Soyara n'écouta que distraitement ce que disait l'homme. C'était facile pour quelqu'un de puissant comme lui de dire qu'il ne jugeait les gens que sur leur actes, personne n'irait le contredire ou lui chercher des noises. Il avait les moyens de faire et dire à peu près tous ce qu'il voulait. Si elle lui était reconnaissante de l'avoir aidé à retrouver son fils, elle n'en devenait pas naïve pour autant. Si ce n'était pas ses charmes ou de l'argent qu'il voulait, il y avait sans aucun doute une raison qui avait pousser ce magicien à l'aidé. Un puissant ne s'abaisse pas ainsi sans rien attendre en retour.
La vie lui avait appris qu'elle devait prendre ce qu'elle voulait, car rien n'était gratuit. Tu prend, ou tu te fait prendre, mais personne ne donne jamais. Elle aurait bien aimé croire à sa gentillesse, son sourire semblait sincère, mais qu'il en soit conscient ou non, il avait réussi à lui prendre quelque chose à elle, et elle n'aimait pas savoir ce que c'était, ou ce qu'il voudrait. Et elle n'était certe pas de taille à tenter de l'empêcher de prendre son dût le jour où il le réclamerait.
Cependant, en ce moment, elle ne pouvait rien de plus dans la situation. Elle devait espéré que ce que lorsqu'il viendrait chercher paiement, elle serait en mesure de lui offrir ce qu'il désirerait. À le regarder couver son fils du regard, elle commença à avoir un peu peur. Il était Shay, ce qui voulait dire qu'il n'aurait sans doute jamais d'enfant de lui-même. Allait-il vouloir SON fils à elle ? Elle ne le permettrais pas. Mais en même temps, serait-elle jamais en mesure de lui offrir toute l'éducation qu'il méritait. Elle était une femme, et un jour son fils voudra avoir un modèle masculin.
Elle en voulu alors un peu à l'homme de lui imposer cette réflexion alors qu'elle ne voulait que chérir son fils et gagner assez d'argent pour les faire vivre tous les deux. La phrase qu'il dit ensuite ne fit que la renfrogner un peu. Il avait raison, en un sens, son fils pourrait devenir quelqu'un d'important, mais ce ne serait certes pas avec la vie qu'Elle était en mesure de lui offrir. Pour devenir quelqu'un il fallait de l'argent et une éducation. Elle ne serait jamais en mesure de lui fournir ni l'un ni l'autre, et si on découvrait qu'elle avait déjà tué un homme, qu'adviendrait-il de son fils ?
Soyara se mordit la lèvre, ne sachant plus où orienter ses pensée. Elle ne voulait pas partager son fils, c'était son seul trésor, ce qui la poussait à avoir encore le goût de vivre et de se battre dans cette vie merdique. Mais en même temps, ce magicien qui arrivait avec tant de providence... Il pourrait offrir à son fils tous ce qu'elle ne pouvait pas. Que pouvait-elle faire ?
Elle baissa le regard sur son fils et senti les larmes, les maudites larmes, emplir ses yeux. Elle l'aimait tellement. Comment ne pouvait-elle pas désirer lui offrir le meilleur possible ? Elle ferma résolument les yeux et ravala ses larmes. Elle les ouvrit quelque instant plus tard, son regard avait repris sa dureté habituellement, mais il restait quand même une once de tendresse, toute diriger vers son fils. Si elle arrivait à devenir ami avec ce magicien, elle pourrait peut-être faire en sorte que son fils le "séduise" tellement qu'il lui offre tous ce qu'elle ne pouvait pas, et il resterait sien quand même. Et si jamais il lui arrivait malheur, au moins, il aurait quelqu'un pour prendre soin de lui. Il lui fallait cependant apprendre à mieux le connaitre avant. Jamais elle ne confierait son fils à quelqu'un comme l'était Riam.
"Peut-être"
Elle préféra garder ses pensée pour elle et rester évasive. Tant qu'elle ne le connaitrait pas mieux, il vaudrait mieux taire ses plans et ses idées. Plus tard peut-être qu'elle serait à même de le manipuler correctement.