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Il était déjà tard, mais Saskia connaissait le chemin par coeur. Malgré l'alcool qu'elle avait pu ingurgiter, son pas était sur... Et puis, sachant qu'elle allait voir Lowi, il lui poussait même des ailes ! C'est qu'elle l'aimait, son petit Compagnon. Et comme s'il savait que la Noble demoiselle arrivait, Lowi attendait à la barrière, piétinant sur place, et il hennit lorsqu'il l'aperçut enfin. Saskia arriva en courant et rit, et elle entoura la petite encolure du poulain de ses bras nus.
- Mon petit amour !
Mais voilà, les câlins, ça va bien deux minutes ! Lowi se dégagea de l'étreinte de Saskia, et son museau se dourra tout de suite dans le petit sac qui battait la cuisse de la noble demoiselle. Elle rit à nouveau, et repoussa la frimousse blanche :
- Tu es un incorrigible goinfre, Lowi !
Pourtant, la jeune fille piocha quelques gourmandises, que le poulain s'empressa s'avaler tout rond... Et d'en redemander ! Saskia ne put que craquer face aux hennissements insistants du Faux Compagnon, qu'elle avait juré de protéger. Et après tout, c'était pour lui qu'elle avait pris tous ces amuse-bouche... Après lui avoir fait mangé la moitié de son larcin, pourtant, Saskia repoussa le museau qui venait encore quémander... Mais la jeune fille tint bon et murmura :
- LOwi ! Tu en as eu assez, mon petit amour. Va te coucher. Allez, file ! Fais de beaux rêves, mon Lowi. Je t'aime.
Elle l'embrassa entre les naseaux et colla leurs front. Le poulain dût comprendre le message, et après avoir doucement hennit une nouvelle fois, il fit demi-tour pour rejoindre la chaleur réconfortante de sa mère adoptive. Saskia attendit qu'il soit entré dans l'écurie pour partir à son tour. Direction : le Champ des Compagnons.
Car au-delà des apparences, il manquait quelqu'un, à cette fête. Quelqu'un qui, plus que n'importe qui, devait se changer le sidées. Quelqu'un a qui elle avait fait le serment de veiller sur son Compagnon quand il ne le pouvait pas, et la jeune fille avait élargi cette promesse au Lié de ce Compagnon. Bien sûr, les mauvaises langues, si elles avaient eu vent de cette promesses, auraient tout de suite prétendu que la Noble Peste de Haven avait des vues sur le trône de Valdemar, et qu'elle cherchait simplement à s'attirer les faveurs de l'Héritier. Non, Saskia le faisait par pure bonté, parce qu'assurer la bonne santé du Prince, c'était soulager (du moins l'espérait-elle) Ryis de ce fardeau... Et que la jeune fille n'arrivait pas à se faire à l'idée que d'autres Compagnons pouvaient mourir. La disparition d'Antea l'empêchait encore de dormir...
La jeune fille s'arrêta devant le pavillon, et regarda en souriant la chevalière que Arthon lui avait offerte il y a quelques jours, et qui ornait son pouce. Profitant d'avoir un visage détendu, Saskia poussa la porte pour entrer, et tenter d'ignorer toute la tragédie de ce lieu. Elle se dirigea vers la stalle où reposait Ryis, et sans surprise, s'y trouvait aussi le Prince de Valdemar. Sans cérémonie, sans chichis, elle s'assit sur les talons, salua le Héraut d'un simple hochement de tête et baissa les yeux vers le Compagnon malade.
- Par tous les Dieux, Seigneur Ryis ! Vous avez une mine affreuse !
Et si c'était vrai, Saskia tenta de ne pas se départir de son ton léger, ni de son sourire. Un peu de bonne humeur, même forcée, ne pouvait pas leur faire de mal... Elle mit la main dans le sac qu'elle portait à la taille, et en sortit un poignée de mini tartes.
- Tenez, c'est un peu abîmé, mais ils restent mangeables. Et comme dit Tiffany : 'Il faut casser pour manger' !
Tout en parlant, elle avait présenté son larcin au Compagnon, et de son autre main, la jeune fille en tendit à l'Héritier :
- Tenez, mangez quelques unes de ces cochonneries, vous aussi. Vous paraissez si vieux qu'on dirait votre père !
Ce n'est qu'à cet instant que la Noble Demoiselle se rendit compte de sa bourde... Elle paraissait de si bonne humeur, malgré les circonstances, et elle devait puer le vin ! Elle rougit quand son sourire déserta son visage, et soudain gênée de sa maladresse, baissa la tête, ses cheveux cachant son visage.