Valdemar > Arrière-Pays

[Flashback] Tout en blanc, brume, chèvre comme héraut.

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Héraut Enora:
2e décade printemps 1483
arrière poste dans l'ouest du pays, près du front.
La nuit n'allait pas tardé à tombé, Enora revenait du front, elle et Jorel galopait à travers une brume épaisse qui s'était lever quelque minutes plus tôt quand la pluie s'était enfin arrêter. La nuit s'annonçait froide et humide, mais au moins, il ne pleuvait plus. Cela faisait trois jours que le ciel crachait par intermittence une pluie froide et lourde partout à la ronde. Sur le front, les soldats tentait de se garder au chaud tant bien que mal, Enora n'avait pas vraiment pris le temps que de livrer ses missives avant de repartir. Elle espérait se rendre à un relais avant la nuit et ne pas être un poids ou une bouche de plus à nourir au front. Ce n'était pas sa place non plus. Elle serait mieux, et tranquille, dans un relais.

Sauf que avec cette satané brume, c'était presque impossible de galloper à pleine vitesse. Elle ne forcerait pas Jorel à le faire. Elle ne connaissait pas encore parfaitement la région, mais il lui semblait avoir mémorisé qu'il y avait un arrière/avant poste de la garde quelque part sur cette route. Avec un peu de chance, il réussirait sans doute à le rejoindre à temps.

Comme elle ne pouvait pas communiqué par la pensée avec son compagnon, elle se pencha sur son encolure et lui murmura à l'oreille.

"Je vais essayer de localiser l'avant poste avec ma vision à distance, ralenti le pas, et essaie de voir si tu peut contacter d'autre compagnon dans les environs. Il y en a peut-être de stationner dans cet arrière poste."

Elle caressa doucement le coup de celui qui partageait sa vie depuis plus de 6 ans. Malgré les inconforts, la peur, la vie difficile sur la route, elle n'imaginait pas autrement sa vie. Tant que Jorel partagerait serait sa moitié, elle serait heureuse.

Elle ferma alors les yeux, et se projeta vers le haut, essayant de distinguer quelque chose à travers la brume, se projetant de plus en plus loin. La route était difficile à suivre, vu la brume, mais elle devenait assez bonne pour suivre une direction et utilisé son don.

***

Jorel se projeta dans la toile pour tenter de trouver un compagnon près d'eux qui n'était pas au front. Il avait lui aussi une vague idée d'où était l'avant poste qu'Enora avait mentionner. Il savait aussi qu'il y avait un Héraut basé là-bas, il lui suffisait de localiser son compagnon.

:: Ici Jorel, compagnon d'Enora. Nous sommes en mission de flèche et aurions besoin d'un endroit où dormir et nous réchauffer cette nuit. La brume est trop épaisse pour nous permettre de rejoindre le relais que nous avions prévu. Pouvez-vous préparez notre arrivé s'il vous plaît ?::

Tristan Alzur:
Eryk agitait son oreille droite, signe qu'il y avait du mouvement sur le CDC (Canal de Discussion privé des Compagnons). Il gratta ensuite la terre calmement du sabot, ce qui voulait dire que les nouvelles n'étaient pas urgentes ni capitales. Le Héraut quitta son compagnon du regard et se replongea dans l'analyse de la carte de fortune qui se trouvait devant lui. Il attendait des informations précieuses pour pouvoir préparer une vue d'ensemble de la situation avant de la transmettre à Hayden.

Regardant par la fenêtre, il frissonna. Comment Eryk pouvait rester à brouter tranquillement avec un tel brouillard et une humidité à lui faire friser la crinière! Les Compagnons étaient décidément des êtres exceptionnels! L'arrière poste stratégique se trouvait dans une petite ferme qu'ils avaient réquisitionnés, mettant leurs occupants et les bêtes en lieu sûr. Quelques gens de la région s'étaient pourtant proposés de rester pour aider les Hérauts dans l'intendance et le soin aux Compagnons. Ainsi, il y avait toujours un feu dans la pièce principale de l'habitation et un repas chaud qui les attendaient. Derrière la salle principale se trouvait une autre pièce, plus petite et qui donnait sur l'arrière de la ferme et les champs où se reposaient les compagnons lorsqu'ils n'étaient pas au chaud dans la grange.

C'est cette pièce que Tristan avait transformé en bureau personnel. Une grande table avec des missives, des cartes et pas de chaises. Non Tristan réfléchissait en marchant en rond, au grand plaisir d'Hayden qui se moquait de lui... Un braséro de fortune lui permettait de profiter de la chaleur d'une flamme et en s'en rapprochant, il tenta d'établir le contact mental avec son aimé.

: Quel temps! Je n'aimerai pas être à la place du héraut du Maréchal sous une tente dans les sous-bois... Pauvre homme!
: Ce pauvre homme préfère s'imaginer un beau blond bien au chaud dans une petite ferme qui l'attend et je ne mentionnerai ni la paillasse fraiche ou il espère le retrouver ni ce qu'il compte y faire... Tu rougirais! Comment vas-tu Tristan?
: Aussi bien que possible. J'attends des informations d'Alyss pour terminer mon rapport que je te ferais parvenir. Et toi?
: Oh, rien ne m'excite plus que la perspective d'une bonne guerre afin de gagner les laurier de la gloire et de la victoire!
: Tsss... Laisse-en aux autres aussi, ils vont finir par te détester de toujours leur voler la vedette
: Ou m'ériger une statue, qui sait?

La discussion légère et sarcastique des deux hérauts fit du bien au moral de Tristan. Il aurait souhaité continuer mais il sentit le contact d'Eryk et s'excusa auprès d'Hayden.

: Pardon de vous interrompre mais Jorel et la Flèche Enora vont arrivés. Ils ont été surpris par le brouillard et ne peuvent pas atteindre le relai. Je leur ai promis un repas chaud, du foin frais ainsi qu'une paillasse et une grange  au sec!
: Très bien, merci Eryk! Je vais m'occuper de leur arrivée.

Il quitta son bureau pour retourner dans la grande salle ou 3 hommes discutaient autour d'une cervoise et se dirigea vers l'âtre ou se trouvait l'intendante.

"Rosmertha? Il risque d'y avoir du monde ce soir. J'attends l'arrivée d'Alyss d'un instant à l'autre ainsi que de la Flèche, Enora. Je pense que toutes deux seront ravies de se réchauffer le corps avec ta délicieuse cuisine!
- Oh mais oui 'Sieur Tristan! J'vais préparer de quoi ragaillardir ces d'moiselles! Mais c'est-t-il pas malheureux de faire courir l'pays à des jeune femme par un temps pareil..."

Tristan sourit et laissa Rosmertha à ses jérémiade. Il avait déjà tenté de lui expliquer que Héraut n'était pas un métier mais une vocation et que les "demoiselles" étaient aussi intrépide et téméraire que les hommes mais pour certaines personnes, difficile de faire changer les idées reçues... Surtout à une matriarche de 50 ans, mère de 5 garçons et bientôt 13 petits-enfants!

Au moins, ce soir, Tristan aurait des héraut avec lui pour discuter et n'aurait plus l'obligation courtoise d'écouter Rosmertha lui raconter la vie de sa progéniture...

Conteur:

Héraut Alyss
Finalement, la guerre avait assez peu changé le quotidien d'Alyss. Elle continuait à rendre la justice dans les régions reculées de Valdemar, comme avant. Sauf qu'on lui avait modifié sa zone de tournée. Sa région avait été confiée à un jeune Héraut et elle avait écopé du sud-ouest, une zone fortement bouleversée par la guerre.

Pour elle, le changement était minime. Les histoires étaient les mêmes, qu'on habite à Errold's Grove ou à Trevale. La seule différence était qu'avec la guerre, le nombre d'affaires impliquant des soldats allait croissant. Visiblement, la troupe n'hésitait pas à se servir directement sur les arbres des paysans, à réquisitionner du matériel souvent peu essentiel ou à simplement perturber la calme vie d'un village.  Elle devait aussi signaler les mouvements de population étranges ou toute activité qui lui semblerait suspecte. Pour une fille de paysan comme elle, c'était très facile. Elle connaissait le travail à la ferme pour l'avoir elle-même effectué jusqu'à son élection.

Son dernier jugement rendu, elle quitta la petite bourgade qui l'avait maintenue occupée ces deux derniers jours. Il était temps qu'elle rejoigne l'arrière-poste où Tristan officiait. Elle avait un rapport à lui faire.

Le brouillard et la brume rendirent le trajet pénible, mais n'ayant pas de raison de se presser, elle laissa Krys galoper à son rythme. Tous deux étaient plutôt fatigués et ils profitaient du silence bienvenu, après deux jours à entendre continuellement des plaintes et des accusations.

Enfin, elle arriva à la ferme. Malgré sa lourde cape, elle était trempée. Heureusement, par contre, l'air était plutôt doux. Elle démonta au milieu de la cour et immédiatement un adolescent trop vite grandi vint l'accueillir. Il guida Krys jusqu'à l'étable et indiqua d'un geste la porte de la ferme.

Elle se débarrassa de sa cape et de ses bottes sur le pas de la porte. Elle hésita même à retirer sa tunique pour la mettre à sécher immédiatement, mais elle n'était pas certaine que le adolescent se remettrait de la voir en vêtement de dessous. Finalement, la maîtresse de lieux lui mit la main au collet et la conduisit d'autorité devant un feu. Elle lui donna une vieille tunique d'homme pour qu'elle puisse se changer et une serviette pour sécher ses cheveux.

Sans trop savoir comment, en quelques instants, Alyss se retrouva assise sur un tabouret, une tasse fumante entre les mains et habillée de sec.

«Euh... je dois faire mon rapport au Héraut Tristan...?»
«Bien sûr, bien sûr. Mais réchauffez-vous un peu, d'abord, ou vous allez attraper la mort.»
«Très bien... par contre, je réalise que j'ai oublié mes documents dans ma sacoche... sur ma selle.»
«Jimmy va s'en occuper, vous inquiétez pas, dame Héraut.»
«Très bien...»

: Euh... Tristan? Je suis coincée dans le séjour avec une tasse de bouillon...:

Krys ricana dans un coin de son esprit.
: Moi j'ai reçu de la bouillie d'avoine chaude! Quel luxe!:

Héraut Enora:


Quelques minutes après avoir fait sa demande à Jorel, elle eu l'impression qu'il était satisfait, il lui renvoyait d'ailleurs en image, un bon feu dans une cheminés. Il devait avoir réussi à prévenir les gens de l'arrière-poste. Il lui envoya ensuite l'image d'une ferme, probablement l'endroit qu'elle devait tenter de trouver. Ce n'était pas un mode de communication idéal, mais la paire avait fini par s'y faire et se trouver des trucs pour fonctionner sur les routes.

Enora serait heureuse de passer la nuit dans un endroit chaud où elle n'aurait pas à allumer elle-même le feu ou cuisinier, puis manger, sa propre nourriture. L'avoine des relais, c'était nourrissant, mais pas tellement bon au moral. On s'y fait avec le temps, et la jeune héraut n'était plus difficile comme autrefois, mais elle était toujours heureuse de savourer un vrai repas.

On ne voyait quasiment rien à travers la brume, et si la pluie avait cessé, la jeune femme était complètement trempé, ainsi que son compagnon. Au moins, la chaleur de son corps les réchauffait un peu tous les deux. Après plusieurs journées en selle sans jamais se sentir au sec, elle fut vraiment heureuse de percevoir une lueur à travers la purée de pois autour d'elle.

Elle projeta son esprit en avant, et oui ! Houra ! C'était bien l'arrière-poste. Elle se contint pour ne pas presser Jorel, ce n'était pas le temps pour qu'il se blesse. Il n'irait pas plus loin pour la nuit de toute façon. Quelques minutes n'y changeraient rien, elle pouvait être patiente.

Finalement, ils pénétrèrent dans la cours et Enora descendit de son compagnon, lui octroyant une caresse affectueuse et déposant un baisé sur le bout de son museau.

"Merci mon ami, tu vas enfin pouvoir te réchauffer dans une vraie écurie, et manger autre chose que ce que je peux cuisiner avec les rations des relais."

En attendant qu'on vienne les voir, elle détacha la sacoche de selle qui contenait les missives précieuse, cachées dans des flèches, qu'elle ramenait du front. Ses dernières ne quittaient ses yeux et son entourage immédiat que pour rejoindre les mains de celle à qui elle était destinée.

Entendant des pas, elle se retourna pour saluer la personne qui venait à sa rencontre.

Tristan Alzur:
Informé mentalement de l’arrivée d’Alyss, Tristan posa ses cartes et ses missives, un sourire aux lèvres. La jeune femme s’était faite surement happée par la matrone qui devait sans doute lui tourner autour comme une poule autour d’un plat de grain.

: J’arrive, ne t’inquiète pas !

Et c’est une Alyss réchauffée, séchée, nourrie et réconfortée qui attendait son frère de Cercle. Il s’avança vers elle et s’assit près d’elle en souriant.

« Bonjour Alyss ! Heureux de te revoir ! Comment se passe ta tournée ? Tu as fait bonne route ? »

Rosmertha s’avança avec un plat de nourriture fumant et deux cervoises pour les Hérauts. Elle était heureuse de pouvoir s’occuper d’eux et ils comprirent que ce n’était que le début des hostilités…

« As-tu des nouvelles pour moi ? Je tente de rassembler ici toutes informations utiles pour Hayden afin de lui donner une vue d’ensemble de ce qui se passe dans la région… »

Alors que les deux hérauts discutaient, Jimmy, dans la cour, s’occupait d’accueillir un autre Compagnon et son héraut.

« B’jour ! Bienvenu à vous. Rosmertha m’a dit que vous alliez arriver ! Venez, rentrez ! Ils sont dedans ! J’m’occupe de vo’tre Compagnon !»

Bien que Jimmy travaillât depuis quelques temps ici pour aider l’arrière-poste, il lui avait fallu du temps pour ne plus avoir peur des Compagnons. Enfin, une peur mêlée de respect et de crainte. Pour les communs du mortel, les Compagnons avaient quelque chose de mystique… Alors qu’Enora quittait Jorel pour rentrer dans la ferme, elle put apercevoir du coin de l’œil que Jimmy fit même une petite courbette devant l’équidé…

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