Ils se penchèrent tous deux sur le parchemin. Barrn tentait de déchiffrer l'écriture. Maintenant qu'il lui prêtait plus d'attention, il parvenait à saisir le sens de certains mots dont les origines variaient. De l'ancien langage possédait quelques points communs avec le valdemarien actuel, du moins le supposait-il puisque certains mots y ressemblaient fort d'autres auraient pu être du karsite... En assemblant tous ces mots, il parvint à isoler ici et là des bouts de phrases qui avaient un sens... mais toutes ces tâches étaient fortement gênantes.
Il releva la tête pour voir ce qu'en pensait sa nouvelle assistante, et vit qu'elle était déjà occupée à recopier. Très bien, il avait eut raison d'écouter son prédécesseur, Isabeau et lui ferraient du bon travail.
Il se pencha sur le cahier et lu ce qu'avait tracé la plume d'Isabeau. Elle n'avait pas menti en disant qu'elle avait une belle écriture. Le texte avait quelque chose de familier, pourtant il était sûr de ne l'avoir jamais lu. Il le lu dans son esprit pour tenter de se souvenir.
*L'Orbe qui contenait la Vie est recluse en la Déesse. Si elle venait à disparaitre ou être volée, la Déesse bouleverserait l'ordre du Monde. Les Dieux eux-mêmes ne pourraient rien car c'est l'Univers lui-même qui se rebellerait contre le Vide. L'Orbe d'Aanor demeure cachée en la Déesse; seul la Pureté peut l'utiliser sans risque. Que le Noir s'en empare et le Vide règnera, tuant à coup sûr les Avatars et éteignant la Lumière. Que nulle peur cependant...*
L'image de Kaetram, assis dans son fauteuil bien des années auparavant alors qu'il n'était encore qu'un jeune kyree, s'imposa à lui claire comme si elle n'avait que quelques jours. Oui, son compagnon lui avait lu un texte similaire. Mais qu'y avait-il ensuite? Barrn avait beau chercher il ne s'en souvenait pas...
Il sentit qu'Isabeau n'allait pas bien. Elle vacilla, son instinct lui disait qu'une magie peu ordinaire était à l'œuvre. Il ne prêta pas attention à la copie de la jeune femme lorsqu'elle la poussa vers lui, préférant s'occuper d'elle.
*Isabeau, ça ira pour ce soir. Vous ne pourrez pas faire plus, vous avez été trop affaibli.*