[justify:hr3s5rcz]Le mage sourit de toutes ses dents quand la jeune fille lui fit l’énumération des es qualités. Une bonne bouffée d’orgueil et de fierté mal placée l’envahit. C’était vraiment excellent. Une telle merveille de candeur et de naïveté, il ne s’y attendait pas lorsqu’il était parti se promener. Il lui faudrait toutefois, une fois que son amusement aurait atteint son paroxysme, faire savoir à la demoiselle ce qu’il en était. Pas forcément lui faire connaître sa nature de shaych, mais tout au moins lui faire comprendre qu’une relation était inenvisageable entre eux. La guerre pourrait être un bon prétexte à cela et ainsi ne se sentirait-elle pas trahie.
« Vous pouvez toujours essayer belle dame, mais je crains que vous n’arriviez à rien. Si vous parvenez à faire prendre cette fleur, d’autre pousseront, mais seulement identiques à ce qu’elle était à l’origine car je n’ai pas modifié ces organes reproducteurs. Il ne vaut mieux pas s’amuser à changer la nature. »
La demoiselle se sentait en sécurité auprès de lui, décidément, le ridicule ne lui sautait pas facilement aux yeux ! Aurait-elle été plus futée qu’il n’aurait pas fallu longtemps avant qu’il ne prenne une gifle magistrale… Mais rien n’était assuré, peut-être était-elle plus maline qu’elle ne le montrait et se jouait-elle de lui. Ce type de situation s’était déjà produit par le passé. Heureusement, la jeune fille qui lui avait servi de victime alors avait le sens de l’humour.
« Non, je me promenais au gré de mes envies pour tout dire, je ne connais pas encore bien la ville, je n’y suis revenu que depuis peu de temps et n’ai pas eu le temps d’en profiter avant de partir à la bataille. »
Manuchan était quasiment sûr que cette phrase ferait une fois de plus rosir les joues de la jeune fille, toute excitée qu’elle était par leur rencontre et il n’était vraiment pas loin d’éclater de rire. Il montait en lui avec force et il avait grand mal à le contenir.
Finalement, il s’éteint bien plus vite qu’il ne l’aurait pensé. Une silhouette familière et surtout déstabilisante passait devant ses yeux. Le mage la suivit du regard, espérant que la personne qu’il pensait connaître d’une façon ou d ‘une autre se retournerait. Et effectivement, ce fut le cas. Au fur et à mesure que cet être se dévoilait, les yeux du mage s’agrandissait et ses jambes semblaient ne plus lui obéir, reculant d’elles-mêmes, probablement plus par instinct qu’autre chose.
C’était là une vision qu’il n’aurait jamais crû et surtout n’aurait jamais voulu avoir : Ellia, la capitaine des mercenaires. Ellia, la Capitaine aimée de ses hommes et de ses alliés. Ellia, qui était tombée…. Un début de panique s’insinuait en lui en même temps qu’un cri qui aurait été assourdissant si ses mâchoires s’étaient décidées à s’ouvrir.
*Déesse ! Que se passe-t-il ? Comment est-ce possible ?*
La femme se tenait non loin de lui et le regardait manifestement. Il en oubliait celle qui l’accompagnait, peu lui importait de savoir si elle la voyait aussi, si tel était le cas, elle ne se rendrait peut-être compte de rien. Enfin, si elle parvenait à faire abstraction de la trace de sang très nette provoquée par l’épée qui avait tué la mercenaire….
Le mage la voyait et cherchait ses yeux dans le même temps, principalement par réflexe car il ne supportait pas de ne pas voir les yeux des gens avec qui ils communiquaient. Et c’est bien ce qu’ils étaient en train de faire n’est-ce pas ? Le regard d’Ellia semblait triste et lui-même en était attristé. La mort était censée être un repos mérité dans un lieu de bien-être. Pourquoi cette peine ? De toute façon, elle n’aurait jamais dû se trouver là. Il aurait vraiment aimé avoir une réponse. Un sourire de la femme le prit au dépourvu, mais il n’avait aucune joie réelle. Comme si elle était contente en partie de le voir ou autre mais que ce qu’il se passait ne laissait pas la possibilité de se réjouir. Elle dessina dans l’air une forme de spirale et leva ensuite les yeux vers le ciel. Que voulait-elle dire ? Y avait-il un rapport avec Les tornades qu’il avait créées sur le champ de bataille ? Avec son Ordre ? Avec sa Déesse ? Tout cela était bien confus.
Ellia le regardait, attendant. Mais attendant quoi ? Une réaction probablement, mais laquelle ? Le temps d’y réfléchir, un homme passa devant la défunte et quand il disparut de son champ de vision, elle n’était plus là. Volatilisée. Pas si surprenant pour une morte.
Des questions, encore et toujours des questions ! Lui qui voulait se vider l’esprit, il le retrouvait encore plus rempli qu’à l’accoutumée ! Son entretien avec Glenn prenait vraiment un caractère urgent.
Le mage se souvint soudainement qu’il était « accompagné » et se tourna brusquement vers Fleur en un geste rapide et brusque, puis lui saisit les bras avec un regard mi-fou, mi-énervé. Cette fois, elle n’allait certainement pas rougir.
« Est-ce que vous l’avez vue ? Dites moi si vous l’avez vue ?! »
*Oh Déesse, suis-je en train de devenir fou ?*[/justify:hr3s5rcz]