Lamétoile écouta les dernières paroles de son Lié et se prit à réfléchir. Regardant la colonne avancer, pensant à ce qu'elle ressentirait d'en faire réellement partie, ce qu'elle ressentirait d'avoir quelque pour qui se battre, quelqu'un qui l'attendrait comme une vraie famille. Elle se sentait bien avec Loyal et maintenant, elle découvrait qu'un petit peu du vide laisser par la mort de sa mère s'était résorbée, rempli par la présence du Dyhelis, mais qu'il lui manquait aujourd'hui quelque chose, qu'il y avait toujours eu se petit vide, si petit qu'elle ne l'avait jamais remarquer, d'avoir une attache solide et une raison de se battre et de vivre.
Elle se prit même à se demander fugacement ce qu'aurait été la vie si sa mère s'était fixée, si elle avait eu un père comme les autres enfants, si elle s'était battue pour un royaume plutôt que comme mercenaire, sous des ordres plutôt que pour les choix de sa mère. Ses réflexions la menèrent à se dire qu'elle avait eu une vie presque facile, sans attente, elle avait vu plus de pays que n'importe quel autre enfant, tout en étant protégé par la réputation déjà grande de sa mère, elle avait connu toute sorte de famille, toute sorte de métier et appris nombre de chose utile et inutile, mais sans la mort brutale de sa mère, elle aurait sans doute fini par devenir un de ses guerriers qu'elle n'aimait pas, ceux qui n'ont aucune attache sinon eux-mêmes, qui ne se soucie que de se battre, sans cœur et sans âme, ou bien de ceux qui ne se batte que pour le plaisir des armes, avec l'honneur que sa mère lui aurait enseigné, mais sans cœur pour les gens.
Elle se prit à observer les alentour avec des yeux nouveaux, sachant aujourd'hui les ravages réels de la guerre, observant les blesser prit en charge par les guérisseurs, la tristesse dans la joie de ceux qui avait perdu quelqu'un, la joie dans les yeux de ceux qui savait que quelqu'un les attendait et la lueur de fierté dans les yeux de ceux qui savent qu'ils ont contribuer à quelque chose de plus grand qu'eux. Elle se sentait extérieur à ses sentiments, mais les observer ainsi la faisait presque sentir comme partie intégrante de se tout, sans que se soit en bien ou en mal, simplement comme une part de se monde, avec tout ce que cela implique.
Ses réflexions finirent par la ramener à Éthyan qu'elle observa à la dérobé, car elle avait été bien élevé, ses muscles puissants et bien sculptés qui ondulait à chaque pas, sa robe dorée aux poils ras, semblaient si douce qu'elle n'aurait qu'a tendre la main pour y passer les doigts, ses cornes mortelles et majestueuses. Elle se souvenait de sa première pensée à leur vue, vitesse et force brute, combien elle les avait trouvé magnifiques, majestueux et nobles. Elle avait toujours aimé les équidés et les dyhelis représentaient à ses yeux le summum de tous, les avantages de tous les autres et l'intelligence des compagnons. Voilà pourquoi elle se forçait, sans trop de mal, à voir son Lié comme un être humain, et non comme une bête que l'on pourrait monter. Même si elle avait souvent vu des Hérauts sur leur compagnon, il ne lui vint pas à l'esprit que la relation avec le chef du troupeau pourrait être semblable, tant qu'elle le traitait comme un être égal à elle.
Puis le cortège arriva en vue des murs et Beltran fit s'arrêter la colonne pour faire un discourt élogieux sur ceux qui s'était battus et les pertes subites. Ellia, cette femme aurait pu lui en apprendre tellement, sur la loyauté, sur la famille, sur le combat et sur sa mère. Par bien des points, elle s'était attachée à cette femme, et voila qu'elle était morte aussi. Lame savait qu'elle n'aurait put s'en douter, put réagir, mais elle s'en voulait de n'avoir pas su empêcher cette mort. Elle avait parfois tellement envie de se lancer à la poursuite de ce mage, de tout laisser tomber pour le traquer et l'empêcher enfin de nuire. Mais elle se contint, seule ou avec son nouveau compagnon, elle ne ferait que se faire réduire en bouillie. Alors, elle ne faisait rien d'autre que serrer les poings de rage.
Elle regarda les guérisseurs, bardes et autres se diriger vers les collégiums, pendant qu'elle et les autres soldats prenaient le pas pour se diriger vers la caserne. Le temps que tous se mettent en mouvement, le capitaine l'avait rejoint, l'air fatiguer, mais le cœur encore un peu gonflé de son discours. Elle et lui savaient combien s'étaient importants pour les autres et elle savait, elle avait vu, combien le capitaine aimait ses hommes et son pays.
"À vos ordres."
Elle n'avait rien de plus à ajouter, laissant plutôt parler ses yeux, avec gravité et reconnaissance, appuis et confiance aussi. Elle lui donnait son appui et sa confiance, elle voulait qu'il sache qu'elle serait avec elle et que les hommes seraient entre bonnes mains pendant qu'il allait faire son rapport au palais. Qu'il pouvait compter sur elle pour faire de son mieux et qu'il n'avait pas à se tracasser pour autre chose que son rapport et prendre un repos bien mérité par la suite.
Elle se tourna vers Ethyan une fois le capitaine parti.
"As-tu besoin de quelque chose? Veux-tu que j'envoie quelqu'un prendre soin de toi pendant que je m'occupe des soldats?"
Elle ne savait trop comment faire pour la suite avec lui. Sa mère avait eu un oiseau pour lié, Éthyan était l'un des plus beaux équidés qu'il lui avait été donné de voir, mais si elle savait s'occuper d'un cheval, elle ignorait les conventions pour les compagnons ou les dyhelis. Où logeait-il, que mangeait-il, qu'est-ce qu'il attendait de sa sœur humaine... Alors, elle préférait le laisser décider et elle s'arrangerait au mieux pour ne pas faillir à son devoir et à lui.