Valdemar RPG
Autres RPs => Archives => Sujets libres => Discussion démarrée par: Kayann le 25 janvier 2011, 22:03:05
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La soirée était avancée. Une soirée fraîche, humide, brumeuse... Peu avenante.
Lorsque la jeune cavalière mit pied à terre dans la ruelle, elle referma son manteau carmin, tentant tant bien que mal d'empêcher le froid vicieux d'agraver son état, mais en vain. Elle avait froid, elle en tremblait presque.
En regardant autour d'elle, elle essayait de reprendre ses repères dans la ville, qu'elle avait quitté voilà quelque temps, une éternité pour elle. Mais rien n'y faisait, son souvenir était comme voilé. Deux choses seulement tournaient en permanence dans son esprit: le corps d'Ysaline et Fitz. L'un comme l'autre, elle n'avait pu l'effacer. L'un la réveillait la nuit en sursaut, l'autre l'apaisait quand elle se rendormait.
C'est pour ces deux raisons qu'elle était revenue, elle devait savoir ce qui c'était passé.
Et elle devait revoir Fitz.
En toussant sèchement, elle s'approcha de la porte close d'une auberge louche en espérant y trouver un gîte et un couvert, au moins pour cette première nuit. Elle n'avait guère de force de faire la fine-bouche, elle voulait juste se reposer et tenter de reprendre un peu de force.
Après avoir attaché la bride de Roux-Poil devant l'établissement, elle y pénétra en se parant d'un masque inflexible et déterminé, en espérant que cela rebuterait le tenancier à lui poser des questions indiscrètes.
L'accueil que la femme au visage vérolé lui réservait avait le mérite d'être dénué de chaleur et de bienveillance. Elle toisa la voyageuse d'un regard critique et inquisiteur.
"Ah bin, qu'est ce qu'elle nous veut la p'tite dame..." maugréa-t-elle quand Kayann s'approcha.
"Un repas pour ce soir et une chambre pour la nuit" répondit-elle simplement.
" T'es pas bien grosse, t'as de quoi réglé? Tu viens d'où?" continua la tavernière en se penchant vers elle.
Kayann, irritée, sortie une bourse de son manteau et le jeta sur le comptoir en retorquant:
" Ne t'inquiète donc pas de ta fortune et de la mienne, je paie ta cuisine, ton toit et ton silence."
La vérolée toussota sous le coup de la surprise mais après avoir jugée de la contenance de la bourse, hocha la tête en grognant et lui tendit une clé.
" C'est au premier, la chambre à droite. Je t'amène ton repas dans une heure. Pour le bain, c'est plus cher."
Kayann ne répondit rien, saisit la clé et monta dans la chambre posée son bardat.
Peu de temps après, on toqua à sa porte. Un jeune garçon lui amenait son repas. Il ne devait pas avoir la douzaine. Elancé et frêle, il portait des habits trop courts pour lui, avait le visage et les mains crasseuses mais, était-ce la fatigue, Kayann décela une lueur intelligente dans son regard sombre.
"Pour votre cheval, la mère dit qu'on peut le mettre à l'écurie. Je m'en occupe si vous voulez."
La Shin'a'in acquiesca et le pria d'attendre. Elle griffonna un petit bout de papier et sortit deux pièces de ses affaires.
"Porte ce mot à la caserne, pour un soldat du nom de Fitz. Et voici pour ta paie. Si mon cheval est bien traité, tu en auras deux de plus quand je partirai."
Sur ce, elle referma la porte et s'effondra sur le lit, pour sombrer dans un profond sommeil sans rêve, laissant la pitance refroidir sur la table.
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La missive lui était parvenue. Quand un jeune garçon l'avait fait demandé à la porte du collégium et que les gardes l'avaient prévenu il avait d'abord été surpris. Puis quand il lut la signature sur la feuille son coeur rata un battement. Elle était revenue.
Il demanda à ce qu'on apporte des restes au jeune garçon, et partit rapidement se préparer. Il laissa sa hache. Certes l'endroit était mal famé, mais il préférait partir léger. Il prit juste ses deux lames à sa ceinture, ganta sa main droite, et partit en courant à l'écurie, sa main ganté de noir, chemise demi ouverte. Il sauta sur Mephisto.
- On va voir Kayann, en avant !
L'animal ne se fit pas attendre, et c'est un courant d'air que les gardes virent passer à la porte, courant d'air qui au passage ramassa le jeune garcon qu'il fit monter sur sa selle d'un geste rapide et vif du bras.
- Tiens toi bien Gamin, tu vas vivre la course la plus rapide de ta vie.
Son coeur battait à tout rompre. Il n'avait pas arrêté de penser à elle, il ne voulait qu'avoir de ses nouvelles. Et là il avait l'occasion de la retrouver enfin.
Il arriva très rapidement devant l'auberge, il laissa Mephisto à l'extérieur, fit descendre l'enfant et rentra rapidement sans s'annoncer dans le lieu. Il savait que des coins comme cela avait l'habitude de voir des hommes comme lui. Tout du moins ayant le même métier de départ. Un mercenaire de plus ou de moins ici cela ne ferait aucune différence.
Il s'approcha alors du comptoir, le jeune garçon à sa suite.
- Bonsoir.
Il se pencha vers le messager, et lui dit doucement.
- Va frapper à sa chambre et dis lui que Fitz est en bas.
Il se retourna vers la femme au comptoir qui avait suivi l'échange. Sur sa chemise brodé son statut au sein de la garde de Haven. Cela était clair, elle ne devait pas s'en mêler. Fitz n'était pas n'importe quel homme.
Se retournant, il passa rapidement sa main non ganté dans ses cheveux, tentant comme il pouvait de se recoiffer, en attendant celle dont il voyait le visage chaque nuit quand il fermait les yeux, et chaque matin quand il se réveillait.
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Le sommeil profond eut du mal à se retirer de ses membres alors qu'on tambourinait contre la porte de sa chambre. Elle mit un moment à réagir qu'il fallait se réveiller. Ouvrir les yeux tenait de l'effort et l'idée de devoir bouger la terrifiait complètement. Elle n'avait plus de forces, exténuée, et malade, elle devait bien l'avouer.
Pourtant, le choix, elle ne l'avait pas. Seulement, elle ne pensait pas que la réponse se ferait si rapidement.
En serrant les dents, elle s'extirpa des draps douteux et fit l'erreur de s'appuyer sur son bras gauche. Cette fois, elle ne retint pas un petit gémissement de douleur. La plaie cicatrisait mal, elle le savait. Une fois assise sur le matelas, elle releva la manche de sa chemise et inspecta le bandage de fortune. Pas de sang. Bien, le reste attendrait.
Sur le plateau qu'on lui avait apporté, un pichet d'eau était posé. Difficilement, elle se leva, se servit un verre qu'elle but d'une traite avant de se diriger vers la porte. Avant d'ouvrir, elle tenta de reprendre contenance et d'éliminer les signes de douleur sur son fasciès.
Le jeune garçon l'attendait, droit comme un i, à la limite, les cheveux bien plus en pétard qu'avant, à croire qu'il venait de vivre une folle cavalcade. Il lui annonça que Fitz était en bas.
Le souffle de la Shin'a'in se coupa un instant, avant de reprendre de plus belle. Elle devait avoir une allure épouvantable. Peut-être l'avait-il oublié, peut-être l'avait-elle remplaçé. Quel serait son accueil après sa longue absence?
Bravant ses peurs, elle emboîta le pas du coursier et le suivit en bas des escaliers.
Il était là, près de la porte, digne et beau, si beau. Sa présence même, sans qu'il n'ai encore affiché la couleur de ses sentiments, la réconforta, l'enveloppa de douceur, dévoila le vide que son manque avait creusé dans son coeur.
Il lui tournait le dos, tourné vers la fenêtre, les bras croisés sur le torse.
- "Bonsoir Fitz", finit-elle par murmurer en s'approchant d'un pas encore.
Elle aurait voulu se jeter dans ses bras, s'abandonner comme la fois de leur premier baiser, dans l'écurie. Tout devait être si simple après ça.
Mais elle retint ses élans. Il lui en voulait peut-être, il aurait sûrement raison.
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Il attendait. Quelques minutes de plus ne changeait pas grand chose, il le savait il l'avait attendu toute sa vie. Il avait finit par se poster à la fenêtre, vérifiant comme tout mercenaire qui se respecte les sorties et les allées et venues. La femme du comptoir avait décidé de le laisser tranquil, et finalement c'était tant mieux.
Quand il entendit des bruits de pas, il espéra intérieurement que c'était elle, mais il n'osait pas se retourner de peur que son rêve ne soit que chimère. Puis il y eut ce murmure, plus léger qu'une brise d'été. C'était bien elle, il arrêta de respirer un instant. On aurait pu penser qu'il aurait réfléchi un instant, mais Fitz n'était pas ce genre d'homme.
Il se retourna, gratifia Kayann d'un énorme sourire, s'approcha d'elle vivement, déposa sa main droite ganté sur la hanche de la jeune femme. Sa main droite quand à elle, effleura la peau de son coup, releva une de ses mèches, puis finissant sa course sur sa joue, il approcha ses lèvres pour l'embrasser. C'était une drogue, ses lèvres, son parfum, sa peau.... Il était quasiment complet. Il se détacha à contrecoeur de ce contact et lui murmura seulement.
" Merci d'être revenu."
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Au sourire qu'il afficha, Kayann se sentit soulagée. Toute l'inquiétude et les craintes qu'elle nourrissait depuis tant de temps s'évaporèrent à cette seconde. Pour un peu, elle se serait évanouie si ses bras ne l'avaient enserrés pour l'attirer contre lui, et l'embrasser.
Elle lui rendit son baiser avec passion, ses yeux s'embuèrent de larmes tandis qu'elle les maintenait clos, tant pour savourer l'instant que pour contenir son trouble. Elle enroula ses bras autour de sa nuque et tenta de l'attirer plus près encore, le serrer plus fort, si toutefois cela était possible.
- "Pardonne-moi", lui souffla-t-elle à l'oreille, "il n'y a pas eu un jour sans que je ne pense à toi..."
Sa voix était légèrement enrouée et lorsqu'elle voulut l'éclaircir, une quinte de toux lui reprit. Elle fit un pas en arrière et attendit que ça passe avant de le dévisager:
- "Je ne suis pas en très grande forme, comme tu peux le constater, nous pourrions monter? Je ne suis pas sûre de tenir longtemps sur mes jambes..."
En esquissant un sourire, elle lui tendit la main, d'abord la gauche puis, se rappelant de la blessure, se ravisa et offrit la droite.
Tout cela manquait certes de bienséance, mais elle devait bien avouer qu'elle s'en fichait.
Et ça n'était pas la tenancière de ce gouge qui serait en droit de la juger.
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Il n'avait même pas regardé. Il n'avait pas fait attention, quand il l'a vu son regard se fit inquiet.
- Que s'est il passé ? Qui t'a fait ca ?
Sa main ganté se serré de plus en plus, on entendait le cuir de son gant craqué sous la pression.
- Bien sur viens, montons, tu as besoin de te poser tranquilement.
Il prit la main que Kayann lui tendait, et avança vers l'escalier. Arrivée hors de vue de la tenancière, il se pencha en avant, attrapant Kayann, il la pris dans ses bras, la soulevant comme si elle ne pesait rien.
- Indiques moi juste où tu loges, je m'occupe du reste.
Il lui adressait son plus large sourire, mais sur le moment une seule chose trottait dans sa tête: Savoir pourquoi et comment elle avait pu se retrouver blessé. Et surtout qui devait mourir pour ca.
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Bien vite, elle s'en voulut de sa faiblesse. Bien qu'il aurait remarqué son état pitoyable, elle aurait pu tenter de le rassurer. Au fond d'elle, peut-être que l'idée qu'il la réconfortât lui plut d'avantage. De toute façon, il était trop tard.
En haut des escaliers, elle se laissa aller à son emprise et sa tête contre son torse. D'un geste de la main, elle lui indiqua sa chambre, dont la porte était restée entrouverte.
D'un pas rapide, il l'y emmena, tandis qu'elle cherchait les mots pour apaiser l'angoisse qu'elle avait fait naître.
- "Rien de bien méchant, mais mes techniques de défenses sont bien vaines pour sillonner sur un territoire transis de peur. Je suis tombée malade, cette toux qui ne me laisse pas et j'étais déjà affaiblie quand je me suis fait prendre dans une embuscade. Les bandits m'ont descendu de cheval et ont essayé de me dépouiller. En essayant de me défendre, j'ai reçu un coup de poignard dans le bras. Ils ont pris ma bourse et ont filé. Tout ça n'est pas si grave, je n'étais pas sur mes gardes, et j'aurais du m'arrêter pour me reposer plutôt que de poursuivre la route. De plus, j'avais usé du subterfuge de la bourse aux cailloux et j'ai pu filer avant qu'ils ne s'en aperçoivent..."
Elle s'arrêta un instant pour tousser encore avant de reprendre:
- "La plaie cicatrise mal, et une fièvre me tenaille depuis quelques jours, j'espère que ça n'est pas une infection..."
Un sourire se dessina ses lèvres, ses yeux arctiques plongés dans les siens.
- "Et toi? Que s'est-il passé ici? As-tu trouvé les réponses concernant ta cicatrice?"
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Il déposa Kayann sur le lit avec toute la tendresse dont était capable le mercenaire. Ecoutant son histoire. Se crispant lorsqu'elle parla des pillards et de ce qui s'était passé. Puis lui souriant tendrement quand elle parla de la bourse.
- Comme quoi les vieilles techniques marchent toujours. Allonges toi, et montres moi la plaie de ton bras. Les blessures me connaissent plutôt bien depuis que j'ai embrassé ma profession, je vais voir ce que je peux faire.
Pendant qu'elle s'exécutait, il s'approcha d'une comode, puis sortit de sa ceinture une petite bourse plate contenant quelques herbes qu'il avait appris à utiliser pour faire des cataplasmes et désinfecter les plaies. Il cherchait vainement un tissu, puis finalement ralant de ne rien trouver, il arracha purement et simplement une manche de sa chemise, qu'il trempa dans l'eau avant d'y malaxer les herbes jusqu'à ce qu'elle devienne une pate.
- Pour ce qui est de ma cicatrice. La vérité et que je ne suis pas vraiment plus avancé qu'avant. J'évite juste de toucher trop de personnes de ma main droite, que je laisse ganté la plupart du temps. Beltran m'a donné beaucoup de rondes, la sécurité est renforcé à Haven et dans le Collégium, donc j'ai beaucoup de temps la nuit à me promener dans les couloirs.
Il prit une profonde inspiration, regarda Kayann par dessus son épaule, un sourire coquin sur les lèvres.
- Cela me laisse beaucoup de temps pour penser à toi.
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A peine l'eut-elle posé sur le matelas qu'elle se laissa aller sur le coussin. Elle était exténuée mais ne perdait pas une miette de ce qu'il disait. Pour dire la vérité, cela faisait plusieurs jours qu'elle n'avait pas eu une conversation sensée avec quelqu'un et elle se délectait de ses paroles.
Avec savoir-faire, il préparait une décoction tandis qu'elle retirait sa chemise, dévoilant son corsage sans qu'elle n'y prenne garde.
Malgré la douceur de ses doigts et de ses gestes, Kayann ne put s'empêcher de grimacer lorsqu'il retira la dernière partie du bandage de fortune, qui était imprégné à la plaie. Comme prévu, elle n'était pas belle à voir, mais pas dramatique si elle était dorénavant bien traitée. La cicatrice était boursouflée et bleutée.
- "Personne n'a pu t'éclairer sur la déesse? Ton don n'est pas maîtrisable?" demanda-t-elle pour tenter d'oublier les lancées dans le bras.
Il parla des gardes et de Beltran. Ce nom la fit frisonner, les images de leur sombre soirée revenaient régulièrement tourner dans ses cauchemars. Savoir qu'il pensait à elle ne calma pas vraiment son esprit.
- "Et Cerath?"
Lorsqu'il s'approcha d'elle avec son cataplasme, elle se rendit compte de ses épaules et sa gorge dénudés et étrangement, bien qu'elle aurait du se sentir gênée, ne le fut pas.
- "Que se passerait-il si tu posais ta main sur moi?" chuchota-t-elle en levant les yeux vers lui.
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Il s'appliquait à nettoyer la plaie, doucement et tendrement, essayant de déposer le cataplasme de façon la plus étalée possible.
- Non pas vraiment de nouvelles sur ma cicatrice. Soit disant que je serai élu par une déesse, que je ne suis pas le seul, mais que mon destin est différent.
Il continuait de s'occuper de la plaie et jura en même temps.
- Je te promets si je tenais ceux qui t'ont fait ça.....
Puis il se reprit, et continua son exposé, toujours concentré sur le travail qu'il effectuait.
- Visiblement la seule façon que j'ai trouvé de le maitriser pour l'instant c'est mon gant. Et pour ce qui est de te toucher avec cette... Malédiction. Je ne sais pas. J'ai peur de ce qui pourrait se graver dans mon esprit, j'ai peur de te faire mal aussi. Tout ceci est tellement incontrôlable. Les images peuvent être violente, ou calme. Je ne sais jamais réellement ce que je vais voir, et je suis bloqué à chaque nouvelle rencontre que je fais.
Il regarda son oeuvre sur le bras de la jeune femme, et leva enfin les yeux sur elle. Il s'arrêta de respirer un instant, son regard longeant sa peau dénudée, remontant le long de sa nuque, puis il se pencha en avant, déposa un tendre baiser dans son cou, puis se redressant à peine, son regard plongé dans ses yeux.
- Tu es partie longtemps tu sais ? Est ce que je t'ai dit à quel point tu m'as manqué ?
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Les soins furent rapides et précis. Fitz savait ce qu'il faisait, visiblement.
Alors qu'il s'affairait, elle détailla l'éclat de ses yeux, le dessin de ses lèvres, les rides sur son front lorsqu'il se concentrait, ses épaules carrées, ses bras puissants, puis ses mains. L'une d'elle était douce, sentir sa peau contre la sienne la faisait frémir.
Quant à l'autre, elle restait gantée. Le cuir grinçait en l'écoutant de près. Il expliquait son ressenti quand à ce... pouvoir qu'il trainait comme un fardeau.
- "Pourquoi le voir comme une malédiction? C'est une déesse qui t'accorde sa confiance, non un démon qui prend possession de ton âme. Nous en avions parlé déjà, et j'y ai beaucoup pensé. Peut-être que ce don reste incontrôlable tant que tu t'obstines à le renier. En as-tu parlé à quelqu'un, au Collegium?"
Tendrement, du bout des doigts, elle lui caressa la joue en souriant:
- "Je ne cherche pas à te forcer la main, juste à t'aider... La déesse sait que tu auras la force d'affronter ce que ce don pourrait t'infliger... Tu n'as pas été choisi au hasard."
A vrai dire, elle n'en savait rien mais être persuadée de ce qu'elle disait lui faisait du bien. C'était la seule manière de garder espoir.
Bientôt, le pansement fut terminé. Elle y jeta un oeil et le remercia.
Son baiser sur sa peau fraîche eut l'effet d'un brasier qui enflamma son coeur.
- "Tu m'as tellement manqué aussi... Il n'y a pas un jour sans que je n'ai pensé à toi..."
Puis, tentant de contenir sa fougue, elle posa ses lèvres sur les siennes et l'embrassa langoureusement.
Kayann n'avait jamais été une femme portée sur "la chose". Si les occasions n'avaient jamais manqué, elle n'avait que peu d'expérience sur le sujet et s'en satisfaisait.
Avec lui, tout semblait pourtant différent. On ne parlait pas que du désir charnel. Ils se connaissaient si peu et pourtant, elle aurait accepté de le suivre au bout du monde.
Ignorante de la portée de cet amour, elle se sentait dépassée alors qu'elle nouait ses bras nus autour de son cou pour l'attirer plus près d'elle encore.
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Elle avait raison et il le savait. Il devait accepté. Mais comment accepté ce qu'il n'avait pas demandé.
"Tu sais.... J'ai assisté à une réunion, certes pense que la déesse en question pourrait être la cause des maladies qui frappent les compagnons. Je ne veux pas être associé à cela. C'est peut être ce qui fait que je le refuse. "
Il restait là à penser. Puis elle l'attira à lui, et son monde changea complétement. Sa perception du temps n'existait plus, et la vie elle même semblait avoir arrété sa course. Il n'y avait qu'elle, sa bouche contre la sienne, et ses mains contre sa peau. Il la voulait elle, juste elle. Plus rien au monde n'avait d'importance.
Il posa sa main sur la joue de Kayann, et la laissa descendre peu à peu caressant la peau fraiche et douce de la jeune femme. A sa connaissance il n'avait jamais ressenti ce qu'il éprouvait pour elle. Son coeur, son corps, son âme la réclamait. Il laissa sa main divaguait le long de ses courbes et de sa peau, rythmant ses gestes sur les battements de coeur de sa compagne. Elle était pour lui tout ce qui comptait. De sa main ganté il dégrafa ce qui restait de sa chemise et la retira. Il s'allongea alors délicatement et plongea son regard dans les yeux azurs de la Shin'a'in.
- Sans toi je ne suis plus rien, le sais tu ?
Et dans un soupir il l'embrassa à nouveau, l'attirant à lui, laissant sa peau entrait en contact avec celle de son aimée. Il avait souffert de sa disparition, aujourd'hui, il voulait juste profiter de son retour.
Laisser cette nuit durer une éternité.
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Hélas, l'éternité d'une nuit avec néanmoins une fin, et bien qu'ils se rassasièrent l'un de l'autre durant des heures, l'aube pointa quand même, trop tôt à leur goût et les trouva, allongés l'un contre l'autre, épuisés mais amoureux.
Lorsqu'un rayon de soleil hasardeux glissa sur son visage à travers les rideaux crasseux, Kayann se réveilla mais garda les yeux clos. Sous ses doigts, elle sentait la peau douce et chaude de son amant contre elle et parcourut un instant son corps afin de s'assurer qu'elle ne rêvait pas et sourit quand cela se confirma. Sous sa main, le coeur de Fitz battait pour elle.
Rassurée, elle ouvrit les yeux sur le petit jour. La chambre bien que minable prenait un tout au aspect baignée de soleil. Elle en était presque accueillante. Ou cela venait-il de l'amour...
Sans réveiller le jeune homme qui dormait paisiblement, Kayann s'assit sur le bord du lit et s'étira paresseusement avant de se lever. Elle s'approcha de la table où son repas de la veille traînait toujours et s'empara de la cruche et d'un chiffon posé avec. Elle l'humidifia et se rinça le visage en remarquant combien elle avait bien dormi. La fièvre était tombée et même la toux persistante ne l'avait pas réveillé. Pas de cauchemar non plus...
Néanmoins, elle n'était guère reposée car le sommeil ne les avait emporté que peu avant le petit jour. Et il ne devait pas être très tard.
Pudiquement, elle s'enveloppa dans son large manteau, ne laissant paraître que ses pieds nus, et sortit de la chambre, la chemise déchirée de Fitz dans la main.
L'entrée de l'auberge était silencieuse, hormis le bruit d'un balai sur le sol. Avec soulagement, elle vit que c'était le jeune garçon de la veille.
- "Psst, bonjour! Peux-tu me rendre un service encore?"
Le garçon cessa un instant sa besogne, s'approcha et accepta les consignes de la jeune femme, qui lui tendait quelques écus et la chemise. Sur ce, il détala dans la ruelle tandis qu'elle remontait dans sa chambre.
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Fitz savourait. Les rayons de soleil qui passaient par la fenêtre, finissaient de réveiller le mercenaire. Il se remémorait sa nuit et chaque image d'elle faisait battre son coeur de plus en plus vite. Ce qu'il avait vécu, il n'avait jamais eu l'occasion de le vivre avant. Elle avait été à lui, et il avait été à elle. Et ce matin au réveil tout ce qu'il éspèrait c'est que cela dure. Il décida d'ouvrir les yeux, et de la main de toucher les cheveux de sa compagne.
Sa première réaction fut l'inquiétude. Il toucha la place vide à coté de lui, il ne comprenait pas, que s'était- il passé. Il se dressa vivement dans le lit, et remarqua Kayann. Sa deuxième réaction fut le soulagement.
- Mon dieu j'ai cru que tout cela n'était qu'un rêve.
Il se redressa, regardant Kayann un sourire amoureux sur les lèvres, il s'approcha d'elle et la prenant dans ses bras, déposa un baiser sur son front.
- Comment te sens-tu ce matin ? Cela va mieux qu'hier ?
Il voulait encore s'enivrer d'elle, de son parfum, de son contact. C'était une ivresse intense. Il avait l'impression de pas avoir eu assez d'elle, et pourtant il l'avait eu à lui la nuit entière. Il pensait à ses herbes que certains utilisaient dans les contrées reculées. Une fois qu'on y avait gouté, on ne pouvait s'en passer. Elle était sa drogue, et il adorait ca.
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Lorsqu'elle revint dans la chambre, Fitz se réveillait. Elle referma la porte derrière elle en espérant que le garçon ferait vite pour sa course.
- "As-tu bien dormi?" demanda-t-elle tandis qu'il se levait.
Il lui souhaita le bonjour en la prenant dans ses bras. Pas habituée par tant de douceur, elle se laissa faire sans savoir comment le lui rendre.
- "Oui, je me sens mieux. Mon bras est douloureux mais la douleur semble plus saine. Je serai vite remise..."
Leur étreinte terminée, elle s'assit sur le lit et posa un instant encore sa tête sur l'oreiller, prise de paresse.
- "On ne peut pas rester ici... Connais-tu une auberge où je pourrais loger? Cet endroit est répugant..."
Elle soupira, pensive quelques instants, avant de reprendre:
- "Je vais récupérer les quelques pouliches qu'il me reste au Collegium, si c'est possible. Je vais les vendre au plus vite et rembourser leur pension durant toutes ces semaines."
Nonchalamment, en parlant, elle jouait avec ses cheveux et finit par les tresser sur le côté, tout en fixant le plafond.
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Fitz dos à Kayann se lavait avec l'eau qui leur restait.
- Tu as raison le lieu n'est pas vraiment magnifique. Laisse moi la journée, et je te trouve un endroit pour dormir où tu ne risqueras rien, et où tu n'auras rien à déboursé. Ne t'inquiéte pas pour ca.
Se retournant il la contempla. Elle était magnifique allongée sur le lit, jouant avec ses cheveux. Il resta un moment dans le silence à simplement la regarder le sourire aux lèvres. Il était heureux.
- Dormi. Pas longtemps, mais je crois que finalement, c'est la nuit la plus agréable que j'ai passé depuis des années. Pour ce qui est de tes pouliches ne t'inquiètes pas. J'ai demandé à ce qu'elles soient traités comme le sont les compagnons. Elles ont reçu tout ce dont elles avaient besoin, et je me suis assuré chaque soir avant, et après mes rondes, qu'elles allaient bien. Pour ce qui est du remboursement.....
Fitz se mit à rougir un instant.
- Tu sais. Je suis grassement payé pour le travail que j'effectue en ce moment, et je n'ai que peu de frais. Ne t'inquiète donc pas pour tout ça. Disons juste que je savais que retrouver tes bêtes dans le meilleur état possible te rendrait heureuse, et que ma seule priorité est que tu sois heureuse.
Il se rendit compte alors d'un tout petit détail: il avait juste oublié de se rhabiller, il commença alors par chercher sa chemise. Ce qui visiblement lui posait un soucis.
- Dis moi, par hasard, saurais tu où est passée ma chemise ? Ce n'est pas que rester nu avec toi toute la journée me dérange forcément, mais cela risque de poser problème au capitaine quand je devrai me rendre face à lui ce soir !
Il adressa à Kayann un sourire amusé. Fitz s'approcha du lit, s'asseyant à ses cotés il décida qu'il devait commencer à poser les questions qui lui brulaient les lèvres:
- Tu sais je me suis vraiment inquiété. J'ai cru que tu ne voulais plus me revoir, que je t'avais fait fuir. Où étais tu passée ? Et pourquoi es tu partie ?
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Alanguie sur le matelas louche, elle gardait son regard dans le vague tout en l'écoutant mais se releva lorsqu'il parla de régler pour elle la pension des chevaux:
- "Non Fitz, je m'en occuperai... Et lorsque les pouliches seront vendues, j'aurai largement de quoi payer. Ne t'en fais pas pour moi. Le seul service que tu pourrais me rendre, c'est de m'aider à me loger à moindre frais..."
Elle se tourna sur le côté et lui jeta un regard félin:
- "Et à continuer à me dévorer des yeux comme tu le fais..."
Après s'être rincé le visage, il revint s'asseoir près d'elle. Elle s'agenouilla derrière lui et enroula ses bras autour de ses épaules en parcourant sa nuque de baisers.
La question qu'elle redoutait tant arriva. Elle était légitime. Il s'offrait à elle et avait le droit de savoir la raison de son absence.
Gênée, elle se racla la gorge et posa sa joue contre son épaule, avant de parler à voix basse:
- "Je... J'ai pris peur... Pas de toi, par ce qui s'est passé. Je devais m'éloigner de Haven... Je suis retournée dans les plaines Dorisha pour livrer la recette de mes ventes au clan. Je suis partie sur un coup de tête... et je le regrette! Mais tu me manquais trop..."
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Son coeur s'emballa, la chaleur de son corps ne faisait qu'augmenter. Le contact de Kayann le rendait fou, ses lèvres sur sa peau, ses bras autour de son cou, c'était sa drogue, sa dépendance. Il savait que sans elle il ne pouvait rien. Il se retourna pour faire face à sa belle, son regard plongé dans le sien
- Tu as eu raison Kayann. Ce qui s'est passé, ce que l'on a vu et vécu, plus d'un auraient décidé de partir, et tu as bien fait de le faire. Je comprends ce choix, et je l'accepte. Mais la prochaine fois préviens moi. J'ai perdu le sommeil, je craignais pour toi, qu'il te soit arrivé quelque chose. Je sais que tu es capable de te débrouiller, mais c'était plus fort que moi. Plus le temps passé et plus l'inquiétude grandissait. Ton retour est une véritable bouffée d'air.
Il embrassa Kayann tendrement, laissant ses mains divaguer sur les bras de la jeune femme.
Puis il se mit à rougir bêtement, le regard un peu perdu.
- Par contre pour ce qui est des pouliches... Il est sur que le prix d'une seule suffira à rembourser, étant donné qu'il ne reste que un quart à payer.
Son regard de chien battu plongé dans les yeux de Kayann, il lui adressa un sourire navré.
- Ne m'en veux pas. Je sais que tu es capable de subvenir à tes besoins, mais je voulais que tes bêtes ne risquent rien... Et... Et je sais pas comment m'expliquer. Par contre pour ce qui est de la chambre, je crois que je connais un endroit où tu pourras être logé et bien logé. J'ai aidé un marchand dans la nouvelle ville avant d'être embauché dans la garde. J'ai sauvé sa famille et sa fille d'une bande de pillard, une longue histoire, et il a une dette envers moi. En faite il ne m'a pas payé pour te dire la vérité, il me doit donc encore quelque chose. Je sais qu'il a une chambre qu'il m'avait proposée à l'époque, de très grande qualité. C'est un marchand d'étoffe, je pourrai lui demander de te loger, le temps que l'on trouve quelque chose de plus agréable, qu'en dis tu ?
-
Elle desserra son étreinte lorsqu'il lui annonça qu'il avait déjà réglé les trois-quart de la note. Non qu'elle lui en veuille mais elle ne comprenait pas.
- "Pourquoi as-tu fait ça?" demanda-t-elle sans animosité.
Ca n'était pas non plus qu'elle souhaitait le laisser en dehors de ses affaires, mais justement, elle avait l'habitude de les gérer seule, ce qui n'était pas une mince tâche dans un univers d'homme. En gérant chaque détail de ses ventes, elle gardait le contrôle. Mal à l'aise, elle s'assit près de lui en rejetant sa tresse dans son dos.
- "Fitz... Je suis revenue pour toi mais... Si j'ai besoin d'aide, je te le demanderai, comme je les fais pour la chambre. D'ailleurs, l'idée de la chambre chez le marchand d'étoffe me semble parfaite, tant qu'il ne me chaperonne pas... Merci, pour les chevaux, mais, je t'en prie, demande-moi, la prochaine fois..."
Sur ce, elle se leva et commença à s'habiller.
- "Et d'ailleurs, comment va Mephisto?"
A peine eut-elle fini sa phrase qu'on toqua à la porte. Rapidement, elle remit son manteau et ouvrit légérement, pour que le visiteur ne voit pas l'intérieur de la chambre.
C'était le gamin, qui revenait avec un paquetage et un peu de monnaie. Kayann s'empara du paquet et dans la main qui lui tendait l'argent, elle déposa un écu supplémentaire, gratifia le jeune garçon d'un sourire sincère et referma la porte.
Un sourire espiègle aux lèvres, elle s'approcha de son amant et lui tendit le paquet.
- "C'est pour toi..."
(HRP tu devineras, c'est une chemise neuve... ^^)
-
Il fit une moue triste lorsqu'elle s'écarta. Il l'avait vexé mais il ne voulait pas.
- J'ai payé parcque je pensais qu'il le fallait. Un soir où je faisais mon tour à l'écurie, j'ai entendu un palefrenier dire que ces animaux abandonnés prenaient de la place et qu'ils feraient mieux de les vendre. J'ai eu peur pour eux et pour toi. J'ai fait renvoyé le palefrenier bien sur, mais je me suis dit qu'une telle chose ne devait pas se reproduire. Je sais à quel point tu tiens à tes chevaux, ils sont toutes ta vie. Pour moi ils étaient la seule chose qui pouvait te faire revenir. J'ai donc commencé à envoyé des paiements à ton nom, de façon à être sur qu'ils ne seraient pas maltraité ou renvoyés. J'ai pris soin d'eux dès que je pouvais, et j'ai donné des ordres spéciaux.
La tête baissé, l'air contrit, il semblait navré. Il ne voulait pas la blesser, il ne voulait pas qu'elle se sente outrée. Il voulait juste qu'elle revienne, et il savait qu'elle reviendrait si ce n'est pour lui ce serait au moins pour eux. Il la regardait s'habillé, complètement perdu. Lui avait-il fait du mal sans le savoir?
Il n'avait jamais été doué en relation, mais là c'était pire que tout.
Quand elle revint vers lui après avoir ouvert la porte, il déchira le paquet comme un gamin que l'on gâte. Quand il vit la chemise, un grand sourire éclaira ses lèvres, juste avant que son rire éclate.
- Je comprends mieux pourquoi je ne la trouvais plus. Merci. Pour ce qui est de Mephisto, il se porte comme un charme, et il m'a vraiment été d'une aide précieuse lors de mes rondes hors du collégium. Il est aussi fidèle et efficace que je m'y attendais. Et il a le coté farouche et sauvage de sa propriétaire.
Il se leva, déposant la chemise sur son lit, s'approchant de Kayann, allant jusqu'à être presque au contact avec elle
- Ce petit truc en plus qui m'a plut en toi.
-
En apprenant la réaction du palefrenier, elle fit la moue.
- "Je lui avais laissé une somme coquette, à cet escroc..." D'un geste, elle balaya le sujet. "Oublions ça! Je ne t'en veux pas du tout, au contraire... Je n'ai juste pas l'habitude qu'on s'occupe de moi... Je pourrais vite y prendre goût, méfie-toi..."
Heureusement, la chemise le tira de sa culpabilité et lui rendit le sourire, ce qui lui allait bien. Elle fut ravie d'apprendre de si bonnes nouvelles de Mephisto, qu'elle se réjouissait de revoir. Ca n'aura pas été une mince affaire que de lui trouver chaussure à son pied mais il semblerait que Fitz et lui se soit trouvé.
- "Nous pourrions partir nous balader, quand tu auras un peu de temps, ca me fera plaisir de le revoir... Il a les qualités que j'ai trouvé en toi aussi, celles qui m'ont charmé...."
Il s'était rapproché et elle ne résista pas à l'envie de l'enlacer encore. Tout cela semblait hors temps, coupé du monde, du cours de leur vie. Elle savait que tout cela les rattraperait en tant voulu, malheureusement.
Un instant, elle se posa la question sur l'avenir qu'ils pourraient avoir. Une Shin'a'in et un mercenaire? Quels sont les codes pour un tel couple? Comment réagirait les leurs?
-
Le mercenaire profita de cet instant, ce moment de calme et de volupté, cette tendresse qu'il avait tant désiré.
- Bien sur que nous pourrions nous promener. Mais tu peux le voir quasi immédiatement. Le jeune homme qui m'a amené ici, entre nous, doit être un garçon heureux aujourd'hui, au vu de la somme que j'ai laissé dans sa main quand je l'ai ramené avec moi du collégium. Je lui ai demandé de prendre soin de Mephisto comme si il était à lui, et j'ai bien précisé que si il lui arrivait quoique ce soit il risquait fort d'entendre parler de moi pendant longtemps.
Puis l'air un peu espiègle, le regard joueur il se planta devant Kayann.
- Et puis je préfèrerai que tu prennes goût à moi, plutôt qu'au fait qu'on s'occupe de toi.
Il sourit à la jeune femme, effleurant sa joue.
- Mais tu as raison il serait bien qu'on se prenne un moment tout les deux loin de tout, que l'on puisse se parler un peu. J'ai confiance en toi, et je pense qu'il y a beaucoup de choses sur moi que tu dois apprendre.
Il se rendit compte de ce que cette phrase pouvait signifiait et il se rattrapa comme il pouvait:
- Ne t'inquiètes pas, rien de grave ! Je ne suis pas marié, je n'ai pas d'enfant, je n'ai pas de double vie, je ne suis pas un assassin multirécidiviste... Enfin... Je voulais juste te parler que tu saches un peu plus pourquoi j'étais parfois si peu doué avec les autres. Ce genre de détail.
La première des règles: être franc avec elle, si il voulait qu'elle le comprenne complètement, et c'est ce dont il rêvait finalement, il se devait de tout lui dire. Ce n'était pas la première fois qu'elle voyait la peau du garde, elle devait avoir remarqué ses cicatrices qui marquaient son dos depuis longtemps. Il fallait maintenant qu'elle sache pourquoi elles étaient là.
-
L'instant touchait à sa fin, elle le sentait bien. Elle devait récupéré ses protégés et Fitz avait sûrement d'autres chats à fouetter.
- "Va pour la balade, et la, tu me raconteras tout... Et moi aussi... Allons chez le marchand, afin que je puisse m'installer, si cela lui convient. Nous pourrions nous trouver en milieu d'après-midi? Près du lac où tu m'as emmené la première fois, qu'en dis-tu?"
Sur ce, elle réunit ses affaires et attendit qu'il en fasse de même. Elle avait hâte de quitter cet endroit.
- "Ah, et tu sauras, c'est de toi que je ne peux déjà plus me passer, et non de tes attentions..."
Après un sourire amusé, elle s'approcha pour lui poser un rapide baiser sur les lèvres et sortit de la chambre, payer la tenancière.
(Fitz, tu réponds pour clore le RP, ca te va?)
-
- Très bien pour le lac. C'est un magnifique endroit, et assez calme pour qu'on y soit à l'aise.
Il enfila la chemise neuve, réajusta tout ca, il manquerait plus qu'il se présente complètement débraillé face au capitaine. Il vérifia qu'il n'avait rien oublié. Vu la hauteur du soleil dans le ciel il faudrait qu'il pousse Mephisto pour arriver à temps face au capitaine. Pas grave cela lui ferait du bien, plus il fonçait plus il était heureux. Vraiment ce cheval était un excellent choix.
Quand elle l'embrassa, Fitz se mit à sourire bêtement, il avait le même regard qu'un adolescent amoureux. Celui du sentiment véritable, que rien ne peut altérer. Il lui dirait tout, il le savait. Il sortit à sa suite, et ferma la porte. Finalement cet endroit était une horreur, mais il était maintenant chargé d'une chose qu'il ne pouvait expliquer. Ce parfum de nouvel vie, ce souvenir de première fois, l'un de ces endroits qu'on oublie finalement jamais, et auquel on repense avec nostalgie.