Leçon d'écriture [Irmingarde et Barrn]

[Barrn]

Barrn répondit à son assistante, la voix un brin amusée.

[à Isabeau] Bien dans ce cas je vous laisse travailler.

Il tourna donc son regard d'ambre vers son élève qui commença a déchiffrer avec beaucoup de difficulté les mots tracés sur le papier.
Il se tut, laissant la jeune femme avancer à son rythme et ne disant rien sur ses erreurs. Il ne parla qu'une fois qu'elle eut finit.

Hé bien vous savez tout de même quelques choses. Il y a encore du travail mais rien de dramatique. (il eut un petit rire) Non ce ne sont pas des fils mais des fils. Les enfants de la veuve. Mais votre méprise est normale. Je vais vous lire ce passage et j'aimerai que vous suiviez avec votre doigt afin de bien associer ensemble les sons et les syllabes.

Le kyree s’exécuta donc, articulant bien et fit de légères pauses afin de permettre à Irmingarde de retenir ce qu'il lui disait. Il insista particulièrement sur Rethwellan, que la jeune femme avait occulté.

Ça va ? Je ne vais pas trop vite pour vous ? Si cela arrivait surtout arrêtez moi, nous sommes là pour que vous appreniez pas pour vous perdre.

[Héraut Irmingarde]

Mina se sentait passer au crible par le regard du bibliothécaire et cela la mis encore plus mal à l'aise.
Elle n'osa pas le regarder dans les yeux quand il fit son appréciation mais écouta avec attention puis répondit:

- Peu de choses en vérités, vous êtes trop indulgent Sire... Ha, des fils?

Elle secoua la tête avec consternation devant sa méprise. Puis se concentra sur l'exercice que le Kyree attendait d'elle.
Faisant grincer son siège dans un bruit aigu désagréable qui fit dresser ses poils sur ses avant-bras, Mina se pencha sur l'ouvrage et posa délicatement son doigt sur la page pour suivre les mots que lisait avec facilité son professeur.
Elle essaya de comprendre toutes les fautes qu'elle avait fait, les liaisons qu'elle connaissait mal et qu'elle avait omis, mais elle avait vraiment du mal avec le mot Rethwellan qu'elle essaya de répéter.

- Rèt... rètvél.. - elle soupira de dépit et décida d'avouer là où elle bloquait - je ne comprends pas comment la lettre H se relie à un W, quelle est la liaison? Et puis c'est quoi, une ville, une région?

Dans les Hold, on apprenait peu de choses aux femmes si ce n'est de tenir une maison et les travaux agricoles, à quoi pourrait servir à une femme la géographie, puisque que l'endroit le plus lointain où elle pourrait se rendre était le champs voisin où se trouverait son Epoux?

[Barrn]

Barrn répliqua avec le plus grand sérieux aux paroles timides de son élèves.

Non, c'est la vérité, vous n'êtes pas ignare, vous savez certaines choses. Votre savoir est simplement à une limite inférieure à celle que vous vous fixez. Sachez que chaque chose que je dis, je la pense. Je n'ai pas pour habitude de mentir pour faire plaisir. Vous pouvez demander à Isabeau, je ne la ménage pas. Si quelques chose ne me plait pas, n'est pas comme il le faudrait, je le dis afin que cela soit corrigé.

Il jeta un coup d'oeil à son assistante penché sur son travail avec application. Bon il était vrai tout de même qu'il n'avait pas grand chose à lui reprocher, il ne fallait rien exagérer, mais ça arrivait.
Le kyree grimaça et coucha ses oreilles lorsque les pieds de la chaises crissèrent sur le sol. Ses oreilles furent à l'agonie un instant et bourdonnèrent encore après. Il fusilla la jeune femme du regard avant de reprendre son air "professionnel".

Je vous serrait gré de faire attention, je vous pris. le matériel est précieux, quel qu'il soit. Bien, concentrons nous sur l'exercice que je vous ai demandé.

Son élève s'exécuta. Au moins travaillait-elle avec sérieux. Sa question lui parut des plus justes et il y répondit, comme il se devait.

Dans ce cas ci, le H ne se prononce pas. en réalité, on dit "Rétvelan". Ce mot se compose de trois syllabes et la première coupure intervient après le H. Ainsi le W se prononce comme un simple V sans avoir à s'articuler avec la lettre précédente. Vous comprenez ?

[Héraut Irmingarde]

Mina hocha la tête, parfaitement d'accord avec le bibliothéquaire.

- Je sais, les créatures de votre espèce sont incapable de mentir, je peux toujours trouver un miroir sans complaisance dans le yeux de Kun', c'est d'un grand secours...

Elle se laissa aller à une confidence.

- Sans dire que chaque personne devrait avoir un Kyree pour ami, car c'est une chose rare et donc précieuse, je pense que beaucoup de personne devrait avoir quelqu'un d'honnête en toute chose pour comprendre et essayer de corriger leurs défauts.

Elle pensait ainsi à certains Bleu qu'elle avait croisé lors de son travail quotidien. Tant certains étaient des personnes tout à fait sérieuses et bien élevés, et qu'elle avait eu le plaisir de fréquenter contrairement aux usages, comme les Demoiselles DeFeriel et DeGirier, tant certains étaient un ramassis de bêtise, de fatuité et d'arrogance.

Elle ploya un peu son dos sous la remarque par rapport à sa chaise:

- Je suis désolé Sire, je serai plus précautionneuse à l'avenir.

Elle écouta avec attention l'explication et se laissa aller à un peu de desespoir:

- Je comprends parfaitement Sire, vous êtes patient et expliquez très bien, mais j'ai peur de ne pas y arriver...

Elle soupira. C'était vrai. S'il il y avait tant de liaison improbable entre chaque mots elle ne retiendrai jamais tout ça!

Ne te laisse pas abattre, d'autant que je me souvienne, ce n'est pas dans ton caractère de baisser si vite les bras lui transmit Kun du coin où il était, enchanté de sa lecture mais attentif à son amie.

Elle sourit et expliqua à Barrn en relevant un peu le menton:

- Il me dit que baisser les bras de me ressemble pas, mais j'ai tellement peur de vous faire perdre votre temps, je ne suis pas bien doué...

Elle reprit le livre.

- Mais je vais essayer. Rethwellan.

[tu as la suite du livre où j'invente?]

[Barrn]

La confidence d'Irmingarde trouva un écho dans l'esprit du kyree. Ses souvenirs revinrent à son ami disparut. Si Barrn ne pouvait savoir ce qu'avait exactement ressenti l'humain à son contact, il savait ce que lui avait ressenti en sa compagnie. Kaetram avait été un ami précieux pour le jeune kyree qu'il avait été.

En effet, il est toujours précieux d'ami un ami fidèle à ses côtés en toutes circonstances. Du moins je suppose que dans les moments de détresse cela fait du bien de pouvoir se reposer sur quelqu'un...

Rêveur, pendant un instant Barrn parut ailleurs, puis il sembla se reprendre et se pencha sur le conte

Trêve de bavardages, remettons nous donc au travail !

Le bibliothécaire secoua doucement la tête

Sire Kunicipert à raison. Bien sûr que si vous allez y arriver, ce n'est qu'une question de volonté. Regardez, vous vous débrouillez déjà bien. Avec de la pratique, vous lirez aussi bien qu'Isabeau ou moi même. Et inutile de me flatter, ça ne ferra pas avancer votre apprentissage plus vite, tout au plus cela me ferait gonfler mon ego.

Ses yeux ambrés s'allumèrent d'une petite lueur amusée.
Effectivement, Irmingarde sembla reprendre du poil de la bête, passons l'expression, et s'exerça à la prononciation.

Vous voyez ! Vous n'avez pas de soucis à vous faire. Bien continuons puisque nous sommes bien parti.

[bien sûr que j'ai la suite, c'est vraiment tiré d'un recueil de conte j'en modifie juste quelques mots
En prenant de l'âge, cette femme prit des douleurs. La voilà toute percluse. Une affligée, qui ne pouvait plus marcher qu'avec des cannes.]

[Héraut Irmingarde]

Mina sourit doucement quand elle vit que Barrn partageait son avis sur les principes de l'amitié. C'était normal après tout, Barrn était un Kyree, un être compréhensif et bon.
Elle sursauta quand il fallut se remettre au travail.

"Bien sûr Messire!"

Elle ouvrit de grand yeux quand il lui parla de flatterie. Mais elle ne le contredit pas. Elle connaissais bien Kun', et elle savait qu'il pouvait être très prétentieux par moment. A raison!

"Je doute que j'arriverai à votre niveau Messire, mais je suis là pour essayer, et j'y arriverai!"

Elle se pencha sur la suite de l'ouvrage. Elle essaya de se souvenir des conseils que le bibliothéquaire lui avait donné juste avant pour faire moins de faute.

"En... prena... prenant de l'age. C'est bien age? Je ne connais pas le symbole au dessus du A. Bref, cétte feime prite des... des douleurs. La voil... voil... voilà toute pair... percuse? Ha non, percluse. Une, une afi, afil, afligée, qui ne pouva.. pouvi... pouvait marcer k... K... Comment ça se prononce avec le symbole? Avec des cannes"

Mina s'essuya le front avec son avant-bras. C'était éprouvant mais elle avait l'impression de s'être mieux débrouillée que la fois d'avant.

[Barrn]

Barrn, penché sur le livre, suivait plus les paroles de la jeune femme que les lettres tracés sur le parchemin. Il nota là où elle avait buté afin de corriger ou préciser ensuite. Lorsqu'elle fut parvenue à la fin des quelques phrases, il hocha la tête.

Ben, on sent déjà du progrès. Il y a tout de même quelques erreurs. Hum... "âge" se prononce bien ainsi en effet, le symbole situé au dessus est ce que l'on appelle unaccentil sert à accentuer la lettre, et en change parfois la prononciation selon la forme qu'il prend. Celui-ci ne change pas grand chose en réalité il vient d'une évolution de la langue. Dans tous les mots qui le contiennent, il y avait auparavant un -s qui succédait la lettre à présent accentué, ce -s réapparaît dans les mots de la même famille. Prenons par exemple "forêt" le -e possède ce même accent et si l'on prend un mot de la même famille, disons "forestier" l'accent disparaît et le -s reprend sa place. Mais ceci n'est qu'une parenthèse, en fait ce n'est pas si important que cela.

Il s'interrompit un instant, le temps de relire les quelques lignes.

Vous avez prononcé "prite" Ici le -t ne se prononce pas, comme la grande majorité des -t situés en fin de mot. Votre dernier soucis a été le "qu" c'est en fait la contraction de "que", le -e s'efface lorsque le mot suivant débute par une voyelle. Il faut vous en souvenir. On prononce donc "k'avec" plutôt que "que avec", ce serrait bien difficile de tenir une conversation ainsi.

Barrn jeta un regard à une bougie graduée et se rendit compte de l'heure avancée. Il posa alors son regard sur Isabeau, elle arrivait à la fin de son ouvrage manifestement. Ils avaient tous bien travaillé. Le kyree bibliothécaire en revint alors à son élève.

Je pense que nous pouvons nous arrêter là pour ce soir, vous avez fait quelques progrès encourageants pour l'avenir et vous avez l'air fatiguée. Nous pourrions voir l'écriture la prochaine fois. Disons la semaine prochaine, même jour même heure, à moins que vous ne préfériez venir plus tôt ou un autre jour ? J'ai quelques obligations biens sûr mais je saurai trouver du temps pour vous apprendre.

Il posa son regard sur le livre, semblant réfléchir... avant de relever les yeux sur Irmingarde.

Pensez vous pouvoir vous exercer seule ? Si c'est le cas, nous pouvons vous prêter le livre afin que vous continuiez le conte. Cela vous ferrait peut-être progresser plus vite.

[Héraut Irmingarde]

Mina pencha la tête pour écouter avec attention les explications du Kyree. C'était assez passionnant à vrai dire.

"C'est une parenthèse très intéressante. Comme ça, je saurai comment orthographier les mots qui sont liés à ceux-là. Ça va beaucoup m'aider."

Elle répéta docilement ce que lui apprenait le bibliothéquaire.

"Les T à la fin des mots ne se prononcent pas comme pour beaucoup de mots. D'accord. Ha, et on enlève une lettre à la fin d'un mot quand la même lettre est la première du mot suivant, c'est ça?"

Mina accueilli avec joie la proposition de s'en aller. Elle commençait à se sentir vraiment mal, un mal de crâne lancinant et un peu de fièvre.

"Merci beaucoup pour ce temps que vous m'accordez, vous m'avez beaucoup appris ce soir, et je serai ravie de revenir la semaine prochaine Messire Barrn"

Quand il lui proposa de garder le livre le temps de s'exercer, ses yeux brillèrent de plaisir.

"Oh merci, je vais bien travailler avant de vous revoir je vous le promet!"

Elle attrapa l'ouvrage et le posa contre sa poitrine et se tourna vers Kun en lui demandant en pensée.

Viens-tu? Je vais me coucher, je suis très lasse tout à coup...

Kun' leva la gueule, donna un coup de patte affectueux au jeune page qui lui avait tourné les pages et rejoint son amie. Il n'aimait pas son ton. Malade? Il allait la surveiller de près.  

Irmingarde retourna alors à sa petite chambre, de plus en plus malade.

[fin du RP, à partir de là, Mina est tombée malade, merci Barrn!]