Le malaise ne parvenait pas à partir. Seul la migraine s'estompait un peu, grâce aux courants d'airs qui faisaient bouger les cheveux de Caelan. L'envie de vomir ne la quittait plus, sans pour autant que la demoiselle régurgite ! Sachant que soufflait n'aggravait que son cas, l'écuyère respira normalement. Fermant les yeux, elle entendit le gazouillis de la rivière qu'elle n'avait pu atteindre. elle se surpris à repenser au sauvetage de la fillette...
* Le soleil était radieux et les fleurs s'ouvraient au jour, Caelan décida que passer par les jardins serait plaisant. Les cheveux de la rousse se paraissaient de reflets flamboyants et sa peau appréciait le soleil qui allongeait ses rayons chaud sur sa peau claire. Soudain, comme une alerte interne que personne ne pouvait entendre, Caelan senti un danger arriver. Elle savait que ce n'était pas pour elle, mais pour une autre personne proche. Concentrée, la tension montant encore plus, Caelan se rapprochait un peu plus près encore de la catastrophe. La peur l'emmenait droit dans la rivière. Soudain, elle vit une petite main qui émergeait des flots puissants. Sans hésiter, Caelan sauta et plongea dans la rivière dès qu'elle fut à proximité. Heureusement l'eau était tiède, ce qui ne déclencha pas un choc thermique. La jeune fille retrouva la fillette qui était tombée dans l'eau assez rapidement. Elle la prit son son bras et remonta à la surface. Les flots menaçants de l'emporter, elle lutta pour se glisser sur la berge. Mais le courant était trop puissant et elle s'imagina mourir avec l'enfant. Soudain, un hennissement retentit. Caelan leva la tête. Un magnifique cheval blanc pur aux yeux saphir venait d'accourir. Elle lu dans son regard la force, la détermination, le courage et la peur aussi. Mais la peur de quoi ? Caelan senti qu'une nouvelle force venait s'ajouter à la sienne et elle se hissa sur le dos de l'animal. Ce compagnon qu'elle avait pris pour un simple cheval venait de sauver la vie de l'écuyère et de la fillette. Ils sortirent de l' eau rapidement et après avoir remis le bébé à sa mère, Caelan s'affaissa sur le Compagnon. Avec un sourire, elle constata qu'elle était trempée de la tête aux pieds. Mais, le principal c'était que la fillette soit sauvée. [...] *
Le problème, c'est que dans son délire, Caelan s'était imaginé, non Eucalyptus, mais un compagnon. Un fidèle amie qui l'avait sauvé de la noyade, un ami sur qui elle pouvait compter. C'était sûrement le reflet d'un désir très profondément enfouit dans son cœur. Elle mit un moment avant de s'apercevoir qu'elle était RÉELLEMENT trempé, de la tête au pieds. avait-elle rêvé ? Caelan l'ignorait...
Il n''y avait pas de bébé, pas de mère, ni de page, de noble ou guerrier pour témoigner. La jeune fille était seule, dans un champ, à l'agonie, allongée sur l'herbe et dégoulinante d'eau. Lorsqu'elle constata qu'elle était mouillée, elle comprit qu'elle venait de rejouer la scène du sauvetage. Pourquoi ? aucun idée ! C'était certainement dut à son délire. Le regard trouble, elle avisa le Compagnon qui se tenait en triple devant elle. Croyant devenir folle elle baissa la tête et cracha l'eau qu'elle avait ingéré. Elle releva la tête tentant de se prouver que tout cela n'était qu'illusion mais ses yeux se posent sur la même forme blanche pure qui la fixait. Ses iris d'un bleu saphir l'observait en silence, se détachant nettement de la couleur de sa robe. il ne bougeait pas et, Caelan plongea son regard dans le sien. L'expression du visage de la jeune fille changea du tout au tout. Il paraissait plus paisible et toutes douleurs avaient quitté le corps de l'écuyère.
Caelan se sentait en confiance, ce qui était rare dès la première rencontre. Oui, mais là, ce n'était pas la même chose. Hypnotisée par ce lien, lorsqu'une voix se mit à parler dans sa tête, cela l'étonna sans lui faire peur. C'était comme si elle s'y attendait.
"Moi Ethel, Compagnon femelle, je t'ai Choisie Caelan pour être mon Élue. Je t'aime et je t'ai cherché jours et nuits. A présent nous ne seront plus jamais séparées."
"Oui" souffla l'écuyère comme un murmure.
Plus lucide que jamais, elle comprenait, à présent, combien dans sa vie, il y avait eu un manque. Mais plus maintenant, ce soir, Ethel venait de compléter Caelan. Elle se sentait entière et surtout, aimée...