Lame écouta avec attention la réponse du Dyhelis, même si cela devait sembler étranger pour les soldats ou les gens du commun de la voir regarder avec profondeur et même s’adresser à ce qui pouvait sembler un animal, mais elle voyait vraiment en lui un être à part entière. Elle n’avait d’ailleurs jamais traité son chat comme un simple d’esprit, lui parlant au mieux, même si elle avait parlé lentement au début. Ayant vu beaucoup et surtout rencontrer beaucoup au cours de sa courte vie, elle avait pris l’habitude de traité tout ce qu’elle rencontrait sur un pied d’égalité, accordant le respect et un certain bénéfice du doute, même si elle ne faisait jamais totalement confiance, jusqu’à ce qu’on lui prouve que la personne mérite plus ou moins. Mais il était très difficile de retrouver sa confiance une fois perdue.
Ethyan avait raison sur un point, cela lui était étranger. Naître parmi toute une communauté. Elle ignorait où elle était née et même qui était son père. Cela ne l’avait jamais dérangée, et l’identité de son père ne piquait pas plus sa curiosité aujourd’hui. Si elle savait qu’enfant elle avait parfois posé la question, la réponse invariable de sa mère l’avait toujours satisfait. Notre famille est celle que choisisse notre cœur. Elle avait choisi sa mère, et se rendait compte en repensant à cela que sa famille s’était agrandie depuis la mort de celle qui avait été presque tout pour elle durant tout ce temps. Elle avait loyal et maintenant le Dyhelis. Mais si elle avait de la difficulté avec le concept de famille et d’appartenance, elle comprenait maintenant le sentiment de devoir. Il vibrait en elle si fort, qu’elle portait un uniforme, ce qu’elle n’avait jamais voulu faire et pensait à abandonner sa liberté pour des gens qu’elle se sentait en devoir de protéger.
Les paroles de son lié mettaient en relief les changements qui étaient intervenus dans sa vie depuis son arrivée à Haven, alors qu’elle venait de perdre sa mère. Elle mettait en relief son besoin de changer de nom et celui qui l’avait saisie de faire un serment de sang à la Déesse.
Un foyer, elle n’avait jamais su ce que signifiait ce nom et encore maintenant, il lui restait un mystère. Elle avait appris à chérir sa liberté, le fait de pouvoir voyager, de ne pas être attaché à une place, et si elle s’était raccrochée à ce que Beltran lui avait offert pour ne pas sombrer après la mort de sa mère, elle se rendit compte que la guerre l’avait fait vieillir et qu’elle n’avait plus peur de se retrouver seule, elle s’était trouvé un but et une voie. Le problème était que cela rendait les choix encore plus difficiles pour elle. Elle se sentait un devoir envers Beltran et son pays, mais aussi envers tous ceux qui pourrait souffrir partout, pas seulement à Valdemar. Et elle avait peur aussi de ne vraiment plus être la fille de sa mère si elle se sédentarisait.
Elle en était à ce point de ses réflexions quand une question pour le moins saugrenu de l’équidé la surprit.
« Heu… et bien, pour la même raison que je suis en queue de la formation, parce que je dois pouvoir réagir si quelque chose arrive. Le capitaine m’a fourni cette monture pour que je puisse être mobile et protéger efficacement l’arrière de la compagnie. »
Elle ne comprenait pas vraiment la question de son ami, ou peut-être qu’elle ne voulait pas comprendre. Il était pour elle un ami et un compagnon, elle ne le voyait pas comme une monture potentielle, même après la chevauchée de leur rencontre. Elle avait été mal à l’aise de devoir les chevaucher pour rentrer à Haven la première fois et cela ne lui avait jamais traversé l’esprit durant le retour de campagne. C’était une fière et noble créature, et si elle pensait que le cheval méritait aussi cette appellation, ils étaient aussi élevés pour cela et elle avait toujours vu cela comme une fierté et une raison d’exister de porter cavalier. Elle savait que les chevaux sauvages ne se laissaient pas dompter volontiers, mais elle savait aussi que certaines bêtes des plus intelligentes portaient fièrement leur cavalier, comme son ancienne monture. Mais le Dyhelis… elle ne pouvait penser à lui de cette façon.
C'est à se moment que les guérisseur vinrent prendre Kley et elle tenait à leur donner quelque consigne.
"Faites attention, ne le détacher pas, mais traité le avec tout le respect et les égard que vous donneriez à n'importe quel citoyen libre, car c'est ce qu'il est. Si vous voulez plus d'information, voyez avec capitaine."
Elle n'allait pas les laisser le détacher ou le traité en criminel, elle savait qu'il ne le méritait pas.