Auteur Sujet: [Beltran/Irmingarde] Le feu aux poudres  (Lu 9930 fois)

Héraut Irmingarde

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[Beltran/Irmingarde] Le feu aux poudres
« le: 05 juin 2014, 00:18:34 »
Début de la 8ème décade de Printemps

Le matin même, Irmingarde avait reçu un curieux paquet. Elle l'avait ouvert et y avait découvert avec ravissement une arbalète, pour elle, cadeau de Beltran. Elle avait du se retenir de sauter de joie en prenant l'arme en main. Comme pour son épée, elle pouvait voir qu'il avait passé du temps à la choisir, pour elle.
Avant même d'aller le remercier - de toute façon la journée il était débordé par son travail - elle était allée la tester dès qu'elle avait pu, en milieu d'après-midi, et elle s'était alors rendu compte à quel point elle s'était trompé en pensant que l'arbalète qu'elle empruntait au râtelier lui convenait. Celle-ci était légère, maniable, et d'une précision redoutable!

En fait, à tester son nouveau jouet, elle avait carrément oublié l'heure, et celle du repas était passée quand elle l'avait réalisé. Elle grignota des fruits qu'elle avait emporté dans son sac - qui contenait aussi ses vêtements pour la nuit et pour demain - puis se rendit chez Beltran. A cette heure là, Liane devait être couchée normalement, et elle devrai le trouver seul.
Ce n'est qu'une fois devant sa porte qu'elle se rendit compte qu'elle n'était - encore! - pas vraiment présentable. Ce n'était pas aussi important que le jour de sa rencontre avec Alem, mais son uniforme était loin d'être propre et elle avait de la boue sur sa joue.
Elle toqua quelques coups et attendit qu'il vienne lui ouvrir. Il lui avait dit qu'elle était ici chez elle, mais elle ne se permettait pas de débouler n'importe quand sans s'annoncer, elle débarquait déjà n'importe comment...
« Modifié: 26 juin 2014, 01:36:38 par Irmingarde »

Beltran

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Re: [Beltran/Irmingarde]
« Réponse #1 le: 09 juin 2014, 16:33:06 »
L'air fatigué, Beltran se leva de son bureau. Il détestait le côté administratif de son travail mais après des heures en réunion avec ses tacticiens et autres généraux, quelques temps à l'entrainement et des rencontres avec certains nobles, il avait malheureusement plusieurs papiers à lire, à rédiger, à envoyer et parfois même à détruire. Il venait de s'assommer littéralement avec le compte-rendu des pertes matérielles dues aux dernières attaques quand on frappa. Il était presque certain de savoir qui c'était. Il n'avait pas entendu le pas, généralement lourd, d'un soldat et à cette heure-ci, il avait une chance que sa jeune compagne ait décidé de le rejoindre. Il soupira. Pas qu'il était mécontent de la voir, au contraire, mais une visite d'Irmingarde voulait aussi dire une nuit quasi blanche et un effort nerveux considérable pour ne pas lui montrer qu'il rêvait de lui sauter dessus. Les paroles de Wylan lui tournaient d'ailleurs dans la tête à chaque fois qu'il voyait la jeune femme... mais comme son cousin l'avait prévu, jusque là le Capitaine s'était contenté de chastes caresses sans stresser la demoiselle.

Beltran alla donc ouvrir. C'était bien Irmingarde, peu apprêtée pour une fois. Il la trouva encore plus désirable au naturel. C'était de cette fille indépendante et qui se bougeait dont il était amoureux après tout. Il lui sourit largement:

"Entre donc. Je finis un document et je suis entièrement à toi. Fais comme chez toi, tu sais où tout est."

Il la fit entrer et au passage lui vola une bise retentissante - espérant bien sûr qu'elle le change en baiser. Langoureux de préférence.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Irmingarde

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Re: [Beltran/Irmingarde]
« Réponse #2 le: 09 juin 2014, 23:00:52 »
Beltran vint rapidement lui ouvrir, l'air fatigué. Un coup d'oeil lui permit de voir derrière lui une montagne de papiers sur son bureau qui était certainement la raison des traits tirés du Capitaine.
Elle lui rendit son sourire bien volontiers, elle était de très bonne humeur, et grâce à lui. S'entraîner avec son arme avait libéré en elle pas mal d'endorphine.
Elle pénétra dans son bureau en plaisantant, haussant un sourcil mutin:

"Tout à moi? Intéressant..."


Il y avait un sous-entendu assez limpide dans sa remarque, même si elle n'arriva pas tout de suite à se décider s'il était voulu ou non. Puis, puisqu'elle ne revint pas sur ses mots, elle en conclu qu'elle savait parfaitement ce qu'elle insinuait. Pas une promesse, bien sûr, mais un pas en avant. Si il y avait une chose qu'elle avait bien comprit en parlant à Thalyana, c'est qu'il fallait qu'elle se mette de temps en temps un coup de pied aux fesses si elle voulait avancer. Parce que si elle continuait le surplace, elle perdrait Beltran. Et elle entrerai en combustion spontanée, aussi.

Il commença par lui faire une chaste bise en guise de bonjour, qui la laissa songeuse, les sourcils froncés. Il l'avait prise pour une simple amie ou quoi?
De sa main libre, l'autre tenait son arbalète et supportait le poids de son sac, elle l'attrapa par la manche pour s'attirer vers lui - étant donné son poids et sa force, elle ne pouvait pas tellement espérer l'attirer à elle - et posa ses lèvres sur les siennes. Sa main lâcha son bras pour remonter contre sa joue.
Et c'était reparti! Cet incendie intérieur qui la dévorait des pieds à la tête. Qui lui faisait complètement perdre la notion du temps, des choses, de ses gestes! Elle finit par lâcher son sac qui chût sur le sol dans un bruit sourd, fit passer son arbalète derrière son épaule, puis sa seconde main enfin libre se perdit dans ses cheveux, tandis qu'elle se collait contre lui et approfondissait le baiser d'elle-même.
Avant de perdre définitivement le contrôle des évènements, elle se détacha de lui, à bout de souffle, comme à chaque fois, et lui sourit plus timidement, comme gênée de son audace:

"Bonsoir... Et merci, pour le cadeau."

Elle toucha l'extrémité de son arbalète pour illustrer sa phrase.

"Je... vais poser mon sac, le temps que tu finisses."

Elle ramassa son baluchon, ne lui laissant pas vraiment le temps de lui répondre, et traversa les pièces de l'appartement de Beltran pour le poser à côté du lit où trônait fièrement son oreiller. L'existence de celui-ci la touchait - il pensait à elle - et la terrifiait en même temps. Beltran prenait très au sérieux qu'elle soit entrée dans sa vie.
De la main, elle lissa la couverture qui n'en avait pas vraiment besoin, le Capitaine faisant son lit parfaitement, à la militaire. Elle le soupçonnait de ne pas vraiment dormir quand elle partageait son lit, trop tendu par sa présence. Elle s'endormait vite, et jamais elle n'avait entendu un souffle régulier prouvant qu'il sombrait dans le sommeil avant elle. Est-ce que sa pudibonderie le torturait?

Elle reparti en soupirant vers son bureau et croisa son reflet dans un miroir. Sa mise la fit sourire et elle s'excusa en rejoignant Beltran:

"Je ne suis pas très présentable désolée, j'ai perdu la notion du temps à cause de ton cadeau."

Elle se rendit compte qu'elle avait gardé dans son dos l'arbalète et la fit passer dans ses mains.

"D'ailleurs, tu es beaucoup trop généreux, qu'est-ce que j'ai à t'offrir en retour?"

Cette question l'avait pas mal secoué à vrai dire. Elle aurait voulu lui rendre la pareille mais d'une, n'en avait pas les moyens, de deux, n'avait aucune idée. Qu'offrir à quelqu'un qui possède tout ce dont il a besoin?
Distraitement, elle frotta la trace de boue tenace qui ornait sa joue pour l'enlever.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Beltran

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Re: [Beltran/Irmingarde]
« Réponse #3 le: 13 juin 2014, 16:35:28 »
Non, elle ne pensait pas ce qu'elle venait de dire, se rassura Beltran. Elle ne jouait pas avec ses nerfs. Non. Pourtant le ton avait été clair et avec toute autre femme qu'Irmingarde, Beltran aurait interprété ses premiers mots d'une toute autre manière - une invitation, une promesse. Là, il ne devait le prendre que pour un trait d'humour et ravaler toute envie de se précipiter sur sa dulcinée pour un long et langoureux baiser qui approuveraient le terme "intéressant" de la conversation. Elle avait eu ce visage mutin et auréolé d'humour qui aurait pu le prendre en défaut, mais il la connaissait assez pour ne pas supputer qu'elle ignorait l'effet qu'elle produisait avec de simples mots. La vie était très dure. Alors, tendu, il se força à lui faire une simple bise légère et tendre et à ne pas saisir une perche qu'il ne pensait pas voir réellement.

Mais Irmingarde fronça les sourcils. Beltran réprima un frisson. Il était déjà allé trop loin?! Dieux que cette femme était compliquée! Mais soudain, la petite main saisit sa manche et il suivit le mouvement instinctivement pour retrouver une Mina collée contre lui qui l'embrassait à pleine bouche. Le cerveau du blondinet s'éteignit avec un "clac" probablement audible jusque dans le couloir. Il la laissa se débarrasser des poids morts et la serra contre lui, les deux mains fermement plantées sur ses hanches pour lui rendre avec passion le baiser qu'elle accentuait avec une pression des mains et de la bouche. Une seconde, le coeur de Beltran sembla exploser. Il était parfaitement heureux. Irmingarde l'embrassait volontairement et elle ne cachait pas que ce n'était pas un baiser amical. Ou alors il avait vraiment perdu la pratique et la théorie amoureuse.

Irmingarde rompit le baiser et s'écarta pour le saluer et le remercier. Beltran eut un sourire un peu niais et répondit, butant sur le premier mot:

"B.. Bonsoir. Je te l'avais promis. Elle te va?"

Une seconde plus tard, l'apprentie Héraut avait disparu dans la chambre, laissant le Capitaine seul avec le souvenir d'un baiser passionné. Il ne bougea pas pendant un long moment et il était toujours au même endroit quand son amie revint dans le bureau. Il hocha la tête, d'un air vague:

"Pas de problème. J'en déduis qu'elle te convient?" Puis il secoua la tête: "Tu viens de me donner la plus belle des récompenses... Et je te l'offre parce que je veux te l'offrir, pas pour avoir quelque chose en échange." précisa-t-il, inquiet qu'elle se méprenne sur ses intentions.

N'empêche, un petit bout de femme avec une arbalète pointée sur lui, même non chargée, dans son bureau, voilà encore une situation qui pouvait porter à confusion.

"Tu veux que j'aille la ranger sur le ratelier avec les autres armes?" proposa-t-il alors. Il ajouta: "Liane est partie voir Riannon pour passer la soirée avec elle, je n'aurais qu'à aller lui faire le bisou de la nuit quand elle rentrera et nous serons définitivement tranquilles pour la soirée. Je n'ai pas encore demandé à dîner, veux-tu quelque chose en particulier?"
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Irmingarde

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Re: [Beltran/Irmingarde]
« Réponse #4 le: 13 juin 2014, 22:06:03 »
Mina eut envie de rire quand elle vit l'expression perplexe s'afficher sur le visage de Beltran alors qu'elle plaisantait sur sa disponibilité. Elle, elle était prête à aller de l'avant, mais visiblement, lui n'était pas totalement prêt à le comprendre. Le drame, entre eux, c'est que Beltran avait parfaitement comprit que son amie prenait tout au premier degré, et, très terre-à-terre et respectueux, il le prenait en compte à chaque fois, comme un acquis. Mais la séduction, en tout cas la forme de séduction à laquelle s'essayait Irmingarde, nécessitait le second degré, un second degré qu'elle ne savait quasi pas manier, et que le Capitaine n'identifiait pas comme tel.
Définitivement, il était temps qu'elle prenne les choses en main - sans mauvais jeu de mot.
Le baiser était de toute évidence un bon levier pour ça, plus efficace que les mots. Du moins, c'est ce que la jeune femme en conclut, à en juger par le sérieux qu'il mettait à y répondre, ses mains posées sur ses hanches comme pour la rapprocher encore plus de lui, même si, collés comme ils l'étaient, c'était impossible. Mais c'était agréable, terriblement agréable. Électrifiant. Brûlant.
Elle y mit fin de son propre chef, profitant d'avoir encore les idées à peu près en place, et alla déposer son sac, laissant Beltran pétrifié là où elle l'avait laissé, et sans répondre à sa question, déjà trop loin pour l'entendre.
Quand elle revint, il n'avait pas bougé d'un centimètre. Elle aimait décidément beaucoup ce pouvoir qu'elle avait sur lui. Beaucoup.

Quand il lui demande si son cadeau lui convenait, Mina fit passer sa main lentement sur son arbalète pour en apprécier tous les détails et soupira:

"Tu déduis bien, c'est assez vertigineux de s'entraîner avec ça, tu n'imagines même pas..."

Bon, en fait si, Beltran était quand même un peu beaucoup le Capitaine de la Garde, donc oui, il savait ce que ça faisait de se servir d'une arme parfaitement calibrée pour soi. Mais c'était une expression.
Mina secoua la tête quand il lui parla de sa récompense:

"Un bon repas contre tes bras, une arme contre un baiser... J'espère qu'il n'y a qu'avec moi que tu es aussi généreux contre ce genre de... cadeaux."

Elle conclut sa remarque par un sourire amusé, ne voulant pas qu'il pense qu'elle pouvait l'imaginer inconstant, infidèle. C'était tellement improbable. Le jour où Beltran manquerait à son honneur serait celui où Fleur de Trevale saurait garder un secret.

"Une épée, une arbalète... Beltran, tu as envie de faire de moi une femme dangereuse..."

:Il a surtout envie de faire de toi une femme tout court!:
:Mais! Ezarell je... sort de ma tête toi!:


Elle leva les yeux au plafond, choquée par la remarque de son Compagnon, et un peu amusée. Elle s'expliqua:

"Désolée, c'est juste qu'il y a dans mon crâne un cheval vraiment très grossier!"

Sur cette remarque, elle ferma provisoirement son esprit d'Ezarell, mais pas suffisamment vite pour ne pas l'entendre rire, preuve qu'elle ne prenait pas mal le fait de se faire traiter de vulgaire canasson mal élevé.

Mina tendit son arme à Beltran afin qu'il la range, essayant de l'imaginer en papa tendre souhaitant bonne nuit à sa fille. A fuir toute confrontation directe avec Liane et lui, elle ne le voyait presque pas se comporter en père.

"Merci, mais j'ai un peu mangé après mon entraînement, je piquerai dans ton assiette si c'est trop tentant. Mais fini ton travail d'abord, je ne veux pas t'en empêcher."

Avisant un fauteuil, elle s'y installa confortablement et ferma les yeux. En fouillant dans la bibliothèque, elle était tombée sur un livre traitant de la méditation et de la relaxation. Elle s'essayait depuis à quelques exercices destinés à l’apaiser, comme lui avait conseillé Thalyana. Concentrée sur sa respiration et les battements de son coeur, elle occulta le monde qui l'entourait pendant que le Capitaine vaquait sûrement à ses dernières occupations professionnelles de la journée.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Beltran

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Re: [Beltran/Irmingarde]
« Réponse #5 le: 19 juin 2014, 16:39:10 »
Une conclusion s'imposait. Et Beltran n'était pas heureux de la faire. Et cette conclusion c'était le constat terrifiant qu'il ne tiendrait pas plus longtemps dans une situation qui stagnait. Son corps était au supplice depuis des mois malgré l'aide peu satisfaisante de sa main droite; son esprit était à peu près dans le même état; et c'était se flageller psychologiquement que de s'étendre contre le corps de son amie et de ne pas oser la toucher. Un jour il faudrait que cela cesse ou le Capitaine allait exploser. Malheureusement, son honneur lui refusait l'échappatoire d'une fille de joie ou d'une servante malgré la disponibilité de certaines, et son coeur le rendait fidèle à celle-là même qui ne pouvait lui donner ce qu'il voulait. Figé dans la chaleur du baiser terminé, Beltran ne bougea pas jusqu'à ce qu'Irmingarde le rejoigne dans le bureau. Il lui fallut toute sa concentration pour revenir au moment présent et s'inquiéter de son cadeau. La réponse lui plut beaucoup.

" Tant mieux. J'avais peur de m'être trompé dans les mesures, je l'ai fait faire un peu plus grande que prévue. Elle a beau être décorée, c'est une arme opérationnelle que tu peux employer sur le terrain. Je te donnerais l'adresse pour la faire raccorder et réparer si besoin. Il faut s'en occuper régulièrement pour ne pas perdre la main et surtout qu'elle ne prenne pas de jeu ou perde son élasticité." conseilla-t-il d'un ton très professionnel.

Il refusa un cadeau en échange, arguant qu'elle lui avait donné déjà plus précieux. Il fut un peu vexé par la suggestion d'Irmingarde malgré le petit sourire de la jeune femme. Il tenta un brin d'humour pour se forcer à se détendre lui-même:

"Ne t'inquiète pas, à part Fitz, personne d'autre n'a ce genre d'avantage." Et il lui fit un clin d'oeil. En gardant un visage sérieux. Ce qui donnait un résultat très particulier. Puis il soupira: "Mais, Irmingarde, tu es déjà une femme dangereuse. Tu as mis à genou le chef militaire d'un grand pays. Par un seul regard. Et un petit peu de flammes, j'avoue."

Malgré son aversion pour la magie, héraldique ou non, Beltran avait décidé de faire un effort. Cela faisait partie de l'apprentie Héraut, il ne pouvait pas éviter de le mentionner constamment. Il s'habituait doucement à l'idée que son aimée avait le pouvoir de le changer en cendres si elle s'énervait contre lui. Recette d'un bon mariage: ne pas embêter la mariée. Non?
Irmingarde parla mentalement à son Compagnon, puis s'en excusa. Ca aussi, c'était un sujet peu amusant aux yeux du Capitaine. La magie mentale, un cheval - même presque humain - dans la tête, ...brrr. Beltran n'était pas sûr de vouloir savoir ce que le "cheval grossier" avait suggéré à Mina. Bizarrement, il en avait une petite idée. Une petite idée bien dérangeante. Du coup, il prit l'arme qu'elle lui tendait et lui sourit:

"Je reviens. Le repas n'est pas encore là pour le moment..."

Beltran se dépêcha d'aller ranger l'arme à une place appropriée puis revint au bureau. Irmingarde s'était installée dans un fauteuil, bien à son aise, l'air détendue. Beltran sourit et retourna à son bureau.
Une dizaine de minutes plus tard, alors qu'il venait de réussir à forcer son cerveau à se concentrer sur les rapports et les chiffres au lieu de la jeune femme à quelques mètres, une petite cloche sonna. Beltran se dressa d'un coup.

"Je reviens..." dit-il à Mina en se dirigeant vers la porte. "Liane est rentrée. Je n'en ai pas pour longtemps."

Un peu gêné de laisser son invitée seule - mais après tout elle devait faire "comme chez elle" non? - le Capitaine rejoignit les appartements qu'il avait assigné à Liane et sa nourrice. L'enfant hurla de joie de le voir et il passa une dizaine de minutes avec elle, la laissant raconter sa journée, assise sur ses genoux. Il lui promit de l'emmener faire du cheval le lendemain et dut sacrifier au rituel du soir en allant lui raconter une petite histoire alors qu'elle se mettait au lit. Après le baiser quotidien, il la salua très militairement:

"Dormez bien, Héraut Liane.
- Dorme bien, Capitaine." répondit la petite fille en riant.

Puis Beltran rejoignit Irmingarde dans les appartements mitoyens. Il arriva alors qu'un serviteur se pointait avec un plateau repas. Le Capitaine s'en empara et renvoya le jeune homme à ses occupations, et c'est les mains pleines qu'il rentra dans son bureau.

"Manger." signala-t-il en refermant la porte. "Si tu permets, je mets tout ça là, tu te sers ce que tu veux, je finis ce rapport et je suis à toi."

Tout à toi. Lui aussi. Mais il évita de le formuler, cela rendait l'atmosphère un peu trop brûlante à son goût. Faisant comme il l'avait dit, il déposa le plateau sur une sorte de table-chariot dont les étagères du dessous étaient pleines à craquer de cartes et autres papiers, qu'il poussa près du bureau et de l'autre chaise disponible. Il se rassit sur son propre siège et dit, incertain de la réception de sa proposition:

"Liane ne va pas tarder à dormir, et nous avons décidé que nous allons faire du cheval demain. Si tu veux venir... Elle adore les Compagnons et tu es la "blanche qui danse", et je crois qu'elle t'aime bien."

C'était déjà un problème en moins. Et Riannon, un peu moins dans les vapes, avait (comme il se doit) entendu parler de Mina... Et approuvait cette relation. Même si Riannon n'avait jamais eu son mot à dire dans les fréquentations de Beltran, son aval représentait l'avis d'une amie éclairée et de la mère de sa fille et comptait beaucoup pour Beltran, qui s'était senti apaisé par son approbation tacite.

Maintenant Wylan avait raison, il faudrait faire avancer cette relation avant que l'un d'eux n'explose.
En quelques minutes, Beltran finit la lecture du rapport et prit quelques notes. Il rédigea ensuite une petite lettre pour un collègue et alla le porter à un soldat au dehors avant de revenir. Il n'avait presque pas touché au dîner.

Il passa derrière Irmingarde pour retourner à son siège et laissa une main lui caresser le haut du dos, la nuque et une épaule en passant. "Caresses" avait dit Wylan. Le... reste viendrait plus tard.

"Un peu de vin?"
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Irmingarde

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Re: [Beltran/Irmingarde]
« Réponse #6 le: 20 juin 2014, 00:47:39 »
Beltran se mit en devoir de lui expliquer avec sérieux l'utilisation de son arme. Il ne perdait jamais le nord, une chose qu'elle appréciait chez lui. Elle avait entendu dire qu'un certain nombre de gens le trouvait trop sérieux, mais c'était ça qu'elle aimait. Dans le genre formel, Mina en tenait une sacré couche aussi. Ils s'accordaient plutôt bien sur ce point.

"Elle est parfaite, j'en prendrai soin."

Sa réflexion sur Fitz lui arracha un rire sincère.

"Le Lieutenant et le Capitaine, je ne préfère même pas imaginer ce que ferait Fleur d'une histoire pareille!"

Il avait ponctué sa remarque d'un clin d'oeil. Voilà aussi pourquoi elle aimait son sérieux. Parce que cela rendait d'autant plus précieux les moments où il se lâchait, avec ses intimes.
Le sourire qui était resté sur ses lèvres après son éclat de rire se figea quand il lui déclara qu'elle l'avait mis à genoux. Elle pinça ses lèvres, en proie à une émotion assez violente. Les battement de son cœur s'emballaient dangereusement. Elle en avait des palpitations. Se rendait-il compte de l'intensité avec laquelle il avait prononcé ces mots?

:C'est vraiment joliment tourné!: apprécia Ezarell.

Dire qu'une minute auparavant, Mina s'amusait du pouvoir qu'elle avait sur le Capitaine! Maintenant qu'elle se le prenait en pleine figure, ce n'était pas le même effet. Elle comprit qu'en séduction, elle était une vraie calamité, et que Beltran était maître à ce jeu là. C'était elle qui était à genoux en fin de compte.

:Oh, je crois qu'il aimerai assez!: la taquina Ezarell.
:Non mais tu es vraiment impossible!: rétorqua son élue juste avant de la rendre muette pour la soirée.

Le problème de son Compagnon, c'est qu'elle avait un esprit caustique qui la faisait rire la plupart du temps, mais elle ne savait pas s'arrêter.
Replongeant dans son trouble, la jeune femme observait ses pieds. Du coup, elle n'osait même plus regarder Beltran dans les yeux. Parce qu'en plus, lui parler de son pouvoir, de ses flammes, lui rappela assez nettement dans quelle position ils s'étaient retrouvés, tous les deux, quand elle avait fait montre de la puissance effrayante de son don.
Dieux qu'elle avait chaud!

Il prit son arbalète et partit la ranger, la laissant immobile, comme lui juste avant, une réplique parfaite presque comique. Un point partout, égalité.
Elle se secoua pour aller se relaxer, et apprécia grandement cette discipline conseillé par Thalyana. Pas que cela ait un effet foudroyant, mais cela lui permettait sans conteste de retrouver un calme relatif.
Au bout d'un temps incertain, une cloche la sortit de sa concentration et elle ouvra un oeil quand Beltran lui dit qu'il allait retrouver sa fille. Elle lui sourit et, pendant son absence, dénoua ses muscles que l'entraînement puis le repos commençaient à rendre douloureux. Liane et sa nourrice logeait assez loin du bureau, mais elle entendit comme l'écho d'un cri de joie d'enfant. Elle ne voulait pas d'enfant, et pourtant, voir Beltran agir en père impliqué et aimant lui rajoutait encore du charme.

Mina tourna un peu en rond en l'attendant, et il revint les bras chargé de nourriture. Ah ça, ce n'est pas avec lui qu'elle allait mourir de faim!
Elle s’approcha pour s'assoir mais son mouvement fut interrompu par la proposition de Beltran pour le lendemain et qui la laissa interdite.

"Heu..."

La petite l'aimait bien? Pourtant, elle la fuyait plus qu'autre chose.
Zut, zut, zut, que répondre à ça? Elle n'avait pas tellement le choix, elle ne pouvait tout simplement pas dire à Beltran qu'elle refusait de passer du temps avec lui et sa fille! Et puis, ce n'était pas vraiment ça, c'était juste que l'enfant avait la fâcheuse tendance à découvrir les petits secrets de tout le monde, surtout les sentiments. De plus, si Irmingarde avait le contact facile avec les enfants, ce ne serait peut-être pas le cas avec Liane. Oh, elle s'était déjà vu, avait même joué, mais là, tout avait changé. La jeune femme fréquentait son père. Et celui-ci allait peut-être découvrir qu'elle s'y prenait comme un manche avec sa fille et ne plus faire plus d'effort pour se l'attacher.
D'un autre côté, elle ne pouvait pas tout fuir, tout le temps! Elle pouvait lui faire ce plaisir avec Ezarell tout de même, sans que ça tourne à la catastrophe. Elle savait l'attraction qu'avait un Compagnon sur un enfant, et Ezarell capterai probablement l'attention de la fillette, laissant à son élue le soin de rester distante. Et au pire, ou plutôt au mieux, cette rencontre ne lui couterai que quelques instants gênant quand Liane poserait des questions toutes enfantines mais embarrassantes.

Et ça semblait être important pour Beltran. Celui-ci lui faisait une place dans son lit, dans ses appartements, dans sa famille même. Irmingarde eut un peu peur en se rendant compte de tout ce que cette histoire sentimentale impliquerait vraiment, au delà des difficultés qu'elle avait à le laisser l'approcher intimement.
Elle se fit la réflexion qu'elle avait été idiote de penser que leur relation serait sans conséquence plus importantes que la barrière de la sexualité. Beltran ne se donnait pas tant de mal pour la séduire juste pour coucher avec elle. Si ce n'était que ça, il lui suffisait d'en choisir une au hasard tant les femmes se bousculeraient pour ça.  Non, il était amoureux d'elle, elle le savait, il lui avait dit franchement il y avait des décades de ça, et depuis son retour, il le lui prouvait. Et Beltran de Greenhaven n'aimait pas à moitié.

"D'accord, je serais là. Bien sûr."

Elle s'assit pour de bon cette fois-ci et piqua quelques bouchées dans le plateau de Beltran pour s'occuper pendant que celui-ci terminait ses papiers.
Quand il revint vers elle après être allé confier une lettre, il lui caressa le haut du dos. Ce geste simple était, pour Mina, d'une sensualité folle et faillit la faire ronronner comme un chat et mettre le feu au siège.
Il lui proposa du vin et elle accepta avec réserve:

"Un seul verre alors, tu sais comme je ne tiens dramatiquement pas l'alcool."

Beltran lui servit un verre qu'elle commença à boire avec prudence.
Elle balança sa tête en arrière pour faire craquer ses cervicales et avisa les tas de papiers recouvrant les étagères inférieures du plateau roulant qui soutenait leur repas.

"Tu organises le mouvement des troupes?"

Aucun bruit n'avait filtré jusqu'à elle, mais cela lui semblait logique. Beltran était le Capitaine de la Garde, il devait sûrement travailler avec Arthon sur les forces à envoyer, et où, pour défendre Valdemar.
Comme c'était une chose qui l'inquiétait beaucoup, elle demanda même du bout des lèvres, d'un ton qu'elle voulut détaché mais qui transpirait l'angoisse:

"Est-ce que tu sais... si on va m'envoyer quelque part?"

Elle détestait lui demander ça comme si elle profitait de sa position mais elle avait besoin de réponse. Et il se trouvait qu'elle fréquentait l'homme qui, dans tout Valdemar, pouvait le plus lui en donner.
« Modifié: 04 août 2016, 09:32:38 par Thalyana »

Beltran

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Re: [Beltran/Irmingarde]
« Réponse #7 le: 22 juin 2014, 18:53:34 »
Beltran savait analyser le comportement d'un homme ordinaire et prévoir les coups d'un homme armé mais il n'était pas prêt à savoir imaginer ce qui pouvait bien se passer dans la tête d'Irmingarde. Il enchaîna conseils et humour idiot dans la foulée, eut l'honneur de la faire réagir avec bonne humeur, avant de s'enfuir vers l'armurerie autant pour se donner le temps de trouver d'autres mots bien placés que pour ranger réellement l'arme qu'il lui avait offerte. Puis tout s'enchaîna: travail, Liane, travail, manger... Et propositions tout à fait décentes et légères. Promenade à dos de Compagnon avec lui et sa fille. Cela sonnait si ... officiel et si banal à la fois. Irmingarde hésita clairement. Une seconde, Beltran se surprit à espérer qu'elle dise non. Cela serait moins intimidant pour lui que de la faire entrer officiellement dans sa vie familiale qui, déjà très neuve pour lui, représentait un pas énorme de plus dans leur relation. Puis la future Héraut baissa sa garde et accepta. Le Capitaine lui dédicaça son plus beau sourire:

"Très bien. Nous serons au Champs après ton cours d'escrime."

Beltran avait plus ou moins en tête l'emploi du temps habituel de la belle même s'il ne s'y montrait jamais. C'était "juste au cas où". Et cela correspondait plus ou moins aux jours où il pouvait espérer l'avoir dans ses appartements.

Content malgré son appréhension, Beltran picora un peu avant de finir ses papiers. Quand il revint d'avoir déposé le dernier, il tenta la technique "discrète" de la caresse dans le dos. Wylan aurait été fier de lui (ou complètement déprimé qu'il n'ait pas encore porté la jeune fille sur son lit ou même sur le bureau. Oh quelle idée intéress... Beltran déglutit et se reconcentra.) Il proposa du vin à la demoiselle et eut la bonne grâce de baisser les yeux à la mention des capacités à boire de son amie.

"Juste un. Pour le goût." approuva-t-il

Beltran alla chercher les verres qu'il avait oublié dans un placard et les servit avant de donner son vin à la demoiselle. Lui-même le goûta avec délice et en but une gorgée qu'il fit durer. L'alcool le détendit légèrement. Devant lui, Irmingarde se détendait encore plus, faisant craquer sa nuque, avant d'aviser les devoirs du pauvre Capitaine qui hocha la tête:

"J'étudie les rapports du front et j'organise la défense des camps en fonction de ce que l'on sait. Je vais devoir me rendre bientôt sur la frontière pour voir par moi-même où ça en est et discuter avec mes subordonnés. Peut-être mener une ou deux manoeuvres. Sûrement la semaine prochaine." convint-il doucement, peu désireux de s'étendre sur le sujet.

Puis il prit la main d'Irmingarde dans la sienne:

"Tu n'es pas sur mes listes. J'ai uniquement des Hérauts confirmés qui vont travailler avec mes troupes. Tu n'es pas encore au temps de ta mission de probation et même si ton Don est rare on ne t'enverra certainement pas bientôt en première ligne. Et tu le saurais sans doute avant moi. Ils ne t'enverront pas si tu dis non." la rassura-t-il alors qu'ils savaient bien tous les deux qu'elle ne dirait sans doute jamais non.

Il fronça le nez, hésitant.

"Tu ne pars pas bientôt mais moi si. On m'a ... dit que les cadeaux se font avant les départs. J'ai... encore quelque chose pour toi. Mais... contrairement à l'arbalète qui est un cadeau d'ami... j'aimerais t'offrir quelque chose de plus... intime. Est-ce que tu l'accepterais?" demanda-t-il tout doucement comme pour ne pas faire fuir un petit oiseau intimidé, tout en lui caressant la main.
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Héraut Irmingarde

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Re: [Beltran/Irmingarde]
« Réponse #8 le: 23 juin 2014, 00:34:20 »
Beltran sembla satisfait qu'elle accepte de participer à leur après-midi familiale, si elle s'en tenait à son sourire. Dieux qu'elle aimait le voir sourire, ce sourire qu'il n'accordait qu'aux personnes d'importance.
Quand il lui parla avec précision de son emploi du temps, Mina haussa son sourcil gauche, amusée. Le Capitaine avait toujours su où la trouver, à chaque fois. Elle ne savait pas comment il faisait, d'autant plus qu'elle-même décalait parfois certains cours pour en insérer d'autres, parfois la veille, et même ainsi, il savait toujours où elle était. Son tempérament indépendant se cabra un peu devant cette surveillance, mais son cerveau lui souffla que ce n'était pas qu'il la surveillait, mais plutôt qu'il veillait sur elle.  Une différence de quelques lettres seulement, mais une différence importante.

"Tu m'as l'air bien au courant de l'organisation des mes journées... Je vous y rejoindrai."

Quand il lui conseilla le vin pour en apprécier le goût, Irmingarde accepta le verre en secouant la tête.

"Vil tentateur."

Elle trempa ses lèvres dans le breuvage et l'apprécia à sa juste valeur. Il savait où elle était, il savait ce qu'elle aimait, il avait toujours un coup d'avance sur elle.  Peut-être parce que c'était sa seule façon d'avoir un certain contrôle sur leur relation, avec elle, si différente des femmes qu'il avait connu, si imprévisible face à lui.

L'annonce de son prochain départ la sortit brutalement de ses pensées. Dire qu'apprendre que Beltran devait bientôt partir lui fit de la peine serait un euphémisme.

"Tu repars? Déjà?" ne put-elle s'empêcher de demander, sans cacher l'inquiétude dans sa voix.

Pourtant, elle savait bien qu'il allait repartir, il le lui avait dit dès son retour. Mais elle n'y avait pas accordé l'importance qu'elle lui donnait à présent parce qu'ils n'étaient pas encore aussi proche. Là, l'imaginer repartir, et être en première ligne des combats, c'était... terrifiant. Et si évident que c'en était douloureux. Sa place, ce n'était pas à ses côtés, mais avec ses hommes, avec son armée. Elle comprenait, et ça rendait les choses plus difficiles encore.
Il prit sa main et elle rajouta l'autre par dessus la sienne après avoir reposé son verre de vin.
Il lui expliqua qu'il n'était pas prévu, en dépit de sa particularité, qu'elle fut envoyée loin d'ici. Et que quand le temps viendrai, elle pourrait dire non. Elle vit bien qu'il savait, autant qu'elle, que jamais elle ne refuserai de se battre pour son pays, tout comme lui. Il disait ça juste pour la rassurer, même si ça ne marchait pas.

Elle allait rester ici, à Haven, pendant que lui serait au front? Elle allait en mourir d'angoisse! La dernière fois qu'il était parti à la guerre, elle avait tâché d'oublier, de ne pas y penser, et ça avait marché un temps. Mais ce serait impossible aujourd'hui. Pas alors qu'elle avait encore le goût de ses lèvres sur les siennes et que ses chastes caresses avaient marqué son corps. Cette nuit encore elle s'était réveillée brusquement après un rêve dont les détails lui échappaient mais pas les sensations. La respiration courte, le corps compressé par un désir qu'elle n'arrivait pas à endiguer, elle avait mis un temps infini à retrouver la maîtrise de ses sens.

Mais que répondre à ça? Qu'elle ne voulait pas qu'il s'en aille? Qui était-elle, pour espérer le retenir? Elle l'aimait parce qu'il était ce qu'il était, un homme d'honneur, un Capitaine qui vivait pour la mission que le royaume de Valdemar lui avait confié. Elle aurait fait la même chose.
Elle baissa la tête, pour qu'il ne voit pas dans ses yeux ce qu'elle pensait. Elle ne voulait pas qu'il partage sa peine. Elle voulait encore moins qu'en voyant son désarroi, il décide de la quitter, pour être libre de mourir en défendant Valdemar, s'il le voulait.

Beltran la prit au dépourvu en lui parlant d'un cadeau intime. Mina releva les yeux vers lui, surprise, tandis qu'il essayait de la convaincre d'accepter tout en lui caressant la main, ce qui la faisait frissonner. Il lui était difficile de garder les idées claires quand il lui parlait alors que leurs peaux était en contact.

"Encore un cadeau? Beltran..." soupira-t-elle.

Elle voulait refuser parce que ça faisait beaucoup, mais elle ne pouvait pas. Pas alors que ça semblait si important pour lui, au point qu'il en balbutie presque, au point qu'il précise la valeur de son présent.
Un instant, elle eut peur, et son coeur se serra alors qu'elle ne put taire l'idée qui lui vint:

"J'espère que ce n'est pas un cadeau d'adieu. Parce que si c'est ça, je n'en veux pas."

Elle récupéra ses mains, recula pour se coller au dos de sa chaise, angoissée. Puis elle reprit son verre de vin pour en boire une gorgée et continua:

"Si ce n'est pas ça, j'accepte de... voir quel outrageux cadeaux tu veux encore m'offrir."

Elle sourit, pour ne pas qu'il se méprenne sur ce qu'elle disait. Elle avait bien compris que ce cadeau ne serait pas juste une arme qu'il avait eu envie de lui offrir, comme l'épée, ou l'arbalète, pour lui être utile et lui faire plaisir. Ca allait être quelque chose de beaucoup plus personnel, plus significatif.
Cela avait éveillé sa curiosité.
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Beltran

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Re: [Beltran/Irmingarde]
« Réponse #9 le: 23 juin 2014, 09:42:47 »
Inconscient que sa "surveillance" puisse mettre son amie mal à l'aise, Beltran était lui-même cependant peu certain que profiter de la présence d'hommes à lui partout dans le Palais et les environs et qu'utiliser les informations qu'ils récoltaient pour un profit personnel était très éthique mais il s'en moquait comme de sa première paire de chausses: une part de lui affirmait que c'était pour pouvoir intervenir si quelque chose (de mauvais, de mal, d'horrible, du genre de dont ils avaient discuté avec Wylan) se mettait en travers du chemin d'innocents élèves Hérauts, et l'autre part de lui se réjouissait de pouvoir surprendre sa belle de temps en temps .... et de leur éviter moult discussions pour savoir qui retrouvait qui et où.

"Si tu as changé d'emploi du temps, je peux m'arranger autrement..." offrit Beltran cependant à Mina. Il n'était pas à un Champs près.

Le "Vil tentateur" accolé au verre de vin se contenta de le faire sourire. On ne l'appelait que rarement "tentateur" et encore moins "vil". Cela changeait un peu de "raide" et "une épée dans le fion". Ou même d'"honorable", "sérieux" et autres qualificatifs potentiellement ennuyeux. Il aimait ça chez Irmingarde. Elle savait ce qu'il était... et que c'était parfois différent de ce qu'il laissait voir. Après tout, il avait choisi le vin en fonction de son invitée (encore potentielle à ce moment) en sachant pertinnemment que ça les détendrait tous les deux... Elle n'avait donc pas totalement tort.

L'effet du vin ne dura pas longtemps face à l'imminence de la guerre. Ce sujet revenait toujours sur le tapis, gâchant leurs moments les plus intimes. Le soldat commençait à en avoir assez. Il fallait que cela cesse. Que Thelarson se rende à l'évidence: ils tuaient tous des hommes pour rien. Ce gachis attristait terriblement le Capitaine qui exécutait son travail méthodiquement et pratiquement, avec sang-froid malgré les horreurs. Mais pour une fois, quelqu'un d'autre que des amis s'inquiéterait de son départ... et de son potentiel retour.

"Oui, déjà. Je ne peux pas rester longtemps loin de mes hommes. Et comme les forces sont séparées entre la frontière et ici, je ferais souvent la navette. Je ne peux pas laisser mes soldats se battre sans moi." énonça-t-il l'évidence avec douceur.

Il serra la petite main dans la sienne, appréciant qu'elle ait rajouté son autre main à la petite pile. Irmingarde baissa la tête. Beltran sentit son coeur se serrer. Ils savaient l'un comme l'autre qu'ils n'avaient pas le choix, et que même s'ils l'avaient eu, la situation aurait été quasiment la même. Le front nécessitait un homme fort et emblématique. Haven pouvait attendre quelques semaines. Beltran savait où était sa place, tout comme la jeune femme.

Alors, suivant les conseils de son cousin (qui se révélaient corrects jusque là), Beltran se décida à parler de son cadeau. Il ignora le léger reproche soupiré de son amie et attendit qu'elle décline ou accepte. Il lui sourit doucement alors qu'elle s'écartait:

"J'ai l'intention de rentrer ici, ne serait-ce que pour t'obliger à prendre un repas avec moi à ton retour..." tenta-t-il de plaisanter. "Disons plutôt que c'est un cadeau d'au-revoir. Qui me rappelera qu'il faut que je revienne ici en plus ou moins un seul morceau." conclut-il d'un ton qu'il voulut léger.

Puis Irmingarde accepta, allant même jusqu'à sourire. Beltran se donna du courage avec une gorgée de vin, puis ouvrit un tiroir et en sortit un petit paquet. Tout petit paquet de tissu noir, avec son contenu invisible, fermé d'un noeud.
Le Capitaine se leva et fit le tour du bureau pour se placer derrière Mina. Il ouvrit le paquet, fourra le tissu dans une poche et se pencha au-dessus de l'élève Héraut. Il fit glisser la chaînette en or entre ses doigts jusqu'à ce que le pendentif se balance à quelques pouces d'Irmingarde. Il mit une seconde puis il attacha le tout au cou de la jeune femme.

"Ca me ferait plaisir que tu le portes de temps en temps." souffla-t-il à l'oreille de son amie.

Puis il l'embrassa doucement dans le cou une première fois. Puis une deuxième, caressant l'épaule opposée d'une main. Enfin, il s'écarta doucement.

[spoiler:28xupe45]En gros, le pendentif est en or, la chaine aussi, et le pendentif est une flamme stylisée du genre de : http://www.rivieresdoceanie-paris.com/1 ... -6-cm-.jpg mais en or, et tout fin, à peine plus grand qu'un ongle de pouce.[/spoiler:28xupe45]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: [Beltran/Irmingarde]
« Réponse #10 le: 23 juin 2014, 16:01:54 »
Irmingarde secoua la tête quand Beltran lui proposa un autre arrangement:

"Non, aucun problème, je n'ai pas changé d'emploi du temps. Et il est aussi bien que je vous rejoigne plutôt que le contraire, parce que je crois que je perdrais toute crédibilité aux yeux de ta fille si elle me voyait faire de l'escrime!"

De plus, elle n'aimait pas non plus se ridiculiser devant lui, elle était déjà bien assez gauche dans de nombreux domaines.

L'effet apaisant du vin qu'elle buvait lentement ne dura pas longtemps alors que la jeune femme remettait le sujet de la guerre sur le tapis. Ca manquait clairement de romantisme, et elle s'en voulut un peu d'en parler si souvent, au lieu de juste profiter de sa présence. Mais la guerre était le métier de Beltran, et un peu le sien. Et il fallait bien qu'ils discutent de quelque chose, puisqu’ils n'en étaient pas encore au stade où on gémit plus que l'on parle...
Elle s'en voulut aussi de laisser filtrer si clairement sa peine, mais cela ne sembla pas l'ennuyer. Calmement, il lui expliqua ce qu'elle savait déjà, qu'un Capitaine qui se respecte ne peut pas rester dans sa Capitale pendant que ces hommes meurent sur le front.

"Je le sais très bien, désolée, je suis... sentimentale ce soir..."

Mina avait prononcé ce dernier mot en grimaçant. Elle n'avait pas l'habitude de se montrer si niaise. C'était presque embarrassant.

Après l'annonce d'un cadeau imminent, pour lequel elle conditionna son accord, il plaisanta sur son retour, et elle le prit au mot:

"Si j'ai mon mot à dire, je préférerai que tu rentres en un seul morceau."

Puis Beltran se leva pour aller chercher son cadeau et Irmingarde le regarda faire avec un peu d'appréhension. Elle but une dernière gorgée de son verre de vin et le reposa, observant le manège du Capitaine, qui se plaça derrière elle. Elle voulut pencher la tête en arrière pour voir ce qu'il trafiquait, mais avant même de pouvoir le faire, Beltran laissa pendre devant ses yeux le cadeau qui avait tant d'importance pour lui. Celui-ci arracha un cri de surprise à Mina:

"Beltran! Tu es dingue?! Je..."

Elle se retrouva à court de mot alors qu'il prenait l'initiative d'attacher le collier à son cou. Elle frissonna quand ses doigts touchèrent légèrement sa nuque et qu'elle sentit son souffle contre sa joue alors qu'il lui murmurait qu'il serait heureux qu'elle le porte.
Elle porta la main au pendentif qui se réchauffait contre sa peau et s’apprêtait à répondre quand il fit quelque chose qui la figea sur place et la rendit brusquement muette. Elle sentit ses lèvres dans son cou, plusieurs fois, et sa main sur son épaule. Ses yeux se fermèrent de plaisir, sa respiration se bloqua et son dos se tendit.
Ca avait été rapide, et extrêmement doux. Mina mit une bonne minute à se remettre de ses émotions en fait.
Beltran avait-il conscience qu'il avait parfaitement comprit comment apprivoiser la jeune femme? Avec patience et douceur. Et curieusement, c'était cette douceur qui mettait le feu aux poudres. Le sentir si prévenant pour elle, savoir que lui-même prenait sur lui pour ne pas la brusquer la mettait, en plus de ses caresses, dans un état indescriptible. Sa patience arrivait à la rendre impatiente, elle.

Et puis le bijou... Mina n'avait jamais possédé un objet d'une telle valeur, de l'or tout de même!  Elle n'était pas très calée en bijoux mais être l'amie d'Isabeau lui avait permit de reconnaître une pièce commune d'une pièce de qualité, et il était indéniable qu'il n'avait pas choisi son cadeau parmi des bijoux classique. Il l'avait fait faire pour elle. Au prix du métal précieux s'ajoutait donc celui de sa création.

Elle se leva, pour aller lui faire face, dans le but de le gronder. Et puis une fois ses yeux dans les siens, elle en fut incapable. Elle porta sa main à son cou.

"Tu aimes jouer avec le feu hein?"

Elle s'approcha de lui encore un peu plus, son corps entrant en contant avec le sien.

"Tu sais que je n'ai pas l'habitude de recevoir des cadeaux et pourtant, tu continues, et c'est de plus en plus luxueux à chaque fois. Et je suis incapable de refuser, parce qu'en plus de te faire plaisir, cela me plait. C'est magnifique Beltran. Merci."

Irmingarde retourna sa main qui était sur son pendentif, afin que sa paume soit contre le torse du Capitaine. Avec son index, elle y traça tout le long une ligne imaginaire, pour arrêter son geste au niveau de sa taille. Sa petite main agrippa sa chemise, l'autre passa sous son bras, dans son dos, pour l'éteindre. Collée à lui, elle soupira d'aise. Puis lentement, elle posa ses lèvres sur les siennes, aussi doucement qu'il l'avait fait dans son cou. Elle prit appui sur sa jambe gauche tandis que la droite s'enroulait autour du mollet de Beltran et approfondit leur baiser. Et alors, elle perdit l'équilibre.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Beltran

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Re: [Beltran/Irmingarde]
« Réponse #11 le: 25 juin 2014, 19:09:27 »
Beltran se retint de répondre à Irmingarde qu'au contraire, si Liane la voyait faire de l'escrime, elle risquait de réclamer du haut de ses quatre ans d'avoir le droit d'en faire aussi. En tout cas, il était rassuré: Mina n'avait pas changé d'emploi du temps. Il était parfois difficile de se mettre rapidement au courant des changements, et officiellement le Capitaine avait théoriquement mieux à faire qu'espionner une fille du Collegium. Alors il laissa tomber le sujet. Ils avaient plus grave à traiter. Son prochain départ par exemple. Beltran lui fit un petit sourire qui se voulait rassurant, qui cachait plus ou moins son propre manque d'enthousiasme.

"Ne t'excuse pas. C'est le principe de mon travail: m'envoyer au loin quand j'ai aussi beaucoup à gérer sur place."

Et gérer une Mina en flamme était à ses yeux (presque) aussi important. Le blond devait donc se décider à agir pendant qu'il en avait encore temps. Lui comme elle étaient pertinemment au courant qu'il allait risquer sa vie sans réserve et qu'il n'avait pas formé des suppléants dans le vide. Il risquait de ne pas revenir. Or, Beltran savait au fond de lui qu'il ne pouvait pas aller au front l'esprit tranquille s'il partait sans résoudre leur impasse actuelle. Il se força à sourire de nouveau à son amie:

"Si j'ai mon mot à dire, je rentrerais en un seul morceau. Mais au cas où je doive choisir, quel morceau de moi tu préfères revoir?" plaisanta-t-il doucement (en se tapant mentalement à grands coups dans le ventre pour cet humour de bas étage).

Il avait toujours l'impression d'avoir un gros poids dans l'estomac quand il s'agît de prende le cadeau et de l'offrir dans les règles à son invitée. La réaction de la jeune femme était assez mitigée. Choquée, elle le traita de dingue... mais ne tenta pas d'échapper au froid de la chaîne qu'il attacha autour de son cou. Il la força à accepter en lui chuchotant à l'oreille qu'il voulait qu'elle le porte. Il se recula un peu ensuite pour la laisser admirer le petit cadeau. La flamme stylisée en or brillait d'un éclat chaleureux dans la lumière des chandelles de la pièce. Puis il profita lâchement de leur proximité et de l'occupation d'Irmingarde. Il était très attentif à la réaction qu'il provoqua et en fut plutôt satisfait. Il avait remarqué qu'elle ne fuyait plus mais semblait analyser les émotions qu'il faisait naître chez elle - et visiblement il réussissait plutôt bien son coup. Irmingarde se leva, fit face au Capitaine, le regarda et lui posa une question qui le fit rire d'un petit rire sans joie:

"Y a certaines flammes que je préfère à d'autres, dirons-nous." admit-il. "On me dit courageux... ou inconscient."

L'humour. Pour oublier qu'elle s'approchait de lui jusqu'à le toucher. Raté. Il sourit de nouveau, perdant le contrôle.

"Tant que ça te plait, ça me va..." fit-il d'une voix rauque.

Quand la main d'Irmingarde alla se poser, toute chaude, sur la poitrine de Beltran, le bras de celui-ci alla automatiquement entourer la taille de la demoiselle. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle soit si passionnée soudainement, mais il n'allait certainement pas se plaindre qu'elle prenne la direction des opérations. La serrant contre lui, il répondit avec une passion moins contenue que la première fois à ses baisers après l'avoir laissée prendre ses marques dans la douceur. Puis subitement, alors qu'elle tentait une sorte d'acrobatie des jambes pour s'incruster dans le Capitaine, Irmingarde perdit l'équilibre. Heureusement, après une demi-seconde d'étonnement, le blond la rattrappa de la main sur la taille et... La souleva sans difficulté. Il la serra contre lui, la portant sans effort, puis se retourna. D'une main, il envoya promener les parchemins qui le gênaient et installa la jeune femme sur le coin de la table. De cette même main, il écarta doucement la jambe d'Irmingarde pour s'installer entre ses cuisses et se pencher vers elle. Il récupéra sa taille sans cesser de l'embrasser et libéra sa main droite. Remontant lentement le mollet de la brunette, aussi léger qu'un papillon, il s'introduisit sous la jupe et remonta doucement vers la cuisse. Il ne serrait pas assez fort pour qu'elle ne puisse pas se reculer si elle le désirait, et il guettait le moindre signe de refus pour s'écarter au besoin.

Intérieurement, dans cette position, Beltran était obligé d'imaginer qu'on le plongeait dans un lac de glace pour ne pas se trahir trop physiquement. Il serra même une fois la main très fort avant de la reposer dans le dos d'Irmingarde pour s'empêcher de l'allonger sur le bureau et d'aller trop loin. Il se força à rompre le baiser et reculer un peu pour regarder Irmingarde dans les yeux. Très doucement il lui souffla:

"Si je vais trop vite ou trop loin, tu me le dis, d'accord? Je ne veux pas... que tu aies peur ou que tu te sentes forcée. Je joue avec le feu mais seulement si tu me donnes tes flammes..."

Il ne précisa pas qu'il irait sans doute réellement se plonger dans le lac si elle le refusait cette fois.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Irmingarde

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Re: [Beltran/Irmingarde]
« Réponse #12 le: 26 juin 2014, 01:35:39 »
"Je peine déjà à organiser mes journées pour y inclure tout ce que je veux faire, je ne sais pas comment tu fais..."

Beltran rebondit sur sa remarque sur son intégrité physique, et elle se retrouva prise au piège. Franchement, qu'est-ce qu'elle pouvait bien répondre sans tomber dans le mièvre ou le vulgaire? Encore que dans le cas de ce dernier qualificatif, ce serait peu probable tant elle manquait d'expérience en la matière. Et dans le premier, ce serait clairement ridicule de l'entendre dire que pour le moment, elle préférait ses lèvres. Ce soir, elle se montrait sentimentale, elle n'allait pas non plus devenir nunuche.
Du coup, Irmingarde leva les yeux au plafond et répondit:  

"Ne m'oblige pas à choisir... Je ne dis pas que je ne t'aimerai pas avec un bout en moins, mais tout de même!"

Oui, Mina avait clairement employé le verbe aimer en parlant du Capitaine, et même si c'était en négatif, elle l'avait fait, sans s'en rendre compte d'ailleurs.  

Puis il lui offrit son scandaleux cadeau. Elle s'empêcha in extremis de lui demander d'arrêter de lui en faire. Parce qu'à chaque fois, elle ne savait pas où se mettre. Et il ne se rendait pas compte de sa générosité, elle le savait bien, et ça le rendait d'autant plus attachant, mais ses moyens, son rang,  étaient tellement éloignés des siens - qui se résumaient à la couleur de son uniforme - qu'il n'avait pas conscience de la valeur de tout ce qu'il lui offrait.
De l'argent, Mina n'en avait jamais eu. Chez son père, bien entendu, les revenus du patriarche ne lui appartenait pas, et la seule somme qu'elle avait possédée était le petit pécule que lui avait laissé sa famille d'origine, dans lequel son père avait du piocher. Mais cet argent lui avait servi à mettre de la distance entre les Holds et elle, tout juste. A Haven, elle n'avait eu que sa solde de chef des Pages, puis à présent les émoluments d'élève Héraut. Bien sûr, la jeune femme s'en fichait, elle ne menait pas vraiment un grand train de vie, au contraire. Mais dans ces moments-là, ceux où Beltran lui offrait le plus naturellement du monde quelque chose qu'elle ne pourrait jamais se payer sans économiser pendant des mois, elle regrettait de ne pouvoir lui rendre la pareille.
Cela dit, comment refuser? Il le prendrait pour une offense, alors, Irmingarde devait se résoudre à accepter d'être outrageusement gâtée, et il y avait tout de même pire comme problème dans une vie, même pour une abominable coincée dans son genre.

Beltran le comprit bien, alors qu'elle tentait de plaisanter. Il lui parla des qualités et défauts qu'on lui attribuait, et Irmingarde ne put s'empêcher de renchérir:

"Tu es un peu des deux, c'est sûr, sinon, toi et moi n'en serions pas là. Mais tu es beaucoup plus que ça..."


C'est là que les choses commencèrent à déraper. Mina savait bien, pourtant, qu'à jouer avec le feu on se brûle, même si elle renvoyait cette expression à Beltran avec insolence. Il était beaucoup plus bouillant qu'elle. Lui, il avait de l'expérience, il se contenait depuis longtemps, mettait son désir en sourdine alors qu'il savait très bien quel plaisir il se refusait, par respect pour elle. Elle était plus dangereuse que lui, à cause de son don, mais la force de son désir à lui dépassait de loin le sien, pour le moment.
Si, en sachant tout ça, elle se permettait cette promiscuité plutôt parlante, il fallait bien qu'elle se dise qu'inconsciemment, elle était prête à avancer encore plus qu'elle ne le pensait.

La voix grave qu'il employa pour lui dire que sa satisfaction à elle lui suffisait la secoua plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Elle entendait son contrôle céder petit à petit. Jamais elle n'aurait pensé que ça puisse lui plaire, et pourtant...
 Il se laissa aller à approfondir encore plus leur baiser, et Mina tenta d'en rajouter par une acrobatie amoureuse qu'elle rata en beauté. L'habitude lui avait permit d'acquérir un excellent équilibre à dos de Compagnon, mais sur la terre ferme, c'était autre chose, encore plus quand son corps et sa tête bataillait furieusement entre eux.
Qu'à cela ne tienne, elle put compter sur les excellent réflexes du Capitaine, qui ne perdait jamais le nord et en profita pour tout simplement la soulever du sol avec une facilité déconcertante. Mina laissa échapper une exclamation de surprise et découvrit que sans être une demoiselle niaiseuse, on pouvait apprécier que l'homme prenne les choses en main dans une démonstration de force masculine, et surtout, sans avoir peur.

La suite en revanche fut beaucoup moins aisée à vivre et appréhender. Rapidement, tout s'enchaîna, même si elle vécu chaque moment avec intensité et précision. Elle se retrouva perchée sur la table, et Beltran s'installa entre ses jambes. Elle n'eut pas vraiment la présence d'esprit de l'en empêcher mais sa respiration s'accéléra, et il était impossible qu'il n'en ai pas conscience. Elle n'en revenait pas de l'avoir laissé lui écarter les cuisses. Puis son souffle devint erratique quand il fit passer sa main sous sa jupe et caressa sa jambe, remontant dangereusement, petit à petit. Elle en ouvrit grand les yeux, paniquée. Dans son crâne et sous sa peau, un combat faisait rage.
Son cerveau lui hurlait purement et simplement de cramer le Capitaine pour l'écarter de son chemin. Puis de partir en courant éclater en sanglot pour se calmer, évacuer l'angoisse, la peur, les souvenirs désagréables.
Son corps par contre... Là où les doigts de Beltran passaient, sa peau s'enflammait. Mais le plus gros de la chaleur résidait dans son bas-ventre et ses hanches. Et une vague d'anticipation la parcourait toute entière, poussant son corps à en réclamer plus, plus loin, plus fort. Un léger, très léger mais audible gémissement s'échappa de ses lèvres. Elle dut s'empêcher avec violence de se coller plus à lui, pour satisfaire le désir destructeur qu'il faisait naître en elle.
Quant à son don, jamais Mina ne s'était sentit aussi près de perdre le contrôle depuis son retour de mission. Les flammes crépitaient sous sa peau, et Beltran devait sûrement se rendre compte que sa température corporelle était plus élevée que la normale. Si elle se laissait aller, elle allait incendier les appartements du Capitaine, c'était évident!

Le résultat fut que son corps était tendu d'appréhension. Elle eut un spasme qui fit remuer la jambe qu'il lui caressait un peu brusquement, malgré elle.
Il s'écarta pour tenter de la rassurer, avec des mots doux, respectueux, amoureux. Face à ça, elle s'en voulait tellement d'être si difficile! Il réussissait même à être poétique, et elle, elle était... elle était terrorisée.
Elle posa sa main sur la sienne, à travers sa jupe, pour stopper son ascension. Prendre le temps de respirer, mais sans cesser de le regarder. Et comment se calmer quand elle voyait justement dans les prunelles de Beltran à quoi point il avait envie d'elle! C'était presque de la torture de se sentir si désirée, de le désirer tout autant, et d'être bloquée par son corps qui se consumait de l'envie de lui, et l'envie de fuir.
Elle savait, il n'avait même pas besoin de lui dire, qu'il ne la forcerai pas, jamais. Elle savait que si elle disait non, il arrêterai tout de suite ses caresses. Mais elle savait aussi qu'il en souffrirait. Et pas seulement pour une histoire de sexe, mais aussi de confiance. Il se demanderait, à raison, si les efforts qu'il faisait le mènerait un jour quelque part avec elle, c'est vrai, pourquoi essayerait-il de construire une histoire sérieuse avec une femme qui, à défaut d'avoir confiance en elle, n'en avait pas en lui?
Dieux qu'elle avait envie de le laisser lui donner du plaisir, et de le lui en donner en retour! Pourquoi n'était-ce pas suffisant?
"Parce que c'est à toi de décider que ça devienne suffisant!" se morigéna-t-elle.

Elle essaya de trouver la force de se convainre autrement, et elle repensa aux conseils de Thalyana, parce que c'était finalement la seule avec qui elle avait parlé précisément de sexe. Songer à leur rencontre lui donna une idée, une idée totalement saugrenue, même si évidente, et elle n'eut pas le temps de la formuler qu'elle la proposa.

"Beltran je... tu... Je sais pas si tu... mhh... Écoute, je suis venu ici directement après m'être entraînée et je... j'ai besoin de relaxer mes muscles, prendre un bain et..."

Là, Mina se retrouva momentanément muette, s'emmêlant dans son explication sans queue ni tête où elle disait à Beltran, en gros, qu'elle était sale, charmant... Elle se mordit la lèvre inférieure, embarrassée, secoua la tête et s’éclaircit la gorge:

"Je me dis que l'eau est une bonne idée à cause de... et bien bon tu vois, mes flammes comme tu dis et... si tu n'as pas peur de... de... finir ébouillanté, peut-être que tu voudrais bien me... me rejoindre?"

Si on mettait bout à bout ses propositions maladroites, Irmingarde proposait à Beltran de partager un bain avec elle, et advienne que pourra. Thalyana lui avait demandé de prendre un bain, de s'examiner, se découvrir. Elle en déléguait la tâche à Beltran.
Elle relâcha sa main sur sa cuisse, pris appui sur ses paumes pour se rapprocher légèrement de lui, mais les yeux baissés.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Beltran

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Re: [Beltran/Irmingarde]
« Réponse #13 le: 26 juin 2014, 07:01:17 »
Les pauvres tentatives d'humour du Capitaine étaient malgré lui tournées vers la situation: leur corps à corps innattendu, les flammes qu'il lisait dans son regard ( et qui le hantaient encore certaines nuits même si ses poils avaient repoussé depuis longtemps ). Irmingarde se sortit bien du petit piège qu'il lui tendit et il réfréna son envie de lui voler un baiser pour la remercier. Tellement incertain de leur situation, il releva le verbe aimer mais ne put décider si cela voulait dire quelque chose ou si elle l'avait employé comme elle aurait utilisé le verbe éternuer. Lui se montra beaucoup plus clair. Il l'avait déjà appelée Ashke même s'il n'osait s'y risquer de nouveau sans alcool et il lui offrit le bijou comme s'il remettait son propre coeur entre ses mains. Oui, c'était un objet de valeur - et il l'avait voulu ainsi - mais Beltran avait les moyens et les contacts nécessaires. Il n'attendait rien en retour, uniquement qu'elle le porte de temps en temps et pense à lui lorsqu'il serait loin, que ce soit avec amitié ou, soyons fou, un peu plus d'émotions. Il n'aurait pas supporté qu'elle refuse, elle n'avait pas tord même si elle se trompait sur les raisons. C'était autant dû à son éducation qu'à son complexe de chevalier: lorsque la Princesse refuse les cadeaux du Prince, le Prince a-t-il encore des raisons de vivre? Les contes se bâtissaient sur les offrandes.

Beltran n'en revenait pas qu'Irmingarde arrive à lui répondre presque du tac au tac. Elle avait bien changé même si elle n'y croyait pas. La timide petite Grise prenait ses marques et s'affirmait. Cette constatation plut beaucoup au Capitaine. Il soupçonnait chez son amie un tempérament de feu, que la timidité et les années passées réprimaient fortement, mais il savait au fond de lui qu'elle était à la hauteur pour le remettre à sa place et être son égale, même en paroles. Il attendait ce moment presque avec autant d'impatience qu'un nouveau baiser. Il misait sur Irmingarde comme il misait sur lui-même. Peut-être était-ce dangereux pour leur relation (mais il ne s'en rendait pas compte).
En tout cas, la réponse de Mina donna une légitimité à leur situation. Elle l'acceptait comme petit fou tentant de la séduire dans ce bureau - à la porte heureusement barrée depuis qu'il était revenu, tellement il avait eu peur qu'une situation comme celle avec le Maréchal ne se reproduise.

Soudain il bénit sa présence d'esprit lorsqu'il avait fermé la porte. Sans qu'il sache trop comment, voilà que sa dulcinée se retrouvait à l'embrasser, d'abord tout tendrement, puis plus passionnément. Et sans qu'il comprenne comment, il dut la rattraper et s'autorisa à la déposer sur la table pour les mettre dans une position plus qu'équivoque. Il tenta de se calmer par des images mentales mais la peau brûlante d'Irmingarde, son souffle court, et son corps qui réagissait à ses caresses rendaient la tâche très difficile. Une seconde - mais une seconde seulement - il oublia qu'elle avait un passé chargé et il faillit céder. Il serra le poingt. Il le désserra. Contrôle repris.

Beltran sentit bien qu'il avait fait réagir Irmingarde. Pas besoin de la regarder pour sentir les changements dans sa respiration, les mouvements de son visage, la brève pause lorsqu'il remonta sous sa jupe, le petit gémissement... Avait-elle peur ou voulait-elle plus? Comment le savoir? Beltran maudit Wylan silencieusement pour ne pas lui avoir donné plus d'informations sur ce genre de situation.
Quand la jambe d'Irmingarde tressaillit, Beltran s'écarta et prévint sa presque-amante qu'il ne voulait pas l'effrayer et qu'elle gardait le contrôle. Il lui sourit avec amour quand la petite main se posa sur la sienne à travers le tissu de la robe. Il la laissa respirer, se calmant lui-même autant que possible. Il refusa de baisser le regard et y mit toute sa tendresse, espérant qu'elle sache le lire comme elle savait lire les pensées de son Compagnon.

Puis il fut pris de court. Le refus que formula Irmingarde était plus inhabituel. Mais il hocha la tête. Il pouvait comprendre - et l'excuse était légitime. Alors il se recula un peu, près à accepter de la relâcher, sauf qu'elle semblait avoir quelque chose à ajouter. Subitement, le reste des paroles arriva et Beltran mit une bonne trentaine de secondes avant de comprendre ce que Mina proposait.

Un bain. Avec de l'eau. Environnement un peu plus sûr qu'un bureau remplit de parchemins, évidemment. Il n'était pas sûr d'être grand fan de l'idée de mourir ébouillanté, mais pour le reste... Il y avait juste quelques détails auxquels la jeune femme n'avait sans doute pas pensé. En tant que gentilhomme, malgré l'embarras, Beltran se sentit obligé de les mentionner.

"C'est une bonne idée, le bain..." souffla-t-il doucement. " Mais heu... disons que dans une tenue de bain, je risque de ne pas pouvoir... enfin physiquement, mon désir va transparaître et je ne veux pas ... te gêner. Je ne veux pas te mentir en te disant que je suis insensible à tout ça..."

"Je me dis que l'eau est une bonne idée à cause de... et bien bon tu vois, mes flammes comme tu dis et... si tu n'as pas peur de... de... finir ébouillanté, peut-être que tu voudrais bien me... me rejoindre?"

Il lui picora les lèvres un petit moment avant de s'écarter.

"Mais on peut rendre ça romantique. Heureusement que j'ai ma propre salle d'eau quand même..."

Il imaginait bien leurs efforts dans la salle commune des officiers...

Presque à regret, il s'écarta de la demoiselle. Il devint très pratique (on ne change pas un Capitaine comme ça):

"Tu t'occupes de préparer le bain, je nous prépare l'ambiance. Quoi qu'il arrive, je te promets que je t'offrirai de jolis souvenirs ce soir. Je fais mon affaire de... gérer la lumière, d'accord?"

Il s'avançait peut-être un peu. Enfin, dans sa tête, il listait déjà: bougies, vin, peut-être quelques pétales de fleur - ou ça faisait trop?, de grandes serviettes pour sortir de l'eau, préparer le lit pour qu'elle puisse s'y glisser si l'intimité l'effrayait trop, le feu de cheminée de la chambre, ... Tout devait donner une ambiance cosy et romantique pour la détendre... et surtout pas de trop-plein de lumière, pour que les ombres soient à leur avantage et apaisent les images qu'Irmingarde avait du mal à affronter. Il attendit son feu vert pour se lancer dans la quête de leurs nombreux accessoires.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: [Beltran/Irmingarde] Le feu aux poudres
« Réponse #14 le: 26 juin 2014, 11:46:39 »
Mina lu sur le visage de Beltran une certaine perplexité après sa proposition. Avait-il comprit? Peut-être qu'il ne voulait pas, peut-être que ça ne se faisait pas d'ailleurs, de partager son bain, allez savoir, il était peut-être très pointilleux sur l'hygiène...
La jeune femme était tellement à fleur de peau qu'elle faillit lui dire "quoi? j'ai dit une bêtise? tu ne veux pas?".
Finalement, il admit que l'idée était bonne, mais rajouta quelques détails à ce qu'Irmingarde avait prévu, pensant qu'elle n'y avait pas réfléchit. Elle manqua éclater de rire devant sa prévenance. Ce genre de considération pratique agit comme une soupape sur elle et fit légèrement baisser sa pression interne. Elle roula des yeux, amusée, et répondit:

"Beltran... Je n'y connais peut-être rien en... en sexe "
et hop, une Mina rouge tomate de prononcer ce mot-là devant lui. En même temps, il n'y avait pas trente-six façon de le dire. "Par contre, je sais parfaitement comment on prend un bain. Et j'ai bien conscience qu'il faut être... nus."

Oui, elle le savait, même si elle avait du mal à imaginer qu'elle allait se retrouver sans rien sur elle avec le Capitaine dans le même cas. De toute façon, elle ne possédait pas de maillot de bain, elle ne savait même pas nager, donc la question de ne posait pas. Que Beltran songe à enfiler une tenue pour le bain la fit sourire. Est-ce qu'il existait plus prévenant que lui?
Il semblait assez partant et l'embrassa avec tendresse. Petit à petit, elle sentait les muscles de son dos se détendre. Pour l'instant.
Puis il répartit les tâche avec une efficacité toute militaire. Elle aurait préféré ne s'occuper de rien et le laisser gérer, mais faire couler un bain pourrait lui occuper un peu l'esprit, histoire de ne pas trop penser à la suite.
Il lui promit de lui offrir de jolis souvenirs dans une ambiance romantique. C'était moins effrayant, dit comme ça. Il savait parfaitement choisir ses mots.
Mina descendit du coin de table où il l'avait juché et posa sa main sur la joue du Capitaine, avec douceur.

"Et quoiqu'il arrive, je veux que tu saches que ce n'est pas de toi que j'ai peur."

Elle fit descendre sa main sur sa nuque, sentant comme des picotements sous ses doigts. Puis après un léger sourire, elle s'éloigna pour rejoindre la salle de bain.

Quand elle entra dans la pièce d'eau, elle l'observa ce qu'il l’entourait avec angoisse, habituant ses yeux à l'obscurité. Elle n'alluma pas les bougies, se contentant de la lumière pâle de la lune qui avait le mérite de plonger la pièce dans un jeu d'ombre confortable. Elle n'avait jamais utilisé cette pièce ici, préférant rentrer au Collegium pour ses ablutions, aussi, elle la découvrait pour la première fois. Elle s'approcha de la baignoire et haussa un sourcil. Certes, c'était une grande baignoire, et le Capitaine et elle y rentreraient à deux sans problème, mais il serait tout de même très, très proches.
"En même temps, c'est un peu le but!" se corrigea-t-elle.

Alors, Irmingarde se rendit réellement compte de la portée de ce qu'elle avait proposé. Qu'est-ce qu'il lui était passé par la tête bon sang?! Elle allait se retrouver nue, dans un bain, dans les bras de Beltran. Hon-hon... La panique fit son retour, mais l'impatience aussi, et le mélange des deux était difficile à supporter avec calme. Elle profita d'être seule pour faire plusieurs fois le tour de la pièce, en se rongeant les ongles, regardant la baignoire comme si elle allait exploser. Puis elle s'en approcha de nouveau, faisant courir ses doigts le long de son contour.
Enfin, elle se mit à genoux devant et ouvrit les robinets, pour faire couler l'eau. Elle régla la température, assez élevée, en se disant qu'ils risquaient d'y rester un petit moment, autant que ça reste chaud le plus longtemps possible. Habituellement, Mina prenait ses bains froids, une préférence et une habitude, mais là, elle aurait besoin de se détendre.
Ses pensées divergèrent tandis qu'elle plaçait sa main sous le robinet, se concentrant sur l'eau qui filait entre ses doigts pendant plusieurs minutes. Lentement, la baignoire se remplit.
« Modifié: 04 août 2016, 09:33:07 par Thalyana »