Hors du Royaume [Scénario] > Iftel

[Scénario] Mage Attack!

(1/3) > >>

Fiersaule:
Milieu de la 8e décade d'été 1481 - faubourg de Ka’Ven’Ush’Ta / Palais

Après l'audience menée par Barrn, Isabeau de Girier avait été envoyée plusieurs fois surveiller les étals des marchands. Elle put constater que les gardes semblaient particulièrement prompts à verbaliser les marchands de Valdemar, et que les responsables du marché cherchaient moult raisons de déplacer les étals dans des coins moins favorables. Heureusement, grâce à sa présence, aucun nouvel incident ne fut à déplorer.

Les placets avaient été renvoyés à Valdemar pour tenter d'en apprendre davantage. Par téléson, les ambassadeurs apprirent qu'un mage était en effet à l'origine des modifications. Par contre, aucun Héraut n'était parvenu à avoir de vision claire de ce mage. Seule certitude: celui-ci vouait une haine farouche à Valdemar.

Suite à son entrevue avec Fiersaule et Isabeau dans les jardins, le conseiller Prercion avait demandé l'envoi d'une délégation à Rethwellan et Valdemar afin de mieux comprendre les raisons du conflit. Il avait été suivi par une très large majorité, qui avait apprécié le bon sens de cette proposition. Politiquement, la faction anti-Valdemar semblait reculer, car avec les Tyrills, une partie des indécis penchèrent souvent pour l'autre camp.

Aénor était heureuse de voir qu'ils étaient parvenus à inverser la tendance. Elle s'inquiétait cependant. La situation restait fragile, et maintenant qu'ils n'avaient plus rien à perdre, les mages noirs pourraient tenter quelque chose de désespéré, voire hâter leur hypothétique coup d'état.

********

Depuis sa rencontre avec le conseiller Prercion, Fiersaule s'était souvent rendu chez ce dernier pour le soigner. S'il existait à Iftel des Guérisseurs habilités à soigner tous les êtres pensants, il semblait cependant manquer de gens formés dans l'art de simplement masser. Or le conseiller Prercion n'avait pas réellement besoin de soin. Il se faisait simplement vieux, et ses articulations devenaient raides. Il n'aurait jamais osé déranger un Guérisseur pour cela. Tandis que Fiersaule, lui, s'était gentiment proposé, et il dut admettre que les onguents et huiles du trondi'irn faisaient des merveilles.

Ce jour-là, Fiersaule s'était rendu comme à son habitude dans la maison du conseiller. Celle-ci se situant relativement loin du palais, dans les faubourgs de Ka’Ven’Ush’Ta, Fiersaule avait demandé à son ami Teren de le porter jusque là-bas.

La demeure du conseiller était une large construction d'un étage, situé au milieu des arbres, dans une zone relativement humide. Elle était d'ailleurs entourée d'étangs et de canaux, et malgré la chaleur estivale, il y faisait relativement frais. Cette maison possédait un nombre très restreint de fenêtres, car comme leur cousin de plus petite taille, les tyrills aimaient vivre dans des endroits sombres. Fiersaule se sentait parfois un peu claustrophobe dans cette maison, mais il n'avait guère le choix.

La séance de massage touchait à sa fin quand tout à coup, il sentit son patient se raidir.

«Que se passe-t-il?»

«Silence... J'ai entendu...» Il n'allait pas au bout de sa phrase, car un nouveau bruit, beaucoup plus fort que le précédent, se fit entendre. Fiersaule, malgré son ouïe d'humain, l'entendit aussi parfaitement. Quelqu'un venait casser un des rares carreaux de la maison. Le trondi'irn se raidit. Il tenta de contacter Kreel, qui était resté à l'extérieur.

: Kreel? Fais le tour de la maison. Je regarde avec toi.:
: Jeu? :
: Intru! :

L'oiseau obéit immédiatement et l'élança dans les airs. Il plana au-dessus de la demeure du conseiller. Bien vite, Fiersaule repéra l'intrus, ou plutôt les intrus. Un homme s'introduisait dans la demeure pendant qu'un autre attendait derrière lui, l'œil aux aguets. Il repéra d'ailleurs Kreel. Avec un rictus mauvais, il lui lança une décharge électrique, que l'oiseau parvint à esquiver de justesse.

: Pars! Va prévenir Aenor, Isabeau, Barrn, n'importe qui! Vite! :

«Nous avons un problème... il semblerait que deux personnes tentent de s'introduire dans votre maison. Je crains que ce ne soit pas pour vous voler votre collection de poteries...»

Fieraule regarda autour de lui. Cette pièce n'avait qu'un seul accès, et aucune fenêtre. C'était à la fois un avantage et un inconvénient. Ils ne pouvaient pas s'enfuir, mais les intrus ne pourraient pas les prendre à revers.

Avec un esprit pratique qui le surprit lui-même, Fiersaule poussa le seul meuble de la pièce, une large méridienne, devant la porte.

«Ça ne les retiendra pas longtemps... Conseiller, savez-vous vous battre?»




Kreel volait le plus vite possible en direction du Palais. Il n'était pas très malin, mais il savait que Fiersaule avait besoin de lui. Il devait se dépêcher. Heureusement, comme tous les falconidés, Kreel avait un vol très rapide. Il finit par arriver aux abords du palais et se mit à émettre avec inquiétude. Il savait que la vieille dame en blanc, la fille en blanc et le jeune homme en blanc avaient des chevaux-liges. Et ceux-ci étaient souvent dehors à brouter l'herbe. Kreel aimait bien leur parler.

Les premiers à entendre les appels désespérés du caracara furent donc les Compagnons Edriss, Gaelian et Bethaniel.

: Aide! Vite! Aide! Fiersaule en danger! :

Il se précipita ensuite à travers la fenêtre ouverte des appartements de Barrn tout en émettant fort à la ronde.

: Aide! Vite! Danger! Fiersaule! :

Il refusa de se poser quelque part et continuait à crier mentalement tout en volant à travers la pièce.

«Dieux, c'est quoi tout ce boucan? Kreel, calme-toi! Kreel!»

Aénor venait d'entrer dans la pièce et elle sentit la panique de l'oiseau s'insinuer à travers ses barrières. Elle tenta de le calmer en lui envoyant des ondes de calme.

«Viens Kreel, pose-toi ici et calme-toi.»

Elle ramassa le premier vêtement à sa portée, l'enroula autour de son bras et le tendit pour que l'oiseau se pose. Elle ferma les yeux, légèrement apeurée à l'idée que cet énorme oiseau lui déchiquette le poignet. Mais il se posa avec une relative douceur et Aénor entreprit de lui caresser le bréchet pour le calmer.

«Sieur Barrn... je crois que de nous deux, vous êtes le plus à même de communiquer avec lui... On ne pourra pas aider Fiersaule si Kreel n'est pas plus précis.»


[Isa: Où que tu sois (je te laisse choisir), Bethaniel t'avertit que Kreel est revenu paniqué et que Fiersaule serait en danger.
Barrn: Kreel te saute presque dessus après avoir franchi la fenêtre, et il semble clairement paniqué. Heureusement Aénor semble avoir eu le bon réflexe, et il est maintenant plus calme. Quand tu lui demandes plus de précisions, il t'explique difficilement et à grand renfort d'image la situation dans laquelle se trouve Fiersaule.]

Barrn:
Ce livre sur l'histoire de Ka’Ven’Ush’Ta était instructif, et très prenant, surtout du fait qu'il était écrit en iftelien et que Barrn ne maîtrisait pas encore tous les aspects de cette langue. La lecture demandait une concentration importante, qui fut soudain troublée par un projectile lancé à toute vitesse à travers la fenêtre de la suite. Barrn sursauta et tous ses poils se dressèrent le long de son échine. Le kyree vécu un moment d'incertitude, pensant d'abord à une attaque directe contre l'ambassade valdemaranne, puis la nature de la cacophonie lui devint plus familière tandis que le projectile se faisait moins menaçant (ce qui n'empêcha pas Barrn de se baisser car le volatile menaçait d'entrer en collision contre lui). Ce fut alors Aénor qui fit irruption dans la suite et calma l'oiseau lige.

Barrn s'ébroua, encore sous l'effet du coup de frayeur subit à l'entrée soudaine de l'oiseau et de son message paniqué : Fiersaule était en danger. Le bibliothécaire sentait son cœur affolé battre dans sa poitrine et envoyer dans ses veines des décharges destinées à lui permettre de réagir au danger. Ce n'était pas lui qui subissait une attaque de leurs ennemis, mais peut-être s'en prenaient-ils à l'un des membres de l'ambassade à cette heure. Il n'y avait qu'un moyen de le savoir. Abandonnant son livre, le kyree se rapprocha du Héraut qui tenait l'oiseau sur son bras.

L'esprit de Kreel était plus calme, mais toujours agité. Une suite de mots sans forme se succédait dans leurs tête, accompagnée d'images dépourvues de sens. Barrn comprenait bien qu'il avait plus de facilité à converser avec l'esprit simple de l'oiseau que Aénor, de par sa propre nature, et le Héraut n'avait pas fini sa phrase que le kyree était déjà au travail. Il mobilisa ses capacités de communication pour tenter de mettre de l'ordre dans l'esprit de l'oiseau.

Calme-toi, nous ne pouvons pas te comprendre ainsi.

Ces paroles n'eurent pas un grand effet, si ce n'est que les mots et les images s'assemblèrent avec un tout petit peu plus de clarté. Barrn parvint finalement à remettre de l'ordre pour extraire l'essentiel du message. Il se détourna alors de Kreel pour traduire au profit d'Aénor, d'une voix où perçait un brin de panique.

Fiersaule est avec le conseiller Prercion. Des hommes se sont introduits dans la maison, dont au moins un mage. Fiersaule et le conseiller se sont réfugiés dans une pièce mais ils ne peuvent pas s'échapper.

Tandis qu'il prononçait ces mots, Barrn saisissait l'entièreté de la situation. Son sang ne fit qu'un tour. Ils savaient tous que cela risquait de leur arriver, mais le bibliothécaire n'imaginait pas que cela se passerait ainsi… à vrai dire, il avait préféré ne pas l'imaginer. Il n'était pas un guerrier !

Isabeau d'Armentières:
Les deux fiancés étaient dans une autre pièce de l'ambassade. Officiellement, ils bossaient, écrivant leurs rapports, mais tout le monde se doutait bien  qu'ils étaient en train de flirter. Isabeau gloussait d'ailleurs bêtement en rougissant comme une tomate quand Bethaniel s'insinua dans sa tête pour la prévenir de la présence de l'oiseau paniqué. Les deux hérauts (ou presque) se levèrent d'un bon.  Isabeau, qui n'arrivait pas à s'habituer à la présence d'une épée battante à sa taille attrapa son baudrier d'uniforme et le boucla en courant vers la pièce ou Elle sentait l'oiseau. La pièce où les autres travaillaient. Etant lui, complètement équipé, (et de manière général plus rapide qu'elle), Raimon la précédait d'une ou deux toises.  Ils esquivèrent quelques serviteurs et arrivèrent au salon Au moment ou Barrn traduisait les paroles de l'oiseau.

"Prévenez la Garde. J'y vais."
"Pas seul."
"Isa..."
"Pas seul. Je sais me défendre, ne t'en fais pas."

A peu prés, rajouta-t-elle en son fort intérieur. Mais elle savait qu'elle ne laisserais pas son fiancé affronter seul des conjurés. Hors de question. Tout comme à Sironis, elle avait été prête à tout pour protéger Saskia, aujourd'hui, elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher l'assassinat du conseiller Prercion, qui était leur principal point de pivot dans toute cette embrouille.

"Pis tu n'a jamais été à la maison du Conseiller. Moi j'y ai accompagné Fiersaule l'autre jour. Viens."

Raimon eu l'air d’avaler une couleuvre, mais il emboîta le pas à sa fiancée, non sans prévenir Barrn qu’il resterais en contact télépathique avec lui aussi longtemps que possible. Ils sortirent en courant de la  maison, Edriss et Bethaniel les attendant. Les deux élus sautèrent souplement à cru. Autant, elle devais reconnaître que l'art du combat lui était encore difficile, autant, elle n'avait jamais eu de problème avec l’équitation. Avant son élection, elle était déjà très bonne cavalière, et le voyage à Sironis avait cultivé ce talent. Et depuis qu'elle était rentré chez les Gris, elle avait put améliorer encore son habileté. Et elle était capable de galoper à cru à toute vitesse.  Il était presque dommage qu'elle n'ai pas besoin de plus de concentration, car elle avait bien le temps d'avoir peur. Mais ça irait. elle savait se défendre désormais.

Ton rôle est d'exfiltrer le conseiller et Fiersaule, tu comprend? Rien de plus. Je t'interdit de rester une seconde de plus que nécessaire.
Promis.
Et s'ils sont trop nombreux, tu repars, c'est clair?
Hum...
C'est Clair?
C'est clair.

Elle avait très bien compris. Mais de là à obéir...

Fiersaule:
[Début de l'attaque: T+1/4 de marque]

Aénor, trop concentrée à maintenir l'oiseau calme tout en écoutant Barrn, n'entendit pas Isabeau et Raimon arriver. Entièrement fixée sur ses Dons, elle ne saisit que trop tard le sens de leur parole. Quand elle releva la tête, ils étaient déjà partis.

: Empêche-les de partir! On ne va pas les laisser se jeter au combat sans réfléchir! :
:Trop tard. Je n'étais pas au même endroit qu'eux. Et les jeunes ne vont pas m'écouter. Ils brûlent trop d'agir! Et c'est la mission de probation de Raimon, tu dois le laisser prendre des initiatives! :
:Je ne me fais pas de soucis pour lui, mais pour Isabeau! Elle est à moitié formée! :
:Tu veux que je les suive? :
:Vas-y. Je reste ici pour gérer l'aspect diplomatique.:

«Ces enfants sont un peu trop fougueux... Mais ils n'ont pas tort (:humpf:), le temps presse! Il faut aller prévenir qui de droit ici. Gaélian de son côté les empêchera de faire quelque chose de trop inconscient.»

Elle soupira et se concentra à nouveau sur l'oiseau. Il fallait qu'il reparte pour avertir Fiersaule que l'alerte avait été lancée. Il ne fallait pas qu'il tente quelque chose de téméraire (ce qui n'avait que peu de chances d'arriver, connaissant Fiersaule).

:Kreel, retourne près de Fiersaule. Dis-lui que les secours arrivent.:
:Fiersaule? :

 Pauvre oiseau, la phrase était trop compliquée à comprendre pour lui en cet instant. Aénor pesta dans sa barbe et recommença.

:Secours arriver! Va dire:
:Vais dire! :

Kreel se raidit sur le poignet d'Aénor, mais ne bougea pas. Elle le regarda un instant, perplexe, jusqu'à ce qu'elle réalise qu'il n'était pas suffisamment stable sur son gant improvisé pour oser décoller. Elle s'approcha de la fenêtre et l'oiseau sauta sur le rebord. Il s'envola alors et se dépêcha de retourner vers Fiersaule.

«Dépêchons-nous. Il faut aller prévenir la garde!»

[Tu as plusieurs moyens de contacter la garde: arrêter le premier garde que tu croises, te rendre dans la caserne du palais, etc. Arrêter le premier garde venu ne te prendra qu'un instant. Mais il faut compter le temps que ça remonte à qui de droit. Aller directement à la caserne prend plus de temps, mais une fois sur place, tout devrait bouger plus vite. À toi de choisir. La personne à qui tu t'adresses acquiesce et te demande de la suivre (si c'est dans un couloir) jusqu'à un officier ou te laisse là en plan (si tu vas à la caserne) le temps d'aller chercher un officier. ]

Finalement, deux officiers arrivèrent, un humain et un griffon. L'humain semblait le plus haut gradé des deux; c'est lui qui interrogea l'ambassadeur et la Héraut.

«Expliquez-moi précisément ce que vous savez de la situation. Lieu, personnes impliquées, nombre d'assaillants, etc.»




[Isa: ce n'est pas instantané de rejoindre la maison du conseiller. Ka'Ven'Ush'Ta est au moins aussi étendue que Haven... compte une demi-marque à fond la caisse pour atteindre les faubourgs. Dis-toi que Kreel met environ un quart de marque à rejoindre le palais, et lui n'a pas à s'inquiéter des rues et des passants. Très vite, Gaélian vous rejoint et chevauche à côté de vous. ]

Gaélian, comme son Héraut, n'était pas un Compagnon d'action. Il travaillait surtout avec sa tête et détestait la précipitation. Il savait que sa froide logique n'avait que peu de chances d'atteindre deux jeunes Compagnons fougueux, il ne chercha donc pas à les ralentir. Mais il pouvait au moins les forcer à préparer un semblant de plan.

:Vous comptez arriver tambour battant à la maison du conseiller? Ne devriez-vous pas prendre un peu de temps pour réfléchir? Vous serez à découvert alors que les assaillants seront à l'intérieur et auront tout loisir de vous canarder depuis la fenêtre. Et que ferez-vous s'ils prennent le conseiller et Fiersaule en otage? S'ils les utilisent comme bouclier? Avez-vous pensé à prendre vos arcs? :
Lui en tout cas n'en voyait pas.

Au-dessus d'eux, Kreel passa à toute vitesse. Personne ne pouvait battre les faucons en matière de vitesse, ils étaient les rois du sprint aérien.

[À la fin de ton post seulement tu arrives en vue de la maison du conseiller. Alors que vous êtes encore à une bonne cinquantaine de mètre, tu entends Gaélian crier :Attention: dans ton esprit, et Bethaniel fait un écart pour éviter ce qui ressemble à une boule d'électricité. Un homme surveillait l'arrivée de potentiels renforts depuis des buissons. Le temps réaliser ce qui vous arrive, l'homme se prépare à incanter une deuxième boule. Que faites-vous?]




Fiersaule n'avait jamais réalisé à quel point le temps pouvait être long quand on se retrouvait dans sa situation. Il n'y avait aucune bougie graduée dans la pièce, et il avait l'impression que cela faisait déjà des marques qu'ils s'étaient barricadés dans la pièce.

Seul signe de la présence des assaillants, le bref tintement d'un rideau de perle, ou le grincement léger d'une porte. Ils semblaient fouiller la maison pièce après pièce. La demeure était grande, labyrinthique et sombre. D'après ce que Fiersaule entendait, ils ne savaient pas où se trouvait le conseiller et ils avançaient méthodiquement, sans doute pour lui bloquer toute sortie. De l'extérieur, cette pièce n'était pas très loin de la fenêtre qu'ils avaient cassée pour entrer. Mais pour la rejoindre, il fallait traverser plusieurs couloirs et chambres, car la maison était conçue comme un terrier, avec un unique accès pour chaque pièce, mis à part le salon où ils étaient entrés.

« Les secours devraient arriver... enfin, je crois. Je ne sais pas depuis combien de temps Kreel est parti.»
«Pas si longtemps... vole-t-il vite?»
«Très... les faucons et les caracaras sont les plus rapides des rapaces...»
«Alors il devrait être arrivé au palais...»
«J'espère.»

Le silence se fit de la pièce.

«Quelle poisse que mes dagues soient restées dans mon bureau! »
«J'ai une dague dans ma botte... Mais elle ne suffira sans doute pas.»

Savait-il encore se servir d'une dague? Sans doute. Mais il avait toujours été bien meilleur à l'arc ou à la fronde.

Les bruits se rapprochaient dangereusement. Ils ouvraient la pièce d'à côté.

:Secours vient:
:Bravo! Merci:

Il regarda à nouveau par les yeux de Kreel. Il n'y avait plus personne devant la maison. Il indiqua à l'oiseau d'aller se poser sur une branche et d'attendre.

Il avait beau s'y attendre, il sursauta quand on tenta d'ouvrir la porte. La personne s'acharna longtemps sur la poignée, puis sembla réaliser qu'on avait barricadé la porte.

Soudain, il sentit Kreel s'agiter.

:Bruit derrière! :

L'oiseau s'envola à nouveau et avisa la bataille qui avait commencé entre les Hérauts et le mage resté à l'arrière.

Barrn:
Deux nouvelles personnes entrèrent en trombe dans la suite. Isabeau et Raimon arrivèrent semble-t-il à l'instant même où les explications affluaient. Les apprentis Hérauts ne furent pas long à réagir et repartirent aussitôt. Cette suite était en passe de devenir un vrai moulin !

Fougueux, comme disait Aénor, c'était bien le mot, mais c'était aussi le privilège de la jeunesse. Et des Hérauts. Quant à eux deux, ils avaient un autre rôle à jouer. Barrn attendit plus ou moins patiemment qu'Aénor ait rendu l'oiseau aux cieux pour retourner à son maître avant de s'engouffrer à son tour dans le couloir. Il resta un instant au côté de la Héraut diplomate puis songea qu'il irait bien plus vite tout seul. Il avait quatre pattes au lieu de deux et allait nettement plus vite qu'un humain moyen. Ce n'était probablement pas une bonne idée d'un point de vue diplomatique, ni pour son image de marque, mais tant pis. Le pseudo ambassadeur piqua des deux et se mit à galoper à travers le palais pour se rendre à la caserne. En chemin, il fit son possible pour éviter les obstacles et les personnes mais il lui fallut bousculer néanmoins quelques personnes qui s'en plaignirent. Barrn ne leur prêta guère d'attention.

Le kyree arriva à bout de souffle à la caserne. Heureusement pour lui, cela n'influa en rien sa manière de s'exprimer. Cela avait du bon de ne parler que par l'esprit. Il demanda à parler à un gradé en insistant bien sur l'urgence de la situation. Il avait une conscience aiguë des regards étonnés qui se posaient sur lui, mais il les chassait de son esprit pour ne garder que le plus important. Fiersaule et le conseiller Prercion étaient en danger.

Enfin, on vint. Alors Barrn fit de son mieux pour expliquer succinctement mais de manière claire, nette et précise la situation dans laquelle se trouvait un membre de son ambassade et un homme politique important iftelien.

Des hommes se sont introduits chez le conseillers Prercion, plusieurs mais je ne connais pas le nombre exact. Il y a un mage parmi eux. Deux Apprentis Héraut sont en route, notre trondi'irn est avec le conseiller, c'est son oiseau lige qui nous a prévenu. Je n'en sais guère plus.

Barrn se sentait terriblement impuissant. Il était extrêmement nerveux et sa queue s'agitait derrière lui pour le confirmer. Tout ce qu'il pouvait faire, il l'avait déjà fait, il ne pouvait désormais plus faire grand-chose pour Fiersaule et le conseiller. Tout ce qu'il lui restait, c'était l'espoir, et l'attente.

Navigation

[0] Index des messages

[#] Page suivante

Utiliser la version classique