Valdemar RPG
Autres RPs => Archives => Sujets libres => Discussion démarrée par: Eoghan le 22 janvier 2011, 08:51:30
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Rentré tard, endormi tard, réveillé tôt par une migraine, direction les cuisines. C'était à peu près ce qu'Eoghan arrivait à avoir en tête. Le coup qu'il avait dû recevoir en tombant la veille avait dû se réveiller maintenant et lui donnait un belle migraine. Pourtant, celle-ci n'avait rien à voir avec ce qu'il avait connu à son arrivée à Haven ! Par tous les dieux, il n'avait jamais eu aussi mal à la tête de toute sa vie, à en perdre l'équilibre ! Il s'était senti tellement handicapé. Mais pour l'heure... Il avait juste la migraine, il avait un peu bu... Beaucoup aussi.
Direction les cuisines à une heure bien matinale, bien trop matinale avant même la préparation du petit déjeuner. Un bon gros sandwich, comme il en rêvait avec du jambon ! Les quelques personnes qui étaient déjà levées ne s'occupèrent pas de lui et le laissèrent se faire un grignoti tant qu'il ne s'agissait pas de lui cuisiner un énorme repas. Eoghan ne fut pas gourmand mais il commençait à s'endormir debout devant son léger repas pendant qu'on lui pressait un jus d'orange. Sa migraine venait lui taper les tempes comme deux marteaux de chaque côté de sa tête et il avait senti une bosse sur l'arrière également. Voilà ce qui arrivait quand on faisait des folies de son corps avec Manuchan dans une taverne de Haven un soir de pleine lune ! (sans mauvais jeu de mot !)
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Matisa sortit de son sommeil parfaitement réveillée. Par la fenêtre, elle vit que le ciel était à peine éclairé par l'aube naissante. Elle se redressa dans son lit et bailla. Comme à son habitude, Rosa dormait comme un bébé, jamais depuis les quelques mois qu'elle la connaissait, Matisa ne l'avait vu en proie à de mauvais rêve. Et pourtant elle l'aurait su...
L'empathe se dit qu'elle avait bien de la chance de l'avoir comme compagne de chambre.
Elle se leva et enfila son uniforme. Sans oublier l'épée d'Ann'dra qu'elle portait maintenant en permanence, depuis qu'elle avait apprit que l'ennemi ne préviens pas quand il attaque. Et son professeur lui aurait surement fait des remarques s'il l'avait surprit sans... et quelque chose lui dit de prendre sa besace avec elle aussi.
Matisa sortit de la chambre en silence, bien qu'elle ai pu l'expérimenter, Rosa avait le sommeil lourd, et se dirigea vers les cuisines. Ils avaient un important devoir à rendre le lendemain et elle ne l'avait pas terminé, si elle mangeait vite maintenant elle pourrait profiter du temps libre laissé pour le finir. Mais plus elle avançait vers les cuisines, plus elle s'y sentait appelée. L'empathe accéléra le pas, elle savait de quoi son Don était capable...
En arrivant dans les cuisines, Matisa vit en effet qu'elle n'était pas la seule à s'être réveillée si tôt. Les domestiques qui s'affairaient déjà ne prêtèrent pas plus d'attention à l'apprentie guérisseuse qu'au mage (c'était bien leur uniforme qu'elle reconnaissait ?) déjà présent. Elle s'approcha de lui en abaissant un peu ses barrières, ce qui confirma son hypothèse, puis les redressa. Ça avait était un véritable bonheur de découvrir la sérénité dans son esprit après tout ce temps à partager les émotions des autres.
"Bonjour camarade matinal."
Elle lui sourit et s'assit en face de lui.
"Vous avez mal n'est ce pas ?"
Oui pas beaucoup de tact mais à cette heure ci... fallait pas en demander trop.
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Il ne la sentit même pas arriver, en fait, il avait ses yeux fermés et attendait la mort paisiblement, gardant tout de même son équilibre quoi qu'il arrive. Il allait piquer du nez, la main sur son verre de jus de fruits, quand elle lui adressa la parole. Il rouvrit péniblement les yeux sur elle en se demandant qui était cette petite personne devant lui. Il avait dû s'endormir, en prime. Et la façon dont elle l'aborda le lui prouvait : il rêvait. Cependant, sa voix se fit rauque et grave.
_ B'jour...
Et il referma les yeux en inspirant profondément. Quand il rouvrit les yeux, se sachant parfaitement éveillé, il la vit à nouveau et cligna des paupières en se rendant compte qu'elle était vraiment là ! Et réelle !
_ Pardon ?
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Matisa pouffa devant l'air peu réveillé du mage et son incompréhension.
"Vous auriez peut-être mieux fait de rester au lit."
Elle se délesta de sa besace et la posa sur le banc à côté d'elle puise pencha un peu vers lui en baissant la voix pour ne pas aggraver son mal de tête.
"Je sais que vous avez mal. Mais je n'en connais pas la cause. Souhaitez vous que je vous aide ?"
Elle attrapa le pain qui trainait là, ainsi qu'un couteau et du beurre et se fit une tartine. Son estomac réclamait son du maintenant qu'elle était réveillée et si elle ne le contentait pas elle pourrait difficilement être efficace.
"Qu'avez vous donc fait pour avoir un tel mal de tête ? Faire la fête toute la nuit n'est pas des plus indiqué pour se réveiller en pleine forme."
Elle parlait sur un ton badin, amical et un peu moqueur. Elle n'était pas en état de faire preuve de "professionnalisme".
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Il grogna en refermant les yeux. Mais qui était-elle ? En plus elle avait de grands yeux bruns... Sans parler de ses longs cheveux bruns et bouclés... D'où la question : mais qui était-elle ? Il grogna à nouveau en se penchant sur la table pour mettre sa tête dans son bras sans même toucher à son sandwich.
_ Je crois que le vin m'est un peu monté à la tête hier soir et que ma chute n'a pas aidé.
Il secoua doucement la tête.
_ Pas b'soin d'aide, merci juste de...
Il leva la main mollement avant de la laisser retomber.
_ Silence. Je vais en avoir besoin avant de devoir affronter la journée magique qui m'attend. Et je refuse de prendre une potion de guérisseurs de plus sinon je vomis.
Il était absolument charmant, avec ça !
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Matisa mordit dans sa tartine et l'écouta en mâchant, ce qu'il faisait aussi, mais avec ses mots. Elle haussa les épaules et parla non plus en chuchotant mais avec une voix douce.
"Je ne vais pas vous forcer à avaler une potion, surtout que je suis nulle en potion, mon domaine de prédilection, c'est les pommades et les infusions. J'en ai une très efficaces pour les mots de têtes justement. Mais si vous n'en voulez pas je ne vais pas vous forcer, c'est votre santé."
Son histoire était des plus décousues et la guérisseuse imputa cela à l'alcool, l'homme semblait tout droit sortit d'une soirée particulièrement arrosée et sans doute était-il tombé parce que ivre. Elle ne s'attarda pas sur le récit de la soirée du mage donc, mais rester en face de quelqu'un de muet n'était pas vraiment agréable elle chercha donc à faire connaissance.
"Je m'appelle Matisa, et comme vous pouvez le voir, je suis apprentie guérisseuse au Collegium. Et vous ? Je suppose que vous êtes apprentie Mage ?"
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Il grommela, la bouche dans son bras.
_ Une guérisseuse... J'aurais dû y songer.
Il inspira profondément et releva la tête en la portant d'une main sur le front et il soupira en gardant les yeux fermés.
_ Eoghan. Je sors de votre infirmerie il y a seulement quelques jours. Et je crois que je n'ai pas vraiment écouté les indications qui me disaient de faire plus attention à la magie. J'ai l'impression qu'on est en train de me visser la tête par les deux côtés. Sauf qu'hier je n'ai pas usé de magie.
Il rouvrit les yeux sur elle pour la regarder un instant puis il prit son verre de jus pour le porter à ses lèvres et le boire d'une traite.
_ De plus, j'ai fait des cauchemars toute la nuit. J'ai qu'une hâte c'est d'être ce soir pour me recoucher et dormir pour de vrai, cette fois.
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Cela l'amusa qu'il n'ai pas vu l'évidence, et la fit sourire sur le coup, mais après réflexion, elle se dit qu'il était vraiment mal en point.
Les patients qui n'écoutaient pas les recommandations... ba tiens ! Quelle surprise ! On en trouvait à la pelle, enfin généralement, si on leur faisait miroiter un retour à la maison de la guérison pour boire des potions infectes, il se mettaient brusquement à écouter.
Il lui avait fallu tendre l'oreille et enclencher le décodeur et pour le comprendre elle avait arrêté de mâcher et s'était figée en une attitude grotesque. Quand il arrêta de parler, elle attendit un instant pour en être sûr et avala.
"Peut-être que ce matin tu... vous ne devriez pas aller en cours et vous reposer. Ce serrait plus sage. Mais vos professeurs vous laisseraient-ils faire ?"
Elle avait buté sur l'emploi de la personne. Étrangère, il lui restait des coutumes tenaces de chez elle, mais surtout, le regard du mage l'avait troublée, elle avait alors détourné le sien et fixé sur les bras de son interlocuteur... si on pouvait l'appeler ainsi.
"Après tout cela nous arrive à tous de passer de très mauvaises nuits. Cela vous arrive t il souvent de faire des cauchemars ?"
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_ Non...
Il secoua la tête doucement.
_ J'ai juste mal dormi et j'ai eu une soirée assez riche en émotions, il me faut juste le temps pour émerger. Ca ira mieux quand je me serais lancé dans cette journée pleine de... rebondissements, je pense ?
Il inspira profondément à nouveau et mordit dans son sandwich à pleines dents.
_ Je dois aussi m'adapter au rythme du Collegium. C'est pas évident.
En mâchant, il la dévisagea de nouveau et fronça les sourcils en percutant sur quelque chose.
_ Tu m'as l'air bien jeune pour être guérisseuse...
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Matisa approuva d'un hochement de tête. Le réveil était parfois difficile mais une fois la journée commencé il n'y paraissait plus. Par contre le soir, le lit était le bienvenue.
"Ça fait longtemps que tu es au Collegium ?"
Elle releva les yeux et constata qu'il la dévisageait sans vergogne. aucun doute possible quant à la sensation de feu sur les joues, elle rougissait. Lui fronçait les sourcils et elle allait demande pourquoi mais il répondit par lui même. Et elle fut bien étonnée de la question.
"Jeune ? Non je ne crois pas. J'ai 21 ans quand même. J'apprends depuis longtemps c'est sûr mais soigner est un art qui réclame beaucoup de connaissances et il vaut mieux ne pas se rater en pratique."
Elle avait du mal à concevoir en quoi son age pouvait être étonnant, elle faisait si jeune que ça ?
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Il émit une expression admirative. 21 ans ! Elle en faisait légèrement moins. Et les femmes adoraient entendre qu'elles paraissaient moins. Il lui sourit doucement, un sourire quelque peu encore ensommeillé.
_ J'aurais cru un petit peu moins. Surtout pour un Guérisseur. Je m'attends toujours à voir des Guérisseurs comme de grands sages d'un certain âge, ce doit être pour ça.
Il pouffa de rire en baissant les yeux sur son sandwich et découpa à l'aide de ses doigts un morceau de jambon qu'il porta à ses lèvres pour ne pas paraître... goinfre ? Puis il reporta son attention sur elle. S'ouvrir aux autres, avait dit Elbereth ! Attendre que les autres s'ouvrent à lui lui paraissait clairement impertinent bien qu'il le soit pourtant.
_ Qu'est-ce qui fait que tu es déjà levée à une heure pareille, perdue dans la cuisine à te faire une tartine de beurre ? Tu es Guérisseuse officielle ou bien tu as encore des cours ?
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Matisa pouffa de rire.
"Non, j'ai bien 21 ans. Et les guérisseurs ne sont pas tous des hommes et encore moins vieux." ajouta t elle avec un regard espiègle.
Cela dit, Oesope entrait aurait très bien pu servir de modèle pour ce tableau, même si ce n'était pas non plus un vieux crouton. Et cela la fit rire encore.
"Tu as de drôles d'idées. Il faut bien commencer un jour jeune pour parvenir à accumuler tout le savoir nécessaire. Pour ma part, j'ai eu cette vocation alors que j'avais sept ans. J'ai appris avec mon maitre, et je ne suis entrée au Collegium que depuis quelques mois."
Elle termina sa tartine et prit le temps de retirer les miettes et le beurre qu'il restait sur ses doigts en les mettant dans sa bouche avant de répondre au petit curieux avec un haussement d'épaule qui lui donnait l'ai plus badin qu'elle ne l'était.
"Je crois que c'est mon empathie qui me joue des tours. Quand je suis consciente je la contrôle plutôt bien maintenant mais quand je suis fatiguée ou endormie, mes barrières ne sont pas aussi efficaces. Et non je ne suis pas officiellement Guérisseuse, je ne suis qu'une humble apprentie"
Elle le gratifia d'un de ses plus beau sourire et d'une ébauche de courbette. Elle se sentait d'humeur blagueuse. Il y en avait au moins une qui était en forme.
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_ Apprentie, donc ! Cela me semble bien plus correct tout à coup !
Il lui sourit doucement avant de pouffer de rire.
_ Je reconnais que je vois un schéma plutôt précis du guérisseur de base alors que c'est une femme qui a pris soin de moi à mon arrivée ! Une jeune, en plus. Eilane, elle s'appelle.
Son humeur se reportait sur Eoghan et il se sentit bien. Alors il tendit sa main la plus propre vers elle pour la saluer.
_ Eoghan, apprenti mage de 23 ans, je viens de Rethwellan, un village près de la route des marchands et je suis enchanté malgré mon état encore endormi. Tu es emphatique, alors ? Ce pouvoir ne te pèse pas au long de la journée ?
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Elle éclata franchement de rire.
"Et pourquoi à 21 ans ne pourrais-je pas être une Guérisseuse moi aussi ? C'est quoi cette injustice ?"
Eilanne... oui il lui semblait l'avoir croisé parfois mais elles n'étaient pas dans les mêmes classes.
Lorsqu'il lui tendit la main, elle essuya la sienne un peu humide de bave sur son uniforme, ça se verrait pas, enfin elle espérait, et la serra avec la sienne.
"Heureuse de faire ta connaissance Eoghan. Alors toi non plus tu n'es pas de ce pays ?"
Elle hocha la tête préférant rester sur un ton léger.
"Oui je suis empathe. Une capacité découverte à mon arrivée ici en fait. J'avoue qu'elle m'a menée la vie dure mais maintenant on m'a appris à la maitriser."
Cela ne lui laissait pas de très bon souvenir, notamment dans cette cuisine même. Son regard se posa sur une tache sombre sur la table. Le sang de Fitz en fait. Et une lueur étrange passa dans son regard. Mais elle se reprit et regarda le mage avec un sourire.
""Tout est bien qui finit bien" comme on dit."
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Mais son regard ne lui échappa pas. Il le suivit jusqu'à la tâche sombre qu'il n'avait même remarquée puis reporta son attention sur Matisa sans rien dire. Le voile qui lui passa dans les yeux l'inquiéta mais il ne dit rien. Finalement, il se contenta même de sourire et de recommencer à manger comme si de rien n'était ! Il ne la connaissait pas bien assez encore pour lui demander de confier certains souvenirs qui semblaient pénibles.
_ Je veux bien te croire ! Mon arrivée a aussi été quelque peu fracassante. D'où mon arrivée rapide à l'infirmerie, en fait.
Cette fois, il en rit. On lui posait tellement la question de "comment es-tu arrivé ici ?" ou bien encore "C'est toi le mage avec l'épisode du chariot" qu'il avait appris à relativiser.
_ J'avais un peu peur en fait, tous ces gens que je ne connaissais pas mais plus les jours avancent et plus je trouve le monde intéressant et passionnant. Ca t'a fait ça, toi aussi ? En dehors de... ce que ton don a pu te faire subir, bien sûr.
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L'évocation de l'arrivée d'Eoghan réveilla en Matisa les souvenirs de sa propre arrivée. Elle en gardait un bon souvenir malgré toutes les émotions et découvertes, et l'épuisement qui en résultat. Son sourire réapparut rapidement. Elle s'accouda à la table et le menton dans la main elle le regarda et l'écouta. Elle se sentait bien en sa présence, même s'il était quelque peu... fatigué.
"Qu'est-il donc arrivé qui t'ai envoyé à la maison de la guérison ?"
Elle souriait avec un gentil petit air moqueur
"Mais j'ai toujours trouvé le monde intéressant ! Sinon pourquoi vouloir soigner les gens si on ne les trouve pas intéressants ? Le monde a ses richesses les humains sont parfois insupportables mais certains nous apportent beaucoup. Et certains nous étonne."
Visiblement, elle parlait d'expérience. Comment ne pas être étonné qu'un enfant accepte aussi bien la mort ? Il n'avait que 8 ans...
"Mon don n'a fait que confirmer ma vocation, rien de plus. C'est sur que partager les joies et les peines des autres au point de ne plus savoir ce que moi je ressens n'est pas une expérience particulièrement agréable... mais cela m'a permis d'aider des personnes qui en avait besoin."
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_ J'ai... Bah en fait, je sais pas. Il y avait un gamin sous un chariot, coincé et il fallait le sortir de là. Je suis allé aider mais la mère a commencé à me sauter dessus en me mettant la pression, et avec tout le monde qui criait autour, j'ai un peu perdu les pédales, je me suis retrouvé à devoir me sauver moi-même en plus du gamin. Je ne sais pas trop ce qui s'est passé, je pense que je comprendrais pas même si on m'expliquais. Toujours est-il que je suis tombé dans l'inconscience et qu'on m'a transporté à une guérisseuse. Je me suis réveillé quelques heures après avec un mal de tête pas possible, j'en avais jamais eu de pareils ! J'étais pas fatigué mais elle m'a sommé de dormir et finalement, je suis retombé dans l'inconscience,preuve qu'en fait, je devais être fatigué. Et ensuite on m'a dit que j'allais rester ici parce que j'étais un mage.
Il fronça les sourcils.
_ Ca fait un choc. Pour ma part, je suis très mauvais soigneur et je ne suis pas non plus un adepte qui aide tout le monde cela dit... Comment dire...
Il se frotta le menton en grimaçant légèrement.
_ Je suis toujours là quand il y a une bagarre pour défendre quelqu'un. Je crois que j'aime bien taper.
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"Raconté comme ça, ton histoire fait rire" dit-elle en souriant justement "mais j'imagine à quel point tu as du être troublé. Apprendre que tu es un mage..."
"Eoghan le bagarreur hein. Et bien... tout le monde ne peut pas être aussi parfait que moi."
Elle bomba le torse, faussement fière d'elle mais ne tint pas la pause bien longtemps et pouffa derrière sa main en le regardant avec espièglerie.
"Au moins j'espère que ça va pour toi maintenant... enfin mis à part ce matin. Ça a du être une sacrée soirée pour que tu sois aussi mal en point."
Il n'y avait aucun reproche dans sa voix. Un fois de plus elle se moquait de lui.
"Je suppose que tu t'es fais des amis, parce qu'une fête sans amis... c'est comme des potions sans Guérisseur, on a le matériel mais pas le mode d'emploi."
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Il pouffa de rire à sa remarque. Au moins elle avait le sens de l'humour. Il haussa les épaules en guise d'excuse.
_ Certaines personnes ne comprennent pas ce qu'on leur dit, parfois tant qu'on utilise pas la manière forte. Maiiis, je reconnais que ce n'est pas ma préférée. Mais je n'aime pas qu'on me pousse en me provoquant alors il m'arrive généralement de répondre.
Il finit sa coupe et fronça les sourcils en la regardant.
_ Une fête ? Quelle fête, j'ai pas fait la fête. Je n'aurais pas pu me lever si j'avais fait la fête, il m'arrive de dormir à midi lorsque ça arrive mais je n'oserais pas faire ça alors que j'ai des cours dans un Collegium pareil. Non, j'étais... avec quelqu'un et nous avons très longuement discuté et pour nous accompagner quelques coupes de vin dans une taverne certes animée mais à laquelle je ne participais pas.
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"Oui c'est vrai que certaines personne sont butées" dit-elle avec une petite exclamation rieuse. "Il est difficile de leur faire admettre leur tords et de faire rentrer la vérité dans leur petite tête."
"Oh je te demande pardon. Étant donné ton état ce matin je me suis dis que... enfin voilà ça me paraissait logique."
Elle était coupé dans son élan du coup, mais elle ne perdit pas de temps pour se ragaillardir.
"Alors comme ça tu étais en charmante compagnie ?"
Évidemment le sourire moqueur et le regard espiègle étaient revenus. Elle était quand même un peu déçue, sans trop savoir pourquoi, ce qui était d'autant plus troublant. Mais elle fit comme si de rien n'était, c'était trop idiot comme réaction, Eoghan n'était pour elle qu'un inconnu et si ça se trouvait, elle ne le reverrait peut-être pas, ou alors un jour au détour d'un couloir, comme ça en passant.
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_ Oui !
Il inspira profondément en repoussant sa coupe puis il la regarda en souriant, un coude sur la table.
_ Tout du moins si l'on peut considérer que l'adepte mage Manuchan soit une... "charmante" compagnie. Il en est une, bien entendu. Mais il reste avant tout mon aîné.
Son ton était quelque peu moqueur mais gentil. De plus, il était souriant.
_ Toi aussi, tu as un mentor ? Ou un tuteur ? Je me demandais si chaque élève en avait un, parfois commun ou bien si seuls les cours suffisaient.
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Lorsque Eoghan parla du Mage, Matisa eut une réaction de surprise puis un petit rire. L'image d'un Manuchan... différent se dessinant dans son esprit.
"C'est étrange comme le monde peut-être petit. D'un autre côté nous vivons tous à Haven et dans le Collegium en plus... mais je rencontre Elbereth, puis Manuchan qui connait Elbereth, et enfin toi qui connait Manuchan... Et je te confirme qu'il est de bonne compagnie."
Elle eut un sourire plein de chaleur, à la fois pour Eoghan, mais il s'adressait aussi au souvenir du moment de bien être qu'elle avait passé avec lui.
Un tuteur ? Ben il y avait bien Oesope qui avait découvert son Don... m'enfin c'était le doyen alors il avait d'autre chats à fouetter, enfin dont s'occuper, on est pas des bêtes on martyrise pas les animaux.
Elle hocha négativement de la tête.
"Non je n'ai pas ce que l'on pourra appeler mentor ou tuteur. Lorsque nous avons un devoir compliqué nous nous aidons mais je n'ai personne qui me parraine. Et j'avoue ne pas en ressentir le besoin. Maintenant, j'ignore si les autres en ont un."
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Il acquiesça d'un air entendu.
_ J'ai demandé à Manuchan s'il pouvait être le mien. Je ne connais personne ici et... Je sais pas ! Je l'aime bien.
Il sourit en la désignant d'un index.
_ je connais Elbereth aussi ! Charmante jeune mage. Et puis je crois que mon cercle de connaissance s'arrête ici ! Oh mais ! Matisa ? Manuchan t'a évoquée hier soir lors de notre conversation. Mais je ne sais plus à quel propos, on a parlé quasiment toute la soirée et de tout un tas de choses, alors... Effectivement, le monde est petit et rapproché !
Il acquiesça en souriant.
_ Tu as des frères et soeurs ?
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"Oui, moi aussi je l'aime bien, et je suis flattée qu'il t'ai parlé de moi. Je suppose que Elbereth doit être dans les mêmes cours que toi au Collegium non ?"
Comme quoi, les coïncidences pouvaient être en chaîne, enfin en même temps, à ne fréquenter que des mages ou apprentis du Collegium il était évident qu'ils se rencontreraient tous à un moment ou à un autre...
La question du jeune homme la déstabilisa et l'intrigua.
"C'est une curieuse question, on ne me l'a jamais posée, du moins pas depuis que je suis à Haven."
Elle rit de sa propre bêtise, il avait bien le droit de savoir après tout... raison pour laquelle elle enchaina après un bref silence.
"Non je suis fille unique. Je n'ai ni frère ni sœur de sang, mais j'ai une famille entière dans mon pays. Mon clan dont les nouvelles me parviennent au compte goutte et avec si peu de régularité que j'en suis parfois peinée."
Sa phrase fut accompagnée d'un timide sourire à tendance nostalgique. Elle baissa les yeux sur ses doigts qui couraient sur le bois de la table caressant les rainures. C'était tellement idiot une telle attitude pour elle qui voyageait depuis si longtemps... mais elle ne se détachait toujours pas de cette sensation.
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_ Oui je suis les cours avec elle. Et nos chambres sont voisines. Elle est rafraîchissante, comme fille, c'est agréable.
Puis il pouffa de rire, les sourcils hauts.
_ On ne t'a jamais posé cette question ? Tu m'aurais dit que jamais personne ne t'avait demandé ton âge, je veux bien mais de là à ne pas demander quelle est ta famille, je trouve que c'est ça qui est curieux.
Il croisa les bras sur la table.
_ Et bien nous dirons que j'ai une famille qui peut compléter la tienne ! Sauf que je reçois des nouvelles de la part de ma mère quasiment en permanence ! A tel point que je suis peiné mais pas pour les mêmes raisons que toi. Mais ce clan, c'est ta famille de sang ? Tu as peut-être une famille de coeur, ici, non ?
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Elle le regarda rire un instant et fini par rire avec lui.
"C'est idiot comme remarque hein ?"
Elle rit encore, oui elle se trouvait idiote tout à coup.
"Mon âge, c'est pourtant l'une des premières questions que l'on m'a posé à mon arrivée il me semble..."
Elle sembla réfléchir un instant, cherchant à se souvenir puis haussa les épaule, ce n'était pas important après tout.
Elle se pencha en avant en une attitude d'écoute, regardant Eoghan tout en l'écoutant. Il y avait quelque chose en lui qui l'attirait irrésistiblement et qui n'était pas sans lui rappeler un certain garçon de son clan qui lui avait tant plus lorsqu'elle était plus jeune...
Elle pouffa.
"Ta mère est donc si prévenante ? Tu sais la famille c'est précieux, je suis sûre qu'elle s'inquiète de ta santé."
Elle sourit. Les mères étaient comme les poules avec leurs œufs, elles les couvaient jusqu'à les en étouffer et leur enfant se plaignaient alors. Ce qui avait le don de faire rire Matisa.
Elle fit non de la tête.
"Je n'ai plus de famille de sang malheureusement. Mes parents sont morts alors que je n'était qu'une enfant. Mon clan, c'est ma famille d'adoption. En échange de deux parents disparu, ils m'ont offert de nombreux parents et frères et sœurs. Quant à une famille à Haven... je crois qu'on peut dire que le Collegium est un peu comme ma famille. Je me suis fais des amis parmi les élèves guérisseurs. Je m'entends même très bien avec ma compagne de chambre."
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Eoghan était désolée pour elle et à au moins deux reprises, il avait remarqué un voile dans ses yeux, comme lointains. Il n'avait eu envie de relever car il ne la connaissait pas et songea que ce devait être bien impertinent de demander si tôt à dévoiler ses secrets. Pour sa part, il n'en avait pas ! Peut-être un, cela dit mais celui-ci était si inconscient et brouillé dans sa tête qu'il ne se risquerait pas à en parler à qui que ce soit pour le moment. Même avec Manuchan la veille, il avait usé du même silence.
Il se contenta de sourire, surpris par la jovialité de la jeune fille qui semblait ne pas avoir connu que des jours heureux, comparé à lui.
_ C'est bien d'avoir ce qui se rapproche le plus d'une famille non loin de nous. ma mère est envahissante déjà quand je vis avec elle, c'est pire par courrier ! Elle me demande sans arrêt si je manque de quelque chose, si tout se passe bien ! Je suis là depuis quelques jours seulement et déjà j'ai reçu deux missives !
Il se pencha sur la table pour se rapprocher d'elle sur un ton confiant et un sourire.
_ Si tu veux, je te la prête... J'ai aussi deux soeurs et un frère, un grand-père et une tante.
Il se mit à rire de nouveau.
_ J'adore ma mère mais je ne sais pas quoi lui raconter ! Il ne se passe rien pour le moment pour moi ! Je suis des cours passionnants, je m'occupe de mes tâches, je parle à certaines personnes mais je ne me suis lié encore à personne.
Son orgueil et sa prétention éviterait de parler de cette espèce de lien étrange qu'il entretenait avec Manuchan. Il aimait que les gens le croient incapable de ressentir quoi que ce soit, c'était comme une marque de faiblesse ou de vulnérabilité dont les malintentionnés pourraient se servir contre lui. Quant à Matisa, elle lui rappelait sa soeur, la plus grande des deux mais avec le caractère négatif en moins. Elle lui rappelait surtout physiquement.
_ Mais si tu reçois peu de nouvelles, tu en envoies, toi-même ou pas ? Peut-être que ça les obligerait à te répondre plus souvent si tu posais des questions !
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Elle pouffa de rire.
"Non je te remercie, je te la laisse. Les miens me suffisent, et je crois que je ne lui plairais pas à ta mère. Je suis bien trop indépendante. Ah et puis je n'arrive pas à la cheville de son fils chéri je suis sûre ! Je ne suis pas Mage moi !"
Elle rit, mais brièvement. Les derniers mots n'avaient rien du ton joyeux de leur conversation. Et pourtant il les prononçait avec tant de légèreté.
"C'est dommage de ne pas te lier aux autres. Tu pourrait profiter de bien des choses au contact d'autre personnes."
Elle pencha légèrement la tête sur le côté et lui fit un petit sourire, signe qu'elle lui souhaitait bien plus qu'une simple vie à l'écart des autres. Mais elle avait apprit, à cause de son empathie, à ne plus fourrer son nez dans les affaires des autres. C'était pourtant ce qu'elle était toujours tenté de faire.
"Mon clan est très loin d'ici, le message met toujours des semaines à faire le voyage. Il a fallut un peu plus de deux mois pour que la réponse à mon premier message me parvienne. C'est mon maitre qui m'écrit, mais elle parle au nom de tous, alors les messages sont un peu embrouillés parfois. J'ai l'impression qu'ils sont tous dans ce messages et qu'ils parlent tous en même temps."
Elle parlait avec un amour visible, son sourire s'était attendrie au souvenir de ceux qu'elle aimait plus que tout.
"Est-il vraiment possible que personne ne compte ainsi pour toi ?"
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_ Oh allons... que je sois mage n'apporte pas tant de succès, je veux dire que ça ne doit pas te rendre inférieure ! J'aurais préféré avoir un Don de barde, pour tout t'avouer, quitte à en avoir un. Guérisseur, c'est trop de travail. Et barde, j'écris depuis que je suis tout petit. Mage, c'est très curieux mais je ne trouve pas que ça me corresponde, alors...
Il secoua la tête en grimaçant.
_ De plus, sache que j'ai beau être indépendant, ma mère ne me lâche pas, c'est elle qui ne l'est pas ! En plus, elle me demande de trouver une femme parce que j'atteins un âge où il serait temps que j'y pense sauf que j'ai bien d'autres choses en tête, justement ! Hey, y a pas que les femmes qu'on pousse à se marier.
Il pouffa de rire à nouveau avant de baisser les yeux.
_ J'ai beau être indépendant, je supporterais mal le fait d'être si loin de ma famille que je ne puisse pas leur rendre service en cas de besoin ou parce que j'ai une permission. De plus, je suis amoureux dingue de ma plus jeune soeur.
Il releva la tête vers elle en souriant.
_ Si je ne pouvais avoir de ses nouvelles toutes les semaines, j'en deviendrais fou, je crois. Quant aux personnes ici...
Il éclata de rire.
_ Je viens d'arriver ! Je ne suis pas du genre à me lier aux gens aussi rapidement, il me faut un peu de temps, apprendre à connaître le monde. Et mon monde ne s'arrête pas à Manuchan.
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En l'écoutant, Matisa cacha son rire mais lorsqu'il eut finit elle ne se retint pas et rit franchement.
"Jeune fille, non pardon, jeune homme à marier cherche femme rapidement pour contenter sa mère."
Elle pouffa de rire.
"Pardon. Je suis désolée je manque de respect à ta mère et à toi par la même occasion. Mais rassure toi je ne me sens pas inférieure, nous avons chacun nos domaines de connaissance c'est tout. Pour nos Dons.. je ne crois pas que la nature ou les dieux, ou peu importe ce qui nous les offre, ne nous demande notre avis avant de le mettre en nous. Des fois il tombe juste d'autre pas je suppose. Tu aurais préféré être Barde et te voilà Mage, c'est pas de chance."
Il était si mignon quand il parlait de sa sœur... elle ne pu s'empêcher de le regarder avec des yeux attendris.
"Tu vois, finalement tu comprends ce que je vis, loin des miens. Mais tu verras à la longue leur absence te semblera plus normale, même s'ils te manqueront toujours, au moins tu pourra retourner les voir de temps à autres."
ce qui n'est pas mon cas... songea t elle car si elle rentrait chez elle, elle savait que cette fois ci serrait définitive et qu'elle ne reviendrait pas à Valdemar.
"Tu te ferra des amis au Collegium, c'est inévitable. Sauf si bien sûr tu les envois tous balader. Là... je ne te promet rien."
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_ Bah !
Il haussa les épaules dans un sourire.
_ Ce n'est pas grave, voyons. C'est bien d'être mage. La magie, tout ça...
Une drogue. Ca deviendrait bien vite une drogue et il serait très vite un mage avec plein de pouvoirs, du moins il espérait.
_ Je n'ai envoyé balader personne ! Même pas cette Fleur Arkadia, une quoi, une Non-Affiliée ? Pourtant, elle me dérangeait alors que j'étais en train d'écrire. Et puis finalement, nous avons longuement discuté, argué sans nous mettre d'accord. Ca m'a bien plu, très vivifiante, ça m'a fait du bien de me retrouver plus... actif ! Là je suis encore à moitié endormi, j'ai mal dormi, ma tête me brûle, j'ai l'impression d'avoir un compresseur à pain de chaque côté des oreilles, je me rattraperai la prochaine fois, c'est promis.
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Fleur Arcadia ? C'était qui ça ? Ah une non affiliée, c'était pour ça qu'elle ne reconnaissait pas ce nom. elle ne fréquentait pas les "Bleus" on lui avait dit de s'en méfier. Enfin Farlir avait été plutôt sympathique, bien qu'un peu imbue de lui même.
Elle eut un petit rire.
"Très bien je retiens, tu me dois une revanche !"
Curieusement, elle en était contente, ainsi elle s'assurait presque de le revoir... un jour. Ce qui lui fit garder le sourire.
"Tu es sûr que tu ne veux pas que je te fasse une infusion contre le mal de tête ? Je te promets c'est très bon."
Elle tapota sa sacoche toujours posée sur le banc à côté d'elle.
"J'ai toujours une bonne réserve d'herbe sur moi, je peux te faire ça très vite. ou sinon je te laisse le silence que tu réclamais quand je suis arrivée. Maintenant que j'ai mangé je suis en état de m'attaquer à mon devoir et je ne veux t'obliger à rien puisque tu n'es pas mon patient."
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Il suivit son geste vers son sac et plissa les yeux. Nan ! Il ne voulait pas encore boire de ce genres de décoctions qui n'étaient peut-être même pas bonnes ! Pourtant, il avait des cours et ne se sentait pas de les assurer si sa migraine ne le quittait pas. Elle promettait que c'était bon et Eoghan accordait une grande importance aux promesses. Il plissa les yeux en la regardant.
_ Tu promets que c'est bon, hein ? J'ai toute une journée de cours et ensuite un entrainement avec Manuchan. Si ce mal de tête continue de m'habiter, je ne suis pas sûr d'arriver à tenir bien longtemps ma concentration sur mon sujet.
Il eut un grand sourire espiègle.
_ Si c'est effectivement bon, je te nomme ma guérisseuse attitrée, qu'en penses-tu ?
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Matisa éclata de rire.
"Haha oui c'est bon je te le garanti ! Et ça te mettra sur pieds en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Comme ça tu pourra allègrement te faire martyriser par Manuchan. Quant à ta proposition, j'avoue que c'est tentant."
Elle ne se départait pas de son sourire espérant cacher son trouble et ses joues qui rosissaient (à en juger par la chaleur qu'elle y ressentait).
"Allez. C'est parti."
Elle se leva et mit de l'eau à chauffer sur le feu, heureusement, à cette heure ci elle ne gênerait pas. L'apprentie guérisseuse alla ensuite fouiller dans sa besace, les feuilles étaient rangées dans une bourse en cuir bien rempli, pour la simple et bonne raison qu'elle en utilisait de grandes quantités, enfin moins maintenant qu'elle maitrisait son empathie. Elle avait désormais le regard concentré, même si la tâche n'était pas bien compliqué, elle était désormais dans son domaine et le reste était passé au second plan. Elle piocha donc quelques feuilles et alla les mettre dans l'eau. Elle prit ensuite un bol et se tint debout devant la cheminée à attendre que l'eau devienne rouge sombre.
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[Ca va être l'heure de manger pour moi ;)]
Il n'aurait pas cru mais la voir se concentrer et travailler l'intrigua comme l'attira. Il se retourna légèrement pour la regarder s'affairer, un léger sourire planant sur ses lèvres.
_ Plus c'est sucré, plus j'adore.
Il se leva pour la suivre, au final et resta derrière elle en la regardant faire, tout autant intrigué mais sans chercher à la déconcentrer. Regarder les gens travailler, il pouvait y passer des heures et parfois il les dessinait. Sommairement mais il y arrivait à peu près. Au moins, leur forme était reconnaissable, c'était le principal. mais alors qu'elle se tenait là à regarder le chaudron, il fronça les sourcils.
_ Tu attends quoi ? Après tu rajoutes d'autres choses ? Comment ça fonctionne en fait le don de guérisseur ? Mettre ta main sur quelqu'un, ça ne suffit pas ?
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Le regard plongé dans le chaudron, Matisa songeait, ses pensées étaient parti gambader tandis qu'elle restait là à surveiller l'infusion. Elle sursauta en entendant la voix d'Eoghan si proche. elle se retourna et lui sourit faiblement.
"Pardon j'étais parti ailleurs... Tu disais ? Ah oui la guérison. Non mon propre Don c'est l'empathie. C'est à dire que je reçois tes propres émotions et je peux t'en insuffler d'autre. Mais je ne guéri pas les blessures par imposition des mains."
Elle eut un petit rire
"Tu confonds. Mais cette infusion, elle, sera efficace. j'en prends parfois au réveil et j'en utilisais souvent quand je ne maitrisais pas mon Don. Parce que tu dois t'en douter, ressentir autant d'émotions, ça provoque de sacrées migraines."
L'eau commença à glouglouter dans son dos. Alors elle se retourna rapidement et retira le chaudron du feu. Elle rempli alors le bol du liquide rouge avec une louche avant de le tendre au mage.
"Tiens, bois. Vas y doucement quand même, c'est chaud."
Elle en profita pour se servir un bol pour elle, après tout il en restait une assez grande quantité pour encore deux bols (c'était un petit chaudron qu'elle n'avait pas beaucoup rempli) et cela n'aurait d'autre effet sur elle que de la tenir éveillée.
"A la tienne et à la journée que tu vas devoir affronter avec ça !"
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Il haussa un sourcil quand elle sursauta, se rendant compte qu'il était juste derrière elle. Mais quand elle parle de ressentir les émotions d'Eoghan, il sembla se fermer, du moins il se parqua dans une sorte de retranchement de son esprit... en pensant d'autant plus fort, se demandant si elle entendait ce qu'il pensait, si elle pouvait s'introduire dans sa tête ! Si oui, est-ce qu'elle ressentirait ce doute qui l'accablait depuis plusieurs jours ? A se demander ce qui lui arrivait car il semblait, lui-même, changer en fonction des gens. Ce n'était pas une nouveauté qu'il s'adapte en fonction de son interlocuteur mais depuis qu'il était au Collegium, c'était pire qu'avant. Il semblait imiter n'importe qui et s'en rendant d'autant moins compte ce qui créait une sorte de handicap pour lui car il se demandait à quel moment, au final, il était vraiment lui-même. Manuchan n'aidait pas, il lui retournait encore plus la tête que les autres. Il aurait cru que les filles et les femmes lui feraient tourner de l'oeil d'ennui et de complexité mais il s'avérait que c'était Manuchan qui lui faisait plus que tout perdre les pédales dans son propre self-control.
Il cligna des yeux en sortant de sa transe pensive et acquiesça. Il n'avait quasiment pas écouté ce qu'elle avait dit, il s'était concentré sur ses lèvres en essayant d'y lire des mots mais sans y parvenir. Alors quand elle lui tendit le bol, il le prit doucement en acquiesçant mollement.
_ Merci...
Il espérait qu'elle y avait intégré un certain alcool car il semblait qu'au Collegium, il allait devoir faire preuve de plus de délicatesse qu'il n'en avait fait usage jusqu'à présent. Il porta ses narines à la décoction, s'imprégnant de la senteur douce et chaleureuse. De sacrées migraines... la pauvre, vu comme la tête d'Eoghan fusait, elle ne devait pas se reposer. Il la suivit pour se rasseoir à la table, prenant plus de patience et moins de sourire, comme s'il faisait beaucoup plus attention.
_ Et tu as d'autres dons ou...
Il porta le bol à ses lèvres et grimaça en crispant les yeux sous la chaleur avant de reposer sur la table en laissant refroidir.
_ Empathie, ça veut dire que... Si je suis en colère, tu peux m'apaiser et si je suis apaisé tu peux me mettre en colère, c'est ça ?
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L'empathe acquiesça.
"En résumé, c'est ça effectivement. Mais je ne me servirai pas de mon Don pour énerver les gens. Mon Don ne doit servir que momentanément et pour le bien de mon patient."
Elle porta le bol à sa bouche et ne fit rien de plus que tremper la lèvre dedans, c'était encore trop chaud pour être bu.
"D'après ce qu'on m'a dit, ce Don s'il n'est pas contrôlé peut faire beaucoup de mal, voire même tuer. je ne pensais pas avoir un jour un tel pouvoir qui me permette de tuer aussi facilement. Ça me fait presque peur."
Matisa gardait le regard baissé sur son bol qu'elle tenait à deux mains comme pour empêcher celles-ci de faire une bêtise. Elle se demandait bien pourquoi elle venait de lui dire ça. C'était sorti comme ça, dépassant le fil de ses pensées. Elle redressa la tête vivement pour le regarder en se rendant compte de l'impact que cela pouvait avoir.
"Pardon, je ne voulais pas te faire peur. C'était idiot de ma part de te dire ça, comme ça."
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Eoghan sembla interloqué si ce ne fut surpris. Tuer avait-elle dit ? Il tiqua et cligna des yeux avant de porter ses mains à son bol en profitant de la chaleur qu'il diffusait.
_ Ouah...
Il haussa les sourcils, admiratif.
_ Tu pourrais me tuer si je t'agaçais trop, je vais essayer de rester sage, alors.
Il la regarda en souriant et riant même légèrement avant de porter son bol à ses lèvres, n'en prenant qu'une gorgée très légère afin de ne pas brûler son adorable langue mais il fut surpris de constater que le goût était très agréable et qu'il lui réchauffait le coeur en remontant dans sa tête, l'enveloppant dans du coton.
_ C'est rudement bon !
Il reporta le bol à ses lèvres avec un grand sourire.
_ Si tu me gâtes comme ça tout le temps, je vais finir par t'adorer !
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elle eut un petit rire
"N'exagérons rien, il faudrait pour ça que je veuille vraiment te tuer, être trèès en colère. Et ça crois moi, ce n'est pas pret d'arriver."
Elle lui sourit, se voulant rassurante.
"Bien sur que c'est bon tu vois j'avais raison."
La phrase qui suivit la fit rougir jusqu'à la pointe des cheveux puis éclater de rire
"Tu n'as pas réellement le droit à un régime de faveur mais si cela te plait de le croire et que ça me permet de te revoir à l'occasion, alors oui je vais te choyer."
Elle avait une petite lueur taquine dans les yeux, mais pas que. Son cœur semblait ne plus vouloir battre correctement. Il allait lui falloir se calmer. Aussi elle ajouta avec un air sadique :
"Mais si tu te comporte comme un brigand, je saurais m'occuper de toi aussi."
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Eoghan perçu beaucoup de choses dans cet échange et il se demanda combien devait-il en relever et s'il le devait, tout simplement. Non seulement elle rougissait mais elle réclamait presque sa présence plus régulière. Le jeune mage n'était pas très fin quant à percevoir l'attirance des autres vis à vis de lui et jusque là il n'avait rien remarqué mais là il ne pouvait plus la rater et il en eut un sourire amusé en jouant de son bol entre ses doigts. Ah, s'il se laissait seulement tenter... Mais elle touchait la corde sensiiiible : s'occuper de lui.
Il haussa simplement les épaules.
_ Je suis fâché avec les guérisseurs et leurs méthodes alors si je peux me réconcilier avec l'un d'entre eux, je vais pas cracher dessus ! Je promets d'être sage !
Il lui fit un grand sourire espiègle qui voulait dire totalement l'inverse !
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RP CLOS