Kalaïd dégaina sa propre arme, et se plaça directement face à Manuchan. Il ne pouvait bien sûr le lâcher dans l'arène sans lui expliquer quelques petits points de détails...
- Bien, l'épée étant une arme de mêlée, quelques notions de combat rapproché tout d'abord, qui pour la plupart pourront également vous servir en cas d'affrontement à main nue...Ainsi, lorsqu'un adversaire en vient à s'approcher de vous, la première chose à apprécier et à correctement maîtriser est la distance... En effet, je ne sais pas s'il y a des limites de portée à la magie, mais vous comprendrez sans difficulté qu'une épée ne saurait avoir plus de portée que celle que vous confère sa longueur, additionnée à celle de votre bras...
Joignant le geste à la parole, le jeune fit un tour sur lui-même bras tendu épée en main, délimitant autour de lui un espace circulaire précis.
- La première distance à apprécier est la distance à laquelle l'adversaire devient menaçant. C'est le moment où, armé d'intentions hostiles, il pénètre dans un rayon de proximité anormale. Ce rayon est très généralement défini par le fait que vous pourriez le frapper d'un coup de pieds, ou à l'aide de votre arme. Si il venait à s'approcher encore plus, vous n'auriez d'autre choix que de passer au corps à corps. Cette distance, à mi-chemin entre trop près pour user de l'arme, et trop loin pour atteindre la cible, doit être celle que vous maintiendrez entre l'adversaire et vous, jusqu'à ce que le combat trouve une issue quelle qu'elle soit.
Kalaïd fit quelques pas en direction de Manuchan et vint se placer devant lui, à environ un mètre cinquante.
- La seconde distance à apprécier est la longueur de l'arme de l'adversaire. A vrai dire, ce n'est pas la plus importante notion si vous êtes suffisamment aguerri, car si de prime abord une arme plus longue paraît plus difficile à passer pour en atteindre le porteur, elle est très généralement moins maniable et avec un peu d'habileté peut être contournée. Avec le temps et la pratique, cette notion perd de son importance. Mais pour vous, elle déterminera la façon dont vous allez pouvoir envisager le combat. Nous aborderons ultérieurement le combat contre les armes dites « longues »...
Rengainant momentanément son épée, il fit un léger aparté.
- Au sujet de votre épée, il ne s'agit pas là d'une arme de jet bien entendu, et elle connait donc certaines limites évidentes. Mais le bras d'un homme normalement constitué connaît lui aussi quelques règles importantes. Aussi, afin de garantir sa puissance, il ne doit pas subir de tension exagérée lors d'une coupe par exemple, ni se trouver totalement replié lors d'une parade. Il faut savoir se conserver une marge de manœuvre...
Le jeune homme ressortit son épée, et vint se placer au côté droit de Manuchan. Joignant le geste à la parole, il saisit son arme à deux mains et fléchit légèrement les bras pour montrer la bonne attitude à adopter. Puis il enchaîna.
- Mettons tout cela en pratique, et voyons une position de garde classique. Mettez les pieds bien parallèles, expliqua Kalaïd en exécutant lui-même le mouvement pour servir d'exemple. Maintenez un écart entre vos deux pieds qui doit correspondre à la largeur de vos épaules reportée au sol. Avancez le pied droit, et faites pivoter le pied gauche resté en arrière. Les lignes directrices de vos deux pieds doivent se croiser presque à la perpendiculaire. Tournez maintenant très légèrement l'avant du pied droit vers l'extérieur en vous servant du talon comme point d’appui. Ce mouvement a pour effet d'ouvrir votre hanche afin de permettre des mouvements de coupe horizontale et d'éviter que votre hanche ne se verrouille, parasitant vos mouvements latéraux. Fléchissez légèrement la jambe avant, et gardez la jambe arrière suffisamment tendue.
Il marqua une pause, laissant le mage exécuter ses instructions, puis reprit.
- Cette position vous offre une stabilité et une réactivité suffisante pour envisager la majorité des attaques qui vont se présenter à vous, et pouvoir y répondre. A présent tenez votre épée devant vous, et levez la pointe à hauteur de la faiblesse située à la base du coup de votre adversaire. La tenue de votre arme doit être la suivante : main droite collée à la garde, la main tenant l'arme, mais ne la serrant pas. Imaginez que vous teniez un œuf dans la main... C'est un peu la sensation que vous devez avoir en ce moment. La main gauche elle, si vous décidez de l'employer, doit être posée au plus loin sur le manche, et dans votre cas, sur le pommeau. Si vous n'utilisez pas cette main, gardez la sur le côté, à hauteur de la taille environ. Ne l'ouvrez pas trop grande, mais ne la fermez pas, elle vous servira à saisir ou parfois frapper votre adversaire...
Prenant un peu de recul, il observa un instant son camarade en détaillant sa posture afin d'y déceler d'éventuelles erreurs...