[Matisa/Ann'dra/Fitz] un coup de vent...

[Matisa]

Matisa acquiesça. Ils n'étaient pas rendu s'ils se renvoyaient sans cesse la balle. Elle irait donc, bien que sa connaissance des lieux ne soit pas beaucoup plus grande que celle de Fitz.

"Bien. Je vais chercher mes affaires et tenter de trouver quelqu'un."

Elle se leva, frottant son derrière endolori. Elle se tourna puis s'arrêta semblant se rappeler quelque chose puis fit de nouveau face à Fitz, les sourcils légèrement froncés.

"Ça va ?"

L'empathe avait tout simplement senti la douleur de Fitz mais n'y avait pas tout de suite prêté attention, maintenant qu'elle réalisait, elle s'enquérait de son état.

Néanmoins, le moment n'était pas à la causette, elle prit donc le temps d'entendre sa réponse mais ne répliqua pas. Il semblait se porter plutôt bien, il devrait pouvoir tenir jusqu'à son retour. Elle parti donc en courant dans les couloirs, refaisant, le chemin qu'elle avait fait un peu plus tôt. Combien de temps s'était-il écoulé depuis qu'elle avait quitté sa chambre ? Ce vent les avait tous chamboulé et le temps aurai pu couler aussi vite qu'il pouvait ne pas l'avoir fait.
Elle pénétra dans sa chambre silencieusement et prit l'épée offerte par Ann'dra. Elle l'attacha à sa ceinture. Rosa se tourna vers elle, Matisa leva la tête. Non, elle dormait toujours. Tant mieux, elle ne s'était pas vu lui expliquer tout ce qui se passait. Elle attrapa sa besace et fila, aussi silencieusement qu'à son entrée.
Elle marcha rapidement dans les couloirs, cherchant la chambre de Oesope. Elle prit plusieurs directions les unes après les autres et lorsqu'elle arriva devant les classes, elle compris qu'elle s'était perdu.

*C'est malin ! Comment tu fais maintenant ?*

Elle reparti en sens inverse pour finalement se retrouver dehors. Bon et bien là au moins il y avait peu de chance qu'elle se perde, mais elle n'allait pas faire avancer les choses pour autant. Elle soupira. Que faire ?

[Fitz]

Toujours allongé au coté d'Ann'dra Il écoutait Matisa. Oui il était plus logique qu'elle y aille. Certes il était garde, mais il ne pouvait rejoindre les soigneurs, et c'était à son avis la priorité première. La défense du corps d'Ann'dra il pouvait la gérait, pas les soins.

De plus le pouvoir de Matisa pouvait être utile si quelque chose rodait dans les couloirs, elle saurait le repérer et l'éviter.

Elle se préparait à sortir, Fitz toujours agenouillé près du guerrier, palpant chaque signe de vie qu'il pouvait trouver, lorsque la question qu'il redoutait finit par arriver. Ca va... C'était vite dit. Il sentait toujours cette drôle de sensation quand il touchait quelque chose avec sa main, mais rien de plus. La blessure en elle même n'existait plus. Ce qui existait c'était cette sensation  qu'il ne comprenait pas.

"Ca va regarde" il montra la main à Matisa rapidement, avant de la cacher sous sa manche "il n'y a plus rien. Ann'dra m'inquiète plus !"

Il regarda Matisa s'éloigner vers la porte et lui lanca une dernière phrase

"Fais attention à toi Matisa. Si tu as le moindre problème hurle ! J'accourerais t'aider, j'ai une bonne oreille "

Son regard braqué sur la jeune fille, il la suivit jusqu'à ce qu'elle est complétement disparu.

Il se concentra alors sur le Kal'enedral . Que lui arrivait-il ? Et où était sa déesse ?  Il savait qu'appelait au secours ne serait d'aucune aide, et il ne pouvait se résoudre à laisser le guerrier au sol.

*Tu n'abandonneras pas un camarade tombé sur le champ de bataille*

Voilà la litanie à se répéter dans la tête. Voilà ce à quoi il devait penser. Quoiqu'il puisse arriver, quoiqu'il puisse se présenter, il donnerait son corps et sa vie pour protéger le jeune guerrier. Il ne connaissait pas le Kal'enedral plus que cela, mais son honneur lui interdisait de le laisser seul à la dérive.

Il se leva un instant et partit chercher sa hache qui était posé plus loin. Se rapprochant du guerrier il enleva sa cape et sa chemise. La première pour faire une couverture à Ann'dra, et l'autre pour en faire un oreiller.

"Mon pauvre ami, je ne sais si tu m'entends, mais c'est à peu près tout ce que je peux faire pour toi. Améliorer ton confort, et éviter que tu n'aies froid..."

Matisa était déjà partit depuis un moment, et le mercenaire commençait à s'inquiéter. Une guérisseuse perdue dans le collégium, un guerrier allongé sur le sol immobile, il regarda sa main observant la drôle de cicatrice, la suivant du doigt déclenchant encore ce frisson si étrange.... Vraiment ils faisaient une drôle d'équipe.

Il se met à sourrir dans le noir, avant de partir d'un rire franc... Vraiment parfois il lui tombait des trucs sur la tête qu'il ne comprenait pas. Et comme disait Aed.

"Mieux vaut rire que pleurer, cela détend les muscles et on y voit plus clair ! "

Il se rendit compte qu'il avait dit la phrases de son vieux mentor à voix haute.

[Ann'dra Kal'enedral]

La main du kal'enedral rencontra le voile qu'il avait pu discerner, et celui-ci semblait opposer une légère résistance à la pression qu'il exerçait. Il n'osait pas trop forcer, mais que faire d'autre? Devait-il évoquer un autre nom de la Déesse? Cela serait certainement une mauvaise idée. Elle n'était pas à sa disposition et il n'avait aucune intention d'en arriver là avant d'avoir tout essayé.

Il aurait voulu avoir ses armes avec lui, mais ce plan immatériel ne permettait normalement pas la possession de tels objets... Et pourtant... L'épée de l'Avatar lui avait été donnée sur les sentiers lunaires, celle-ci devait par conéquent avoir une consistance en ce lieu... Mais il ne l'avait pas sur lui. Pour une fois qu'il ne l'avait pas prise avec lui !  L'épée reposait dans ses quartiers sous son lit, seule sa double tranchant reposait contre sa cuisse lorsque le vent s'était engouffré dans la pièce et elle ne lui serait d'aucune utilité ici.

Une idée commençait à germer en son esprit. La jeune apprentie guérisseuse avait semblé ressentir très fortement les émotions d'Ann'dra, plus peut-être que celles des autres. il pouvait se tromper mais peut-être s'il accentuait ses émotions arriverait-elle à les sentir à travers les plans? C'était là une idée qui pouvait sembler grotesque, mais il n'avait rien à perdre et il devait tout essayer.

Tout cela était bel et bien mais même si son idée fonctionnait... Que lui faire ressentir pour lui faire comprendre ce qu'il voulait? Une urgnce, ça c'était plutôt évident et les deux compagnons laissés sur place devaient déjà être prédisposés à cette sensation actuellement ! Un besoin... Oui, certainement mais ensuite? Quoi donc?

De l'agressivité, de la rage ! Cela pourrait faire comprendre qu'il avait besoin d'une arme, elle penserait peut-être à un ennemi quel qu'il soit... Mais comment préciser l'arme? comment lui dire où elle était? Une envie de dormir?....

Tout cela lui semblait décidemment très décousu et il doutait sérieusement de l'utilité d'un tel projet ! Mais enfin, s'il arrivait à faire ressentir sa présence d'une façon ou d'une autre, au moins seraient-ils rassurés quant à son état de santé...

Un instant, il pensa à Darea. En tant que Chamane, elle aurait certainement pu l'aider, mais désormais... il s'en voulut un instant d''avoir osé penser cela, mais ce n'était pas le moment d'avoir de la compassion, une chose importante devait être en cours, même s'il ignorait de quoi il retournait. Il devait sortir d'ici !

Il recula de quelques pas de la faille, laissant ses yeux se fixer sur les étoiles qu'il pouvait apercevoir et pensa à Matisa aussi fort qu'il le pouvait, essyant de transmettre le sentiment d'urgence ainsi qu'un sentiment de frustration, les deux étant les plus présents en lui pour l'instant, ils seraient les plus à même d'être ressentis...

Si la Dame le voulait, finalement, peut-être que cela servirait...

[Héraut Aranel]

Fitz, lorsque tu places ta cape sur Ann'dra pour l'abriter du froid, te dos de ta main entre en contact avec sa peau fugacement, mais suffisamment pour te faire ressentir des frissons qui partent de ta nouvelle cicatrice et remontent jusqu'au coude. Aussitôt, ta tête se met à tourner et ton regard se brouille. Lorsque tu regardes Ann'dra, toujours allongé et inanimé tu ne vois plus seulement le jeune homme qu'il est mais l'ombre d'une guerrière magnifique aux yeux emplis d'étoiles. Ann'dra et Elle semblent entrelacés, comme si tu pouvais percevoir son âme. Puis l'impression disparait, te laissant frissonnant.

Ann'dra, tu sens que tes pensées s'ordonnent comme si quelqu'un le faisait à l'extérieur de ton esprit. Ces impressions que tu tentes de transmettre à Matisa se transforment en images précises et sont littéralement happées par l'ouverture de la faille. Tu ne doutes pas que ta Déesse y est pour quelque chose.

Matisa tu es tranquillement en train de marcher et là tu te figes sur place. Tu as l'impression d'entendre quelqu'un t'appeler à l'intérieur de ton esprit. Tu reconnais facilement l'empreinte d'Ann'dra : c'est comme une aura qui s'impose dans ton esprit, une aura qui lui appartient tu en es certaine. S'ensuit l'image d'une belle arme et d'un lit. Puis l'impression s'évanouit.

[Matisa]

Matisa s'avança sous la lune. Le ciel était déjà moins sombre et les étoiles perdaient de leur éclat. Malgré cela, la nuit gardait quelque chose de magique. La jeune femme réfléchissait. Allait-elle retenter de trouver Oesope, au risque de se perdre de nouveau dans le collegium laissant seuls encore un peu plus les deux hommes, mais sans aide, qu'allaient-ils faire de Ann'dra... Puis soudain ses réflexions furent interrompu. Une sensation, comme une voix qui l'appellerait à l'intérieur même de son esprit, porteuse d'une impression familière, s'insinua en elle. Elle se figea sur place, prêtant toute son attention à cette "voix". Il ne lui fut pas difficile de reconnaitre la marque de Ann'dra. Une empreinte devenue familière, oui aucun doute possible c'était bien le guerrier. Il n'était donc pas si inconscient qu'il en avait l'air. Puis vint une image. Celle d'une épée sur un lit. Cette épée, elle l'avait déjà vu plusieurs fois, Ann'dra semblait ne jamais s'en séparer... et pourtant il l'avait fait ce soir. Puis l'image disparut comme elle était venue.
Ann'dra lui demandait d'aller chercher son épée. Où logeait-il déjà ? Il le lui avait dit à la fin de l'entrainement. Il logeait dans une auberge en ville. Déjà ses pas la conduisait vers le centre de Haven. Elle devait trouver l'auberge "l'outre percée".
Elle était passée devant une fois, peut-être saurais t elle mieux la retrouver que son maitre. Par miracle elle trouva quelqu'un dans la rue qui sût lui indiquer le chemin. En entrant, elle ne trouva personne. Bon, et bien elle allait devoir se débrouiller. Silencieusement mais d'un pas rapide, elle monta dans le couloir qui menait aux chambres. Heureusement, il n'y en avait pas beaucoup. Elle élimina celle où elle entendait clairement ronfler, ouvrit quelques portes pour se rendre compte de l'état d'occupation de la chambre qui se trouvait derrière. Enfin, elle ouvrit la bonne. L'épée était là. elle ne perdit pas de temps, la saisit et repartit en courant, dévala les escaliers, et sortit. Elle courut à perdre haleine dans les rues, jusqu'à arriver en vue du Collégium.

[Fitz]

Où était elle donc ? Il avait peut être mal fait de laisser la jeune guérisseuse partir seul. Si il lui était arrivé quoique ce soit il s'en voudrait.

Il s'approcha du guerrier inanimé pour remettre correctement la cape, sa main effleura la peau de Ann'dra, et plus rien. Son regard devient trouble, la tête lui tournait, il ne savait que faire, il tenta de fixer le guerrier mais l'image qu'il vit le saisit.

Ann'dra était enlacé par une femme merveilleuse, d'une beauté à couper le souffle, il était là lové contre elle, comme protégé par cette guerrière céleste, il se plongea dans son regard et y vit un ciel nocturne d'été. Des étoiles, des milliers d'étoiles. Quel était cet image ? Etait-ce elle la fameuse déesse dont on parlait ?

Le contact disparut et l'image avec lui. Le guerrier était toujours là sur le sol, mais seul, toujours aussi inanimé. Il regarda ce qui avait provoqué ce contact, et ne fut pas étonné de voir sa main cicatrisé.

Fitz frissonait, assis à coté d'Ann'dra. Les idées dans sa tête s'entrechoquait. Mais que se passait-il ? Que lui arrivait-il ?

Vraiment il fallait que Matisa revienne, il n'était pas sur de pouvoir comprendre tout cela tout seul.

[Ann'dra Kal'enedral]

Le kal'enedral essyait de se concentrer au mieux, mais ce n'était pas aussi évident qu'il ne l'avait pensé au début. Organiser ses pensées de manière cohérente semblait presque un tour de force dans sa situation, mais il n'avait aucune intention d'abandonner ! Du moins pas tout de suite.

Il était d'ailleurs sur le point de laisser tomber quand il commença à y arriver. Les pensées s'emboîtaient de façon précise et claire à une telle vitesse ! Jamais il ne se serait crû capable de faire cela... Et d'ailleurs, il ne l'était pas ! Manifestement la Dame Aux Yeux Etoilés prenait toujours soin de lui et était intervenue pour l'aider une fois de plus. il s'en voulait presque de La forcer si souvent à contribuer, mais si Elle le faisait, c'est sûrement que ce n'était pas un problème.

Au fur et à mesure que les pensées se transformaient en images, mêlées de sentiments, elles étaient comme absorbées par la faille. Probablement iraient-elles vers Matisa si tel était le souhait de la Déesse.

Une fois cela passé, ne lui restait plus qu'à attendre, une fois de plus ! Il se remit en position et reprit sa méditation.

[Héraut Aranel]

Matisa, tu ne vas pas assez vite c'est indéniable ! Un sentiment d'urgence t'enserre le coeur, un sentiment qui ne vient pas de toi mais qui semble te donner des ailes. Tu n'es pas essoufflée et d'ailleurs tu ne ressens même pas la fatigue ! Les rues défilent puis la grille du Collegium apparait devant toi. Un garde s'entrepose soudain entre toi et ta mission.

"Holà ! Qui viens donc à une heure pareille ?"

Il est zélé le garde ! Il a reconnu la tenue d'élève guérisseuse mais, suspicieux (c'est un nouveau) est du genre à trouver que le proverbe "l'habit ne fait pas le moine" c'est l'histoire de sa vie. La vue de l'épée que tu tiens à la main le rend méfiant. Comment le convaincre de te laisser passer ?

Fitz, tu commences à trouver le temps vraiment long ! Mais que fiche donc Matisa ? Du côté d'Ann'dra, il n'a toujours pas bougé d'un pouce. Par contre les unités de bougie se consument lentement mais surement. Tu commences à avoir mal à la tête. La cicatrice te fait souffrir à chaque fois que tu la touches. Lorsque tu effleures quelque chose d'inanimé, tu ne ressens que de désagréables picottements. Par contre tu remarques que lorsque tu touches quelque chose de vivant, ta tête tourne et.....

Ann'dra, alors que tu es en train de méditer, tu ressens nettement une onde passant à travers la faille. Cette onde te caresse doucement. Elle semble vouloir t'apporter un peu de paix. Ta Déesse s'occupe de toi, tu n'as aucun doute là-dessus.

[Matisa]

Matisa courait, aussi vite qu'elle le pouvait, elle ne savait pas si son don nouvellement découvert y était pour quelque chose mais un sentiment d'urgence la pressait, lui enserrait le cœur. Celui-ci battait si vite. Elle courait mais ne ressentait aucune fatigue, poussée par ce sentiment d'urgence, ce besoin d'aller encore plus vite. Lorsqu'elle parvint devant le Collegium, elle n'était pas essoufflée, mais elle dut s'arrêter, le garde se postant devant elle pour lui barrer le passage.

"Holà ! Qui viens donc à une heure pareille ?"

Elle grommela, n'avait-il pas vu son uniforme ? Ce ne pouvait être plus clair comme réponse. Elle saisit son regard posé sur l'épée d'Ann'dra puis passer sur celle que le guerrier lui avait offert, attachée à sa ceinture. Oui, bon d'accord, une apprentie guérisseuse ne devait pas avoir pour habitude de courir les rues la nuit armée comme elle l'était, mais le vent d'habitude n'infligeait pas de tels ennuis !

"Je suis une apprentie guérisseuse" dit elle comme pour dire "t'as de la bouse dans mes yeux ?" (l'heure n'était pas vraiment à la diplomatie) "On a besoin de moi, il s'est passé quelque chose en cuisine, c'est un peu long à expliquer mais un Kal'enedral (l'avait-elle bien prononcé et saurait-il ce que cela voulait dire, mystère) est inconscient et un autre garde veille sur lui, il attend probablement mon retour avec impatience. Si vous souhaitez nous aider, vous serrez le bienvenue mais il faut vraiment vraiment que je les rejoigne."

Sa voix trahissait la peur qui commençait à monter en elle. L'apprentie guérisseuse respira un grand coup pour reprendre possession d'elle même. Lorsqu'elle parla à nouveau au garde sceptique, sa voix avait reprit son ton habituel.

"S'il vous plait. Il faut vraiment que je rentre."

*Oh pitié faites qu'il ne leur soit rien arrivé en mon absence !*

[Fitz]

Fitz tournait, encore et encore, on aurait dit une souris blanche en cage sans aucune roue pour passer le temps. Il cherchait quoi faire, et s'inquiétait pour Matisa et Ann'dra. Il se sentait inutile, et ne supportait  pas ca.

La lumière se faisait faible, les bougies en arrivait à leur fin de vie, et bha voilà de quoi l'occuper. Partir à la recherche de bougie dans une cuisine pleine, voilà une idée qui pouvait prendre du temps.

Attrapant le premier meuble qu'il trouva il remarqua alors une chose étrange. Chaque contact avec sa main droite se soldait par un picotement, mais rien ne lui venait, pas d'image rien. Et puis ce mal de crâne qui commençait à poindre, comme si un ouvrier avait décidé de fabriquer une maison dans son crâne à coup de marteau.

Il toucha machinalement sa cicatrice et sentit une douleur cuisant partir d'elle.


Il voulut tester quelque chose, s'approcha d'Ann'dra le toucha de nouveau, et cela repartit, la même sensation.... Il coupa le contact dés que la tête se mit à tourner. Il attrapa un balais, et rien d'autre que la douleur et les sensations bizarre, un couteau,  pareil, une bougie, pareil... Il jeta le tiroir qu'il  avait en main dans un coin, avant de se maudire en se rendant compte qu'il avait trouvé ce qu'il cherchait depuis le début.

Il s'occupa alors d'installer de nouvelles bougies sur la table en attendant que les anciennes ne rende l'âme, et attendit... Avant de se poser une question. Approchant la main de son visage il regarda la cicatrice.

*Et si je me touchais moi même ? Que se passerait-il ?*

[Ann'dra Kal'enedral]

La méditation, d'un ennui mortel pour ceux et celles qui ne savaient pas la pratiquer correctement était pour Ann'dra une source de détente et d'apaisement. Enfin, quand il y arrivait lui aussi ! Car ce n'était pas chose aisée...

Mais, il n'avait rien d'autre à faire que d'attendre et d'espérer, donc, il s'y mit "à fond" si l'on peut dire. Alors qu'il commençait tout juste à atteindre un état proche de la transe, celui précisément de la méditation, une onde, comme une vaguelette, vint le caresser et il sentit une certaine plénitude l'envahir. Il était bien évident que cette onde venait de la faille et plus qu'évident pour le kal'enedral qu'il était, que Sa déesse y était pour quelque chose...

Il n'adorerait jamais assez cette divinité pour tout le bien qu'Elle pouvait lui apporter et ne renoncerait jamais à La servir, quelles que soient les circonstances. il avait fait ce choix il y avait longtemps dans son esprit lorsque de lui même, il L'avait appelée et qu'il était devenu un kal'enedral.

Laissant la paix envahir un peu son être, il tenta de reprendre sa méditation, ne l'ayant pas complètement quittée, mais l'esprit beaucoup plus apaisé qu'il ne l'était auparavant. Revenir vers la transe fut donc bien plus facile.

[Héraut Aranel]

Matisa, le vieux bougre croise les bras et se renfrogne.

"Qu'es'vous faites dehors à s't'heure là ma ptites demoiselle ? Les élèves y dorment bien sagement dans leur lit normalement."

Il pouvait bien se permettre un excès de zèle, la nuit était si calme qu'il s'ennuyait ferme !

"Vot' nom et le nom de vot' maître d'apprentissage siouplait !'

Il se redressa pour se donner de l'importance, gonflant le ventre d'orgueil. Il avait un petit pouvoir et il en profitait bien !
Matisa, il te barre la route et personne n'est à l'horizon pour prendre ta défense.

Fitz, lorsque tu touches Ann'dra de nouveau, non seulement la douleur est plus vive et te vrille la tête mais tu vois de nouveau apparaître la déesse aux yeux étoilés lovée contre le guerrier. Elle n'a pas de consistance, elle ne te regarde pas non plus. C'est comme une présence enveloppante, un être qui est là tout en faisant partie intégrante d'Ann'dra.

Un bruit métallique retentit derrière toi vers l'entrée de la cuisine, comme une casserole tombée à terre. Si tu t'approches, tu pourras découvrir qu'il s'agit.... d'un chat ! Un gros minou noir et blanc au ventre bedonnant qui te regarde avec interrogation en se léchant les babines. Il a les yeux brillants des félins dans l'obscurité.

Ann'dra tu te plonges peu à peu dans la transe. Ton rythme cardiaque se ralentit en même temps que ta respiration. Bien que ton corps ne soit pas réellement présent, tu as la sensation de te détendre physiquement. D'ailleurs, Fitz, tu peux percevoir cela sur le corps inerte ! Il semble s'enfoncer plus profondément encore dans son absence.
Lorsque tu rouvre les yeux en conservant cette paix, la faille est telle une déchirure dans le "Sentier Lunaire" par laquelle la réalité apparait. Tu te vois toi-même allongé à terre et Fitz près de toi visiblement inquiet. Mais on ne peut ni te voir ni t'entendre....

[Matisa]

"Qu'es'vous faites dehors à s't'heure là ma ptite demoiselle ? Les élèves y dorment bien sagement dans leur lit normalement."

*Hein ? keski dit lui ?*

Étant une étrangère, Matisa avait parfois du mal avec les mots, mais là, elle n'avait pas compris grand chose. Elle avait tout de même réussi à comprendre la dernière phrase, et surtout, qu'il ne voulait pas la laisser passer. L'apprentie guérisseuse commençait vraiment à perdre son calme et sa maitrise d'elle. Elle l'évalua rapidement, au combat elle n'aurait probablement aucune chance, c'était un garde entrainé, elle même n'avait suivit que son initiation et s'était entrainée dans un pays où le combat n'était pas la priorité ni même une grande nécessité. Donc si elle passait pour une bonne combattante chez elle, ici, elle n'était qu'une combattante moyenne, comme les cours avec Ann'dra avaient pu le lui prouver.
Elle rongea donc son frein, elle ne passerait pas par la force.

"Vot' nom et le nom de vot' maître d'apprentissage siouplait !"

V'la qu'il recommençait !Matisa marmonna dans sa langue quelque chose d'intraduisible, inspira un grand coup et lui fit un sourire.

"Je sais que l'heure n'est pas vraiment au vagabondage (elle prenait bien soin de prononcer chaque mot correctement) mais comme je l'ai déjà dis, ce n'est pas un cas habituel."

Le garde s'était dressé de toute sa hauteur pour se donner de l'importance. Nan mais il se prenait pour qui lui ?

*Zen surtout, reste calme*

Elle lui sourit encore pour cacher sa colère qui commençait à monter. Elle jeta un œil aux environs, personne. Bien... Elle prit sa patience avec toutes les mains qu'elle pouvait et répondit à la deuxième question qu'elle avait vaguement comprit.

"Je m'appelle Matisa et j'étudie avec Oesope. Vous savez Oesope le doyen des guérisseurs."

[Fitz]

Quel idée lui avait traversé l'esprit de vouloir faire des tests ?

Ha ouais c'est malin, sa main touchant les objets inanimés ca lui suffisait pas, il fallut qu'il touche le  Kal'enedral pour vérifier si il avait pas révé .

Au moins maintenant il le savait il avait pas fantasmé. Par contre le mal de crâne horrible qui s'attaquait à lui à chaque fois qu'il touchait un être vivant, ca allait vite devenir insupportable. Et franchement si ca continuait il allait finir par envisager la décapitation de tout être vivant sur la planète, au moins il aurait pas le risque de souffrir à chaque fois.

Pour ce qui est de l'image, rien d'inchangé, un guerrier immobile, et la déesse toujours là qui le serre. Le mercenaire commencait à ronger son frein, et assis à coté d'Ann'dra il commencait à bouillir.

Lorsque un brouhaha retentit. Il se retourna sortant une lame de son poignée gauche, espérant y trouver une Matisa passait par une autre porte, au lieu de quoi il tomba sur un chat.
Il regarda la bête un instant qui lui rendit son regard. Pas l'air vraiment farouche ni violent l'animal. Il rangea son poignard, et s'approcha du chat pour le prendre dans ses bras et  le caresser un peu.
Après tout les animaux avait presque toujours été plus gentil avec lui que les hommes... Et puis en attendant Matisa il fallait qu'il s'occupe, la conversation d'Ann'dra manquant franchement de nouveauté.....

[Ann'dra Kal'enedral]

La paix envahissait de plus en plus le kal'enedral. Aucun bruit ne se faisait entendre en cet endroit, mais quand bien même il y en aurait eu qu'il ne les aurait pas entendus. Son "corps" se détendait, sa respiration ralentissait au même rythme que ses battements de cœur qu'il sentait pulser en lui. Son état était immatériel, mais étrangement, cet état de transe lui permettait de ressentir sa chair, ses nerfs, ses tendons, ses muscles. Tout cela se relâchait petit à petit, le laissant n'être presque qu'un esprit.

il avait fermé les yeux pour aider, mais se souvint de les rouvrir. Il pouvait être dangereux de trop se laisser aller au risque de perdre le contrôle de son corps et de se perdre à jamais dans les méandres de son esprit. il devait tout de même être un peu rattaché à la réalité. Il ne bougea toutefois rien d'autre que ses paupières, laissant son regard se poser sans vraiment réfléchir sur la faille en face de lui. Celle-ci semblait différente. il lui fallut quelques instants pour comprendre ce qu'il voyait. Plus de voile, plus de ciel étoilé mais le monde qu'il connaissait.

Il se voyait, ou du moins le corps qu'il avait laissé derrière lui, inerte et détendu, allongé avec soin. Le soldat de surveillance, Fitz était près de lui. il semblait inquiet. Mais où était donc Matisa? Avait-elle pu percevoir son message ou était-elle simplement partie chercher de l'aide? Le kal'enedral remerciait intérieurement le jeune homme qui le veillait pour son inquiétude.

Mais plutôt qu'en esprit, pourquoi ne pas essayer de communiquer? Manifestement, on ne le voyait pas ce qui n'avait rien d'étonnant, mais peut-être le guerrier pourrait-il l'entendre? Lentement, précautionneusement, Ann'dra laissa son "corps" reprendre vie faisant bouger un à un ses muscles, les ressentant plus vivants et vibrants que jamais. Il déplia ses jambes puis, après quelques instants, les replia et se retrouva à quatre pattes. Cette situation aurait pu paraître risible, mais personne ne pouvait le voir et de toute façon, c'était le meilleur moyen pour ne pas risquer de tomber, le temps qu'il récupère tout son contrôle sur lui-même. Enfin, il posa un genoux à terre et entreprit de se relever, tout en expirant longuement.

Il s'approcha de la faille, mais point trop n'en faut, il se tint tout de même à quelques centimètres de l'ouverture. il voyait toujours le guerrier à ses côtés. il ouvrit la bouche et laissa sortir un petit "a' exhalé. Il pouvait maintenant parler, ses cordes vocales semblaient bien fonctionner.

"Fitz...." Aucune réaction, peut-être n'avait-il pas parlé assez fort? "FITZ !" Toujours rien.

Il recommença plusieurs fois, augmentant le ton, y mettant de la conviction presque à se casser la voix jusqu'à conclure que cela était purement inutile. Il ne pouvait pas communiquer avec l'homme. Une fois de plus, il lui faudrait attendre. Sa médiation précédente laissait encore ses effets sur le kal'enedral qui paraissait plus mou qu'un  vers sur l'instant, sa souplesse naturelle s'alliant à une détente presque complète, il aurait certainement pu se contorsionner s'il l'avait souhaité, mais il n'en voyait vraiment pas l'utilité. mieux valait profiter de ces effets qui commençaient à s'estomper pour reprendre là où il s'était arrêté. il se rassit à nouveau et en se servant du souvenir de la caresse divine, réussit vite à retrouver la quiétude qu'il avait quitté.