Auteur Sujet: Conseil public officiel  (Lu 24254 fois)

Héraut Aranel

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Conseil public officiel
« le: 14 février 2010, 14:39:32 »
Comme tous les mois, le roi accordait une audience à toute personne désirant se présenter devant lui. Cette scéance de doléances et de discussions était l'occasion de prendre la température auprès du peuple valdemarien et d'informer officiellement les habitants de Haven des occupations officielles de l'armée et des Hérauts.
Avec les derniers événements, le peuple était agité. Les fièvres ravagaient encore les faubourgs, la menace des Marches était parvenue aux oreilles des artisans et les premiers réfugiers étaient arrivés à la capitale. Avec le problème des Compagnons malades, le roi se doutait que la scéance serait longue et mouvementée. Mais il fallait à tout prix rassurer les esprits et calmer le jeu. Le problème était endigué, c'était la version officielle.

Le roi se tenait donc sur son trône, son héritier à sa droite et le Héraut du roi à sa gauche. Il était également entouré du Sénéchal et de son Héraut, du Marshall, et de plusieurs doyens.

[sont invités à participer à ce sujet DE MANIERE ACTIVE tous les joueurs du forum. Attention, pensez à respecter les tours de jeu]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Saskia

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Re: Conseil public officiel
« Réponse #1 le: 22 février 2010, 15:34:42 »
En tant qu'enfant de la Baronnie DeFeriel, Saskia se devait d'être présente à chacune des sessions publiques du Conseil. Une excuse pour sécher les cours, certes ; mais jamais la noble demoiselle n'aurait pensé préférer suivre et essayer de comprendre l'intérêt de batailles du passé -l'histoire était vraiment la matière qu'elle détestait le plus- Pourtant, aujourd'hui, elle savait ce qui risquait de se passer. Elle était droite, debout derrière sa mère assise, les mains croisées sur son ventre, ou plutôt, emmêlées et trahissant toute sa nervosité. Son Père avait cette posture si noble, si sûre de lui, qui faisait frissonner la jeune fille. Saskia leva les yeux pour voir Arthon, l'air un peu plus en forme que ces derniers jours -Saskia ne remarqua même pas qu'elle sourit légèrement- puis son regard coula pour aller retrouver celui du Héraut du Souverain. Aranel pouvait se vanter d'avoir tenu son pari de changer la Noble Peste, et Saskia pensait souvent avec un sourire que cette femme devait être un démon pour avoir brisé en si peu de temps tous les tics et réflexes que la jeune fille avait mis tant de temps à adopter.

Pourtant, Aranel pouvait aussi se vanter d'être la seule personne en qui Saskia avait une confiance aveugle -enfin, du moins, la jeune fille avait vaguement émis l'hypothèse que bon, oui, elle l'aimait bien, elle lui faisait un peu confiance... Rien de plus. Pas question qu'elle se rende compte qu'elle avait une telle emprise sur la jeune noble. Aussi, la DeFeriel avait évoqué, à demi mots, les rumeurs qui circulaient dans la Haute Noblesse, celle qui n'aimait pas que le roi s'entoure de paysans habillés en blanc plutôt de personnes dignes de confiance comme eux, les Nobles. Aussi, le Baron DeFeriel, pas forcément apprécié par le cercle Héraldique et la royauté, se leva. Sa barbe sel et poivre parfaitement taillée en pointe, ses yeux sombres regardaient droit devant lui, trahissant l'arrogance de celui qui a été désigné comme le porte parole de ses pairs. Il s'avance vers le roi, ne pose pas un genou à terre, mais incline légèrement le buste pour le saluer.

Saskia lance un regard affolé à Aranel, avant de baisser la tête pour éviter de trop se trahir -elle espère que personne n'aura remarqué son petit manège dans l'assemblée.

Le Baron Tomaz DeFeriel parle fort, pour bien se faire entendre de toute la salle, et clairement. Il pue la confiance en lui à plein nez... et l'hypocrisie aussi. Il ampoule ses phrases au maximum, les termine par des "avec tout le respect que je vous dois, Votre Majesté." Le Baron précise qu'il parle au nom de nombreuses familles Nobles. Que cette histoire de Compagnons malades est une tragédie, certes... Mais que leur jugement à Choisir les hérauts devrait être remis en cause ! Comment peut-on, à la base, faire confiance à un cheval, "avec tout le respect que je vous dois, Votre Majesté", si en plus, ils tombent malades et qu'ils n'ont pas les idées claires ? Et bien entendu, c'est tout le Cercle Héraldique qu'il finit par remettre en cause, mais ça, c'était parfaitement prévisible ; il ne se passerait pas une session du Conseil, où Tomaz prendrait la parole, sans évoquer que les Hérauts ont trop d'importance dans l'entourage du Roi, "avec tout le respect que je vous dois, Votre Majesté".

Saskia serre ses mains si fort qu'elles en tremblent et en blanchissent. Elle souhaiterait partir. Son père n'a eu vent que de Compagnons malades, et encore, ses sources sont loin d'être vérifiées. La jeune fille a pris des précautions presque maladives pour ne pas trahir ce qu'elle savait - surtout en ce qui concernait Ryis : qu'aurait fait son père s'il avait su que le Compagnon de l'unique Héritier de Valdemar était mal en point ? Saskia en avait la nausée, à mesure du discours de son père ; elle ne le détestait pas, non... Mais il y avait dans tout ce qu'il disait, cette manière de tout ramener à lui, comme s'il était le centre du monde -juste à côté du Roi, quand même... La jeune fille eut un pauvre sourire pour le sol qu'elle fixait quand elle pensa qu'elle avait été comme ça. Pourtant, elle n'avait pas l'intention d'intervenir, elle ignorait totalement ce qu'elle aurait pu faire de toute façon. Aranel avait été prévenue de ce que ferait son Père, et elle avait eu le temps, même en moins d'une semaine, de préparer une quelconque contre-attaque, planifiée peut-être même avec le Roi Uriens lui-même. Pourtant, Saskia espérait qu'ils ne seraient pas trop sévères avec le Baron ; il restait malgré tout son père...
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Arthon

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Re: Conseil public officiel
« Réponse #2 le: 01 avril 2010, 00:03:10 »
Arthon avait eu le droit à un siège à la droite du trône de son père. Encore malade, il n'avait pas la force de rester debout toute la séance. Mais il n'en était pas moins en train de faire son travail de Héraut et d'Héritier: il observait la salle, notait les expressions, les murmures, les regards. Il notait les absents, les désertions, le mépris ou l'adoration, prévoyait les mouvements et cherchait Saskia du regard.
En même temps il prêtait une attention particulière à ce qui se disait près de lui. Non qu'il n'était pas au courant (il reparticipait aux séances officielles depuis quelques temps) mais pour savoir finalement qu'elle était la version officielle des faits.

Puis vint l'heure des doléances. Et comme souvent, le père de Saskia décida de faire son numéro. L'Héritier se força à ne pas hausser les yeux au ciel et préféra laisser son père répondre. Quant à lui, il haussa un sourcil méprisant face à l'homme, et garda un air impénétrable. Il ne voulait discuter de tout ça en public, lui qui vivait la maladie au jour le jour, de peur de s'énerver, et se disait que se mettre son père à dos n'était pas très utile pour le moment. Surtout que Saskia semblait gênée. Oh, quelqu'un qui ne la connaitrait pas aurait plutôt dit énervée et d'accord avec son père... Mais pour Arthon qui commençait à mieux la cerner, c'était plutôt un air qui disait : « je suis la Grande Peste mais je suis aussi Saskia au grand coeur ». Bref deux personnalités qui s'opposaient.

Arthon regarda Aranel et d'un léger signe de tête lui signifia que si elle répondait à sa place, cela l'arrangerait beaucoup.
Il reprit son observation de la salle avec une minuscule ébauche de sourire vers sa protégée.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Aranel

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Re: Conseil public officiel
« Réponse #3 le: 02 avril 2010, 12:08:32 »
Aranel semblait parfaitement sereine. Près de son roi et ami, elle avait l'air d'être parfaitement inébranlable. L'intervention du Baron était prévisible et avec la relation qu'elle entretenait maintenant avec Saskia elle avait eu le temps de s'entretenir avec le roi de la situation actuelle et de la meilleure façon de communiquer sur ce propos.
Elle ne regarda pas la jeune fille, debout derrière la chaise de sa mère de peur de la trahir mais le sourire au coin de ses lèvres comme posé là négligemment était assez confiant pour rassurer l'adolescente.

Elle effleura le bras du roi de la main afin de lui indiquer qu'elle ne parlerait pas à sa place. Uriens pouvait être son propre porte-parole et serait certainement plus respecté qu'elle même qui n'était après tout "que" la plus proche conseillère du roi. Elle s'était également entretenu avec le père Janus, le plus haut dignitaire valdemarien dans le domaine religieux. Elle lui jeta un coup d'oeil  et le vit incliner la tête dans leur direction.

Arthon semblait tenir le coup. Aranel était plus inquiète pour ce dernier que pour la réponse à faire à la caste noble du royaume. Il était comme un frère pour elle, un amour fraternel qu'ils semblaient partager. Leur âge proche, leur évolution similaire, leur élection par un Compagnon et bien sûr l'affection d'Uriens les avaient rapproché très tôt. Elle aurait aimé être loin de cette salle pleine de bruits, d'odeurs et d'hypocrisie pour le bousculer de l'épaule ou déclencher une bataille d'eau comme lorsqu'ils avaient 13 ans. Mais ils n'avaient plus 13 ans.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Enora

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Re: Conseil public officiel
« Réponse #4 le: 02 avril 2010, 20:16:52 »
Une autre jeune fille n'était présente que pour observer.  Enora avait décider elle aussi d'aller au conseil, non pour supporter quelqu'un, mais bien pour voir à quoi ressemblait ce genre d'événement.  Elle n'était qu'un petite noble de peu d'importance, sans héritage aucun, mais elle avait l'espoir, sinon de de venir Hérault, au moins d'obtenir par le travail et la loyauté à la couronne, une place au conseil ou dans quelque entreprise profitable au peuple.

Ainsi donc, celle qui contribué à sauver une ambassadrice se tenait assise seul dans le rangs des nobles.  Personne de sa famille ne se trouvait au palais en ce moment.  Cependant, elle n'était pas vraiment triste, elle était venue ici pour y être éduquer, pas pour courir se réfugier sous les jupes de ses parents.  Elle désirait faire ses preuves et se faire une vie pour elle-même.

Elle fut cependant très choqué par le discourt d'un des nobles.  Comment pouvait-il parlé ainsi des Hérault !! Il était l'incarnation de la noblesse d'âme et de la loyauté au Royaume.  Ils étaient ce qui avait fait de Valdemar un royaume à part et si grandiose et beau.  Et elle fut plus choqué encore quand elle remarqua que la plupart des nobles semblait être en accord avec les parole DeFeriel.  Elle n'en revenait pas de voir autant de duplicité et de fausse loyauté.  C'était impensable pour une jeune femme à l'âme aussi chevaleresque qu'Enora.  Elle dut faire appel à toute sa volonté pour ne pas se lever et s'indigner devant un tel discourt.  Elle n'était après tout personne, si ce n'était du sang qui coulait dans ses veines.  Cependant, au visage réprobateur qu'elle aperçu autour d'elle, ses pensées devait se lire sur son visage.  Elle soutint cependant ses regards sévère avec fierté.  Elle était fière de ce qu'elle pensait et préféra le montrer plutôt de leur faire croire qu'elle avait honte d'être une femme droite et loyal.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Uriens

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Re: Conseil public officiel
« Réponse #5 le: 04 avril 2010, 00:20:47 »
Uriens ne jeta aucun coup d'oeil, ni à droite ni à gauche. Il se tenait légèrement voûté sur son trône, portant comme à son habitude sa tenue de Héraut à peine plus travaillée que celle de ses homologues. Seul un cercle d'or enserrait son front et trahissait sa position.
Sa moustache tressaillit lorsqu'il esquissa un sourire presque amusé. Son visage trahissait son âge mais son regard n'avait rien perdu de son pétillant.

"Merci Baron. Que ferions-nous sans vos judicieuses observations ?"

Les Hérauts et leurs sympathisants présents dans la salle rirent brièvement à la raillerie. Uriens n'était pas du genre à se moquer des doléances qu'on lui présentait mais sa patience avait des limites et ce noble là avait épuisé les réserves de sympathie depuis plus d'une dizaine d'années.

"Nos Compagnons sont autant des chevaux que vous êtes philantrope, mon cher. Et je suis certain qu'Elias, mon Compagnon, serait très honoré de vous confier son point de vue sur la question. Néanmoins..."

Le roi marqua une pause et le brouhaha sourd qui régnait habituellement se tut presque instantanément. Il avait l'air plus grave que jamais. Ce qu'il s'apprêtait à dire était des plus sérieux et Aranel à ses côtés l'encouragea d'un signe de tête discret.

"Néanmoins certains Compagnons sont effectivement malades."

Ceux qui n'étaient pas au courant ou qui ne croyaient pas aux rumeurs écarquillèrent les yeux. Les voix enflèrent, des cris même s'élevèrent dans l'assistance. C'était dit. La chose était à présent officielle.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: Conseil public officiel
« Réponse #6 le: 04 avril 2010, 14:42:11 »
La jeune page déambulait dans la salle sans vrai but. La politique ne intéressait pas. Malgré le peu que son père s'efforçait de lui inculquer. Mais Aranel était là et la fillette faisait en sorte d'être le plus souvent là ou se trouvait la Héraut. Le début du discours de DeFeriel lui passa donc au dessus de la tête jusqu'à ce qu'elle surprenne les mines dégoutées de certaines personnes de l'assistance. Elle stoppa donc sa marche et écouta. Et ses sourcils se froncèrent, sa bouche prit un pli mécontent et son attitude se fit tendue.

Comment donc cet homme osait-il attaquer les Hérauts. Surtout en présence de nombre d'entre eux. Se rendait-il compte que les trois personnes les plus importantes du royaume étaient eux-même des Hérauts. Comment osait-il s'attaquer à Aranel. Cet homme était bouffi de sa suffisance et de sa pseudo importance. La petite se promit se faire payer son arrogance à DeFeriel.

Lorsque le roi prit la parole Liliany reprit le sourire.

"Et toc !" Ne put-elle s'empêcher de dire tout haut à la mention d'Elias. L'idée que ce noble arrogant puisse s'abaisser à adresser la parole à un "cheval" était risible.

La suite était moins risible elle. Liy ne pouvait s'empêcher d'être triste pour les Compagnons et les Hérauts. Et puis cela minait tellement Aranel.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Saskia

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Re: Conseil public officiel
« Réponse #7 le: 06 avril 2010, 00:29:55 »
Tomaz DeFeriel avait l'habitude de se faire "ridiculiser" ainsi. Il ne le prenait pas mal, disons que c'était comme une tradition à chacune des sessions du Conseil. Le Baron eut un regard entre la désolation et l'exaspération quand le Roi lui proposa d'en parler à son Compagnon. Rien n'aurait jamais pu convaincre le Baron DeFeriel que les Compagnons étaient autre chose que des chevaux qui avaient reçu un excellent dressage. Si l'un d'eux lui parlait par l'esprit, il ne douterait pas que c'était un coup de son Elu. Et quand le Roi fit tomber la nouvelle de la maladie des Compagnons, cela sonna comme une sentence ; douce mélodie aux oreilles du Baron, qui sourit et s'inclina avant de rejoindre sa place. A présent que la nouvelle était officielle, nul doute qu'on cesserait de voir en lui seulement une haine farouche pour les Hérauts ; enfin, on allait accorder du crédit à ses accusations ! Comment un Compagnon malade pouvait Elir quelqu'un de confiance - comme si un canasson pouvait le faire en temps normal, mais inutile d'en rajouter une nouvelle couche. Le doute risquait d'être semé dans les esprits, et c'est tout ce qui comptait pour le Baron.

Saskia aurait voulu pleurer. Elle s'imprégna de sa frustration, de sa colère, pour se composer un masque de froide indifférence. Elle évita de regarder vers le trône, parce qu'elle ne voulait pas qu'Aranel ou Arthon croisent le visage de la Peste. Au contraire, elle regardait les sympathisants de son père, avec un sourire qui se voulait victorieux. Et à ceux qui doutaient, ils pouvaient lire sur son visage suffisant : "Bande d'ignares ! Regardez donc la vérité en face !"

Et intérieurement, elle voulait seulement s'enfuir et vomir de son attitude. Mais la jeune noble n'était pas encore prête à se dévoiler alors que ses parents étaient présents. Si elle faisait des efforts, Saskia ne pouvait pas se permettre d'être répudiée pour sa famille parce qu'elle a voulu braver son père en public.

Et Saskia avait peur de la suite des événements. Et si le Conseil décidait de réellement prendre en compte, pour UNE fois, les remarques de son Baron de Père ? Que le jugement d'un Compagnon malade devait être remis en question ? Et surtout... Le visage de la jeune fit frissonna : que se passerait-il si son père apprenait que Ryis était malade ? Les DeFeriel avaient suffisamment d'influence sur de nombreuses familles Nobles pour persuader le Roi de destituer Arthon de son titre d'héritier ou de se trouver avec une autre guerre sur les bras...

Pourtant, nul doute que si ça devait se passer, Saskia serait la première à se rebeller contre son Père...
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Enora

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Re: Conseil public officiel
« Réponse #8 le: 06 avril 2010, 22:58:13 »
Enora fut consterné d'apprendre ce qui ce passait avec les Compagnon, c'était une nouvelle si triste, si... il n'y avait pas vraiment de mot pour décrire une tel nouvelle celon la jeune noble.  Cependant, le regard triomphant du Baron deFeriel la dégouta complètement.  Cet homme était immonde.

Cependant, un petit quelque chose la poussa à jeter un regard à sa fille, Saskia, qui était de quelque année plus vielle qu'Enora.  Elle semblait sourire et triomkpher, mais quelque chose dans son regard sonnait faux.  Enora n'aurait put dire quoi, mais elle ses yeux ne semblait pas reflété le triomphe du reste de son visage.

Enora cependant était loin de la jeune fille et le moment était mal choisis pour tenter d'appronfondir une tel question.

De plus, quelque chose d'autre accaparait l'esprit de la jeune femme.  Quelque chose qu'elle ne put contenir malgré toute la bonne éducation qu'elle avait reçu de son père.  Elle se leva et prit la parole avant même d'avoir réalisé ce qu'elle faisait.

"Mais vous les guérirez n'est-ce pas ?  Les héraults vont continuer leur travail ?"

Ce n'était pas la peur qui étraignait le coeur de la jeune fille c'était une grande tristesse et aussi un peu de désespoir, ne rêvait-elle pas, secrètement, de devenir elle aussi une hérault.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Melarianne de Garsenc

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Re: Conseil public officiel
« Réponse #9 le: 09 avril 2010, 21:59:08 »
Soudain, dans le calme de la salle que l'annonce du Roi avait provoqué, on put entendre des trompettes d'annonce. On ne les faisait sonner que pour les personnages importants qui venait en visite et cela ne pouvait annoncer qu'une seule personne, Melarianne de Garsenc, Princesse de Rethwellan était arrivé au Château. Voilà quelques jours déjà qu'on savait son arrivée imminente, mais avec les pluies des derniers jours et les troubles dans le royaume, on n'avait pu prévoir l'heure de son arrivée exacte.

***********

Melarianne avait attendu ce moment depuis ses douze ans. Pouvoir enfin sortir de l'ombre dominatrice de son père. Depuis trois ans dont elle travaillait à obtenir ce voyage et surtout, le papier que son page personnel tenait avec les lettres de noblesse. Pourtant, elle en avait laissé paraitre peu de ce que toute cette pompe représentait, sachant depuis longtemps qu'elle était destinée à un mariage de convenance, elle avait tout fait pour qu'il soit le meilleur possible et voilà qu'elle avait un espoir de voir son rêve secret se réaliser.

La princesse descendit de son carrosse avec une grâce exquise, tout en finesse et en douceur. Il n'y avait rien en elle de lubrique ou d'aguicheur et pourtant, toutes les têtes se tournaient vers elle et sa beauté rayonnante. Elle était vêtue de blanc et d'argent, pour symbolisé sa pureté, mais aurait-elle été vêtu de haillon que son charme aurait quand même transparu. Elle savait que sa suivante la suivrait, cette intrigante qu'on lui avait fournie comme Dame de compagnie. Elle avança la tête haute, à pas mesurer et souple, dans le château en direction de la salle du trône. Elle savait que tous les nobles qui le pouvaient assistaient aux doléances, elle avait fait ralentir son escorte un peu avant la ville de façon à faire une entrée remarquer. Il fallait que le Roi ne puisse revenir sur la décision qu'il prendrait et surtout, que tous sachent qui elle était et ce qu'elle demandait, en son nom et en celui de son oncle, le Roi de Rethwellan. Devant les portes de la salle, elle fit signe aux gardes de l'annoncer et les trompettes sonnèrent.

*********

En même temps que les notes claires et fortes se firent entendre, les portes de la salle s'ouvrir sur la plus belle femme qu'on eu put voir, une beauté, non pas aguichantes, mais qui semblait douce et gracieuse. Ses cheveux blond presque roux avec l'éclairage était coiffé par une couronne de perle et d'argent, mais de sorte qu'il puisse cascadé presque librement dans son dos. Sa robe tissée d'argent et décorée de perle laissait entrevoir toute la noblesse de sa silhouette et son maintient noble pouvait rivaliser avec n'importe quelle dame de l'assembler. Mais son regard d'Émeraude, douce et pourtant remplie d'une volonté ferme, était fixé droit devant elle. Son charisme, magique et apprit, était tel, que la plupart des gens retinrent leur souffle la seconde qu'elle leur permit de l'observer. Cette seconde passée, elle commença doucement à marcher, si on pouvait appeler ses pas si légers qu'elle semblait voler, marcher. Lentement, elle fit son entrer dans la salle, suivi de sa Dame de compagnie et de son page, un jeune garçon assez vieux pour le voyage, mais suffisamment jeune pour être encore un page et qu'elle l'accepte dans sa suite.

[Son charisme se déploie dans la place, laissant une impression de noblesse et de magnificence, en plus d'une beauté délicate à couper le souffle.]

http://www.closermag.fr/storage/images/ ... xlarge.jpg

Le temps qu'il lui fallut pour se rendre devant le Roi lui sembla interminable, elle sentait le regard des gens sur elle, ce qu'elle avait voulu, mais n'enlevait rien à la pression. La tête droite, sa couronne n'ayant pas frémit une seule fois, elle
arriva enfin devant le Roi, qu'elle regarda de son regard vert si profond, une fraction de seconde avant de se fendre de la légère révérence que son rang lui dictait de faire, et qu'elle fit avec la grâce qui lui valait son titre de Reine de la Cour d'Amour en Rethwellan. Pendant qu'elle faisait sa révérence, son jeune page porta ses lettres de noblesse au Roi, en gardant la demande en mariage, comme elle le lui avait demandé. La tête légèrement incliner en se relevant, elle se permit une fraction de seconde, de regarder l'Héritier, non pas d'un regard comme sa Dame devait l'avoir gratifié, mais d'un regard franc et sincère, doux et rempli de tout le respect et la compassion qu'elle éprouvait pour lui. Durant cette fraction de seconde, son pouvoir se concentra naturellement vers le prince, libérant la légère tension qui avait été créé dans la salle, sans pour autant diminuer son aura naturelle. Après cette fraction de seconde, elle concentra son attention vers la Roi Urien, car ce qu'elle s'apprêtait à faire requérait toute son attention, mais son pouvoir, qu'elle ne contrôlait qu'instinctivement, resta légèrement plus concentrer sur le prince que sur le roi.

[Son charisme se délite un peu laissant l'impression de beauté délicate et de noblesse, mais de façon presque diffuse et en arrière plan. Arthon: son charisme c'est concentrer sur toi par l'échange de regard, c'est un charisme lumineux et doux, délicat comme elle, mais puissant.]

"Votre Majesté, je vous apporte les salutations sincères de mon oncle, et son affirmation profonde des liens d'amitié qui ont uni nos royaumes autrefois et qu'il aimerait voir se ressouder dans ses temps difficiles."

Ce n'était pas des temps difficiles pour Rethwellan, mais les difficultés qu'avait actuellement Karse et Valdemar était de notoriété publique. Le fait qu'elle soit envoyée avant la fin des conflits était faire montre d'une grande confiance et surtout, d'un profond respect. Son oncle aurait pu attendre de voir comment Valdemar se sortirait de cette guerre, mais elle l'avait convaincu de tendre la main avant, même si s'était risqué, pour ne pas avoir à accepter les brigands qui désirait se tailler un royaume dans le sang et qui se moquait de se fait, de se que représentait la royauté et la noblesse. Son cœur avait prévalu tout autant que sa tête dans ses manigances pour arrivé à cet instant. On pouvait dire ce qu'on voulait de Melarianne, mais elle avait la noblesse de toute les femmes de la royauté de Rethwellan, la vrai noblesse, celle du cœur.

"Pour vous démontrez sa bonne foi et surtout, tout le respect qu'il a pour votre royaume, il m'a envoyée, non pas seulement comme ambassadrice, mais comme gage de paix pour ressoudez les liens qui ont naguère uni nos deux royaumes dans le mariage."

Elle savait avoir retenu l'attention de tous ceux qui comprenaient les subtilités de ce genre de négociations, car ce qu'elle venait de formuler en des termes subtils était la demande en mariage pour laquelle elle avait travaillé si fort au fil des ans. Elle tendit alors sa main fine et le jeune page lui remit la demande en mariage qu'elle s'avança pour remettre au Roi, inclinant encore une fois, mais plus légèrement, la tête. Attendant la réponse du Roi devant tout, attendant son bonheur ou son humiliation. Elle savait pourtant que le Roi ne pourrait refuser cette offre, sans s'exposer à d'autre problème, d'un allié qui leur était acquis depuis plusieurs générations, avant même le mariage royal dont elle avait fait allusion.
« Modifié: 12 avril 2010, 17:07:12 par Melarianne de Garsenc »

Bronwyn de Tolan

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Re: Conseil public officiel
« Réponse #10 le: 09 avril 2010, 23:16:55 »
Le voyage avait été long...mais long. Au moins la calèche était confortable, mais il avait fallu gérér tout le train de Son Altesse à chaque halte, et organiser le déballage et le remballage de tout ce dont elle avait eu besoin. Elle avait enduré tout ça une fois, deux fois, et puis était allée chuchoter aux palefreniers et aux valets ce qu'elle pensait de leur lenteur et comment elle pensait y rémedier. Tout était allé beaucoup mieux par la suite.
Mais elle avait profité du voyage pour mieux étudier sa "protégée", dans tous les sens du terme. La princesse était trop précieuse pour Rethwellan et sa famille, et devait être sous la protection d'un mage, en permanence. Valdemar était un allié, certes, mais hors de question de prendre des risques. Elle s'était rendue compte que Karilien n'avait pas vu ce qu'il avait dans les mains.

Pauvre Karilien pensa-t-elle, amusée. Tout dans l'action, et pas grand chose dans la réflexion, à part ses manigances dynastiques, il avait toujours été comme ça, impatient. Bien dirigée, sa fille était un atout précieux, et tout ce qu'il avait réussi à faire, la braquer, et lui donner envie de fuir pour Valdemar. D'ailleurs, Mélarianne lui ressemblait en cela. Elle était belle, et avait cette douceur pure qui savait souvent captiver les hommes ( mais les retenir ? ). C'était maintenant qu'elle devait en profiter. Elle était indispensable à Rethwellan, et au lieu d'en jouer, elle se contentait de sourire et d'amener sa demande en mariage. Mais après tout, la stratégie n'était pas bête pour amadouer le vieil Uriens. On ferait peut être quelqu'un de bien de cette petite, si les petits cochons ne la mangeaient pas en route. Vu le sang qui coulait dans ses veines, il n'y avait pas de raison.

Elle descendit lentement de la calèche après la princesse, réarrangeant les plis de ses robes de soie, et ordonnant d'un geste et quelques mots brefs que tous les effets de Son Altesse devraient être installés dans ses quartiers avant la fin de son entrevue. Il y avait assez de domestiques pour que ce soit fait. Elle se rapprocha de sa protégée, veillant à renouveller le bouclier magique qui l'entourait, avant de glisser à sa suite, dans le bruissement de ses jupes, et le léger tintement de ses boucles d'oreilles, perdu dans le brouhaha.

D'un coup d'oeil expert, elle embrassa la salle du trône, le vieux roi Uriens, son fils, l'assemblée des nobles. Cet Arthon était un morceaux de choix...Bel homme et héritier du trône..Et la princesse savait sûrement que si elle ne mettait pas la main dessus, elle devrait retourner à Rethwellan. Son père ne serait pas enchanté, et ne se laisserait pas amadouer par de quelconques chatteries. Son regard glissa ensuite sur l'assemblée des nobles, avant de s'incliner à la suite de Mélarianne devant le roi, puis devant l'héritier ensuite, l'observant un instant à travers ses cils, son visage toujours souriant.

La princesse ne l'avait pas présentée, sans doute ne la jugeait-elle pas d'assez haute noblesse pour cette tâche, mais sa réputation avait du la préceder, probablement, alors peu lui importait. Elle écouta attentivement son petit discours, qu'elle avait du longtemps répéter. Mais c'était qu'elle était rouée la petite ! Un petit sourire entendu aux lèvres, elle attendait elle aussi de voir si le roi succombait au charme de cette délicieuse biche aux abois. Et l'héritier, qu'en penserait-il ? On le disait habile à éviter toute tentative de mariage, il avait du voir défiler, des prétendantes de haut rang..
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Enju Rakel

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Re: Conseil public officiel
« Réponse #11 le: 10 avril 2010, 00:30:35 »
Enju n'était à Haven que depuis deux jours, et s'était tant bien que mal habituée à sa nouvelle fonction. Chelmak était le meilleur maître qu'elle aurait pu rêver d'avoir ; le vieux prêtre pouvait parfaitement s'occuper de lui, et Enju n'avait qu'à remplir la tâche d'être sa secrétaire. Ici, son fauteuil attirait les regards - tout comme il avait été la source de toutes les messes basses à une époque dans le Temple. Pourtant, à Sunhame, on avait fini par s'habituer ; et nul doute que les gens de Haven y arriveraient aussi. La jeune prêtresse Karsite s'était organisée pour avoir toujours avec elle le matériel dont elle avait besoin... Surtout pour un jour comme celui-ci : son premier Conseil Officiel ! Et comme il était public, aucun moyen de demander du matériel à un éventuel autre secrétaire - même si emprunter du matériel n'aurait jamais traversé l'esprit de la jeune femme. Son handicap en a fait une scribe remarquable, puisqu'elle ne pouvait vraiment faire que ça en dehors de ses prières.

Ce matin là, Enju s'était donc minutieusement préparée, demandant à Vkandis de réussir à servir Chelmak et priant pour faire de son mieux. Elle avait prit davantage de matériel que d'habitude, pour être sûre de ne manquer de rien. Enju était arrivée en avance, pour être là quand on annoncerait les dignitaires, et noter leurs noms de son écriture italique légèrement arrondie. Elle gratifiait certains noms de remarques qui se voulaient souvent objectives ; untel lui semblait digne de confiance, tel autre, elle n'en doutait pas une seule seconde, n'était qu'un Noble arrogant - cette remarque se retrouva tout naturellement devant le nom du Baron DeFeriel. Quand Chelmak se retrouva à ses côtés, Enju lui sourit, le gratifia d'un "Vkandis illumine notre journée" en joignant les mains,  et elle déplia entièrement sa table d'écriture, pour être à l'aise. Il s'agissait d'une simple planche de bois, avec un trépied pliable, qu'elle rangeait derrière son fauteuil. Parfois, elle mettait simplement la planche en travers de ses genoux, mais pour une session dont elle ignorait la durée, elle préférait être à l'aise, le plus possible. Enju vérifia ses plumes, remua son encre.

Elle avait une écriture pour ce qu'elle écoutait, une pour ses remarques et encore une autre pour celles de son mentor. Enju écrivait religieusement, rapidement, pour ne pas en louper une miette. Elle fut gênée par le discours du Noble DeFeriel, davantage par le Roi qui annonça officiellement la maladie des Compagnons. Elle se demanda, sans le noter, si les Chats de Feu pouvaient tomber malade. Elle en avait vu un une fois, et c'était son souvenir le plus précieux. La prêtresse pouvait imaginer la douleur que pouvaient ressentir les Hérauts de voir leurs moitiés malades. Elle avait eu occasion de parler avec le Héraut du Sénéchal et son Compagnon, sur la route de Sunhame à Haven, et elle avait appris des tas de choses qu'elle avait soigneusement consignées. D'un côté, Enju pouvait comprendre le point de vue du Baron : un Compagnon malade avait-il les idées assez claires pour Elir un Héraut ? Pourtant, tout le ton du Noble était empreint de cette haine qui déformait son jugement à lui, ce que la prêtresse nota en marge. Chelmak était à la Cour depuis plus longtemps qu'elle, et il pourrait sans doute juger sa capacité à observer les autres par ces simples remarques en marge...

Pourtant, le débat qui s'annonçait sur la maladie des Compagnons fut coupé court par l'arrivée d'une Haute Dignitaire, Princesse de son état. Enju avait levé les yeux au son des trompettes, et suivit malgré elle des yeux la princesse Rethwellane, comme hypnotisée par sa beauté... La prêtresse Karsite fut presque choquée par sa propre réaction ! Pourtant, si elle ne pouvait lutter contre l'aura de grâce de la princesse, sa façon de parler lui laisser un goût amer, elle était si protocolaire ! Cela cassait toute la magie qui s'était installée, et la jeune femme en fauteuil en fut presque déçue. Il fallut une légère secousse sur son épaule de la part de son mentor pour la ramener à la réalité. Enju quitta Mélarianne des yeux pour se concentrer à nouveau, se demanda comment allait réagir l'assemblée... Et surtout le roi Uriens ! Qui devait passer de la Maladie à une demande en mariage des plus osées ! La prêtresse leva la tête vers Chelmak pour demander à voix basse :

- Est-ce que ceci était prévu ?
« Modifié: 11 avril 2010, 00:01:28 par Enju Rakel »

Anonymous

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Re: Conseil public officiel
« Réponse #12 le: 10 avril 2010, 02:00:44 »
Un léger soupir puis un autre jusqu'à ce qu'un petit coup de coude la rappelle aux convenances. Morag se redressa tout en feignant de s'intéresser terriblement à la discussion qui avançait assez péniblement tout en jetant un léger regard à son père qui venait discrètement de la rappeler à l'ordre. Toute son attitude criait la profonde attention qu'il portait à cette affaire...Pour les autres. La jeune fille, elle, l'avait entendu dire qu'il regrettait de ne pouvoir aller à la course de chiens pour un de ces sempiternels conseils. Cette façon de s'ennuyer sans en avoir l'air ébaudissait terriblement la jeune fille qui cacha son sourire derrière sa main. Non pas qu'elle se désintéresse du sorts des Compagnons, elle était pleine de pitié et de bonté pour ces pauvres créatures. Mais bon, les palabres n'étaient jamais bonnes quand elles ne débouchaient sur rien de concret. Bon sang ne saurait mentir. "Le concret, ma fille, toujours le concret !".

Bref, les Seigneurs d'Hortness, père et fille, s'ennuyaient ferme en cette mâtinée. Le paternel s'imaginait sans doute comment il allait pouvoir rattraper le temps perdu en visitant quelques filles de joie ou en participant à une chasse dans l'après-midi. Sa fille, elle, maudissait tout simplement sa mère qui méritait simplement que le soleil des Karsites s'écrase sur son carrosse pour la longue pénitence qu'elle lui infligeait. C'était tout de même la deuxième fois dans le mois que le prétexte de la vieille amie malade à visiter fonctionnait tout à plein avec son père.

*Bon, si elle s'arrête m'acheter quelques pierres pour monter en collier, je lui pardonne.*

Voilà toute la hauteur de pensée de la jouvencelle alors que l'on débattait d'un sujet sérieux. Mais à quoi bon écouter le baron DeFeriel déblatérer encore une fois au sujet des compagnons tout juste bons à ravaler au rang de percherons. Selon le Comte d'Hortness, c'était là un sport national chez les DeFeriel : se ridiculiser en conseil et devant le roi en personne. Aussi les deux représentants de la noble famille participèrent-ils aux éclats de rire suite à la saillie d'un des Hérauts. Évidemment, Morag n'avait pas retenu son nom mais son père le lui rappellerait en même temps qu'il la remercierait d'avoir bien voulu jouer les potiches pendant des heures.

Alors que la discussion se poursuivait autour du même thème - *Pourquoi ne pas tout simplement envoyer ces pauvres compagnons goûter le bon air du Nord au lieu de papoter en se lamentant ?* - la jeune femme, elle, se concentrait sur l'image qu'elle renvoyait aux autres participants. Sans doute celle d'un visage inexpressif voire passablement ennuyé - remerciant quand même les Dieux d'être assise, cela avait son prix comme chacun sait - qui se forçait à exprimer un semblant d'attention aux palabres. Elle poserait ses questions ensuite à son père, pour le moment, il ne s'agissait que d'écouter sans se laisser circonvenir par l'éclat chatoyant d'un brocard ou d'un collier. *Celui-ci m'irait quand même à ravir !*

Enfin, l'animation tant attendue arriva au grand soulagement des nobles d'Hortness qui commençaient à sentir de désagréables fourmillements leur remonter le long des mollets. Le son des trompettes, l'éclat des plumes, les valets et les princesses. Rethwellan arrivait ! Enfin ! La partie de rires allait pouvoir commencer. Une nouvelle prétendante à la main du Prince Arthon arrivait mais le fumet de la cour de Petras frétillait délicatement aux narines délicates de la petite Morag. Elle regarda, but intensément du regard. Jusqu'à ce que la grande princesse ouvre la bouche. C'était bien loin de ce qu'elle attendait d'une telle réputation de lettrée. D'une platitude extrême. "Épousez-moi, j'apporte l'alliance." On n'était pas certes de grands lettrés chez les Hortness mais on savait au moins trousser un sonnet que diable.

"Espérons au moins qu'elle ait les hanches larges..." susurra son père dans sa barbe ce qui obligea la petite comtesse à fermer les yeux quelques secondes pour ne pas à nouveau se risquer à l'hilarité publique.

Ainsi étaient-ils ces vaillants Hortness : amoureux des plaisirs simples, des saillies de corps de garde et autres mascarades ! Bien entendu, leur intérêt pour les conseils était assez limité mais ils le compensaient à la guerre. Le Comte d'Hortness n'avait pas plus tôt le cul en selle que les Karsites en étaient encore à se tenir l'étrier. Ils avaient taillé leurs domaines par les armes sans jamais démériter. C'était d'ailleurs une sympathique lignée dont l'aïeul, désormais décédé, répondait au doux nom de Caradoc dit "Jambe pourrie", Comte d'Hortness (et toutes les autres terres dont on n'avait perdu le compte). Il avait gagné son surnom dans le sac d'un château frontalier où il avait retenu une porte enfoncée avec sa jambe...Bref l'odeur lui avait été un souvenir certes puant mais glorieux à n'en point douter.

Finalement, Morag prit en pitié l'étrangère qui venait avec tant de bonté d'âme se livrer corps et âme (enfin surtout corps) pour le bien du Rethwellan. Fallait-il que leurs voisins du Sud fussent désintéresser pour leur livrer ainsi dans un écrin immaculé d'argent leur précieuse perle, leur Dame, leur Reine d'Amour. Elle n'aurait pas aimé être à sa place. Tout quitter pour ne rien trouver d'autre au bout du chemin que l'incertitude. Quel malheur.

Finalement, elle toucha légèrement sa coiffure ouvragée et tendue d'épingles serties essayant de détendre ses racines capillaire mises à mal par le caractère tout à fait fasciste de ce chignon protocolaire dont on avait décidé qu'il irait à merveille pour ce genre d'occasions.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Arthon

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  • Fiche: Charte royale
  • Compagnon ou Familier: Ryis
  • Âge: 40 ans
Re: Conseil public officiel
« Réponse #13 le: 10 avril 2010, 09:10:15 »
Alors que tout se passait encore relativement bien ( c'est à dire pas de morts, juste des mécontents, des imbéciles et quelques bousculades), alors qu'Arthon avait repéré à peu près tous ceux qui posaient / poseraient problèmes... Et alors qu'il commençait sérieusement à chercher pour trouver un moyen de ne pas annoncer que Ryis aussi était malade... Tout tourna au cauchemar.
Cette Princesse qui débarquait arrivait vraiment au moment le plus mal choisi.
Elle arriva avec annonce de trompette, belle suite, belle robe, et air sûr d'elle. Pleine de charisme aussi, et une tête tout à fait royale. Elle était belle et certainement intelligente  (n'ayant en tout cas pas le regard bovin de certaines filles qu'il avait réussi à éviter ) mais la langue qu'elle parlait ( la politique et le mariage) n'était pas de celle que préférait le Prince. Ce qui gâcha à ses yeux tout ce que le mâle en lui avait repéré.
Dès les premiers mots, il sut ce qu'elle venait faire à Haven. L'ambassadrice de Rethwellan venait se sacrifier sur l'autel de la politique. Et ce ne devait pas être pour épouser Uriens ( quoi qu'une jolie belle mère comme ça...)

Quand elle tendit le papier officiel, Arthon se leva. Il salua galament la jeune femme:

" Soyez la Bienvenue à Valdemar, Demoiselle Melarianne. "

Une révérence et il lui proposa de s'installer, elle et sa suite, sur des fauteuils (et tabourets) qu'on venait de leur amener. Dans le même temps, il récupéra le papier qui lui brûla la main jusqu'au plus profond de lui. Il alla l'apporter à son père, respectueusement, mais lors du court instant où le Roi fut le seul à voir son visage, toute son expression prévenait qu'il faudrait discuter.
Il laissa ensuite son père prendre la parole, gardant un air amical et sérieux, mais en réalité complètement déconnecté de la réalité. Son regard chercha cependant une Noble Peste et y resta accroché un long moment, sans s'occuper des autres personnes dans la salle malgré les yeux fixés sur lui.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Aranel

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Re: Conseil public officiel
« Réponse #14 le: 10 avril 2010, 20:06:30 »
[Petit rappel des tours de jeu, c'est à dire l'ordre dans laquelle les personnages doivent intervenir : Saskia, Arthon, Aranel, Uriens, Kelom, Enora, Liliany, Melarianne, Bronwyn, Enju, Morag. Si vous désirez qu'on saute votre tour, merci de le préciser !]

L'annonce de la maladie des Compagnons avait soulevé de nombreux émois dans l'assistance. Aranel se leva et fit signe aux plus excités de se calmer d'un geste de main ferme. Sa voix avait du mal à couvrir les questions qui fusaient et les remarques parfois acerbes. Elle tourna la tête vers Arthon et haussa presque les épaules avant d'attendre tout simplement bras croisés que le silence revienne.
Lorsque ce fut fait, elle s'adressa aux plus récitents, le Baron DeFeriel en tête qu'elle transperça d'un regard sans émotion.

"Je comprend vos craintes et je tiens à préciser certains détails qui sauront, j'en suis sure, vous rassurer. Tout d'abord il n'y a aucun risque d'un Compagnon malade élise une personne qui n'est pas digne de confiance parce qu'un Compagnon malade sans Elu n'Elit pas. Même dans les situations les plus désespérées."

Aranel jeta un coup d'oeil furtif à Saskia. Elle faisait bien entendu allusion à Antea qui était morte dans les bras de l'adolescente en mettant son poulain au monde des décades plus tôt. Le cas s'était renouvellé une fois, un Compagnon très jeune mais en âge de Choisir qui avait succombé.

"De plus, vous serez sans doute heureux d'apprendre que nous savons dépister la maladie dès ses premiers symptomes et que les Hérauts dont le Compagnon est touché sont immédiatement retirés du service."

Le cas de Ryis était un secret d'état. Les personnes connaissant la situation pour le Compagnon de l'Héritier se comptaient sur les doigts de la main et c'était mieux ainsi. Les opposants au roi auraient tôt fait de demander la destitution du prince en prétextant que comme tout Héraut il devait être écarté de la vie politique, diplomatique, défensive et juridique.
Retirer les Hérauts du service était une évidence qui coulait de source. Ces derniers, préoccupés par l'état de leur Lié ne pouvaient plus assumer leur rôle et passaient le plus clair de leur temps avec lui. On avait réussi à démontrer qu'un contact quasi permanent entre le Héraut et son Compagnon dès les premiers signes de la maladie en ralentissaient l'avancée. Depuis, les écuries accueillant les malades étaient prévues à cet effet.

Une voix fluette demanda avec tristesse si les Hérauts continueraient leur travail et si les Compagnons allaient être soignés. Aranel chercha des yeux la personne à l'origine de ces questions et découvrit une jeune fille aux cheveux blancs et aux yeux bleus qu'elle avait déjà aperçu dans les couloirs du Collegium. Elle lui adressa un sourire en se rasseyant avec simplicité.

"Fort heureusement, tous les Compagnons ne sont pas touchés, loin de là. Il y a donc encore de nombreux Hérauts pour servir le royaume. Quant à soigner ceux qui sont touchés hé bien... On fait de notre mieux."

Le Héraut du roi se renfrogna légèrement et n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce fut car on sonnait les trompettes et des bruits de pas s'approchaient de la salle du trône. La princesse de Rethwellan arrivait.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »