Arsène acquiesça de la tête avant de se relever.
-Vous avez raison vicomte, des affaires qui ne peuvent attendre réclament ma présence.
Se tournant vers Fleur, il la gratifia d’un sourire, et d’une révérence.
-Ma chère, c’est un plaisir que d’avoir pu m’entretenir avec vous, et comme le propose votre père, j’espère pouvoir vous revoir bientôt, votre présence est un délice. Quand à ma chère mère, je pense qu’elle souhaitera s’entretenir avec vous seul à seul, ce qui est somme tout logique vous en conviendrez, vu que vous allez devenir sa belle-fille.
La vielle femme se leva, pour présenter sa main au vicomte, avant de s’approcher de son fils, et de se tenir à ses cotés. Stoïque femme d’affaire, rien ne transparaissait dans son visage depuis le début de la conversation.
- Veuillez présenter au Duc D’Hansdam nos hommages et nos condoléances si cela ne vous dérange pas Vicomte. J’ai eu l’occasion de le rencontrer il y a fort longtemps, et je suis navrée d’apprendre le malheur qui frappe sa famille. La perte d’un fils héritier est une calamité dans une maison.
Sa future femme était magnifique, et Arsène resta un instant à contempler la jeune femme. Que de jaloux il allait faire, et que de plaisir se serait de l’exhiber à la cours. Ce serait son trophée, son trophée à lui, sa marque de puissance et de reconnaissance. Le jeune noble acquiesça de nouveaux aux propos du père.
-Bien sûr vous pourrez compter sur moi pour veiller sur votre progéniture. Cette femme sera bientôt la mienne, tout comme je serai bientôt à elle, et je ne permettrai qu’il lui arrive quoique ce soit.
Se tournant vers Fleur il enchaina
-A partir de ce jour, sachez que vous êtes sous ma protection.
L’homme salua une dernière fois le vicomte, avant d’ouvrir prestement la porte à sa mère, et de s’engouffrer dans le couloir avec un dernier regard sur la jeune femme. Une fleur à peine éclose, qui bientôt deviendrait Madame Krohp, et rien qu’à cette pensée, l’homme se sentait fier de ses négociations. Une fois éloignés des oreilles indiscrètes sa mère repris la parole.
-Penses-tu qu’elle sera capable de tenir son rang à tes cotés mon fils ?
La question était somme toute logique venant de la vielle femme, mais Arsène la balaya d’un geste de la main.
-Bien sûr. L’avantage des filles de noble lignée c’est que leur éducation les oblige à honorer, et défendre leurs maris. Et de toute façon une fois qu’elle sera mienne, alors je serai seul et unique maitre à bord, et tu le sais très bien.
La vieille femme acquiesça, retournant dans son mutisme. De toute façon tout ce qu’elle aurait pu dire ne changerait pas l’avis d’Arsène. Depuis la première fois qu’il l’avait vue, il la voulait. Il voulait qu’elle soit sienne, qu’elle soit en sa possession, qu’elle lui appartienne. Toutes les prostitués, les pécores, et autre femmes faciles qu’il avait pu amener dans sa chambre depuis, n’étaient que des prétextes, quand ils les déshabillait, qu’il les regardait nues debout devant lui, c’était elle qu’il voulait. La jeune et fraîche Fleur. Sa noble descendance, son accès au conseil, c’était la cerise sur le gâteau. Mais le gâteau restait bien la jeune femme, et il comptait bien être le seul à le déguster.