Prise de bec (Saskia et libre)

[Héraut Saskia]

[justify:1youf8o6]Saskia semblait fatiguée.... Ou plutôt, absente. En fait, elle évoluait dans l'ombre de Mana, sa meilleure amie, qui tentait désespérément de se faire une place rapidement, attirer un parti plus que correct, et sauver le titre familial. Saskia, de son côté, pensait à ce rêve, si délicieux, si merveilleux, auquel elle n'osait croire : Antéa était Son Compagnon ? C'était si beau, cela lui semblait si réel, lui donnant enfin une raison d'être ! Plus encore qu'après la mort d'Antéa, Saskia trouvait sa vie fade, alors qu'elle pouvait enfin lui trouver un sens réel !! Mais la noble demoiselle ignorait encore comment s'y prendre, et si elle devait seulement prendre ce rêve au sérieux.

Bref, Saskia n'était plus que l'ombre d'elle même, et elle paraissait souvent perdue dans ses pensées. Comme à l'instant. Ce qui la sortit de sa rêverie, c'est Mana qui lui donna une tape amicale sur l'épaule.

- Regarde, voilà l'albinos. Ca va peut-être te réveiller de la martyriser un peu.

Mais Saskia n'en avait pas envie. Car ce n'est pas Enora qu'elle voyait, mais son uniforme gris. GRIS. Elle en serait restée bouche bée, si elle ne savait pas se tenir en public. Et la garce semblait heureuse comme tout. Cela attrista la jeune fille : ce n'était pas juste que cette immonde fille qui ressemblait à un Compagnon soit, et bien... Choisie par un Compagnon. Saskia renifla dédaigneusement, et alors que la petite troupe passait à côté, la Noble DeFeriel cracha :

- Tu devrais te plaindre à l'intendante, elle s'est trompée d'uniforme... Et toi, tu es aveugle de ne pas t'en être rendue compte.

Et les Bleus passèrent leur chemin, sans plus de cérémonie.

[center:1youf8o6]***[/center:1youf8o6]

Il faudra attendre la fin de la journée, et une missive reçue de son Père (contenant la mauvaise nouvelle qu'il est fort possible qu'il lui ait trouvé un parti correct...) pour mettre Saskia de mauvaise humeur - de très mauvaise humeur. Et qui va en faire les frais, une fois de plus ? La silhouette d'Enora, toujours dans son uniforme gris, fait sortir la Noble DeFeriel de ses gonds. Pénétrant dans une salle d'art attenante, Saskia saisit un seau qu'elle remplit d'eau, et où elle fait diluer du colorant bleu. Hors d'elle, ne cherchant pas à masquer sa fureur, elle se dirige d'un pas rageur vers Enora, l'interpelle, et lui jette le contenu de son seau à la figure, et surtout, sur son nouvel uniforme. Le seau se voit ensuite jeté contre un mur, et Saskia crie :

- Tu n'as pas compris ce que je t'ai dit ce matin ?! Tu restes une Bleue, sale... sale... albinos !!

Il n'y a pas de raison qu'Enora puisse être une Grise et pas Saskia ! La douleur, la certitude d'avoir perdu Antéa lui arrache des larmes de douleur en cet instant, et Saskia fait volte face avant que cela ne se voit, et va se cacher dans une salle de cours, serrant ses poings contre sa poitrine douloureuse, laissant des larmes silencieuses tracer de sombres sillons sur ses joues.[/justify:1youf8o6]

[Héraut Enora]

Rien n'aurait du pouvoir ternir le bonheur qu'Enora ressentait en cette journée. Même Saskia n'aurait pas du pouvoir y parvenir. Cependant, quand Enora vit la bleu arrivé vers elle avec toute sa clique, son air triste, perdu lui fit un pincement au cœur. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais Enora n'arrivait pas à détester la jeune fille. Son âme était incapable de haine ou de vouloir du mal au gens. Et surtout, elle était heureuse... heureuse de plus être seule. Peut-être étais-ce cela qui avait ouvert Enora plus encore à la compassion. Et c'était de la tristesse et de la solitude qu'elle lut sur le visage de Saskia. Elle connaissait bien ses deux sentiment, avant. Comment n'avait-elle pas put les voir avant ?

Mais comme à chacune de leur rencontre, Saskia choisis son camps, son attitude. Les paroles se voulait blessante, méchante, mais elle n'atteignirent pas vraiment la nouvelle grise. Ce qui l'atteignit en fait, était ce qu'elle avait l'impression d'entendre derrière les parole de Saskia... la souffrance. Cela lui fit de la peine, et c'est un regard peinée et compatissant qu'elle tourna vers la bleu. Elle ne pouvait rien pour elle, sinon éviter de lui répondre, éviter de la provoquer. Elle sentit alors la présence réconfortante de Jorel qui lui témoignait son soutient. Cela fit du bien à la jeune fille qui se sentait malgré tout un peu perdu après les événement de la veille. Le liens entre elle et son compagnon était encore naissant, mais sa présence, si faible soit-elle, était une source de force pour la jeune albinos.

***

La journée se passa merveilleusement bien pour la jeune Albinos. Si on enlevait la douleur presque constante de ses contusion et surtout de sa vilaine coupure au visage, Enora venait de passer l'une des plus belles journées de sa vie. Elle avait même presque oublié les événement du matin, la tristesse, la solitude et la souffrance qu'elle avait entrevu dans le regard de Saskia.

Mais cela ne dura pas. Alors qu'elle était en train de discuter avec ses amis bleus, ses derniers s'en donnait à cœur joie de la félicité et surtout, il semblait aussi fière qu'elle de seulement être dans son sillage désormais. Cela la mettait mal à l'aise, mais la rendait fière aussi. Jamais elle n'avait vécu cela auparavant. Elle était en train de promettre qu'elle allait leur présenté Jorel quand la voix, pleine de colère, de ressentiment et de douleur de Saskia l'interpella. Enora n'eut que le temps de se retourné et d'entrevoir un visage ravagé par le ressentiment, la souffrance, la rancœur et la haine avant de se faire littéralement détrempé par de l'eau mélangé à de la teinture bleu. La souffrance éclata alors sur sa joue, mais surtout dans son cœur. Elle était blessé par la souffrance qu'elle infligeait à la bleu sans le vouloir. Ce n'était pas une souffrance comme en aurait ressentit une empathique, mais la souffrance non moins réelle d'une jeune fille ayant un grand cœur et une âme noble. Elle ne comprenait pas ce qu'elle avait fait qui put causé une tel souffrance à la bleu. Tout ce qu'elle avait souhaité, c'était de devenir son amie.

L'albinos n'entendit même pas les paroles prononcé par la noble. Le visage de Saskia qu'elle avait entrevu durant la fraction de seconde avant de se faire doucher par cette dernière était graver dans sa mémoire. Elle ressenti alors une poussé dans son esprit et une vague d'affection. Jorel avait raison. Il lui fallait aidé Saskia.

Comme dans un monde second, Enora rassura ses amis qu'elle allait bien. Elle leur dit de la rejoindre au champs des compagnons dans une heure. Elle n'attendit même pas d'avoir leur réponse. Fonçant à la suite de Saskia, elle avait décidé coute que coute de l'aidé, d'être là. Elle ne savait pas comment elle l'avait blessé, mais la jeune noble avait mal et c'était sa faute. Elle ne pouvait supporté cela.

Tout cela n'avait duré que quelque seconde, et Enora réussi à retrouvé la trace de la noble grâce à un page qui l'avait vu entré dans une salle de classe inutilisé. Enora était incertaine quand à ce qu'elle devait faire ensuite. Cependant, son sens du devoir, mais d'abord sa compassion et Jorel la poussèrent à entré dans la pièce et à faire de son mieux.

De sa démarche légère et silencieuse, elle entra dans la pièce. Elle remercia alors Ann'dra pour ses enseignement au moment ou elle découvrit la scène devant elle. Saskia pleurait silencieusement, la souffrance inscrite dans tous son corps. Cela creva la cœur de la jeune grise. Toujours en silence, Enora s'approcha doucement de la bleue. Sans un mot, avec des geste lent, doux et ouvert, l'albinos prit place au côté de Saskia, mais avec environs un mètre entre elle deux de vide.

Enora ne dit rien, ne bougea pas non plus. Elle se contenta simplement d'être là et de laissé l'autre adolescente épanché sa douleur. Son visage n'exprimait alors que de la compassion et de la tristesse. Son attitude montrait son ouverture et sa compassion. Elle attendit.

[Ann'dra Kal'enedral]

Le kal'enedral n'en revenait pas ! Qu'était-il donc arrivé à la Noble Peste, si sûre d'elle auparavant? Enfin, dont le masque montrait une personne sûre d'elle. A force de la voir le porter, il en avait oublié qu'elle n'était pas ce qu'elle paraissait. La jeune noble avait aspergé Enora de teinture bleue pour lui rappeler ce que devrait être son rang. Pour Ann'dra ce n'était qu'un signe évident d'une immense jalousie. A plus forte raison si l'on considérait les sentiments de la DeFeriel pour un certain héraut.... Si elle l'avait été elle-même, ses problèmes auraient plus ou moins été résolus. C'est du moins ce qu'il pensait.

Le shin'a'in vit Saskia s'enfuir à toutes jambes puis Enora partir à sa poursuite. Il ne voyait aucun ressentiment de la part de son élève et lui faisait assez confiance pour savoir qu'elle ne ferait rien d'irréfléchi. En revanche, il leur faudrait peut-être un médiateur, un homme adulte et réfléchi sur qui elles pourraient s'appuyer pour mettre un terme plus ou moins pacifiste à cette histoire. Il résolut donc de les suivre à son tour.

Il entra silencieusement dans la salle de cours, regardant Enora qui elle-même restait à une distance raisonnable d'une Saskia en pleurs... Le masque s'effondrait manifestement et derrière se trouvait une souffrance trop grande pour la jeune fille. Que pouvait-il donc faire? Pour le moment, rien, il était un guerrier, pas un chaman ou un professeur. Mieux valait attendre tout comme son élève le faisait que la Noble réagisse à leurs présences.

[Héraut Saskia]

[justify:vhrk4dsy]Trop préoccupée par sa propre souffrance, ce vide en elle, Saskia mit un moment avant de se rendre compte de la présence d'Enora. Ses larmes se tarirent, le visage enfoui dans ses bras repliés. Une fois qu'elle fut sure que sa voix ne la trahirait pas, Saskia parla, sans lever la tête.

- Qu'est-ce que tu fiches là ? Tu pues le cheval mouillé. Tu devrai aller te changer... avant d'attraper froid.

Enora ne bougea pas. Aussi, quand la Noble DeFeriel releva son triste minois, elle n'arriva même pas à fusiller la grise du regard. Elle ne la quitta pas des yeux pour autant, regardant les dégâts sur la tenue de la Grise. Par tous les Dieux et leurs divines Catins, Saskia aurait presque pu s'en vouloir de son geste ! La couleur bleue colorait légèrement le cou d'Enora, et ses vêtements, bien entendu... Pourtant, tout dans la coupe du vêtement, et même le bleu dilué, semblait crier à la jeune fille que quoi qu'il arrive, c'était un uniforme de Grise. Saskia ouvrit la bouche et murmura :

- Ce n'est pas juste. Toi, tu as été Choisie, par un Compagnon en bonne santé, et tout le monde se réjouit de ton nouveau statut.

Le vide qu'Antéa avait laissé dans le coeur et dans l'esprit de Saskia se fit plus oppressant à ces paroles. Une nouvelle douleur l'étreignit, et elle tenta de se persuader que de toute façon, tout ceci n'avait été qu'un rêve, ce n'était pas réel... Il ne fallait pas que ça le soit, sinon elle allait finir folle de douleur.

Saskia se leva, et retira la veste de son uniforme, maintenant seulement vêtue d'un chemise blanche, pour la tendre à Enora :

- Retire ton haut. Je ne veux pas que ton Compagnon me piétine ou me morde parce que tu seras clouée dans ton lit.[/justify:vhrk4dsy]

[Héraut Enora]

Enora était resté aux côtés de Saskia en silence tout le temps qu'avait duré ses pleurs.  Tout en elle n'était que compassion, pas même de haine.  Si quelque frisson de froid la parcourait de temps en temps, elle les avait reléguer à l'arrière de son esprit.  Il serait temps plus tard de s'occuper de cela.

Puis la Noble Peste lui lança une remarque acerbe, seulement cette fois l'albinos était prête.  Elle savait désormais que toutes les remarques, toutes les vacheries ne lui était pas vraiment destiné.  C'était ce qu'elle représentait qui semblait l'enragé à ce point, pas elle en particulier.  Et si Enora ne savait pas pourquoi, elle n'en avait cure.  Elle avait une âme noble et pleine de compassion, elle ne pouvait laissé quelqu'un dans le besoin si elle pouvait faire autrement.

Comme Enora avait l'intention de ne pas bougé, ni de répondre à sa remarque, Saskia fini par relever la tête.  Le cœur d'Enora se tordit un peu plus quand elle remarqua qu'elle ne fut même pas fusiller par le regard de sa «rivale».  Puis la Noble Peste parla, avec rancœur et souffrance et Enora eu l'impression de comprendre ce qui ce passait.  Saskia aussi avait été choisi ! Mais par un compagnon malade... puis l'idée se fit plus clair dans sa tête.  Si le compagnon n'avait été que malade, Saskia serait devenue une grise néanmoins.  Un compagnon qui était mort !  Cette idée emplie le cœur de souffrance pour Saskia.  Maintenant lié, Enora pouvait comprendre la souffrance incroyable que cela avait put généré à la noble.

Au moment ou Enora avançait un geste pour la serrer dans ses bras, Saskia changea complètement d'attitude.  Elle retira sa veste, magnifique soit dit en passant, et la tendit à Enora.  Elle voulait qu'elle la mette !

"Mais... je vais te la gâcher !"

Fut la seule chose qu'elle trouva à dire tant elle était surprise par le geste et par la bonté qu'elle devinait derrière tous cela.  Elle se maudit d'ailleurs intérieurement une fraction de seconde après avoir dit tout cela.

"Je... merci Saskia, sincèrement."

Elle entreprit de retiré sa chemise grise, révélant avec gène une peau si blanche, presque transparente, qu'on y voyait le sang circuler dans ses veines.  Avant de prendre la chemise de Saskia, Enora avisa un peau de peinture vide, elle alla au dessus et tenta, en essorant régulièrement sa chemise, de s'éponger le plus de teinture possible.  Ses cheveux cependant, resterait probablement bleu pour un moment... de même que sa peau qui avait prit une teinte bleuté.

Pendant qu'elle faisait cela, elle se mit a grelotter un peu plus et elle maudit sa maigreur et sa faible nature.

[Ann'dra Kal'enedral]

L'on aurait dit que les deux jeunes filles n'avaient pas remarqué sa présence, et d'un certain côté, ce n'était pas plus mal. Le kal'enedral n'itnerviendrait que si cela s'avérait nécessaire, hors, il semblait que Saskia commençait peut-être malgré elle à montrer son vrai visage à Enora. Celle-ci sembla prise au dépourvu devant la générosité de la bleue d'ailleurs et cela fit sourire Ann'dra, planté tel un piquet en arrière de la scène qu'elles offraient.

*Par le serment de la Guerrière, il serait temps que tout ceci se termine enfin!*

Ainsi, le Noble Peste avait été élue... c'est du moins ce que comprenait Ann'dra aux dires de la DeFeriel. Son compagnon avait dûr être atteitn par la maldie qui les touchaient récemment. Le shin'a'in n'avait que peu d'échos de cette histoire car il ne connaissait que peu d'hérauts et ceux qu'il connaissait étaient bien trop ocupés pour lui faire la causette. Sans compter que lui-même n'était pas censé en avoir le temps !

Le shin'a'in ressentit un élan de compassion pour la jeune noble en imaginant un instant fugace que perdre un tel lien povait s'apparenter à perdre son vysaka, son lien avec Kal'enel. il n'était même pas sûr d'y survivre si cela venait à se produire et Darea était d'un force peu commune pour réussir à vivre sans.

[Héraut Saskia]

[justify:jhhvbja7]Toujours un brin Peste, Saskia détourna la tête aux remerciements d'Enora :

- Considère cette veste comme un achat de ton silence. Si j'entends dire dans le Collegium que tu m'as vue pleurer, je t'étrangle.

Elle aurait voulut réussir à lui jeter un regard noir, cette fois, mais toujours en vain. Enora grelottait et Grands Dieux !! Saskia ne comprit pas elle-même son geste. Elle s'approcha d'Enora et lui frotta doucement les bras, avec cependant assez de vigueur pour la réchauffer. Saskia ne regardait pas sa cadette, et elle finit par murmurer :

- Ne crois pas que je fais ça pour me faire pardonner ou entrer dans tes bonnes grâces. Juste...

Saskia jette un bref coup d'oeil à Enora avant de baisser la tête. Elle soupire plusieurs ois avant de reprendre la parole :

- Juste... Fais attention à ton Compagnon. Profite de chaque seconde que tu passeras avec lui.

Amère, la jeune fille repensa que le seul moment qu'elle avait passé avec Antéa avait été une véritable tragédie. Première Fois que la Noble DeFeriel était confrontée à la mort, et il avait fallut qu'elle vive l'agonie du Compagnon - de SON Compagnon. Oh, bien sûr, elle s'était sentie mal, triste, n'arrivait plus à en dormir certaines nuits... Mais depuis que Antéa lui était réapparue dans ce songe, au Champ des Compagnons, c'était pire que tout. L'espace de quelques secondes, elle s'était sentie si bien, si entière, si... Vivante !! Depuis ce jour, le vide que le Compagnon avait laissé derrière elle semblait à vif. Et Saskia n'avait encore eu personne avec qui en parler - et de toute façon, elle avait l'intention de garder ce moment pour elle, rien que pour elle.

Elle releva la tête pour regarder Enora :

- Tu devrais aller prendre un bain chaud. Et mettre des vêtements secs.[/justify:jhhvbja7]

[Héraut Enora]

Enora avait peur, pas pour elle, non, Saskia brisait enfin sa coquille, et la jeune noble ne savait pas quoi faire.  Pour rien au monde, elle ne voulait briser se moment par des paroles mal placé.  Elle sentait qu'elle était a un cheveux de pouvoir devenir amies, mais en même temps, cela lui semblait tout aussi inaccessible qu'avant.

Quand Saskia lui parla de l'acheter, Enora hocha la tête doucement.  Pourquoi réfuter, ou argumenter, elle ne voulait pas que la noble ce mette en colère à nouveau.

"Je ne dirai rien, sur ma vie et mon honneur, ce sera notre secret."

Qu'aurait-elle put dire d'autre de toute façon.  Même si Saskia avait caché son geste de générosité sous un faux prétexte, Enora y avait vu claire.  Elle l'avait donné avant de dire quoi que ce soit.  Elle l'avait pris pour ce que c'était réellement, un geste désintéresse, pour se racheter, mais aussi par générosité.  Cela ouvrait tellement de question à Enora.  La jeune noble était-elle semblable à elle ? Que lui serait-il arrivé à elle-même si elle avait du vivre toute sa vie en apprenant l'égoïsme comme honneur au lieu de la générosité ? Serait-elle aussi aigris que l'était Saskia... sans aucun doute.  Il y avait de quoi réfléchir sérieusement.  

**Comme elle doit se sentir triste** pensa l'albinos.  Son regard était plein de compassion et de tristesse.

"Et Jorel a pour moi plus d'importance que ma vie et tout ce qui va avec.  Je te promet de savouré chaque moment passé avec lui pour remplacer ce que tu n'as plus."

Elle comprenait, oh oui.  Elle ne pouvait imaginé douleur plus forte que celle de perdre son compagnon.  Pour rien au monde elle n'aurai voulut perdre Jorel et se retrouver à la place de Saskia.  Enora aurait tellement voulus lui offrir son amitié, lui dire qu'elle n'étais plus seule.

"Il n'en tiens qu'à toi de ne plus être seule.  Ma main t'es toujours tendu Saskia." Que de la tristesse et de la sincérité dans les yeux.  Aucune trace de pitié ou de calcul dans son regard.  Enora était en mesure de comprendre le tourment de la Noble Peste.

Elle aurait aussi bien voulus aller dans un bain chaud, là tout de suite, mais quelque chose de plus important à ses yeux se déroulait en ce moment.  Quelqu'un avait besoin de son aide, et que cette personne soit sa rival ne changeait rien pour Enora bien au contraire.  Cela n'en devenait que plus important pour la jeune fille de l'aidé.

[Héraut Saskia]

[justify:nl7ib2qh]Saskia ne dit rien à la promesse d'Enora. Pas de remarque acerbe et déplacée sur le stupide honneur d'Enora, ou qu'un secret était quelque chose que la Grise pouvait exploiter pour faire chanter la Bleue-Grise-mais encore Bleue. Pourtant, quand la jeune fille parla de son Compagnon - Jorel ? Ca sonnait plutôt pas mal... - Saskia sortit de ses gongs. Ses poings se serrèrent, et son regard triste fusilla Enora.

- Tu ne sais pas de quoi tu parles !!

Comment osait-elle prétendre comprendre ce qu'elle ressentait ! Elle avait son Compagnon, elle, cette fichue albinos ! Malgré elle, des larmes de rages recommencèrent à inonder ses yeux, alors que le vide se faisait plus présent en elle. Les dernières paroles d'Enora finirent d'achever Saskia, qui leva la main, prête à mettre une claque du revers de la main à la Grise. Ce qui l'en empêcha ? La certitude qu'Enora était sincère, et, pire que tout, qu'elle avait raison. Son bras se baissa lentement, sans qu'elle ne quitte sa cadette des yeux.

- Je n'ai pas besoin de toi. Ni de toi, ni de personne d'autre. J'ai toujours du me débrouiller seule ; ça ne changera pas sous prétexte que...

Elle s'arrêta net dans sa phrase. Non, elle n'en parlerait pas à Enora. Elle ne lui ferait pas ce privilège. Saskia se dirigea vers la porte, s'arrêta quand elle posa la main sur la poignée. Une fois de plus, elle décida de tout prendre de travers :

- Je n'ai pas besoin de ta pitié, l'albinos. Ni de ton amitié. Tu ne sais même pas ce qui se passe. Alors fiche moi la paix, va faire joujou avec ton cheval, et... Lâche moi une bonne fois pour toute.

Saskia sortit en claquant la porte, direction : sa chambre. C'était elle qui avait cherché Enora, qui voulait absolument passer la moindre de ses crises de nerfs sur cette sale môme qui pouvait être tout ce que Saskia n'était pas encore, parce qu'elle manquait de courage ! Cette Enora semblait, elle, en avoir à revendre, et la DeFeriel aurait pu lui demander de l'aide, des conseils... Mais sa stupide fierté trop mal placée était encore trop ancrée dans ses habitudes.

*Je n'ai besoin de personne. Juste de Antéa, et...*

Ce fut au tour de son coeur de la martyriser. Pourtant, elle n'osa pas penser à l'Héritier : c'était ridicule ! Il se montrait un peu gentil, alors elle succombait à son charme ? Saskia voulait se persuader que ce n'était qu'un béguin passager. Saskia s'effondra sur son lit, incapable de pleurer tant elle avait mal - ironique, n'est-ce pas ?

Et elle aurait bien eu besoin de quelqu'un à qui parler... Pourquoi avoir rejeté Enora, qui persistait tant à lui offrir son amitié - une amitié réelle, et sincère ? Saskia en aurait presque fait demi tour.

*Ce serait se montrer faible... Et je ne veux pas, je ne peux pas, pas encore...*[/justify:nl7ib2qh]

[Héraut Enora]

Enora conserva son sourire, même quand Saskia fit mine de lever la main sur elle.  Quelque chose lui soufflait qu'elle ne le ferait pas.  Enora avait presque l'impression de se voir dans un mirroir déformé.  Si elle avait eu la vie et la famille de Saskia, elle aurait été pareille.  Et c'était cela tout autant que la douleur et son intuition qui lui soufflait de tout faire pour aidé la noble.  

Enora ne fit donc que la regarde avec tristesse et compassion.  La main retomba et une lueur de tendresse traversa le regard de la jeune grise.  Si elle ne se doutait pas que de prendre la noble dans ses bras l'aurait fait fuir ou sortir de son gond, elle l'aurait fait.  Peut importe le reste et ce qui les avait séparer.  

Enora comprenait désormais ce qui les avait séparer justement.  C'était que quelque part, elle était similaire, mais que Saskia ne pouvait encore l'accepter.  Cela fit mal à la jeune grise.  Saskia semblait tellement souffrir et Enora se sentait complètement impuissante à l'aidé.  Elle avait été choisis elle aussi !! Pourquoi fallait-il que cela fut si souffrant pour elle qui en aurait tant eu besoin, alors que pour elle, cela semblait si beau et si profond.  Si elle avait put, en cet instant, elle aurait partager son compagnon avec Saskia.

Saskia disait n'avoir besoin de personne, mais au oreille de l'albinos, cela sonnait comme du bluff, une bravade.  Elle essayait de se convaincre elle-même et non Enora.  La jeune grise résista une fois de plus à la tentation de prendre l'autre fille dans ses bras.

Les mots se firent ensuite blessant, mais Enora savait désormais que ce n'était pas elle qu'elle détestait, mais ce qu'elle représentait au yeux de la DeFeriel.  Elle n'avait jamais vraiment été rival.  Saskia n'avait fait que combattre ce qu'elle était à travers Enora.

Puis elle s'enfuit et Enora ne sut que faire.  Cela aurait dut être un guérisseur... au moins eux aurait-il sut que dire et que faire pour réellement aidé la noble.  Enora resta planté, encore frissonante, au bord des larmes à cause de son impuissance.  Devait-elle lui courir après ?  La laissé digéré et la recroisé une autre fois.  Que pouvait elle faire pour aidé Saskia ?

Elle sentait la présence de Jorel, mais en cet instant, il ne pouvait lui être utile.  Tous ce qu'il arrivait à échanger, c'était de vague impression et rien d'autre.  Il ne pouvait lui donner de conseil, seulement lui assurer de son affection.  C'était beaucoup, mais pas ce qu'Enora aurait souhaité en cet instant.  Cela ne lui faisait que ressentir plus profondément encore l'injustice dont était victime Saskia.

C'est à ce moment là qu'elle avisa Ann'dra.  Les larmes se mirent à couler tout seule et elle se jeta dans les bras du Kal'enedral, ayant besoin de l'affection de quelqu'un, d'un humain.  Elle était si loin de ses parents, de ses frères et soeurs, de son monde.  Et si elle avait désormais Jorel, ce n'était pas la même chose.

[Ann'dra Kal'enedral]

Le kal’enedral assistait toujours à la scène, immobile mais prêt en cas de besoin à intervenir si cela s’avérait nécessaire, mais tant qu’elles parlaient, il n’avait pas besoin de plus signaler sa présence. Les deux jeunes femmes avaient beaucoup de choses à se dire, même si les non-dits se révélaient être en fait bien plus importants aux yeux du shin’a’in qui écoutait leurs paroles.

La peine de Saskia et la compassion d’Enora se mêlaient sans se toucher. Quand cette relation finirait-elle par enfin devenir une réelle amitié ? Probablement quand la jeune noble finirait par avouer ce qu’il en était accepterait simplement d’être aidée. La plus grande force pouvait parfois être de reconnaître ses faiblesses, mais elle était encore trop jeune pour comprendre cela, du moins le supposait-il. Peut-être aussi avait-elle bien trop de choses en tête pour s’en apercevoir.
Son élève souffrait probablement de cet état de fait mais il ne pouvait pas l’aider, pas encore. C’était aux deux femmes de s’arranger.

Saskia partit rapidement, refusant d’aller plus loin dans la révélation de son être. Ann’dra aurait voulu la rattraper, essayer de la raisonner ou au moins de l’appuyer, mais une autre personne avait besoin de lui sur le moment. Enora laissait couler ses larmes sur ses joues et s’était jetée littéralement dans ses bras, en quête de réconfort. Qui était-il pour le lui refuser ? Ils étaient amis et si elle avait besoin de lui, il était là, tout simplement.

« Ca ira, ça finira par s’arranger, ne t’inquiète pas. »

Il la serrait fortement sans trop en faire pour ne pas lui faire mal tout en lui caressant le dos.  S’écartant gentiment, il chercha ses yeux.

« Allons mon élève, ce n’est là qu’un trouble de la vie. Tu en connaitras d’autres mais il ne tient qu’à toi de ne pas en faire une montagne. N’abandonne pas, elle finira par s’ouvrir un jour ou l’autre. »

[Héraut Enora]

Les paroles du Kal'enedral réconfortèrent la nouvelle grise.  Il avait raison, elle devait persévéré.  Elle n'était pas de ceux qui se laisse abattre !  Qu'importe sa solitude, c'était désormais son devoir d'aidé Saskia.  Elle en avait le pouvoir, elle ne devait donc pas lui tourné le dos.

"Merci Ann'dra.  Sans ta présence, je ne sais pas ce que j'aurais fait.  Tu es pour moi bien plus qu'un véritable ami."

Enora se tu alors, de peur de trop en dire.  Elle ne se sentait pas prête encore.

"Tu as raison, je dois persévéré et continuer de l'aidé.  Je dois avoué que je me sens un peu honteuse de mon comportement avec elle.  J'ai été mesquine tout autant qu'elle.  Je ne l'aurais pas du."

Enora prit une grande inspiration pour chasser le trouble qui était encore elle, d'avoir été dans les bras du beau Kal'enedral et de tous ce qui était arrivé ce jourd'hui.  Elle se sentait encore gelé, mais elle hésitait.

"Tu crois que je devrais aller à sa poursuite, ou bien dois-je la laissé un peu seule ?"

Enora ne s'était jamais retrouvé dans ce genre de situation avant cette date et elle ne savait trop que faire.  Elle voulait aidé Saskia, mais elle avait peur de l'effrayer ou de faire une bêtise.

[Ann'dra Kal'enedral]

Qu’aurait pu répondre Ann’dra à cela ? Elle était elle aussi bien plus qu’une amie pour lui, ce n’était là rien de nouveau. Enora était en quelque sorte sa sœur de cœur, et ce depuis le jour où il l’avait de lui-même appelée jel’enedra.
Elle avait de la ressource et se reprenait désormais bien vite, probablement grâce aux paroles du shin’a’in et il en était content.

« Je pense qu’il serait malvenu de la poursuivre pour le moment. Probablement vaut-il mieux la laisser faire le point sur elle-même. Elle est un peu comme un animal sauvage, la domestiquer demandera beaucoup de patience. »

Il regardait son élève avec compassion et en même temps, comptait bien surveiller Saskia à son insu, juste au cas où elle aurait dans l’idée pour une fois de ne pas s’en prendre aux autres, mais plutôt à elle-même. Un trouble si important dans son esprit pourrait bien la conduire à commettre l’irréparable.

Intérieurement, Ann’dra fut surpris de se rendre compte que de guerrier sans pitié, il était passé à enseignant et maintenant à une forme de kestra’chern. Où s’arrêteraient donc toutes ces tribulations et surtout quand parviendrait-il enfin à tuer son ennemi ? Les plans de sa Déesse lui semblaient bien complexes. Mais qui était-il pour en juger ?

[Héraut Enora]

Enora hocha la tête, il avait parfaitement raison et les parole de Ann'dra faisait écho au sentiment que semblait lui envoyé Jorel.  Elle se fierait donc à leur bon jugement à tous deux.  

Se forçant a sourire, Enora passa sa main dans ses cheveux trempé et devenue bleu à cause de la colloration.

"Je crois bien que je vais me souvenir longtemps de cette journée."  

Un frisson plus fort que les autres la fit trembler et elle eu un sourire un peu dérisoire.

"Je fais une bien piètre Héraut en ce moment..." Elle éternua alors, et la jeune noble se dit qu'elle ferait bien de retourner chez elle se changer.  De plus, elle était vraiment gelé et la présence du Kal'enedral, les derniers événement et toute cette journées l'avait retourner.  Elle se sentait complètement vider et geler jusque dans son âme.  Elle n'aspirait qu'à se changer et se réchauffer et dormir ensuite.  Elle était complètement épuiser et elle se remettait à greloter de plus en plus fort.

"Je crois que je ferais bien d'aller me changer si je ne veux pas attraper froid... Et Ann'dra, vraiment merci pour tout."

Elle ne savait trop que dire d'autre.  Son coeur était en émois, mais elle avait encore trop peur pour l'avouer.  De plus, le sentiment désapprouvent de son compagnon ne la mettait pas à l'aise loin de là.  La jeune fille ne comprenait pas pourquoi, si Jorel aimait bien le Kal'enedral, il désapprouvait à se point l'amour qu'elle portait à Ann'dra.