Enora remercia d'un sourire amical et d'un hochement de tête gracieux la galanterie de l'artiste. S'il ne semblait pas à l'aise dans le palais, à tout le moins, il semblait tout avoir du "prince charmant". Cela augmenta quelque peu le sourire de la jeune héraut, mais elle reprit rapidement son sérieux. Ce qu'elle s'apprêtait à raconter lui donnait encore des frissons en y repensant.
"Bon..." Enora prit une grande inspiration pour remettre ses idées en places. Elle ne voulait surtout pas oublié quoi que se soit. "Si j'oublie quelque chose Elryk, n'hésite pas à me le rappeler surtout."
Et Enora se lança dans le récit, tentant d'être le plus détaillé possible."
"Tout a commencé, pour moi, quand je suis descendue en ville aujourd'hui. J'ai été attirée par un attroupement, pour me rendre compte que c'était un artiste qui attirait tout ce monde. Comme je trouvais le spectacle captivant, je suis restée. Quelque minutes plus tard, un petit garçon est venu me suggérer de quitter les lieux parce que les gardes et son "maitre" voulaient sans doute Elryk qui selon leur dire "était un mec du château qui n'avait pas le droit d'être là"."
Les yeux de la jeune albinos ne quittaient pas Beltran, essayant de déchiffrer ses sentiments à son expression faciale.
"Cependant, quelque chose me disait de rester, une intuition, et j'ai décidé de l'écouter. Je n'avais rien contre les gardes et eux n'auraient rien dû avoir contre moi non plus. C'est ce moment qu'Elryk a choisi pour passer avec sa caisse dans la foule. Les gens en ont profité pour s'éclipser, la bagarre elle semblait devenir imminente. Il ne resta bientôt presque plus personne sur les lieux, à part moi, Elryk, quelques badauds, ainsi que les gardes et le groupe de civils. Le petit garçon a alors dit à Elryk que je ne suivais pas les conseils avisés et s'en est allé vers le groupe de civils. Le vieux qui semblait être le chef des civils à alors regarder Elryk froidement, et les gardes nous a regardés avec haine."
Enora soupira, elle aurait bien ne pas avoir eu à vivre cela.
"Je sais bien que les gens de la ville ne m'aiment pas vraiment, plusieurs croient que je porte malheur et autre superstition, seulement, les gardes semblaient eux aussi le croire. J'ai même lu sur les lèvres de certains "Fantôme"... le nom que les superstitieux et tous ceux qui ne m'aiment pas m'ont donné."
Sans s'en rendre compte, Enora avait serré les points et son visage s’était fait plus dur. Elle pouvait comprendre que les gens simples ne l'aiment pas et toutes les superstitions qu'il lui prêtait, mais que des gardes y accordent assez de foi pour s'en prendre physiquement à elle la révulsait et n'enrageait.
"Le regard des gardes passait des voleurs à moi, puis retournait au voleur, comme s'il semblait hésité entre les attaquer eux... ou moi !"
Tout le sentiment d'injustice que ressentait Enora sembla transparaitre dans les deux derniers mots qu'elle avait prononcés. Ce rendant conte qu'elle avait élevé la voix, Enora baissa le regard, embarrassé.
"C'est une pierre qui à déclencher les hostilités finalement. Je serais bien incapable de dire qui elle visait entre moi, Elryk ou les gardes... Et c'est à ce moment-là que la chose... l'esprit est apparut."