[Fitz] Correspondance avec les morts.

[Fitz]

Aed,

Tu m'as fait promettre de t'écrire le jour où je partirai de la maison. Sauf que voilà tu le sais, je n'ai jamais aimé laisser de trace.

Mais ma vie a pris plusieurs tournures et j'ai décidé de tenir ma promesse. Mais où envoie-t-on les lettres quand on veut parler à un mort ?

Peu importe, je les lancerai à la rivière, ou je les garderai dans un coin, et je te les donnerai quand on se croisera.


Par où commencer ?

J'ai décidé de me rendre à Haven, j'ai trouvé une mission pour un petit marchand qui partait du nord vers la grande ville. Il parait que les missions sont intéressantes par là bas, et j'ai entendu des rumeurs sur la difficulté d'Haven a avoir une garde fixe. La guerre des marches leur demande beaucoup de force, et je suppose que mes bras ne seront pas de trop.

Qui sait peut être que je finirai par me lier à quelqu'un toi qui n'attendait que ca ?

[Fitz]

Aed,


Il faudra un jour que je change la façon de commencer mes lettres non ?

Bref. Sache que je ne me suis pas trompé. En effet Haven a besoin d'homme. Je suis tombé sur un recruteur de la garde, le lieutenant Robin. Ca a l'air d'être un bon gars, un homme comme tu les aimais. Moi bien sur tu me connais je reste méfiant.
Je l'ai rencontré dans une taverne assez étrange. Je t'avoue que sur tous les hommes qui l'entouraient j'étais le plus intéressant, sans me vanter bien sur !

Mais on crache pas sur un contrat, surtout quand c'est la grande ville qui engage. Ca peut rapporter beaucoup, et ça peut permettre de se faire des relations.

J'ai rendez vous demain directement au siège de la garde avec Robin. On verra ce qu'il en sortira.

Toi qui rêvait que j'entre au collégium pour devenir un érudit, voilà que j'y entre comme guerrier. La vie est drôle non ?

Au faite j'ai toujours ta boucle d'oreille.

[Fitz]

Aed,

Voilà je suis engagé. Me voilà membre de l'armée Valdemarienne. Ca fait drôle n'est ce pas ? Tu n'aurais jamais pensé que je m'engage de façon sérieuse pour un Pays ?

Mais j'ai rencontré une de leurs tête pensante. Dame Aranel. Je vais être franc avec vous elle m'a impressionné, et inspiré un sentiment de confiance que je n'avais pas connu depuis longtemps.

Mais elle semble épuisé, et mon petit doigt me fait dire que le pays se trouve dans une situation plus compliqué qu'il ne semblait au premier abord. Malgré sa fatigue j'ai bien senti qu'elle en avait compris bien plus sur moi que je n'en avais dit.

Je sais déjà qu'elle va vouloir avoir une discutions avec moi à propos de mon passé. En effet Aed, je n'ai pu m'empêcher de penser à vous, pendant qu'elle me questionnait.

Vieux maitre vous vous souvenez quand vous me parliez de valeurs ? Quand je tentais de fuir la maison pour me réfugier dans notre arbre ? Que je ne suivais votre discours que d'une oreille distraite, laissant me pieds pendre dans le vide. "Vous m'aviez alors posé la question "qu'est ce que c'est l'honnêteté pour toi, et que ferez tu si tu devais travailler pour une personne que tu estimes malhonnête?" .
Je n'y avais pas répondu à l'époque, ou alors ma réponse était tellement bateau que je n'avais pas intégré tout ceci.
Bizarrement ce jour, elle me posa les même questions.
Cela remue pas mal de souvenir non ?

Chaque jour qui passe je pense à vous Aed, je ne vous oublie pas.

[Fitz]

Aed,

Depuis quelques temps je n'ai plus communiqué avec toi. Mais il faut dire que beaucoup de choses se sont passées. Pour être franc, je regrette maintenant de ne pas avoir bien écouté toutes les cours de théologie que tu as tenté de m'enseigner.

Je ne sais comment t'expliquer cela. Visiblement j'aurai été choisi. Par une déesse dont je ne sais rien, et qui m'a donné des pouvoirs que je ne comprends pas.

Oui je sais si tu pouvais lire cela, tu t'inquiéterai pour ton protégé, pensant que je suis resté bien trop longtemps au soleil, et qu'il a fini par cramer le peu de raison qui me restait. Mais crois-moi il se passe des choses étranges autour de moi.

Depuis cette soirée j'ai un signe sur la main qui, lorsque je touche des gens, me permet de voir, enfin c'est mon interprétation, les esprits qui sont liés à eux. Je ne sais comment t'expliquer cela.

Je vois des choses.

Voilà c'est plus clair ? Des morts m'apparaissent pour me guider, et me parler. J'aurai bien aimé que ce soit toi, mais tu devais encore être trop occupé à faire une partie de cartes ! J'ai l'impression d'être devenu une bête de foire. Des érudits se penchent sur mon cas, pensant que je peux les aider à comprendre certaines choses, et j'ai peur que la rumeur enfle, et qu'on me donne bientôt une importance que je n'ai pas.

Tu m'as toujours dit que tu rêvais de quelque chose de grand pour moi, mais est-ce-que tout cela n'est pas un peu trop grand ? Je pense que je suis dépassé.


Plus que tout, tes conseils avisés me manquent Aed.

[Fitz]

Aed,


Mon chère Aed.... Tu sais qu'on était bien dans ta cabane sur la montagne ? Loin de tout, loin des gens, loin du bruit.... Là à cet endroit où personne ne pouvait m'apparaitre dans la nature, où des mages mort vivants ne voulaient pas me cramer la cervelle, où je ne me retrouvai pas confiné dans une drôle de salle avec des gens que je ne comprends pas....


Et Aed, tu sais.... Depuis que les morts m'apparaissent je me demande une chose. Pourquoi tu viens pas boire un coup avec moi un de ces soirs ?

Quitte à devenir fou, ce serait bien que ce soit en ta compagnie non ?


Je te dépeins une vie bien noire, mais finalement le coin est plutôt sympa parfois. Le cheval que j'ai acheté il y a quelque temps est vraiment une bête magnifique, sans qui je pense je serai perdu. Surtout qu'il ma permit de rencontrer une femme merveilleuse.... Mais elle mériterait une lettre à elle toute seule. Peut être plus tard si tu es sage !


Bref, tu vois y'a des choses sympa ?

Et puis vu que les tours de garde ont été augmenté, je passe nettement plus de temps dehors qu'avant, et ca c'est pas pour me déplaire. Bon certes on y trouve des corps dehors, et des gens agressifs. Mais bon.... Tout peut pas être parfait non plus.


Non, franchement, ce serait sympa si tu venais passer une soirée avec moi pour te bourrer la gueule dans une taverne sordide.

Quoique je me pose des questions...

Dis moi Aed, est ce que les morts ca boit ?

[Fitz]

Aed,



Ca y est c'est le départ. Ca a été l'effervescence ici ces derniers jours. Je n'ai pas vraiment eu de temps à moi. Tu sais ce que c'est, organiser le départ, prévoir les équipes, faire en sorte que ceux qu'on accompagnent ne risquent rien, etc etc.


Oui je sais je t'ai un peu laissé de coté. Mais l'avenir est si incertain, que je me demande parfois, si je ne vais pas te raconter la suite de mon histoire de vive voix plus tôt qu'on ne le pense.



Dis Aed, que sais-tu sur les déesses, dieux et autre truc pas net, toi qui maintenant les cotoie tous les jours ?

Tu dois surement en savoir bien plus que moi non ?

Que penses-tu du destin, et des desseins prévus par toutes ces puissances incontrolables ?


Non franchement, le chemin que je vais prendre, celui qu'on va emprunter, cette route qui nous méne soit disant à des discussions diplomatiques, j'ai peur qu'elles cachent bien plus de risque qu'on ne pourrait le penser de prime abord.


Tu sais, dans ce cas là tu me manques. Toi qui savait toujours prendre le bon coté des choses, même les épreuves les plus terribles.

Pourrais-tu me donner un coup de pouce ? Un message pour me dire où je vais, et pourquoi ? Ou même juste m'envoyer une bonne bouteille de là-haut que je puisse me bourrer la gueule avant de partir ?


Allé quoi soit sympa !



Tu me manques Aed.




Fitz.

[Fitz]

Mon maître, (tu remarqueras que j'ai changé mon début classique de lettre!)

Le voyage a été aussi difficile que je le pensais dans ma dernière lettre. Certains membres de notre expéditions ont été blessés, un traître a été découvert, et les nouvelles sont plus mauvaises que jamais.

Et ce n'est pas seulement nous, mais aussi les autres missions, tous les pays frontaliers de Valdemar sont en effervescence, le mal est encore plus profondément ancré que ce que l'on ne pensait, et je le sais maintenant, une guerre se prépare, un combat titanesque pour lequel de nombreux hommes vont mourir.

Je n'ai pas peur Aed, tu me connais, je n'ai jamais aimé laisser ce sentiment s'emparer de moi. Mais Haven est chez moi maintenant, et je crains plus que tout le futur !


Mais il n'y a pas que du mauvais, j'ai beaucoup appris sur moi, sur mon pouvoir, sur pourquoi, sur ce que je suis.

Il paraitrait que je suis ce qu'on appelle communément le « glaive ». Une sorte de truc élu par la déesse pour guider ses adorateurs et les autres à la victoire.... Ou à la défaite.

Tu te rends compte ? Si je me trompe de chemin on crève tous. C'est pas beau ?

Moi qui ait jamais aimé les responsabilités... Tu dois bien te marrer là haut dis moi ?


Dis d'ailleurs en passant, toi qui croise tant de monde là haut je suppose, tu pourrais pas aller discuter un peu avec cette drole de déesse ? Non mais juste glaner quelques info, histoire de m'aider. Faire un peu l'espion ?

Non franchement Aed tu es pas drôle !!!


Pour en revenir au sujet principal, ce que je crains le plus c'est pour les régions reculées de Valdemar, celles proches des frontières comme nous par le passé. Ce seront les premiers à trinquer. Je dois en parler au Régent et au Capitaine, je dois leur demander de m'aider à trouver une solution, quelque chose pour les rapprocher. Nous n'aurons jamais assez d'homme pour pouvoir surveiller l'intégralité des frontières. Jamais...

Ha oui car je ne t'ai pas annoncé le plus important peut être. Je parle d'homme, du capitaine, tout ca , car j'ai été nommé lieutenant de l'armée de Valdemar, mon rôle était déjà intéressant en tant que Glaive, voilà qu'en plus je suis lieutenant !


Mais comme tu te doutes on ne m'a pas forcé, j'ai accepté. Ce pays a besoin de bras, ce pays a besoin d'homme, et il fallait bien à un moment ou un autre que je m'attache quelque part non ?

Je t'imagine assis là haut avec un verre à la main, en train de rire comme un dément en regardant le petit garçon qui fuyait son passé devenir une personne au destin incertain certes, mais surement grandiose... Ou définitif !

On se souviendra de moi comme le guide qui a amené la victoire, ou comme le monstre qui a poussé le pays à sa perte !





Dis Aed... Est-ce que tu veilles encore sur moi ?



Fitz.