Rendez-vous nocturne [PV Inconnu]

[Lamétoile]

Une ombre se promenait, évitant avec aisance les patrouilleurs, en direction du château. Revêtu d'une cape noir, lorsqu'un rayon de lune sur elle, on pouvait apercevoir des reflet argenté et bleuté en dessous de la cape. La silhouette était assez menu et petite, une femme ou un adolescent. Sa démarche était celle des combattant, de ceux toujours alerte et dont la vie est faites pour la guerre ou les duels.

La tête pleine de question, l'ombre se dirigeait vers les Jardins de la Reine, même si aucune reine ne siégeait présentement sur le trône. Une autre silhouette, animal et féline, la suivait. Un rendez-vous devait avoir lieu, pour des réponses ou un piège. Mais quoi qu'il en soit, la silhouette avait le devoir d'y aller.

Une fois dans les jardins, il ne restait qu'un quart de graduation au bougie du palais, et la silhouette, bien qu'immobile et attentive, était nerveuse. Elle avait amener avec elle la missive, portait la plupart de ses armes de combat rapprocher, les autres ne lui servirait à rien dans se milieu plus restreint, dont trois dagues bien dissimuler et placer avec intelligence sur elle.

[Héraut Aranel]

Un homme était dissimulé dans l'ombre. Il portait une cape et dissimulait son visage sous le capuchon, la tête baissée. Il devait certainement fumer la pipe car des volutes blanches s'élevaient à chaque bouffée. Il avait choisi de s'installer nonchalamment derrière un magnifique buisson en fleurs à l'abri des regards et remarqua bien vite la jeune femme qui s'approchait. Il attendit qu'elle passe non loin de lui pour toussoter et attirer son attention.

"Vous êtes venue seule ?"

Sa voix était grave, légèrement enrouée. Lamétoile, tu es sure de ne jamais avoir entendu cette voix.

[Lamétoile]

Alerte, Lame avait malgré tout failli manquer l'ombre dans un coins, failli manquer de remarquer l'homme encapuchonner, elle le remarqua quelque seconde avant qu'il ne l'interpelle et préféra attendre de voir si il était son "rendez-vous" avant de faire quoi que se soit. Inutile d'alerter des gens qui n'avait rien à faire dans cette histoire, pas si cela devait entacher la mémoire et la réputation de sa mère. Quand il siffla, elle s'arrêta, mais ne se retourna pas immédiatement, sa voix était grave et enroué, comme quelqu'un qui avait l'habitude de crier ou qui avait un mauvais rhume.Une voix qu'elle était sur de ne jamais avoir entendu, ce qui était encore plus étrange. Comment pouvait-il lui envoyer se mots et la reconnaitre si il ne l'avait jamais vu? Et si il en savait autant sur sa mère, pourquoi cette dernière ne lui avait-elle rien dit?

"Pourquoi? Il aurait fallu? Je ne suis jamais seule monsieur, ne vous en déplaise. Mais je suis venu sans gardes et sans prévenir les autorités, si c'est ce qui vous fait peur."

Elle savait qu'elle jouait avec le feu en répondant ainsi, froide, directe et mordante, mais toute cette situation mettait son contrôle à rude épreuve. Elle le regardait de ses yeux gris, froid et dur, la mercenaire plutôt que l'enfant. La main gauche sur l'une de ses lames en évidence, avertissement sans mots, l'autre sur ses hanches, sa posture pouvait devenir une garde en une fractions de seconde. Elle savait Loyal non loin d'elle et lui faisait confiance pour intervenir si le besoin s'en faisait ressentir.

[Héraut Aranel]

L'homme inconnu rit doucement, plus amusé par sa relative froideur qu'impressionné ou froissé. Il semblait difficile à effaroucher. Il bougea dans l'ombre sans se découvrir et laissa passer un long silence avant de poursuivre.

"Vous êtes bien la fille de votre mère. C'est bien."

Sa main passa en un éclair et disparut sous sa cape pour reparaitre, tenant une lettre un peu froissée. A la lumière, sa main était ferme. C'était celle d'un homme d'une quarantaine d'années sachant manier les armes. Il tendit la missive à Lame sans faire de chichis.

"Ceci est pour vous."

C'est tout ce qu'il accepta de dire. Il se replongea dans le mutisme et tira une nouvelle bouffée de tabac de sa pipe.

Lame, si tu ouvres la lettre tu pourras remarquer qu'elle est assez ancienne. L'encre a un peu coulé à certains endroits, quelques taches sur le papier témoignent qu'elle a pris la pluie.

A ma chère Griffeblanche

Cette lettre ne t'arrivera probablement jamais. Je ne sais si le courrier sera transporté jusqu'à Haven. Et je ne sais pas où tu te trouves mon Amour. L'est est un territoire hostile, mon Compagnon et moi avons hâte de rentrer. J'aimerais tant venir te chercher à la fonte des neiges pour te faire visiter Valdemar. Des membres de ton peuple vivent parmi nous. Mais l'affaire n'est pas encore conclue. Je ne sais pas si je serai de retour dans l'année. Les conflits se multiplient. Nous avons échappé de peu à l'empoisonnement. Je sens mes froces diminuer comme si elles étaient drainées par quelque puissance extérieure. Tu me manques tant.

Allar

[Lamétoile]

La jeune femme ne se laissa pas distraire par le rire de l'autre, attendant de voir ce qu'il voulait d'elle. Toute la situation lui semblait irréel, comme une tranche de vie qui ne lui appartenait pas. Elle ne se laissa pas non plus froisser par son rire, si il voulait rire d'elle, libre à lui, sans information supplémentaire, elle garderait cette méfiances qui leur avait permis, sa mère et elle, de survivre à tant de mission et d'année, même si la nature avait repris finalement sa mère. Avant la campagne dans le nord, Lame aurait eu de morose pensée à l'évocation de sa mère, mais aujourd'hui, elle se sentait plus sereine, elle avait accepter le décès et prit ses propres choix, choisie sa propre vie. Elle ne répondit pas plus à l'affirmation, quiconque avait connu sa mère ne pouvait nier son sang, parce qu'elle lui ressemblait vraiment, à quelque détails près qui devait venir de son père.

Quand il mit la main dans son manteau, la Garde du se retenir de ne pas bouger la main sur sa dague, ni mettre l'autre dessus, elle du se forcer à rester prête à tout sans rien faire. Elle ne montra rien, sinon un regard qui s'affine, de sa réaction, pas plus quand il tira le pli de sous son manteau, un pli qui semblait plus ancien et qu'elle prit de la main droite, pour l'ouvrir, en gardant le "messager" dans son champs de vision.

Un étrange pli en vérité, car elle ne connaissait aucun Allar, sa mère ne lui avait jamais parler d'un quelconque Héraut, car la lettre ne pouvait venir que d'un Blanc. Sa mère ne lui avait jamais dit pourquoi elle aimait Valdemar, pourquoi elle voulait que sa fille y vivent si jamais elle venait à mourir. Une lettre qui avait vu la pluie et les chemins.

"Pourquoi me remettre cette lettre maintenant? Pourquoi cet Allar n'est-il pas là?"

Curiosité plus professionnel que personnelle. Elle n'avait jamais été curieuse du passé des gens, ayant apprit rapidement que se genre de préoccupation n'avait pas cour chez les mercenaires. Chacun avait son passé et on devait prendre les gens comme il était, aux présent, par leur actes et leur volonté. Le passé appartenait à chacun et l'on en parlait lorsqu'on faisait confiance ou ne pouvait le garder pour soi. Cette lettre était donc étrange pour elle, car elle ne lui était pas adresser et si sa mère avait eu des... "ami" et "amie", elle n'en avait jamais fait étalage ouvertement devant sa fille, par respect, mais aussi pour autre chose que Lame n'avait jamais réussis à cerner. Cette lettre, d'amour sans aucun doute possible, lui était comme un morceau de casse-tête qu'elle avait longtemps chercher sans s'en rendre compte.

[Héraut Aranel]

L'homme la regarda lire sans s'arrêter de fumer. Il semblait immobile dans le temps et l'espace et seule la fumée qui s'élevait semblait réellement en vie. En vérité, ses yeux allaient du papier à la jeune femme et il la suivait parcourir les mots avec une certaine avidité. Puis la première question se présenta. Il sembla satisfait.

"Allar est mort depuis bien longtemps. En fait, il a fait parvenir cette lettre ici et il n'est jamais revenu de mission. C'était un très bon ami à moi. Il m'avait beaucoup parlé de votre mère lorsqu'il est revenu de sa mission diplomatique. Ils s'étaient brièvement connus mais assez pour qu'Allar ne l'oublie pas une fois rentré. Il n'arrêtait pas de dire qu'il demanderait au roi de se faire muter à la frontière des Pelagirs et qu'il irait la retrouver ou qu'il demanderait une permission."

L'homme marqua un temps d'arrêt et changea de position sans toutefois se découvrir.

"Cette mission à l'Est a mal tourné. C'est un enfoiré de mage qui l'a eu et sa Dame ne lui a pas survécu. C'est comme ça chez eux les Hérauts."

Par sa Dame il parlait bien évidemment de son Compagnon.

"Il ne savait pas où envoyer la lettre pour que votre mère la reçoive. Il m'avait demandé de trouver un moyen de la lui faire parvenir. Ha j'ai beaucoup cherché, j'ai tenté de mettre la main sur elle. Mais vous étiez toutes les deux insaisissables. Allar ne savait pas qu'il avait une fille, ça je peux vous le jurer. Sinon il n'aurait jamais laissé Griffeblanche toute seule."

[Lamétoile]

Lamétoile avait refermer la missive, quelque part, elle savait que l'homme qui l'avait écrite était mort, c'était transparent entre les lignes et dans son absence. Peut-être aussi dans le mystère qui entourait cette rencontre étrange. Mais elle avait posé la question, pour montrer son désintérêt, pour y faire croire l'autre. Inutile de dévoilé combien cela chamboulait encore plus son petit monde, combien cette lettre arrivait quand elle était sur le fil, à la croisée de deux destin. Mais elle ne s'attendait pas à la satisfaction de l'autre et sa méfiance s'accrut encore. Si tout deux était mort, quel besoin de ressortir le passé?

"Ma mère ne m'a jamais parler de cet homme. Et je doute qu'elle aurait accepter quelqu'un dans notre vie."

La phrase avait tranché, sans méchanceté, sans excès, mais sans possibilité de réfutation. Lame avait toujours vécu seule avec sa mère, sauf en mission et dès qu'une mission était terminer, elles quittaient tout, personne et endroit, sans regard en arrière. Si sa mère avait voulu vivre avec cette homme, elle en aurait entendu parler, c'était aussi simple que cela. Jamais Lame n'avait cacher quelque chose d'important à sa mère et jamais celle-ci n'avait manquer de la former et de lui parler de la vie. Elle ne lui avait jamais parler d'avant sa vie de mercenaire, et Lame n'avait pas posé de question, mais elle savait que leur vie ensemble n'avait jamais été un mensonge.

"Ce n'étais pas son choix, c'était celui de ma mère."

Elle regarda l'homme directement dans les yeux. Que cet homme soit ou non son père, il n'avait aucune signification pour elle.

"Que cherchez vous? Ils sont mort tous les deux, sa ne fera revenir ni l'un ni l'autre."

Il devait y avoir une raison derrière cette rencontre en solitaire dans les jardins. Il devait y avoir une raison à se secret et elle l'attendait encore. Plus que le simple fait de la dérange. Pourquoi vouloir réveillez le passé? Pourquoi la tourmenter aujourd'hui, jamais encore elle n'avait chercher à savoir, et voila qu'aujourd'hui, cet inconnu arrivait avec trop de question, dans un moment où elle ne savait plus qu'elle voie prendre. Alors elle le regarda, attendant de voir si il lui mentirait.

[Héraut Aranel]

L'homme sembla surpris et resta interdit un moment. Puis il changea de pied d'appui et soupira, sa capuche frémissant imperceptiblement.

"Parce que j'avais fait une promesse et que m'en voilà à présent déchargée. Et parce que je pensais que vous aimeriez en savoir plus sur vos origines."

Il enfouit ses deux mains sous la cape noire et courba un peu plus le dos.

"Je vois à présent qu'il n'en est rien et je ne vous prendrai pas plus de votre temps"

Puis il se mura dans le silence, cette dernière phrase en guide de conclusion. C'était sans aucun doute un homme très étrange. Il était clair qu'il avait aimé ce fameux Allar et qu'ils avaient été de proches amis. En vérité, il était également fort curieux de faire la rencontre de sa fille biologique.

[Lamétoile]

Lamétoile regarda attentivement l'homme et sa réponse. Elle ne se leurrait pas quand au fait que tous était des instruments d'autre chose dans la vie, mais le sachant, elle voulait au moins choisir pour qui ou quoi, quel cause et quel façon. La mort de sa mère, bien qu'accepter, restait encore sensible sur certain point. Elle n'avait jamais su qui était sa mère, si ce n'est la femme qu'elle avait connu. Elle ne savait rien de son passé, ni de son père, si ce n'est que sa mère lui avait dit être le cadeau d'une rencontre de deux âme. Sa mère parlait peu et Lame avait apprit rapidement à faire de même, à accepter ses silences, ses inconnus et à prendre ce qu'on lui offrait.

Mais cela était si soudain. Elle avait un peu peur aussi. Peur que cela l'attache, peur de ne plus être qui elle était. Mais en même temps, elle savait aussi qu'elle était définie par son père, même si elle ne l'avait jamais vu. Elle soupira. Elle faisait beaucoup de gaffe dernièrement, bien plus que dans toutes son enfance. Elle en avait fait, mais des gaffe d'enfant, aujourd'hui, elle devait assumer qui elle était, ses choix, ses chemins et surtout, ses erreurs, trop nombreuse, qui avait couter beaucoup.

"Pardonnez ma rudesse, les dernier mois on été très difficile."

Il y avait de la sincérité dans sa voix, mais peu de regret. Elle ne reviendrait pas sur ses paroles, ni sur ses questions. Mais maintenant qu'elle avait les réponses, elle pouvait aller un peu plus loin dans cette conversation si il n'était pas trop tard.

"Mais la vie et ma mère m'ont apprise à être méfiante. Je n'ai rien contre cet homme que vous semblez avoir chéri, mais tout cela est très soudain et étrange. Alors que ma mère vient de mourir et que je me suis engager auprès de ce pays, l'ombre de mon père se réveille."

Elle le regarda, un peu moins méfiante, mais sans la curiosité qui aurait dévoré une autre à sa place. Juste de la prudence et de l'intérêt. De la tristesse et de l'hésitation aussi.

"Je mentirais si je disais n'avoir jamais voulu savoir, mais il y as longtemps que j'avais accepter son absence et mon ignorance."

Elle soupira encore et regarda les étoiles quelques secondes, incertaine des prochaines parole à prononcer.

"Sincèrement, j'ignore que faire de ce revirement, mais la déesse ne nous donne jamais rien sans raison et votre loyauté tout autant que son poste parle pour lui."

Quelque secondes, elle avait vraiment ressembler à la jeune femme de seize ans qu'elle aurait du être, plutôt qu'à l'ancienne mercenaire et Lieutenant qu'elle montrait à tous et qu'elle s'efforçait d'être, qu'elle se croyait devoir être. Une jeune fille un peu perdu dans un monde trop grand et complexe. Une jeune fille seule...

[Héraut Aranel]

L'homme dodelina de la tête et soupira, puis il tendit la main paume vers le ciel tendue vers elle.

"Accepteriez-vous ma compagnie pour boire un verre ? J'ai beaucoup à vous raconter."

Il s'engagea vers le chemin qui menait directement aux portes du Collegium sans repasser par l'intérieur, désireux que la jeune femme le suive. Il y avait longtemps qu'il n'avait pas parlé d'Allar et de sa famille qu'il connaissait à merveille.

Lame, tu peux remarquer lorsqu'il fait demi tour et que sa cape virevolte le bas d'une tenue héraldique élimée. A n'en pas douter cet homme est un Héraut.

"Vous l'ignorez très certainement mais vous avez une vaste famille, Capitaine."

[Lamétoile]

Lame regarda l'homme, il y avait de la nostalgie en lui. Tout cela lui semblait tellement irréel. Elle n'avait jamais entendu parler de son père. Sa mère lui avait simplement dit qu'elle était né d'un amour sincère et d'une rencontre hors du temps, mais que le destin de son père et d'elle n'était pas fait pour être lier. Et elle s'en était contenter, comme de toute les autres réponse évasive sur le passé de sa mère. Voila pourquoi aujourd'hui, elle n'était pas une personne qui accordait de l'importance au passé des gens ou au sien. Elle n'en avait jamais vraiment eu, elle ne connaissait presque rien de ses origine et voila que se passé qu'elle n'avait ni fuit, ni chercher la rattrapait aujourd'hui.

L'espace d'un instant, elle se demanda si s'était la raison pour laquelle sa mère lui avait dit d'aller faire sa vie ne Valdemar si il devait lui arrivé quelque chose avant que Lame n'ait choisie son destin. Voulait-elle lui offrir de connaître ce royaume qui semblait être celui de son père? Alors pourquoi ne pas lui en avoir parler? Pourquoi ne jamais être revenue?

"Avec plaisir."

Malgré le chaos qui faisait rage en elle, la jeune garde avait réussis à maintenir sa voix pour ne pas qu'elle tremble. Elle devait montrer en tout temps sa force, ne jamais laisser de faiblesse qui puisse se retourné contre soi. Montrer sa faiblesse, c'était s'exposer à ne plus pouvoir la cacher et elle n'avait été que trop faible dernièrement.

"Je ne suis que Lieutenant, Héraut"

Comment ne pas avoir vu la tunique blanche élimé? Elle avait un bon regard et elle était aussi franche. Cet homme n'était pas son ennemi, il avait été un allié de son père et il ravivait certainement de douloureux souvenir pour elle et par loyauté, elle lui devait au moins la franchise. Et sa lui évitait de penser à la phrase qui avait précédé cette erreur de titre. Une nombreuse famille... elle qui n'avait jamais connu que sa mère... Elle se secoua mentalement en emboitant le pas à l'homme, il ne servait à rien de se tracasser à se sujet, elle était qui elle était, fille de GriffeBlanche et d'un Héraut, qu'elle savait aujourd'hui nommé Allar. Mais sa famille, c'était celle que son cœur choisissait, c'était Éthyan et Loyal. Dans une moindre mesure Beltran et la garde. Kley, peut-être aussi, même si elle n'avait pas tellement eu de temps avec lui.

[Héraut Aranel]

Le Héraut tourna vers elle un regard aiguisé, un léger sourire aux lèvres. Etait-ce réellement une erreur de titre ? N'était-ce pas bien plus que cela ? Il ne releva pas et poursuivit sa route, se mettant au niveau de la jeune femme pour faire route à ses côtés. Ils passèrent sans encombre les portes du Collegium et se dirigèrent naturellement vers la Vieille Ville jusqu'à une auberge peu connue. Dans un renfoncement, au détour d'une ruelle, elle donnait l'air de pencher dangereusement. L'enseigne indiquait "le Jars curieux" et représentait une oie blanche le cou dressé et l'oeil pétillant.

L'homme poussa la porte et entra sans cérémonie. La salle était de petite taille, une énorme cheminée ronflante réchauffait les lieux. Il n'y avait aucun bar en vue, seulement de nombreuses tables, des bancs et une porte à demi-ouverte par laquelle le patron sortit pour les saluer tout en s'essuyant les mains. A n'en pas douter il connaissait l'homme.

Comme si les lieux semblaient le détendre, il rabattit son capuchon vers l'arrière révélant enfin son visage. C'était un homme aux cheveux châtains mêlés de gris. Son visage était carré et fort mais une profonde balafre lui entaillait le visage et avait dû lui emporter l'oeil car il portait un cache. Il avait le regard clair et une barbe bien taillée.
Il alla jusqu'à une table pas trop loin de la cheminée et assez éloignée de la porte, et invita Lame à s'asseoir d'un mouvement de main puis prit place lui-même.

"Permettez-moi de me présenter."

Il releva vers elle son oeil restant, d'une jolie couleur verte d'eau.

"Je suis le Héraut Davis. Votre père et moi-même avons été Choisis à très peu d'intervalle. Nous avons fait nos études ensemble et nous avons mené de nombreuses campagnes l'un avec l'autre. Je le considérais comme mon frère."

Il s'arrêta un instant pour héler le patron et passer sa commande. Il ne demanda rien de plus qu'un lait de chèvre et laissa à la jeune garde le soin de commander ce qui lui faisait plaisir.

"Permettez-moi de vous offrir ce qui vous ferait plaisir. Je n'ai pas souvent le loisir de dépenser ma solde."

[Lamétoile]

Lamétoile suivit sans parler l'homme, respectant son silence. Elle savait combien cela pouvait être dur pour lui, elle n'avait jamais connu son père, mais devoir annoncer la mort de sa mère à ceux qui l'avait connu, aimer et respecter avait presque été au dessus de ses force. Avec un peu de recul, elle se sentait honteuse de son attitude. Cet homme aurait pu laisser tout cela dans le passé et jamais elle n'aurais rien su, mais il avait choisie d'exhumer de douloureux souvenir pour tenir une promesse faites à un ami et elle le respectait grandement pour cela. Elle avait encore tellement à apprendre en dehors des armes pour devenir quelqu'un dont sa mère serait fière, quelqu'un dont elle-même serait fière et la personne que son capitaine espérait certainement.

Mais malgré ses résolutions, on ne perd pas les bonne habitude et Lame faisait attention au chemin emprunter et au gens croisée. Elle restait une garde de la ville, même en permission et en tant que Lieutenant, se devait de toujours garder une partie de son attention sur ce qui se passait en ville. Sans son habitude des nouveau lieux, il est certain qu'elle aurait été perdu après un certain temps, et qu'il lui faudrait certainement faire attention pour retrouver le poste de garde, mais il furent bientôt arriver dans un établissement avec une Oie comme emblème, cacher dans un ruelle. Un endroit qui pouvait en dire long sur l'homme, en plus de la rencontre dans les jardins. Il avait voulu la tester, voir si elle méritait le savoir qu'il voulait lui donner ou si elle l'utiliserait à mauvais escient et maintenant, il voulait rester discret. Il y avait quelque chose d'étrange dans toute cette histoire, presque irréel. Il n'avait pas relever qu'elle avait reconnu un héraut en lui, alors qu'il avait prit soin de cacher et son visage et son uniforme, mais pas d'en changer, ni sa méprise dans son titre et maintenant, il l'amenait dans cet endroit reculer et certainement inconnu de bon nombre de personne.

Elle l'observa sans montrer les questions qui tournait dans sa tête, un homme qui avait connu de dur bataille et avait survécu. Le fait qu'il révèle son visage montrait la confiance qu'il avait à l'endroit et dans une certaine mesure, plus petite, la confiance qu'elle avait gagner. Un homme qui avait rapidement vieilli ou qui avait passé un certain age, son regard, son œil unique, était clair et l'homme était soigné. Tant d'information qu'elle gardait à l'esprit pour trouver un sens à tout cela et en même temps, essayer de reconstituer un peu de cet homme qui l'avait engendrer, mais qu'elle n'avait jamais vu et qui n'avais sans doute jamais su qu'elle avait exister.

Elle attendit qu'il lui fit signe pour savoir ce qu'il attendait d'elle, attendant de voir où il choisirait de s'installer. Le fait qu'il s'installe près de la cheminer et loin de la porte était significatif, elle prit donc place à la table, de sorte d'avoir le moins de gens possible dans son dos et surtout pas la porte. Elle aimait garder un oeil sur ceux qui entrait dans la pièce, très certainement comme lui, pour avoir choisie une position avec un feu à proximité, pour se défendre et loin de la porte pour éviter les mauvaise surprise. Son respect de l'homme augmentait au fil du temps, c'était un homme prudent, habituer au combat et au mauvaise rencontre. Qui avait pourtant prit le temps de rencontrer une parfaite inconnu par respect pour un ancien camarade. Elle ne put que hocher la tête à sa présentation.

"La vrai famille est celle que notre cœur choisie."

Elle le regarda en disant cette phrase, pour voir si il allait la reconnaitre, sa mère la lui ayant donner presque chaque fois qu'elle avait posé des question sur sa famille Tayledra ou sur son père. Elle ne l'avait pas comprit jusqu'à la mort de sa mère, mais aujourd'hui, elle en comprenait réellement la signification. Pensez à cela la ramena à Ethyan, qui devait être avec sa compagne à cet heure, elle qui attendait un petit dans les prochains temps.

"Un verre de bière, merci."

Contrairement à beaucoup de mercenaire, Lame n'aimait pas beaucoup l'alcool. Sa mère n'en buvait presque jamais et s'était assurer de la rendre malade dès qu'elle avait été suffisamment âgé pour qu'on lui offre de l'alcool avant de lui donner une bonne correction pour s'assurer qu'elle comprenait les dangers de cette boisson. Cela avait été la seule fois où elle avait but plus qu'un verre, même après la mort de sa mère, elle n'avait pas but beaucoup, par manque d'alcool autant que par manque d'habitude. Un verre ici et là quand elle avait besoin d'un remontant ou quand le froid était trop présent. L'alcool étant plus facile à transporter que de l'eau, il y avait bien sur des moments où il n'y avait presque que cela à boire et Griffeblanche lui avait alors enseigner à augmenter sa résistance au boissons et au intoxication, mais Lame n'avait jamais beaucoup aimer le goût et encore moins les effets.

Ses yeux gris se promenèrent un peu sur la salle avant de revenir à son interlocuteur, la seule chose qu'elle avait de son père, car le reste était de sa mère. Presque rien de son père.

[Héraut Aranel]

Le tavernier disparut après un sourire pour aller chercher leur commande, laissant les deux protagonistes à leur tête à tête. Davis laissa le silence se prolonger. Il savait que la jeune garde l'observait et ne tentait pas de se dissimuler à sa vue aiguisée. Il jetait de temps en temps un regard à la porte, comme pour s'assurer qu'aucun fantôme du passé n'allait la franchir. Il y avait dans son regard quelque chose de hanté, un voile, un nuage gris dans son horizon.
Puis il émergea de ses pensées et lui sourit de l'air le plus engageant qu'il pouvait et inclina la tête.

"Vous avez totalement raison."

Ce furent les seuls mots qu'il prononça jusqu'à l'arrivée de leurs boissons. Là seulement et après avoir trempé les lèvres dans son godet, il reprit son récit d'une voix quelque peu monocorde.

"Lorsqu'Allar était jeune, c'était un fringant garçon. Son Compagnon se nommait Maven et c'était une bien noble dame. Il a grandi à Haven, ici, en fait pas très loin. Je me souviens que nous allions souvent jouer à l'extérieur des remparts lorsque nous étions Gris."

Il but une nouvelle gorgée, ses yeux allant de son verre à Lame avec une certaine nervosité.

"Il avait encore ses deux parents alors que les miens m'avaient quitté depuis bien longtemps. C'étaient vraiment des braves gens. Son père était garde comme vous Lieutenant, il surveillait souvent l'entrée sud de la ville. Et sa mère était mage."

Il marqua une pause, le temps d'observer la réaction de la jeune femme à cette nouvelle. Apprendre qu'on avait une grand-mère possédant le don de Magie Véritable pouvait être un sacré choc.

[Lamétoile]

Lame ne fit rien pour pousser le Héraut à parler, elle comprenait trop bien se sentiment de hantise, même si la mort de sa mère ne remontait qu'à quelque mois. Ses derniers temps, les secrets de celle-ci semblait tous venir hanté sa fille et lame commençait à se perdre dans tous cela. Ellia qui était morte, cette guerre sombre et sanglante, la possession de Kley, sans l'ancre que représentait maintenant la garde et surtout, sans sa nouvelle relation avec Ethyan et Loyal, Lame savait qu'elle aurait eu de la difficulté à rester saine d'esprit. Elle laissa donc à l'homme le temps de digéré le passé, le temps de se poser avant de parler. Elle lui laissa le temps de se trouver et de boire un peu, elle même prit une gorgée de son gobelet en attendant.

Elle tenta d'imaginer son père, sans grand succès. Elle n'avait jamais vraiment imaginer un père et n'avait aucune référence physique pour le faire. Alors elle continua d'écouter Davis. Elle ne releva pas sa nervosité, mais ne dit rien, lui montrant qu'elle attendrait qu'il soit prêt à parler pour dire ce qu'il avait à dire. Elle tenta de s'imaginer des grand-parents, mais la encore, elle n'avait pas suffisamment d'imagination ou de référence pour le faire. Elle n'avait jamais connu que sa mère comme famille, elle en avait vu d'autre, mais s'était flou dans sa tête, les gens qui l'avait héberger durant son enfance n'avait jamais été que des étapes dans sa vie et elle n'avait jamais vraiment tenter de tisser des liens durable avec eux, jamais tenter de les garder en mémoire.

Elle se releva un peu dans son siège quand il lui apprit qu'elle avait été mage. Elle pensa à Ethyan, peut-être que sa capacité à se lier avec lui venait à la fois de son sang Tayledra que du fait que sa grand-mère avait été mage? Elle-même n'avait montrer aucune disposition magique particulière, sinon qu'elle pouvait parler avec les Dyhelis, don qui était, sans être commun, connu dans le peuple de sa mère.

"Garde et mage..."

Elle ne montrait aucun recul, ni peur devant ce fait, simplement une curiosité naturelle pour une jeune femme qui se découvrait toute une famille à cet âge. Elle ne montrait que le désir d'assimiler ses information comme n'importe qui à sa place l'aurait fait, habituer en tant que mercenaire à côtoyer la magie et malgré la dernière guerre, elle avait suffisamment côtoyer de mage pour savoir que seul les individus décidait de usage, comme une lame ou une lance et non la magie qui rendait les gens différent. Elle se dit qu'elle ne perdait rien à aller à l'entrée sud pour d'imprégné de ce que son grand-père voyait durant ses tour de garde.