Si Beltran tenait encore debout c'était principalement a) parce que son cheval l'avait porté jusqu'à des soutiens humains et b) que lesdits soutiens lui faisaient un mal de chien à le tenir pour le trainer jusqu'à l'infirmerie et qu'il c) refusait de tomber dans les pommes devant ses hommes. Déjà qu'il devait y avoir quelques uns à l'avoir vu se faire trucider un bras et que le moral des troupes risquaient d'en prendre un coup... Enfin, devant la Guérisseuse, pâle comme un linceul, il continua à serrer les dents, des étoiles noires dans les yeux, refusant de céder à la douleur. Il s'effondra cependant lorsque la Guérison commença. Sa dernière pensée fut qu'heureusement que ce n'était que le bras, sinon Irmingarde serait de mauvaise humeur. Ca et qu'heureusement que les tactiques étaient déjà bien établies et qu'on n'avait pas un besoin immédiat du Capitaine en personne.
Réveillé mais vraiment mal, Beltran accepta le diagnostic et l'ordre médical. Même lui n'était pas de taille à se battre contre un Guérisseur en fonction. Il se reposerait. Un peu. En attendant, il avait bien le temps de remuer le couteau dans la plaie (... pas physiquement) en se demandant comment il s'était fait avoir comme un débutant en plein début de combat.
⁂
Au dehors, la disparition du Capitaine n'était pas passée inaperçue non plus du côté valdemaran. Pourtant, les officiers reprirent le cri de ralliement, y ajoutèrent un "Pour le Capitaine" bien senti, et les hommes de Valdemar remirent toutes leurs forces dans la bataille.
Les tactiques avec les cavaliers avaient des succès mitigés. Derrière les remparts, cela discutait ferme. Puis le signal fut donné: retraite, rassemblement, pique contre le front de nouveau. (1) Les soldats survivants réussirent presque tous à se rassembler avant d'attaquer de plus belle des ennemis affaiblis mais peu surpris par la manoeuvre. Cependant, les lignes rethwellanes étaient profondément enfoncées, et c'était les fronts latéraux qui allaient porter le reste de la tactique. Pourtant, au même moment, les fantassins valdemarans furent attaqués par les cavaliers ennemis, malgré la menace des flèches encore à portée. Cependant, craignant de blesser leurs camarades, les tirs s'étaient concentrés sur les rethwellanais les plus proches (2) éclaircissant encore les rangs de ceux qui croyaient pouvoir rejoindre les murailles ou prendre les fantassins à revers. Pendant ce temps, un détachement de cavaliers valdemarans semait la mort dans l'arrière-garde de Rethwellan, étant passé par les flancs sans grande résistante devant lui.
Tenue en tenailles, l'armée rethwellanaise aurait bien eu besoin d'aide magique cette fois-ci. D'autant plus que Valdemar n'hésitait pas à se servir des Hérauts. Cependant, ceux-ci, trop loin de l'épicentre de la bataille, devaient se contenter des quelques soldats ennemis à leur portée pour les crâmer ou les éventrer d'un tir d'arbalète "porté" par l'Esprit. (3)
Du détachement de tacticien vint un nouvel ordre. Les portes s'ouvrirent. Un nouveau détachement de Hérauts vint rejoindre, mêlé à des mercenaires, les quelques uniformes blancs qui étaient déjà au centre du champs de bataille. Ils rejoignirent leurs collègues sans trop de difficultés mais leur ajout ne changea pas la donne dans les environs. (4)
Un long bruit de corne retentit. Beltran, dans sa cellule de condam... de blessé, sut ce qui se passait. Tous les soldats de Valdemar redoublèrent d'efforts (5) pour enfoncer le reste des lignes ennemies. Ils y perdirent beaucoup d'hommes. Dans le détachement des Hérauts, le Glas à Haven sonna pour cinq d'entre eux, fauchés par les lames, puis piétinés dans le feu de l'action (6). Chez les fantassins qui tentaient de se rassembler pour repartir en formation à l'attaque de leurs alter ego, la manoeuvre était plutôt brouillonne et solda par des morts inutiles et un temps précieux perdu. (7) Puis finalement ils repartirent vers l'avant et le contact reprit avec violence (

diminuant encore les rangs valdemarans de ce côté.
Du haut des remparts, les collègues de Beltran durent se décider. Les portes se rouvrirent sur un contingent de soldats supplémentaires - qui avaient l'air bien jeunes. Ils firent honneur à Valdemar en rejoignant le champs de bataille au pas de course, pour renforcer l'aile défaillante. (

Leur apport compliqua quelque peu les choses face aux rethwellanais car ils brisèrent la fin de la formation en place au lieu de s'y ajouter simplement, puis tout le monde retourna à son ennemi à trucider.
1. D10: 6
2. D10: 7
3. D10: 4
4. D10: 5
5. D10: 4
6. D10: 1
7. D10: 3
8. D10: 6