Valdemar > Relais et Casernes
[RP d'intro Justina] Terre d'asile
Justina Aléra:
La nouvelle exilé fut un peu surprise de l'air de petit garçon espiègle pris sur le fait que pris le prince. Il ferait certainement beaucoup de coeur brisé à Valdemar quand il reprendrait son trône. Car elle ne doutait plus qu'il devait le faire et qu'il le ferait. C'était étrange de pouvoir se permettre de penser à elle-même comme à la femme qu'elle était.
« Je t’ai attaqué et si l'Épée chante pour toi, tu sera le Roi légitime de Rethwellan. J'ai commis un crime de lèse-majesté.»
Elle avait peine à croire que personne dans le campement, ou même le pays, ne voudrais la jeter en prison pour avoir combattu, blesser et tué leur compatriote qui ne faisait que se défendre contre une attaque inique et injuste.
« J'ai attaqué ce pays, j'ai blessé ses citoyens, j'en ai même peut-être tué, certes, je croyais des mensonges, mais je pourrais être une espionne, je dois être une meurtrière pour ces gens dont j'ai tué les amis, rien de ce que je pourrais faire pour le reste de ma vie ne pourra jamais rendre à la vie ceux que j'ai tués, je ne pourrai jamais rembourser la dette que j'ai contracté envers leur proche.»
On pouvait sentir à quel point ses morts pesaient sur sa conscience. Une vie était tellement précieuse, unique, elle n'aurait jamais assez de sa vie pour se faire pardonner la naïveté dont elle avait fait preuve. Elle aurait dû poser plus de questions. Elle s'en voulait tellement.
« Les hivers sont rigoureux, mais d'une telle beauté. Parfois les arbres sont entourés de glaces comme du cristal, la neige blanche sur le sol faisant un manteau immaculé. »
Il était évident, avec la voie pleine de mélancolie qu’elle avait pour en parler, qu’elle aimait sa région. Elle en avait été éloignée depuis son écuyage, mais elle restait une fille de la région.
« Si aucun patrouille ne nous avais trouvé, je me serais approchée seule et sans arme du campement. Je me serais livrée et vous aurais parlé des villageois attendant dans le bois pour obtenir l'asile.»
Elle avait été responsable de ceux qu'elle avait sauvés jusqu'à ce qu'il soit en sécurité. Elle aurait été prête à se livrer à ceux qui pourraient la prendre pour une ennemie. Elle aurait même été prête à le faire sans arme et sans Patience.
« Il n’a jamais su que j’étais une femme.»
Elle rougissait clairement, même si elle tentait de rester neutre. D’en parler à un étranger, elle se sentait stupide. Stupide de s’être fait passer pour un garçon. Elle se sentait tellement puéril et réalisait maintenant l’ampleur réelle de ce qu’elle avait fait. C’était un don des dieux que cela ait duré aussi longtemps. Comme c’était étrange pour elle d’en parler alors que le secret avait été gardé si longtemps. Alors que si peu de gens l’avait su.
« Moi et mon frère, nous avons échangé nos identités quand on avait six ans.»
Encore aujourd’hui, son frère lui manquait tellement. C’était un morceau de son cœur et de son âme qu’il avait amené avec lui de l’autre côté.
« Il voulait être guérisseur et moi chevalier. Mon père refusait d'entendre parler d'un autre destin pour son fils que Chevalier. Alors, nous avons échangé, il m'a donné son identité quand... quand il est mort. Il n'y a eu que le maître d'armes de la famille, mon chevalier et les enseignants de mon frère qui ont su la vérité.»
Après tout ce temps, elle restait incapable d'avouer à un autre que son père avait tué son frère. Les gens de son domaine, de sa famille, n'en parlait jamais. Maintenant, elle pouvait vivre son rêve en étant elle-même. Elle n'était plus Cécillia, ne le serais plus jamais, mais elle n'était pas son frère non plus. Voilà pourquoi elle avait décidé de prendre le nom de Justina, parce que c'était le prénom de son frère, mais féminin
Oui, elle lui en voulait, elle le haïssait même un peu... et en même temps elle s'inquiétait pour sa sécurité parce qu'il restait le seul espoir pour son ancien pays. L'espoir de voir un Roi légitime de nouveau sur le trône.
Conteur:
Depuis quand exprimer une opinion, certes à grand renfort de cris, était-il devenu un crime de lèse-majesté ? La jeune fille ne l’avait même pas effleuré. Alemdar avait fait bien pis, l’attrapant plus souvent qu’à son tour par le col pour lui secouer les puces. Et personne n’avait jamais semblé estimer que cela constituât un crime.
« Ma mémoire doit être mauvaise, car je n’ai souvenir d’aucune attaque que tu aurais perpétrée contre ma personne. Sans doute es-tu tellement fatiguée que tes souvenirs deviennent flous. » Il soupira. « Tu as fait ce que tu devais faire en tant que soldat. Le poids de la faute repose sur les épaules de tes supérieurs, non sur les tiennes. Quant à une quelconque dette... » Il secoua la tête, un peu lasse. « Tu minimises leurs sacrifices en t’adjugeant la responsabilité de leur mort. Ils faisaient leur devoir. Et si quelqu’un doit payer le prix de cette dette, ce n’est certainement pas une enfant qui vit encore dans les contes. » Rafael eut un sourire las. « Pour eux... » Il désigna les soldats du camp. « ... un soldat qui déserte et demande l’asile, c’est un adversaire en moins. Certes, tu as sans doute tué des soldats de Valdemar. Mais eux, ils ont probablement tué certains de tes camarades. Leur demanderas-tu réparation pour cela ? J’en doute. Ne leur prête donc pas des intentions qu’ils n’ont pas. »
Rafalentha se demandait comme une telle naïveté, une telle vision du monde, aussi éculée que les contes qui l’avait forgée, avaient pu survivre, ne serait-ce qu’à une bataille. Lui-même était plutôt un rêveur, il ne s’en cachait pas. Il avait grandi à l’écoute des récits de Hérauts, et avait rêvé toute son enfance d’être Élu. Mais, paradoxalement, jamais il n’avait porté un regard romantique sur la guerre, l’honneur, la mort. Pour lui, la guerre était un gâchis, l’honneur un doux rêve, et la mort partie intégrante de la vie. Un soldat qui mourrait au combat ne laissait aucune “dette de sang” à son homicide. Il s’était simplement montré moins doué dans l’exercice de son métier, ou moins chanceux.
« Je pense que quiconque t’a vu escorter bravement ces villageois ne pourrait douter de ta probité et de ta droiture. Et s’il y en a pour te critiquer, ceux-là méritent simplement d’être ignorés. De toute manière, tu ne resteras sans doute pas ici. Je ne sais pas quel âge tu as, mais je doute que tu sois suffisamment âgée pour te trouver ici. Et indépendamment de cela, il ne serait pas prudent de te garder ici. Même si tu n’es pas une traîtresse, on ne pourrait décemment espérer de toi que tu te battes contre tes anciens camarades. »
Rafalentha écouta ensuite avec intérêt l’histoire de la jeune fille. Il haussa parfois un sourcil interrogateur, mais s’abstint de tout commentaire. Il savait qu’à Rethwellan, l’armée n’engageait aucune femme, bien qu’elle les tolère au sein de ses mercenaires. C’était une situation absurde. À Valdemar, il avait pu constater que les rares femmes attirées par le domaine des armes s’intégraient sans peine à l’armée. Il se promit de changer la loi, dès qu’il rentrerait chez lui.
« Je vois. » Il n’était pas certain de prêter foi à toute cette histoire. Mais il n’en dit rien. « Suis-moi. »
Le prince escorta la jeune fille jusqu’à une pièce située à côté du corps de garde. Elle ne possédait qu’une mince meurtrière pour toute ouverture, mais était brillamment éclairée par plusieurs lampes. La pièce ne contenait qu’une petite table d’écriture appuyée dans un coin, à laquelle un soldat était assis, et quelques chaises, dont deux étaient occupées par un autre soldat et un Héraut. À leur entrée, le soldat se leva.
« Je suis le lieutenant Meric. » Petit salut militaire. « Auriez-vous l’amabilité de me remettre vos armes ? Elles vous seront restituées plus tard le cas échéant. »
Le Héraut se leva à son tour.
« Rafalentha... vous êtes désespérant. Elle était armée et vous êtes resté seul avec elle ? Vous savez ce qu’Alemdar et Wylan me feront s’il vous arrive le moindre mal ? Sans parler du roi. »
« J’étais armé aussi. » Il eut un sourire coupable. « Sérieusement, elle est tellement épuisée que je doute sérieusement de la menace qu’elle représente. Et je ne peux pas vivre sous cloche. Je l’ai déjà assez fait. »
Le Héraut poussa un long soupir résigné avant de s’adresser à la jeune fille.
« Je suis le Héraut Rickard et je suis en poste ici, au camp sud de Lisle. C’est moi qui vais vous soumettre à l’Enchantement de Vérité. » Il avait le ton sévère. « Mais tout d’abord, désirez-vous un verre d’eau ? »
La question fut posée avec un ton presque aimable.
Justina Aléra:
C’est vrai qu'elle était épuisée. Elle était épuisée et elle ne savait plus qui elle était, ni ce qui était vrai. Tout ce qui lui restait, c'était son honneur. Il ne lui restait que le code désuet des chevaliers. La guerre était un vrai gâchis, pourtant elle était restée droite, elle avait refusé de plier, elle avait tout perdu pour rester fidèle à son honneur et au code. Elle s'en voulait tellement de ne pas avoir vu avant. La guerre était une telle horreur, elle ne comprenait pas comment on pouvait la désirer. Elle ne semait que mort et désolation. Elle-même n'avait jamais rêvé que de protéger les autres, non cette tuerie. Ses rêves de gloire, elle ne les avait plus. Elle n'avait que le remord du sang verser, la tristesse pour les morts des deux camps.
« Pardonnez-moi alors, je m'en veux tellement. Je m'en veux de n'avoir rien vu, des morts que j'ai donnés sans autre raison que les ordres donnés. Je m'en veux des rêves que j'ai pu faire autrefois d'être capable par mes capacités de changer la loi.»
Elle avait grandi avec les contes de Kethri Veris, de Kerowyn, de hérauts et des anciens chevaliers du royaume. Elle avait cru que la guerre juste était glorieuse. Elle avait découvert qu'elle ne semait que la mort. Elle avait découvert qu'il était plus honorable de déserté que de se battre.
« Non, ils ne font que se défendre.»
Malgré tout, elle se sentait tellement coupable, elle avait l’impression de devoir payer d’une façon ou d’un autre sa stupidité et sa naïveté. Certes elle avait encore des rêves et la guerre ne lui avait pas enlevé son désir de faire ce qui est juste ou son code d’honneur, mais il lui avait enlevé tellement plus. Elle était véritablement perdue.
« J’ai dix-sept ans, je commençais mes épreuves de chevalerie. Et si je ne me battrai pas contre mes camarade, je serais honoré de vous garder de vous-même. Si on me faisait suffisamment confiance pour cela. Laissez-moi faire quelque chose pour me sentir moins coupable. »
Elle le suivie en silence, toute la fatigue la rattrapant tranquillement au fur et à mesure que l'adrénaline se retirait de son sang. Elle voyait bien qu'il ne l'avait pas cru, mais quelle importance? Elle était là, elle avait visiblement fait partie de l'armée et elle était une femme. Elle savait la vérité, qu'on ne la croit pas n'avait plus vraiment d'importance à ce moment de sa vie. C'était un détail si insignifiant pour elle. Elle suivie donc le prince jusqu'à une petite pièce dans le centre de commandement où l'attendait un Héraut et un soldat. Elle les salua tout deux comme il convenait et comme son chevalier le lui avait appris.
« Je m’en remets à votre justice et à votre honneur.»
Elle sortie détacha donc lentement son ceinturon pour le remettre au Soldat. Son épée familiale, sa dague et une hache y pendait. Elle enleva ensuite son arc et son carquois de son dos pour les remettre aussi. Elle eut un sourire ironique envers le prince quand le Héraut lui fit les mêmes remontrances qu'elle lui avait faites. Elle était trop épuisée pour garder son visage neutre. C'était étrange, elle se sentait plus chez elle dans se camp qu'elle ne l'avait jamais été nulle part à Rethwellan. D'y repenser, elle se sentait vide à l'intérieur. Elle faillie répondre au Héraut en Rethwellan, mais ce repris à la dernière seconde pour repasser au Valdemaran. Elle avait clairement un accent, mais elle le parlait bien malgré tout, ayant été élevé dans un domaine frontalier, elle avait commencé à le parler très jeune.
« C’est un honneur de vous rencontrer Héraut, je suis Justina Alera ancienne écuyer du Chevalier Jullianyo Saren.»
Elle jeta alors un regard en coin au prince avant d’ajouter un petit quelque chose, car malgré les apparences, elle avait un peu d’humour.
« Et je suis heureuse de voir que je ne suis pas la seule à m'inquiéter, vous devriez peut-être lui adjoindre un soldat qui n'aurait pour seule mission que de le sauvegarder de lui-même comme des autres.»
Elle aurait été volontaire, si seulement elle avait pu croire qu’on lui fasse suffisamment confiance.
« Si vous en avez, je ne dirais pas non. Et comme je l'ai dit, je m'en remets à votre Justice et à votre honneur Héraut.»
Le simple fait qu'on le lui ait demandé lui renvoyait sa soif et sa fatigue en plein visage. Elle était assoiffée, affamé et épuiser, mais elle resta debout, comme on le lui avait appris. Elle attendit qu'on lui indique quoi faire, elle n'avait pas vraiment peur. En fait, elle attendait cette épreuve avec impatience, pour pouvoir se sentir laver un peu de cette culpabilité qui lui pesait sur le cœur.
Conteur:
Rafalentha était à la fois touché et agacé par les regrets de la jeune fille. Touché, parce qu’il n’avait pas l’habitude que l’on se confie à lui de la sorte. Agacé, parce qu’il estimait qu’elle s’y abandonnait avec trop de facilité et que sa contrition n’avait pour but que de soulager sa conscience. Un soldat, un vrai, aurait regretté s’être fourvoyé, mais jamais il n’aurait insulté les morts en les considérant comme les victimes absurdes d’une tromperie. La jeune fille ne réalisait pas qu’elle causerait plus de souffrance par ses trop grands remords qu’en acceptant que c’était simplement la fatalité.
« C’est le devoir d’un soldat de suivre les ordres, même si ceux-ci t’ordonnaient de tuer. Tu n’as aucune raison de t’en vouloir pour avoir fait ce qu’on attendait de toi. »
Au moins, elle ne manquait pas de confiance en elle, malgré son jeune âge. Proposer ainsi de lui servir d’escorte. Imaginait-elle vraiment qu’une telle charge pourrait lui être confiée, pour soulager sa conscience qui plus est ?
« C’est bien ce que je disais... tu es trop jeune pour être ici. Et merci pour ta proposition, mais tu es un peu jeune encore pour jouer les gardes du corps. Et comme tu ne resteras sans doute pas ici... je suis désolé, mais tu devras vivre avec ta culpabilité, j’en ai peur. Ce serait trop facile s’il suffisait d’agir “bien” pour effacer des mauvaises actions. D’autant que ta faute est plus imaginaire qu’autre chose... »
Arrivée dans le corps de garde, Justina se défit sans protestation de ses armes. Puis elle fit part au Héraut Rickard de ses remarques quant à la sécurité du Prince. Rafalentha soupira, et le Héraut répondit :
« Malheureusement, nous n’avons personne que nous ne pourrions lui affecter sans délaisser un poste important. Et même si nous l’avions, je doute que le prince accepte. En plus, que risque-t-il dans un camp empli de soldats ? Ici, nous faisons confiance à nos hommes. »
Il fit un signe pour qu’on remplisse un gobelet d’eau. Il le tendit lui-même à la jeune fille.
« Voilà jeune fille. Et venez donc vous asseoir. Vous ne semblez plus guère en état de rester debout. »
Rafalentha alla s’asseoir sur un des sièges libres pendant que le soldat qui avait récupéré les armes de la jeune fille revenait de la pièce voisine où il les avait déposées avec soin. Il tira ensuite une chaise en face des trois autres et fit signe à Justina de s’asseoir.
Le Héraut retourna s’asseoir. Il fixa son regard sur Justina maintenant assise et ses yeux se firent vagues pendant qu’il marmonnait quelque chose rapidement. Puis un halo bleu entoura la jeune femme.
« Voilà, je vous ai soumise à l’Enchantement de Vérité. Vous ne pouvez donc pas mentir à nos questions. Commençons. Dans quel but êtes-vous venue ici ? »
Justina Aléra:
Justina écoutait avec attention le prince, elle avait été trop prise par son remord durant le début de leur conversation pour le faire véritablement. Maintenant, elle écoutait avec plus d'attention, avec son coeur et sa tête. Peut-être avait-il raison, elle ne pouvait effacer les morts qu'elle avait causées, mais elle pouvait continuer d'avancer pour qu'elle ne soit pas complètement inutile. Elle pouvait faire de son mieux pour que le vrai responsable, celui qui blessait autant son peuple et Valdemar, paie. Elle devait accepter ses morts, jamais elle ne pourrait les reprendre et ne pas se laisser détruire par elle. Lentement, elle redevint elle-même, une jeune femme à la volonté forte tempérée par un coeur compatissant.
« Vous avez raison, je ne devrais pas me laissez aller ainsi. »
Elle savait aussi qu'elle ne pourrait pas être son garde du corps, il y avait certainement des gens plus apte qu'elle pour le faire. Elle n'était qu'une simple adolescente qui venait de déserter, elle avait encore beaucoup à apprendre avant de se voir confier quelque chose d'aussi important qu'un monarque.
« Vous avez raison, rien ne peut racheter le passé, j’espère qu’on me permettra d’aider à construire l’avenir de Valdemar et de Rethwellan.»
Que dire de plus? Elle se sentait ridicule devant ce prince qu'elle avait toujours vu comme un gamin sans cervelle. Un prince qui préférait user de ses privilèges plutôt que de faire ses devoirs d'héritier. Elle se sentait emprunter et stupide et si elle restait droite, c'était par habitude et par un reste de fierté. Elle le suivie donc dans un silence emprunter jusqu'au Héraut.
« J’avais entendu des contes sur votre pays, mais je ne les avais pas cru.»
Qu'on se fasse à ce point confiance les uns aux autres lui semblait relevé du miracle. Les trahisons et les complots de Rethwellan lui avaient toujours laissé un goût amer dans la bouche. Apprendre que ce qu'elle avait toujours cru des contes pour enfants étaient vrais, c'était comme un miracle. Elle pris donc le verre d'eau un peu comme une automate et en pris de petite gorgé. Son entrainement était si encré en elle qu'elle n'avait guère besoin d'y penser pour que son corps s'en souvienne. Elle s'installa sur une chaise à la demande du Héraut, se reprenant lentement de tout ce qu'elle découvrait dans ce simple campement. Pourrait-elle en faire partie? Plus elle en apprenait sur ce pays et plus elle avait envie de protéger un tel endroit. Plus elle avait mal pour son pays qui se fourvoyait à ce point sous le règne d'un Tyran. Elle finie de boire son gobelet d'eau pendant que le Héraut faisait quelque chose, cela ressemblait à de la magie, mais c'était différent de ce qu'elle avait vu dans l'armée de Rethwellan. Un enchantement de vérité? Ce genre de choses existait? Non pas qu'elle en ait besoin pour dire la vérité à un Héraut et à son Prince, mais sans doute en avait-il besoin pour la croire. Elle ne pouvait leur jeter la pierre, certainement plusieurs espions avaient tenté de les abuser.
« Je suis venue parce que je ne pouvais plus accepter ce qu'on m'ordonnait de faire. Je ne pouvais pas accepter de martyriser des citoyens simplement parce qu'il ne voulait pas envoyer leur enfant à la guerre. Je me suis entrainé toute ma vie pour éviter que ces gens soient envoyé se battre. Je me devais de les guider vers un endroit où ils seraient en sécurité et je n'ai pu penser qu'à votre pays.»
Elle n’avait eu aucune hésitation, elle avait dit la vérité à son Prince, elle la disait de nouveau, plus concise, au Héraut. Elle restait droite sur sa chaise, digne, malgré la fatigue. Elle avait certainement honte d’avoir suivi les ordres à ce point, mais elle n’avait certainement pas honte d’avoir mené ces innocents en sureté. Elle aurait aimé avoir une autre solution que de déserter, mais rester aurait cautionné de telles actions et elle aurait fini par se détruire elle-même.
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