La lettre fut portée par un des éclaireurs à Beltran. L'homme partit immédiatement, et il ne restait plus qu'à prier qu'il arrive à destination.
Les hommes choisis pour escorter Connor avaient un air sérieux, presque déprimé. Perdre des compagnons aussi rapidement, et sans combats, leur laissait une impression d'impuissance très désagréable. Mais aucun, qu'il soit mercenaire ou soldat, ne maugréa ou ne pesta contre le sort. Ils suivirent simplement leur chef en silence, prêts à toute éventualité. La tension était palpable – et chacun gardait un oeil sur l'autre, pour être sûr de ne pas se retrouver seuls.
[ Un de soldats est celui qui t'a indiqué où était le terte. Il vous guide jusqu'à proximité. Là-bas... Rien. Pas de traces de campements. Pas de feu. Pas de crottin. Et pourtant tous les quatre vous sentez qu'ils sont là. Ils sont proches et peut-être à vous observer.
L'aube commence à poindre. L'orage s'apaise mais il pleut toujours. Et l'odeur des chevaux, plus fortes que simplement les leurs, commence à se faire sentir. Et à l'odeur, on sent que des hommes campent non loin.
Le tertre est une grande colline assez abrupte. Couverte de terre, d'herbes et même de quelques arbres, on voit pointer ça et là quelques rocailles. Si vous faites le tour de la colline, vous vous rendez compte qu'une caverne peut être non loin de là...
Quand vous entendez des paroles bizarres, dans une langue étrange. La voix est aussi rocailleuse que les pierres, et recèle une menace et une cruauté visible.
Et enfin, une trace de pas. Portant la marque faite au poinçon d'une des bottes d'Henry, que son homme reconnaît. Elle semble apposée exprès sur le sol – lui ou un autre l'a fait pour qu'on la repère.
Soudain la terre semble trembler, et des broussailles se soulèvent, laissant apparaître un trou béant dans le sol, avec une pente douce menant à l'intérieur de la terre.
Connor, tu n'as que le temps de te cacher dans d'autres buissons. Des hommes sortent: le chef des mercenaire, qui parle à un homme grand et sec, habillé de noir.
« Maitre, Beltran sacrifiera ses hommes pour les enfants. Vous pourrez les prendre à revers, mais il faut donc d'abord éliminer les mages qu'il a probablement fait venir ou suivre. »
L'autre hocha la tête, d'un air méprisant:
« Je sais. J'ai envoyé des petits amis leur régler leur compte. Quant à nos otages, mets les avec les enfants, on s'en servira quand les renforts du petit merdeux de Haven arriveront. » ]