Valdemar RPG
Autres RPs => Archives => Sujets libres => Discussion démarrée par: Fitz le 03 janvier 2011, 22:48:12
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Fitz avait laissé passé quelques jours. Il avait beaucoup réfléchi, il avait beaucoup attendu, mais finalement rien n'avait changé il avait besoin de savoir, de comprendre, de suivre... Et malheureusement lors du dernier entretient il n'avait pas suivit du tout... Il n'avait même quasiment rien compris.
Avant de se rendre par ici, il avait prévenu le capitaine qu'il serait indisponible pour l'aprés-midi, et puis il avait attrapé un petit page par le col qui s'enfuyait de la cuisine avec une miche de pain...
Il n'avait pas été difficile de le convaincre de passer un message à Dame Riannon... C'était soit ca, soit Fitz caftait ce qu'il venait de voir à la cuisinière... Et personne ne désirait avoir à faire à la cuisinière. Fitz avait même déjà vu certains des hommes de sa troupe personnel tremblait en entendant son nom.... Du moins c'est ce qu'il aimait à faire croire aux pages qui trainaient dans les parages, et cela le faisait toujours autant rire.
En attendant il avait laissé un message simple et précis au page. Ecrit de sa plus belle écriture, c'est à dire une écriture à peu près lisible.
"Dame Riannon. Suite à notre rencontre de l'autre jour, j'aurai aimé vous revoir. Il y a beaucoup de choses qui restent en suspend et beaucoup d'autres que je ne comprends tout simplement pas. J'aimerai vous rencontrer, et vous attendrait dans l'après midi dans la salle de détente.
PS: Si jamais vous avez peur de vous retrouver en ma présence, vous pouvez bien évidemment amener toute personne que vous désirez ! "
Il sourit en lui même au souvenir de la lettre. Le post scriptum il n'était pas obligé de le mettre, mais il ne sait pourquoi il avait une fâcheuse tendance à effrayer certaines personne... Valait mieux donc prévenir que guérir.
En l'attente d'une hypothétique présence qu'il n'osait même pas espérer, Fitz s'installa dans un fauteuil et attendit le regard dans le vide.
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Un petit page vint discrètement remettre un message à Dame Riannon. Elle était en plein cours et dut attendre pour le lire, malgré sa curiosité, et son espoir que rien d'affreux n'était arrivé. Quand elle eut fini, une douzaine de minutes plus tard, elle déplia le papier et fut surprise d'y voir une écriture inconnue. Elle déchiffra le message et sourit largement à la dernière phrase. Elle n'avait pas peur, au contraire, et même les choses étranges qui entouraient le mercenaire ne la rebutaient pas. C'était le syndrome du Barde: voir l'aspect romantique des choses quand on en avait assez de rester trop terre à terre.
Riannon se dépêcha de retirer son uniforme pour revêtir une robe plus simple et confortable, avec l'impression de se préparer à un rendez-vous galant. Puis elle se rendit à la salle de détente, prenant au passage une bouteille de vin pour excuser son retard.
Elle rejoignit le lieu de rendez-vous et entra. Elle le fit immédiatement et s'approcha avec un sourire:
"Je m'excuse j'ai dû finir un cours avant de venir. Seule, comme vous le voyez. Enfin, presque seule..."
Elle montra la bouteille avec un sourire et tendit la main vers le jeune homme pour le saluer comme il se devait.
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Il était perdu dans ses pensées, à regarder de ci de là, comme si des choses se déroulaient sous ses yeux, des choses que lui seul pouvaient voir.
Il entendit la porte s'ouvrir, et se prit à espérer que c'était Riannon qui entrait. Et son espoir fut récompensé.
Fitz se leva d'un bon pour accueillir comme il se doit la dame. Il fut surpris quand elle tendit la bouteille, et se prit même à rire.
"Je vous remercie ma dame, je pense que vous avez le don pour choisir la bonne compagnie!"
Il lui adressa un grand sourire, prenant la main qu'elle lui tendait et déposant dessus un baiser dans une de ses révérences exagérés et dégingandés dont il avait le secret.
"Et vous n'avez pas à vous excuser, vous aviez des choses à finir et je peux le comprendre, le devoir passe en priorité"
Il désigna un fauteuil à la chef des bardes, et se mit en quête des verres pour servir la boisson qu'elle avait emmené. Mais les quêtes avec Fitz, même quand il s'agissait de verre devenaient vite épique. Alors qu'il errait dans la salle comme un chien à la recherche de son os, il continua de parler pour détourner la conversation de son apparente inutilité.
"Je vous remercie en tout cas d'avoir accepté de me voir. J'avoue avoir beaucoup de questions, et peu de réponses. La réunion de l'autre jour m'a, je vous l'avoue, laissé dans le doute."
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La jeune femme sourit quand elle vit le mercenaire se comporter comme si elle était une princesse. Elle apprécia sa sollicitude mais y coupa court en présentant son amie la bouteille. Elle lui fit un clin d'oeil quand il la remercia et d'un geste de la main écarta sa remarque sur les excuses:
" Malgré tout je vous ai fait attendre, et c'est donc normal que je m'excuse."
Riannon alla s'asseoir dans le siège que lui proposa le jeune homme et le regarda chercher des verres en vain. Elle ne dit rien, n'osant pas agir de peur de vexer Fitz, et préféra lui répondre quand il parla.
" Je ne promets pas d'avoir les réponses, mais si je peux répondre... Allez y, posez moi vos questions."
Puis n'y tenant plus:
" Il y a des verres dans l'armoire du fond."
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Armoire du fond... Il les avait toute faite sauf celle là, il se dirigea donc rapidement vers le lieu indiqué, en sortie deux verres, et les déposa sur la table entre Riannon et lui.
"Merci de bien vouloir m'écouter. J'avoue ne pas savoir par où commencer"
Il hésita un instant, semblant réfléchir intensément.
"Vous savez dane Riannon, depuis que je suis devenu ce que je suis, si je puis dire, ma vie a énormément changé. Je vois des morts, j'ai des maux de crânes, toucher les gens me provoque des visions. Bref ma vie n'est plus aussi simple qu'elle était"
S'emparant de la bouteille, il se mit en devoir de remplir les deux verres.
"Pas que je me débrouille pas, j'évite juste de toucher des gens, ou tout être vivant"
Il adressa un sourire amusé à Riannon
"Savez vous que la première fois que j'ai touché un chat, une succession d'image sans significations pour moi ce sont entrechoqués dans mon crâne, que je l'ai ensuite entendu me parler, et depuis c'est peut être devenu mon meilleur "homme" pour la lutte contre les souris de la cuisine ? "
Il ne put s'empêcher de rire un instant, avant de redevenir sérieux.
"Sauf que l'autre jour durant notre "réunion", j'ai eu l'impression que des choses importantes se disaient sur la déesse cause de mes tourments. J'ai aussi découvert avec stupéfaction que d'autres que moi avaient été élu, mais surtout que eux semblait heureux de leur sort. Enfin pour conclure, j'ai eu une envie irrésistible de toucher les parchemins, envie que j'aurai assouvi sur le champ si Dame Enju ne m'en avait pas interdit"
Il prit une pause après ce long monologue, en buvant une gorgée de l'excellent breuvage que Riannon avait ramené, puis se penchant en avant, se rapprochant de Riannon, il planta son regard dans le sien, et un sourire triste sur les lèvres:
"Dites. Pensez vous que je deviens complètement fou ? "
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"Nous sommes tous fous, et ces histoires n'aident pas à avoir la tête plus à l'endroit. Je ne crois pas que vous soyez plus fou que moi. Ce qui peut ne pas vous rassurer, je le conçois." plaisanta Riannon à demi après avoir écouté les inquiétudes du jeune homme.
Ce dernier avait enfin trouvé les verres et les installait tout en se livrant un peu. Riannon savait en quelque sorte ce qu'il ressentait, car elle n'avait pas entièrement bloqué son Don, mais c'était surtout visible en l'écoutant. Toucher les choses et les gens pour avoir des visions étranges, avoir mal à la tête et voir des morts...
"On ne peut pas vivre sans toucher les gens, Fitz. Tout à l'heure vous m'avez touché. Avez-vous ... vu quelque chose? Si oui, suis-je plus intéressante qu'un chat?"
Elle tentait de plaisanter mais son regard restait sérieux, concentré. Surtout quand le mercenaire mentionna leur petite réunion et des Elus. Elle le vit réfléchir et n'interrompit pas le processus alors qu'il se décidait à reprendre. Elle lui tendit la main, ne forçant pas le contact:
" Je crois que si les gens ont des barrières - Hérauts, Mages et Bardes - vous ne devriez pas avoir de problèmes... de contact. Quant aux Elus, une des jeunes filles m'a dit ... m'a dit que vous êtiez plus qu'un élus comme eux. Vous seriez... comme Maya, promis à un destin différent. Elle n'a rien dit de plus, et j'avoue que ce n'est guère rassurant, et j'en suis désolée."
Elle prit de l'autre main son verre de vin.
" Pour le parchemin, on peut faire un test. Voulez-vous que je le fasse chercher et qu'on essaie?"
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Aussi folle qu'elle? Voilà qui lui plairait assez finalement.
"Je ne sais si je suis aussi fou que vous, mais j'aimerai avoir ne serait ce que la moitié de votre gentillesse et de votre charme ma dame".
Il écoutait attentivement ce qu'elle avait à lui dire, il cherchai tellement de réponse, et il avait tant de questions. Il attendait patiemment qu'elle ait parlé décidant de repondre point par point après tout. Quand elle tendit sa main, il la fixe.
"Oui je vous ai touché. Mais vous remarquerez que j'ai fait attention de le faire de la main gauche. Je ne saurai ce qui se produirait si ma main "marqué", entrait en contact avec vous."
Il approcha doucement sa main droite, se ravisa un instant, Est ce que le jeu en vaut la chandelle? Elle parlait de barrière peut être avait elle raison. Alors qu'il réflechissait, il lui parla de Maya, des élus, et de tout ces trucs bizarres.
"Moi ? Comme cette gamine au chat ? Je ne comprends pas bien. Elle est quoi au juste? J'avoue que je n'ai jamais vraiment posé de questions, vous comprendrez que dans mon emploi, moins on en sait, mieux c'est pour nos employeurs, la discrétion fait partie du métier."
Elle prit son verre de vin, et Fitz décida qu'il devait agir.
"Oui je serai ravi de toucher les parchemins, mais cela me fait peur, cette envie me dévore. Mais avant cela, pourquoi ne pas tester votre théorie des barrières? Après tout quand j'ai touché le Kal'enedral ce dernier était comme évanoui, ses barrières avaient du tomber".
Il se pencha en avant, pris de sa main non marqué la main de Riannon, l'approcha de ses lèvres et y déposa un baiser, puis l'effleurant au départ, il déposa sa main droite sur celle de Riannon, priant intérieurement pour qu'elle ait raison.
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Riannon sourit , charmée, à son interlocuteur. Il se débrouillait bien avec les compliments, et elle se doutait que beaucoup de femmes pouvaient lui céder.`
"Je vous remercie, Sieur Fitz. Je fais des efforts." plaisanta-t-elle, retenant le "pour vous" qui allait juste sortir.
Elle se plongea dans ses explications pour oublier ces idioties, et proposa une expérience. Fitz s'expliqua sur l'utilisation de ses mains en milieu hostile. Il sembla hésiter puis recula sa main "marquée" avant de demander d'autres explications.
Riannon tenta de donner ce qu'elle avait appris et compris.
"Maya? Oui, c'est une Elue, mais on dirait que vous avez été Choisi par sa Déesse, d'une autre manière cependant j'ai l'impression. Elle est ... comme une Prophète: sa Déesse parle par sa voix. Un peu comme les Avatars de Kalenel ou le Fils du Soleil Karsite. Mais vous... je n'ai pas compris. Je suis désolée."
Riannon essaya de se concentrer sur le vin mais son cerveau bouillait, finalement aussi curieux que Fitz.
"Je vais les faire chercher." dit-elle en parlant des parchemins.
Elle posa le verre sur la table et se leva. Elle appela dans le couloir, et demanda à un page d'aller chercher les parchemins, avec mille précautions. Elle revint ensuite à Fitz. Elle se rassit et reproposa l'expérience qui lui venait à l'esprit depuis un moment.
" J'ai des barrières puissantes, et mon Don pourra aider si quelque chose tourne mal, je pense. Tout devrait aller bien." dit-elle avant que Fitz saisisse sa main.
Le baiser la fit à moitié frissonner, beaucoup plus intense à ses yeux que la main "marquée" sur la sienne bien qu'on puisse confondre.
[ Loin, très loin, le phénomène habituel a lieu, comme étouffé mais présent. - tu peux y aller dans la description. Ce n'est pas aussi angoissant, et Riannon semble rayonner, avec une aura multicolore. Puis ta main commence à te picoter.]
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Tout ce qu'elle lui disait trottait dans la tête de Fitz. En faite personne ne savait réellement ce qu'il était devenu, et cela l'angoissait au plus haut point. Et si on attendait de lui des choses qui allaient à l'encontre de ses envies ? De sa vision de la justice ? Que devrait-il faire. Mettre fin à ses jours étaient une solution extrêment, mais qui sur le moment bizarrement lui semblait envisageable.
Et puis il y eut le contact. Et tout cela disparut. Ce n'était pas comme avant, c'était plus léger, mais tellement hallucinant. Riannon était là, entouré d'une aura aux couleurs chatoyantes et multiples qui semblaient danser.
"vous etes superbe"
Il ne se rendait pas compte de ce qu'il disait. Le phénomène était moins intense que tout ce qu'il avait eut jusqu'à présent, mais il se concentrait, c'était une sensation qu'il ne connaissait pas, différente, et la vision était tellement intense et prenante. Il n'avait jamais contemplé d'aussi beau spectacle. C'est alors qu'il se souvint à qui il parlait.
"Je veux dire... Excusez moi... Bien sur vous etes superbe mais.. En faite...."
Il s'empétrait de plus en plus, tentant de se raccrocher à des branches qui n'existaient pas... Et voilà qu'il rougissait. Un Mercenaire endurci ébahi c'était déjà rare, mais ébahi et qui rougissait c'était juste magnifiquement inimaginable.
Et puis cela revint. Le picotement régulier de la main de recommencé, et son visage changea, il devint plus fermé, moins à l'aise. Saleté de main....
Il lacha Riannon rapidement.
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Riannon haussa un sourcil, gênée mais contente du compliment qui vint aux lèvres de Fitz.
"Je ... merci..." murmura-t-elle sans oser regarder le jeune homme dans les yeux.
Il était trop jeune, trop différent, elle n'avait pas le droit de penser à des choses peu orthodoxes avec lui. Surtout qu'elle sentait qu'il avait les pensées versées vers quelque chose d'autre que la bagatelle. Mais flirter un peu lui faisait du bien malgré tout.
Mais l'expérience n'avait rien de réjouissant même si l'homme semblait d'abord charmé. Elle lui sourit largement lorsqu'il s'excusa:
"Ne gâchez pas tout, pour une fois qu'on me fait des compliments , vous pouvez continuer. Même si je suppose que vous vouliez parler d'autre chose. Vous ... voyez quelque chose?" demanda-t-elle, à nouveau grave.
Mais le visage de Fitz changeait comme si quelque chose le dérangeait et Riannon ouvrit malgré elle ses barrières pour savoir.
"Je baisse mes barrières. Vous avez peur, vous avez mal.. Je sais que vous êtes mal à l'aise. Mais il y a quelque chose de bizarre. Très bizarre."
Le ton était respectueux et un peu appeuré. D'office, elle s'empara de nouveau de la main de Fitz.
"Y-a-t-il un changement?"
[Barrières abaissées, tu ressens de nouveau tout mais en mille fois plus fort. Et l'aura de Riannon revint, sauf que son aura multicolore semblait surtout faite de plusieurs auras. Tu sens comme un écho.]
Ce fut Riannon qui rompit le contact, comme brûlée.
"Vous avez une musique bizarre... Une aura bizarre. Qui êtes-vous, Elu?" chuchota-t-elle, comme si elle avait un peu peur de Fitz.
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Il n'eut pas le temps de réagir. Tout ce qu'il avait vécu le bouleversé, et ses réflexes étaient amoindris. Quand elle prit ses mains rapidement, Fitz ne put résister, et se retrouva submergé.
Il vit les auras très clairement, elles entouraient Riannon, ce qu'il avait pris pour des couleurs changeants, étaient en faite un multitude d'aura qui entouraient la chef des bardes, et le tout se répétait comme à l'infini, il était complètement absorbé, entièrement happé parcqu'il voyait. Quand elle retira ses mains, il mit du temps à réagir, et la première chose fut son regard.
Elle était troublée, il lui faisait peur.
Il recula, se leva de sa chaise et s'éloigna vers la fenêtre. La phrase qu'elle avait dite le touchait.
"Ce que je suis ? Je suis venu vous voir pour le savoir. Si vous voulez mon histoire c'est différent."
Il décida de se rassoir face à la chef des bardes. Pris une profonde inspiration, et la regarda dans les yeux.
"Ce que je suis ? Un enfant esclave des pays de l'est, qui a survécu à l'horreur et qui s'est échappé. Un enfant qui a trouvé un mentor qu'il a vu se faire assassiner dans la pire des horreurs. Un jeune homme qui a voué sa vie à défendre les faibles et à exterminer toute traces de pillards sur cette planète. Enfin un mercenaire qui ne veut qu'une chose, protéger les valeurs de Haven qui correspondent aux siennes. Je n'étais pas dangereux avant cette malédiction. Et j'étais un homme bon. Mais si vous me dites maintenant, tout de suite, que ce que vous avez vu était une horreur, alors je demanderai que vous usiez de votre autorité pour m'enfermer immédiatement dans une geole. Je ne me débattrai pas et je ne lutterai pas."
Il regarda le ciel un instant.
" Plutôt crever seul que de faire du mal à des innocents. "
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Quand elle s'écarta, Riannon mit du temps à voir qu'elle avait blessé Fitz. Il fallut qu'elle entende l'émotion dans sa voix - car elle avait brusquement refermé ses barrières - pour qu'elle ose le regarder de nouveau, alors qu'il s'était éloigné. Elle n'eut pas le temps de répondre qu'il dévoilait les lignes majeures de sa vie. Une lumière s'alluma dans le cerveau de la Doyenne pendant qu'il se rasseyait et lui parlait.
Riannon le regarda.
"J'ai refermé mes barrières, ce sera moins dur pour vous. Dites moi ce que vous avez vu. Ce que vous avez senti. Mon Don m'a permis de voir... Vous avez une aura étrange. Je ne sais pas quel nom lui donner. De toutes les couleurs. Et vous ... vous ... J'entends la Musique du monde quand je veux, et ... chez vous c'est une symphonie. Il faudra tester avec un de mes étudiants. Il l'entend sans se concentrer... Peut-être qu'il pourrait..."
Elle s'interrompit:
"Excusez moi, je m'emballe... Dites moi ce que vous avez vu." exigea-t-elle.
La peur avait disparu. Les joues de Riannon avaient rosi, et soudain elle se fit très tendre. Elle alla prendre le jeune homme dans ses bras, sans arrière pensée cette fois.
" Je ne vous ferai pas enfermer. Vous n'êtes pas dangereux. Mais maintenant je sais pourquoi vous êtes l'Elu, même si je vous plains."
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Il était rassuré, il passait du monstre, à un sujet d'étude intéressante. Quoique finalement il savait pas si ca devait le rassurer mais au moins Riannon ne semblait pas vouloir partir à toute jambe pour avertir la garde.
"Ce que j'ai vu. C'est si difficile à expliquer. Vous étiez entouré d'une multitude d'aura de toutes les couleurs. C'est comme si vous aviez plein de formes autour de vous vous entourant, chacune d'une couleur différente, j'aurai été bien incapable de les décrire, mais le spectacle qui m'a été donné de voir était magnifique, je n'avais jamais ressenti cela. Comme vous expliquez ce que j'ai vu. Cela peut paraitre étonnant, et dis comme ca j'avoue que cela semble un peu stupide"
Il prit une profonde inspiration. Tout cela était beaucoup d'émotion. Il attendit un instant puis repris.
"Etes vous réellement sur que de faire vivre cela à un de vos étudiants est une bonne idée ? "
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La réponse de Fitz fit s'écarter Riannon. Elle le regarda gravement longuement.
"J'ai eu l'impression que ... cette multitude d'auras... venait de vous. Pas de moi. Qu'elles étaient liées à la musique."
Fitz avait besoin de se remettre et elle lui laissa le temps de souffler. Puis lorsqu'il reprit, elle suggéra:
"Peut-être pas maintenant, mais plus tard. Pour en revenir à vous, je crois que j'ai deviné pourquoi Elle vous a choisi. La Déesse je veux dire. Vous me faites penser aux héros des ballades que je chante. Maltraité, grandi trop vite, et décidé à rendre la justice, et le bonheur, tout ce qu'on vous a volé. Vous faites tout pour, et ... Oui, comme les héros."
La porte s'ouvrit à ce moment sur une servante qui revenait, tenant les précieux rouleaux qu'on lui avait demandé. Sans un mot, elle salua, déposa son fardeau sur la table près des verres, et resalua avant de s'éclipser. Riannon alla se rasseoir près de la table et saisit les parchemins, qu'elle déroula avant de les tendre à Fitz.
"Prêt? Vous voulez toujours essayer?"
[ Dés que tu touche les manuscrits, tu sens de nouveau ta main agir. Les auras reviennent, se mêlant aussi sur le papier, comme les mots. Le papier se réchauffait sous ta main, presque vivant, comme te reconnaissant. Ils ronronneraient s'ils le pouvaient. Mais ces choses inanimées ne pouvaient avoir de telles réactions. Soudain, comme avec le chat, des images apparurent dans ta tête. Une fillette avec un Chat de Feu, puis une Femme dans un feu bleu, et toi, brandissant une épée face à un griffon noir entouré de flammes sans lumière. Puis tout disparait alors que ta main brûle plus que le feu que tu as vu. ]
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Lui un héros ? La situation aurait prété à rire, Fitz se disait qu'il aurait éclaté de rire face à la chef des bardes. Mais elle semblait sérieuse, et finalement il valait mieux ne rien dire.
Quand la porte s'ouvrit, et qu'il vit les parchemins, son envie le reprit. Il devait les toucher. Riannon le lui proposa, et il n'hésita pas l'ombre d'un instant.
Le contact fut rapide, il posa la main dessus comme si c'était ce qu'il avait toujours du faire. Et le bal recommenca. D'abord ce fut les différentes auras qui revinrent, dansante sur le papier se mélant au mot. Un symphonie en couleur magnifique et transcendante. Petit à petit le papier chauffa de plus en plus, comme un corps d'animal, dégageant une chaleur anormal. Ce parchemin n'est pas vivant ? Comme une chose non vivante pouvait faire cela ? Ce n'était pas possible ? Le parchemin semblait se glisser dans sa main de facon parfaite, comme si ils avaient toujours été fait pour s'entendre. Et cela recommença. Les images qui frappent son esprit les unes après les autres. Ces images qui se succédents, sans rapport aucun, mais qui sont là, frappantes. Des images qui restent gravé quoiqu'il arrive.
Comme avec le chat, comme avec Ann'dra... Comme avec toutes ces personnes qu'il avait un jour eu l'occasion de toucher. Puis elles disparurent. Sa main brulante, chaude, il le savait, il la souleva, la mit devant ses yeux et la regarda, étonné. Surpris.
Branquant son regard sur Riannon.
"Vraiment... Vous êtes sur que je ne suis pas fou ? "
Il prit une profonde inspiration, avala une gorgée du vin dans son verre, et continua.
"Ce que je vois est si étrange. Comme du papier peut me donner cela ? Une fillette avec un chat de feu ? Une femme dans un feu bleu? Et pire.... Moi avec une épée levé face à un griffon noir, entouré de flammes n'éclairant pas ? Dame Riannon. Tout cela est improbable. Impossible. Ca n'a aucun sens."
Portant ses yeux sur sa main il continua.
"Et en plus j'ai l'impression d'avoir plongé ma main dans une forge en activité."
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[ HJ: désolée du temps de réponse, je suis un peu débordée IRL ]
La journée semblait être faite de choses inhabituelles. Et Riannon ne pensait pas aux rapports mal rédigés qu'elle avait dû corriger avant de venir. En quelques minutes, tellement de choses s'étaient enchaînées, emboîtés... Elle avait presque du mal à tout suivre, tout comprendre. D'ailleurs, elle ne comprenait pas tout. Elle notait, pour y réfléchir plus tard.
Elle regarda Fitz poser sa main sur leurs précieux parchemins. Elle observa ses traits bouger au rythme de ses perceptions, et ses barrières abaissées, elle sentit les changements qui s'opéraient en lui. Elle sentit la douleur, la chaleur. La peur.
"Vous n'êtes pas fou. Vous êtes... soumis à des forces incompréhensibles, mais rien n'est de votre fait, donc vous êtes tout à fait censé."
Pour le moment, car à force de trop subir il pourrait décider de se réfugier dans la folie. Puis Riannon haussa les sourcils:
"Vous avez vu Maya? Qui était la femme dans le feu bleu? ... En effet c'est étrange. On dirait vraiment des images de légende... Je ne comprends pas..."
Puis elle aussi regarda sa main. Soudain, elle la prit et se concentra. Elle se mit à chantonner. Comme Doucelyre, Riannon avait un peu de Don de Guérison. De sa voix chaude, elle fit un cocon pour la main douloureuse et commença à l'apaiser.
[Fitz: pendant que Riannon apaise la douleur par la musique, tu vois de nouveau les auras. Elles tourbillonnent, s'entremêlent, semblent danser. Et tu peux apprécier enfin, sans la douleur. Quand Riannon te lâche, tu vois les auras s'évanouir doucement au lieu de disparaitre brusquement dans la douleur. Tu n'as plus tellement mal, juste un battement , une pulsation sourde dans la main, largement supportable. ]
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[HJ: Y'a aucun soucis, irl prime sur le reste de toute façon ^^ ]
Sans elle à ses cotés il aurait juste fait comme d'habitude, continuait à supporter la douleur, et en nourrir sa haine, sa fureur du combat, sa violence. Mais elle était là. Et elle avait assez d'empathie avec les humains pour ne pas les laisser souffrir. Riannon n'était pas chef des bardes pour rien.
Quand elle commença à le soigner, les auras revinrent, mais Fitz pouvait les voir plus sereinement, et surtout avec plus de calme. Le choc et la violence du premier contact n'était pas là, et il admirait seulement une multitude d'auras multicolores dansant les unes au coté des autres, et entourant la chef des bardes.
Riannon lacha la main du mercenaire. La douleur avait disparu, ne restait d'elle qu'une pulsation, bien loin de ce que Fitz considérait comme de la douleur. C'était la première fois qu'une vision finissait dans le calme, et franchement rien que pour ca, la chef des bardes méritait milles louanges. Les auras s'évanouirent peu à peu, et Fitz reprit la parole.
- Merci. La douleur est partie, ne reste d'elle que la trace d'une pulsation, rien d'ingérable, par contre j'espère que cela ne vous a pas couté, ou ne vous a pas blessé. Que m'avez-vous fait ?
Le mercenaire se détendit un peu, calmé par tout cela.
- Je ne peux vous en dire plus sur ce que j'ai vu. Je ne sais pas si c'était Maya, ou une autre, mais j'ai vu en effet une fille portant un chat de feu. Pour ce qui est de la femme, je ne l'ai pas reconnue, ou du moins l'image n'est pas restée assez longtemps pour que je puisse vous en dire plus.
Ses pensées se perdirent un instant, il se remémora les images volages qu'il avait aperçu mais rien de plus ne venait.
- Non je suis navré, vraiment. Rien de plus que ce que je vous ai dit, et les auras multicolores dansant autour de vous. J'ai vraiment pas l'impression finalement de vous être d'une grande aide Dame Riannon. Pour un soit-disant héros mon efficacité reste quand même à prouver.
Il adressa à ces mots un sourire triste à la chef des bardes.
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Riannon observa Fitz en attendant une réponse à ses questions. Son empathie répondait à certaines d'entre elles - notamment à propos de comment l'homme se sentait. Quand elle fut sûre qu'il n'allait pas lui mourir dans les bras, elle referma doucement ses barrières pour ne plus "l'espionner". Il pouvait lui parler sans crainte.
Elle expliqua simplement:
" J'ai une sorte de ... Don de Guérison par la musique. Il est lié à mon Don des Bardes, et à mon Empathie, et je m'en sers pour chasser la douleur quand je le peux. Ce... don n'est pas très puissant chez moi, j'ai des élèves qui l'ont vraiment plus développé. Je me sers de ce que je sens de votre douleur pour la cibler. Je n'ai plus mal." conclut-elle gravement.
Puis Fitz donna plus de détails. Une fille qui pouvait être Maya, une femme inconnue dans un feu potentiellement divin, et des auras... Pauvre Fitz qui subissait tout cela. Riannon rageait presque: si seulement ils avaient eu des informations précises au moins!
Elle sourit cependant à Fitz:
" Nous trouverons un jour ce que cela veut dire... En attendant, souhaitez vous vous reposer ou prendre l'air? Avez vous d'autres questions peut-être?"
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- Vous êtes une femme précieuse dame Riannon. Votre capacité à aider et à comprendre font de vous une personne exceptionnelle.
Fitz repartit un instant dans ces pensées. Des visions, et encore des visions. Il faudrait un jour qu'il apprenne à contrôler tout ca. C'était le seul choix qu'il avait pour vivre une vie normal. Un mercenaire comme lui ne pouvait se permettre d'être tétanisé sur un champ de bataille en touchant une personne. Il y perdrait surement sa tête.
Le mercenaire porta son regard perdue sur la femme qui se tenait non loin de lui. Un sourire vide et fatiguée se dessina sur ses lèvres.
- J'en aurai pleins des questions, mais toute du même ordre, et je suppose que vous n'auriez pas les réponses. Et je suppose aussi que cela vous désolé de ne pouvoir m'apporter plus. Je vous remercie en tout cas pour votre aide. Il est vrai que je prendrai bien un bol d'air frais. Cette séance de visions était assez éprouvante en faite.
Il éclata de rire bien malgrè lui.
- Veuillez m'excuser, je me fais l'effet d'une vieille diseuse de bonne aventure en disant ca, et je me suis imaginé un instant avec un châle sur la tête.
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Riannon rougit. Ses capacités étaient naturelles, et personne ne lui avait fait de compliments depuis très longtemps. La gentillesse de Fitz la touchèrent donc profondément, et elle se sentit fondre devant lui. Elle dut se reprendre, car ce n'était pas correct. Puis elle écarta d'un geste à retardement les paroles de Fitz:
" C'est naturel. Mais merci..."
Fitz était de nouveau silencieux et elle le laissa dans ses pensées quelques secondes avant de se lever.
" Si vous n'avez pas de questions auxquelles je peux répondre, laissez moi au moins vous donner un conseil. N'ayez pas peur. Je ne crois pas que votre Déesse tente de vous rendre fou. Je pense qu'elle a besoin de vous et que des réponses viendront un jour, peut-être bientôt. Vous devriez parler à l'Adepte Manuchan ou son ami, l'Adepte Glenn. Ils auront peut-être des réponses, car ils sont ses élus aussi je crois."
Elle alla embrasser la joue du jeune homme comme s'il était un proche ami.
"Tenez moi au courant, et n'hésitez pas à revenir me voir..."
Elle devait partir mais elle lui suggéra d'aller se servir quelque chose de chaud aux cuisines avant d'essayer de se reposer car les dons épuisaient l'énergie vitale des gens. Puis elle l'abandonna à ses pensées, pour aller se reposer aussi avant de reprendre son travail.
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- Bien, je ferai ainsi. Parler à d'autres "élus" ..
Il eut un sourire désabusé en prononcant ces mots:
- M'aidera peut être à y voir plus clair. Mais vous avez surement raison, beaucoup me disent d'accepter et non de lutter, il serait peut être temps que j'y pense.
Elle avait été là pour lui, et disponible, et lui avait donné la possibilité d'assouvir ce qui le tourmentait depuis longtemps: toucher ces parchemins.
- Je vais aller manger un bout en effet c'est que tout ca épuise plus qu'il n'y parait.
Quand Riannon, l'embrassa sur la joue, il fixa son regard dans le sien un instant, lui adressa un sourire tranquil et posé. Bien plus posé que ce qu'il avait eu jusqu'à présent.
- Dame Rianon, votre aide est précieuse, et les gens d'ici ont une chance énorme de vous avoir à leur coté.
Il regarda la chef des bardes s'éloignait, et se tourna un instant vers la fenêtre. Tellement de questions restaient en suspend, surtout a propos de sa vision quand il avait touché le parchemin. Vraiment tout cela n'était pas clair. M'enfin. Qui vivra verra comme on disait.