[justify:24654kof]L’être en face de lui restait intangible, les feuilles et matériaux qui le composait soufflés par le vent et écartés avant de se reformer dans la silhouette familière. Glenn semblait aller de mieux en mieux au fur et à mesure que le vent soufflait, sa respiration se faisait moins laborieuse et semblait être non loin de se réveiller.
Alors que le vent tombait, l’être paraissait se stabiliser dans sa forme et se mit à parler. Chose curieuse, Sa voix était presque identique à celle de Perle. C’était à se demander si la jeune fille n’était pas réellement en face de lui ! Seul détail qui n’appartenait pas à l’apprentie, l’accent de la voix qui paraissait au mage à la fois étranger mais aussi familier en même temps. Tout cela était plus que déroutant, mais il valait mieux garder l’esprit ouvert. Après tout, il était en train de converser avec une Divinité !
Elle semblait affectueuse avec Glenn, un geste ressemblant à une caresse envers lui se dessinant et Manuchan fut pris d’une légère pointe de jalousie. Mais de qui était-il jaloux ? Il aurait bien été incapable de le dire, trop déconcerté pour mettre au clair ses sentiments.
Je te demande juste de croire en moi, et de faire ce qu'il faut pour que l'équilibre soit respecté.
L’équilibre ? Parlait-elle de celui qui régnait normalement entre bien et mal ? Ou encore celui qui se trouvait dans la nature ? Le monde tout entier était en équilibre, que ce soit volontaire ou non. Du moins est-ce ainsi que Manuchan concevait les choses.
Tu iras voir le Héraut du Roi pour lui proposer tes services. Valdemar est au centre des choses, et se démène pour empêcher Cerath de faire ce qu'il veut faire.
Le héraut du roi… Celui là même qu’il n’avait pu rencontrer alors car il était trop occupé pour le recevoir en personne avant le départ des comparses en direction du campement. Valdemar… ainsi cette contrée avait une telle importance ? Son désir si soudain de quitter son environnement de reclus était-il donc venu de lui ou bien… d’Elle ? La question pouvait être légitime mais il la garda pour lui car de toutes les manières, le résultat était là et en fait, cela n’avait pas de réelle importance au vu de la situation. Mais que pouvait vouloir l’ennemi pour qu’une divinité ne puisse l’empêcher elle-même ?
Il devrait continuer à garder l’esprit ouvert s’il souhaitait pouvoir faire quelque chose. Et il en avait bien l’intention car cette histoire commençait à prendre un tournant personnel. Deux personnes qu’il considérait désormais comme des amis avaient été blessés et il ne laisserait pas cela impuni, surtout sachant que d’autres risquaient d’en souffrir à leur tour ! Le souvenir des enfants blessés et mutilés lui revint et sa détermination à la destruction du Mage noir n’en était que renforcé.
Tu crois déjà en moi et tu vois ce que tu accepte de voir. Glenn te montrera, mais tu es un de mes Elus au même point que lui. Si tu sais croire, tu t'en rendras rapidement compte. Perle est aussi ma messagère. Elle va mieux, je n'aurais pas permis qu'on la tue. C'est mon enfant. Glenn est mon enfant. Maya est mon enfant. Tu es mon enfant aussi. Si tu le souhaite.
Glenn… Son ami, le premier qui lui avait parlé de sa Déesse. Il serait donc son guide en quelque sorte ? Il serait dur de ne pas faire d’amalgame avec la relation qu’il avait entretenue avec Airamant. Deux professeurs très différents…. Mais tout aussi séduisants !
Manuchan secoua la tête. Ce n’était vraiment pas le moment d’avoir des éclairs de lubricité, mais lorsque la mort planait, on avait tendance à se raccrocher à la vie et donc, à ce qui en faisait partie, tel le sexe quoi que les biens pensants puissent en dire.
Mais bref ! Ces pensées, il les garderait pour plus tard ! Sa surprise allait grandissante quand il apprit que la Déesse considérait Glenn, mais aussi Perle comme ses enfants. Mais d’un autre côté, ce n’était pas si étonnant… Il ignorait qui était Maya et ne voyait pas pourquoi Elle lui en parlait. Peut-être devrait-il la rencontrer plus tard ?
Alors qu’Elle lui fit savoir qu’il serait aussi Son enfant s’il le souhaitait, des larmes se mirent à couler le long de ses joues, non point de peine, mais d’une forme de soulagement mélancolique. L’affection qu’Elle pouvait lui apporter n’avait rien à voir avec celle des Hommes bien sûr, mais pourtant… il en ressentait un grand besoin depuis son départ de la forêt. Mis à part ses nouveaux amis, qu’il ne connaissait en fait que peu, il n’avait personne sur qui s’appuyer. Ses parents ? Il ne les voyait plus, Ses anciens camarades ? Chacun avait dû faire sa vie. Qui mieux qu’une Déesse pourrait vraiment être là pour lui quelles que soient les circonstances ?
Tout cela lui était venu si naturellement, en à peine une seconde, il se sentit envahi d’une forme de dévotion, pas complète car tout cela était trop nouveau, mais pourtant présente. Cette déesse leur était venue en aide et avait sauvé les amis auxquels il tenait. Il était temps de rendre la pareille.
« Je serais votre enfant si tel est Votre désir. Et avec la plus grande joie croyez-le. » Puis hésitant... . « Ma Déesse. »
Empêche l'Orbe de devenir noire. Cerath veut la pervertir et tuer les dieux.
*L’Orbe ? Mais quelle Orbe ?*Le mage ne voyait pas de quoi il s’agissait. Bien sûr, il savait ce qu’était une Orbe mais de là à ce que l’une d’elle puisse aider à la destruction de divinités ! Mais peut-importait. Il verrait cela avec Glenn si celui-ci savait de quoi il retournait, il le lui dirait.
L’agglomérat qui La composait tomba à terre alors que le vent qui semblait le maintenir finissait par partir, frôlant Manuchan au passage. Il aurait pu croire à une caresse et celle-ci lui apporta un réconfort plus grand qu’il n’aurait pu le croire. Toutefois moins grand que celui que lui apporta Glenn, simplement en ouvrant les yeux.
« Malheureusement, il n’est pas mort. Il a réussi à fuir. Je ne sais d’où lui vient sa puissance, mais c’est ainsi. Notre Déesse est partie après m’avoir exposé certaines de ses demandes. Comment te sens-tu ? »
Manuchan caressait la joue de Glenn en lui parlant, trop content qu’il était de le voir en vie et apparemment en bien meilleure santé ! Il avait dit « Notre Déesse » pour lui signifier qu’il se considérait désormais comme un de Ses enfants, tout comme il le Lui avait dit.
Enfin, ils allaient pouvoir se reposer, du moins quelques temps car Manuchan n’oubliait pas les paroles de la Déesse et avait bien l’intention de suivre ce qu’elle avait dit. Sa prochaine destination était dors et déjà établie quoi qu’il advienne. Il irait à Valdemar parler au héraut du roi ![/justify:24654kof]
