Auteur Sujet: [RP d'intro Justina] Terre d'asile  (Lu 7774 fois)

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[RP d'intro Justina] Terre d'asile
« le: 26 juillet 2014, 14:29:25 »
1er jour de la 3e décade d’été — Camp au sud de Lisle, frontière avec Rethwellan et Mnemellith
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Nom du PNJ : Rafalentha Jadrevalyn
Âge : 20 ans

Rafalentha Jadrevalyn observait les soldats qui s’activaient en tout sens dans le soleil déjà chaud du matin. Il aurait dû les aider. Mais il ne parvenait qu’à les regarder en bâillant. Il ne parvenait pas à dormir correctement, à cause de la tension ambiante. Et Alemdar lui manquait. Il n’aurait jamais pensé être dépendant à ce point de son grand frère. Mais il ne l’aurait plus jamais à ses côtés. Pas maintenant qu’il avait été Élu Héraut du Roi. Rafalentha était jaloux d’Arthon de Haven qui possédait maintenant des droits sur son meilleur conseiller, son grand frère, son presque père.

Il soupira. Ses pensées étaient puériles, et il devrait être heureux pour son frère d’avoir trouvé sa place. Et heureux que le souverain de sa terre d’asile ait maintenant un si bon conseiller. D’autant que si tout ce passait comme prévu, Stefenson, le puîné, allait se marier avec quelque noble de Haven.

Rafael ne dirigeait pas officiellement ce camp. Mais c’était à lui qu’on venait le plus souvent rendre des comptes. On reconnaissait ses talents de stratège, durement acquis grâce à Alem.Aussi, quand une patrouille ramena un groupe hétéroclite de villageois dirigé par un être au genre indéterminé, c’est à lui qu’on les présenta.

Surpris, il ne put que dévisager le... la... le soldat qui se trouvait devant lui. Il interrogea le sous-officier qui les avait guidé à lui. Celui-ci lui répondit, en valdemaran :

« Elle s’est présentée sous le nom de Justina Alera. Elle et les autres demandent l’asile. Ils viennent de Rethwellan. »

Rafael acquiesça et observa attentivement la jeune femme. Elle était plutôt belle, bien que dépouillée de tout ornement qui aurait pu la faire paraître féminine. Il rit intérieurement d’imaginer Alemdar face à ce soldat si particulier. L’armée de Rethwellan n’accueillait en son sein aucune femme. Si elle en portait l’uniforme, c’était qu’elle l’avait volé — mais son attitude toute martiale démentait cette possibilité — ou qu’elle s’était fait engager en cachant son sexe.

« J’imagine que tu parles pour les autres. Je me présente, je suis Rafael. J’ai moi aussi demandé l’asile en arrivant ici. Et comme tu le vois, maintenant, j’aide à défendre ma terre d’accueil. »

Le sous-officier à son côté parlait suffisamment la langue de Rethwellan pour réaliser que le prince ne s’était pas présenté sous sa vraie identité, et il ne put retenir un petit sourire amusé. Rafalentha donna quelques instructions pour les pauvres villageois, qui semblaient perdus, fussent nourris et amenés dans un endroit tranquille. Puis il se tourna vers la fille pendant qu’on emmenait les autres.

« J’ai entendu que tu demandais l’asile. Pour toi, mais aussi pour ceux que tu accompagnes. Ta désertion rend effectivement impossible ton retour au pays pour le moment. Pourquoi l’as-tu fait ? »

Rafael aurait aimé pouvoir prendre l'air sévère. Mais il était d'un tempérament conciliant, et il était sincèrement intéressé par le récit de la jeune femme. Aussi c'est avec un sourire aimable qu'il écouta sa réponse.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Justina Aléra

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Re: [RP d'intro Justina] Terre d'asile
« Réponse #1 le: 26 juillet 2014, 15:18:03 »
Justina n'avait pensé qu'à mettre les villageois en sureté, ceux qui avaient voulu la suivre, elle et le guérisseur. Ce n'était qu'une fois arrêter par une patrouille qu'elle avait réalisé qu'elle ne reverrait sans doute jamais Rethwellan. Elle avait eu du temps, ensuite, pour réfléchir à son avenir. La frontière lui était maintenant fermée, mais elle se rendait compte que ce qu'on lui avait demandé de faire ne lui avait laissé aucun autre choix. Elle ne pouvait pas cautionner ce genre d'actes barbare. Son pays ne l'était plus, souiller par tout cela, elle se souvint des rumeurs qui courraient sur la disparition de l'Épée, sur le fait qu'elle n'avait, en vérité, jamais chanté pour l'oncle du prince. Elle était restée dans l'armée malgré les rumeurs, parce qu'elle se battait pour protéger des innocents de bandits et autres truands du même acabit. Jusqu'à la guerre, elle avait toujours su où était son devoir, où était le bien...

Avant la guerre, Valdemar avait toujours été décrit comme un allié, elle avait adoré les contes de ce pays, avec les Hérauts et les compagnons, surtout ceux qui concernaient Kerowyn Veris. Maintenant, elle ne savait plus ce qu'elle devait croire, sinon qu'elle espérait sincèrement que les contes de son enfance avaient encore un fond de vérité. Elle en était là dans ses pensées quand la patrouille les guida dans un camp, si semblable à ceux où elle avait dormit ses dernières décades, sauf que tout était en bleu.

On la mena vers un homme de grande prestance, habillé comme un noble qui la dévisageait d'un oeil presque espiègle. Elle ne se gêna pas pour lui retourner son regard, restant digne et martiale, son propre regard bleu, bleu comme ceux de certain loup, planté dans celui de l'autre. Son apparence lui disait quelque chose, elle savait qu'elle l'avait déjà vu, mais le chef de patrouille les présentait déjà. Elle s'avança donc à l'avant du groupe, elle était responsable de leur sécurité et de leur fuite, elle se devait de l'assumer. Saluant l'homme comme elle l'aurait fait d'un officier supérieur, poings sur le coeur et courbant le dos.

« Je suis Justina Alera, ancienne écuyer du Chevalier Jullianyo Saren et voici des hommes, des femmes et des enfants qui ont été attaqués par les hommes même qui avait charge de les protéger sur l'ordre du Régent pour ne pas avoir envoyé leur enfant, frère, mari ou père se battre contre vous. Jugez-moi pour avoir cru faire mon devoir, mais offrez leur au moins l'asile, car ce sont des civils innocents.»

Elle ne savait pas ce que serait son avenir, elle espérait sincèrement pouvoir trouver un nouveau but dans sa vie, maintenant qu'elle avait réduit à néant son destin à Rethwellan. Elle ne voulait pas se battre contre ses compatriotes, mais elle comprenait maintenant qu'ils faisaient fausse route autant qu'elle l'avait fait. Pour autant, verser le sang de ses anciens camarades lui répugnait et elle doutait qu'on lui fasse suffisamment confiance pour qu'elle puisse conserver ses armes, peut-être même lui confisquerait-on Patience, ça plus proche amie et la monture qui l'avait fidèlement servi depuis qu'elle lui avait été donnée. Pour autant, elle espérait pouvoir gagner suffisamment leur confiance pour entrer dans la Garde et défendre les routes contre les brigands ordinaires. Elle savait au moins faire cela. Si ils avait accueilli les princes de Rethwellan, il y avait un espoir pour qu'il l'accueille elle.

Il se présenta alors, Rafael, comme un réfugié politique, puis ordonna que les villageois soit amener et nourris. Ina laissa les villageois être amener, soulager qu’eux au moins serait sauf. Elle n’avait pas entaché son honneur en usant de sournoiserie pour voir ses protégés retourné de l’autre côté de la frontière. Elle reporta alors son attention sur l’homme, qui titillait sa mémoire. Rafael n’était pas un nom Rethwellanais… Elle l’observa plus attentivement, soudain devenu méfiante. Ses manières et son accent était comme le siens, noble, raffiné, plus encore qu’elle ne l’avait jamais été. Cherchant pourquoi elle sentait au fond de ses tripes qu’elle devait découvrir qui il était, ressentant qu’elle allait passer à côté de quelque chose d’important, elle n’écouta pas vraiment ce qui se dit ensuite. Elle resta silencieuse, puis soudain, la lumière se fit dans son esprit. Elle l’avait aperçu une fois, quand elle avait été nommée écuyer, à la cérémonie officielle… le prince Rafalentha!

Alors qu’auparavant elle était ouverte, calme et polie, elle changea du tout au tout, elle devint louve furieuse. Elle ne réussit qu’à grande peine à ne pas empoigner le prince, à ne pas le toucher, s’avançant soudainement vers lui pour être à un cheveu de lui, ses yeux dans les siens, leur visage si proche qu’elle aurait pu lui frapper le crane avec le siens si tel avait été son intention.

« Toi! C'est à cause de toi cette guerre et toutes ses souffrances! Si tu avais pris tes responsabilités on n'en serait pas là! Tu aurais dû prendre l'Épée! Mieux aurait valu un tire au flanc comme toi que l'homme qui dirige notre pays aujourd'hui! »

Elle n'avait même pas conscience d'être repassé à sa langue maternelle, ni que des larmes perlaient à ses yeux, sans heureusement se mettre à couler, tant sa colère et sa détresse devant tout le gâchis de sa vie et de celles des innocents de son pays. Que n'avait-il pas pris ses responsabilités et monté sur le trône?

« Tu veux savoir pourquoi j'ai déserté!? Parce qu'on m'a demandé de battre et piller ces gens avant de les livrer à la justice sommaire des officiers pour trahison parce qu'ils n'ont pas voulu aller se battre sans formation contre un pays qui était notre alliés il n'y a pas si longtemps et qui le serait encore si tu ne nous avais pas abandonné! »

C'était sans doute injuste de l'accuser ainsi, mais toute la frustration, la peur et les horreurs qu'elle avait contenues en elle depuis le début de la guerre s'étaient cristallisées en colère quand elle avait compris qui il était. Ses yeux flamboyaient de frustration, tout son corps était tendu comme un arc et pourtant elle n'avait pas touché au prince, elle avait eu assez de retenues et de contrôle pour ne faire usage que de parole. Elle savait qu'elle n'avait plus aucune chance de recevoir l'asile après son explosion de rage, mais elle n'avait pas pu se contrôler à ce point. C'était tout simplement trop. Les gens de son pays souffraient, versait leur sang parce que l'Héritier n'avait pas eu le courage de monter sur le trône.
« Modifié: 26 juillet 2014, 17:04:08 par Justina Aléra »

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Re: [RP d'intro Justina] Terre d'asile
« Réponse #2 le: 26 juillet 2014, 16:11:45 »
La jeune fille ne sembla pas écouter la question de Rafael. Elle avait la tête de quelqu’un qui avait un mot sur le bout de la langue, mais qui ne parvenait pas à le retrouver. Le Prince la regarda avec patience, imaginant qu’elle cherchait comment présenter les choses.

Puis elle explosa. Heureusement, elle parla dans leur langue, et non pas en valdemaran. Même si beaucoup d’hommes comprenaient quelques rudiments de rethwellanais, la plupart étaient incapables de suivre un tel discours.

 Brusquement, Rafael eut l’impression de se trouver face à Alem, ce frère dont il regrettait l’absence quelques instants auparavant. Les yeux s’agrandirent de surprise. Puis son regard se fit dur quand il prit connaissance pour la énième fois, des exactions commises par l’armée de son propre pays.

« Tu n’es pas la première à me dire cela, que j’aurais dû rester pour me battre.» Son ton était lasse. « Mais sache que la situation était compliquée, que je pensais sincèrement rendre service à mon pays en le confiant aux mains d’un homme plus expérimenté, et que je regrette ce qui se passe maintenant. Mais je ne regrette pas d’être venu ici.»

Il soupira.

Alemdar, une fois ses esprits retrouvés, et avec toute la mauvaise grâce possible, avait fini par admettre que oui, un prince malade aurait eu de la peine à conserver le trône face à une homme en pleine possession de ses moyens. Or les quatre fils de Gedric avaient soufferts d’une grave perturbation de leur Don de la Terre, les laissant faibles et souvent malades. Maintenant, ils étaient tous en pleine forme. Même Jeremahiam, qui redevenait chaque jour un peu plus le petit frère chéri de Rafael.

« Tu sais, si j’étais resté, je pense que je serais mort maintenant. Et si Thelarson m’avait épargné, il se serait débarrassé sans vergogne de mes petits frères. Il voulait le pouvoir, à n'importe quel prix. Moi... je n'étais pas disposé à le payer.»


Thelarson s'était attaché les services de mages noirs pour prendre le pouvoir. Il était même parvenu à faire du Don de la Terre, que Gedric et ses fils possédaient, une source de malheur et de souffrance. Rafalentha savait maintenant comment il s'y était pris. Il l'avait découvert quand il était revenu près de son pays. Les mages de son oncle avaient blessé la terre avec leurs sorts contre nature. Ils l'avaient meurtries. Par endroit, elle dépérissait. Et ça, Rafalentha le sentait dans sa chair.

Il regarda la jeune fille d’un air à la fois triste et sévère.

« Et toi, tu as suivi l’armée, ses ordres. Tu servais mon oncle. Il ne te semblait pas un tel monstre il y a peu! C’est facile de m’en vouloir, maintenant que tu as réalisé qui tu servais réellement. »

Sa voix était redevenue douce et calme. Rafalentha avait subi toute sa vie les remontrances de son aîné, et il s’en était accommodé. Maintenant qu’il était un homme fait, il supportait avec grâce les critiques et s’énervait bien peu.

«Pour beaucoup de nobles, Thelarson est un souverain plus avisé que je ne le serai jamais. Très peu ont réalisé qu’il mène le pays à sa perte! Quand l’Épée a refusé de chanter pour lui, on s’est contenté d’ignorer ce fait, et on a fait disparaître la lame enchantée. Pour la plupart, je n’étais qu’un gamin écervelé et vain. Ils n’avaient pas tort. Mais ils ne m’ont laissés aucune chance de faire mes preuves. Et puis, Thelarson sait si bien manier les gens, leur dire ce qu’ils ont envie d’entendre. » Un sourire amer passa brièvement sur les lèvres du prince. « Jeune fille, raconte-moi plutôt ce qui t’a conduit ici. J’ai bien compris que tu avais déserté pour respecter ta conscience. Mais ça ne me dit pas comment tu as fais pour sauver ces gens. »
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Justina Aléra

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Re: [RP d'intro Justina] Terre d'asile
« Réponse #3 le: 26 juillet 2014, 16:53:06 »
Quand le regard du prince se fit dur, Ina fut certaine qu'il allait l'attaquer, certainement il l'avait amené à l'écart pour pouvoir la faire disparaitre si le besoin s'en faisait sentir. Pourtant, il lui répondit comme si elle ne lui avait pas crié dessus, comme si elle n'était pas à un cheveu de son visage, désarmant lentement sa colère. Il semblait fatiguer, déprimé. Elle eut soudain honte de son éclat. Elle ignorait pourquoi il avait pris les décisions qu'il avait prises. Lentement, elle se remit d'aplomb sur ses pieds pour mettre un peu de distance entre les deux exilés. Si il ne regrettait pas d'être venu, regrettait-il d'avoir laissé le pouvoir à Thelarson?

« Alors que vous avez des devoirs, le devoir de revenir pour reprendre votre trône vous rester seul avec moi! Et si j'étais une assassin!? J'aurais pu vous tuer!»

Oui, elle lui en voulait, elle le haïssait même un peu... et en même temps elle s'inquiétait pour sa sécurité parce qu'il restait le seul espoir pour son ancien pays. L'espoir de voir un Roi légitime de nouveau sur le trône.

Il lui expliqua alors, calmement et dans leur langue, pourquoi il était parti, plus il parlait, plus elle se sentait honteuse d'avoir reporté sa colère sur lui. C'était inacceptable, elle l'avait jugé sans savoir. On lui avait souvent dit que c'était l'un de ses plus gros problèmes. Elle resta immobile, à l'écouter, ses yeux bleus exprimant maintenant le remord, le regret et la peine.  

« J'avais des doutes... Mais vous avez raison, j'aurais dû, moi aussi, faire plus. Je croyais que malgré tout, j'aidais les innocents en défendant des villages contre les bandits et puis la guerre est venue... J'ai alors suivi mon chevalier, je ne voyais pas d'autre solution. Vous avez été plus sage que moi. Si vous devez me jeter en prison, je vous en pris, accorder au moins l'asile à ces innocents.»

Une fois calmée elle se sentait pleine de remord. Elle avait baissé la tête, soumise à leur jugement. Elle commençait à éprouver du respect pour son prince, pour son Roi en exile. Elle apercevait dans son calme le dirigeant qu'il pourrait être et espéra, avec douleur, que Valdemar gagnerais la guerre et pourrais placer le Roi légitime sur le trône.

« Je n'ai pas fait beaucoup, j'ai simplement fait de mon mieux pour blesser le moins possible les villageois et quand ils ont été rassemblés, durant mon tour de garde, je leur ai dit de se tenir prêt, que je ferais diversion pour qu'il puisse fuir vers la frontière.»

Elle repensa alors au guérisseur qui lui avait, hors de tout doute, sauver la vie. Elle ne savait pas encore si elle devait lui en vouloir de l'avoir convaincu d'user de méthode sournoise plutôt que noble et juste, mais elle savait que son devoir avait été de veiller sur les villageois jusqu'à cet instant.

« Le guérisseur m'a alors confié une poudre de plante qui endormirait les autres écuyers et le chevalier en charge de notre mission. Je l'ai mis dans la nourriture après mon tour de garde, quand tout le monde a été endormi, j'ai libéré les villageois et guider ceux qui voulaient tenter leur chance ici plutôt que de rester à Rethwellan.»

Elle avait donné son explication comme l'on fait son rapport à un supérieur, seul son dégoût pour une méthode aussi sournoise paraissait dans sa posture, alors que sa voix restait professionnelle et neutre. Elle s'entraînait pour la chevalerie depuis si longtemps que le militaire était une seconde nature chez elle. De plus, elle voyait en Rafael son Roi véritable. Sans doute pas un Roi de légende ou de conte, mais un Roi réel. Avec ses forces et ses faiblesses, elle voulait y croire, avoir de l'espoir pour son ancien pays.

« Je suis une fille de la région, j’ai souvent jouer dans les bois, alors j’ai fait de mon mieux pour guider ses pauvres gens en sécurité derrière vos lignes. Nous avons été intercepté par une patrouille et voilà.»

Elle jeta un autre regard où les villageois avaient été emmener, elle ignorait ce qu'il deviendrait d'eux tous, mais leur destin divergeait là. Elle serait certainement mise en prison, questionner et ensuite juger pour les actes qu'elle avait commis durant la guerre, puis l'agression qu'elle avait posée contre le prince et eux, avec un peu de chance, trouveraient une nouvelle vie dans ce pays. Elle reporta alors son attention sur les Valdemaran et l'autre exilé, attendant leur jugement.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: [RP d'intro Justina] Terre d'asile
« Réponse #4 le: 26 juillet 2014, 19:17:25 »
Non, décidément, cette fille lui rappelait trop Alemdar ! Elle venait de le tancer pour les mêmes raisons que son grand frère. Il manquait de prudence. Il se demandait ce que donnerait la rencontre des deux. Rien de bon, sans doute. Deux personnes promptes à s’emporter auraient tôt fait de se sauter à la gorge.

« Oui, tu as raison. » Il avait l’air d’un gamin pris en faute.

Après avoir exposé sa version de l’histoire, de s’être justifié auprès de cette jeune fille, Rafael attendit la réponse. Il se demandait si elle avait perduré dans la colère, ou si elle accepterait un peu au moins, son histoire.

Elle se repentit étonnamment vite. Elle semblait penser qu’elle était responsable de quelque crime justifiant qu’on l’enfermât. Rafael la dévisagea avec surprise.

« Te jeter en prison ? Sérieusement ? Pourquoi ferait-on ça ? Ce n’est pas trop la mentalité du coin, tu sais. Et pour le moment, tu n’as rien fait de répréhensible, il me semble. Si on devait jeter au trou tous les déserteurs, les prisons de ce pays déborderaient. »
Il sourit. « Tu n’aurais pas pu faire beaucoup plus. Après tout, tu es jeune, et sûrement pas très au fait de la politique de ton pays. »

Il écouta ensuite ce qui avait conduit la jeune femme jusque dans ce camp, à Valdemar. Il approuva d’un signe de tête la méthode employée pour fuir et sourit. Il comprenait ce qui avait poussé Justina à déserter. Lui-même n’aurait pas réagi autrement. Mais beaucoup auraient serré les dents et auraient suivi les ordres. Ou auraient déserté à un moment moins dangereux. Même si pour une fille de la région, fuir par les collines était sans doute moins compliqué.

« Ce n’est pas une région très facile. Les hivers sont rudes, d’après ce que j’ai compris. Mais c’est mieux qu’une patrouille vous ai trouvé. Les soldats n’auraient pas apprécié de vous découvrir devant les portes du camp. Ils sont déjà bien assez à cran. »

La question était maintenant de savoir que faire de cette jeune fille. Les paysans et le guérisseur ne posaient pas le même problème. Il pourrait sans doute retourner dans leur village à la fin de la guerre. Et il n’était pas risqué de les laisser libres dans l’intervalle. La jeune soldate, en revanche, pouvait présenter quelques risques. Évidemment, il faudrait être fou pour se jeter ainsi dans la gueule du loup. À Valdemar, où la magie mentale était la norme, il était très facile de démasquer un espion. La jeune femme subirait donc sans doute une Enchantement de Vérité, et ensuite, on l’enverrait ailleurs. On n’attendait pas d’elle qu’elle tue ses anciens camarades. C’était déjà bien assez difficile pour lui, qui était plus qu’en partie responsable de la guerre. Il n’allait pas infliger ça à quelqu’un d’autre.

Mais avant tout, il avait besoin d’en savoir plus sur la jeune fille.

« Dis-moi, Justina... comment es-tu parvenu à t’enrôler. Mon oncle est-il si désespéré qu’il engage maintenant des femmes ? »
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Justina Aléra

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Re: [RP d'intro Justina] Terre d'asile
« Réponse #5 le: 26 juillet 2014, 20:24:08 »
La nouvelle exilé fut un peu surprise de l'air de petit garçon espiègle pris sur le fait que pris le prince. Il ferait certainement beaucoup de coeur brisé à Valdemar quand il reprendrait son trône. Car elle ne doutait plus qu'il devait le faire et qu'il le ferait. C'était étrange de pouvoir se permettre de penser à elle-même comme à la femme qu'elle était.

« Je t’ai attaqué et si l'Épée chante pour toi, tu sera le Roi légitime de Rethwellan. J'ai commis un crime de lèse-majesté.»

Elle avait peine à croire que personne dans le campement, ou même le pays, ne voudrais la jeter en prison pour avoir combattu, blesser et tué leur compatriote qui ne faisait que se défendre contre une attaque inique et injuste.

« J'ai attaqué ce pays, j'ai blessé ses citoyens, j'en ai même peut-être tué, certes, je croyais des mensonges, mais je pourrais être une espionne, je dois être une meurtrière pour ces gens dont j'ai tué les amis, rien de ce que je pourrais faire pour le reste de ma vie ne pourra jamais rendre à la vie ceux que j'ai tués, je ne pourrai jamais rembourser la dette que j'ai contracté envers leur proche.»

On pouvait sentir à quel point ses morts pesaient sur sa conscience. Une vie était tellement précieuse, unique, elle n'aurait jamais assez de sa vie pour se faire pardonner la naïveté dont elle avait fait preuve. Elle aurait dû poser plus de questions. Elle s'en voulait tellement.

« Les hivers sont rigoureux, mais d'une telle beauté. Parfois les arbres sont entourés de glaces comme du cristal, la neige blanche sur le sol faisant un manteau immaculé. »

Il était évident, avec la voie pleine de mélancolie qu’elle avait pour en parler, qu’elle aimait sa région. Elle en avait été éloignée depuis son écuyage, mais elle restait une fille de la région.

« Si aucun patrouille ne nous avais trouvé, je me serais approchée seule et sans arme du campement. Je me serais livrée et vous aurais parlé des villageois attendant dans le bois pour obtenir l'asile.»

Elle avait été responsable de ceux qu'elle avait sauvés jusqu'à ce qu'il soit en sécurité. Elle aurait été prête à se livrer à ceux qui pourraient la prendre pour une ennemie. Elle aurait même été prête à le faire sans arme et sans Patience.

« Il n’a jamais su que j’étais une femme.»

Elle rougissait clairement, même si elle tentait de rester neutre. D’en parler à un étranger, elle se sentait stupide. Stupide de s’être fait passer pour un garçon. Elle se sentait tellement puéril et réalisait maintenant l’ampleur réelle de ce qu’elle avait fait. C’était un don des dieux que cela ait duré aussi longtemps. Comme c’était étrange pour elle d’en parler alors que le secret avait été gardé si longtemps. Alors que si peu de gens l’avait su.

« Moi et mon frère, nous avons échangé nos identités quand on avait six ans.»

Encore aujourd’hui, son frère lui manquait tellement. C’était un morceau de son cœur et de son âme qu’il avait amené avec lui de l’autre côté.

« Il voulait être guérisseur et moi chevalier. Mon père refusait d'entendre parler d'un autre destin pour son fils que Chevalier. Alors, nous avons échangé, il m'a donné son identité quand... quand il est mort. Il n'y a eu que le maître d'armes de la famille, mon chevalier et les enseignants de mon frère qui ont su la vérité.»

Après tout ce temps, elle restait incapable d'avouer à un autre que son père avait tué son frère. Les gens de son domaine, de sa famille, n'en parlait jamais. Maintenant, elle pouvait vivre son rêve en étant elle-même. Elle n'était plus Cécillia, ne le serais plus jamais, mais elle n'était pas son frère non plus. Voilà pourquoi elle avait décidé de prendre le nom de Justina, parce que c'était le prénom de son frère, mais féminin
Oui, elle lui en voulait, elle le haïssait même un peu... et en même temps elle s'inquiétait pour sa sécurité parce qu'il restait le seul espoir pour son ancien pays. L'espoir de voir un Roi légitime de nouveau sur le trône.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: [RP d'intro Justina] Terre d'asile
« Réponse #6 le: 28 juillet 2014, 11:22:21 »
Depuis quand exprimer une opinion, certes à grand renfort de cris, était-il devenu un crime de lèse-majesté ? La jeune fille ne l’avait même pas effleuré. Alemdar avait fait bien pis, l’attrapant plus souvent qu’à son tour par le col pour lui secouer les puces. Et personne n’avait jamais semblé estimer que cela constituât un crime.

« Ma mémoire doit être mauvaise, car je n’ai souvenir d’aucune attaque que tu aurais perpétrée contre ma personne. Sans doute es-tu tellement fatiguée que tes souvenirs deviennent flous. » Il soupira. « Tu as fait ce que tu devais faire en tant que soldat. Le poids de la faute repose sur les épaules de tes supérieurs, non sur les tiennes. Quant à une quelconque dette... » Il secoua la tête, un peu lasse. « Tu minimises leurs sacrifices en t’adjugeant la responsabilité de leur mort. Ils faisaient leur devoir. Et si quelqu’un doit payer le prix de cette dette, ce n’est certainement pas une enfant qui vit encore dans les contes. » Rafael eut un sourire las. « Pour eux... » Il désigna les soldats du camp. « ... un soldat qui déserte et demande l’asile, c’est un adversaire en moins. Certes, tu as sans doute tué des soldats de Valdemar. Mais eux, ils ont probablement tué certains de tes camarades. Leur demanderas-tu réparation pour cela ? J’en doute. Ne leur prête donc pas des intentions qu’ils n’ont pas. »

Rafalentha se demandait comme une telle naïveté, une telle vision du monde, aussi éculée que les contes qui l’avait forgée, avaient pu survivre, ne serait-ce qu’à une bataille. Lui-même était plutôt un rêveur, il ne s’en cachait pas. Il avait grandi à l’écoute des récits de Hérauts, et avait rêvé toute son enfance d’être Élu. Mais, paradoxalement, jamais il n’avait porté un regard romantique sur la guerre, l’honneur, la mort. Pour lui, la guerre était un gâchis, l’honneur un doux rêve, et la mort partie intégrante de la vie. Un soldat qui mourrait au combat ne laissait aucune “dette de sang” à son homicide. Il s’était simplement montré moins doué dans l’exercice de son métier, ou moins chanceux.

« Je pense que quiconque t’a vu escorter bravement ces villageois ne pourrait douter de ta probité et de ta droiture. Et s’il y en a pour te critiquer, ceux-là méritent simplement d’être ignorés. De toute manière, tu ne resteras sans doute pas ici. Je ne sais pas quel âge tu as, mais je doute que tu sois suffisamment âgée pour te trouver ici. Et indépendamment de cela, il ne serait pas prudent de te garder ici. Même si tu n’es pas une traîtresse, on ne pourrait décemment espérer de toi que tu te battes contre tes anciens camarades. »

Rafalentha écouta ensuite avec intérêt l’histoire de la jeune fille. Il haussa parfois un sourcil interrogateur, mais s’abstint de tout commentaire. Il savait qu’à Rethwellan, l’armée n’engageait aucune femme, bien qu’elle les tolère au sein de ses mercenaires. C’était une situation absurde. À Valdemar, il avait pu constater que les rares femmes attirées par le domaine des armes s’intégraient sans peine à l’armée. Il se promit de changer la loi, dès qu’il rentrerait chez lui.

« Je vois. » Il n’était pas certain de prêter foi à toute cette histoire. Mais il n’en dit rien. « Suis-moi. »

Le prince escorta la jeune fille jusqu’à une pièce située à côté du corps de garde. Elle ne possédait qu’une mince meurtrière pour toute ouverture, mais était brillamment éclairée par plusieurs lampes. La pièce ne contenait qu’une petite table d’écriture appuyée dans un coin, à laquelle un soldat était assis, et quelques chaises, dont deux étaient occupées par un autre soldat et un Héraut. À leur entrée, le soldat se leva.

« Je suis le lieutenant Meric. » Petit salut militaire. « Auriez-vous l’amabilité de me remettre vos armes ? Elles vous seront restituées plus tard le cas échéant. »

Le Héraut se leva à son tour.

« Rafalentha... vous êtes désespérant. Elle était armée et vous êtes resté seul avec elle ? Vous savez ce qu’Alemdar et Wylan me feront s’il vous arrive le moindre mal ? Sans parler du roi. »

« J’étais armé aussi. » Il eut un sourire coupable. « Sérieusement, elle est tellement épuisée que je doute sérieusement de la menace qu’elle représente. Et je ne peux pas vivre sous cloche. Je l’ai déjà assez fait. »

Le Héraut poussa un long soupir résigné avant de s’adresser à la jeune fille.

« Je suis le Héraut Rickard et je suis en poste ici, au camp sud de Lisle. C’est moi qui vais vous soumettre à l’Enchantement de Vérité. »
Il avait le ton sévère. « Mais tout d’abord, désirez-vous un verre d’eau ? »

La question fut posée avec un ton presque aimable.
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Justina Aléra

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« Réponse #7 le: 28 juillet 2014, 18:41:35 »
C’est vrai qu'elle était épuisée. Elle était épuisée et elle ne savait plus qui elle était, ni ce qui était vrai. Tout ce qui lui restait, c'était son honneur. Il ne lui restait que le code désuet des chevaliers. La guerre était un vrai gâchis, pourtant elle était restée droite, elle avait refusé de plier, elle avait tout perdu pour rester fidèle à son honneur et au code. Elle s'en voulait tellement de ne pas avoir vu avant. La guerre était une telle horreur, elle ne comprenait pas comment on pouvait la désirer. Elle ne semait que mort et désolation. Elle-même n'avait jamais rêvé que de protéger les autres, non cette tuerie. Ses rêves de gloire, elle ne les avait plus. Elle n'avait que le remord du sang verser, la tristesse pour les morts des deux camps.

« Pardonnez-moi alors, je m'en veux tellement. Je m'en veux de n'avoir rien vu, des morts que j'ai donnés sans autre raison que les ordres donnés. Je m'en veux des rêves que j'ai pu faire autrefois d'être capable par mes capacités de changer la loi.»

Elle avait grandi avec les contes de Kethri Veris, de Kerowyn, de hérauts et des anciens chevaliers du royaume. Elle avait cru que la guerre juste était glorieuse. Elle avait découvert qu'elle ne semait que la mort. Elle avait découvert qu'il était plus honorable de déserté que de se battre.

« Non, ils ne font que se défendre.»

Malgré tout, elle se sentait tellement coupable, elle avait l’impression de devoir payer d’une façon ou d’un autre sa stupidité et sa naïveté. Certes elle avait encore des rêves et la guerre ne lui avait pas enlevé son désir de faire ce qui est juste ou son code d’honneur, mais il lui avait enlevé tellement plus. Elle était véritablement perdue.

« J’ai dix-sept ans, je commençais mes épreuves de chevalerie. Et si je ne me battrai pas contre mes camarade, je serais honoré de vous garder de vous-même. Si on me faisait suffisamment confiance pour cela. Laissez-moi faire quelque chose pour me sentir moins coupable. »

Elle le suivie en silence, toute la fatigue la rattrapant tranquillement au fur et à mesure que l'adrénaline se retirait de son sang. Elle voyait bien qu'il ne l'avait pas cru, mais quelle importance? Elle était là, elle avait visiblement fait partie de l'armée et elle était une femme. Elle savait la vérité, qu'on ne la croit pas n'avait plus vraiment d'importance à ce moment de sa vie. C'était un détail si insignifiant pour elle. Elle suivie donc le prince jusqu'à une petite pièce dans le centre de commandement où l'attendait un Héraut et un soldat. Elle les salua tout deux comme il convenait et comme son chevalier le lui avait appris.

« Je m’en remets à votre justice et à votre honneur.»

Elle sortie détacha donc lentement son ceinturon pour le remettre au Soldat. Son épée familiale, sa dague et une hache y pendait. Elle enleva ensuite son arc et son carquois de son dos pour les remettre aussi. Elle eut un sourire ironique envers le prince quand le Héraut lui fit les mêmes remontrances qu'elle lui avait faites. Elle était trop épuisée pour garder son visage neutre. C'était étrange, elle se sentait plus chez elle dans se camp qu'elle ne l'avait jamais été nulle part à Rethwellan. D'y repenser, elle se sentait vide à l'intérieur. Elle faillie répondre au Héraut en Rethwellan, mais ce repris à la dernière seconde pour repasser au Valdemaran. Elle avait clairement un accent, mais elle le parlait bien malgré tout, ayant été élevé dans un domaine frontalier, elle avait commencé à le parler très jeune.

« C’est un honneur de vous rencontrer Héraut, je suis Justina Alera ancienne écuyer du Chevalier Jullianyo Saren.»

Elle jeta alors un regard en coin au prince avant d’ajouter un petit quelque chose, car malgré les apparences, elle avait un peu d’humour.

« Et je suis heureuse de voir que je ne suis pas la seule à m'inquiéter, vous devriez peut-être lui adjoindre un soldat qui n'aurait pour seule mission que de le sauvegarder de lui-même comme des autres.»

Elle aurait été volontaire, si seulement elle avait pu croire qu’on lui fasse suffisamment confiance.

« Si vous en avez, je ne dirais pas non. Et comme je l'ai dit, je m'en remets à votre Justice et à votre honneur Héraut.»

Le simple fait qu'on le lui ait demandé lui renvoyait sa soif et sa fatigue en plein visage. Elle était assoiffée, affamé et épuiser, mais elle resta debout, comme on le lui avait appris. Elle attendit qu'on lui indique quoi faire, elle n'avait pas vraiment peur. En fait, elle attendait cette épreuve avec impatience, pour pouvoir se sentir laver un peu de cette culpabilité qui lui pesait sur le cœur.
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« Réponse #8 le: 30 juillet 2014, 08:57:07 »
Rafalentha était à la fois touché et agacé par les regrets de la jeune fille. Touché, parce qu’il n’avait pas l’habitude que l’on se confie à lui de la sorte. Agacé, parce qu’il estimait qu’elle s’y abandonnait avec trop de facilité et que sa contrition n’avait pour but que de soulager sa conscience. Un soldat, un vrai, aurait regretté s’être fourvoyé, mais jamais il n’aurait insulté les morts en les considérant comme les victimes absurdes d’une tromperie. La jeune fille ne réalisait pas qu’elle causerait plus de souffrance par ses trop grands remords qu’en acceptant que c’était simplement la fatalité.

« C’est le devoir d’un soldat de suivre les ordres, même si ceux-ci t’ordonnaient de tuer. Tu n’as aucune raison de t’en vouloir pour avoir fait ce qu’on attendait de toi. »

Au moins, elle ne manquait pas de confiance en elle, malgré son jeune âge. Proposer ainsi de lui servir d’escorte. Imaginait-elle vraiment qu’une telle charge pourrait lui être confiée, pour soulager sa conscience qui plus est ?

« C’est bien ce que je disais... tu es trop jeune pour être ici. Et merci pour ta proposition, mais tu es un peu jeune encore pour jouer les gardes du corps. Et comme tu ne resteras sans doute pas ici... je suis désolé, mais tu devras vivre avec ta culpabilité, j’en ai peur. Ce serait trop facile s’il suffisait d’agir “bien” pour effacer des mauvaises actions. D’autant que ta faute est plus imaginaire qu’autre chose... »

Arrivée dans le corps de garde, Justina se défit sans protestation de ses armes. Puis elle fit part au Héraut Rickard de ses remarques quant à la sécurité du Prince. Rafalentha soupira, et le Héraut répondit :

« Malheureusement, nous n’avons personne que nous ne pourrions lui affecter sans délaisser un poste important. Et même si nous l’avions, je doute que le prince accepte. En plus, que risque-t-il dans un camp empli de soldats ? Ici, nous faisons confiance à nos hommes. »

Il fit un signe pour qu’on remplisse un gobelet d’eau. Il le tendit lui-même à la jeune fille.

« Voilà jeune fille. Et venez donc vous asseoir. Vous ne semblez plus guère en état de rester debout. »

Rafalentha alla s’asseoir sur un des sièges libres pendant que le soldat qui avait récupéré les armes de la jeune fille revenait de la pièce voisine où il les avait déposées avec soin. Il tira ensuite une chaise en face des trois autres et fit signe à Justina de s’asseoir.

Le Héraut retourna s’asseoir. Il fixa son regard sur Justina maintenant assise et ses yeux se firent vagues pendant qu’il marmonnait quelque chose rapidement. Puis un halo bleu entoura la jeune femme.

« Voilà, je vous ai soumise à l’Enchantement de Vérité. Vous ne pouvez donc pas mentir à nos questions. Commençons. Dans quel but êtes-vous venue ici ? »
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Justina Aléra

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Re: [RP d'intro Justina] Terre d'asile
« Réponse #9 le: 30 juillet 2014, 20:25:22 »
Justina écoutait avec attention le prince, elle avait été trop prise par son remord durant le début de leur conversation pour le faire véritablement. Maintenant, elle écoutait avec plus d'attention, avec son coeur et sa tête. Peut-être avait-il raison, elle ne pouvait effacer les morts qu'elle avait causées, mais elle pouvait continuer d'avancer pour qu'elle ne soit pas complètement inutile. Elle pouvait faire de son mieux pour que le vrai responsable, celui qui blessait autant son peuple et Valdemar, paie. Elle devait accepter ses morts, jamais elle ne pourrait les reprendre et ne pas se laisser détruire par elle. Lentement, elle redevint elle-même, une jeune femme à la volonté forte tempérée par un coeur compatissant.

« Vous avez raison, je ne devrais pas me laissez aller ainsi. »

Elle savait aussi qu'elle ne pourrait pas être son garde du corps, il y avait certainement des gens plus apte qu'elle pour le faire. Elle n'était qu'une simple adolescente qui venait de déserter, elle avait encore beaucoup à apprendre avant de se voir confier quelque chose d'aussi important qu'un monarque.

« Vous avez raison, rien ne peut racheter le passé, j’espère qu’on me permettra d’aider à construire l’avenir de Valdemar et de Rethwellan.»

Que dire de plus? Elle se sentait ridicule devant ce prince qu'elle avait toujours vu comme un gamin sans cervelle. Un prince qui préférait user de ses privilèges plutôt que de faire ses devoirs d'héritier. Elle se sentait emprunter et stupide et si elle restait droite, c'était par habitude et par un reste de fierté. Elle le suivie donc dans un silence emprunter jusqu'au Héraut.

« J’avais entendu des contes sur votre pays, mais je ne les avais pas cru.»

Qu'on se fasse à ce point confiance les uns aux autres lui semblait relevé du miracle. Les trahisons et les complots de Rethwellan lui avaient toujours laissé un goût amer dans la bouche. Apprendre que ce qu'elle avait toujours cru des contes pour enfants étaient vrais, c'était comme un miracle. Elle pris donc le verre d'eau un peu comme une automate et en pris de petite gorgé. Son entrainement était si encré en elle qu'elle n'avait guère besoin d'y penser pour que son corps s'en souvienne. Elle s'installa sur une chaise à la demande du Héraut, se reprenant lentement de tout ce qu'elle découvrait dans ce simple campement. Pourrait-elle en faire partie? Plus elle en apprenait sur ce pays et plus elle avait envie de protéger un tel endroit. Plus elle avait mal pour son pays qui se fourvoyait à ce point sous le règne d'un Tyran. Elle finie de boire son gobelet d'eau pendant que le Héraut faisait quelque chose, cela ressemblait à de la magie, mais c'était différent de ce qu'elle avait vu dans l'armée de Rethwellan. Un enchantement de vérité? Ce genre de choses existait? Non pas qu'elle en ait besoin pour dire la vérité à un Héraut et à son Prince, mais sans doute en avait-il besoin pour la croire. Elle ne pouvait leur jeter la pierre, certainement plusieurs espions avaient tenté de les abuser.

« Je suis venue parce que je ne pouvais plus accepter ce qu'on m'ordonnait de faire. Je ne pouvais pas accepter de martyriser des citoyens simplement parce qu'il ne voulait pas envoyer leur enfant à la guerre. Je me suis entrainé toute ma vie pour éviter que ces gens soient envoyé se battre. Je me devais de les guider vers un endroit où ils seraient en sécurité et je n'ai pu penser qu'à votre pays.»

Elle n’avait eu aucune hésitation, elle avait dit la vérité à son Prince, elle la disait de nouveau, plus concise, au Héraut. Elle restait droite sur sa chaise, digne, malgré la fatigue. Elle avait certainement honte d’avoir suivi les ordres à ce point, mais elle n’avait certainement pas honte d’avoir mené ces innocents en sureté. Elle aurait aimé avoir une autre solution que de déserter, mais rester aurait cautionné de telles actions et elle aurait fini par se détruire elle-même.
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Re: [RP d'intro Justina] Terre d'asile
« Réponse #10 le: 02 août 2014, 11:21:11 »
Rafalentha avait grandi en entendant les mêmes contes. Mais lui y avait toujours vu l’exact reflet de la vérité. Valdemar était un pays fondé sur des principes nobles, comme la confiance, le dévouement et la liberté. En passant la frontière, Rafalentha n’avait pas été surpris du climat de sérénité dans lequel vivaient les gens. Il avait spontanément fait confiance aux Hérauts, au désespoir de son frère qui percevait sans doute mieux la réalité complexe qui régissait le pays. À Valdemar, l’honneur était une vertu première, la vérité aussi. Mais pour les Hérauts, la sauvegarde du pays prenait le pas sur tout le reste. S’il fallait mentir ou utiliser à son avantage une situation, ils le faisaient. Pas tous, évidemment. Nombre de Hérauts étaient dotés d’une morale trop rigide pour répondre aux impératifs dictés par la réalité. Les autres, plus rares, occupaient des postes où le bon sens et un esprit retors étaient indispensables. Et c’étaient eux qui protégeaient le pays de lui-même.

Mais partout ailleurs, même parmi les soldats les plus cyniques, la confiance absolue était de mise. Si on leur affirmait qu’untel était honorable, ils l’acceptaient sans crainte, plaçant leur vie entre ses mains. Rafael en avait été d’abord abasourdi, puis honoré. Malgré son absence de rang officiel dans l’armée de Valdemar, les soldats lui obéissaient comme s’il était un de leur officier supérieur. Une fois, on l’avait mis à l’épreuve, pour tester sa fermeté et son aptitude à diriger. Depuis, aucun n’avait jamais remis en question sa stratégie, sauf quand réellement elle devait l’être.

Alors que le prince Rafalentha méditait tout cela, le Héraut Rickard s’en voulut d’avoir mal formulé sa question. Il n’était pas habitué à utiliser l’Enchantement de Vérité. Il l’avait appris, lancé quelques fois, mais plus depuis son année de probation. Il faisait partie de ces Hérauts qui s’occupaient moins de justice de que stratégie militaire, et il avait passé la majeure partie de ses affectations dans des casernes frontalières.

À cause de cette question mal posée, la jeune fille répondit à côté. Malgré cela, la lumière ne vacilla pas. L’Enchantement de Vérité ne pouvait résoudre les problèmes de communication. Justina ne semblait pas avoir compris qu’on lui demandait ce qu’elle recherchait en venant à Valdemar, ce qu’elle comptait y faire, pas pourquoi elle y était venue. Cela ils le savaient déjà. Ils avaient interrogé les villageois, et leurs récits concordaient en tout point.

« Vous n’avez pas répondu à ma question... mais je me suis sans doute mal exprimé. Je ne vous demandais pas comment ni quel évènement vous a poussé à venir à Valdemar. Je vous ai demandé ce que vous recherchez en venant ici. Ce sont vos motivations qui m’intéressent, pas les évènements. »

Il attendit qu’elle réponde correctement à la question, puis il enchaîna.

« Vous êtes spontanément venue à Valdemar. Pourquoi ? Vous auriez pu passer en Karse, qui est neutre dans ce conflit. Quelqu’un dans votre entourage vous a-t-il dit que Valdemar accueille tous les réfugiés ? Dans une conversation par exemple. Avez-vous été d’une quelconque manière envoyée ici, ou poussée à venir ici ? »

Rafael fronça les sourcils à ces questions étranges. Puis il comprit. Rickard craignait que la jeune femme ne soit qu’une poupée de plus entre les mains des mages.
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Re: [RP d'intro Justina] Terre d'asile
« Réponse #11 le: 04 août 2014, 04:04:12 »
Justina attendait avec calme et patience le jugement que le Héraut donnerait sur elle, tout du moins sur ce point, elle était calme, car pour la première fois depuis le début de la guerre, elle était certaine de son action, même si elle ne l'avait pas été des méthodes employées, elle savait qu'elle avait fait ce qui était bien et juste. Pourtant, elle se trouvait devant l'un de ses réputés Héraut et elle découvrait que le jugement qu'il poserait sur elle avait beaucoup d'importance. Personne n'aurait dû être surpris qu'il y ait eu une mauvaise compréhension de la question, après tout le valdemaran n'était pas la langue natale de la jeune écuyer. Elle dut réfléchir une seconde au pourquoi elle avait fuit à Valdemar, pourquoi elle y avait conduit ses villageois, alors qu'elle avait principalement suivi son instinct. Pourquoi en effet?

« J’ai choisi de les conduire ici pour plusieurs raison.»

Elle choisissait ses mots avec soins pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, pour qu'il n'y ait pas de mauvaise compréhension de sa réponse, elle voulait être le plus clair possible.

« La première raison est stratégique, Valdemar était plus près que Karse, j'y connais mieux la langue et je connaissais mieux la forêt dans cette partie que celle vers Karse, bien que j'aurais pu les y conduire aussi.»

La raison la plus importante, restait malgré tout les contes de son enfance et son rêve de Justice.

« La seconde raison est plus égoïste, je dois l'avouer. J'ai toujours voulu rencontrer un Héraut, toute mon enfance, j'ai voulu ressembler aux Chevaliers et aux Héraut des contes de ma nourrice. Quand la situation c'est présenté, j'ai voulu croire de nouveau en ses contes, que si mon pays se perdait, perdait son âme et son honneur, que si la guerre avait été déclarée, que si le Régent nous avait menti et si le Prince et Roi légitime avait fuis vers vous, c'était parce que la vérité s'approchait des contes. Je voulais une chance de réparer mes erreurs de jugement et croire encore qu'il y avait une chance pour moi d'être la femme que je veux être, même si ce n'était pas dans mon pays.»

C'était une longue tirade, pendant laquelle elle avait regardé le Héraut dans les yeux, car ne disait-on pas qu'ils étaient la fenêtre de l'âme? Durant toute sa tirade, elle avait gardé la tête haute et la lumière n'avait jamais vacillé. Ses paroles venaient du fond de son cœur, parce qu'elle se rendait compte de la véritable raison qui l'avait poussé à choisir Valdemar au fur et à mesure que les mots coulaient de sa bouche, directement de son cœur à la bouche.

La seconde partie du questionnement était plus difficile à répondre, parce que si elle avait été manipulée, elle n’en avait pas vraiment l’impression.

« Je suis venue spontanément. Je n'ai pas souvenir d'avoir été aiguillé d'une quelconques façon, autre que les contes de mon enfance, pour venir ici. La seule personne à avec qui j'en ai parlé, as été le guérisseur pour savoir si les villageois qui avaient été blessés serait en mesure de nous suivre jusqu'ici. Si il n'avait pas pu le faire, j'aurais trouvé un endroit où nous cacher jusqu'à ce qu'ils puissent faire le voyage, je n'aurais laissé personne pour subir les conséquences qui n'aient pas choisie de tenter sa chance avec Rethwellan.»

Elle n'avait pas même laissé le choix de Karse au villageois. Elle se sentait responsable d'eux, à moins qu'il ne l'ait délit de cette responsabilité. Elle leur avait donc donné le choix de trouver refuge ailleurs en Rethwellan ou de la suivre en Valdemar.
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Re: [RP d'intro Justina] Terre d'asile
« Réponse #12 le: 05 août 2014, 08:40:21 »
L’Enchantement de Vérité n’avait aucune utilité quand il était question d’opinions et non de faits. La lumière bleue ne vacilla pas quand Justina exposa les éléments rationnels qui l’avaient poussée à venir à Valdemar. Elle ne trembla pas non plus quand elle parla de ses rêves. Le sort ne pouvait juger ni de leur véracité ni de leur fausseté.

La deuxième question ne perturba pas davantage la jeune fille, et la lumière resta vive sur ses traits. Le Héraut Rickard en était soulagé. Ce n’était certes pas une garantie parfaite. On pouvait lui avoir fait oublier l’événement, un mage aurait pu implanter un programme en elle comme cela avait été fait pour d’autres. Mais si c’était la cas, il n’y avait aucun moyen d’en être certain, et ils ne pouvaient pas emprisonner des innocents par crainte de les voir se retourner contre eux.

« Que comptez-vous faire maintenant que vous avez mis ces villageois en lieu sûr ? Quelles sont vos intentions ? »

Tous avaient bien entendu qu’elle espérait peut-être servir Rafalentha. Mais tous, à l’instar du Prince, la trouvaient trop jeune pour un tel poste, et surtout, personne ne souhaitait la garder si près du front. Elle serait envoyée probablement à Haven, et confiée aux bons soins d’un officier quelconque. Elle était officiellement trop jeune pour faire partie de la garde, mais ils pourraient toujours s’arranger.

Rafalentha se pencha sur le Héraut Rickard pour lui glisser une suggestion à l’oreille. Celui-ci hocha la tête et se mordit la lèvre, d’un air coupable. Il n’avait pas pensé à une question aussi essentielle et s’en voulait.

« Vous vous êtes présenté à nous sous le nom de Justina Aléra. Or, le prince m’informe que ce n’est pas un nom... fréquent, dirons-nous, parmi les nobles de votre pays, qui affectionnent particulièrement les prénoms à rallonge. Est-ce réellement votre nom ? Déclinez votre véritable identité. »

Rafael s’était d’abord demandé si Justina n’était pas un diminutif quelconque pour un prénom plus traditionnel, mais il n’en avait trouvé aucun qu’il aurait raccourci de la sorte. Et même si réellement, Justina était le diminutif d’un vrai prénom, ils avaient besoin de son identité complète pour les registres. Qu’importe comment elle se faisait appeler par la suite.
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Justina Aléra

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Re: [RP d'intro Justina] Terre d'asile
« Réponse #13 le: 05 août 2014, 11:22:54 »
Que comptait-elle faire? Elle n'en était pas certaine. Le prince lui avait fait savoir qu'elle était trop jeune pour servir sur la frontière. Elle ne s'y était pas attendu, elle qui avait commencé très jeune son apprentissage et elle était écuyer depuis un certain temps déjà. Différent pays, différente coutume. Elle devait désormais vivre selon les lois de Valdemar et jusqu'à maintenant, elle les trouvait juste.

« J'aimerais surtout finir mon apprentissage. J'étais l'apprentie d'un maître d'arme, est-ce que vous croyez que l'un de vos chevalier ou alors le maître d'arme de votre armée prendrait une apprentie? Le prince m'a dit que j'étais trop jeune pour votre armée, mais le suis-je aussi pour continuer ma formation? Vos Héraut ne se font-ils pas enseigner les armes à l'âge qu'il sont choisis?»

Elle savait un peu ce qu'était le choix, si les contes étaient vrais sur ce point comme sur les autres. Elle avait toujours adoré les contes de Héraut, surtout ceux qui étaient élue jeune. Et honnêtement, elle ne voyait rien d'autre qu'elle voudrait faire. À quel âge pouvait-on se faire recruter dans ce pays? Elle n'avait aucune envie de devenir mercenaire et de vendre ses services, bien qu'elle le ferait si elle n'avait pas d'autre choix, mais elle ignorait tout du fonctionnement interne de la guilde, sinon que certaine compagnie avait un code d'honneur. En désespoir de cause, si elle ne pouvait défendre des gens et la justice, elle rejoindrait sans doute une compagnie comme les Éclairs, qui travaillait toujours du côté des défenseurs et des opprimés. Mais elle espérait sincèrement ne pas en arriver là, elle ne voulait pas vivre sur les routes et aux crochets de guerre continuelle, elle voulait défendre la paix et des valeurs. Elle ne voulait pas vivre simplement que pour les armes.

La guerre entre Rethwellan et Valdemar, puis sa désertion, lui avait fait perdre ses illusions quand aux noblesses d'une guerre et d'une vie de combat fondé sur un désir vain de gloire. Son arrivée à Valdemar, quant à elle, lui avait fait perdre ses illusions quand aux fait que la paix et la justice pourrait jamais se faire complètement sans armes, ni combat. Parfois, il fallait savoir prendre les armes pour défendre ceux qui ne le pouvaient pas, ou pour défendre ce qui se devait de l'être.
Elle rougie légèrement devant la question que le prince avait soufflée au Héraut et le regarda une seconde avec une certaine amertume. Ne pouvait-il pas au moins lui laisser prendre le nom de son choix?

« C'est assez compliqué. Je suis née Cécillianelle Aléra, mais à l'âge de six ans, mon frère jumeau et moi avons échangé nos identités. Sur son lit de mort, il m'a demandé de faire honneur à son nom et de l'utiliser pour veiller sur notre mère, je l'ai gardé depuis ce temps. J'ai été Justinsino plus longtemps que je n'ai porté le nom de ma naissance. De plus, je n'ai jamais aimé cette coutume de donner des noms aussi longs aux gens. C'est une véritable confusion sur un champ de bataille et sur le papier.»

Elle gardait une certaine rougeur sur ses joues. Que penserait le Héraut du fait qu'elle avait portée si longtemps le nom de son défunt frère? Elle-même pensait bien plus à elle-même en tant que Justin qu'en tant que Cécillia ou Lia, comme l'appelait sa mère. La pensée de sa mère lui fit tourner la tête légèrement pour qu'on ne voit pas le trouble qu'elle ressentait. Qu'adviendrait-il de cette femme douce et aimante que la vie n'avait fait que torturé? Serait-elle privé de tout parce qu'elle-même avait déserté? L'une des raisons pour laquelle elle avait enterré son frère sous son identité à elle était pour que leur mère puisse gérer les affaires de la famille. Sans un fils pour hériter tout aurait été beaucoup plus compliqué pour tous. Elle n'aurait pu rester à Rethwellan avec ce qui advenait de son pays, mais avait-elle condamné sa mère à cause de cela? Mère et fille ne s'était jamais vraiment comprise, mais Justina ne voulait pas condamner cette femme innocente qui lui avait donné le jour pour son code d'honneur.
Perdu dans ses pensées, elle attendait le verdict du Héraut.
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Re: [RP d'intro Justina] Terre d'asile
« Réponse #14 le: 06 août 2014, 09:11:07 »
Le Héraut Rickard n’était pas habitué à ce qu’on le questionne quand il tenait un interrogatoire sous Enchantement. Il mit quelques instants à réaliser qu’elle lui avait à son tour demandé quelque chose.

« Si. Mais le maître d’armes choisit lui-même ses assistants, personne ne peut lui imposer un apprenti. Quoi qu’il en soit, c’est à Haven que ces décisions seront prises. Si vraiment vous désirez persévérer dans le métier des armes... eh bien c’est là-bas qu’ils décideront s’ils vous gardent. »

Rickard avait beau vivre au contact de l’armée depuis longtemps, il en connaissait mal les fonctionnements internes. Il ne savait pas ce qui était faisable ou pas. Et il n’osait pas prendre des décisions qui engageraient l’armée.

Quand la jeune fille déclina se véritable identité, Rickard entendit le greffier, ou celui qui en tenait le rôle, griffonner furieusement sur sa page. Sans doute raturait-il les lignes précédentes pour y mettre le véritable nom de leur invitée.

Rafalentha fronça les sourcils. Tant qu’il pensait qu’Aléra était un pseudo, il n’avait pas de raison de chercher à identifier ce nom. À présent, il fouillait dans sa mémoire pour tenter de situer cette famille. Il avait dû apprendre les noms de toutes les grandes familles nobles, et il avait rencontré des membres de la plupart d’entre elles. Le Prince était certain que la famille Aléra n’en faisait pas partie. Ce devait donc être une famille de petite noblesse. À Rickard qui l’interrogeait du regard, Rafael ne put répondre que par un haussement d’épaules. Peut-être Alemdar saurait-il qui était le père de la petite, si celui-ci avait servi dans l’armée.

« C’est une coutume comme une autre. Nous ne sommes pas ici pour en juger. Quoi qu’il en soit, si vous tenez à votre pseudonyme, ça ne pose pas de problème, tant que vous continuez à répondre à votre véritable nom dans les registres officiels. » Il fit une petite pause pour retrouver le fil de son interrogatoire. « Avez-vous déjà été en contact avec des mages ? Et plus précisément des mages noirs ? Avez-vous déjà combattu à leur côté ? Que savez-vous d’eux ? »

Rickard était partagé quant à ce qu’il aimerait entendre. À la fois, il aurait voulu en apprendre plus sur ces mages, à la fois, il espérait que la jeune fille s’était tenue à distance, car si elle les avait fréquentés, elle serait étroitement surveillée jusqu’à ce qu’on soit certain qu’elle n’était pas sous leur coupe.
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