[Matisa/Ann'dra/Fitz] un coup de vent...

[Fitz]

Il communiquait avec un chat ? Il avait nommé l'animal comme il lui avait été demandé, et maintenant la voix avait disparu.

Fitz ne comprenait plus rien, déjà que dans la vie de tous les jours il ne comprenait pas toujours tout, voilà que cela devenait encore plus brouillé.

Le regard, perdu il se rendit compte qu'il en avait complètement oublié la guérisseuse qui se trouvait à ses cotés. Le chat le regardait depuis le pas de la porte, visiblement satisfait. Le mercenaire, soupira longuement avant de se tourner vers le Kal'enedral allongé là. Et l'image lui revint. Toujours la même, le guerrier contre cette femme, celle aux yeux étoilés, qui restait gravé dans son esprit comme une image imprimée.

La jeune guérisseuse commença à lui poser des questions, et c'était bien normal... A peine elle était arrivé qu'il s'était concentré sur une boule de poils. Il était presque aussi intéressant comme compagnie qu'une bouilloire. Fitz baissa les yeux un peu gêné.

"Désola Matisa vraiment, et ne t'inquiètes pas, oui je vais bien . Je verrai un guérisseur quand tout cela sera fini, et que Ann'dra nous aura rejoint dans le monde des vivants".

Quand elle commença à parler de sa blessure, Fitz fixa son regard sur sa main. Il faudrait qu'il en parle, et après tout Matisa était guérisseuse elle pourrait peut être l'aider. Oui il ferait cela, il verrait avec elle plus tard. Il se pencha un instant en avant, et…..
Et ce fut le drame.

Matisa le percuta de plein fouet, un faux pas, un faux geste, et c'était le début de tout. Sa main entra en contact avec la peau de la guérisseuse et l'image remplaça l'autre dans son esprit.
Il y avait toujours la jeune femme certes, mais il y avait une autre personne, une femme vêtue de rouge tendant ses mains au dessus d'elle. Fitz cherchait à analyser tout ça, comprendre, mais l'image disparue aussi vite qu'elle était arrivée, comme à chaque fois, instant fugace.

Il resta planté là, regardant Matisa de ses yeux ronds qui s'éloignait vers le guerrier allongé, ne sachant que faire… Comment lui expliquer pourquoi il avait parlé au chat ? Comment lui demander ce que représentait cette femme ? Comment faire tout cela sans lui faire peur? Et surtout, comment en parler sans passer pour un fou, et en gardant un minimum de crédibilité ?

Alors qu'elle s'approchait d'Ann'dra, Fitz restait à regarder sa cicatrice. Il devrait en parler, c'était sur. A voix basse il murmura.

"Il va falloir que je demande de l'aide, il faut que je comprenne."

Levant son regard vers Matisa il remarqua alors qu'Ann'dra semblait sortir de sa torpeur, sous ses yeux stupéfaits (et rassurés).

[Ann'dra Kal'enedral]

L'épée s'abattit violemment sur le voile recouvrant la faille et au grand soulagement du kal'enedral, le trancha net. Le voile se dissipa de lui-même une fois ouvert, laissant la faille à nu, c'était le temps de l'action, Enfin !

De l'action, mais avec prudence tout de même... Ann'dra commença tout d'abord par glisser une main dans la faille, s'attendant...S'attendant à quoi d'ailleurs? Toujours est-il que rien ne se produisit de facheux, du moins si l'on considérait que se sentir tomber dans un puits sasn fond pendant ce qui lui semblait une éternité n'avait rien de facheux.

Mais bon, le principal est qu'il était enfin retourné dans son corps qui l'assaillait de toutes part de douleur. Pas précisément d'une douleur fulgurante mais plus d'une forme de raideur, son immobilisme prolongé avait sûrement eu un impact sur sa condition physique, mais ce ne serait probablement que temporaire.

Le shin'a'in releva son buste en un sursaut en reprenant la possession de son corps.

"Enfin !! Déesse merci !" Hurla littéralement le kal'enedral, oubliant la force de sa voix après tant de temps dans le silence de ce lieu inconnu. Oui, définitivement, il ne pouvait croire que c'était les chemins de la lune. il était désorienté, se souvenant à peine de l'endroit où il était, lorsqu'il vit Fitz et Matisa, le début de panique qu'il avait ressenti s'estompa aussitôt.

"Et merci à vous deux."

Sa voix avait retrouvé un volume normal, il s'assit en tailleur et baissa les yeux vers le sol, le temps de se remettre un peu. Hors de question de les fermer avant un long moment après ça !

[Héraut Aranel]

[Ce sera tout pour ce soir ! Je vous laisse finir ce rp entre vous tranquillement   ]

Le vent semblait s'être calmé. Les bruits normaux du Collegium parvinrent jusqu'aux oreilles des trois compagnons quelques minutes après qu'Ann'dra fut revenu à lui : des ronflements, des bruits de pas de quelque domestique levé en pleine nuit, les oiseaux nocturnes et autres souris grignottant dans un placard... Bref tout ce qui fait que le monde est monde.

Matisa, tu sens que quelque chose s'en va. Ombre, présence, animal ou autre tu ne sais pas trop ce que c'est mais son départ te soulage d'un poids. Ton empathie se remet en sommeil à un tel point que tu ne la sens pratiquement plus.
Fitz, tu ressens également ce départ car ta main elle aussi semble se mettre en sommeil.
Ann'dra, ton corps reprend ses fonctions habituelles. Mais il est clair que tu comprends un peu mieux le rôle de cette épée !

[Matisa]

Le cri de Ann'dra fit sursauter Matisa qui ne s'attendait pas à une réaction aussi brusque de la part de quelqu'un qui était resté inconscient un bon moment. Elle s'éloigna un peu de lui, tendant les bras sans le toucher, au cas où il aurait besoin de soutiens pour se relever. Mais ce ne fut pas le cas, Ann'dra s'assit sans problème. L'apprentie guérisseuse sourit à ses remerciement, puis chercha à s'assurer de son état.

"Comment te sens tu ? Pas de mal être, de fièvre ou autre chose inhabituelle ?"

Elle posa sa main sur l'épaule de Ann'dra et leva les yeux vers Fitz. Elle était souriante, soulagée que le guerrier soit de retour parmi eux, mais son sourire diminua et elle fronça les sourcils. Fitz regardait sa main, celle qui avait été blessée, et il lui semblait qu'il avait murmuré quelque chose qu'elle n'avait pu entendre.

"Fitz ? Quelque chose ne va pas ?"

Ce n'était pas la première fois qu'elle le voyait fixer sa main ainsi et resté interdit durant quelques instants, cela commençait à l'intriguer, voire l'inquiéter. Puis soudainement, la pression que Matisa ressentait depuis l'arrivée de ce vent et dont elle ne prenait conscience qu'à présent, cette pression disparue et un profond soupir sorti de sa poitrine. Son empathie perdit la sensibilité qu'elle avait prise et se mit en "sommeil" à tel point qu'elle ne sentait presque plus les deux hommes qui se tenaient là. "Quelque chose" venait de partir. Une présence imposante, de quelle nature, elle n'aurait su le dire. Ses oreille perçurent alors des bruits que l'on n'avait entendu jusque là. Le grattement des souris qui se restauraient probablement comme elle même l'avait fait il lui semblait que c'était il y avait une longue journée de cela. Des pas se fond entendre sur les pavés dehors, surement un serviteur qui commençait son travail. La vie les atteignait à nouveau. Mais le mystère de ces évènements demeurait troublant.

[Fitz]

Ann'dra était de retour, Matisa était elle aussi revenue saine et sauve, tout le monde s'en sortait plutôt bien, et pourtant Fitz ne pouvait s'empêcher de regarder sa cicatrice. Depuis quelques instants tout était devenu calme, tout était de retour à la normal. Il lui semblait même réentendre les bruits qu'il avait l'habitude d'écouter durant ses rondes.

Ces bruits si familiers à un lieu endormi, ces bruits qui lui permettait de savoir quand quelque chose n'allait pas. Et même si cette soirée avait été longue, ces bruits semblaient tout ce qu'il y a de plus commun et habituels.

Le reste du chateau avait continué à vivre, pendant que lui et ses compagnons avait vécu leur aventure. Tout cela ne pouvait être qu'un rêve.

Il leva les yeux un instant, et vu Matisa, la main sur l'épaule d'Ann'dra, elle le regardait.

"Ca ira Matisa, ne t'inquiète pas. Pour l'instant tout va bien"

C'était vrai, il ne mentait pas. La douleur avait disparu, il ne ressentait pas ce qui le dérangeait dans son bras depuis le début de la soirée. Tout était revenu à la normal.

"Je suis ravi que tu sois de retour parmi nous Ann'dra".

Il s'inclina face au guerrier, puis s'adressant au deux.

"Je vais devoir vous laisser. La nuit a bien avancé, et je vais devoir faire un rapport sur ce qui nous ait arrivé. Je pense que le capitaine, et Dame Aranel voudront en savoir plus."

Alors qu'il les saluait, et qu'il s'approchait de la porte, il jeta un regard par dessus son épaule.

"Matisa  je pense qu'on se reverra. Je passerai surement au collégium des guérisseurs d'ici peu. Ann'dra, j'espère que l'on se reverra aussi, j'ai...."

Il hésita un instant.

"Des choses dont je voudrai te parler"

Il voulait leur expliquer ce qu'il avait vu. Il voulait leur parler de ces visions. Mais ce n'était pas le moment. Le moment comme tout bon soldat le sait, était au rapport.

"Ann'dra, Matisa. Reposez vous. Et surtout surtout..... Prenez soin de vous"

[Ann'dra Kal'enedral]

« Non, je suis juste un peu ankylosé. Ça va passer. »

L’apprentie guérisseuse n’oubliait rien de sa vocation et puis, ils avaient vraiment dû s’inquiéter pour lui. Le kal’enedral se permit un sourire afin de les rassurer, même s’il n’avait pas vraiment envie de rire pour le moment.

Il s’était replongé dans la contemplation du sol et ne les releva que lorsque Matisa s’enquit de l’état de santé du mercenaire. Celui-ci regardait sa main presque comme s’il ne la connaissait pas. C’est du moins ce qu’il semblait au kal’enedral qui se questionna bien sûr sur ce que pouvait ressentir l’homme d’arme sans pourtant faire part de sa curiosité.

Le vent était tombé et le shin’a’in se sentait plus léger sans cette présence qu’il avait ressentie avant de partir vers cette « prison ». De plus, il avait la réponse à une question : l’utilité de cette épée. Elle agissait sur le plan immatériel. Il ne savait pas les dégâts qu’elle pouvait causer dans le monde tangible, mais au moins, elle serait de grandes utilités pour défendre sa Déesse ou ses maîtres leshya le cas échéant.

Les bruits courants de la nuit se faisaient entendre et pour quelqu’un qui appréciait le silence, il en vint à aimer ces bruits de la vie.

C’était au tour de Fitz de lui parler et il était vraiment content de cette sollicitude.

« Et moi donc ! Il me semble que ça fait une éternité que je tente de revenir ici ! »

Le mercenaire se dirigeait vers la porte mais s’arrêta un instant. Des choses dont il voudrait lui parler ? Cela avait+-il un rapport avec ce qu’il venait de se produire ? Probablement….

« Très bien, Tu pourras me retrouver facilement soit dans les jardins soit à mon lieu de résidence, l’auberge « l’outre percée » en ville. Repose toi bien toi aussi, je pense que nous en avons tous besoin. Matisa, quant à moi, je pense que je vais devoir aller parler à Darea si elle accepte ma présence. Son expérience de chamane pourrait se révéler précieuse dans cette situation. »

Le kal’enedral se leva en un bond souple et se dirigea lui aussi vers la porte.

« Je vous souhaite un bon repos. »

Et s’en fut sans rien ajouter, trop préoccupé.