[Matisa/Ann'dra/Fitz] un coup de vent...

[Fitz]

Sa main se deserra, le sang perla sur la table, mais ce n'est pas vraiment cela qui génait. Le sourire réapparut sur ses lèvres, il se retourna le regard posé et calme, ses lévres étirées, et enchaina:
"donc je disais avec les campagnes les sold..."

Il remarqua Matisa. Le regard trouble, la sueur qui perlait. Elle aurait vécu 1000 guerres d'un coup qu'elle aurait eu le même regard.


"Ce qui s'est passé ? Je n'en sais rien, mais vous n'avez pas l'air bien du tout! "

Il ponctua sa phrase d'un geste de la main qui laissa s'envoler plusieurs gouttes de sang, une entaille monstrueusement grande  sur la paume.

"Et mince comment je me suis fait ca encore".

Il souria aux deux et se leva pour chercher un linge, ca devrait surement se trouver en cuisine.

"En tout cas, je ne sais pas pour vous Ann'dra, ni pour vous Matisa, mais ce qui vient de se passer ne m'a pas été agréable du tout".

Il essuya une larme qui coulait encore le long de sa joue, se laissant par la même occasion un énorme trace de sang au travers du visage.

"Et mince... C'est pas possible ca..."

Il continua sa recherche d'un linge propre.

[Ann'dra Kal'enedral]

Le temps que le kal'enedral se tourne vers elle, Matisa s'était assise suite à sa chute qu'il avait pu remarquer du coin de l'œil. Une bonne vision périphérique était toujours un avantage.....

"Je..Je l'ignore. Ce vent... Il était plus qu'étrange, on aurait pu dire un esprit, mais malgré tout, différent.... Sans le vouloir, j'ai été pris d'une faim immense, mais sans arriver à déterminer réellement de quoi. En y réfléchissant, je me dis que ma faim de Vengeance pourrait y être pour quelque chose mais je ne puis rien affirmer malgré tout. Vous allez bien à part ça tous les deux? Matisa, tu te sens capable de soigner Fitz? Si tu as besoin d'aide... je ne suis pas expert en la matière, mais je peux être utile."

Sortant un bandeau noir de sa poche, il le tendit au garde pour que celui-ci puisse commencer à essuyer le sang qu'il répandait sur son passage. Il s'agissait d'un bandeau de cérémonie, une part complète de la tenue du kal'enedral en de grandes occasions mais il n'était pas homme à s'attarder sur de menus détails, il pourrait toujours en trouver un autre plus tard !

"Tiens Fitz, commence par t'essuyer avec ça et comprime la plaie le temps de voir..."

Cette aventure partagée avait, pour le shin'a'in, rompu les conventions de politesse ou de faux semblants et il était passé au tutoiement sans même s'en apercevoir, une fois de plus. Enfin, entre hommes d'armes qui se respectaient, ils pouvaient se passer de vouvoiements inutiles.

Ann'dra s'était levé et commençait à chercher ce qui pourrait éventuellement aider à soigner cette blessure. il aurait mieux valu qu'ils se trouvent dans une mercerie pour cela, au moins aurait--il facilement trouvé du fil et une aiguille !

[Héraut Aranel]

Un nouveau coup de vent entre par la fenêtre. Il est accompagné un léger murmure qui fait dresser les cheveux sur la nuque. Pourtant dehors et dans le reste du Collegium, personne ne semble entendre ou ressentir ses effets. Les chiens dorment paisiblement et aucun pensionnaire n'a l'air de sortir de son lit.
Le vent semble avoir une consistance, il vous traverse vous enveloppe, comme s'il vous examinait.

Fitz, lorsque le vent entre au contact de ta plaie, la douleur devient lancinante et toi qui ne la ressent guère tu as vraiment un mal de chien. Et sous tes yeux, la plaie qui te torture se referme peu à peu pour ne laisser qu'une fine cicatrice, comme si la plaie était vieille de plusieurs années.

Ann'dra, ce nouveau contact te fait ressentir encore la présence inconnue. Ton regard se voile et tu te sens propulsé sur les Sentiers Lunaires. Pourtant sans méditation, le décor s'efface pour se transformer en plaines grises baignées des rayons de la lune. Piégé pour la première fois dans cet espace que tu connais pourtant très bien, il ne semble y avoir aucune issue.
Pour les autres, Ann'dra est toujours là : effondré sur la table.

Matisa, tu dois sacrément t'accrocher à tes barrières pour ne pas ressentir de nouveau une déferlante de sentiments. La douleur de Fitz puis son soulagement. Par contre tu perds totalement le contact avec Ann'dra alors qu'une seconde plus tôt, tu pouvais identifier sa présence parmi tous les sentiments tourbillonnants.
Tu ressens aussi, plus sourd, plus profond, un grondement qui semble provenir de la terre.

[on poursuit les tours de jeu tranquillement]

[Matisa]

"Soigner Fitz ? Oui.. Oui"

L'empathe reprenait peu à peu conscience et son esprit commençait à réfléchir. Elle se leva pour aller fouiller dans les placards. Il devait bien y avoir de l'alcool quelque part. Sa démarche était peu sûre mais elle tenait tout de même sur ses jambes.
Tout en cherchant,elle repensait à ce qui venait de se passer. la faim immense venait de Ann'dra... donc la peine, la haine, la colère... venaient de Fitz. Son visage confirmait cette supposition. Mais comment une simple bourrasque de vent pouvait provoquer de tels effets ?
Elle répondit à Fitz.

"Non en effet, ce ne fut pas un plaisir pour moi non plus. J'ai eu... J'ai ressentit... Je suis empathe" conclut-elle pour ne pas avoir à parler de tous les sentiments qui s'étaient emparés d'elle.

Dans un placard, elle finit par dénicher une bouteille dont le contenu, un liquide clair, ne semblait pas être de l'eau. Elle le débouchonna et le sentit pour s'en assurer. oui, c'était bien de l'alcool. les vapeurs à elles seules auraient pu suffire pour l'enivrer, si le vent ne s'était pas engouffrer une deuxième fois dans la pièce. Un horrible frisson parcourut sa nuque tandis qu'un murmure se glissait dans le vent jusqu'à ses oreilles. Rien d'intelligible ou de compréhensible cependant.
Sa quête d'alcool avait mené Matisa devant une fenêtre et elle put constater que dehors rien n'avait changé, le monde était toujours calme et paisible, endormi sous l'éclat de la lune.
Le vent est là, elle sent sur sa peau que ce n'est pas qu'un souffle, il semble plus consistant, il leur tourne autour, comme un être qui les étudierait. Ce pourrait-il que ce soit le cas ?
Mais Matisa ne put se poser de question. De nouveau son esprit est assailli. Cette fois-ci, elle lutte plus fort pour conserver un semblant de barrière. La douleur s'insinue en elle. Elle a ferme les yeux, pour se concentrer, mais elle sait que cette douleur vient de Fitz. Et... Ann'dra ? Elle ne le sent plus ! Où est-il ? Le guerrier, quelques instants plus tôt, était un flot de sentiments, comme il savait l'être, et d'un coup, elle ne le sentait plus. Mais il y a autre chose. Plus profond, plus grand, qui semble venir du cœur de la terre. Un grondement sourd. Son propre cœur bat fort et s'affole dans sa poitrine.

L'empathe pousse un soupir malgré elle lorsqu'elle sent la douleur s'apaiser. Mais elle s'inquiète pour Ann'dra. Toujours concentrée, elle rouvre les yeux. elle voit Fitz qui se tient là et regarde sa main, Ann'dra est là aussi, affalé sur la table. La peur qui l'envahit alors est bien à elle cette fois.
Elle oublie alors son propre esprit et se précipite sur le guerrier. elle soupire en constatant qu'il respire.
Elle se tourne vers Fitz, se demandant alors comment sa douleur avait pu disparaitre.

[Fitz]

Fitz attrape le tissu tendu par Ann'dra

"Merci à toi, désolé de gâcher tes affaires comme ca"

Adressant un sourire navré au Kal'enedral, il se penche vers sa blessure, quand le vent entre de nouveau.

Il voit les autres, il sait qu'ils sont présent, mais la douleur, cette douleur intense. Il n'avait rien ressenti de tel depuis des années, et pourtant ça ne peut pas être sa plaie. Comment est-ce possible ?

Il entend qu'on parle de le soigner, il sait que Matisa s'est levée, mais rien d'autre ne fixe son esprit que sa main. Comment une plaie aussi bénigne par rapport à tout ce qu'il a pu vivre jusqu'à présent peut à elle seul le prendre au tripe comme ça .

Il se souvient de coup de fouets, de blessures de guerres, de coup de hache, qui n'ont pas été aussi douloureux. Comment lui peut il ressentir cela.

Et puis ca disparait doucement, comme c'était venu. Le jeune mercenaire regarde alors la plaie qui sous ses yeux ébahis disparait. Il ne reste qu'une fine trace, une cicatrice de plus qui aura disparu d'ici peu. De son autre main il touche sa paume, suivant du doigt la plaie qui existait pourtant bel et bien quelques minutes auparavant. Le sang qu'il a laissé en est bien la preuve, il ne l'a pas révé.

Levant les yeux il voit Matisa qui le regarde intrigué. Il lui présente alors sa paume.

"Je pense que tu n'auras pas besoin d'utiliser tes dons... Même si pour moi la guérison est d'habitude rapide, là j'avoue que je suis... Étonné. Il se passe des choses vraiment étrange la nuit au collégium... Et les autres qui continuent de dormir. Cela n'affecterait que nous ? "


Matisa ne le regarde pas, elle est fixé sur la table, ou Ann'dra git, le mercenaire se porte alors à sa portée.

"Ann'dra ? Ann'dra ? Bon sang, mais qu'est ce que c'est que tout ca ! "

[Ann'dra Kal'enedral]

A peine se fut-il rassit après avoir trouvé une bobine de fil de cuisine suffisament fin pour faire l'affaire qu'un nouveau coup de vent s'engouffra dans la pièce, porteur de la même sensation que le premier, celle de la venue d'un être inconnu, un esprit qu'il n'arrivait pas à cerner. Ann'dra n'eut qu'à peine le temps de s'assoir à sa place, espérant tendre le fil au mercenaire avant de s'apercevoir qu'il partait de son corps pour se retrouver propulsé sur les Sentiers Lunaires sans l'avoir demandé ou provoqué.

*Que se passe-t-il. Pourquoi suis-je ici?*

Devant son regard s'étalaient les sentiers argentés qu'il connaissait si bien et qui s'étendaient à perte de vue sans sembler avoir de fin. La plupart du temps, pour ne pas dire que c'était toujours le cas, il se sentait bien en ce lieu d'apaisement et souvent de solitude. C'était un endroit où il pouvait oublier sa haine et sa rancoeur, un endroit où il pouvait être lui-même sans se soucier de rien d'autre, offert aux bras de Kal'enel dans une pure dévotion pour Son être.

Mais cette fois était différente... il n'avait pas souhaité venir en ce lieu et il ne comprenait pas qu'il y ait été mené de force. A moins bien sûr que la Déesse ne l'ait appelé pour une raison qu'Elle était seule à connaître. Il espérait d'une certaine manière que c'était le cas, car sinon, il ne pourrait que s'agir de l'oeuvre de celle qui menaçait les leshya selon lui.

pour ne pas rester inactif car cela l'horripilait grandement, il se mit à marcher, avançant sur le chemin sasn fin, à la recherche d'une raison à sa présence mais sans trouver rien qui lui apporte une réponse. Il entreprit d'appeler quiconque voudrait lui répondre, un Avatar par exemple, peut-être la même femme qui lui avait remis l'épée qu'il portait sur son dos habituellement. Mais bien sûr, l'apparition d'un de ses êtres ne dépendait que de la volonté de la Dame Aux Yeux Etoilés et aucun danger ne semblait pour le moment se présenter.

Il ne lui restait qu'une chose à faire : patienter. Il s'assit en tailleur, ferma les yeux et attendit que quelqu'un se manifeste car il ne pouvait rien faired 'autre.

[Héraut Aranel]

Fitz et Matisa, vous avez beau secouer Ann'dra, il ne se réveille pas. C'est comme si son esprit s'était envolé et n'avait laissé qu'un corps en vie physiquement mais sans activité.

Matisa, si tu te concentres sur Ann'dra, tu pourras sentir... un vide. Comme si tu étais face à une coquille vide. Une sensation que tu n'as jamais ressenti auparavant.

Fitz, si tu regardes ta main, tu pourras remarquer que ta cicatrice n'est pas une simple coupure refermée. Tu ne l'avais pas vu plus tôt mais elle représente un symbole : une spirale dans un cercle.

Ann'dra, tu as beau marcher, crier, t'arrêter et méditer, personne ne semble vouloir (ou pouvoir) se présenter à toi. A bien y regarder tu peux noter des différences par rapport aux Sentiers Lunaires habituels. La terre vibre légèrement sous toi, la lune a moins d'éclat et l'horizon semble apparaitre et disparaitre sans cesse sans que ce soit réellement perceptible.

[Matisa]

Matisa regarda la main de Fitz. Ses yeux s'arrondirent en voyant que la blessure avait disparut. Elle prit sa main et la regarda. Non ils n'avaient pas rêvé, il y avait une cicatrice, la blessure avait bien existé. La guérisseuse ne s'attarda pas plus dessus. Ann'dra l'inquiétait. Elle se pencha sur lui, son visage était paisible, comme s'il dormait. Mais Matisa était certaine qu'il ne dormait pas. Comment aurait-il put s'endormir ainsi ? Si rapidement et dans cette situation ?
Elle s'assit sur le banc à côté du guerrier, un pied sur le sol l'autre pendant dans le vide car elle était tournée vers lui. Elle inspira un grand coup puis expira doucement et abaissa ses barrières. L'empathe s'attendait à recevoir le flot habituel de sentiments qui caractérisait l'homme d'arme... rien. Comment ça rien ?
Depuis son arrivée au Collegium, l'empathe avait apprit à ses dépends qu'une personne endormie éprouvait aussi des sentiments. Une nuit Rosa avait fait un mauvais rêve alors qu'elle même rêvait une énième fois de Atali... la combinaison de ces sentiments l'avait chamboulé au point qu'elle en avait ressenti les effets toute la matinée.
Bref, jamais un être vivant ne cessait de ressentir et d'avoir des sentiments. Où était donc parti l'esprit de Ann'dra pour qu'elle ne ressente rien ?

L'empathe remit en place ses barrières et regarda Fitz, seule personne présente, avec des yeux dans lesquels se mêlaient la peur et l'incompréhension.

"Je crois qu'il va falloir demander conseil. peut-être Oesope pourrait-il nous aider."

[Fitz]

Il ne comprenait plus rien. Il avait déjà vu un Kal'enedral méditer durant un de ses trajets, mais ils ne les avaient jamais vu s'écrouler ainsi. Ils étaient réputé pour être plutôt coriace et résistant, qu'arrivait-il à Ann'dra.

Et sa blessure, qui saignait si abondamment. Il regarda de nouveau sa main. Et l'étonnement fut encore plus grand. La trace du couteau auparavant était une grande estafilade qui rayait entièrement sa paume. La cicatrice elle est une spirale enfermée dans un cercle.
Il connaissait les blessures et leurs conséquences, jamais une telle marque aurait pu apparaitre après ce genre d'ouverture... Mais que ce passait-il donc ici ?

Fitz est un homme rationnel, et ce qu'il ne comprend pas le gêne, et là... Il est gêné... Très gêné.. Énervé même !

"Mais bon sang de bon soir, qu'est ce que c'est que ce boxon !!"

Le mercenaire avait parlé tout haut sans même s'en apercevoir. Ce truc qui jouait avec eux ne lui plaisait pas. Il regarda Matisa placait au dessus du guerrier, et s'approcha d'elle. Plongeant le linge que le guerrier lui avait prété plus tôt dans l'eau il le tendit à l'apprenti guérisseuse.

"Tiens si ca peut t'aider. Et je pense que tu as raison, il va falloir trouver de l'aide. Moi qui suis censé rapporter tout ce que je trouve de suspect, je pense que ça c'est rapportable non ? "

Il rigola tout seul, souriant généreusement à Matisa. La jeune femme semblait perdu, et il espérait la détendre un peu, même si tout ce mystère qui s'épaississait n'allait pas forcément l'aider dans ce sens.

Il soupira un bon coup, se décontracta, et s'approcha encore du guerrier pour voir plus clair dans ce qui arrivait.

"En tout cas il semble encore en vie. Mais avant toute chose nous devons récapituler ce que nous savons, c'est la seule solution pour faire un rapport clair à ceux qui nous aideront"

Fitz se passa une main sur les yeux, comme pour éclaircir sa vision des choses.

"Tu as eu faim et tu es passé par ici. Ann'dra et moi t'avons rejoint, attirés par ton festin nocturne. Un premier coup de vent, j'ai pour ma part revécu un évènement que je préfèrerai enterrer. Ann'dra lui a ressenti une faim insatiable. Je me suis blessé. Deuxième coup de vent, ma blessure disparait, et Ann'dra... Hé bien Ann'dra aussi je pense qu'on peut dire ça ainsi."

Une pause pour trier ses idées, puis regardant Matisa dans les yeux.

"Dis moi as tu déjà vécu un truc pareil ? D'après ce que j'ai cru comprendre, tu es empathe, as-tu déjà ressenti un tel flot de sensation chez des gens ?  "

[Ann'dra Kal'enedral]

*Bon, ça commence à bien faire !*

Cela faisait un bon moment pour le kal'enedral qu'il patientait sans bouger, méditant dans l'attente de la venue d'une personne qui pourrait lui signifier le pourquoi de sa venue et il commençait à s'impatienter.

Quelque peu agacé, il reprit sa marche tranquillement tout d'abort, puis en courant. Tant qu'à faire d'être dans un lieu sans fin, il pouvait courir sans faille à toute vitesse sans rien risquer. Mais cette activité ne servait en fait pas à grand chose, il ne pouvait pas entraîner son corps ici puisq'en fait, il n'en avait pas.

Il s'arrêta à nouveau et hurla à l'attention de qui pourrait l'entendre sans aucune réponse. Les Sentiers Lunaires lui paraissaient désormais un peu différents de ceux qu'il connaissait habituellement. Le "sol" donnait la sensation d'un mouvement ce qui était inhabituel, tremblant légèrement et l'éclat argenté qui l'entourait, dû à la Lune paraissait moins lumineux. il tournait la tête en tous sens, essayant de déterminer ce qu'il pourrait faire sans trouver la réponse. Fixant l'horizon, il ne parvenait pas à le discerner réellement, celui-ci semblait fort instable, on aurait dit qu'il disparaissait et revenait sans cesse. Quelle étrangeté !

Il essayait de ne pas perdre patience mais avait beaucoup de mal à se contenir, il se rassit donc et recommença sa médiation, juste histoire de passer le temps, mais elle ne dura pas bien longtemps.

D'un bond, il se releva et résolut d'en arriver à une extrêmité... En espérant que sa Déesse accepterait son acte. Il inspira doucement et à fond, fermant les yeux un instant pour se détendre. Ce qu'il allait faire n'était pas anodin et la situation bien qu'étrange ne nécessitait pas forcément une telle impudence de sa part. Mais il était déterminé.

Rouvrant les yeux il ouvrit la bouche et d'un ton calme et sûr, appela la Déesse par l'un de ses noms, faisant appel à Kal'enel avec le nom qui lui était conféré pour des situations de crise. Le seul moyen d'être sûr qu'elle répondrait, soit pour l'aider, soit pour le châtier. Il tremblait presque de peur mais il avait confiance en Elle et il s'agissait bel et bien d'une situation de crise sans solution à son sens. Elle Seule pouvait lui venir en aide.

Il pensa un instant à Darea. S'agissait-il de la même situation? Etait-il victime de celle qui avait provoqué la rupture de son lien? Il espérait vraiment que le sien resterait en l'état, effrayé de penser que son vysaka puisse être rompu.

[Héraut Aranel]

Fitz, Matisa je vous laisse décider ce que vous voulez faire. Le vent semble retombé pour le moment et aucune nouvelle manifestation ne vient à vous.

Fitz, ta cicatrice n'est pas à proprement parler douloureuse mais très sensible. L'effleurer semble te déclencher de l'électricité jusqu'au coude.

Ann'dra, à l'évocation d'un des noms de la déesse, une brèche se dessine dans ce Sentier de Lune, comme une ouverture recouverte d'un voile fin. Tu ne peux voir au delà du voile mais tu devines un ciel étoilé tel que celui que tu vois les soirs d'été lorsque tu te trouves au coeur des plaines.

[Matisa]

Matisa se leva et se plaça derrière Ann'dra.

"D'abord, on va l'allonger par terre. Je ne voudrais pas qu'il tombe et se fasse mal. D'accord c'est un homme d'arme habitué à recevoir des coups mais ce n'est pas une raison."

Elle saisit l'homme par les épaules pour le faire basculer vers elle puis glissa ses bras sous ses aisselle et noua ses mains sur sa poitrine avant de le tirer avec elle, faisant glisser les jambes sur le banc.

"Pour te répondre, et bien je n'en sais rien... oh mais il est pas léger ! ... je ne suis qu'une étrangère et j'ai vu bien des choses depuis mon arrivée dans ce pays qui m'intrigue. Mais viens un moment où je ne me pose plus tellement de questions. Donc, d'après ce que tu me dis, je suppose que cela n'a rien d'habituel..."

C'était certain, Ann'dra n'était pas léger, mais il n'y avait aucun doute que les armes qu'il portait sur lui (elle en sentait bien une demi douzaine dissimulés  sous les vêtements) aidaient à alourdir le tout.
*Je vais éviter de me le mettre à dos* se dit elle pour dédramatiser la situation

"Aïe"

Elle avait trébuché et était tombée sur les fesses. Ann'dra lui retomba dessus et elle put confirmer qu'il pesait son poids ! Avec une petite grimace, elle le poussa et le fit glisser pour l'allonger sur le sol. Elle attrapa le linge et le posa sur son front.

"Je ne sais pas si ça va avoir un quelconque effet mais bon..."

Puis l'apprentie, toujours assise par terre, leva les yeux vers Fitz. Elle l'écouta résumer ce qui venait d'arriver.
Elle avait eut faim ? Oui si on veux, ce n'était pas vraiment ce qui l'avait fait sortir de sa chambre, mais qu'importe, le résultat était le même. Elle sourit à peine aux dernières paroles.

"Oui, on doit pouvoir le dire. Pour ma part, j'ai ressenti tout ce que vous ressentiez, avec une puissance... énorme. Mais là. Là, si je te sens toi en me protégeant vaguement, lui, je ne le sens même pas un peu en abaissant totalement mes barrières. Et ça, je peux te dire que ce n'est pas normal."

Un court silence s'installa, chacun plongé dans ses pensées de son côté. Puis Fitz reprit la parole. Elle hocha la tête, ni oui ni non.

"Oui, je suis empathe, mais c'est quelque chose de très nouveau. Mon expérience n'a pas plus d'une semaine. Tout ce que je sais, c'est que certaines personnes sont sereines, d'autres sont des flots perpétuels de sentiments, ceux là sont une véritable torture pour moi. mais ce vent... il a tout balayé, j'étais totalement impuissante devant la puissance de ce que j'ai ressenti."

Elle baissa à nouveau les yeux sur Ann'dra puis conclut.

"Il faut aller chercher quelqu'un. Pour ma part, j'aurai aimé aller chercher mes affaires dans ma chambre, tout ceci ne me dit rien qui vaille et je n'aime pas me sentir aussi vulnérable, mais nous ne pouvons partir tout les deux et tu es probablement le mieux placé pour trouver quelqu'un à qui t'adresser."

[Fitz]

La jeune fille semblait vouloir prendre les choses en main, voilà déjà une bonne chose. Elle ne restait pas prostré et interdite comme beaucoup de filles de nobles aurait fait.

Il acquiesça quand elle proposa de l'allonger par terre, mais alors qu'il voulut l'aider à porter les jambes de Ann'dra il se retrouva paralysé. Non paralysé n'est pas le mot. Quand il posa sa main blessé sur lui pour le porter une violente décharge lui remonta jusqu'au coude. Comme si le nerf avait été touché par tout ca. C'est n'est pas douloureux, mais gênant, et surtout handicapant. Il s'arrêta un instant pour voir qu'elle pression pouvait supporter la blessure. L'effleurant à peine il ressentit de nouveau cette décharge.

Fitz sortit de sa rêverie lorsqu'il entendu la chute de Matisa. Comment se sentir plus stupide, que lorsqu'on est debout sans bouger, et que la personne à coté tente de porter un homme d'au moins deux fois son poids. Sans vouloir vexer Ann'dra bien sur, mais Matisa semblait bien plus fluette que lui !

"Je... Je suis désolé j'aurai du t'aider. Je suis un peu en dessous de tout sur le coup navré. Il y a un truc bizarre mais...
Bref oublies ca."


Il resta un long moment perdu dans ses pensées. Qu'est ce donc que ce qui leur arrivait. Il ne comprenait a peu près plus rien, et il n'aimait pas ca. Il ne voulait pas parler de la sensation qu'il sentait dans son bras à chaque fois que la cicatrice était effleuré. Un homme d'arme qui ne pouvait rien tenir dans sa main, n'était rien de plus qu'un chien de chasse sans flair.

Il s'approcha de Ann'dra ainsi alongé, et vérifia que "tout fonctionné" comme il faisait sur le champ de bataille avec un camarade tombé.

Puis il écouta Matisa proposé d'aller chercher quelqu'un.

"Je ne suis pas sur d'être le mieux placé Matisa. Je viens de prendre mes fonctions au collégium, la seule personne que je connais est le lieutenant Robin, et j'ai croisé une fois le Héraut Aranel... Je te proposerai plutôt vu que tu es apprentie guérrisseuse que tu ailles prendre tes affaires, en passant là bas tu dois bien pouvoir prévenir une personne plus haut gradé que toi ? Moi je ne peux pas entrer dans votre "sanctuaire" si je puis dire, je n'en ai pas les autorisations.  
Pour ma part je vais en profiter pour noter tout ce qui s'est passé, et dés que vous reviendrez j'irai avertir le capitaine de la garde pour requérir du secours.
Ne t'inquiète pas, j'ai gardé des hommes blessé sur les champ de bataille, je dois bien pouvoir empêcher Ann'dra de s'écraser sur une fourchette qui traine !"

Il sourit tendrement à la jeune apprentie, qui l'impressionnait tout bonnement par son sang froid, et sa maitrise.

[Ann'dra Kal'enedral]

(h.j : normal que je pèse lourd, en plus des armes, je rappelle que le muscle est plus lourd que la graisse, et vu mes entraînements...)

Voilà qui était de plus en plus étrange. Il s'attendait bien à une manifestation divine, mais de ce type, il n'y aurait jamais pensé. Le sentier semblait s'être comme "déchiré" et l'ouverture ainsi visible, bien que semblant recouverte  d'un voile très fin laisser discerner de l'autre côté un ciel étoilé.

Ce ciel ressemblait tant à celui qu'il voyait les soirs d'été dans les plaines, à l'époque où lui et Erya partaient tous deux passer la nuit autour d'un feu, seuls au monde, uniquement là l'un pour l'autre, oublieux de tout ou presque. Leurs yeux se perdaient alors dans leurs regards mutuels et ce ciel lui semblait le reflet des yeux de son aimée.

Ann'dra s'approcha lentement de la brèche. Ces étoiles étaient par trop représentatives de sa Déesse et la Jeune Fille, l'un de ses visages semblait des plus accueillante tant elles brillaient. Il n'avait aucune raison de craindre cette faille mais il ne pouvait s'empêcher de se demander si le Sentier Lunaire en était bien un finalement? Si l'appel de la Déesse avait créé cette ouverture, peut-être n'était-ce pas le cas... Le kal'enedral prit son courage à deux mains et résolut d'essayer d'en rentrer une dans l'ouverture, comme s'il avait voulu attrapper une étoile.

[Héraut Aranel]

Matisa, Fitz, je vous laisse continuer à jouer. Ann'dra ne bouge pas d'un pouce et ne semble pas vouloir se réveiller !

Ann'dra, lorsque tu essaie d'entrer dans la faille tu ressens une résistance, comme si tu essayais de traverser une porte dont l'entrée est recouverte d'un rideau de tissu assez bien fixé pour ne pas s'écarter.