Un soleil timide s'était levé ce matin et dessinait les contours d'une silhouette dans une chambre du collegium des Guérisseurs. La forme féminine, ensevelit sous un amas de draps blancs dormait encore. Puis, l'astre céleste darda ses rayons éclatants, ceux d'un début d'été.
La chambre, que le soleil illuminait, était de forme tantôt circulaire, tantôt carrée. Petite mais chaleureuse, elle contenait plusieurs armoires et étagères où s'entassait des fioles, ainsi que différents ingrédients qui servaient à préparer des breuvages de guérison. Sur le mur de droite, des grandes fenêtres donnaient sur une cours intérieure, très joliment fleurit, et divers bâtiments administratifs. Un pan de rideau retenait les rayons du soleil, tamisant ainsi la lumière dans la pièce. A l'opposé des fenêtres, un lit de taille moyenne, en bois d'ébène, dominait presque toute la pièce. Dans celui-ci, une jeune femme dormait encore.
Rynee bougea plusieurs fois dans son sommeil. Les évènements de la veille refaisait surface dans son rêve, de manière démesurée. Mais elle parvint à s'extirper du cauchemar sans trop de difficulté. Lentement, gracieusement, avec le maintien d'une princesse, elle se releva de ses draps. Alors la réalité lui revint et se frottant les yeux, elle eut un sourire. Hier, elle avait atteint les portes du palais de Haven. Après une longue, très longue traversée du pays, Rynee et Taram avaient trouvé refuge au Collegium des Guérisseurs. Le Doyen Oesope n'avait rien dit, l'avait juste accueillit. En cela, la jeune fille l'appréciait et parce qu'il ne la regardait pas comme une étrangère, comme une empoisonneuse, Rynee le respectait. Ils étaient parti voir l'intendante qui lui avait attribué une chambre, un emploi du temps et des vêtements. Ensuite, Oesope s'était lui même chargé de lui fait visiter les lieux : les bains, sa chambre, les salles de cours et la bibliothèque. Il lui expliqua le fonctionnement du collegium et son règlement. Ayant une mémoire infaillible, ou presque, Rynee assimila parfaitement les principes de l'école. Puis, le doyen l'avait congédié et Rynee s'endormit rapidement sur son lit, le sourire aux lèvres.
Le lendemain, elle se réveilla reposée. Ses cours commençaient dans deux heures environ. Avec grâce elle se leva et souplement, s'étira. Prenant une serviette sur la chaise à côté de son coffre à vêtements, elle se dirigea vers les bains, pieds nus. Une odeur de jasmin s'en échappait et la vapeur indiqua tout de suite à Rynee qu'elle se trouvait au bon endroit. Elle pénétra dans la salle et se dénicha une baignoire libre. L'eau était tiède et la jeune femme se détendit immédiatement. Que c'était agréable ! Elle profita de ce moment et se résigna à finalement sortir. Elle ne souhaitait pas être en retard pour son premier cours. Soupirant et sentant Le jasmin à profusion, elle se sécha méticuleusement. Rynee traversa le couloir et frissonna car la température avec les bains était plus fraîche et franchit la porte de sa chambre. Ses cheveux ondulés sur son épaule droite, elle choisit dans son linge attribué une toge / tunique longue et verte en lin. La matière était très agréable à porter, doux et soyeux. Rynee fut tout de suite fascinée par ce tissu qui captait la lumière et renvoyait des reflets de différents vert. De plus, ses mouvements, déjà gracieux, semblaient empruntés à la Déesse même. Les seuls présents que la jeune guérisseuse avait apporté, étaient ceux que ses “mères” lui avaient offert. Aussi, elle ajusta sa ceinture en or à sa taille, la marquant un peu plus. Il y avait deux bijoux que la jeune femme adulait. Un collier en forme d'aigle, signifiant la liberté et un bracelet qui s'ajustait en haut du bras, ayant pour forme un serpent ouvrant ses mâchoires mortelles. Ils avaient l'apparence de l'or, pourtant, ce n'en était pas, sa famille avait été trop pauvre pour pouvoir lui offrir cela.
Ensuite, elle apporta un soin particulier à se maquiller les yeux. Parmi les effectifs de ses affaires personnelles, elle retrouva la poussière de khôl noir et le henné que sa meilleure amie Coreilin lui avait offert. Devant un miroir de cuivre à sa disposition dans sa chambre, elle prit sa chaise et s'assit devant. Rynee dilua un peu de poussière avec de l'eau et ajouta de l'huile pour que l'adhésion soit parfaite sur ses yeux. Elle souligna joliment ses beaux yeux chocolat de khôl jusqu'aux tempes avant de teindre ses lèvres au henné. Elle inspecta longuement son visage, non vaniteusement, mais pour être présentable, et entreprit de se coiffer savamment. La jeune femme se décida pour une coiffure simple, mais élégante, ses cheveux bouclés retombant sur son épaule droite. Elle avait maîtrisé l'art de paraître toute seule, expérimentant et reprenant les coutumes des nobles. Si elle n'avait pas porté sa tunique en lin, elle aurait sûrement pu paraître comme une demoiselle de cours. Pourtant, Rynee se s'y plairait pas.
Enfin, après avoir remit sa chambre en ordre, elle la quitta avec un sourire charmeur. Beaucoup s'inclinèrent sur son passage, et Rynee sentit ses joue se rosir !
Elle trouva aisément la classe et sa mémoire ne l'eut pas trahi, comme à son habitude. La porte était ouverte et la jeune femme fit son entrée.
La pièce, pratiquement circulaire avait des table, des armoires en bois foncé, certainement de l'ébène, mais aucune chaise. Deux personne discutait devant de grandes fenêtres, qui donnaient sur un jardin très en beauté. Le soleil lui donnait un éclat de pureté et les malades pouvaient s'y promener, tout en admirant les plantations magnifiques. Bientôt, Rynee se joignit aux deux jeunes filles.
“- Bonjour, je m'appelle Rynee et je suis nouvelle. Et vous ?”
Elle décocha un sourire éclatant, révélant des dents très blanches qui contrastaient avec sa peau mâte.