Le lieutenant semblait quelque peu nerveux et ces yeux reflétaient une lueur d’espoir. Ces questions en rafale déstabilisèrent un instant le mage, mais devant la nervosité de son interlocuteur, il se ressaisit vite, comprenant qu’il y avait une forme d’urgence dans son comportement.
« Ne vous excusez pas, je vous en prie. Je comprends qu’en des temps troublés chaque seconde soit précieuse. Avant tout, sachez que j’ai appris bien des choses sur votre contrée, par les livres principalement. J’espère juste que les informations qui y étaient transcrites sont exactes, mais je le pense. Mon école n’aurait probablement pas gardé des écrits erronés. Je sais que votre peuple cherche le plus souvent à vivre en paix et n’est jamais belliqueux s’il peut l’éviter. Aussi, je ne vois aucun inconvénient à vous venir en aide dans la mesure de mes possibilités. Vous devrez cependant m’informer de la situation dans les marches car ayant vécu en reclus assez longtemps, je ne suis pas vraiment au courant de ce qu’il advient du monde actuellement. »
Manuchan fit une pause afin de voir la réaction de Robin à cette déclaration. Un éclair de soulagement, mais aussi d’anxiété passa dans ses yeux. Il était évident qu’il faudrait que le mage prouve ses capacités et surtout, qu’il montre qu’il pouvait s’adapter à la vie sociale, spécialement s’il devait partager la vie de soldats.
« Je ne supporte désormais plus la vie d’ermite et ne voit aucun inconvénient à être désormais entouré-voire très entouré-de gens. Pour ce qui est de mes capacités de mage, je suis un Adepte relativement puissant. J’ai de l’expérience en ce qui concerne les combats magiques et je sais donc me défendre et attaquer au besoin. En revanche, je risque d’être un peu décontenancé au début mais j’apprends vite, pour peu que l’on veuille m’expliquer les choses clairement et sans fioritures. »
L’Adepte croisa les mains derrière son dos et riva son regard sur celui du lieutenant. La plupart des gens baissaient les yeux en premier face à ses yeux clairs, mais cela n’importait pas. Si le guerrier pouvait le soutenir ne serait-ce que quelques secondes, cela montrerait qu’il était probablement honnête et franc de nature.