Auteur Sujet: [Morag] Une fin de journée ordinaire... ou pas.  (Lu 4308 fois)

Héraut Saskia

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[Morag] Une fin de journée ordinaire... ou pas.
« le: 01 mai 2010, 23:38:14 »
[justify:3bxjelg5]Comme chaque soir après ses cours, Saskia était de corvée d'écurie. Il lui semblait que ça faisait une éternité qu'elle était punie. Le Doyen, sans doute un peu poussé par Aranel, trouvait toujours une excuse pour rajouter quinze jours par-ci, quinze jours par-là. Et si la Peste s'en plaignait en public, elle prenait un plaisir fou à s'occuper un jour de Ryis, une autre fois de Lowi. Ce petit "Démon Blanc", comme le surnommait Tobi, le chef palefrenier, était le poulain que Saskia avait juré de protéger, et de s'occuper de lui. Il était aussi connu comme étant "le Faux Compagnon"... Mais elle l'aimait comme un véritable Compagnon... Son attitude envers lui avait d'ailleurs changé depuis quelques jours. Jusqu'à présent, il était "son petit Compagnon"... Elle savait bien que ce n'était pas le cas. Elle l'aimait toujours autant, et plus que jamais, elle voulait le protéger. Mais il n'était plus que son "petit amour". Saskia avait mal au cœur depuis ce qui s'était passé dans le Champ des Compagnon - et nous ne parlons pas du baiser qu'elle avait échangé avec Arthon, même si ça aussi, ça l'avait pas mal chamboulée... Non, c'est plutôt ce sentiment de s'être sentie enfin aimée comme jamais, sans rien donner, de sentir une grande partie du vide dans son cœur être comblée... Peut-être aussi de se savoir Elue, même si le Compagnon en question était morte depuis plusieurs mois - une éternité ! Saskia n'en avait parlé à personne - à qui aurait-elle pu se confier, de toute façon ? Aranel était assez occupée comme ça, et il n'était même pas question d'aborder le sujet avec Arthon la prochaine fois qu'ils se verraient - ils auraient bien assez de choses à se dire... Et Beltran était sur le champ de bataille... Bref, personne de confiance dans les parages.

Alors Saskia parlait à Lowi. Elle ignorait s'il comprenait quoi que ce soit, et ce poulain était parfois trop débordant d'énergie pour qu'elle puisse lui dire quoi que ce soit... Mais il avait au moins le mérite de toujours la mettre de bonne humeur, et de lui faire oublier tous ses soucis !

Pourtant, aujourd'hui, Lowi était déjà sorti quand Saskia arriva aux écuries. Elle eut une moue boudeuse, à l'idée de ne pas voir son poulain, et avec toute la plus mauvaise volonté du monde, elle pelleta la vieille paille dans une stalle vide pour ensuite en mettre de la fraiche dans les boxes occupés. La Noble Demoiselle aimait les chevaux - quand il s'agissait de les chevaucher pour une ballade ou un concours - mais ça ! Elle soupirait souvent en se demandant plusieurs fois comment un cheval pouvait autant faire de dégâts dans sa "litière".[/justify:3bxjelg5]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: [Morag] Une fin de journée ordinaire... ou pas.
« Réponse #1 le: 02 mai 2010, 11:10:44 »
Le son des fers glissant sur les dalles des écuries raisonnèrent sous la voûte alors que Morag pénétrait dans le sanctuaire chevalin du palais de Haven. Elle revenait d'une petite excursion aux abords de la Cité simplement accompagnée d'une suivante et d'un lad. Sa tenue d'équitation de cuir bouilli la serrait légèrement aussi avait-elle décidé d'abréger l'exercice pour rentrer et se changer. Elle baissa la tête pour que la plume qui ornait son chapeau ne soit pas dérangé par une poutre un peu trop basse puis avança distraitement. Des grommellements attirèrent son attention et elle démonta pour s'approcher silencieusement - enfin autant que faire se peut - et passer son joli nez au coin d'un stalle.

Saskia DeFeriel. Avec une fourche à la main. En train de retourner du fumier. Pendant quelques secondes, elle resta silencieuse les yeux ronds puis elle éclata d'un rire irréfléchi, tout à trac, les larmes lui venant aux yeux. Certes, c'était un peu moqueur mais elle était surtout amusée de voir la si noble demoiselle DeFeriel occupée à retourner la paille. Dans un sens, cela la rendait plus accessible, plus humaine ?

"Demoiselle Saskia ! Je ne savais pas que vous faisiez profession de palefrenière ?! Il va falloir que vous me racontiez comment vous est venue cette occupation saugrenue."

Sans façons, elle s'installa sur une botte de foin (tant pis si cela lui piquait les fesses !) et tira de sa besace une gourde et quelques petites victuailles.

"Vous voulez faire une pause autour de mon en-cas ?"
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Héraut Saskia

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Re: [Morag] Une fin de journée ordinaire... ou pas.
« Réponse #2 le: 03 mai 2010, 23:30:19 »
Saskia ne s'était même pas rendue compte qu'elle avait commencé à ruminer, et elle sursauta en entendant rire derrière elle. Furieuse, elle se retourna et vit Morag d'Hortness essuyer les larmes au coin de ses yeux. Et si le rire de la demoiselle était sans doute moqueur, Saskia ne s'en offusqua pas des masses, bizarrement. Peut-être parce que la bonne humeur de la jeune fille était communicative, après tout, et qu'elle ne laissa pas le temps à la Peste de réfléchir à une pique acide qu'elle aurait pu lui répondre. Déjà, Morag s'était installée sur la pile de foin propre et sortait de quoi grignoter. Après une révérence digne de la plus grande des tragédies, Saskia se dirigea vers la pompe pour se laver les mains :

- Ce serait avec grand plaisir que je partagerai cette collation, Demoiselle d'Hortness.

Morag lui avait laissé une bonne impression après leur première rencontre à la Cour de Mélarianne. Elle arrivait à être d'une franchise cassante, sans qu'on lui en tienne rigueur... Quelque chose dont Saskia avait été presque jalouse, sur le coup. Mana n'y avait vu qu'une paysanne anoblie et d'une vulgarité incomparable - dixit une Comtesse dont le Père était en train de tout perdre, et dont les terres risquaient d'être rachetées par de petits Nobles comme la famille d'Hortness... Saskia s'assit donc - pardon, s'affala - dans le foin aux côtés de Morag, sans chichis. Après tout, son uniforme de bleue n'avait plus grand chose à craindre !

- Je n'ai pas la prétention de devenir palefrenière. J'aime les chevaux, bien sûr, mais il y a des limites. Vous avez peut-être entendu parler de cette histoire de Doyen réveillé en plein milieu de la nuit par un garde ?

Saskia secoua la tête et leva les yeux au ciel.

- C'est fou ! Je buvais tranquillement une excellente bouteille de vin, sans excès... Tss !! Beltran de Greenhaven, le Capitaine de la Garde, a profité d'une chute pour me coincer : "ivresse" publique", a-t-il osé dire. Et voilà où nous en sommes : une éternité que je suis ici, à pelleter du crottin chaque soir. Je regretterai presque ces siècles passés dans la poussière de la bibliothèque.

Mais non, elle ne se plaint pas - jamais Saskia ne le ferait, enfin ! Elle porte un gâteau proposé par Morag à ses lèvres et mord dedans comme si elle n'avait rien mangé depuis plusieurs jours. Elle lève un sourcil appréciateur :

- Délicieux... Et j'espère avoir satisfait votre curiosité, Demoiselle Morag.
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Re: [Morag] Une fin de journée ordinaire... ou pas.
« Réponse #3 le: 04 mai 2010, 10:05:03 »
Apparemment inconsciente du questionnement intérieur de Saskia - à savoir jouer les pestes ou non - et confortablement installée sur sa botte de paille, la jeune femme s'évertuait à déployer le pique-nique prévu pour l'extérieur tout en attendant la réaction de celle que l'on surnommait la Grande Peste. Il fallait croire que cette réputation ne l'effrayait pas plus que cela ou bien qu'une certaine solidarité existait entre jeunes femmes affublées du même penchant pour la moquerie aux dépends des autres. Elle éclata d'un rire joyeux à la vue de la révérence de son interlocutrice avant de répondre avec un salut du même acabit : assise, elle se pencha en avant avec quelques petits gestes de la main dignes des plus grands flagorneurs de la Cour.

"Sachez le plaisir que vous me faîtes et l'honneur qui rejaillit considérablement sur ma personne en acceptant cette simple proposition, Demoiselle DeFeriel."

Hautaine, certes, mais prompte aux rires et surtout à la dérision. Que ce fussent des manières des autres comme des siennes. Laissant à Saskia le temps de se préparer ou plutôt de se décrotter, elle étala une sorte de nappe - en fait une vieille couverture - avant de disposer le contenu de sa besace. Tandis que sa compagne s'installait confortablement (quel euphémisme !), elle écouta sa réponse le rire aux lèvres.

"Le Doyen réveillé en pleine nuit ? Non, je n'étais pas au courant."

Quand elle en écouta la raison, deux sentiments conflictuels s'éveillèrent en elle. Le rire bien entendu, l'histoire était tout de même savoureuse, ainsi que le sentiment de son rang, les Nobles n'étaient-ils pas au dessus de lois faîtes pour le commun des mortels. "L'ivresse publique" ne pouvait décemment décrire une soirée festive entre gens de leur condition. Malgré quelques secondes où elle demeura silencieuse voire légèrement interloquée, elle finit par rire de l'expression de Saskia. Certes, mieux valait prendre les choses du bon côté.

"Très sincèrement, entre l'odeur de vieux livres moisis et poussiéreux et celle du crottin, je ne sais pas trop si finalement vous avez lieu de vous plaindre. Au moins échappez-vous au mal de crâne qui nous guette quand nous restons trop longtemps dans cette damnée bibliothèque. Quant au Capitaine de la Garde...Hé bien...Sans doute n'auriez-vous pas dû finir cette bouteille. Un verre aurait peut-être calmé cette application stricte de la Loi. Par les Dieux, si même le Capitaine de la Garde peut nous en remontrer sur nos innocentes occupations, où allons-nous ?"

Elle n'ajouta pas que quelques décennies auparavant, la jeune demoiselle DeFeriel aurait pu avoir sa tête pour lui avoir imposé pareille punition mais son ton ne laissait pas vraiment de place à l'expectative. L'appétit de l'autre femme faisait au moins plaisir à voir. Morag ne crachait jamais sur un bon gueuleton bien arrosé et les dames de la Cour préoccupées par leur tour de taille l'insupportait avec leur appétit d'oiseau. Au moins Saskia était-elle différente sur ce point. Et pour l'héritière des Hortness, c'était un bon point.

"A votre phrase, je gagerai presque que cette curiosité vous semble déplacée. Pourtant votre conte est savoureux, certes ce n'est pas encore la gloire mais qu'est-ce que c'est amusant. Et finalement quoi de plus glorieux que de se retrouver en victime innocente d'un capitaine sans doute un peu trop zélé."
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Héraut Saskia

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Re: [Morag] Une fin de journée ordinaire... ou pas.
« Réponse #4 le: 10 mai 2010, 00:02:09 »
Saskia leva un sourcil : elle était persuadée que cette histoire "d'ivresse publique" avait alimenté toutes les conversations quand c'était arrivé... (Mais non, elle ne se donne pas tant que ça d'importance !) Mais tout ceci était à présent passé : tout ce que le Noble Demoiselle constatait, c'est que cette corvée n'en finissait plus. Elle devrait peut-être faire un petit scandale au prochain Conseil public, histoire que ça ne paraisse pas trop suspect que la Peste de Haven travaille sans rechigner et s'en indigner en public. Bien entendu, elle n'aimait pas pelleter du crottin ; mais au moins, elle pouvait voir plus souvent que nécessaire Lowi, et Ryis au pavillon des Compagnons malades. Mais Saskia ne se laissa pas aller à la mélancolie, évita soigneusement de penser à Antéa, et elle approuva Morag d'un bref hochement de tête et d'un "Mh Mh" légèrement pensif. Oui, ce Beltran était une vraie plaie. Il faudrait que la jeune fille pense à trouver les horaires du Capitaine quand il reviendrait à Haven pour l'éviter quand elle voudra prendre du bon temps - l'éviter, ou aller lui parler...

Saskia se redressa sur un coude pour mieux regarder Morag avec un léger sourire :

- C'est peut-être amusant à entendre, ça l'est moins à vivre, je vous assure. Moralité : éviter de picoler... pardon, trop boire sur un toit, surtout s'il se trouve sur la tournée du terrible Beltran de Greenhaven. Mais vous avez bien raison sur un point, Demoiselle d'Hortness : nul doute que son poste lui est monté à la tête, et qu'il y mette peut-être un peu trop de zèle, souvent pour des broutilles. Ce vin était délicieux, et il a fini dans une gouttière : n'est-ce pas là une véritable injustice ?

Ca n'avait pas empêché la Noble DeFeriel de recommencer trois jours après... Il n'y avait aucun mal à aimer la bonne boisson, et contrairement aux apparences, Saskia en avait rarement abusé. Elle jeta un coup d'œil aux gâteaux sur les genoux de Morag :

- Puis-je... ? Votre cuisinier est vraiment bon : notre Makayla est incapable de faire des sablés qui ne s'effritent pas... Mais elle est imbattable sur les tartes.
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Re: [Morag] Une fin de journée ordinaire... ou pas.
« Réponse #5 le: 15 mai 2010, 21:40:16 »
Les histoires de pochtrons étaient tout de même légion à la Cour et il n'y avait rien d'intéressant à les écouter toutes puisque beaucoup finissaient de la même façon : il s'est effondré par terre, ses valets l'ont ramené et ainsi de suite... Certes se faire prendre par Beltran de Greenhaven avait quelque chose d'amusant mais il fallait avouer que c'était la punition qui l'était encore plus. Preuve sans doute qu'il valait mieux rester à boire plus que de raison au Château.

"Et si en plus ce fameux Beltran inspecte les toits pour faire autre que chanter la sérénade...J'espère qu'il n'est pas aussi triste que vous me le décrivez, il me fait l'impression d'un Karsite !"

Avec un sourire amusé par tant de gourmandise, elle poussa ses sablés sur les genoux de Saskia ne s'en gardant que un ou deux puis se pencha pour sortir une bouteille de cidre de sa besace. Rien de mieux pour faire couler tout cela.

"Vous en prendrez bien un peu avec moi, cela désaltère."

Elle en but elle-même une bonne gorgée en soupirant de plaisir avant de continuer sur le même style de potinage.

"N'est-ce pas chez la Rethwellanienne qu'on avait parlé d'un futur bal à la Cour ?"
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Héraut Saskia

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Re: [Morag] Une fin de journée ordinaire... ou pas.
« Réponse #6 le: 05 juin 2010, 01:30:16 »
(J'ai honte pour le délai, encore une fois, pardon :| )

Saskia pouffa peu gracieusement. Elle imaginait mal le blond soldat faire la sérénade à qui que ce soit.

- Non, je crois que rien ne peut être aussi barbant qu'un Karsite. Beltran de Greenhaven a au moins le mérite de pouvoir tenir une conversation sans parler à tout bout de champ du soleil qui se lève, et... Gloire à Vkandis ! (Saskia leva un gâteau.) Mais ce n'est pas pour autant que j'arrive à imaginer le Capitaine de Greenhaven chanter la sérénade. Ce pourrait être drôle...

La DeFeriel tenta un instant d'imaginer le soldat sous une fenêtre, mandoline à la main, et... grimaça. Non, vraiment, Beltran n'était pas fait pour ça. Qu'il garde son épée, ça au moins, ça lui allait bien. Quand Morag but du cidre, Saskia saisit la bouteille pour y boire une longue gorgée à la bouteille, avant de se relever, et d'enlever le foin de ses cuisses.

- Merci beaucoup, Demoiselle Morag. Mais si vous permettez, j'aimerai continuer cette corvée tout en parlant - je ne voudrais pas que le Doyen me garde ici jusqu'à pas d'heure.

Elle prend le cheval de Morag par les rênes et l'amène jusqu'à une stalle propre, et commence à le débarrasser de son harnachement - la partie la plus agréable de cette ingrate corvée. Elle commence à brosser l'étalon, et regarde la Noble d'Hortness par dessus la croupe de son cheval.

- J'ai entendu quelques rumeurs, oui... Des ragots de domestiques, d'une soirée où ils se retrouveraient à crouler sous le travail. D'autres disaient qu'une petite fête allait être organisée, puis ça a enflé, jusqu'à' faire courir le bruit d'un bal en l'honneur de la nouvelle arrivée à Valdemar. Au final, on ne parle plus de grand bal royal, mais d'une simple petite fête privée.

Saskia ne voulait pas parler de Mélarianne de Garsenc, princesse de Rethwellan. Cette potiche semblait avoir tous les atouts qu'une Noble Dame se devait d'avoir, une éducation qui renvoyait Saskia au rang de simple courtisane à peine jolie pour faire la décoration dans un coin. C'était frustrant de savoir que cette femme risquait d'épouser l'homme qu'elle aimait... La brosse frotta peut-être un peu trop brusquement le cheval, qui hennit doucement et recula un peu. Saskia lui flatta l'encolure, mais ne s'excusa pas pour autant.

- Je crois que si nous voulons nous pavaner à un grand bal en l'honneur de la princesse Rethwellane, il nous faudra attendre une annonce officielle... Mais avec les bruits qui commencent à courir sur sa santé plutôt bancale, le bal risque de ne pas être pour tout de suite. D'ailleurs...

Saskia hésite un instant. Mais il serait intéressant de connaître l'avis du reste du monde - Saskia veut juste savoir si elle est là seule à ne pas vouloir voir l'alliance entre Valdemar et Rethwellan être à nouveau consolidée par un mariage... Elle inspire et essaye de paraitre innocente quand elle demande :

- Vous en pensez quoi, de cette proposition de mariage ?
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: [Morag] Une fin de journée ordinaire... ou pas.
« Réponse #7 le: 16 juin 2010, 14:02:34 »
(Y'a pas de mal :) Je suis moi-même un peu ds les choux. Dsl pour le retard)

La jeune femme se contenta de sourire avec amusement aux petites citations sur les Karsites, ce genre de remarques étant amplement partagées dans toute la noblesse. On leur apprenait depuis le berceau que traîtrise et infamie avaient pour synonyme Karse. Elle suivit Saskia jusqu'à la stalle où cette dernière installa sa monture et commença à la brosser. Afin de l'aider et de continuer la conversation sur un pied d'égalité, elle prit une brosse et attaqua l'autre côté de l'étalon. Elle y était d'autant plus incline qu'il s'agissait du sien.

"Ce n'est pas plus mal ainsi, ce serait beaucoup d'honneur pour pas grand chose. Nous avons tous autre chose à faire. La poésie lyrique et les vapeurs m'ennuient profondément, je dois bien l'avouer. Tout comme les hauts standards que personne ne doit atteindre pour préserver la place d'honneur à certaines..."

La DeFeriel se décida enfin à poser la question qui devait la hanter depuis un bon moment puisque ces tentatives d'approche n'avaient rien de particulièrement subtiles. Continuant de brosser, elle lâcha une simple petite phrase l'air de rien.

"Assez peu de choses à vrai dire mais vous savez comme moi que les femmes qui vendent leur place dans un lit comme elle l'a fait ne se font que très rarement appeler princesses...à part dans l'intimité du dit lit."

Elle se redressa pour répondre plus sérieusement à sa compagne.

"Je dirai que si l'alliance est si importante entre nos deux pays, point n'est besoin de ce genre de mariage pour la faire tenir. Je ne connais guère Dame Mélarianne mais je sais que la perfection apparente cache bien souvent des défauts insurmontables et nous savons l'une comme l'autre qu'une reine de Valdemar a d'autres responsabilités que de tenir une Cour d'Amour aussi renommée soit-elle. Pour tout vous dire, je préfèrerai m'incliner devant une fille de chez nous."
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Saskia

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Re: [Morag] Une fin de journée ordinaire... ou pas.
« Réponse #8 le: 01 juillet 2010, 12:01:08 »
[justify:2rhxjkeo]Saskia fut presque outrée de la première réflexion de Morag, même si elle n'en laissa rien paraître. Traiter si ouvertement la Princesse Rethwellanne de catin était tout bonnement délicieux. NON !! Pas délicieux, répugnant ! Pense "répugnant", Saskia ! Elle ne laisse rien paraître de son débat intérieur sur son visage, sauf, peut-être, un sourcil qui s'est relevé. Cette jeune Demoiselle D'Hortness n'avait pas la langue dans sa poche, mais elle avait une manière délicate de dire les choses, les rendant presque acceptable.

Saskia jubilait : au moins, elle n'était pas la seule à être contre ce mariage, c'était bon à savoir. Et pas seulement parce qu'elle était amoureuse de l'un des protagonistes - qui n'était pas Mélarianne, bien sûr... Morag se révélait une précieuse alliée en cet instant, et donnait à Saskia l'impression qu'elle n'était pas seule au monde ! Elle hocha donc la tête doucement.

- Je suis tout à fait d'accord avec vous, Demoiselle d'Hortness. Le traité d'Alliance entre Rethwellan et Valdemar a été signé à l'époque de nos grands parents - voire même de nos arrières grands parents. S'il a déjà tenu si longtemps, pourquoi vouloir renforcer si subitement cette vieilles alliance ? Rethwellan a sans doute de gros problèmes pour vouloir s'assurer notre soutien.

Saskia changea de brosse pour démêler la crinière du cheval, vérifiant au passage qu'il ne mangeait ni ne buvait trop vite. C'était la première fois que la jeune fille prenait ainsi position contre son père. Le Baron DeFeriel était un fervent défenseur de ce mariage - puisque sa potiche de fille ne semblait pas réussir à s'attirer les faveurs de l'Héritier... - car renforcer l'alliance entre les deux pays, c'était assurer que ses terres ne seraient pas dévastées en cas de guerre entre eux. Toutes les terres de la Baronnie se trouvaient à la frontière rethwellanne, tout au sud. Il avait tout à gagner dans ce mariage, donc.

- Je pense surtout qu'un tel mariage pourrait être mal vu des autres membres de l'Alliance. Quant à la Cour d'Amour... Comment peut-elle être tenue par une personne qui n'y croit pas, en l'Amour, justement ? C'est presque triste, de chanter les louanges d'un tel sentiment et de se refuser à le ressentir.

Saskia qui avait tant admiré la Princesse Mélarianne en vint soudain à la plaindre. Peut-être parce qu'elle était amoureuse, elle, et que c'était une sensation qu'elle adorait - même si parfois, ça lui faisait mal.[/justify:2rhxjkeo]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »