Valdemar RPG
Autres RPs => Archives => Sujets d'intro => Discussion démarrée par: Héraut Aranel le 07 janvier 2010, 23:10:29
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Au Collegium, il était de mise que tous les élèves remplissaient des tâches, des corvées dont ils devaient s'acquitter afin d'apprendre non seulement l'humilité mais la cohésion d'équipe.
Pour les Hérauts, les Guérisseurs et les Bardes, ces tâches étaient en rapport avec leur apprentissage mais la difficulté était autre pour les élèves non-affiliés qui recevaient une éducation généraliste et avaient -en général- une haute estime d'eux-mêmes. On leur confiait alors très souvent des missions auprès des ambassadeurs et des nobles de passage afin de développer leur sens de l'hospitalité et de la diplomatie. Accueil, menus services, transmissions de messages... Tout ceci était très utile, surtout quand les pages étaient trop occupés pour le faire.
C'était au tour d'Enora de se rendre dans les appartements de l'ambassadrice Shin'a'in car son secrétaire avait contracté les fièvres et était cloué au lit. Tous les serviteurs étaient d'ailleurs réquisitionnés pour tenir lieu d'aide soignants à ceux du Palais qui étaient trop faibles pour prendre soin d'eux par eux-mêmes.
Le couloir menant aux appartements est correctement éclairé de chandelles hautes. Les murs sont recouverts d'épaisses tentures et les tapis arborrent de riches couleurs. C'est la première fois que la jeune noble se rendait dans les appartements shin'a'in et on lui avait indiqué la porte tout au fond du couloir.
Il n'y a personne et aucun bruit ne parvient. Cela semble d'ailleurs très étrange contrairement au collegium où il règne une animation omniprésente (sauf la nuit peut-être).
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Enora ne put s'empêcher, comme à son habitude, d'admirer le palais autour d'elle et de mémorisé le chemin qui l'avait conduit jusque là. Elle n'aimait pas qu'on aie à lui répéter plusieurs fois un chemin, bien que cela arrive tout de même régulièrement. Elle était rêveuse et elle le savait, donc, lorsqu'elle en avait conscience, elle s'efforçait de mémorisé le plus de choses possibles pour pouvoir pallier cet partie défaillante de sa personnalité .
Néanmoins, malgré le fait qu'elle fut rêveuse, dans ses moments "d'éveille" comme en ce moment, elle était aussi curieuse et observatrice. Ainsi donc, elle fut surprise par le calme qui régnait dans cette partie du couloir. N'étant jamais venue dans cette aile, elle ne pouvait dire si c'était normal ou anormal, mais néanmoins, cela la mit mal à l'aise et titilla sa curiosité.
Polie, elle décida de toquer à la porte et de voir ce qui en découlerait. Elle replaça son uniforme bleu, d'un tissu couteux ainsi que d'une coupe élégante et elle joignit le geste à la pensée.
Toc... Toc... Toc...
Et elle attendit.
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a l'intérieur, aucun bruit ne parvenait, pas même le bruit de pas ou de tissus froissé. Cela était plutôt anormal car l'ambassadrice shin'a'in, qui est une chamane très respectée de son peuple, se trouvait toujours dans ses appartements hors des scéances du Conseil ou des réceptions officielles.
Au loin, on entendit tousser, brièvement mais trop fugacement pour qu'il soit possible de localiser le bruit.
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Maintenant un peu inquiète, Enora regarda autour d'elle pour tenter de localiser s'il n'y avait pas de page ou de serviteur dans les parages. Peut-être quelqu'un pourrait-il lui dire si et quand la chamane avait été aperçue la dernière fois. Peut-être avait-elle été appeler quelque part, mais elle pouvait aussi être malade. Si c'était le cas, il faudrait que quelqu'un y voit. Enora était donc tirailler entre le fait d'entrer sans être invité pour satisfaire son inquiétude et sa politesse qui lui disait de chercher quelqu'un pour la renseigner, car il n'était pas séant d'entrer chez quelqu'un sans y être invitée.
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Le silence se poursuit. Tu pourrais entendre une souris grignotter un morceau de pain. Tu as le choix entre tenter d'ouvrir la lourde porte d'entrée des appartements de la shin'a'in, revenir sur tes pas pour chercher quelqu'un ou aller frapper à une autre porte.
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La curiosité et l'inquiétude furent les plus grandes. Doucement, Enora tenta d'ouvrir la porte, l'appréhension au cœur. Si elle se faisait prendre, elle risquait gros, néanmoins, quelque chose lui soufflait d'ouvrir la porte et pour une fois, elle décida de suivre son instinct, même s'il était contraire à son éducation.
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La porte n'était pas verrouillée. La poignée tourna doucement et la lourde porte de bois grinça légèrement en s'ouvrant, le bruit semblant assourdissant dans le silence total des lieux. La pièce était baignée d'un pâle soleil d'hiver, filtrant à travers les rideaux. Le feu crépitait doucement dans la cheminée à droite. La pièce ressemble à un intérieur de tente, le plafond et les murs recouverts de tentures pendantes et multicolores. Les tapis semblent moelleux et de nombreux coussins ont remplacé les classiques fauteuils. Le tout semble très... shin'a'in en somme.
Il ne semble pas y avoir âme qui vive dans l'appartement, mais la douce tiédeur qui en ressort donne au couloir une impression de froideur impersonnelle. Quelque chose semble briller par terre un peu plus loin, dissimulé dans un tas de coussins et de tentures.
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Enora entra nerveusement dans la pièce. Elle tente à nouveau d'interpeler quelqu'un qui pourrait s'y trouver.
"Il y a quelqu'un ?"
Elle se dirige en même temps vers le tas de coussin, la curiosité l'y attire. Elle sentait cependant quelque chose dans l'air, ce silence la mettait très mal à l'aise. Une partie d'elle aurait préféré partir en courant, mais en même temps, une autre part d'elle la poussait à avancer, comme si c'était quelqu'un d'autre qui avait pris possession de son corps et la faisait avancer. Elle se regardait faire comme si elle était seulement une passagère de son corps.
Cependant, son esprit enregistrait tout ce qui se trouvait autour d'elle. Ses yeux parcouraient l'entièreté de l'appartement à la recherche d'un indice sur la présence où sur ce qui se passait. Elle savait qu'il n'était pas dans les habitudes de la chamane de quitter ses appartements à l'exception de quand elle se rendait aux séances du Conseil ou à des réceptions officielles.
Elle avançait lentement à l'affut du moindre bruits ou du plus fugace mouvement qui aurait pu l'éclairer sur la conduite à suivre en ce moment.
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La chose qui brille est en vérité une bague.... Rattachée à une main de femme dépassant de sous les coussins! Si tu les écartes, tu pourras découvrir la chamane immobile, allongée sur le sol, les cheveux dénoués et emmêlés, les yeux clos, le teint mortellement pâle voire même cadavérique.
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Maintenant vraiment inquiète, Enora se précipita vers les coussins et les écarte en criant.
"À L'AIDE !!"
Une fois les coussins écarter, la jeune adolescente découvre avec effroi qu'il s'agit de la chamane. Elle se précipite à son chevet et, comme dans un état second, son premier réflexe est de vérifier son souffle et si son coeur bas. Plus rien d'autre n'a d'importance que l'infime espoir de la sauver. Elle n'est pas une guérisseuse, mais elle a toujours été d'une nature curieuse et elle s'est toujours montré intéressé à glaner quelque connaissance de base auprès des guérisseurs du domaine de ses parents.
*Pourvu qu'elle vive encore, Ôh Déesse, s'il vous plaît !"
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Le coeur de la chamane bat régulièrement mais très lentement. Sa peau est froide et sa respiration profonde bien que totalement inaudible. C'est très étrange car elle a l'air morte alors qu'elle est parfaitement en vie. Malgré son appel, personne ne semble arriver à ton secour. Le silence se referme sur toi comme un brouillard épais. Tu es face à toi même avec un choix terrible à faire: t'en aller et laisser la femme seule pour tenter de chercher de l'aide d'une personne compétente, ou rester et tenter de la ranimer au risque de lui faire plus de bien que de mal.
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Enora ne savait quel choix faire. Elle savait bien qu'elle n'avait pas les connaissances médicales pour la sauver et pourtant, elle ne pouvait pas se résoudre à abandonner la femme toute seule. Toute cette situation était trop étrange pour être normale. Il aurait dû y avoir des gardes proches et pourtant il n'y en avait pas. La chamane avait l'air morte, même si elle était encore en vie. N'importe qui aurait pu s'y laisser prendre.
Non, elle ne pouvait pas l'abandonner, c'est à ce moment-là que lui vint une idée. Elle pourrait lui faire un brancard. Il lui suffisait de trouver de quoi le fabriquer rapidement, car maintenant chaque minute comptait. Elle se souvint alors qu'on disait que son peuple, lorsqu'il voyageait, vivait dans des tentes. Si elle pouvait trouver celle de la chamane et que les poteaux était assez solide, où qu'elle trouvait quelque chose qui put servir de perche pour faire une sorte de brancard avec elle pourrait emmener la chamane directement chez les guérisseurs du palais ou tout au moins elle pourrait rejoindre une partie plus achalander du palais sans avoir à la laisser ici.
C'est donc ce qu'elle se mit à faire. Elle ne pouvait pas chercher pendant des heures, mais en ce concentrant et en regardant bien, elle pouvait faire une bonne recherche de l'appartement rapidement. Elle se dit néanmoins que si au bout de deux minutes, elle n'avait rien trouvée qui put faire l'affaire, elle allait partir et chercher de l'aide.
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hj: Excellente idée Enora! :)
Autour de toi il y a de nombreuses tentures qui peuvent t'être utiles. Il n'y aucune tente en vue car la pièce est elle-même une tente géante mais il y a tout de même pas mal d'objets :
- une théière ainsi que deux tasses
- une petite table basse
- une longue perche de bois de 2 mètres de haut environ sur laquelle repose un large bougeoir
- un tas de bûches près de la cheminée
- plusieurs statuettes taillées dans du bois
- une petite dague rituelle sur la table basse
- plusieurs livres
- un panier contenant des lacets de cuir (y en a plus environ 3 mètres s'ils sont mis bout à bout)
- une ceinture
- une paillasse dans un coin
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Enora ramassa la longue perche et avec l'aide de la dague y fit une solide encoche d'un coup frapper en son centre. Ensuite, elle prit la perche la cassa en deux en son centre, où elle avait fait l'encoche, en l'appuyant sur une buche et avec l'aide de son pied. Elle avait ainsi deux perche d'un mètre chacune. Ce n'était pas suffisant pour faire un superbe brancard, mais c'était le mieux qu'elle ait trouvé et cela devrait faire l'affaire.
Elle prit ensuite la couverture la plus solide qu'elle put trouver dans la pièce. Elle l'étendit sur le sol. Elle alla ensuite où était la chamane et en faisant appel à toute sa force elle la souleva en tentant de la brasser le moins possible et elle l'étendit dans le haut de la couverture. Elle rabattit le bas de cette dernière vers le haut pour couvrir la chamane. Ensuite elle prit les deux perche et les plaça de chaque côté de la couverture et elle les roula de manière à faire un brancard très serré autour de la femme. Ainsi, elle avait un brancard qui arrivait environ à la taille de la chamane avec un bout des perches qui dépassaient de chaque côté pour servir de poignée à Enora. Les jambes de la chamane allaient trainer sur le sol quand elles se déplaceraient, mais le haut du corps serait au moins un peu supporté.
C'est au moment de ramasser les deux bouts de perche qu'Enora remarqua un sifflet de bois sur le sol. Elle le reconnu comme étant le siens. Sa soeur ainée le lui avait donné quand elle était toute jeune et elle l'avait apporté avec elle à Haven comme un souvenir. Ce matin-là, elle l'avait mis dans ses poches après avoir eu un peu le mal du pays. Elle fut heureuse de l'avoir fait en ce moment, ignorant que cela était en fait probablement une prémonition et non le mal du pays qui le lui avait fait apporter.
Elle mit le sifflet à sa bouche et se mit à siffler de toutes ses forces dedans pendant qu'elle empoignait le brancard improvisé. Elle sort de la chambre et ne prit pas la peine de fermer la porte, elle n'en avait pas le temps. D'un bon pas, mais sans courir, car elle ne voulait pas aggraver l'état de la chamane plus que ne le nécessitait se transport de fortune. Elle sifflait aussi de toutes ses forces dans le sifflet à intervalle régulier en prenant seulement assez de temps entre pour ne pas trop s'essouffler. Elle se dirigea ainsi vers le quartier des guérisseursdu palais en souhaitant de toutes ses forces rencontrer de l'aide en chemin.
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Oesope était en route pour une réunion de maîtres alchimistes lorsqu'il entendit le sifflet en provenance d'une aile du chateau dans laquelle il n'avait pas l'habitude d'aller. Intrigué, il tendit l'oreille et tourna la tête vers le son et s'y dirigea d'un bon pas. Après tout s'il était en retard, on ne pourrait rien lui dire : il était doyen ! Et l'idée de passer 2h en compagnie de vieilles barbes parlant de l'effet combiné d'une racine de gentiane et d'un bezoar était proprement déprimante.
Lorsqu'il vit apparaitre Enora, trainant une sorte de sac de linge, il haussa les sourcils et s'approcha vivement d'elle. Elle avait l'air concentrée mais assez paniquée pour diffuser un fort sentiment de panique. Heureusement son empathie était rudimentaire.
"Hé bien jeune fille?"
Il n'avait pas encore vu le corps de la chamane.
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Quand Enora vit quelqu'un venir à sa rencontre son soulagement fut immense.
"Oh merci Déesse! Merci !" ne put-elle s'empêcher de s'exclamer.
Elle déposa alors les poignée de son précieux fardeau par terre et se tourna vers le nouveau venue avec gratitude, mais l'inquiétude était toujours présente, sous la surface. Elle n'était maintenant plus seule, mais cela ne voulait pas dire pour autant que la chamane était sauve.
"J'ai trouvé l'Ambassadrice inconsciente dans ses quartiers, il n'y avait personne dans les environs, je ne savait trop que faire alors je lui ai fait un brancard de fortune pour l'emmener avec moi jusqu'au quartier des guérisseurs. Pouvez-vous m'aider à la transporter ? Ou pouvez vous rester avec elle jusqu'à se que je cours chercher de l'aide dans le quartier des guérisseur ?"
Elle était heureuse de ne plus être seule pour prendre la décision. Pas qu'elle n'aimais pas ou non avoir des responsabilité, mais en ce qui avait trait au soins, elle savait reconnaitre qu'elle n'était pas la plus qualifié pour prendre les décisions. Ce qu'elle voulait d'abord et avant tout, avant même l'orgueil ou les considération de rang, c'était sauvé la vie de cette personne, qu'elle soit ambassadrice ou une paysanne, cela n'aurait rien changer. Une vie vaux toujours la peine, peu importe son rang.
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Oesope portait sa robe de guérisseur vert émeraude et il n'y avait aucun doute sur sa fonction. Aussi ne prit-il pas le temps de se présenter et décida d'aller directement auprès de la jeune femme évanouie afin de vérifier ses fonctions vitales. Le visage tendu et concentré, les mains à quelques centimètres du corps de sa nouvelle patiente, il écouta le rythme de sa respiration, vérifia son coeur, l'état de ses différents organe avant de sortir de son auscultation et de relever la tête, passablement étonné.
"Vous l'avez trouvée comme ça?"
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Ce n'est que quand Oesope s'approcha pour ausculter l'ambassadrice qu'Enora remarqua sa robe vert. Elle s'en voulu un peu, mais l'inquiétude dissipa vite son malaise. Elle attendit patiemment que le guérisseur est terminer de l'ausculter pour parler ou même bouger. Ce n'est que quand il se retourna pour lui poser une question qu'elle se rendit compte qu'elle avait retenue son souffle.
*Qu'elle piètre secouriste je fait !* pensa-t-elle. Inquiétude et frustration.
"Oui, elle était enterrer sous des coussins, elle avait vraiment l'air morte, mais j'ai décider de vérifier ses signes vitaux quand même. Après, je me suis dit que je ne pouvait pas la laisser là, et voilà."
Elle avait essayer de faire cela le plus concis et détailler possible pour que le guérisseur puisse faire le mieux possible. Elle espérait vraiment que la chamane s'en sortirait. Elle savait que si elle espérait un jour devenir hérau il faudrait qu'elle deviennent plus endurcit, sinon c'est sur qu'aucun compagnon de la choisirais, mais elle ne pouvait s'empêcher d'être inquiète. C'était la première fois qu'une tel chose lui arrivait.
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Oesope acquiesça de la tête et baissa de nouveau les yeux sur la chamane avant de se relever. Elle n'était pas en danger et semblait dans un profond sommeil. Avait-elle été droguée?
"D'accord. Nous allons la transporter jusqu'à la maison de la guérison. J'aimerais que vous restiez là une minute le temps que je fasse venir un brancard et des collègues à moi. Asseyez vous près d'elle et... tenez lui la main, d'accord?"
Puis il disparut au détour du couloir, courant à moitié en se prenant les pieds dans sa robe. Il revint assez rapidement en compagnie d'un guérisseur portant la même robe que lui avec une longue barbe blanche et un élève en vert pâle d'une bonne quinzaine d'années. Le jeune garçon avait de grands yeux bleus et sourit à Enora en s'accroupissant près de la femme évanouie.
"Nous allons prendre soin d'elle maintenant."
Oesope s'approcha de la jeune bleue et posa la main sur son épaule.
"Si vous le voulez bien, j'aimerais que vous me montriez où elle se tenait exactement ."
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Quand Oesope partit, Enora fit exactement ce qu'on lui avait demander, elle s'assit par terre et prit la main de la chamane. Pour passer le temps, et pour se rassurer elle-même autant que la chamane, Enora se mit à fredonner doucement. Elle n'avait pas une voix digne d'un barde, bien loin de cela, mais elle ne faussait pas non plus.
Elle arrêta cependant dès qu'elle entendit des pas se rapprocher. Elle fut soulager de voir revenir le Guérisseur avec son collègue et l'apprenti. Quand ce dernier lui sourit, Enora lui rendit un sourire franc et sincère. Elle était soulagée de les voir revenir et heureuse d'avoir put aidé.
"Oui, bien sûr. Suivez-moi."
Maintenant que le danger était égarer, Enora reprenait son attitudes un peu aristocratique. Elle avait été élever de cette manière, cependant, dans son attitude, il n'y avait aucune trace de condescendance ou de supériorité, seulement l'habitude d'être obéis.
Elle mena donc le guérisseur jusque dans les appartements de l'ambassadrice et elle lui montra où elle avait trouver cette dernière.
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Oesope fit le tour de la pièce et en étudia minutieusement la disposition, la température, le niveau d'humidité et même l'air ambiant à la recherche d'une explication. Il avait tout d'abord pensé à un empoisonnement de l'air. Il semblait difficile, dans ce simulacre de tente, d'aérer convenablement la pièce et en hiver, lorsque les cheminées fonctionnaient à plein régime, il n'était pas rare que les fumées tournent la tête des occupants des lieux confinés. Mais la légère transe dans laquelle il se plongea pour étudier l'air ne lui révéla rien d'anormal.
Il se mit alors à chercher un quelconque flacon qui aurait pu contenir un poison, mis dans une boisson ou les restes de nourriture qu'il pourrait faire analyser.
"Savez vous si on a fait servir à cette dame à manger ou à boire ces dernières heures?"
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Enora eu un sourire d'excuse.
"Je n'en sais rien. Je venais lui porter du courrier et n'obtenant aucune réponse, quelque chose m'a sembler étrange, alors je suis entrer. Mais je dois avouer que je n'ai fait attention à rien d'autre qu'à l'ambassadrice, je ne puis donc dire si il y avait quoi que se soit qui aurait put expliquer son étrange langueur."
Elle se sentait un peu désemparer. Elle aurait aimé pouvoir faire plus, et cependant, elle ne pouvait pas aider le guérisseur.
"J'imagine cependant qu'on a dut lui fournir à manger, comme tous les jours, vu qu'elle ne quitte ses appartements que pour les réunions et les convocations."
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Oesope eut un sourire approbateur et s'approcha de la jeune fille pour se mettre à sa hauteur.
"Vous avez bien agi. Elle aurait peut-être pu mourir sans votre intervention."
Puis, se regardant autour, il se gratta le crâne de la main en soufflant légèrement. La pièce était encombrée par les différentes tentures et autres coussins, un vrai cauchemar à fouiller.
"Bon. Cherchons des restes de repas, un fond de verre ou de caraffe ou même... Je ne sais pas. Tout objet semblant suspect.Il faut essayer d'expliquer cette absence."
Et alliant les paroles aux gestes, il commença à retourner méticuleusement la pièce.
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Au fond, Enora était heureuse de se faire remercier, mais en même temps, elle se sentait mal à l'aise.
"Je n'ai fait que mon devoir maître Guérisseur. Nul besoin de remerciement, néanmoins, je vous remercie de ses paroles réconfortantes."
Car en effet, elle se sentait soulagée d'avoir bien agis. Si la chamane s'en sortait, il était clair que ce ne serait qu'une toute petite partie grâce à elle, mais elle était soulagée de savoir qu'elle ne mourrait pas à cause de sa négligence.
C'est donc encore inquiète, mais avec le cœur plus léger que la jeune noble se mit en quête de restant de nourriture ou bien de breuvage qu'aurait pu consommer l'ambassadrice. Elle alla en premier vers les coussins où elle avait trouvé la chamane, si elle l'avait trouvé aussi bizarrement enterrer sous les coussins, c'était surement pour une raison.
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[Le guérisseur et l'élève reviennent dans la pièce, le plus âgé des deux a l'air fort inquiet. Des rides profondes barrent son front et il entre sans frapper par la porte entrouverte. Il vient glisser quelques mots à l'oreille d'Oesope puis retourne près de son élève qui jette des regards curieux vers Enora, à la dérobée. Il le bouscule d'un coup de coude et attend le doyen.]
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Les rides d'inquiétude sur le visage du guérisseur ramène d'un coup les inquiétude de la jeune femme. Seulement, cette fois, elle a eu le temps de méditer, et surtout de comprendre qu'elle avait fait et qu'elle faisait de son mieux. Si bien que l'inquiétude lui semble moins handicapante. Elle ne ressent plus la même panique que lorsqu'elle à trouver la femme par terre.
Voyant aussi les regard lancé à la dérobé par l'apprenti, Enora décide de tenter le coup et s'approche de lui en lui adressant un sourire engageant. Si elle peut avoir des informations de l'apprenti, elle n'aura pas besoin de déranger les aînés et cela donnera de l'importance au jeune garçon. C'est une des choses qu'elle as apprit très jeune, tenter de reconnaitre la valeur de chacun et les faire se sentir utile sont toujours de bon moyens pour maximisé le rendement et la loyauté de chacun. En cette circonstance encore plus qu'en tout autre, elle est heureuse des conseil sages que lui ont prodiguer ses parents toutes son enfance malgré le peu de chance qu'elle hérite un jour de quelque domaine que se soit.
"Bonjour" lui souffla-t-elle tout bas pour ne pas déranger les adultes. Elle désigna alors le guérisseur du menton. "Qu'est-ce qu'il se passe avec l'Ambassadrice ? Elle va s'en sortir au moins ?" L'inquiétude transparaissait dans sa voix, mais il était aussi visible que cette fois l'adolescente restait maitre d'elle-même et son autorité naturelle était revenue. Force de caractère et Maitrise de soi.
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Oesope vint se placer près d'Enora et posa la main sur son épaule d'une manière très paternaliste avant de parler.
"Nous ne trouverons rien. La chamane n'a pas été empoisonnée selon les premières analyses que mes collègues ont effectué."
Il ébourriffa les cheveux du jeune garçon dans un sourire bonhomme.
"Détend-toi, va. Tu peux parler. Cette jeune fille va nous accompagner. Je suis sure qu'elle est tout aussi curieuse que toi de savoir ce qui est arrivé à notre invitée. N'est-ce-pas?"
Il s'adressait tout autant à la jeune bleue qu'à son élève. L'autre guérisseur à ses côtés grogna sans ajouter de commentaire. Le comportement du doyen était largement plus laxiste que son confrère. Mais il avait le don de détendre l'atmosphère.
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Le jeune homme avait haussé les sourcils de surprise lorsqu'Enora s'était adressée à lui. Il aurait aimé lui expliquer ce qu'ils avaient découvert pour le moment mais ne savait pas s'il en avait le droit. Il s'était donc contenter de grimacer en jetant un coup d'oeil à la dérobée à son maître qui parlait au doyen. Il n'avait pas envie de se prendre des coups de grimoire sur les fesses parce qu'il n'avait pas respecté le secret professionnel. La jeune fille était jolie et il se mit à rougir.
Lorsque Oesope vint le taquiner, il remua sur place mal à l'aise avant d'acquiescer à ses paroles.
"C'est vraiment passionnant, maître Oesope. Son corps ressemble à une enveloppe vide. Nous vous attendions pour établir un diagnostic arrêté. Mais..."
Il jeta un autre coup d'oeil à Enora.
"Je n'ai jamais vu ça. Et les autres non plus !"
L'excitation aurait pu sembler mal placée, se réjouir presque d'un cas aussi étrange et inquiétant. Mais c'était un élève plutôt brillant qui avait tendance à prendre les patients pour des cas en négligeant le côté humain. Il ne pensait pas à mal.
[Vous vous dirigez donc tous vers la maison de la guérison pour aller y retrouver la chamane]
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En chemin, Enora laissa ses pensée dériver, elle s'y plongea même. Elle avait besoin de réfléchir. Elle avait eu peur quand elle avait découvert le corps de l'ambassadrice étendu sur le plancher, mais il y avait aussi quelque chose qu'elle avait aimé, et elle n'était pas certaine si c'était bien de ressentir cela. Elle avait l'impression de s'être sentit vivante, utile pour la première fois depuis son départ de chez elle et même bien avant.
La jeune fille adorait sa famille et tout, mais elle était la petite dernière. Elle avait toujours sut malgré tous les enseignements de ses parents qu'elle ne serait probablement qu'une noble oisive. Même en entrant chez les bleus cela n'avait pas chasser se sentiment. Et cette fois, elle avait l'impression d'avoir put faire quelque chose. D'avoir vraiment aidé et d'avoir un but en quelque chose. Et ce but était bénéfique. Alors maintenant la jeune fille se demandait ce qu'elle allait faire de se sentiment et surtout de se désir de faire quelque chose de bien de sa vie. Elle réalisait maintenant qu'elle ne pourrait jamais supporter d'être seulement une noble oisive qui vit sur les lauriers et la fortune de sa famille. Cela lui serait impossible. Et elle ne se voyait pas non plus devenir une de ses bleus qui dénigre les autres professions et font des coups pendables pour passer le temps. Elle ne le pouvait tout simplement pas.
Petite fille, Enora avait toujours rêver qu'elle pourrait devenir Hérault, seulement cela ne suffit pas et elle avait fini par se l'avouer à elle même. Elle pouvait encore espéré et croire, mais pas se voilé la face. Que ferait-elle si elle n'était pas choisis ? Elle ne pouvait pas baser sa vie entière sur cette attente. Elle avait besoin de faire quelque chose d'utile, de significatif. Elle avait peu de don pour la guérison, elle le savait déjà. Alors que lui restait-il ? Devenir préceptrice pour d'autre enfant de noble ? Elle avait besoin de plus d'action que cela.
C'est à ce moment de ses réflexion qu'elle se rendit compte qu'ils arrivaient bientôt à leur destination. Elle se força alors à revenir à la réalité et sur la tâche présente : essayer de découvrir qui en voulait à l'ambassadrice.
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[Je fais avancer le rp!]
La maison de la guérison était baignée de lumière. Plusieurs lits étaient alignés contre des murs de pierre et le tout respirait la quiétude. Au chevet de plusieurs malades, des guérisseurs vêtus de vert s'affairaient sans un mot. La chamane était à l'écart, sa silhouette se devinant à peine à travers le voile d'un rideau à demi fermé.
Oesope, l'autre guérisseur, l'apprenti et Enora arrivèrent jusqu'à elle. Très vite le jeune homme disparut pour revenir avec un autre confrère au front barré de rides profondes. Ce dernier prit la parole.
"Je n'ai jamais vu une chose pareille. Il n'y a là qu'une enveloppe charnelle vide ! L'âme est piégée mais on ne sait où."
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Enora avait écouté avec attention, son regard, cependant ne pouvait se détacher du corps immobile, presque sans vie, de la chamane. Il devait bien y avoir un moyen de l'aider.
Puis une idée, presque saugrenue lui traversa l'esprit. Elle ne perdait rien à en parler, même ça semblait un peu idiot.
"J'ai entendu dire que certain Héraut avait le pouvoir de sentir les esprits ou quelque chose comme cela. Qu'il avait des dons extraordinaires. Peut-être que l'un d’eux serait capable de retracer l'esprit de la chamane ? Si elle n'est pas encore morte, c'est qu'il doit probablement exister encore un petit quelque chose qui relie le corps à l'âme captive, non?"
Elle avait de la difficulté à expliquer son intuition, ou en tout cas l'idée qui venait de la traverser. Peut-être que tout cela n'était que légende, mais en même temps, la jeune fille voulait garder espoir de sauver cette femme. L'idée de rester là, les bras croisés sans rien pouvoir faire pour aider lui était insupportable. Elle était une fille d'action et elle n'aurait pu supporter de voir quelqu'un mourir sans avoir tout tenté pour l'aider, la sauver. Et puis, les Hérauts avaient toujours eu quelque chose de mystique, de miraculeux pour la jeune noble. Si quelqu'un pouvait les aider, elle était certaine que ce serait l'un d'entre eux.
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Oesope eut un sourire appréciateur en direction de la jeune bleue. Il inclina légèrement la tête et se frotta les mains, son regard allant de la patiente à ses confrères puis à Enora.
"C'est un don que nous avons indirectement. Du moins certains d'entre nous. Ceux qui ont de l'Empathie doublée d'un don de Guérison par l'Esprit ont le pouvoir d'agir sur l'esprit des patients. Il serait assez aisé de suivre son empreinte. Hélas ! Avec les événements actuels, nous allons devoir attendre avant qu'un confrère ne se libère pour tenter l'expérience."
Le guérisseur se tourna vers un apprenti qui était venu lui apporter une vasque d'eau claire. Il y trempa les mains ainsi que les avant bras puis s'empara de graines qu'il pressa pour en sortir le jus. Il rinça ensuite la substance et s'essuya dans un linge propre ; une ablution courante chez les guérisseurs. Il porta enfin les mains à la malade pour vérifier ses fonctions vitales.
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Enora se sentit rougir légèrement, elle était heureuse et quelque peu soulagée d'avoir put être utile. Nul doute que Oesope avait déjà pensée à ce que la jeune adolescente avait énoncée tout haut, mais néanmoins, avoir put deviner quelque chose qui était réalisable et même serait surement très utile lui donnait le sentiment de faire quelque chose, d'être utile et aussi de l'espoir. Bien qu'elle ne connaissait pas personnellement la chaman, le sauvetage qu'elle venait d'effectuer lui donnait maintenant l'impression qu'elle était une grande amie à elle. Lorsque cette dernière reprendrait connaissance, il n'en serait peut-être plus ainsi, mais Enora réalisa en cet instant qu'elle ne regarderait plus jamais la femme de la même manière. Même si la Chaman ne la considérait pas comme une amie, plus tard, Enora ne pourrait plus jamais se désintéressé complètement d'elle. Il semblait que d'une certaine façon, le sauvetage qu'elle venait d'effectuer la liait désormais, non seulement à la Chaman, mais aussi au doyen des guérisseurs.
Plus tard ce serait quelque chose qu'elle aimerais sans doute approfondir. Elle venait de découvrir un aspect de la vie et des relations social qu'elle n'avait jamais vraiment considéré auparavant : l'adversité qui renforce les liens. Enora pressentait que cela pouvait se révélé une force solide et puissante. Bien qu'elle n'est aucun héritage réel de terre, la jeune fille allait devenir un jour une noble et elle espérait d'importance. Elle était en train, inconsciemment, de deviné quelque chose qui pourrait lui donner du pouvoir, un pouvoir ni positif ou négatif en soit, qui pourrait lui servir dans le futur, selon ce qu'elle deviendrait dans cet avenir.
"Vous pourrez quand même la sauver non ? Je serais vraiment triste si elle mourrait. Et si je peux faire quoi que se soit pour vous aidez, vous n'avez qu'à le dire !! Ce n'est pas comme si j'avais vraiment des choses essentiel à faire dans mes cours de bleu."
Les derniers mots avait été prononcé avec une certaine amertume. Enora ne se sentait pas vraiment proche d'aucun de ses camarades, en fait, elle désapprouvait totalement la plupart d'entre eux. Elle n'aimait pas la façon dont il se pavanait ou les mauvais tours qu'il jouait au autre collège, particulièrement celui des Héraults. Ainsi donc, elle avait surtout l'impression que ce qu'elle faisait ou apprenait en ce moment était particulièrement inutile.
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Oesope soupira et se frotta les yeux mais il ne semblait pas abattu pour autant. Il acquiesça de la tête en direction d'Enora.
"Nous allons tenter de suivre son empreinte mentale pour la retrouver. Cela va nous demander du temps et beaucoup d'énergie. Vous pouvez nous aider si vous le désirez en vous tenant prête à nous apporter ce dont nous aurons besoin au fil de l'opération."
Il désigna du nez plusieurs apprentis guérisseurs qui se tenaient prêts.
"Ils vous expliqueront et vous aideront."
Aussitôt, plusieurs guérisseurs aguerris s'approchèrent et se répartirent autour du corps de la chamane. Ils posèrent les mains sur elle et tous fermèrent les yeux.
[Edit Aranel : Enora, tu peux ressentir qu'une sorte de courant électrique se déploie alors. Cela te fait dresser les cheveux sur la nuque. Il ne fait aucun doute qu'ils utilisent un don très puissant.]
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Enora sentit ses cheveux se dresser sur sa nuque, c'était une sensation étrange, ni agréable, ni vraiment désagréable non plus, juste étrange. Elle regarda alors autour d'elle pour voir si quelque chose de plus visible c'était aussi manifester, mais rien ne semblait démontrer que quoi que ce soit de magique était en train de ce produire, et pourtant, il était indéniable qu'un grand pouvoir était à l'oeuvre à ce moment même.
Elle ne savait trop que faire. On lui avait dit que la seul aide qu'elle était en mesure d'apporter était de ce tenir prête à leur apporter ce dont il aurait besoin tout au long de l'opération. Ne sachant trop comment se tenir ou quoi faire en attendant, la jeune fille décida de rester debout dans une position confortable, mais prête à répondre rapidement au moindre de leur désir.
Ce qui lui serait le plus difficile serait probablement de ne pas laisser son esprit s'égarer, car déjà il semblait vouloir s'évader. Cependant, elle fit montre de volonté et se força à rester concentrer sur ce qui ce déroulait silencieusement dans la pièce en ce moment.
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"Sheka !!"
Ann'dra courait dans les couloirs, le regard dur et prêt à écarter tout obstacle sur son passage. Les gens s'écartaient d'eux-mêmes de toute façon en voyant courir un homme tout de noir vêtu et au regard d'acier portant une épée à double tranchant et qui savait manifestement s'en servir.
Un domestique l'avait averti que la chamane et ambassadrice des Shin'a'in à Valdemar était tombée gravement malade. D'après celui-ci, elle était inconsciente et aurait perdu son esprit.
"Par l'épée de la Guerrière !! Comme si les problèmes actuels ne suffisaient pas. Tout cela me retarde dans ma vengeance !"
En repensant au mage noir, la colère afflua en lui et il se prit à penser que cela encore pouvait être l'oeuvre d'un autre mage.
Il arriva devant la pièce désignée et écarta prudemment la porte. Si des soins étaient en cours, il ne voulait sur tout rien interrompre. C'était bel et bien le cas, même s'il ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait, il sentait qu'un pouvoir était à l'oeuvre. Cela lui faisait un peu penser à ses rencontres avec ses Leshya.
Il adressa une prière silencieuse à la Guerrière pour qu'Elle veuille bien aider la Chamane ou au moins, lui laisser la possibilité de venir en aide à celle-ci.
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Darea Tale'sedrin était une jeune femme qui avait suivi les enseignements des chamanes dès son adolescence mais ses prédispositions à servir la Déesse avait été détecté dès l'enfance en vérité. Habile négociatrice et aimée de tous, c'était tout naturellement qu'elle devint ambassadrice de son peuple à Haven.
Les guérisseurs pataugeaient. Oesope tu sens qu'elle se trouve dans un plan différent, un endroit que tu ne peux atteindre. Elle semble se tenir derrière une barrière invisible qu'on t'empêche de traverser.
Plusieurs guérisseurs gémissent doucement et sortent de la transe, trempés de sueur et le regard hagard.
Enora, le jeune apprenti avec qui tu parlais avant d'arriver à la maison de la guérison t'entraine par la main pour aller chercher des linges propres et des petits sacs de plante qu'il fait infuser. Il faut tout apporter aux guérisseurs pour qu'ils reconstituent rapidement leurs forces. La tisane, très sucrée, leur sera utile.
Ann'dra, un guérisseur t'accueille et te parle tout doucement. Il t'explique que la chamane était certainement en méditation lorsqu'elle s'est écroulée. Il te décrit également la situation à savoir que les guérisseurs tentent de trouver son empreinte mentale pour la ramener dans son corps.
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Oesope redressa la tête et inspira lentement. Il remua ses membres l'un après l'autre avant de se redresser et de repousser de la main les linges et les plantes que des apprentis lui tendaient.
Il avait remarqué l'homme en noir, son physique criant son appartenance au peuple shin'a'in. Il s'approcha de ce dernier, l'air grave et parla sans détour.
"L'ambassadrice est dans un lieu que je ne puis atteindre. Elle n'est pas égarée entre les plans. Je suis désolé, nous sommes totalement impuissants. Elle semble piégée dans un lieu mentale qu'elle connaissait bien."
Il lui lança un regard perçant de perspicacité.
"Peut-être qu'un savant de votre peuple..."
Si le kal'enedral savait où elle se trouvait, il lui dirait et il y aurait un espoir.
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Enora elle avait déjà commencer à aider les guérisseur et à distribué les tisanes autour d'elle. Elle aimait bien se sentir utile et occupé. Cependant, elle se sentait aussi un peu honteuse, si les autres nobles apprenait qu'elle faisait ce genre de corvée, elle allait en entendre parlé pendant des jours et des jours. Elle ne savait trop comment se positionner par rapport à cette vision si différente de celle idéaliste qu'elle c'était toujours faites de sa fonction. Elle aimait bien l'atmosphère qui régnait dans l'infirmerie, mais ce n'était pas vraiment la place d'une noble. La jeune adolescente aurait tellement aimé se sentir aussi utile et bienvenue parmi la cours de Haven. Si seulement il était aussi simple de se faire une place en politique qu'ici dans l'infirmerie.
Cependant, pour le moment, elle mis de côté ses pensée, elle devait se concentré sur la tâche qu'elle faisait en ce moment, et cela était bienvenue. Elle en avait un peu assez de ce demander ce qu'elle pouvait faire autrement pour rester elle-même et survivre à la politique chez les jeunes nobles. Elle avait toujours l'impression d'être le chien parmi les loups.
Elle chassa donc ses pensée et se concentra entièrement sur la tâche qu'elle avait à faire. Elle résista même à l'envie de détailler plus avant le superbe shin'a'in qui semblait lui aussi se faire du soucis pour la chamane. Finalement ont lui signifia d'un mouvement de tête qu'elle ne pouvait plus faire grand chose. Elle décida alors d'aller voir Oesope et aussi le jeune shin'a'in et voir ce qu'elle pouvait faire d'autre. Peut-être qu'elle pourrait en apprendre plus sur celle qu'elle avait essayer de sauver. Elle aimerait bien.
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Un guérisseur proche lui vint parler à Ann’dra et lui expliquer la situation. Tout cela lui semblait décidément bien étrange, mais surtout, un peu trop familier.
Lorsque le Doyen lui donna ses conclusions, à savoir qu’elle était bloquée dans un lieu qu’elle connaissait, il eut un sursaut et laissa par la suite son regard devenir vide, le temps de réfléchir.
* Les sentiers lunaires ? Aucun hors-clan ne peut les atteindre, sauf exception, donc, il serait logique qu’ils ne puissent lui venir en aide…. Ce qui est surprenant, c’est que la Déesse permette cela, Elle a probablement de bonnes raisons, mais avant toutes choses, il faut des certitudes.*
« Je pense que Darea est dans un lieu connu des Shin’a’in, que seuls peuvent emprunter les chamanes et les kal’enedral de notre peuple, mais je ne peux rien affirmer sans essayer. Si ce que je pense est probant, je pourrais peut-être faire quelque chose, sinon, il faudra que j’aille cherche le Chamane de mon clan. Peut-être sera-t-il plus efficace. »
L’homme leva les yeux et passa un regard circulaire sur les personnes présentes, le temps qu’ils assimilent ses paroles, plus ou moins vagues, ce qui était parfaitement volontaire. Les Hors-clan n’avaient pas à savoir certaines choses. La jeune fille aux cheveux blancs semblait très inquiète elle-même, cela lui fit chaud au coeur et il se permit de lui esquisser un semblant de sourire.
« Avec l’accord de tous, je vais vous demander de quitter la pièce et de me laisser seul avec Darea afin de voir ce que je peux faire. En attendant, il serait prudent de demander aux garçons d’écurie d’apprêter ma selle et de leur rappeler de ne pas approcher ma jument s’ils tiennent à leur vie. »
Ann’dra resta figé et immobile en attendant les réactions.
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Oesope acquiesça, l'air toujours aussi grave et fit signe à un de ses apprentis qui avait entendu les paroles du kal'enedral de suivre ses instructions.
"Tu as compris ? Et ne lambine pas en chemin."
Puis il se renconcentra sur l'homme, se grattant la tête tout en réfléchissant avant de poser la main dans son dos pour le conduire jusqu'à son chevet. Il n'y avait pas grand chose à faire et c'était certainement un danger mineur que de le laisser auprès de la chamane.
"J'espère que vous réussirez mon ami. Je vous demanderai simplement de nous confier toute arme que vous pourriez porter. Une précaution que nous prenons pour tout arrivant dans ce lieu quelque soit sa mission. Nos serpes même restent dehors."
Il écarta les bras comme preuve de sa bonne foi puis se tourna vers Enora pour l'emmener avec lui. Les autres guérisseurs et apprentis suivirent le mouvement et se retirèrent. Il s'adressa doucement à la jeune fille.
"Viens. Je crois que tu devrais retourner à tes occupations. Je te remercie de ton aide et je te promets de te faire porter des nouvelles dès que nous en saurons plus."
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Enora rendit son sourire au garçon avec chaleur. Elle était heureuse de voir qu'il semblait l'apprécier. Elle fut cependant déçu quand il leur demanda de sortir, et elle eu du mal à le cachée. Elle aurait aimé pouvoir rester dans ce lieu encore un peu et surtout avoir été plus utile. Elle devait bien se l'avoué elle était aussi très curieuse depuis les paroles du Shin'a'in. Une certaine réticence marqua ses pas et elle ne suivis pas tout de suite le guérisseur.
Finalement, elle opta pour lui parlé un quelque peu avant de partir à regret.
"Je voulais vous souhaiter bonne chance. Je connais bien peu de votre peuple, mais de ce que je vois, vous méritez grand respect. Si jamais je puis vous être utile en quoi que se soit, je m'appele Enora de Lolryn et je serai heureuse de vous aidé. Je ne connais pas vraiment votre amie, mais je m'inquiète de son sort, et j'espère sincèrement la voir ce rétablir..." Elle hésita sur la fin, mais enchaina "Bonne chance." Elle lui sourit timidement et sorti, comme à regret, à la suites des autres guérisseurs.
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Ann’dra regarda Le doyen agir avec satisfaction pour sa diligence et le laissa l’emmener au chevet de la chamane.
Le fait qu’on lui demande de déposer ces armes ne le surprit guère, après tout, ils ne connaissaient pas suffisamment les kal’enedral pour ne pas douter de leur honneur ou du fait qu’ils ne sont pas si aisés à manipuler, louée en soi la Guerrière !
Il déposa donc sur une table son épée à double tranchants, qu’il portait à la hanche, une dizaine d’aiguilles épaisses en acier qui filaient à travers l’air plus vite que les dagues et qui étaient moins encombrantes, une dague cachée dans sa manche gauche, deux autres à chacune de ses chevilles, un poignard qu’il portait sur sa gauche et pour finir, une sarbacane entourée d’un porte-fléchette rangée dans sa poche car elle était assez petite pour cela.
Il recula d’un pas et sourit intérieurement de la réaction à laquelle il s’attendait.
La jeune fille aux cheveux blancs semblait être déçue de devoir partir. Il en ignorait la raison jusqu’à ce qu’elle s’adresse à lui et fut relativement surpris de voir une telle bonté de cœur. Cette jeune fille, Enora, méritait d’être connue pour de telles paroles et il la remercia en lui faisant un signe de main lorsqu’elle sortit. Il prendrait certainement le temps de lui parler plus tard. Mais de prime abord, personne n’avait intérêt à lui faire de mal s’il ne voulait pas voir débarquer un shin’a’in en furie….
Une fois seul, il s’assit près de la chamane, laissant un rayon de la lune qui venait de monter suffisamment haut pour entrer dans la pièce – coïncidence ? – inonder son visage et entra en transe, arpentant les sentiers lunaires à la recherche de son amie si elle était là.
Un sentier rouge orangé semblait se distinguer du reste de son entourage. Ces teintes étaient inhabituelles ici ou les couleurs prédominantes étaient l’argent et le blanc. Il se dirigea donc vers ce « chemin ».
*Dame Aux Yeux Etoilés, guide mes pas si telle est Ta Volonté*
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[Enora tu peux considérer que le rp se termine ici pour toi. Je te recontacte pour la suite des événements ;) et que personne ne fasse attention à ce vieux bougre d'Oesope]
Il ne fallut pas longtemps avant que le chemin emprunté ne reprenne des couleurs plus conventionnelle. Ann'dra, un courant d'air semble te traverser et l'impression que tu ressens est plutôt étrange. Tout a l'air familier et différent à la fois. Il règne un silence quasi absolu à part le bruit de tes pas qui résonne dans ta tête comme un écho dans une pièce immense et vide.
Tu as la possibilité de continuer tout droit devant toi. Le chemin a l'air de s'étendre à perte de vue ou alors de tourner un peu plus loin vers la "droite" sur un chemin sinueux qui semblait ne pas être là quelques secondes plus tôt.
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*C'est très étrange, les sentiers semblent différents... plus froids...*
Le kal'enedral se sentait anxieux sans vraiment savoir pourquoi. Il empruntait les sentiers lunaires presque chaque soir avant de dormir, il aimait la tranquilité qui y régnait et la pensée de sa Déesse lui apportait le réconfort et la rage nécessaire à sa quête.
C'était comme si l'univers autour de lui se rétrécissait. D'ordinaire, aucun écho ne subsistait puisque les sentiers n'avaient pas de limites à sa connaissance, mais cette fois, le bruit de ses pas résonnait. Il n'osait pas appeler la Déesse. Il était trop tôt pour cela car il n'avait pas encore fait tout ce qu'il pouvait. Il devait continuer !
Le chemin qui plus tôt avait des teintes ambrées redevenait comme il devait être, mais quelque chose attira l'oeil d'Ann'dra. Un autre sentier, sinueux ce qui était étrange, se présentait sur sa droite à quelques pas de là. Continuer sur le sentier "principal" était inutile car il pourrait avancer toute sa vie sans en voir le bout ni trouver âme qui vive, à moins qu'un Avatar le prenne en pitié ce qui était peu probable.
Le shin'a'in résolut de prendre le sentier sinueux et d'avancer jusqu'à trouver sinon une explication, au moins un semblant de raison à sa présence. Il avançait prudemment et calmement, comptant chacun de ses pas à mesure pour savoir la distance qu'il parcourait et donc, le temps qu'il mettait à avancer.
Ce sentier semblait presque difforme et comprenait des vallons et des buttes espacées, on l'aurait dit torturé....
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Soudain, une voix s'éleva dans un cri qui semblait parvenir de partout à la fois. C'était une voix de femme très angoissée.
"A l'aide ! S'il vous plait ! S'il vous plait..."
Elle s'exprimait en shin'a'in. La voix tremblait et les échos se poursuivirent durant de très longues secondes après qu'elle ait cessé de crier. Pourtant, personne à l'horizon....
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"li’sa’eer !!!"
Ann'dra eut l'impression que son sang avait dix fois le tour de son corps en un battement de paupière. Son sang était en ébullition à l'entente de ces cris de détresse. Il n'était pas sûr qu'ils proviennent de darea car la voix était un peu déformée, mais qu'importait?
Il partit à la course en direction des cris, ne réfléchissant même pas au fait qu'il n'était plus dans le monde matériel et n'avait comme armes que celles que la Déesse voudrait bien lui donner.
Son esprit était embrouillé, il n'était plus qu'une masse qui filait à toute allure, prêt à tout ou presque pour atteindre la source de ces cris. Son environnement défilait devant lui à grande vitesse et il s'en fichait comme d'une guigne, tout ce qu'il voulait, c'est aider celle qui était de toute évidence,en danger.
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La voix retentit une nouvelle fois mais semblait provenir de derrière le kal'enedral cette fois-ci. Elle s'éloignait dans le sens opposé.
"A l'aaaaide !"
Des sanglots étouffés suivirent l'exclamation. A l'endroit où se tenait Ann'dra avant de s'engouffrer sur le chemin sinueux, une forme humaine se tenait en boule sur le sol, le visage enfoui dans les bras.
-
(H.j : Sadiiiiiiiiiiiiiiiiiiqueeeeee !!!!!!!!!!!! )
Un nouveau cri poussé. De derrière le kal'enedral cette fois ! Précisément, de l'endroit même d'où il venait. Sans arrêter sa course, il fit un demi-tour en glissade et repartit de toutes ses forces vers le croisement des chemins.
Là, se tenait ce qui semblait être une femme en pleurs, elle avait dû beaucoup souffrir car des spasmes dus aux sanglots agitaient son corps.
Doucement, Ann'dra s'approcha, s'accroupit et interrogea :
"Darea? C'est toi?"
-
[hj : :mrgreen: ]
La jeune femme avait les cheveux noirs et lisses et le teint mat des gens de son peuple. Lorsqu'elle releva le visage vers lui, les larmes coulaient sur ses joues mais ses yeux n'avaient pas de pupille. Immenses, ils étaient comme deux fenêtres ouvertes sur un ciel étoilé.
La créature semblait regarder Ann'dra sans le voir. Lorsqu'elle ouvrit la bouche, un souffle glacial s'en échappa et enveloppa le kal'enedral d'un froid intense. Ses yeux changèrent alors d'un coup et s'emplirent de flammes.
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Ann'dra n'en revenait pas. Il s'agissait bien de Darea, mais elle semblait être investie par la Déesse. Pourquoi alors cette souffrance? il ne comprenait plus rien.
Les yeux étoilés qui le regardait sans le voir devinrent flammes rougeoyantes et aveuglantes. Le kal'enedral eut un mouvement de recul devant cette manifestation. Un air glacial le pénétra venant de la chamane. Même la Guerrière n'aurait pas déclenché de tels stigmates, pas sans une raison plus que valable tout du moins !
La Déesse était-elle en danger? Cela lui sembla tellement improbable qu'il se moqua de lui-même un bref instant, mais la peur reprit vite le dessus. Et si vraiment c'était le cas? Son lien avec Elle ne semblait pas subir de modification mais il n'y avait qu'un moyen d'éclaircir toute cette histoire.
Calmement, du moins autant qu'il le put, il s'assit sur ses talons et prononça d'un voix claire un des noms de la Guerrière. Celui-ci n'était employé qu'en cas de danger, mais ne nécessitait pas le paiement d'une vie. Il espérait sincèrement avoir une explication et même si sa foi en Elle ne vacillait pas, ill ne pouvait s'empêcher de se poser des questions. La situation le dépassait totalement et Elle Seule pouvait résoudre ces troubles.
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Aussitôt le nom de la guerrière prononcé, Darea - du moins ce qu'il en restait - se mit à vomir du sang ; un sang épais, presque noire qui vint souiller la terre et s'étendre comme une plaie. La pauvre jeune fille s'étranglait et tentait de parler.
"A....l'ai...ddd..."
Les flammes se remirent à brûler dans ses yeux et elle ne put prononcer un autre mot, se tendant d'un coup. Lorsqu'elle ouvrit la bouche de nouveau, elle poussa un cri strident, inhumain.
Mais La Guerrière avait entendu la voix d'Ann'dra. Un faucon vorcel apparut, ses ailes puissantes battant l'air sans aucun bruit. Le cri qui sortit de son bec surpassa celui provenant de Darea qui se tut. Ses yeux emplis d'étoiles brillaient avec toute Sa puissance et Sa majesté. Le faucon prit alors forme humaine. Elle était d'une beauté outrepassant tout critère humain.
L'Avatar de la déesse posa son regard sur Ann'dra et inclina légèrement la tête.
"Elle sait pourquoi tu es ici."
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*Louée soit la Déesse*
Ann'dra avait senti puis vu venir le faucon presque sans surprise car il se doutait, même sans certitude, qu'Elle répondrait à son appel, comme elle le faisait toujours quand c'était le seul moyen restant. Elle n'aurait jamais abandonnée Sa fille, qui gisait sur le sol crachant du sang et les yeux en flammes.
Regarder la chamane était presque intolérable pour le kal'enedral, mais il s'approcha tout de même d'elle et tournant la tête vers l'Avatar, admira sa beauté.
"Pouvez-vous l'aider? Ou me dire comment je le pourrais? Je ne peux pas supporter de la voir dans cet état et ne rien faire ! Je vous en supplie !"
Le shin'a'in mit un genoux à terre et baissa la tête devant l'Avatar en attendant sa réponse.
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Le ton de l'Avatar était presque triste lorsqu'elle répondit à Ann'dra. A bien la regarder, un habitué des sentiers lunaires pouvait remarquer qu'elle avait l'air moins réelle, moins tangible que d'habitude. Sa voix semblait plus lointaine et son image incertaine par moment.
"Hélas ! Elle est en grande difficulté. Darea devait nous rejoindre car elle désirait mettre à profit ses compétences sur un plan différent d'existence. Mais on l'en a empêché. A présent il nous est impossible de..."
L'Avatar se figea. Ses yeux s'écarquillèrent. Derrière elle, un Leshya'e kal'enedral apparut. Son visage voilé semblait déjà disparaître. Il se volatilisa avant de pouvoir dire un mot.
"Un de plus."
-
Une fois de plus, Ann'dra se sentit perdu. Rien de ce qu'il se passait depuis quelques temps n'avait de sens. Quel ennemi pouvait s'avérer assez puissant pour influer sur le pouvoir de la Déesse?
"Encore un? Voulez-vous dire que d'autres Leshya ont essayé de prendre contact sans y parvenir? Et si Darea devait vous rejoindre, qui a pu l'en empêcher? je ne comprends pas...."
Le visage du kal'enedral reflétait une incompréhension totale. Etait-ce dû à une autre divinité? Un démon? Qui pouvait être assez puissant pour braver ainsi le pouvoir de la Déesse?
Une larme roula sur la joue d'Ann'dra puis, la colère remplaça vite la peine.
"S'agit-il d'un ennemi que je puisse atteindre? Laissez moi le découper en tranches si cela peut faire cesser ces souffrances !"
Les sourcils froncés, il porta machinalement la main à l'endroit où aurait dû de trouver son épée habituellement jusqu'à se rendre à nouveau compte des réalités et surtout à qui il parlait.
"Je...je vous prie de m'excuser, je suis simplement décontenancé. Que puis-je faire?"
Il regardait l'Avatar dans les yeux cette fois, et voulait une réponse aussi claire que possible.
-
L'Avatar secoua vigoureusement la tête. Darea semblait être plus calme et avait cessé de vomir du sang. Epuisée, elle vascillait et son teint était si pâle qu'il semblait presque transparent.
"Nous n'avons plus le temps. Les Leshya'e disparaissent. Ils s'évaporent comme la brume à l'arrivée du soleil. Trouvez celle qui est responsable de ce malheur. Elle a confiance dans les capacités de Ses enfants."
L'Avatar avait l'air presque apeurée en parlant.
"Nous aussi nous sommes en danger. Elle nous protège, mais jusqu'à quand ? L'obscurité de Son adversaire s'étend peu à peu sur le monde."
Elle tendit à Ann'dra une longue lame d'argent, la main tremblante.
"Pour Darea, il n'y a plus d'espoir."
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L'avatar aurait pu frapper le shin'a'in de plein fouet que ça n'aurait pas été pire. il lui fallait abandonner Darea !Il refusait d'y croire mais dû bien se rendre à l'évidence. Si la Déesse en décidait ainsi, qui était-il pour aller contre Sa volonté?
Le fait de savoir qu'Elle croyait en lui et en son peuple le remplit de fierté et de détermination. Sa vengeance était et serait toujours, prioritaire, mais mis à part ça, ilf erait tout ce qui était en son pouvoir pour combattre cette ennemie.
"Celle qui est reponsable? est-ce une femme *une mage?*, une démone, une Déesse envieuse? Ne pouvez vous rien me dire de plus?"
Ann'dra pensait devoir connaître son adversaire, plus il en saurait mieux il serait préparé. Quand l'Avatar lui tendit une épée qui semblait faite d'argent, il n'eut aucun doute que cette arme devait être particulière pour lui être donnée sur les sentiers lunaires et il la prit avec déférence.
L'Avatar tremblait, de terreur apparemment. Le kal'enedral sentit une froide colère monter en lui. Il aurait la peau de son adversaire, qui que ce soit !!
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Il était rare que les Avatars aient l'autorisation de se mêler des affaires humaines ou de révéler les secrets du monde d'en haut. Aussi l'Avatar resta très évasive lorsqu'elle répondit à la question du promis à l'épée.
"Celle qui s'oppose à Elle s'oppose à la Vérité et aux chemins de tous les peuples. Plus que jamais la fraternité est notre meilleure chance."
L'avatar désigna l'épée du nez et pinça les lèvres. Le ciel étoilé dans ses yeux semblait avoir perdu de son éclat.
"Abrège ses souffrances à présent."
Darea tourna des yeux vides vers Ann'dra, une larme coulant de long de sa joue. Elle ne disait plus mot.
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Ann'dra savait qu'il ne devait rien attendre de plus comme information, insister ne servirait à rien. Si l'Avatar retait sybilline, ce nn'était pas sans raison.
N'eut été la façon d'ont elle était apparue sous la forme d'un faucon vorcel et ses yeux étoilés, le kal'enedral aurait douté de l'honnêteté de l'Avatar. Elle lui demandait d'achever une efnant de la Déesse, vouée à son culte !
Mais aucun doute n'était possible, il devait le faire voilà tout. La souffrance sur le visage de Darea se répercutait sur celui d'Ann'dra. l'épée en main, il se tourna vers la chamane et la son arme. Un dernier regard de compassion adressé à la souffrante et l'épée fendit l'air, décapitant proprement Darea. Une mort rapide et sans souffrance, comme il avait appris à le faire dans certaines circonstances.
Ses jambes le lachèrent et son regard errait dans le vide. Il était voué à la Déesse et serviteur de tous les clans, donc, la femme qu'il venait de tuer était aussi de son clan ! Son besoin de vengeance s'agrandissait à cette ennemie qui osait le forcer à de tels actes.
Assis sur le "sol", il ruminait les paroles de l'Avatar. Il la sentait toujours dans son dos. Il aurait aimé partir d'ici, retrouver une solitude familière où il pourrait faire son deuil en paix.
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Une main fraiche se posa sur le bras d'Ann'dra et le tira violemment de la transe. Ann'dra tu te sens étourné et perdu. Tu as quitté les Sentiers de Lune sans vraiment te sentir partir et pourtant tu as bien réintégré ton corps.Darea se tenait assise sur le lit, ses yeux d'un bleu électrique empreint d'une immense tristesse. Elle avait certainement pleuré et gémit car sa voix était rauque lorsqu'elle prit la parole.
"Mon frère..."
Elle s'exprimait dans la langue shin'a'in. Sa main tremblait et elle se sentait complètement perdue. Elle baissa la tête et essuya discrètement ses joues en inspirant profondément.
-
*Qu'est-ce que....?*
Anndr'a se sentait tiré par une main qu'il ne voyait pas et avant d'avoir eu le temps de s'en rednre compte, la transe s'était terminée abruptement.
Le souffle court, les yeux écarquillés et tête baissée, tout son corps révolté par ce retour trop brusque il se maintenait au sol de la paume de ses mains pour ne pas s'effondrer. revenu à peu près à la normale, il leva les yeux et eut un instant le coeur arrêté par ce qu'il voyait. Ou plutôt QUI il voyait.
Darea ! En vie, le visage décomposé par le tristesse, mais en vie !!
Comment cela était-il possible?
*J'en ai plus qu'assez des interrogations intérieures, la guerrière me met à rude épreuve !*
Lorque la chamane s'adressa à lui, il n'en revint pas, elle parlait difficilement, mais clairement et dans leur langue natale. Il lui parla de même.
"Darea...Pourquoi m'appeler ainsi? Que s'est-il passé? Saurais-tu me l'expliquer? Je... je t'ai tuée pourtant.... Ta souffrance était si grande ! Qu'est devenu ce mal qui te rongeait?"
Il s'approcha de la shin'a'in et posa ses mains sur les siennes, cherchant à la regarder dans les yeux, accroupi devant elle.
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La chamane secoua la tête et retint un sanglot. Elle le fuyait à présent du regard et se retenait avec beaucoup de difficulté de pleurer sur son pauvre sort.
"Hélas, je ne suis plus que l'ombre de moi-même. Tu as tué la partie de moi qui était reliée à Elle. Je suis à présent damnée loin de Sa grâce."
Elle ne put se retenir de pleurer plus longtemps et fondit en larmes.
"Je ne suis plus à son service car le lien a été rompu à jamais !"
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Ann'dra entoura son amie de ses bras et la laissa pleurer tout son soûl. Il savait sans même l'avoir vécu, combien il devait être douloureux de perdre un tel lien aussi abruptement. Mais l'Avatar avait eu raison de faire ça, ça avait sauvé la vie de la shin'a'in.
"Darea, écoute moi... Je comprends ta douleur, mais n'oublie pas que même si tu n'as plus le lien qui te relayait à Elle, tu a toujours ta foi et ta sagesse. Tu es un personnage important ici en tant qu'ambassadrice et tes pouvoirs, eux, doivent toujours être présents. Tu survivras, j'en suis sûr et quand la peine se sera atténuée, tu vivra pleinement. Moi, une fois ma vengeance accomplie,je serais toujours là en cas de besoin. Tu le sais n'est-ce pas?"
Les bras du kal'enedral ne lâchaient pas la femme en pleurs et chaque mots avaient été dits avec sincérité. Il espérait lui apporter un peu de réconfort mais n'était pas sûr qu'elle puisse se remettre d'un tel choc. Dans tous les cas, ce ne serait pas facile pour elle.
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Darea avait beaucoup de mal à se sentir réconfortée par les paroles d'Ann'dra. Après tout, ce n'était que des mots. Pour un promis à la Déesse quelque soit son serment, le plus important était le lien avec Elle. Dépouillée de ce lien, Darea était incapable de communiquer avec elle ou de retourner sur les Sentiers de Lune. Elle n'avait plus qu'à retourner dans son clan pour élever les chevaux comme ses frères. La Déesse appellerait quelqu'un d'autre pour prendre sa place. Elle se sentait tellement abandonnée. La jeune fille hoqueta et ramena ses jambes contre sa poitrine, les enroulant de ses bras, toujours couverte par la couverture que les guérisseurs avaient utilisé pour éviter qu'elle ne se refroidisse.
"J'aurais dû La rejoindre, j'aurais dû rester et lui offrir mon corps. Je lui avais promis ma force et ma vie. Elle était là, Elle avait étendu son regard sur moi et je me sentais déjà... transfigurée par Sa main. Mais le feu m'a surpris, il m'a envahit. Il brûlait si fort ! J'ai senti la déesse me repousser et depuis mon coeur s'est brisé. Quand la lame a frappé mon cou, j'ai tant souhaité mourir que je croyais que la délivrance était enfin là. Mais non. Même cela m'est refusé."
Son ton était amer. Darea se rallongea et tourna le dos à Ann'dra, se recroquevillant sur elle-même.
"A présent laisse moi."
Elle ne voulait plus parler et surtout pas à quelqu'un qui avait encore les faveurs de Celle aux yeux étoilés. Elle avait reconnu près de lui l'épée que l'Avatar lui avait donné dans les Sentiers Lunaires. Un cadeau qui montrait toute l'étendue de Ses faveurs pour lui.
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Ann'dra ne savait plus que dire. Ces paroles ne serviraient à rien, seul le temps ou la Déesse pouvait y faire quelque chose et Elle n'interviendrait probablement que lorsque que le kal'enedral ou quiconque aurait tué Son ennemie.
Les pensées suicidaires de Darea déplurent fortement au shin'a'in, aussi, il prit un guérisseur à part et lui fit comprendre de faire très attention à elle. Il avait récupéré ses armes et le brillant d'une aiguille à deux doigts de son oeil convainquirent le pauvre guérisseur qu'il avait intérêt à faire tout ce qui était en son pouvoir !
Il prit l'épée que l'Avatar lui avait donné à la main car elle n'avait pas encore de fourreau. Il allait s'en fabriquer un avec du cuir verni et de la crode tressée. Il pourrait la porter dans son dos en plus de son épée habituelle. Ainsi, àmoins de l'approcher par deriière ce qui était le moins évident car il était très méfiant, personne ne pourrait la toucher.
Le kal'enedral jeta un dernier regard en coin à l'ancienne chamane toujours en pleurs et le regard vide. Une profonde inspiration et il sortit de la pièce, laissant la jeune femme aux bons soins des guérisseurs.
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[Sujet clos !]