Elle lui tendit la main d'un air stoique, abasourdie par sa réaction. On le disait malade, mais est ce que la maladie l'avait en réalité rendu simplet ? "J'espère vous revoir" ...Est ce qu'il pensait que les forces de son royaumes étaient si frigantes qu'il pensait pouvoir se passer de Rethwellan comme allié ? L'oncle de Mélarianne n'enverrait pas un homme tant que des négociations ne seraient pas franchement engagées, et elles partaient bien mal.
D'un revers de la main, elle balaya l'assiette de petits fours et la carafe de vin, les voyant s'écraser sur un tapis de fourrure blanche avec une satisfaction toute mesquine. Elle appela ensuite d'un ton impérieux deux chambrières et leur ordonna de sortir tous leurs effets et de commencer à les empaqueter, alors qu'elle rédigeait une missive à cet ombre d'héritier. Non, cela n'allait pas, finalement, elle recommença plusieurs fois, mais finit par expédier tous ses brouillons au feu, exaspérée. Autour d'elle, les deux femmes s'activaient en la regardant à la dérobée, comme deux stupides souris sous l'oeil d'un chat. Idiotes ! Elle se leva, et commença à faire les cent pas dans le salon ou le prince Arthon était venu la voir...Si les négociations n'avaient tenu qu'à elle, elles auraient quitté Valdemar le lendemain. Mélarianne pouvait tout aussi épouser un héritier des royaumes de l'est, après tout, visiblement, les compagnons avaient arrêté de distiller de bons conseils à leurs Elus...
Finalement, d'un geste, elle ordonna aux chambrières d'arrêter, et de sortir les vêtements déja emballés dans les coffres. Elle n'avait pas le choix, la princesse devait épouser Arthon, même s'il venait de se comporter avec le même bon sens qu'un poulet sans tête. Qu'elles parlent, un peu, et que la rumeur dise que la patience des alliés de Valdemar se faisait mince ! Elle drapa juste une longue cape sombre sur ses épaules, couvrant ses vêtements de cour. Elle avait besoin de distraction, et ce soir, elle allait trouver ce qu'elle voulait à Haven !