[Matisa/Ann'dra/Fitz] un coup de vent...

[Héraut Aranel]

A l'air très intelligent qui émane de lui Matisa, le garde ne semble pas arriver à mettre un visage sur ledit Oesope. Tu n'as pas de chance, tu es face au garde le plus concon de la garde valdemarienne.

Le garde gonfla un peu plus la poitrine en toisant la jeune apprentie. Il ne savait pas s'il avait envie de la laisser passer. Il aurait pu la faire tourner en bourrique jusqu'à la relève dans trois quart d'heure ! Au moins ça l'occupait et il jubilait intérieurement de sentir le désarroi de la gamine.

"Chais pas... J'vois pas."

Matisa, tu sens émaner du garde un fort sentiment d'orgueil mal placé. Pourtant si tu laisses ton don d'empathie se dérouler vers lui, tu peux percevoir qu'il cache en vérité un sentiment d'insécurité et un complexe d'infériorité très handicapant. A n'en pas douter, ce garde est la risée de ses collègues et profite de ta présence pour s'affirmer un peu. Il utilisera sans aucun doute cette confrontation pour se faire bien voir des autres en espérant échapper à leurs moqueries.

Fitz, le chat ronronne et se frotte la tête à ta joue. Apparemment il n'est pas très considéré par ici et profite qu'un humain accepte sa présence pour prendre sa dose de calins ! Lorsque tu caresses l'animal avec ta paume cicatrisée, de nouveau les fourmillements recommencent jusqu'à devenir très intenses. La sensation est cependant différente que quand tu as touché Ann'dra. La douleur ne te transperce pas le crane mais te fait ressentir des battements sourds dans les tempes; comme si le rythme cardiaque de l'animal se résonnait dans ton crâne. Aucune image claire ne vient se superposer à l'animal, tu ne ressens que la présence d'une multitude de gens se succédant très rapidement avant que la sensation ne s'évanouisse.

Ann'dra, effectivement personne ne semble t'entendre ni te voir malgré tes cris ! La porte séparant le monde réel de la "dimension" dans laquelle tu te trouves est close pour le moment. Tu te vois juste allongé comme profondément endormi et Fitz s'éloigner un peu de toi pour aller caliner un chat !
En pensant à Matisa et en ressentant de l'inquiétude pour elle, ta vision est transportée jusqu'à l'entrée du Collegium où tu retrouves l'élève aux prises avec un garde idiot.

[Matisa]

L'apprentie guérisseuse commençait à se demander à quelle sauce elle allait le faire mijoter si il continuait. Il ne connaissait pas le nom du doyen, comment c'était possible avec un poste comme celui ci. Sa colère montait et soudain elle sentit des sentiments étrangers aux siens. Ses barrières s'étaient abaissées car elle avait perdu la maitrise d'elle même. La première chose qu'elle ressenti : de l'orgueil, beaucoup d'orgueil.

"Vous ne voyez pas qui est Oesope ? Alors franchement je ne peux rien pour vous !"

L'orgueil, un sentiment que Matisa détestait fortement, avec l'irespect, celui qui la mettait le plus hors d'elle. Mais son don lui révéla autre chose au fur et à mesure qu'il s'insinuait en lui. Le garde ne se sentait pas en sécurité, mais par dessus tout ça, un grand complexe d'infériorité.
N'ayant pas encore tellement l'habitude de l'empathie, Matisa répondit à ces sentiments comme si c'était lui même qui les lui avait avoué.

"Alors c'est ça. Vous espérez vous faire bien voir de vos collègues en utilisant le peu de pouvoir que vous avez sur les autres pour montrer que vous valez mieux que ce qu'ils pensent."

Sa colère retombait doucement, sa voix était adoucie et son corps qui s'était tendu, comme pret pour passer au combat, se détendait à présent et s'avançait vers lui.

[Fitz]

"Et bien tu ne sembles pas vraiment farouche comme bête"

Fitz ne parlait pas tout seul quoique cela pouvait en avoir l'air. Non il discutait avec la seule présence active de cette cuisine. A l'approche de Fitz accroupi à 4 pattes à coté de lui, l'animal avait commencé à se frotter à lui comme si il était la seul personne qui comptait au monde.

"Ou oui je suis à toi"

Le gros minou se frottait au visage du mercenaire comme si il avait été aussi dangereux qu'un nouveau né. Cela fit sourir Fitz qui machinalement posa sa main droite sur l'échine de la bête pour la récompenser. Il en avait oublié sa cicatrice. Alors qu'il se la remémorait il se prépara au mal de crâne. Au lieu de ça les picotements le reprirent, et un battement de cœur résonant dans ses tempes. La douleur n'était pas aussi intense qu'avec ann'dra et les images pas du tout les mêmes.

Des visages se succédèrent à une vitesse ahurissante avant de disparaitre. Le mercenaire enleva sa main pris d'un léger tournis. Puis entreprit de caresser l'animal avec son autre paume

"tu sais quoi? Je comprends rien à ce qui se passe mais tubm'en apprends un peu plus que ce que je ne savais déjà. J'éspère que c'est plus agréable pour toi que pour moi!"

[Ann'dra Kal'enedral]

Toujours méditant, les yeux ouverts, il voyait l'image du guerrier qui veillait sur lui avec inquiétude. Celui-ci se mouva cependant, probablement avait-il entendu un bruit. Par curiosité, Ann'dra suivit le mouvement de Fitz et le vit se diriger vers... un chat ! plutôt avenant semblait-il et le farouche mercenaire ne mit pas longtemps à le câliner !

*Ah ! Quel rudesse guerrière !* Pensa-t-il, moqueur.

Lui-même n'était pas forcément toujours dur envers les gens ou les animaux, même un guerrier affermi avait droit à sa sensibilité. Il valait mieux la garder d'ailleurs si l'on voulait rester humain.

*Mais que fait donc Matisa? Elle est bien longue !*

A peine cette pensée eut-elle infiltré son esprit que l'image à travers la faille se modifia et petit à petit se dessina un nouveau décor où Matisa se trouvait aux prises avec un garde plutôt bourru et qui semblait très sûr de lui. Trop pour un garde aux yeux du kal'enedral. pourquoi l'empêchait-il de passer? Ne voyait-il pas que c'était une guérisseuse? Ne comprenait-il pas qu'il s'agissait d'un urgence? Cet homme devait en vérité être bien stupide ! Ah ! S'il avait été près de la jeune fille, le garde aurait depuis longtemps reculé !

Il espérait presque que la jeune fille passe à l'attaque, sûr de son entraînement, il était presque certain qu'elle pourrait terrasser cet imbécile en un ou deux mouvements bien choisis ! Elle n'en semblait d'ailleurs pas très loin, tendu comme elle l'était et qui plus est armée... Il espérait juste qu'elle ne se servirait pas de l'épée de l'Avatar. Lui-même ne s'en était jamais servi autrement que pour s'entraîner avec et il ignorait les effets qu'elle pourrait avoir.

Enfin, elle semblait se détendre, elle avait compris quelque chose au sujet de l'homme, quelque chose qui lui donnait un point d'avance sur lui. La connaissant, elle allait sûrement essayer la compassion avant la violence. Normal, elle n'était pas une guerrière après tout !

Le shin'a'in continuait à regarder, ne perdant pas une miette de la scène, s'il rencontrait ce garde un jour, celui-ci risquait de regretter d'avoir un poste de garde ! Enfin, si le kal'enedral sortait d'ici un jour !

[Héraut Aranel]

Fitz, le chat te jette des regards enamourés. Il te pétrit le bras de ses petites pattes griffues et ronronne comme si sa vie en dépendait. Il n'a pas l'air d'avoir ressenti quoi que ce soit au contact de ta cicatrice. Depuis que tu l'as touché, tu le "ressens"quelque part dans ta tête. Tu as conscience de sa présence sans vraiment t'expliquer le phénomène. Et une idée s'impose à toi : il n'a pas de nom.

Matisa, le garde rougit violemment lorsque tu révèles tout haut ses sentiments profonds. Il se met à balbutier très mal à l'aise et semble hésiter entre se mettre dans une colère noire et fondre en larmes. Mais une voix parvient de derrière la porte, c'est d'un autre garde plus âgé.

"Ouvre-moi imbécile ! C'est la relève !"

Le garde ouvre la porte et laisse apparaitre son collègue, d'humeur égale et à l'air moins rébarbatif.

"Hé ben ma petite demoiselle ! Qu'eske vous faites donc là à une heure pareille ?"

Il avait également remarqué l'épée sans s'en méfier outre mesure. La jeune guérisseuse avait l'air tout à fait inoffensive. L'autre garde répondit du tac au tac qu'elle se prétendait élève sous les ordres d'un certain Oedope...

"Oesope ?"

Le garde nouvellement arrivé ouvrait de grands yeux surpris.

"C'est monseigneur le doyen !"

Matisa, les gardes s'effacent pour te laisser parler. Le premier garde se fait fortement sermonner par le second... Le champ est libre !

Ann'dra, la scène disparait et la faille redevient le ciel étoilé que tu avais vu au début. Pourtant, tu ressens l'épée. Elle se rapproche de ton corps. Plus Matisa progresse dans le Collegium plus l'épée se fait présente dans ton esprit comme si une apparition de la Déesse se préparait.

[Matisa]

Le garde rougit violemment et se met à balbutier quelques paroles incompréhensibles. Il la regarde fixement, se dandinant, mal à l'aise. Surement hésitait-il entre la chasser avec colère ou pleurer sur son épaule, mais à vrai dire, Matisa non plus ne savait trop que faire, Ann'dra et Fitz l'attendaient, du moins Fitz, et il devait se demander ce qu'elle faisait depuis si longtemps. Mais le choix leur fut épargné. Un coup résonna sur la porte derrière lui en même temps qu'une voix la traversait.

"Ouvre-moi imbécile ! C'est la relève !"

Le garde ouvre la porte et laisse apparaitre son collègue. Plus âgé, celui ci semblait moins enclin à ce genre de protestation.

"Hé ben ma petite demoiselle ! Qu'eske vous faites donc là à une heure pareille ?"

Son regard s'était posé sur l'épée qu'elle tenait en main sans s'en méfier plus que cela. Apparemment, lui ne voyait aucune menace venir de l'apprentie Guérisseuse. L'autre garde répondit du tac au tac qu'elle se prétendait élève sous les ordres d'un certain Oedope...

"Oesope ?"

Le garde nouvellement arrivé ouvrait de grands yeux surpris.

"C'est monseigneur le doyen !"

Matisa soupira, au moins un qui connaissait Oesope, elle commençait vraiment à désespérer. Lorsque "la relève" lui dit qu'elle pouvait passer, elle ne se fit pas prier. Déjà entendait-elle derrière elle le garde se faire sermonner. Elle se mordit la lèvre, ce n'était pas dans ses habitudes d'abandonner quelqu'un mais là, il y avait urgence. Elle courut, entra dans la Collégium et continua à courir dans les couloirs, ne se préoccupant pas d'être silencieuse. peut lui importait désormais de réveiller les autres, elle n'avait qu'une idée, rejoindre les deux hommes.

[Fitz]

Le mercenaire était toujours à genoux face à l'animal. Ce dernier continuant inlassablement de se frotter à sa jambe comme si il avait été le seul humain à compter.

Fitz sourit affectueusement à l'animal.

"Tu sais que si quelqu'un peut me voir, je dois vraiment avoir l'air d'un fou ? Je parle tout seul à un chat, et moi le mercenaire habitué au combat et au sang, qui a découpé plus de tête qu'il n'a mangé de viande, se retrouve à roucouler comme une demoiselle devant une bête à poil  ? "

Pour lui même il fut pris d'un rire franc, et se dit que Ann'dra se moquerait de lui si il le voyait comme ca.

Mais quelque chose d'autre traversa l'esprit du guerrier. Le chat était là face à lui certes, mais il était aussi quelque part en lui. C'était difficilement explicable. Le contact avait comme transféré l'image du chat dans l'esprit de Fitz, et cela le troubla.
Il se pencha sur l'animal qui continuait son manège, ronronnant comme si sa vie en dépendait, et un idée apparut.

Etrange, mais fugace. Quelque chose qu'il "savait"... Quelque chose qu'il "sentait" .... Cette pauvre bête n'avait pas de nom.

"Tu dois être un petit abandonné là par sa mère et qui a grandit dans le coin sans qu'on prête attention à toi en faite ? En tout cas vu ta réaction, je dirai que mon contact n'a pas eu l'air de te déranger. "

Il tendit sa main gauche vers le chat de façon à le caresser.

"Et si je te donnais un nom. Voilà une idée qui me parait bonne qu'en penses-tu ? "

Le mercenaire tourna la tête vers Ann'dra, le guerrier semblait encore plus enfoncé dans son sommeil. Non vraiment, il n'avait rien d'autre à faire qu'attendre que Matisa revienne, et de baptiser un chat... Qu'elle soirée.

[Ann'dra Kal'enedral]

La scène était frustrante pour le kal'enedral. Il aurait bien aimé se défouler sur ce garde, ne serait-ce qu'en paroles, mais bon, il ne le pouvait pas. L'imag disparut enfin, laissant derrière elle revenir le ciel étoilé qu'il connaissait mais quelque chose se faisait sentir, quelque chose d'étrange.

Le shin'a'in abandonna sa méditation avec soin et se releva, essayant de rester sur le qui vive et de se concentrer pour déterminer de quoi il s'agissait. l'épée. En fait, il la ressentait, il avait la sensation qu'elle se rapprochait. C'était le première fois qu'il sentait cela, comme s'il était conencté à cette arme ce qui était probablement le cas vu qu'elle ne venait pas de n'importe qui. A force de la porter et de s'entrâiner avec, il avait dû se former une sorte de lien entre lui et l'arme "divine".

Matisa, je t'en prie dépêche toi ! Je n'aime pas du tout ça !

Comme il lui tardait de pouvoir enfin réentendre les sons ambiants, retrouver son corps et agir avec son environnement ! Et surtout de sortir de ce lieu qui ne semblait pas être celui qu'il connaissait !

[Héraut Aranel]

Matisa, tu arrives à la cuisine sans encombres, et sans même te perdre ! Tu es tellement essoufflée que tu as du mal à parler. Tu trouves Ann'dra qui n'a pas bougé et Fitz qui papouille un chat. D'ailleurs Fitz, tu n'as pas le temps de nommer l'animal mais ce dernier est bien décidé à te suivre partout.

Ann'dra, l'épée est tellement proche de toi que tu la ressens plus forte que jamais.

[Allez je laisse Matisa poster puis j'interviendrai de nouveau avant vous les garçons pour faire avancer]

[Matisa]

A force de courir, Matisa déboula dans la cuisine hors d'haleine. Elle fut contente de constater que cette fois ci elle ne s'était pas perdue. En entrant dans la pièce, elle balaya la scène du regard. Sur le sol, Ann'dra était toujours plongé dans son inconscience, tandis que plus loin, Fitz faisait des câlins à un chat, qui semblait aimer ça (elle entendait les ronrons la porte). Elle sourit au garde, tentant en même temps de reprendre son souffle.

"Pardon, je suis restée absente longtemps et en plus je reviens sans aide. Je suis désolée."

Matisa leva l'épée pour la montrer au garde, puis elle s'avança vers le guerrier étendu. L'apprentie guérisseuse posa l'épée contre le flanc de son propriétaire puis s'agenouilla à côté du corps. D'une main sur le front elle vérifia que l'homme n'avait pas de fièvre de l'autre elle lui saisit le poignet pour évaluer le pouls. Elle soupira, à moitié soulagée, à moitié découragée. Matisa leva les yeux vers le garde.

"S'est-il passé quelque chose pendant mon absence ? Il n'a pas montré de signe de faiblesse, n'a pas convulsé ?"

Elle se leva et rejoignit Fitz, après un dernier regard pour Ann'dra dont elle ne ressentait toujours rien. Elle passa la main sur la tête de l'animal et le gratouilla dans le cou.

"Je suis désolée d'être restée absente si longtemps... c'est une succession de choses, c'est un peu long à expliquer."

[Héraut Aranel]

Ann'dra, tu sens l'épée proche de toi, d'ailleurs tu te sens envahi d'une envie débordante de la tenir dans ta main. Lorsque Matisa la pose contre toi, l'arme se matérialise dans les Sentiers Lunaires. Elle est là tangible et bien présente.

Fitz, Matisa, si vous tentez de toucher l'épée près d'Ann'dra, vous vous retrouvez expulsé à l'autre bout de la pièce. Elle est à présent intouchable.

Fitz, le chat ne semble pas avoir décidé de te laisser tranquille, quoi que tu fasses il te suit et tu as l'impression d'entendre une voix au fond de ta tête qui te répète "son nom, son nom, son nom".

[Fitz]

Alors que Fitz était extrêmement occupé à caliner le chat cherchant un nom à l'animal, c'est la voix de Matisa qui le sortit de sa réverie... Vraiment pour un homme qui devait monter la garde il se faisait avoir bien trop facilement.

Il se retourna vivement et accueilli Matisa d'un énorme sourire.

"Ce n'est pas grave, du moment que tu es revenu c'est le plus important ! j'ai vraiment eu peur pour toi tu sais ? "


Il regarda de facon étrange la lame qu'elle lui montra, magnifique certes, mais très étrange, pendant qu'elle le questionnait.

"Il s'est passé.... Pas mal de chose. Ann'dra n'a pas trop bougé, je pourrai même dire qu'il a été calme comme compagnon. Quand à moi j'ai... Rencontré un ami. Qu'est ce que l'épée que tu as rammené ? "

Il ne savait pas si il devait parler à Matisa de ses drôles de visions... Elle l'aurait pris pour un fou, et finalement c'était Ann'dra le plus important à l'heure qu'il était. Quand Matisa finit par s'approcher du chat, Fitz se rendit alors compte que l'animal ne l'avait pas laché.

"Oui il est un peu...."

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, les mots résonnaient dans son crâne comme un chanson sans fin...

"Son nom ? "

Fitz avait parlé à voix haute sans s'en rendre compte, il était dérangé, choqué... Lui qui ne voulait pas que cela se sache, voilà qu'il finissait par entendre une voix, et par lui répondre... Réellement il se demandait si il ne commençait pas à virer fou...
 
Il se retourna vers le chat et calmement déclara.

"Dis moi si je te nomme ici et maintenant boule de poils tu seras content ? Et si je te donnais le nom de mon maître ? Que dirais-tu de t'appeler Aed ? "

Fitz en avait complètement oublié Matisa sur le coup, et se rendant compte de son impair se retourna vers la guérisseuse, un sourire contrit sur le visage.

"Désolé, c'est que ca a été long, il a bien fallut que je m'occupe... La conversation d'Ann'dra manque un peu de ... Mots"

[Ann'dra Kal'enedral]

*Elle se rapproche, je ne sais pas comment, mais je la sens. Je sens sa présence de plus en plus forte. L'épée qui m'a été donnée...*

Le kal'enedral bouillait d'une impatience qui grandissait au fur et à musure que la présence de l'arme se faisait plus forte. Il en avait assez de cette histoire qui lui semblait interminable, surtout car il ne pouvait en fait rien faire ! Il n'avait pas l'habitude de se sentir aussi désemparé et encore moins d'être le jouet d'une force supérieure. Intérieurement, il remercia une fois de plus kal'enel de le traiter non comme un jouet, mais bien comme un de Ses enfants, en guerrière, oui, mais aussi en mère attentionnée.

L'envie de tenir l'épée dans sa main était impressionante de puissance, il aurait presque tout donné pour la saisir, la sentir dans sa paume, la manier, retrouver le contact froid mais tellement empli de châleur à ses yeux de l'acier de la garde, voir la lame s'étendre sous ses yeux et refléter son environnement. Déesse qu'il voulait l'avoir, là, maintenant !

A l'instant précis où cette envie, comparable à un besoin impérieux, atteint son paroxysme, son souhait fut enfin exaucé et l'arme se matérialisa sous ses yeux. Aucun doute n'était possible, c'était bien elle, Matisa avait réussi à entrer et à l'amener à son corps probablement toujours inerte. Il était tellement content d'avoir vu juste au sujet de cette arme, d'avoir eu l'idée de penser qu'elle pourrait se joindre à lui dans les sentiers lunaires que malgré lui, Ann'dra versa une larme de joie, une seule et unique, mais c'était déjà énorme pour un kal'enedral qui n'avait pas encore pu faire payer le prix du sang à son ennemi.

Le shin'a'in se précipita sur l'épée et la saisit fermement, appréciant que ses souvenirs et ses sensations se rejoignent en un seul instant, l'épée dans la main, brandie devant lui et la lame haute, il était certain maintenant qu'il s'en sortirait, même s'il n'était pas encore sûr de la solution.

*Peut-être finalement qu'elle me permettra de trancher ce voile entre ce monde et les étoiles? Peut-être pourrais-je rejoindre Kal'enel si je ne retrouve pas mon corps... Dans tous les cas, il faut bien que je fasse quelque chose.*

Ann'dra était décidé, il allait tenter de trancher le voile qui lui interdisait de traverser la faille et de rejoindre le ciel étoilé qu'il connaissait si bien. Il s'avança vers la faille et leva l'épée.

*Ô Dame Aux Yeux Etoiles, qu'il en soit selon ta volonté!*

[Héraut Aranel]

Matisa, au moment où Ann'dra déchire le voile de son épée, ton don d'Empathie se réveille violemment, tu as une conscience aigue de la présence du kal'enedral, tu le sens, il n'est pas loin et il se rapproche. En te reculant sous le coup de ces émotions, tu entres en collision avec Fitz.

Fitz, le chat semble satisfait du nom car la voix s'estompe pour disparaitre totalement. Il ne te quitte pas des yeux pour autant, venant se poster sur le pas de la porte comme pour surveiller la suite des événements. Néanmoins lorsque tu tournes la tête vers Ann'dra toujours allongé sur le sol, l'image de la femme contre le guerrier te revient en tête. Pourtant lorsque Matisa te touche par erreur, l'image qui t'apparait derrière elle est celle d'une femme vêtue de rouge, les mains tendues au dessus de sa tête. Comme tes autres visions, elle disparait après quelques secondes.

Ann'dra, tu parviens à déchirer le voile. Et au moment où tu te glisses dans la faille, tu réintègres ton corps avec violence comme si tu tombais dans un puits. Lorsque tu ouvres les yeux tu te sens désorienté et un peu raide mais tu as toute ta tête.

[Matisa]

Matisa eut un petit rire à l'évocation de ses craintes.

"Il ne fallait pas avoir peur, je ne suis pas non plus sans défense."

Elle tapota l'épée accrochée à sa ceinture, offerte par le guerrier reposant ici même, et qu'il lui apprenait justement à manier.

"Cette épée est un peu particulière d'après ce que j'en sais. Elle appartient à Ann'dra et... comment dire... pendant que je cherchait mon chemin j'ai eu une vision. Cette épée m'est apparue et il m'a semblé évident que je devait aller la chercher, c'est pour ça que j'ai mis tant de temps. Sans compter qu'il m'a fallu pouvoir ré-entrer dans le Collegium ensuite..."

Mais Fitz ne l'écoutait déjà plus. Il était trop occupé avec son chat et semblait obsédé par l'idée de lui trouver un nom. Matisa fronça les sourcils, elle sentait qu'il y avait quelque chose d'étrange là dessous. Elle se rapella qu'avant qu'elle parte, le garde avait eut un comportement plutôt bizarre. Lorsqu'il lui prêta de nouveau attention, elle chercha à s'informer plus sur ce comportement.

"Oui, je comprends que la compagnie de Ann'dra ne soit pas des plus distrayante mais toi, comment ça va ? Ta main ne te fait plus mal ? Tu avait tout de même une belle bless..."

Soudain, Matisa fut envahie par une nouvelle présence. Enfin nouvelle, pas tellement, c'était Ann'dra. L'homme était revenu à lui et l'empathe se retrouvait submergée par sa présente et tous ses sentiments. Elle vacilla, manquant de tomber elle trébucha et se cogna contre Fitz. Sa tête était trop pleine. Toutes les émotions du guerrier envahissaient sa tête. Il lui fallut un moment pour parvenir à dresser ses barrières et endiguer le flot de sentiments étrangers qui l'envahissait. Alors elle put marcher d'un pas assurer vers Ann'dra et se pencher sur lui, avec un léger sourire.

"Bon retour parmi nous."