseur m'a repéré quand j'avais 14 ans. Il m'a testé et conduit ici et voilà. Mais mon pouvoir n'est pas dangereux en soi pour les autres, contrairement au votre."
Elle se releva en effaçant les plis laissés par ses fesses sur le lit.
"C'est votre choix et chacun a un parcours différent. Mais vous savez il y a des Hérauts qui sont Choisis par leur Compagnon à l'âge adulte ! A présent votre destin est entre vos main"
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Il regarda devant lui en réfléchissant. Certaines choses de son enfance mais surtout de son adolescence prenaient leur logique. Ca expliquait pourquoi sa mère voulait qu'il étudie autre chose que ses soeurs. De toute façon, les plus grands devoirs allaient au frère aîné.
_ J'ignore pour ma mère mais je crois que mon père en avait des soupçons. Sinon ils ne m'auraient pas incités à venir jusqu'ici alors que je n'en avais pas envie. C'est loin et il y a du travail à faire à la maison.
Il releva les yeux sur elle en haussant un sourcil.
_ Pas que je sois pas content d'avoir une excuse pour ne pas le faire. Je dis juste que ça me convenait, comme vie. Et nous n'avons que peu d'étrangers, ce sont toujours les mêmes de la région qui reviennent chaque année. Oh, parfois on a des gens qui passent et qui demandent auberge mais...
Il haussa les épaules.
_ Je suis d'un naturel assez calme, je ne m'énerve pas trop vite, je tempère plus facilement. Ca ne m'empêche pas de prendre part à certaines bagarres, bien sûr. C'est monnaie courante dans les tavernes. A la fin, plus personne ne se souvient comment ça a démarré, c'est juste histoire de dire "On règle ça autour d'une bonne cruche de bière et on en rigole." Mais je ne sais même pas ce dont je suis censé être capable alors ce que ça pourrait faire aux autres, encore moins.
Il secoua la tête.
_ Je comprends même pas ce que je fais là.
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Eilane lui accorda un sourire compatissant et posa une main légère sur son bras. C'était étrange comme elle pouvait être changeante, tour à tour hautaine et cinglante ou amicale et douce. Il fallait savoir comment la prendre.
"Nous sommes tous ainsi, à chercher notre voie, à espérer un destin qui n'est pas forcément le notre. Je ne saurais vous dire pourquoi vous avez reçu le don qui est le votre ni ce dont vous êtes capable. Je vous souhaite juste d'être assez curieux pour le découvrir."
Elle soupira en s'éloignant de nouveau, nouant plus serré son tablier dont les bretelles tombaient par dessus sa tunique verte.
"A présent je ne veux plus entendre un mot ! Il vous faut reconstituer vos forces"
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Il pouffa de rire en ouvrant les bras.
_ Mais je n'ai pas sommeil ! Je ne sais pas ce qu'il y avait dans votre potion mais je me sens déjà beaucoup mieux.
Et hop là, dans la poche la guérisseuse. Il se redressa en grimaçant légèrement dans les coussins, s'aidant de ses deux bras (j'allais dire bras avants mais...).
_ D'ailleurs, comment vous vous appelez ? Ca fait longtemps que vous êtes là ? Ca fait longtemps que vous guérissez les gens à coup de potion imbuvables ?
Il haussa les sourcils en l'étudiant, les bras croisés. Le petit merdeux d'Eoghan était de retour !
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Elle haussa un sourcil en le regardant puis soupira et leva les yeux au ciel.
"Vous savez que mon patient d'à côté a huit ans et demi et qu'il est plus coopératif que vous ?"
Elle désigna du pouce un lit plus loin dans lequel un garçonnet dormait à points fermés. Sur la chaise près de lui reposait l'uniforme bleu et argent des pages du palais.
"Moi c'est Eilane et ça fait un an maintenant que je suis Confirmée. J'ai suivi 5 ans d'études ainsi que 2 ans de spécialisation et ici au Collegium nous participons aux soins des malades dès notre première année d'étude. Alors... ça fait 8 ans que je supporte des pénibles et que je panse des bobos"
Elle lui lança un sourire large et franc.
"Et y en a eu des bien pires que vous !"
Elle plissa les yeux sans plus sourire.
"Dormez ou je vous assomme de force."
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Au "plus coopératif", il eut un immense sourire et se fendit même d'un haussement de sourcil particulier, la défiant presque du regard. Il acquiesça comme si tout ce qu'elle disait était parole d'évangiles.
_ J'ai donc affaire à une experte, c'est cela ? A vous entendre, ça ne vous fait pas toujours plaisir. Regardez, je ne vous pousse même pas à soigner un bobo que je n'ai pas. Des pires que moi, ça j'en doute, c'est impossible.
Il pouffa de rire, secoua la tête et il se redressa à nouveau pour feinter et tenter à nouveau de descendre du lit.
_ D'ailleurs, je vais même vous laisser ! Je dois aller voir mon père qui doit s'inquiéter. Si je reste ici, j'ai beaucoup de choses à régler. Je me sens vraiment beaucoup mieux grâce à vous.
Même si elle faisait ses gros yeux méchants, il ne broncha pas, la regarda... Puis sourit.
_ Vous ne me faites pas peur, vous savez ?
Oui, il n'avait quand même pas l'âge normal... Ou du moins, l'âge moyen où les Elus arrivaient au Collegium. Il leva ses mains dans un sourire de petit merdeux des familles.
_ Et puis j'ai des pouvoiiiirs !
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Elle se retourna vers lui avec un rire bref, les mains sur les hanches et le menton haut.
"Mais moi aussi ! La différence c'est que moi je sais m'en servir."
Elle soupira de nouveau et revint jusqu'à lui pour lui poser la main sur le front, les yeux se perdant dans le flou. Au bout de quelques secondes, elle acquiesça en se détachant de lui.
"Vous récupérez plus vite que prévu c'est une bonne chose. Il n'empêche que vous ne sortirez pas d'ici. Vous risqueriez de vous effondrer dans la rue, un cheval vous piétinerait et je me sentirais coupable. Non, vous sortirez demain matin après une bonne nuit de sommeil et votre père le sait"
Elle lui versa de l'eau d'une cruche bien fraiche et vint lui apporter.
"En attendant hydratez-vous par pitié"
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Il poussa un profond soupir en se laissant retomber dans les coussins. Il ferma les yeux avec l'intention de bouder. En l'entendant revenir, il rouvrit les yeux sur elle avec un regard de chien perdu, battu et brimé ! Il se redressa pour boire un verre, se rendant compte de combien il avait soif.
_ Plus vite, je dors, plus vite je me réveille et plus vite je vais voir mon père, c'est ça ?
Il leva une main.
_ N'ayez pas dans l'idée que vous m'insupportez ou que je veux vous fuir, c'est juste que ces endroits...
Il grimaça et regarda autour de lui. Il n'allait pas avouer que ça lui fichait les jetons, ce n'était pas tout à fait le cas. Mais il n'était pas à l'aise du tout ! Il soupira à nouveau et ferma les yeux en se calant dans les coussins. Oui, plus vite endormi, plus vite debout, plus vite ailleurs. En plus, le lit n'était pas si inconfortable, après tout !
_ Ca va, c'est bon, je vais dormir...
Et chose incroyable, une fois les yeux fermés, il n'avait plus envie de les rouvrir.
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Eilane resta près de lui jusqu'à ce que sa respiration se fasse plus lente et plus profonde. Elle vérifia la circulation des différents flux vitaux et fut rassurée de constater qu'ils étaient vigoureux. Cet homme était plus coriace qu'il n'en avait l'air. Elle remonta doucement la couverture et alla remettre une bûche dans le poele près de son lit avant de retourner à ses bandages. Néanmoins elle ne le quitta pas des yeux de peur qu'il ne se réveille et décide de lui fausser compagnie sans un mot d'excuse.
Mais les minutes se transformèrent en heures et les heures se succédèrent sans qu'il ne montre aucun signe d'agitation. Elle se laissa donc aller à rêver et à penser, un luxe qui lui était rarement permis lorsque la Maison de la Guérison était pleine de patients. Lorsque l'enfant un peu plus loin gémit et ouvrit les yeux, elle laissa là ses ouvrages d'herboristerie pour aller s'occuper de lui, le faire manger un peu et vérifier l'état de sa gorge endolorie.
Puis la nuit tomba totalement et les chandelles s'allumèrent, éclairant les lieux d'un doux aura. Eilane rechargea encore les poeles pour lutter contre le froid mordant de cette période de Sovvan qui risquait de faire grelotter ses patients;
Lorsque la relève arriva, elle prit le temps de faire un rapport détaillé à son remplaçant, le Guérisseur Davey puis elle s'approcha d'Eoghan pour lui prendre la main doucement dans un sourire et un murmure.
"On se reverra, tête de pioche"
Puis après un dernier regard elle alla embrasser le front du petit garçon et quitta la pièce rapidement dans un bruit de frottement d'étoffe.
Eoghan, à ton réveil au lever du soleil, tu découvres qu'Eilane a laissé sa place à un guérisseur d'une trentaine d'années et qu'on a fait transporter un nouveau patient qu'on a installé près de toi. Tes vêtements ont été nettoyé et reposent sur la chaise près de toi.
Un mage vient te rendre visite lorsque l'heure est un peu plus décente et il t'annonce qu'il va veiller sur toi le temps de ton apprentissage. Tes protestations ne servent à rien : il te dit que tu dois apprendre à contrôler un minimum ton don. C'est un homme étrange. Il a le teint dorée, des yeux bleus profonds et de longs cheveux blonds et raides. Il porte des vêtements très exotiques et se prénomme Arbretempête, doyen du commegium des Mages.
Ce dernier te conduit alors vers ta chambre où ton père t'attend. Vous avez de nombreuses choses à vous dire et une décision importante à prendre : rester ou partir ?
[C'est terminé ! Tu peux à présent ouvrir autant de rp libres que tu veux ! Tes droits changent tu as à présent accès au Collegium des Mages *musique de bonus de Mario*]