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Aile publique / Re : Deshonneur sur ta vache!
« Dernier message par Héraut Alemdar le 03 août 2021, 15:42:34 »
Dans le champ, au coeur du bosquet, on rien ne ressemblait plus a un compagnon qu'un autre compagnon, Taver se mit a décharger sur un arbre innoncent la colère noire de son élu et de lui-même. Ils faisaient confiance à l'élue de Jorel pour résoudre le problème, mais en attendant, c'était leur honneur, leur réputation qui était salie. Alem n'avait jamais eu la moindre envie de faire des avances a qui que ce soit. Alors, mettre enceinte une fille? Une gamine en plus? C'était odieux.

Dans la salle d'audience, un silence pesant s'installait tandis que la garde du corps de la Reine posait sur la plaignante l'aura bleu pâle qui persisterait tant que la jeune fille dirait vrai.

"Le... Il! Il est venu vers moi. Il m'a promis monts et merveilles. De l'argent. Pour moi et ma famille, des titres. Et le mariage avec l'Attitré, rien de moins."

L'aura restait là.

"Il est beau. Alors j'ai... J'ai cédé. C'était douloureux et dégradant. Je... Mes règles ne sont pas venues. Je lui ai dit. Il a disparu de ma vie."

Toujours l'aura accusatrice scintillait.

"Alors j'ai dû parler à Pépé. Et... voilà..."

Alem, tout en se délectant des coups que son compagnon donnait à l'arbre, s'interdisait de regarder la jeune fille. À la place il entama une guerre de regard avec le grand-père outragé. Mais du coin de l’œil, il pouvait voir l'aura bleue toujours en place. D'une manière ou d'une autre, la jeune fille disait vrai.
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Aile publique / Re : Deshonneur sur ta vache!
« Dernier message par Héraut Enora le 02 août 2021, 04:02:17 »
Si au départ, la situation semblait presque comique, tant elle était impossible, quand le viel homme fit passé sa petite fille devant lui, Enora sentit la colère poindre le bout de son nez. Elle était beaucoup trop jeune, cela mettait la réputation de l'Attitré en très mauvaise posture. C'était un véritable affront que de présenter ainsi la chose, d'autant plus que c'était impossible qu'Alemdar soit responsable de la soi-disant grossesse de la jeune fille. Alors donc, que se cachait-il derrière cette manigance ?

C'était à elle qu'il incomberait de le découvrir et la jeune femme s'en serait bien passé. Néanmoins, et ce, malgré la colère sourde qui grondait en elle, Enora ferait son devoir avec professionnalisme et diligence. Elle avait l'honneur de l'Attitré, mais aussi de la royauté et du cercle des hérauts. Ce qui se passerait ici aujourd'hui rejaillirait sur eux tous. Elle se devait d'être irréprochable. Elle remit donc le masque de la parfaite petite noble, de la coincer, de la plus professionnelle des professionnels qu'elle n'avait pas revêtu depuis plus d'un an.

"Donc, selon la loi, et au vu des accusations porté contre le Héraut du Roi, j'invoquerai l'enchantement de vérité sur Demoiselle Mirine."

Elle transféra son regard sur la jeune fille qui semblait presque timide. Elle eut un peu de pitié pour elle, mais en même temps, elle refusa de le laisser paraître ou même de se laisser duper. Si ça se trouvait, la jeune femme jouait la comédie pour attirer la sympathie. L'enchantement révélerait au moins un peu de tout cela. Ce, concentrant comme elle, avait désormais l'habitude de le faire, elle invoqua le premier niveau de l'enchantement. Elle n'avait encore jamais eu l'occasion de tester le second, en tout cas, pas depuis l'émergence de ses dons de parole par l'esprit. On verrait plus tard si elle y arrivait.

Elle laissa son regard se planter de celui de la jeune fille une fois que l'enchantement fut lancé, elle fit attention à ne pas se montrer intimidante cependant. Elle se devait d'être ferme, sévère, mais compatissante. Elle prit la parole sans quitter des yeux la jeune fille.

"Comme la procédure l'exige, j'ai lancé l'enchantement sur vous. Je vais donc vous demander de me raconter exactement ce qu'il s'est passé, et ce, dont vous accuser le Héraut du Roi."

Elle laissa la question ouverte, sans offrir d'aide pour débuter son histoire, ou poser de question trop précise. Mieux valait lui laisser suffisamment de latitude pour s'emmêler les pinceaux tout seuls.
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Aile publique / Re : Deshonneur sur ta vache!
« Dernier message par Héraut Alemdar le 02 août 2021, 00:52:19 »
Alem n'avait qu'une envie, éclater de rire, au vu d'une accusation aussi grotesque, mais le Sieur de Runefork ne riait pas du tout.

"Ce qui me fait porter des accusations aussi sérieuses? Ma petite fille m'a avoué la rouerie de votre supérieur, évidemment, Dame Heraut! Mais ça, vous ne l'admettrez jamais, vous autres blancs!"

De derrière l'accusateur  sortit une petite jeune femme brune ayant probablement moins de vingt ans. Le semis fou rire de l'attitré mourut dans sa gorge, remplacée par un profond dégout. C'était limite de la pédophilie, là, dont on l'accusait. Son regard se fit dur, toute trace de surprise et de rire disparut au profit d'une colère noire. Tandis que Saskia retournait s'assoir, il toisa le petit bonhomme de son regard le plus glaçant.

Celui-ci recula d'un pas en avalant sa salive, avant de pousser devant lui la petite jeune femme.

"Allez Mirine, dis-leur!"

La jeune femme déglutit  nerveusement, cherchant du réconfort dans la colère outragée de son grand-père. Et n'en trouvant pas. Elle carra les épaules, fixa son regard sur ses pieds et dit d'une petite voix à peine audible:

"Le Seigneur Alemdar m'a séduite en échange de promesses de mariage et de richesses. Maintenant, je suis euh... J'en porte les conséquences , mais il refuse de m'épouser."

"Voilà! Vous entendez bien! Ma plainte est la suivante! Le Héraut du Roi s'est conduit de manière déshonorante avec ma petite fille! J'exige qu'il assume les conséquences de ses actes!"

La rage coulait dans les veines d'Alemdar, mais, sagement, il ne la laissa pas transparaitre. Ça devait arriver. Depuis le temps qu'on lui courait après, ça devait arriver. Il devait laisser Enora gérer.
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Aile publique / Re : Deshonneur sur ta vache!
« Dernier message par Héraut Enora le 02 août 2021, 00:17:20 »
La journée s'annonçait intéressante pour Enora. Garde du corps de la Reine depuis moins d'une semaine, elle prenait lentement ses marques, mais aujourd'hui était particulière pour une autre raison. Saskia allait officier pour la première fois auprès du peuple en tant que Reine et co-régente de Valdemar. Aujourd'hui était les premières audiences publiques de la Reine. Saskia avait donc ordonné à Alemdar d'être présent, mais elle avait aussi demander à son amie. Et avant même que cette dernière ne pense lui ordonner quoi que ce soit, Enora ressortie son regarde de "Chevalier" qu'elle avait adressé à la peste tant d'année auparavant et qui avait mener à leur petite guerre. Enora avait fait usage de ce regard à plusieurs reprises pendant le peu de temps qu'elle avait passé dans les tribunaux, il était efficace. Saskia avait reconnu le regard, sans en être intimidé, c'était néanmoins un rappel pour la jeune femme sur quoi leur amitié était basé.

Elle avait finalement demandé poliment, avec un air un peu ironique, et Enora avait rit et accepter. Elle n'aurait manqué ça pour rien au monde en fait. Gare à celui qui lui aurait dit qu'elle ne pouvait pas, certes, elle n'avait pas récupéré toute sa forme physique, le poison, la blessure elle-même et sa guérison magique avait prit leur dut, mais elle se connaissait suffisamment pour savoir qu'elle était apte pour au moins quelques heures. Elle était après tout, une amie proche de la reine, et une excellente bretteuse. Elle ne détonnerait pas.

Par contre, elle ne s'attendait absolument pas au drame qui se défila sous leurs yeux. Accuser le Héraut du Roi d'inconduite de cette ampleur était absolument risible pour ceux qui le connaissaient bien. Il en était physiquement incapable. C'était un non-sens. Cependant, il fallait conserver le décorum et ne pas froisser le noble qui se présentait devant eux. Les de Runefork n'était pas les plus influents, mais il restait des nobles, et donc, ils avaient un poids dans la société. Enora comprit aussi rapidement qu'elle devait faire quelque chose. Alemdar étant le principal concerné, il ne serait pas reconnu comme neutre dans cette histoire. Elle jeta regard à Saskia pour demander la permission, puis posa son regard une fraction de seconde sur Alem.

"Sieur de Runefork, qu'est-ce qui vous fait porter des accusations aussi sérieuses sur le Héraut du Roi ?"

Voilà, engager des faits, tenter de reprendre le contrôle de ce qu'il se passait, ramener la discutions à quelque chose de raisonnable, loin des émotions.

"Énoncé votre plainte selon les règles et vous serez entendu."

Elle calculait déjà la manière dont il faudrait procéder pour calmer les choses. Il n'aurait pas le choix de faire appel à un enchantement de vérité à ce stade. Sinon, il y aurait toujours des doutes. Et si elle pouvait emmener la jeune femme à se parjurer elle-même, encore mieux. La seule chose qu'Enora n'était en fait pas certaine, c'était si elle avait désormais la force, avec le don de parole par l'esprit qui s'était éveillé chez elle, pour lancer le niveau le plus élevé de l'enchantement, ou si celui de base suffirait.
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Aile publique / Deshonneur sur ta vache!
« Dernier message par Héraut Alemdar le 01 août 2021, 23:13:16 »
3eme décade de printemps 1486

Normalement, Alem aurait du protéger le Roi. Mais la Reine, récemment devenue Héraut confirmé et co-régnante l'avait presque supplié de venir assister a sa première audience publique. Enfin... À la manière d'une ancienne Peste. C'est-à-dire qu'elle le lui avait demandé avec morgue. Reconnaissant la supplique implicite sous l'autoritarisme de sa souveraine, Alem avait bien évidemment accepté. Soutenir ses souverains, c'était aussi le job d'un attitré. Pas seulement de les maintenir en vie.

Il avait donc échangé son service pour la journée avec Jehanne et avec Enora qui veillait soigneusement sur Saskia, Alemdar jouait son double rôle de garde du corps et de conseiller pour les mille et une affaires qui menait devant le Reine les petites et les grandes gens de la région de Haven. Il essayait d'aider Saskia à trancher un complexe litige entre deux artisans qui n'avaient pas été satisfaits par la conclusion du tribunal quand un mouvement de foule survint.

Aussitôt, les deux gardes du corps attrapèrent leur Reine et la planquèrent derrière son trône, Alem entre le fauteuil royal et la foule, en protection. Mais la source du chamboulement n'attaqua pas. C'était un petit homme avec un notable embonpoint et des vêtements richement brodé. Sieur Erman de Runefork, reconnu machinalement Alem. Dramatique, il pointa la main vers le trône et lâcha avec des trémolos dans la voix.

"VOUS! Vous avez engrossé ma petite fille! Je demande réparation!"

Alem regarda la Reine, qui passait le nez derrière son trône, puis le petit bonhomme grisonnant.

"Elle? Ce serait étonnant."

L'accusateur eu un petit geste agacé, avant de pointer le héraut du Roi

"Mais non! Pas Elle! Vous! Alemdar de Fyrindge!"
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Un instant, les mots d’Enora firent naître une question dans l’esprit de la Grise. Se pouvait-il qu’un Héraut et son Compagnon ne s’entendent pas ? Tisia l’avait Choisie, elle parmi tous les autres habitants d’Haven… et, même si Dyalwen avait toujours du mal à comprendre pourquoi, sans même parler du comment le Compagnon ne l’aurait sans doute pas Élue si leurs caractères avaient été incompatibles, si ?

Mais la proposition suivante de la Blanche chassa toutes ces interrogations inutiles pour les remplacer par quelque chose de beaucoup plus concret et plaisant. La rouquine lui offrit un grand sourire en réponse.

« J’ai une petite heure devant moi avant d’aller rejoindre le Héraut du Roi. »

Et, pour faire plaisir à Dyalwen, Enora se rendrait vite compte, comme Dubhán avant elle, qu’il n’y avait rien de mieux que de proposer une balade à cheval – ou, en l’occurrence, à dos de Compagnon. Passer du temps avec Veladora l’avait toujours détendue mais l’équitation avait le don de la libérer des soucis pendant quelques instants. Avec Tisia, c’était encore plus marqué… Même si elles n’étaient pas toujours d’accord et que leurs discussions s’échauffaient parfois, la plupart de leurs chamailleries n’étaient que ça : des chamailleries qui permettaient d’éliminer les tensions et le stress accumulé par des journées longues et bien remplies.

« Si Tisia n’est pas trop sale, on aura le temps de faire une petite balade. »

Je ne te permets pas.
Quoi ? Je ne fais qu’énoncer un fait.
Ça se paiera.

Le Compagnon assortit sa pensée de l’image de la vision d’un saut par-dessus la rivière, ce qui ne fit qu’agrandir le sourire de son Élue. Sans vraiment s’en rendre compte, elle accéléra légèrement l’allure vers le Champ des Compagnons.

« De quoi vouliez-vous discuter ? »
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Enora écouta sa cousine avec un sourire. Elle se souvenait elle aussi de l'époque où elle rêvait d'aventure et ne tenait pas en place. C'était un peu étrange d'ailleurs de réalisé, chaque fois qu'elle y pensait, à quel point elle avait vieillis et changer depuis.

- C'est vrai que tu es vielle.

- Et toi alors ?

- J'ai 5 mois de moins que toi.


Elle sentit l'humour et l'amour dans sa voix. Elle aimait bien de pouvoir plaisanté avec Jorel. Elle ne s'en lasserait probablement jamais.

"Je suis contente de voir que tu te plaise bien dans ta nouvelle vie, et que toi et Tisia vous entendiez si bien. Pour ce qui est de la balade, tu semblais te diriger par la, si je ne me trompe pas ? J'ai moi-même un peu de temps libre si tu veux."

Elle sourit avec un air un peu facétieux.

"Et j'aurais peut-être un truc ou deux à discuter avec toi."

Oh oui, Enora avait très envie de discuter avec Dyalwen, premièrement pour lui parler de leur lien de parenté dont son frère lui avait parlé. Et aussi parce qu'elle savait de source sûre que Dyalwenn avait voyagé avec le jeune prince de Rethwellan et que l'ayant déjà rencontré elle aussi, Enora avait une petite idée que ses deux-là pourrait beaucoup se plaire. Elle avait donc envie de taquiner un peu la grise. Après tout, les cousins, c'est fait pour ça non ?
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Aile royale / Re : C'est l'heure du goût-thé !
« Dernier message par Dyalwen de Bordebure le 27 juin 2021, 23:31:31 »
Si elle avait pu, Tisia se serait interposée pour empêcher son Élue de continuer son approche. Terrifiée ou pas, la gamine venait d’assommer cinq personnes dont un Compagnon en pleine possession de ses moyens. C’était une très mauvaise idée de s’avancer vers elle, seule, quand on était qu’une Grise Élue depuis moins d’une saison. Mais c’aurait été une encore plus mauvaise idée d’ajouter un Compagnon dans l’équation. Pour certains, comme la petite page qu’elles avaient croisée à la Mini-Vallée, les Compagnons étaient effrayants. Et la gamine n’avait clairement pas besoin d’une dose de frayeur en plus.

Tendue – et un peu agacée de voir sa mise en garde ignorée – Tisia retint son souffle tandis que Dyalwen s’avançait vers la nouvelle Élue. Elle crut un instant que la rouquine avait réussi… jusqu’au cri de la gamine. Protégée par Taver, le Compagnon, impuissante, vit son Élue s’effondrer, aussitôt suivie par la fille à la lumière. Elle s’avança immédiatement vers Dyalwen mais, évidemment, elle ne pouvait rien faire à part attendre qu’elle se réveille… ou pas.

Surprise, elle renâcla lorsqu’Alemdar s’approcha avec le matériel d’Alspeth. Ça ne présageait rien de bon, ça non plus, mais le ton du Héraut du Roi n’invitait pas vraiment à la discussion. Tisia savait reconnaître un ordre quand elle en recevait un, aussi se laissa-t-elle harnacher sans protester malgré un mauvais pressentiment. Qui se confirma quand l’Attitré hissa la gamine à la lumière sur son dos avant de l’attacher. Le Compagnon ronfla pour exprimer son mécontentement mais ne bougea pas le temps qu’Alemdar fixe les liens et termine ses explications. À situation exceptionnelles mesures exceptionnelles, tout ça, mais, même si elle comprenait l’urgence de la situation et si elle avait confiance en Taver et son Élu, ça ne lui plaisait pas.

Je reviens dès que la gamine est entre de bonnes mains, déclara-t-elle à Taver en partant.

Genre elle allait attendre à la Maison de Guérison que le Héraut du Roi et son Compagnon lui ramène son Élue. Et puis quoi encore ?!

Il ne lui fallut qu’une fraction de seconde pour prendre le galop et s’engager dans les rues de la capitale, aussi vite que le lui permettaient les badauds et les efforts qu’elle faisait pour ne pas trop secouer sa passagère. Qui tenait plus du chargement inerte que d’une cavalière… Mais, même si elle n’était pas la plus rapide des Compagnons, il fallut beaucoup moins de temps à Tisia pour atteindre l’enceinte du Palais que Taver et elle en avait mis pour faire le trajet aller. Et elle n’avait pas tout à fait atteint la Maison de Guérison qu’elle projetait déjà son esprit vers la personne capable de l’entendre la plus proche.

J’amène une passagère en état critique ! Elle a besoin de soins urgents !
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Collegium des Guérisseurs / Re : Broyer du noir
« Dernier message par Dyalwen de Bordebure le 27 juin 2021, 22:52:15 »
Thalyana ne dirait rien à Grand-père. À ces mots, une vague de soulagement submergea Dyalwen qui sentit ses épaules se détendre et les larmes lui monter à nouveau aux yeux. Elle baissa aussitôt le nez pour éviter le regard de la Guérisseuse tout en battant des paupières pour refouler l’humidité. Son interlocutrice lui avait dit qu’elle pouvait pleurer mais là, fatigue ou pas, c’était juste ridicule. Même Derlyth ne pleurait pas pour si peu. Il n’y avait rien de triste, c’était plutôt une bonne nouvelle. Elle se sentait toujours aussi inutile mais, au moins, Grand-père ne le saurait pas et ne serait pas fâché.

Il ne serait pas fâché même s’il savait, soupira Tisia.
Tu n’en sais rien.

Le Compagnon ne répondit rien mais la Grise perçut sans mal son désaccord. Heureusement, Thalyana reprenait la parole, la dispensant de poursuivre la conversation avec Tisia. Et cette fois encore, le discours de la Guérisseuse était sensé et raisonnable. Dyalwen se sentait presque idiote de ne pas y avoir pensé toute seule et, surtout, elle était incapable de trouver le moindre contre-argument. Qu’il s’agisse de la dispense d’entraînement ou de la nécessité de passer quelques nuits à la Maison de Guérison. Elle n’avait aucune envie de dormir là, de prendre la place d’un éventuel malade – Tu ES malade. – ou de donner du travail supplémentaire aux Guérisseurs – C’est leur métier.

Les yeux sur ses mains, la rouquine se mordit les lèvres pour tâcher de reprendre contenance, au moins un peu, avant de relever les yeux sur Thalyana.

« D’accord. »

De toute manière, ce n’était pas comme si elle avait vraiment le choix, hein ? La Guérisseuse semblait lui demander son avis, mais Dyalwen avait comme l’impression que Tisia ne comptait pas lui laisser une autre alternative. Et, puisqu’Alemdar lui avait ordonné d’aller voir Thalyana, suivre les recommandations de la jeune femme allait sans doute de pair.

En parlant d’Alemdar d’ailleurs…

« Est-ce que je peux retourner à mes corvées en attendant ce soir ? »

Ou comment ne pas dire qu’elle avait surtout envie que l’entretien se termine pour pouvoir quitter la Maison de Guérison. Même si ce n’était que pour quelques heures.
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Le sourire de Dyalwen s’élargit un peu lorsque la Blanche déclara que son nouveau travail lui plaisait. Elle était heureuse pour elle… mais ne put s’empêcher de hausser un sourcil de surprise quand Enora avoua qu’elle avait longtemps rêvé d’être diplomate. Vraiment ? Diplomate ? Alors ça, c’était bien un métier auquel la rouquine n’avait jamais aspiré. Elle voulait bien reconnaître que le travail de bureau qu’elle effectuait pour le Héraut du Roi n’était pas aussi ennuyeux qu’elle l’imaginait avant d’arriver à Haven, mais elle n’était pas prête à se plonger dans la paperasse à temps plein comme le faisait son frère. Et encore moins à essayer de jongler entre les papiers et les personnes, pour concilier les textes de lois et les exigences de chacun… Elle ne voyait pas du tout ce que ça pouvait avoir de romantique.

Mais elle n’eut pas le temps d’approfondir la question puisqu’Enora détaillait ce qui lui plaisait dans son travail. L’enthousiasme de la Héraut était facilement perceptible et Dyalwen laissa tomber ses interrogations précédentes pour se contenter de l’écouter. La mention du mystère lui rappelait certaines conversations qu’elle avait pu avoir avec son frère, quand il lui affirmait que faire des recherches dans les vieux parchemins s’apparentait à chercher les indices pour une enquête.

« Je suis contente que ça vous plaise, émit la rouquine. Ça doit vous changer. »

Sans surprise, Enora avoua que la route lui manquait un peu parfois mais pas suffisamment pour regretter son changement de vie. La rouquine songea brièvement que chevaucher son Compagnon autour de la capitale n’avait rien à voir avec de vrais voyages. Elle avait eu un aperçu de ces derniers lors de sa venue à Haven l’été précédent avec Veladora et, surtout, avec Tisia lors des vacances. Mais elle n’eut pas le temps de partager son opinion, car la Blanche lui demandait des nouvelles.

« On ne le voit pas beaucoup en ce moment, le soleil, sourit la Grise. Mais, comme vous voyez, j’arrive à trouver le temps de voir Tisia tous les jours. »

Elle réprima un léger soupir.

Elle est aussi bien là-bas qu’ici.

La jalousie du Compagnon s’exprimait beaucoup moins depuis le retour des vacances.

Je sais bien.

« Et effectivement, ce ne sont pas les papiers qui manquent… Je ne dirais pas que j’adore ça mais je ne m’ennuie pas, c’est très varié. »

Ça faisait bien rire Dubhán d’ailleurs, que sa sœur se plonge à son tour dans les parchemins et reconnaisse que ce n’était pas forcément ennuyeux à mourir.

« Mais je n’aimerais pas faire ça toute ma vie, ajouta Dyalwen. Je préfère passer du temps avec Tisia que dans les papiers. On pourrait aller faire un tour ensemble si vous voulez, quand vous aurez du temps ? »
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