Auteur Sujet: [Arsène/Fleur/MJ] C'est bientôt le printemps  (Lu 14399 fois)

Fleur de Trevale

Re: [Arsène/Fleur/MJ] C'est bientôt le printemps
« Réponse #15 le: 10 mars 2012, 20:27:55 »
Même si Arsène était un remarquable acteur et cachait bien son jeu et ses réactions face à son petit discours, Fleur savait pertinemment qu’il avait tout à fait cerné ce qu’il se passait dans sa tête et qu’il en était plus que ravi.
Cette pensée l’écœura.  

La jeune femme ne savait pas quoi répondre à ce genre de manifestation de désir de puissance. Tout ce qu’elle voulait à cet instant, c’était arrêter de jouer à être une autre personne, sortir de cette salle et aller pleurer dans sa chambre de ton son saoul.
Mais elle ne pouvait décidément pas faire une chose pareille, et visiblement, son Père s’attendait à ce que les jeunes fiancés s’échangent de menus propos, sous son œil bienveillant et celui de Dame Krohp.

Elle voulait riposter à Arsène de ne pas monter sur ses grands chevaux à penser réussir tout ce qu’il entreprenait parce qu’il avait acheté un grand nom de la noblesse. Mais son Père aurait trouvé ça malpoli.
Mais elle ne savait pas du tout quoi dire !

Échanger avec lui le même genre de chose qu’elle partageait avec ses amies était impensable. D’abord parce qu’elle n’allait pas entamer une conversation frivole devant son Père qui s’attendait certainement à ce qu’elle donne une parfaite image de femme bien élevée,  ensuite parce que Arsène devait probablement se moquer de ses centres d’intérêts. Ils n’avaient manifestement, et c’est un euphémisme, pas les mêmes.  D’ailleurs, une fois mariés – l’idée lui donnait envie de rendre le thé qu’elle venait de boire – de quoi parleraient-ils ? Ils étaient aussi différents que peuvent l’être la lune du soleil !
Enfin, si elle se débrouillait bien, elle pourrait l’éviter le mieux possible pour réduire ces moments gênants.

Fleur n’allait pas l’entretenir de politique, mauvais, très mauvais sujet. Elle n’y connaissait pas grand-chose, mais, fidèle à l’éducation et aux valeurs familiales, elle appréciait beaucoup le Souverain et son fils, ne se serait jamais permit de remettre en question la gestion du royaume, ce qu’Arsène avait fait devant elle lors de leur première rencontre.  Elle n’allait pas non plus gigoter sur sa chaise en disant oh combien elle était ravie par l’idée du mariage du Régent et de Saskia, ce serait tellement ridicule.
Cela dit, ce cheminement de pensée lui donna un sujet à aborder, et bien qu’elle répugnait à cette idée, elle savait qu’elle n’y couperait pas.

"Je suppose que nous irons ensemble à la cérémonie et au bal donné en l’honneur du mariage princier ?"

Voilà, c’était tout ce que la jeune femme pouvait proposer comme dialogue pour le moment.
Rien que de s’imaginer faire son entrée devant tout le monde au bras d’Arsène Krohp, en qualité de sa "fiancée malheureuse qui devait jouait la future mariée ravie" tout en sachant que tout le monde la plaindrait en secret la rendit malade d’appréhension. !
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Arsène Krohp

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Re: [Arsène/Fleur/MJ] C'est bientôt le printemps
« Réponse #16 le: 20 mars 2012, 19:11:44 »
- Ce sera un honneur bien sur ! Mais uniquement si votre père m’accorde de vous y accompagner encadré par votre chaperon et ma mère bien entendu !

La première vraie sortie officielle d’Arsène dans ce monde, et qui plus est au bras d’une des plus belle fille de la cours. Rien de mieux pour que son nom retentisse pendant pas mal de jours dans les couloirs. Le jeune noble était ravi, aux anges. Son cerveau carburait à tout allure, et il savait que pour lui se serait le premier pas vers son avenir.
La jeune femme lui ouvrait des portes, et des secrets dont elle n’était même pas au courant.

- Et cela me donnera une excellente occasion de rencontrer vos amies ! Ce serait un véritable plaisir de pouvoir connaître les personnes que vous côtoyez chaque jour.

Surtout que Fleur connaissait beaucoup de monde, grises, bleues, voir même la future reine du royaume. Cette alliance en elle même était presque plus jouissive que de s’imaginer dans l’intimité avec sa future femme.  

- Je tiens vraiment à ce que vous me présentiez à elles. Quand nous serons mariés vous aurez de multiples occasions de les recevoir en grande pompe et je mettrai un point d’honneur à ce que chacune de vos réceptions soient couronnées d’un véritable succès !  Et si elles sont amenées à passez du temps chez nous, il serait de bon ton qu’elles m’aient rencontré avant.

Arsène réfléchissait déjà à l’avenir, à ce qu’il allait se passer, à ce qu’ils allaient devenir.


- D’ailleurs j’y pense maintenant, et si votre père est d’accord, j’aimerai que vous choisissiez la robe de vos rêves pour la cérémonie, et une autre pour le bal. Je vous en ferai cadeau, ainsi que tous les accessoires qui vont avec. Ne regardez pas à la dépense, veillez juste à être la plus belle. Enfin, même si ce sera dur, tentez de ne pas faire trop d’ombre à la future femme de notre prince bien sur !
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Fleur de Trevale

Re: [Arsène/Fleur/MJ] C'est bientôt le printemps
« Réponse #17 le: 20 mars 2012, 20:23:16 »
Ce sera un honneur bien sûr...
Parle pour toi! avait-elle envie de lui jeter à la figure.
Comme s'il avait besoin d'aller quémander l'autorisation à sa vénérable Mère de sortir avec une femme! Ces jeux-là n'étaient plus de son âge, si tant est qu'il ait eu l'insouciance pour badiner à une époque.
Pour le plaisir de la rencontre, elle doutait qu'il soit partagée par ses amies à elle!
Fleur se permit, en vérifiant n'être pas visible, une moue septique, totalement discordante avec ce qu'elle lui répondit:

"Ce sera un honneur de vous compter dans mon cercle d'ami."

Ouh, le vilain mensonge. Elle qui ne mentait jamais, enfin, jamais aussi franchement! Mais ce n'était pas comme si lui se souciait réellement des bonnes manières quant à ce qui se faisait ou non en terme de visite formelles entre connaissances et amis.
Mais l'idée d'éblouir ses amies en la recevant "chez elle" la toucha. Et l'énerva.
Sa vanité lui jouait des tours, encore, et Arsène savait compter sur ce défaut, encore!

Et dire qu'il se croyait magnanimes, pensait pour l'acheter avec des promesses de jolies robes! Fleur était très attentive à son apparence, mais pas au point d'ignorer le genre de manigances qui se cachaient dessous. Elle se fit un plaisir de lui répondre:

"Merci, mais quant au bal, j'ai déjà acheté ma tenue, elle est en confection en ce moment. N'ayez crainte, je peux affirmer que je serais très jolie."

Le ton était froid. Ce n'était pas de la coquetterie, mais du sarcasme bien caché.

"Pour la tenue de cérémonie, chaque chose en son temps..."

Sous-entendu "avec un peu de chance, il n'y aura pas de mariage".
La jeune femme se pencha alors vers lui, faisant croire à son Père et la Mère d'Arsène qu'ils échangeaient des messes basses mutines, pour lui souffler:

"Je ne suis pas dupe, et vous le savez. Et je suis fatiguée de devoir faire semblant. Dites à votre Mère que cet entretien est terminé, que je puisse sortir de là."


Pas de s'il vous plait, ni de merci, aucun effort de politesse, comme un ordre. Ca passait ou ça cassait avec un tel personnage.
Elle ne lui dit pas non plus qu'elle voulait s'enfuir pour aller pleurer, il n'avait pas à le savoir. Il le savait sûrement déjà.
Fleur se redressa en attendant qu'Arsène se lève et débarrasse le plancher.
« Modifié: 11 août 2016, 23:48:21 par Isabeau de Girier »

Héraut Aranel

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Re: [Arsène/Fleur/MJ] C'est bientôt le printemps
« Réponse #18 le: 31 mars 2012, 14:58:01 »
Le vieux noble toussota et se leva tranquillement de sa chaise. Il se délia les doigts longuement avant de soupirer et de sourire à sa fille.

"Tout est bien ainsi, il suffit."

Il s'inclina devant Dame Krohp avec beaucoup de respect puis de la tête en direction d'Arsène. L'entretien risquait à présent de tourner en rond et si personne n'avait rien à ajouter, il valait mieux couper court avant que l'une des parties ne prononce une bêtise. Il pensait surtout à sa jeune fille, si jeune, si délicate et encore tellement impulsive. Il la savait dénuée de malice et ne voulait pas qu'un accès d'humeur ne vienne gâcher les presque idylliques fiançailles.

"Je crois que nous nous sommes entendus sur les points majeurs. Je propose que chaque semaine vous puissiez vous entretenir en compagnie afin d'apprendre à mieux vous connaître."

La présence d'un chaperon découragerait les mauvaises langues et faire appel à d'autres nobles entretiendrait l'intérêt autour de ces fiançailles. Surtout après le mariage de l'Héritier, les langues chercheraient sans doute de nouveaux sujets passionnants de conversation.

"Messire Arsène, j'ai -durant cette décade- une affaire importante à mener auprès du Duc  d'Hansdam qui, comme vous le savez, a déserté la cour depuis près d'un mois pour cause familiale. Son absence s'est beaucoup ressenti et la perte de son fils unique et héritier l'a quelque peu ébranlé. Je dois donc me rendre en son domaine afin de boucler l'affaire qui nous intéresse. Puis-je compter sur vous pour veiller sur Fleur durant mon absence ?"

Pas que sa fille ait vraiment besoin d'un garde du corps, au Collegium il n'y avait jamais aucun danger mais il voulait lui faire démonstration de sa confiance.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Arsène Krohp

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Re: [Arsène/Fleur/MJ] C'est bientôt le printemps
« Réponse #19 le: 03 avril 2012, 09:22:02 »
Arsène acquiesça de la tête avant de se relever.

-Vous avez raison vicomte, des affaires qui ne peuvent attendre réclament ma présence.

Se tournant vers Fleur, il la gratifia d’un sourire, et d’une révérence.

-Ma chère, c’est un plaisir que d’avoir pu m’entretenir avec vous, et comme le propose votre père, j’espère pouvoir vous revoir bientôt, votre présence est un délice. Quand à ma chère mère, je pense qu’elle souhaitera s’entretenir avec vous seul à seul, ce qui est somme tout logique vous en conviendrez, vu que vous allez devenir sa belle-fille.

La vielle femme se leva, pour présenter sa main au vicomte, avant de s’approcher de son fils, et de se tenir à ses cotés. Stoïque femme d’affaire, rien ne transparaissait dans son visage depuis le début de la conversation.

- Veuillez présenter au Duc D’Hansdam nos hommages et nos condoléances si cela ne vous dérange pas Vicomte. J’ai eu l’occasion de le rencontrer il y a fort longtemps, et je suis navrée d’apprendre le malheur qui frappe sa famille. La perte d’un fils héritier est une calamité dans une maison.

Sa future femme était magnifique, et Arsène resta un instant à contempler la jeune femme. Que de jaloux il allait faire, et que de plaisir se serait de l’exhiber à la cours. Ce serait son trophée, son trophée à lui, sa marque de puissance et de reconnaissance. Le jeune noble acquiesça de nouveaux aux propos du père.

-Bien sûr vous pourrez compter sur moi pour veiller sur votre progéniture. Cette femme sera bientôt la mienne, tout comme je serai bientôt à elle, et je ne permettrai qu’il lui arrive quoique ce soit.

Se tournant vers Fleur il enchaina

-A partir de ce jour, sachez que vous êtes sous ma protection.

L’homme salua une dernière fois le vicomte, avant d’ouvrir prestement la porte à sa mère, et de s’engouffrer dans le couloir avec un dernier regard sur la jeune femme. Une fleur à peine éclose, qui bientôt deviendrait Madame Krohp, et rien qu’à cette pensée, l’homme se sentait fier de ses négociations. Une fois éloignés des oreilles indiscrètes sa mère repris la parole.

-Penses-tu qu’elle sera capable de tenir son rang à tes cotés mon fils ?

La question était somme toute logique venant de la vielle femme, mais Arsène la balaya d’un geste de la main.

-Bien sûr. L’avantage des filles de noble lignée c’est que leur éducation les oblige à honorer, et défendre leurs maris. Et de toute façon une fois qu’elle sera mienne, alors je serai seul et unique maitre à bord, et tu le sais très bien.

La vieille femme acquiesça, retournant dans son mutisme. De toute façon tout ce qu’elle aurait pu dire ne changerait pas l’avis d’Arsène. Depuis la première fois qu’il l’avait vue, il la voulait. Il voulait qu’elle soit sienne, qu’elle soit en sa possession, qu’elle lui appartienne. Toutes les prostitués, les pécores, et autre femmes faciles qu’il avait pu amener dans sa chambre depuis, n’étaient que des prétextes, quand ils les déshabillait, qu’il les regardait nues debout devant lui, c’était elle qu’il voulait. La jeune et fraîche Fleur. Sa noble descendance, son accès au conseil, c’était la cerise sur le gâteau. Mais le gâteau restait bien la jeune femme, et il comptait bien être le seul à le déguster.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Fleur de Trevale

Re: [Arsène/Fleur/MJ] C'est bientôt le printemps
« Réponse #20 le: 03 avril 2012, 19:45:32 »
Mieux qu'Arsène, ce fut son Père qui mit fin à cette torture. Sur une proposition de rencontre hebdomadaire qui l'ennuyait au plus haut point, mais Fleur voyait toute perspective de fuite de cette salle avec soulagement.
Bien qu'elle même ne s'était entendu sur rien du tout, et si elle avait eu son mot à dire...

Elle se leva juste après son Père, peut-être un peu trop vite, mais tant pis, il fallait qu'elle sorte. Néanmoins, la jeune femme plaqua un sourire aimable sur ses lèvres, pour jouer son rôle jusqu'au bout.
Puis elle sursauta en entendant son Père nommer son "fiancé" par son prénom. C'était de sa part une preuve de confiance, pas de familiarité. Mais à quel titre? A celui qu'il allait devenir son gendre? Tout était donc si décidé alors?
Enfin, Fleur blanchit quand son Père annonça qu'il avait à partir dans les confins de Valdemar pour affaire. Elle ne put s'empêcher de demander, le ton de sa voix teinté de tristesse:

"Vous partez Père? Longtemps?"

En vérité, elle avait envie de le supplier de ne pas la laisser seule, surtout sous la tutelle d'un tel homme. Son double jeu la débèquetait. Mais ne faisait-elle pas la même chose après tout? Tout sourire devant son Père et sa future belle-mère, mais pleine de fiel et de faux semblants devant Arsène. Celui-ci n'avait même pas pris la peine de répondre à son attaque formulée à voix basse, ce qui, à ses yeux, plus que la volonté de ne pas trahir leur conversation peu conventionnelle à un entretien de fiançailles, était un total mépris pour ses sentiments.
Quand il la salua, elle lui rendit la politesse avec froideur et un signe courtois de la tête. Son sourire fut un peu plus franc envers Dame Kroph, bien que retenu. La Mère d'Arsène avait l'air d'une paisible veuve, mais les kyrees ne faisant pas des rathas, elle s'en méfiait aussi.

Fleur se dandina un peu, mal à l'aise sous le regard pervers d'Arsène. Oui, pervers.
Se sentir comme une marchandise dans les tractations de mariage, elle s'y ferait, parce qu'au fond, elle savait que c'était ainsi. Mais se sentir comme une chose aux yeux d'un homme qu'elle devrait épouser et qui quelques minutes plus tôt lui avait fait des promesses de respect et de pouvoir lui soulevait le coeur. Et l'angoissait au possible quand elle imaginait ce que serait son avenir aux côtés d'un tel homme.

La façon dont il assura à son Père sa diligence à devenir son protecteur lui arracha un frisson de peur. Elle n'était pas idiote. Son "sachez que vous êtes sous ma protection" sonnait pour elle comme un "sachez que vous êtes sous ma surveillance".
Cette mise en garde à peine voilée la fit se redresser avec hauteur et le regarder avec un brin de mépris, le menton tout juste levé. Elle répondit du bout des lèvres:

"Je n'en doute pas."


Quand il sortit avec sa Mère, Fleur ne sut pas trop quelle attitude adopter face à son Père. Il l'avait trahit en la fiançant à un homme pareil, mais elle continuait de l'aimer. Il était son Père, homme de pouvoir un peu distant mais aimant. Elle ne voulait pas le faire souffrir. Alors, elle qui était si démonstrative d'ordinaire, se montra très pudique en s'approchant de son père pour poser une bise légère sur sa joue.

"Faites bon voyage Père, et si vous passez dans notre domaine, saluez Caroline et mes frères pour moi. Je suis fatiguée, je vais allez me reposer à présent."

Un peu plus vite que d'habitude, elle marcha vers la porte qu'elle ouvrit et claqua un peu trop fort derrière elle.
Avisant les alentours, pour être sûre d'être seule, elle se mit à courir vers sa chambre, les lèvres pincées et déjà, les larmes coulaient sur ses joues.
Pour les cris hystériques qui allaient les accompagner, il fallait se forcer à attendre la protection phonique des murs de sa chambre. Dans les couloirs, cela risquait de résonner. De très mauvais goût.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »