Valdemar RPG
Autres RPs => Archives => Sujets libres => Discussion démarrée par: Loelia Thieven le 20 février 2011, 19:17:26
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Il était tôt ce matin-là. Comme il est parfois difficile de trouver le sommeil dans un lieu inconnu, Loelia était déjà debout, après une nuit agitée, passée à se retourner nerveusement dans son nouveau lit.
Ça y est, elle l'avait fait. Elle avait intégré le Collegium des Bardes. Le but qu'elle poursuivait en posant ses bagages à Haven. Un bémol toutefois, elle avait été acceptée comme ménestrelle et non comme Barde, car, même si la jeune fille possédait la Créativité et le Talent, le Don Bardique semblait seulement latent chez elle. Se développerait-il un jour ? la jeune fille n'en savait rien.
Mais le principal était qu'elle était là, bien réelle, dans ce Collegium. Ce matin-là, elle se leva tôt, nerveuse à l'idée de commencer ses cours dans quelques jours, fit sa toilette, s'habilla, noua sa cascade de cheveux roux en une tresse épaisse et décida d'explorer un peu les environs, afin de se familiariser avec son nouvel environnement.
Quand elle sortit du bâtiment dans lequel se trouvaient les chambres des aspirants Bardes et Ménestrels, elle décida de commencer sa petite visite par les jardins.
Loelia était une jeune fille qui avait grandi dans un petit village reculé et elle commençait à se sentir oppressée au milieu de toutes ces maisons et de cette foule de gens. La campagnes et ses grands espaces verts lui manquaient.
Se trouver momentanément au coeur d'un peu de verdure lui ferait sans doute le plus grand bien, pour apaiser sa nervosité grandissante.
Après avoir cherché un petit moment entre les différents bâtiments, elle trouva enfin les jardins. La jeune fille se promenait lentement, profitant du soleil, respirant l'air frais du matin à pleins poumons, savourant le bonheur d'être vivante et de marcher vers son rêve, tout simplement.
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[justify:1lg1slaa]Manuchan, une fois de plus, se promenait seul dans les jardins, tournant et retournant ses pensées dans un méli-mélo étrange. Elles semblaient fuser das tous les sens et faire dix fois le tour de son cerveau avant de bien vouloir se montrer de façon plus concrète, mais en fait, cela lui était égal. Il n'avait simplement pas envie de réfléchir à un sujet particulier plus qu'à un autre, souhaitant simplement se détendre.
La beauté du lieu lui plaisir toujours autant malgré le temps qu'il y passait régulièrement. On était bien loin de sa forêt toutefois et même si celle-ci lui manquait un peu parfois, il ne regrettait pas de l'avoir quittée. Cela lui avait permis de rencontrer beaucoup de gens, pour la plupart intéressants et aussi - ce qui n'était pas négligeable - d'apporter son aide là où elle était nécessaire.
Ainsi, plutôt détendu, il avançait à travers les herbes et fleurs qui bordaient son chemin, même si elles se faisaient plutôt rares, il n'en appréciait pas moins leur vue. Levant les yeux, une couleur rousse prédomina toutes les autres, ressortant nettement à travers les couleurs du lieu. Une jeune femme semblait avancer de la même façon que lui, savourant sa seule présence ici et rien n'empêchait d'aller prendre contact. Comme il l'avait pensé, il avait rencontré beaucoup de personnes ici, et pourquoi n'en rencontrerait-il pas une autre?
Il s'approcha de la jeune femme sans détours, et engagea.
"Bonjour damoiselle. Je ne crois pas avoir le plaisir de vous connaître ni même de vous avoir croisée jusqu'ici. Je me souviendrais certainement de la couleur de vos cheveux si tel était le cas. Je me nomme Manuchan. Si ça en vous dérange pas de converser aimablement, j'apprécierais de faire connaissance avec vous."
Manuchan était posté devant elle et attendait sa réponse, les yeux ouverts, le sourire aux lèvres et les mains dans le dos.[/justify:1lg1slaa]
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Loelia était, comme à son habitude, perdue complètement dans ses pensées. La jeune fille était de nature distraite, mais cela était encore plus perceptible quand elle parvenait à se détendre enfin. Ce qui était le cas maintenant, depuis qu'elle se promenait en flânant dans le jardin.
Aussi, entendre une voix à ses côtés la surpris quelque peu, car son esprit était tout occupé ailleurs. Mais la voix était douce et calme et le jeune homme auquel elle appartenait visiblement semblait lui aussi être venus dans les jardins en quête de quiétude. En tout cas, il ne semblait pas pressé, contrairement à bon nombre de gens qu'elle avait croisés depuis ce matin et de plus, il engageait la conversation avec elle.
Loelia n'avait encore vraiment discuté avec personne, hormis le vieux Barde bougon qui avait procédé à son examen d'entrée et ses camarades de chambre, entraperçue à la volée quand elle avait pris ses quartiers à l'étage réservé aux apprentis du Collegium.
Elle se sentit rougir légèrement au compliment du jeune homme au sujet de ses cheveux, surtout parce qu'elle n'en avait pas l'habitude. Elle trouvait en tout cas que le ton de sa voix engageait à la conversation.
"Bonjour à vous, monsieur. Pardonnez mon temps de réaction un peu long, j'étais perdue dans mes pensées, tout à l'occupation de contempler ce petit coin de verdure bienvenu entre ces murs. Je ne crois pas que nous ayons été présentés, en effet, sinon je pense que je me souviendrais également de vous.
Je me nomme Loelia et je suis enchantée de vous rencontrer."
Elle observa rapidement le jeune homme, qui se tenait bien droit, les mains nouées dans le dos. Son sourire l'encouragea à poursuivre.
"Oh, je suis bien contente à vrai dire de pouvoir commencer à faire connaissance avec les gens des environs. Je viens d'arriver à Haven et, à part mes compagnes de chambre du Collegium et les personnes qui ont procédé à mon admission, je n'ai pas encore vu grand-monde."
Elle souriait elle aussi, un peu nerveuse, mais réellement contente d'avoir la possibilité d'un peu de discussion.
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[justify:2q1qr8z7]La jeune femme sembla un peu surprise de cette intrusion à ses côtés, mais heureusement, le Mage eut le plaisir de constater qu'il en la dérangeait pas réellement, bien qu'elle se soit mise à rougir quelque peu. Cette réaction pouvait se comprendre après avoir reçu un compliment de la part d'un si bel homme...
*Et toujours modeste bien sûr ! *
"Enchanté de même Loelia, je me nomme Manuchan. Je dois bien avouer que je suis à Haven que depuis quelques mois, mais je pense que vous aurez le loisir de vous apercevoir que l'on y fait nombre de rencontres en peu de temps !"
Manuchan hésitait quant à la conduite à adopter. Devait-il mettre son statut en avant et se mettre à flirter avec cette damoiselle? Ou bien encore rester simple et la laisser penser ce qu'elle souhaitait à son sujet.... Ce n'était pas évident. Filialement, il résolut bien vite de rester simple et sans ambiguïté volontaire.
"C'est un bel endroit n'est-ce pas? Dit-il en désignant leur environnement. Je m'y promène souvent pour tout dire. Pardonnez-moi mais puis-je vous demander si vous faites partie d'un collégium?"
Les gens rencontrés en ces lieux étaient bien souvent affilié à l'un des collégia et comme la jeune femme n'était manifestement pas une "bleue" et qu'il en reconnaissait pas sa tenue, il était logique de se poser la question.[/justify:2q1qr8z7]
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En observant le jeune homme, Loelia se rendit compte qu'il était beau, bien plus que la plupart des hommes qu'elle avait rencontré jusqu'à présent, que ce soit dans son village ou même dans la ville de Haven. Il faut dire que les habitants de son village, bien qu'étant des gens adorables, n'étaient pas les personnes les plus raffinées du monde. Ils étaient des trésors de gentillesse, de bon sens et de compassion, mais aucun n'était spécialement attirant, du moins pas dans un sens objectif. Certains avaient un charme indéniable, oui, mais aucun n'était "objectivement" beau, d'une beauté qui plairait à tout un chacun.
Sortant de ses pensées, elle entendit le jeune homme lui dire qu'il se nommait Manuchan et que lui aussi n'était à Haven que depuis quelques temps. Au vu de son aisance dans ses jardins, elle en aurait pensé autrement.
"Enchantée Manuchan. Je dois avouer qu'en vous voyant, j'avais eu l'impression que vous étiez né dans les environs, car vous semblez plus appartenir à ce décor que moi !"
Manuchan désigna les jardins, expliquant qu'il s'y promenait souvent lui aussi. Il lui demanda si elle faisait partie d'un des collegia.
"Oui, en effet. J'ai été admise au Collegium des Bardes il y a quelques jours, mais comme apprentie Ménestrelle pour le moment. C'était mon rêve que d'intégrer le Collegium afin de devenir Barde, une partie de mon souhait a été exaucé..."
Elle soupira, mais d'aise. Les choses se développeraient en temps et en heure, elle en était sûre.
Pour le moment, elle détaillait la tenue de Manuchan. Elle était encore un peu perdue quant à l'appartenance des différents uniformes.
"Et vous ? je suppose que vous appartenez également à l'un des collegia ? comme je viens d'arriver, j'ai encore de la peine à savoir qui fait quoi seulement en regardant les uniformes..."
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[justify:33o9s08t]Il semblait donc si habitué à ces lieux ? Ce n’était pas surprenant après tout, il y passait une bonne partie de son temps libre depuis son retour des Marches, ça lui permettait de retrouver une solitude nécessaire à son bien-être.
« Je dois bien avouer que je suis souvent dans les parages, ce qui explique probablement mon aisance en ces lieux. Mais en dehors des jardins, on ne peut pas dire que je connaisse bien la cité qui est tout de même très grande ! »
Ainsi, la jeune femme appartenait au collégium des Bardes. L’Adepte était un peu déçu pour elle que son Don des Bardes ne se soit pas développé mais Loelia ne semblait pas trop triste de cet état de fait.
« Je suppose que l’on peut dire que je fais partie des collegia. Je suis un Mage, un Adepte en fait mais je ne respecte pas forcément els couleurs de reconnaissance du collegium puisque je suis rethwellan à la base. Et vous, d’où venez-vous ? »
Manuchan avisa un banc non loin et se dit qu’il serait peut-être plus agréable de converser assis plutôt que tendus comme deux piquets de tente. Tendant la main vers le dit banc et gardant l’autre dans son dos, il invita la jeune femme a aller s’assoir pour continuer leur discussion.[/justify:33o9s08t]
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Ainsi elle n'était pas la seule à trouver la ville si grande. Il faut dire que, hors de sa campagne natale, elle n'avait pas vu grand chose d'autre.
Elle considéra son interlocuteur avec curiosité quand celui-ci lui expliqua qu'il était un Adepte, un Mage. Elle avait donc devant elle quelqu'un qui possédait certains Dons, d'après ce qu'elle avait compris jusqu'ici en traînant aux alentours du Collegium.
"Pardonnez mon ignorance, mais quelles sont les couleurs habituelles utilisées chez les Mages ? je n'ai pas encore bien l'habitude. Et vous dites que vous êtes un rethwellan ? où votre contrée d'origine se situe-t-elle ?"
Elle se reprit, sentant qu'elle posait beaucoup de questions, tout en suivant l'Adepte en direction d'un banc, afin de discuter plus confortablement.
Loelia s'assit et reprit :
"Je vous pose beaucoup de questions, je suis désolée. Je vais commencer par répondre à la votre en vous disant que je viens des alentours de la rivière Terilee. J'ai grandi dans un tout petit village, si petit qu'il n'a pas vraiment de nom, car personne ne passe jamais par chez nous, à de rares exceptions près."
Elle hésita avant de poursuivre, puis s'en tint là, car elle avait déjà passablement monopolisé la conversation.
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[justify:134o7qos]« Le bleu nuit est la couleur de références des mages affiliés au collégium. C’est une couleur que je n’hésite pas à arborer dans tous les cas, car je la trouve assez jolie pour ma part. Rethwellan est situé bien au sud de Valdemar, par delà le Peigne. »
Une fois assis, le Mage se tourna vers la jeune femme. Il était tout de même plus agréable de ne pas avoir à penser à ses jambes qui finissaient par fatiguer.
« Je sais ce que c’est que de vivre dans un lieu peu fréquenté, mais j’avoue que ma cille natale si elle n’était pas si grande que cela, était tout de même plus étendue qu’un village. Cela étant, j’ai passé quelques années dans une quasi solitude. »
Il était rare que Manuchan confie cette partie de son histoire, encore moins à une personne inconnue, mais sur le moment, cela lui vint naturellement et les mots étaient sortis de sa bouche avant même qu’il ne s’en aperçoive réellement.
« Auriez-vous l’amabilité de me chanter quelque chose apprentie ménestrelle ? il y a bien longtemps que je n’ai pas écouté un chant. Comprenez bien que je n’attends rien d‘extraordinaire, mais ej ne doute pas que vous soyez en mesure de satisfaire mes oreilles. »[/justify:134o7qos]
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Loelia se sentait à l'aise en discutant avec l'Adepte et cela semblait aussi être son cas.
Elle avait envie de l'interroger plus avant sur les années de solitude qu'il avait vécues, mais elle préféra attendre un peu, ne voulant pas sembler indiscrète, car ce n'était pas son but. Elle était juste réellement curieuse d'en savoir plus au sujet du grand jeune homme.
Aussi, elle répondit à sa demande sans faire de façons.
"Ce serait avec grand plaisir. Je vais vous chanter une ballade bien de chez nous."
Elle hésita, puis sourit au jeune homme :
"Une jolie ballade que ma mère adoptive me chantait souvent, pour m'apaiser…"
Elle ajusta sa position sur le banc, se tenant bien droite et commença ce chant qu'elle connaissait si bien. Il la ramenait toujours instantanément chez elle, en pensée. La mélodie lui était tellement familière et connue qu'elle n'avait pas à se soucier de la technique de chant et pouvait alors en livrer une interprétation presque parfaite.
Quant elle eu fini, elle se tut, regardant rêveusement devant elle, puis se retourna vers Manuchan.
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[justify:6zj41zhu]Manuchan fut surpris que la jeune femme ne se montre pas plus curieuse que cela quant à ses révélations, mais en même, temps il en était soulagé. D'autant plus qu'elle acceptait sa requête semblait-il avec enthousiasme.
Le sourire au lèvres et les yeux dans le vide, Manuchan ne se concentrait que sur son ouïe afin de profiter au maximum de la voix de l'apprentie et de la douceur de cette ballade. Il se laissait doucement entraîner par ce chant a capela de toute beauté, tant et si bien qu'il vint à imaginer la musique qui l'accompagnait sans pour autant être capable de reproduire ne serait-ce qu'une seule note de cette mélodie imaginaire.
Les yeux du Mage se fermèrent un instant à la fin de la chanson et une fois, le moment de plénitude passé, ils se rouvrirent d'un œil presque neuf et en tout cas rasséréné sur la jeune apprentie qui se tenait à ses côtés.
"Je vous remercie vivement pour cela. Il y avait tant d'années que je n'avais pas entendu quelque chose de cette qualité que cela m'a fait énormément de bien, je dois bien l'avouer."
Il avait parlé dans un presque murmure, ne souhaitant pas briser tout cela trop brutalement par une voix forte.
"J'aurais bien aimé je pense avoir une telle qualité de voix, mais même s'il n'en est rien, je n'ai pas lieu de me plaindre après tout. Toutefois, je pense que je reviendrais vers vous si cela m'est possible afin que vous me fassiez à nouveau profiter de tels instants."[/justify:6zj41zhu]
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Lelia fut touchée des compliments de Manuchan. Comme elle venait d'arriver au Collegium, elle n'avait pas encore eu l'occasion de chanter pour quelqu'un et elle avait donc été ravie de l'opportunité que le jeune homme lui avait offerte.
"Vous n'avez pas à me remercier, même si vos compliments me vont droit au cœur et me touchent énormément. C'est moi qui vous remercie, dans le fond. J'aime la musique et j'aime l'interpréter, car cela me donne le sentiment de pouvoir apporter un petit quelque chose à mon entourage. Il va donc de soit que je serai toujours disposée à chanter ou jouer quelque chose pour vous si vous en avez l'envie."
Elle lui sourit et entrepris d'en livrer un peu plus. Elle se sentait en confiance.
"Vous savez, dans mon village, il y avait peu de distractions, à part profiter des beautés de la nature et le travail dans les champs. Enfin, mon village… je n'y suis pas née. Je ne sais pas d'où je viens, en fait."
Elle baissa les yeux sur son uniforme de ménestrelle, fouilla un peu ses poches et finit par extraire une petite flûte de ses vêtements.
"Vous voyez, cet instrument ne me quitte jamais. J'en ai joué depuis aussi longtemps que je m'en souvienne. C'est avec cet instrument que ma mère adoptive m'a trouvée, un jour, au bord de la rivière."
Elle réfléchit encore un moment, les yeux fixés sur le bout de ses chaussures.
"La solitude, je sais un peu ce que c'est. Mes parents adoptifs m'aiment énormément et depuis le temps, je les considère comme mes vrais parents. Mais dans le village, en tant qu'"étrangère", j'ai mis longtemps à me faire quelques amis…."
Loelia leva ensuite à nouveau les yeux sur Manuchan.
"Et vous… ? quelle a été votre solitude à vous ?"
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[justify:uvaq5me3]"Croyez bien que cette envie reviendra sûrement assez vite pour que vous satisfassiez votre plaisir en pratiquant le chant."
Manuchan sourit à Loelia de façon à appuyer ses propos. Il avait vraiment apprécié cette expérience qui l'avait détendu au delà de ce à quoi il était habitué.
Calmement, il écouta l'histoire de la jeune femme et regarda attentivement la flûte qu'elle lui présenta, c'était un bel objet à son sens même s'il n'aurait pu en jouer.
"Ma solitude? Et bien ! On pourrait dire qu'elle est un peu similaire à al votre.... Étant enfant, j'étais par trop différent des autres jeunes gens agités, joueurs et bagarreurs. je passais le plus clair de mont temps dans les livres, ne trouvant pas d'intérêt à leurs jeux qui déjà me semblaient trop puérils. C'est pour cela que je fus rejeté par l'ensemble des personnes de mon age. heureusement, mon Ordre m'a sauvé de cette solitude et c'est de moi-même que j'ai cherché à la retrouver bien des années plus tard en vivant seul dans une forêt..... Mais cette époque est désormais révolue et je doute pouvoir à nouveau retourner à cette vie d'ermite, ne serait-ce que parce que cela m'empêcherait d'entendre vos ballades."
Une fois de plus, Manuchan complimentait la jeune femme, il aimait voir la réactions des gens qui recevaient un compliment de sa part car ils se sentait bien souvent aussi flattés que s'il eut été un roi.[/justify:uvaq5me3]
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Loelia comprenait bien le sentiment de solitude du jeune homme. Cette impression de ne pas être à sa place, parfois, quand on côtoie des gens qui sont vraiment différents de soi. Elle savait bien ce que c'était, dans son village, en tant qu'étrangère.
"Je vois ce que vous voulez dire. Il faut souligner que, même si vous semblez jeune, il se dégage une certaine maturité de vous, une sorte de calme posé très agréable. C'est reposant de discuter avec vous."
Elle rougit encore malgré elle aux compliments de l'Adepte. Il faut dire qu'elle n'y était pas trop habituée. Mais le calme du jeune homme la mettait à l'aise malgré tout.
"J'ai aussi un peu le sentiment d'avoir trouvé une nouvelle maison dans le Collegium. Vous me direz, vu la distance à laquelle est mon village, je n'ai guère le choix.... Mais depuis que je suis arrivée à Haven, j'ai été bien traitée partout où je suis allée."
Elle frissonna toutefois au souvenir du vieux barde bourru qui avait procédé à son évaluation d'entrée.
"Enfin, à une exception près.... les examinateurs du Collegium sont imposants. Mais les personnes chez qui j'ai vécu en arrivant en ville, un vieux couple de marchands, étaient vraiment adorables."
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[justify:l3ghq66y]"Je vous remercie, il m'est aussi agréable d'être en votre compagnie et de converser aimablement. Pour ce qui est de mon age, j'ai 35 ans...."
Il était vrai que son physique criait son apparente jeunesse mais comme 'lavait remarqué la jeune femme, d'autres choses laissaient voir son age réel, et ce n'était pas forcément un mal s'il souhaitait être respecté pour autre chose que ses pouvoirs d'Adepte.
"Effectivement, la plupart des gens sont amicaux ici, je ne peux dire le contraire, je me suis bien entendu avec tout le monde, excepté une lieutenant du Capitaine Beltran, mais étant donné sa jeunesse, je ne peut que lui pardonner."
Effectivement, la fameuse jeune femme tayledra n'avait pas vraiment laissé une bonne image d'elle au mage, mais c'était de l'histoire ancienne désormais.
Quelques instants passèrent en silence avant que Manuchan ne reprenne.
"Que comptez-vous faire à la fin de votre formation?"
Curiosité, quand tu nous tiens....[/justify:l3ghq66y]
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"35 ans, vous ?!"
Loelia devait ressembler à un poisson hors de l'eau, car elle avait la bouche grande ouverte et sans doute un air hagard et stupide tout autant de circonstance.
Elle se reprit.
"Excusez-moi… c'est incroyable, ce que vous faites jeune. Enfin, physiquement, bien évidemment. Ce n'est pas plus mal, votre maturité fait qu'il y a un petit quelque chose en vous qui donne envie de vous respecter."
Il eut l'air ensuite d'avoir, selon son discours, eu quelques démêlés avec une certaine Beltran, une capitaine. Mais globalement, les gens avaient été tout aussi amicaux avec lui qu'avec elle.
"Bien malheureusement, on ne peut pas s'entendre avec tout le monde. Mais je suis bien heureuse de trouver des gens comme vous, à qui parler assez librement. Je connais encore peu les autres élèves Bardes et Ménestrels."
Loelia réfléchit un moment, quand Manuchan lui demandait ce qu'elle voulait faire après le Collegium. Elle se rendit compte que, finalement, elle n'y avait pas vraiment pensé. Sa première idée avait été de trouver un endroit où se perfectionner, mais après…
"Vous me posez une excellente question. A vrai dire, je ne sais pas encore trop. Tout dépendra d'abord de savoir si je finirai ma formation en tant que Ménestrelle ou Barde et ça, seul le temps me le dira. Avec ce Don peut-être latent, on ne saurait dire !
Après, tout ce que j'aime, c'est faire plaisir aux gens avec ma musique. Peut-être que je voyagerais… ça pourrait être une occasion de retrouver mes parents adoptifs, si l'envie m'en prends.
Mais et vous, quels sont vos projets ?"
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[justify:h9scsgq0]Manuchan ne put retenir un rire franc devant le faciès de Loelia. Il ne s’attendait pas à une telle réaction de surprise de la part de la jeune femme.
« La maturité que je dégage m’est effectivement nécessaire, surtout dans mon domaine. J’ai déjà suffisamment d’ennemis potentiels parmi les mages sans rajouter une apparente fragilité, mieux qu’ils sachent d’une façon ou d’une autre que je suis loin d’être un enfant. »
L’Adepte écouta la jeune femme décrire ses projets d’avenir si l’on pouvait appeler cela ainsi étant donné que tout cela semblait plutôt incertain. Puis ce fut au tour de la jeune élève ménestrelle de lui demander quels étaient ses projets… Mais que pouvait-il répondre ? C’était loin d’être évident !
« Euh… Je n’en ai pas la moindre idée pour tout dire, beaucoup trop de choses sont possibles pour que je puisse avoir la moindre certitude. Je pourrais repartir au combat sur la demande de Valdemar, retourner dans mon pays aussi ou bien encore partir dans un endroit différent avec mon amant si le cœur lui en dit…. J’ignore vraiment ce que l’avenir peut me réserver, seule Aanor pourrait répondre à cela. »
Sans même s’en apercevoir, Manuchan avait livré deux points de sa vie parmi les plus importants : Glenn et Aanor. Enfin, après tout, cela n’avait pas à rester secret, restait à voir la réaction de Loelia vis-à-vis de la shaych attitude et de sa dévotion à Aanor.[/justify:h9scsgq0]
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Loélia écoutait Manuchan avec une attention non feinte. Lui non plus ne semblait pas trop savoir où il allait, pour le moment. Mais une chose est sûre, il avait une idée très précise de qui il était, de pourquoi il était ainsi ; il dégageait une identité forte. C'était très difficile à expliquer. Mais Loelia sentait qu'on pouvait réellement compter sur cet homme franc et honnête.
Au moment où elle louait mentalement le franc-parler du jeune homme, il confirma ses dires en glissant dans son discours qu'il avait un amant. Il était donc ce que l'on nomme shaych.
La jeune fille était embarrassée. Pas parce qu'elle réprouvait ces tendances. Mais parce qu'elle n'avait encore jamais rencontré de personne shaych. En même temps, elle ne l'aurait jamais soupçonné et cette situation confirmait bien sa pensée : les personnes aimant celles du même sexe sont comme tout le monde, dans leurs attitudes comme dans leurs discours. Aucune raison donc pour une discrimination que Loelia n'avait jamais comprise.
Elle sourit à son interlocuteur :
"Vous savez, je me sens un peu idiote, quand je discute avec des gens ici... au risque de sembler inculte, je ne connais pas Aanor.... quelle est cette divinité, exactement?"
Elle hésita un peu, puis poursuivi :
"Vous êtes vraiment quelqu'un de droit et de sincère, Manuchan, de parler ainsi de votre amant. Je vous envie d'avoir quelqu'un à aimer. Je comprends donc que vous êtes une personne dite shaych, ce qui en toute sincérité ne m'a jamais dérangé. Je n'ai personne dans ma vie, mais j'ai toujours pensé que si on aimait une personne du fond du coeur, son sexe importait peu, finalement. L'amour est l'amour, qui ne doit se laisser guider par une barrière des genres."
Elle rit, se disant qu'en tant que Barde, elle serait douée pour chanter l'amour... sous tous ses visages.
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[justify:3ibti8xd]Manuchan ne s’attendait à ce que la jeune femme relève en premier Aanor plutôt que son orientation sexuelle. Les gens la plupart du temps mettaient sans même s’en apercevoir la sexualité au dessus des Dieux eux-mêmes ! Pourtant, cela semblait si ridicule et futile, enfin, ils n’étaient que des êtres humains… Mais qu’était-il lui-même ? Une chèvre ? Bref, il y avait simplement des idiots partout de par le vaste monde….
« Il est normal que vous ne la connaissiez pas pour tout dire, Elle ne s’est dévoilée à nouveau que récemment et je ne suis moi-même lié à Elle que depuis peu de temps. »
Il aurait eu envie d’en dire plus, mais d’une part, il ne voulait pas ennuyer Loelia, d’autre part, craignait de partir sur des sujets qu’il ne serait pas bon de glisser dans toutes les oreilles.
La suite était en revanche beaucoup plus agréable…. Ah ! La flatterie ! Aimez-moi, adulez-moi, baisez-moi les pieds…… Non, quand même ! Il ne fallait pas exagérer. En fait, il était plutôt touché par ces paroles car la jeune femme semblait un miroir des pensées du Mage et une telle tolérance chez une jeune personne était à applaudir !
« Je suis entièrement d’accord avec vous. Quand l’amour vient, rien ne sert de vouloir s’encombrer de préjugés ou jugements à l’emporte pièce, mieux vaut laisser les choses aller quand on en a la possibilité, même s’il tarde parfois à arriver comme ce fut mon cas puisque notre relation ne fait là aussi que commencer. Je ne doute pas que vous finirez par trouver et probablement bien avant moi. »
Le Mage sourit à la jeune femme qui semblait plutôt belle, intelligente et douée. Rien ne pouvait empêcher de prime abord qu’elle rencontre un jour celui ou celle qui comblerait son cœur.[/justify:3ibti8xd]
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Loelia sentit que son interlocuteur ne souhait pas trop s'étendre sur le sujet de la Déesse nommée Aanor ; elle décida donc de ne pas l'ennuyer avec ça, mais elle se promit de se renseigner un peu sur le sujet. Etre liée à cette entité semblait signifier certaines choses qu'elle ne connaissait pas. Ce n'était pas de la curiosité mal placée de sa part, mais seulement une envie d'en connaître un peu plus sur le monde dans lequel elle vit.
De plus, en tant qu'apprentie barde, elle devait prendre garde à ne pas glisser n'importe quelle parole dans ses chansons sans en avoir soigneusement vérité le sens.
Par contre, elle sentit que Manuchan aimait bien être flatté. Certes, elle lui avait juste dit le fond sincère de sa pensée au sujet de son orientation sexuelle ; il semblait donc touché, aussi.
" J'espère moi aussi trouver un jour la personne qu'il me faudra, tout comme vous. Même si votre relation est fraîche selon vos dire, il se transmet beaucoup de sentiments dans vos paroles. Je ne suis pas Empathe ou quoi que ce soit, mais je sais reconnaître des sentiments sincères quand je les vois."
Elle lui fit un sourire mutin :
"Je suis encore jeune pour trouver ce que l'on nomme l'âme soeur, donc je ne me presse pas à chercher expressément. Mais c'est vrai que parfois, l'envie de partager mon quotidien avec quelqu'un qui me comprendrait est bien là. Il est facile de se sentir rapidement seul quand on arrive tout juste dans une nouvelle ville."
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[justify:34ebvlff]Manuchan appréciait à juste titre l’écoute de la jeune femme qui semblait rester attentive aux paroles du Mage. Il était vrai qu’elle trouverait sûrement avec facilité un compagnon – ou une compagne, savait-on jamais ? – Mais elle était certes encore jeune et avait le temps d’y penser bien que, quand on y réfléchissait, la mort était une amante qui pouvait vous prendre à n’importe quel moment au détriment de ceux que l’on laissait derrière nous.
La Mage était touché des mots de Loelia, ainsi, son attachement à Glenn était donc si transparent ? Manuchan lui-même ne s’attendait pas à être si expansif sans même s’en apercevoir.
« Je vous remercie, effectivement, mes sentiments ne peuvent être que sincères, bien qu’encore complexes, il y avait si longtemps que je n’avais pas connu une telle relation, quant aux sentiments, et bien disons que je n’ai jamais connu cette façon d‘aimer. Pour ce qui est de trouver quelqu’un avec qui partager votre quotidien, il me semble que les amis sont aussi là pour ça. »
Manuchan sourit à la jeune femme.
« Et si vous veniez à en manquer, et bien, je connais un certain Mage Adepte qui se fera un plaisir de partager un peu de votre temps chaque fois que l’envie vous en prendra, si tant est qu’il soit disponible évidemment. »
Evidemment, Manuchan parlait de lui-même, mais rien ne disait qu’il resterait encore longtemps à Haven. Tant de choses pouvaient se produire dans cet avenir incertain.[/justify:34ebvlff]
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Les paroles de Manuchan firent chaud au coeur de Loelia. Il se proposait d'être son ami... son premier ami depuis qu'elle était arrivée à Haven. Cela la rassura un peu pour l'avenir.
Elle sourit à l'Adepte :
"Soyez vous aussi assuré que vous aurez toujours une oreille pour vous écouter. Et une voix pour vous chanter quelque chose, si le coeur vous en dit. Je suis très heureuse d'avoir appris à un peu vous connaître, Manuchan. Et je suis enchantée d'avoir réussi à me faire un ami à Haven."
Elle leva les yeux vers le ciel, remarquant que le soleil commençait à décroître gentiment. Ils avaient passé un long moment dans le jardin et elle n'avait pas vu le temps filer.
"Oh, il est déjà si tard... je suis vraiment navrée, mais je vais devoir m'en aller. J'avais promis à l'un de mes professeurs de me procurer un luth aujourd'hui, car apparemment, jouer d'un seul instrument ne suffit pas pour ma formation. Il faut que je me hâte d'aller en ville, chez le luthier."
Cela l'embêtait de partir maintenant, mais en même temps, les deux jeunes gens vivaient au même endroit et donc, ils se croiseraient souvent.
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[justify:h703o6dv]Le Mage écouta la jeune fille avec le sourire, une nouvelle amitié s’ouvrait à eux et il en était ravi. Hélas, le temps poursuivait sa course et leur conversation arrivait à son terme, ils devaient se séparer, mais au moins, Manuchan ne doutait pas que leur soirée à tous deux serait des plus agréable, la chaleur de cette journée, si elle n’avait pas été ressentie par leur corps, l’avait au moins été par leur cœurs et c’était là un feu bien plus puissant que le plus grand des soleils.
Il la regarda partir et se leva à son tour pour quitter les lieux sereinement.[/justify:h703o6dv]
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